• il y a 3 mois

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00:00France Bleu Orléans en direct en studio, nous retrouvons Olivier Boyer, le directeur du CHU d'Orléans.
00:05Bonjour Olivier Boyer.
00:06Bonjour.
00:07Vous participez, l'hôpital participe à la SSP, la Semaine de Sécurité des Patients, c'est une opération nationale.
00:14Expliquez-nous en quoi ça consiste, quel est le but de cette initiative ?
00:18Oui, la qualité et la sécurité des soins aux patients, c'est au cœur de la mission de l'hôpital, de tous les hôpitaux de France,
00:25parce qu'on s'est rendu compte depuis longtemps que quand les patients participaient aux soins,
00:30les soins étaient plus efficaces grâce au dialogue qui s'instaure entre les soignants et les soignés.
00:37Et donc c'est fondamental d'arriver à expliquer, à dialoguer, progressivement, plus la médecine progresse, plus elle est complexe.
00:44Puis il faut l'expliquer, et puis il faut associer les patients aux soins.
00:48Les informer sur les parcours de soins ?
00:50Tout à fait, les informer sur les parcours, sur la prise en charge,
00:53comme en plus aujourd'hui la maladie évolue beaucoup vers des maladies chroniques,
00:57et bien c'est important sur la durée d'associer les patients aux soins.
01:00Les informer aussi par exemple sur le don d'organes, les directives anticipées, tout ce dont on entend parler et qui peut sembler complexe ?
01:07Exactement, alors au CHU, on va tenir à partir d'aujourd'hui et jusqu'à la fin de la semaine,
01:12des stands d'information avec des opérations d'information, des affiches, des échanges avec les soignants,
01:20entre les soignants et les soignés, et avec les usagers aussi,
01:24parce que vous savez qu'il y a aujourd'hui une importante activité des associations d'usagers
01:30qui sont présentes dans les instances de l'hôpital, aussi bien les instances qui gèrent la qualité que les instances comme le conseil de surveillance.
01:37Et donc ils seront présents avec nous, et ils participeront au dialogue et à alimenter le dialogue entre les soignants et les soignés.
01:45On le disait, échanger sur les droits et les devoirs des patients.
01:49Concrètement, ça veut dire quoi ? Rappeler aussi les règles de bonne conduite, les règles de respect dans un hôpital ?
01:55Alors effectivement, les droits du patient, c'est droit à une information, c'est droit à être accueilli 24 heures sur 24,
02:02à être pris en charge dans les meilleures conditions possibles en fonction de l'état de l'art de la médecine.
02:06Les devoirs du patient, effectivement, aujourd'hui c'est particulièrement important dans ces moments de tension qu'on connaît dans notre société,
02:13notamment le respect envers les soignants, on parle beaucoup des violences à l'hôpital.
02:17Il y en a, à Orléans, des agressions verbales, physiques ?
02:21Il y en a à Orléans, comme dans les autres hôpitaux, bien sûr, on a mis en place à la fois des formations pour nos personnels,
02:27un cadre, l'équipe de sécurité qui peut intervenir.
02:31On a eu d'ailleurs un incident avec une personne qui a violemment agressé un agent il y a quelques temps,
02:39je pense à lui et à ses équipes, mais ce n'était pas un patient, c'était quelqu'un qui traînait dans le coin.
02:45Il y en a de plus en plus, c'est ça ?
02:47Il y en a de plus en plus, je ne sais pas, en tout cas on en parle plus,
02:50et ce qui est sûr c'est qu'on doit à nos personnels une protection la plus efficace possible,
02:54dans la mesure où, effectivement, la maladie c'est un moment où on est stressé, où on a peur,
03:00où l'entourage aussi peut être en situation de stress,
03:03effectivement ça peut engendrer des situations de difficultés qui conduisent aux violences,
03:08et c'est pour ça qu'on y est attentif.
03:10Olivier Boyer, il y a presque un an, en octobre 2023, l'hôpital d'Orléans, le CHR à l'époque,
03:15devenait un CHU, centre hospitalier universitaire.
03:18Est-ce que ça a eu des répercussions positives dans le recrutement du personnel ?
03:23Alors ça a beaucoup de répercussions positives, d'abord parce que c'est la promesse
03:27qu'on ait davantage de médecins et davantage de soignants dans la région à terme.
03:32Vous savez que la région Sainte-Valle-de-Loire, à part à Tours et dans les villes qui sont autour de Tours,
03:38la démographie des soignants est à peu près moitié de ce qu'il y a dans le reste du pays,
03:43donc on a un vrai problème d'accès aux soins, on a un vrai retard de prise en charge sur les patients,
03:48et donc c'est fondamental de pouvoir s'inscrire dans cette dynamique de formation des médecins.
03:54L'objectif c'est qu'on forme à terme 530 médecins en région Sainte-Valle-de-Loire
03:58contre 200 il y a 7 ou 8 ans.
04:01Et la faculté de médecine, évidemment, vous y êtes grandement.
04:05Alors effectivement, ce qu'on a fait, c'est qu'on a créé un CHU,
04:08un CHU c'est une alliance entre la faculté et l'hôpital pour former des médecins,
04:12parce que la formation des médecins, ça se fait en amphithéâtre avec des cours magistraux,
04:16mais aussi au moins la moitié du temps au lit du malade avec des professionnels,
04:21avec des infirmières, avec des médecins qui apprennent la médecine.
04:24Alors il en manque des médecins, il en manque toujours, il manque des infirmières, combien ?
04:27Alors il ne manque qu'aujourd'hui une quarantaine d'infirmières,
04:29mais on a bien mieux réussi les recrutements cette année que l'année précédente.
04:34Donc progressivement, on arrive à rattraper le retard qu'on a eu en termes de recrutement.
04:40Aujourd'hui, on a encore quelques lits fermés, mais on a réussi à rouvrir davantage de lits.
04:45Donc on en avait plus d'une centaine en début d'année ?
04:47Absolument, on a eu même un pic jusqu'à 150 lits de fermés.
04:51Aujourd'hui, on en a beaucoup moins, moins de 50.
04:55Néanmoins, notre objectif, c'est d'en rouvrir davantage,
04:58parce que les besoins de santé de la population progressent,
05:01et qu'on a besoin d'hospitaliser, de pouvoir prendre en charge les gens,
05:05que ce soit en hôpital de jour ou en hospitalisation complète plusieurs jours de suite.
05:09Comment s'est passé l'été ?
05:11Je pense notamment, bien sûr, on pense tous aux urgences de l'hôpital d'Orléans.
05:16Alors l'été, c'est toujours une situation compliquée,
05:18parce qu'il y a moins de médecins en ville,
05:21il y a moins de personnel à l'hôpital aussi,
05:23parce qu'on tient absolument à pouvoir leur préserver leur congé.
05:26Vous avez été débordé ?
05:28Donc on a été débordé, mais on n'est pas débordé que pendant l'été.
05:31Il y a des jours de tensions, effectivement,
05:33où on a besoin de lits pour hospitaliser les patients.
05:36Mais les urgentistes et leurs équipes ont fait un super travail d'organisation.
05:41Donc je dirais qu'on est dans une période qui est un peu plus facile,
05:47un peu moins pénible que par le passé,
05:49parce qu'on a mis en place, grâce au travail qui a été fait par les médecins et les équipes,
05:55on arrive à fluidifier un peu mieux et à mieux prendre en charge les patients,
05:58même si ça reste compliqué.
06:00Mais il y a des dispositifs qui ont été mis en place,
06:02comme le SAS.
06:03Vous savez, quand on fait le 15, aujourd'hui,
06:05on ne va pas forcément aux urgences à l'hôpital.
06:08L'interlocuteur que nous avons au téléphone peut nous adresser aussi,
06:11dans les 24 heures, vers un médecin généraliste.
06:14Donc ça, c'est des dispositifs qui vont permettre, je l'espère,
06:17de mieux réguler l'accès aux urgences.
06:19Merci beaucoup Olivier Boyer, directeur du CHU d'Orléans,
06:22d'être venu ce matin sur France Bleu pour nous parler aussi
06:25de cette semaine de sécurité des patients qui a lieu jusqu'à vendredi au CHU.
06:30Merci, bonne journée.
06:31Merci à vous.

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