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00:00Nous accueillons la préfète du Loiret, Sophie Broca.
00:02Bonjour, Sophie Broca. L'exercice Inondation Loire 2024 a débuté hier.
00:07C'est un exercice de sécurité civile qui va durer jusqu'à vendredi.
00:11Expliquez-nous, madame, comment il se déroule, avec qui et comment, et on verra pourquoi après.
00:17Alors, d'abord, il n'y avait pas eu d'exercice sur une crue importante de la Loire depuis 2018.
00:22C'est important qu'on s'entraîne collectivement, nous, Services de l'État, de secours, collectivités et citoyens,
00:29régulièrement pour acquérir des réflexes et être prêts si, d'aventure, ça advenait.
00:36C'est un an de préparation pour les équipes de la préfecture que je remercie.
00:40Pour monter ce scénario-là, précisément ?
00:42Oui, ce scénario que je ne connais pas.
00:44C'est-à-dire que nous sommes tous en train de découvrir, nous, les sapeurs-pompiers, les collectivités, les maires,
00:52nous sommes en train de le découvrir au fur et à mesure.
00:54Tout se passe en temps réel ?
00:55Tout se passe en temps réel. On est sur une crue qui s'approche de la crue centenale.
01:01C'est-à-dire que là, on est en train de passer en zone rouge, enfin en tronçon rouge pour le Giennois.
01:07Et donc, ça veut dire 7 mètres au plus haut de la crue, 7 mètres dans le Giennois.
01:14Et on va, dans les jours qui viennent, dans les heures qui viennent, passer également en rouge dans l'Orléanais.
01:20C'est le scénario du pire ?
01:21Et on sera, alors non, ça peut être encore pire, parce que les DIC peuvent céder, etc.
01:25J'espère que ça ne sera pas un élément du scénario.
01:28Mais en tous les cas, on est sur une très grosse crue, plus importante que 1907, dont tout le monde a perdu la mémoire.
01:3560 communes concernées ?
01:3760 communes, 6 EPCI.
01:40C'est d'ailleurs un enjeu pour nous de coordonner l'action de 60 communes à travers les EPCI qui doivent être nos interlocuteurs.
01:50C'est 13 communes entièrement en zone inondable.
01:53C'est 80 000 habitants qui sont concernés.
01:57Et c'est 20 000 salariés qui ne vivent pas forcément dans la zone, mais qui y travaillent.
02:02Et ça aussi, ça a un impact.
02:03Notre sujet, c'est protéger les vies, protéger les biens au mieux,
02:07mais aussi protéger l'économie pour qu'elle reparte le plus vite possible.
02:12Parce qu'une inondation, c'est ça.
02:13C'est une catastrophe humaine, bien sûr, pour les habitants qui perdent leur maison, leurs souvenirs et parfois la vie.
02:18Mais c'est aussi une catastrophe économique, absolument.
02:21Pour des milliers d'entreprises, ça se chiffre ?
02:24Un scénario comme celui-ci, on dit quoi ?
02:26On dit 2 milliards.
02:27Mais moi, je ne sais pas d'où sort ce chiffre.
02:30Donc, je le dis avec beaucoup de précaution.
02:33J'aimerais que l'année prochaine, puisque j'avais demandé cet exercice pour cette année,
02:37j'aimerais que l'année prochaine, si on en a la capacité, on fasse un exercice plus court sur la résilience.
02:44C'est comment on remet une grande ville comme Orléans en état de marche le plus vite possible.
02:49Et vous allez voir que dans les conseils qu'on souhaite donner aux citoyens,
02:53il y a déjà des prises de décisions pour accélérer la remise en état.
02:57Donc, dans cet exercice, on va jouer deux axes principaux.
03:01Vous testez la réactivité de vos secours, évidemment.
03:03Oui, mais sur deux axes.
03:05L'évacuation massive de population.
03:0880 000 personnes, ça n'est pas rien.
03:10Et puis, la gestion des digues par les collectivités.
03:13Et pourquoi ? Parce que les digues ont été confiés aux collectivités territoriales en janvier dernier.
03:19Et qu'il s'agit pour nous de voir si leurs équipes sont prêtes.
03:23Et si nous, on les appuie correctement dans ce travail.
03:26Le risque d'inondation dans la population, il est quand même pris en compte de plus en plus aujourd'hui, Sophie Brocard.
03:32Mais on a encore toujours besoin de développer cette fameuse culture du risque.
03:37Oui, la culture du risque, au fond, elle s'acquiert quand on a la mémoire.
03:40Quand on est habitué.
03:42Aux Antilles, un ouragan, pas de problème.
03:46Les gens savent exactement comment se protéger, faire des provisions.
03:50Nous, heureusement pour nous, on n'a pas une crue centenale tous les trois ans.
03:56Si bien que la mémoire s'effiloche et c'est pour ça que les exercices sont importants.
04:00Oui, on voit régulièrement, si on se balade à Orléans sur les quais,
04:03on voit cette fameuse échelle 1846, 1856, 1866.
04:08Mais effectivement, la catastrophe, on n'y a pas encore été confronté.
04:12Un mot sur le dispositif FR Alert, France Alert.
04:15Il est inclus dans cet exercice ou pas ? On va rappeler ce que c'est, Madame.
04:18Alors, FR Alert, c'est quoi ?
04:20C'est le moyen, pour moi et mes équipes, mais c'est un message de la préfecture, du préfet.
04:26C'est un moyen d'envoyer sur tous les téléphones portables
04:30qui bornent dans une zone géographique que nous aurons délimitée.
04:33Des messages extrêmement opérationnels.
04:38Ne sortez pas de chez vous, ou au contraire, évacuez, etc.
04:45Donc, on va le tester sans doute demain ou après-demain dans une commune le long de la Loire.
04:54On dira bien sûr que c'est un exercice,
04:57parce que c'est un message qui arrive automatiquement sur votre portable
05:01si vous bornez dans le coin, dans le périmètre défini,
05:05avec une alarme qui fait assez peur.
05:07Mais c'est un moyen d'attirer l'attention.
05:09En tous les cas, ce que je veux dire, c'est que c'est nous qui donnerons l'ordre d'évacuation.
05:14Il faut vraiment que les gens se disent que ce n'est pas négociable.
05:17Il faut impérativement qu'ils évacuent.
05:20D'abord parce qu'avec Enedis, on a décidé qu'on couperait l'électricité.
05:26On coupera l'électricité pour la remettre plus vite en fonctionnement après.
05:30Donc, les gens qui resteraient chez eux n'auraient plus d'électricité.
05:33Et une crue de cette ampleur, ça ne dure pas un jour, ça dure des jours.
05:37On rappelle évidemment les gestes qui sauvent avant, quand ça se passe et pendant toute la durée.
05:42Il ne faut pas prendre sa voiture.
05:43Il faut éviter de téléphoner aussi pour éviter de saturer les réseaux.
05:46Et puis, il faut écouter la radio, le poste de radio, avoir des piles chez soi, c'est hyper important.
05:51Oui, alors il y a plein de petits gestes.
05:54On est son premier sauveteur.
05:56Il y a plein de petits gestes.
05:57D'abord, si on évacue 80 000 personnes, vous imaginez bien qu'on n'a pas 80 000 épicots à déployer tout de suite là maintenant.
06:05Donc, l'idée c'est, on évacue, vous allez chez votre cousine, chez votre ami, si vous en avez un.
06:10Si vous n'avez pas de solution, c'est les communes qui prendront en charge.
06:13Vous fermez votre domicile, vous coupez l'eau, l'électricité, le gaz.
06:18Vous prenez vos médicaments.
06:20Il y a un certain nombre de consignes comme ça, très opérationnelles.
06:23Merci beaucoup Sophie Broca d'être venue ce matin pour nous parler de cet exercice.
06:27On fera le débriefing évidemment en fin de semaine ensemble.
06:29Bonne journée.
06:30Merci beaucoup à vous.

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