Charles d’Anjou, président d’Omerta est l’invité de TVL au lendemain de la deuxième tentative d’assassinat de l’ancien président Donald Trump. Il évoque, à travers la parution de son magazine trimestriel Omerta numéro 6, la présidentielle aux Etats-Unis et son enjeu mondial.
Pour les journalistes du magazine, il ne fait aucun doute que la présidentielle américaine est aussi celle de la France, tant les Etats-Unis modèlent non seulement notre politique ou notre économie mais aussi nos représentations mentales.
Au moment où l’Amérique est à l’heure du choix, contributeurs et journalistes du magazine enquêtent et évoquent, tableau à l’appui, les réseaux d’influence ainsi que les services américains qui espionnent la France. Ils font un tour d’horizon de tout ce qui changerait en cas de victoire de Donald Trump : ingérences, Ukraine, Gaza, idéologie woke, etc.
Pour les journalistes du magazine, il ne fait aucun doute que la présidentielle américaine est aussi celle de la France, tant les Etats-Unis modèlent non seulement notre politique ou notre économie mais aussi nos représentations mentales.
Au moment où l’Amérique est à l’heure du choix, contributeurs et journalistes du magazine enquêtent et évoquent, tableau à l’appui, les réseaux d’influence ainsi que les services américains qui espionnent la France. Ils font un tour d’horizon de tout ce qui changerait en cas de victoire de Donald Trump : ingérences, Ukraine, Gaza, idéologie woke, etc.
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00:00Bonjour Charles d'Anjou, bonjour Manchal, vous êtes Président d'Omerta Média et
00:09je dis dans tous les kiosques et marchands de journaux, parait le nouveau numéro d'Omerta
00:13intitulé Trump l'empire contre-attaque l'Amérique à l'heure du choix.
00:17Alors arrêtons-nous si vous voulez bien un instant sur l'actualité, Trump l'empire
00:22contre-attaque mais surtout Trump plus que jamais l'homme à abattre, Trump le miraculait
00:27à chaque fois.
00:28Oui, miraculé, d'abord c'est vrai que Trump depuis sa première campagne présidentielle
00:34en 2016, soit on le fait passer pour un fou, un uluberlu, soit on dit qu'il n'a aucune
00:41chance de gagner, on l'enterre en fait à chaque fois, simplement là la particularité
00:45c'est qu'effectivement la haine, l'animosité contre lui sont tellement importantes qu'il
00:51y a des individus dérangés psychiatriquement qui essaient d'attenter à sa vie.
00:57Le danger contre la démocratie américaine en fait ça ne vient pas de Trump mais plutôt
01:01de ceux, démocrate ou l'État profond, qui hystérisent le débat public au point
01:06de pousser semble-t-il des personnes comme Ryan Wesleros, militant démocrate et grand
01:10défenseur de l'Ukraine à passer à l'acte ?
01:13Oui absolument, de toute façon la haine, c'est un peu comme en France, c'est-à-dire
01:20que le débat politique s'est tellement radicalisé qu'il y a, y compris et surtout
01:26là en l'occurrence de la part de ceux qui prônent la protection de la démocratie,
01:32des valeurs démocratiques, etc., un passage à l'acte pour certains qui deviennent quasiment
01:37des, voire même des assassins.
01:40Pour justifier un numéro spécial d'Omerta sur les élections européennes, le rédacteur
01:45en chef du trimestriel qui écrit dans son éditorial la présidentielle US est aussi
01:52la nôtre pour lui, l'Amérique modèle non seulement notre politique française ou notre
01:58économie mais aussi nos représentations mentales, ce propos c'est celui de Stanislas
02:03Tarnowski, votre rédacteur en chef, qui sera d'ailleurs l'invité mardi de TVL et de
02:09l'émission Choc du monde avec Édouard Chanot, est-ce que c'est vraiment toujours le cas
02:14cette Amérique qui modèlerait notre politique et notre économie ainsi que nos représentations
02:20mentales ?
02:21Alors c'est une influence qui date de l'immédiate après seconde guerre mondiale, c'est le plan
02:28Marshall, c'est le débarquement, c'est la France mise sous perfusion économique des
02:35États-Unis pendant plusieurs années, cette influence elle est culturelle, elle est politique,
02:41elle est économique et elle n'a fait dans le temps que s'accroître, alors si on reprend
02:48la période par exemple du général de Gaulle ou de Jacques Chirac, il y a encore des contrefeux
02:52qui sont mis en place et on se souvient de l'opposition de Jacques Chirac à la guerre
02:57en Irak qui a valu très cher, qui a fait très mal à la Chiracie, mais en fait depuis l'élection
03:04de Nicolas Sarkozy, de François Hollande et là d'Emmanuel Macron, c'est une influence
03:10qui s'étend chaque année un peu plus, en particulier dans les domaines régaliens,
03:16donc la diplomatie, on voit bien aujourd'hui un alignement diplomatique quasiment systématique
03:23de la France, du Quai d'Orsay et de l'Elysée sur les positions américaines, que ce soit
03:27en Ukraine, que ce soit au Proche-Orient et sur les grandes problématiques régionales
03:32et mondiales, et puis il y a aussi une influence économique qui touche à la souveraineté
03:39de la France, puisque depuis à peu près 20 ans, les fonds de pension, les grands fonds
03:43de pension américains, les grandes entreprises américaines mettent la main sur des joyaux
03:49de la technologie par exemple française, ça a commencé avec JM+, l'entreprise qui fabriquait
03:54les cartapuces, qui était leader mondial, qui était une société française, qui a
04:00été rachetée dans les années 2000 par les Américains, jusqu'à Alstom, dont la
04:04vente a été validée, organisée par Emmanuel Macron quand il était ministre de l'économie,
04:10et donc cette influence économique, elle touche à la souveraineté parce qu'en général
04:15elle concerne des pépites de la technologie ou de l'industrie française.
04:19– Est-ce que vous allez jusqu'à partager l'avis d'Éric Dénessé, qui est le directeur
04:24du Centre français de recherche et de renseignement, le CF2R, avec lequel vous faites ce numéro
04:31spécial d'Omerta, lui il ne va pas par quatre chemins, il parle non pas de solidarité
04:36de la France à l'égard des États-Unis, mais de servilité, une France inféodée,
04:41vassalisée, une classe politique à genoux devant son suzerain, est-ce que là encore
04:46on est vraiment dans la réalité, parce qu'on a quand même l'impression quelques fois
04:50que cette direction, ce leadership, vous voyez le terme est anglo-saxon, est contestée ?
04:56– Il y a quinze ou vingt ans, je vous aurais répondu que c'était un peu excessif,
05:01aujourd'hui force est de reconnaître que l'Europe et la France en particulier
05:06pour les États-Unis n'existent plus, ceux qui sont dans le jeu entre guillemets
05:11ou qui représentent des concurrents ou parfois des partenaires, ce sont les grandes puissances
05:17comme la Chine, comme la Russie, ce n'est plus la France, la France, il y a effectivement
05:23un manque de leadership européen, il y a un manque de leadership en France,
05:28mais il y a surtout de la part des élites françaises et européennes,
05:31un alignement idéologique, doctrinal, systématique, c'est-à-dire que,
05:36pourquoi considérer quelqu'un qui dit oui à tout ce que vous dites ?
05:41En fait vous n'existez plus, donc effectivement le terme vassalisé,
05:45le rapport vassal-suzerain est à mon avis aujourd'hui tout à fait pertinent.
05:51– On est avec les Américains ou on est contre eux et pour être avec eux,
05:55les USA s'autorisent à influencer, voire à manipuler les élites
05:59et pour cela ils bénéficient de véritables réseaux d'influence
06:02et pour la première fois, vous faites un tableau dans OMERTA
06:04de ces nombreux lobbies, personnalités ou réseaux atlantistes en France,
06:10c'est la première fois que vous faites ça ?
06:12– Oui parce que c'est en fait un sujet tabou,
06:15les réseaux d'influence étrangers en France, la presse mainstream en parle,
06:19on en a parlé régulièrement, on a parlé de l'Emirat-Gate,
06:23on a parlé du Qatar-Gate, on parle de l'influence de la Chine,
06:26dans les cercles de pouvoir on parle aussi de l'influence de la Russie,
06:30mais on ne parle jamais des influences américaines
06:32et pourtant elles sont omniprésentes et ce sont les plus puissantes
06:36puisqu'elles bénéficient effectivement de relais dans les instituts de recherche,
06:44dans les think tanks français mais aussi au sein de l'administration.
06:48Parfois les gens sont payés, sont rémunérés,
06:51c'est-à-dire que ce sont des lobbyistes américains de nationalité française
06:57mais aussi, et c'est là où les Américains sont extrêmement forts,
07:01extrêmement efficaces, c'est-à-dire qu'il faut reconnaître qu'aujourd'hui
07:06la plupart des élites politiques, diplomatiques, médiatiques
07:13sont sous influence psychologique, sous influence mentale des États-Unis
07:17et qu'en fait ils sont par réflexe systématiquement alignés
07:23sur les intérêts américains, en particulier dans le domaine de la politique étrangère.
07:28– Voilà, vous évoquez les Young Leaders par exemple,
07:31qui œuvrent depuis 40 ans pour la défense des valeurs atlantistes,
07:37vous me dites, la Macronie a été un vivier des Young Leaders,
07:42mais j'essaierais tenter de vous dire, il y a eu aussi Julien Aubert,
07:45il y a eu aussi Nicolas Dupont-Aignan, il y a eu aussi Arnaud Montebourg
07:48qui ont été Young Leaders, c'est pas pour autant que ça en fait des agents atlantistes, la preuve.
07:52– Oui, pour autant, ceux que vous décitez ont quasiment disparu de la sphère politique
07:57et les autres sont omniprésents, je voyais le déplacement de Gabriel Attal à Kiev,
08:04il est avec Benjamin Haddad qui a passé au moins 10 ans
08:07à travailler à Washington dans les think tanks
08:10et qui aujourd'hui est un représentant de l'Assemblée Nationale
08:13de la politique étrangère américaine, c'est clair et net,
08:16l'alignement est systématique, alors plus avec les démocrates
08:20qu'avec les républicains, notamment par exemple sur l'Ukraine,
08:24on voit quand même qu'il y a une position divergente de Trump
08:27et de Kamala Harris et de Biden, donc là il y a des sensibilités
08:32qui peuvent diverger assez sensiblement, mais sur tout le reste
08:37et sur les grandes lignes de force de la politique étrangère américaine,
08:41il n'y a absolument pas l'épaisseur d'un papier à cigarette.
08:47– Benjamin Haddad qui est le député macroniste de Paris.
08:51L'influence américaine passe aussi par de puissantes institutions,
08:54alors l'OTAN, l'Union Européenne,
08:56eh bien Alessandre Delphal dit dans les pages de votre journal
08:59ce sont des anti-chambres de l'américanisation.
09:02– Oui, c'est là où je disais, les Américains, les Chinois tentent de le faire,
09:05on le voit bien, les Émiratis, les Qataris, j'en ai parlé il y a un instant,
09:08mais quand même, parce qu'ils bénéficient de dizaines et dizaines d'années de travail,
09:13de réseaux et d'organisations et d'influences
09:16dans ces grandes organisations internationales, peut-être à part l'ONU
09:20qui je dirais notamment sur la question du Moyen-Orient
09:24tient un peu la dragée haute à Washington, mais sur tout le reste,
09:28effectivement ce sont des anti-chambres du pouvoir américain
09:31avec des lobbyistes, des agents d'influence et des réseaux extrêmement puissants.
09:35– L'Union Européenne de même titre que l'OTAN.
09:37– Absolument, bien sûr, bien sûr.
09:39– Alors dans cette volonté d'influence, on va même dire de puissance,
09:41vous enquêtez sur les services américains qui espionnent la France.
09:45Alors on sait que les chefs d'État européens ont été écoutés par la NSA et la CIA,
09:49Paris ni d'espion dites-vous, mais ça devient que tout le monde espionne tout le monde
09:56et que nos Américains et les Américains restent nos principaux partenaires
10:02dans la lutte contre le terrorisme,
10:04ce n'est pas antagoniste à ce que vous venez de dire ?
10:06– Alors c'est ce que notamment développe Alain Juillet,
10:11je ne suis pas certain que la réciprocité soit vraie,
10:14c'est-à-dire que les Américains nous considèrent plus tellement comme des amis
10:19mais effectivement comme vous le rappeliez, plutôt comme des vassaux,
10:22mais ne se gênent pas pour espionner les dirigeants français, les élites françaises
10:28et pour mener des actions d'influence claire, voire pour mener des actions de prédation.
10:33J'en parlais aussi à un instant sur des entreprises stratégiques françaises,
10:37je ne suis pas certain que l'administration d'Emmanuel Macron ait la volonté
10:46et les moyens de mener des actions similaires aux États-Unis,
10:49je crois que c'est vraiment, ça ne va que dans un sens,
10:51les Américains exercent un pouvoir, une pression psychologique
10:57sur les élites françaises, politiques, médiatiques,
11:02ils s'en servent, ça leur facilite les choses,
11:04mais ils ne se gênent pas pour mettre une pression,
11:08vous parliez de l'espionnage, pour mettre une pression plus technique,
11:13bien évidemment, ils ont à leur disposition toute une palette d'instruments,
11:16idéologiques, psychologiques, voire même techniques pour nous espionner et nous influencer.
11:20– Comme je dis, tout le monde espionne tout le monde,
11:23est-ce que vous pensez que les États-Unis vont plus loin que par exemple la Russie ?
11:27On dit tout le temps que la Russie espionne la France,
11:29qu'elle fraude, qu'elle essaie d'intervenir sur les élections aux États-Unis, etc.
11:33ou la Chine aussi, est-ce que vous pensez quand même que les États-Unis sont pionniers
11:37et font plus fort dans la réalité que ces autres nations ?
11:41– Oui, parce qu'ils ont des moyens, notamment avec la NSA,
11:44des moyens techniques d'écoute qui sont gigantesques
11:47et sans aucune commune mesure avec ce que peuvent faire les Russes ou les Chinois,
11:51et puis, il faut le dire aussi, depuis des années, les Russes, les Chinois,
11:55maintenant, les Qataris, les Emiratis sont sous la surveillance
12:00parce qu'il y a beaucoup d'affaires qui ont éclaté,
12:03des affaires d'ailleurs de corruption pour le Qatar Gate, l'Emirat Gate à Bruxelles,
12:08des affaires d'espionnage pour la Russie,
12:10des affaires d'espionnage économique notamment pour la Chine,
12:13mais tout ça, ce n'est finalement pas grand-chose
12:16quand on compare avec ce que les États-Unis peuvent faire
12:19et ce qui n'est jamais révélé, parce qu'en fait c'est devenu un tabou,
12:23on ne peut pas toucher aux influences américaines en France
12:26parce qu'on remonte trop haut.
12:28– Est-ce que les présidents français se sont plaints,
12:30pour ça François Hollande, d'avoir été écouté par les États-Unis ?
12:34– Oui, alors Emmanuel Macron, le sujet n'est jamais abordé,
12:38donc François Hollande et Nicolas Sarkozy,
12:40je pense que de temps en temps, il y avait effectivement,
12:44je pense qu'ils pouvaient faire des remarques
12:46ou faire état de leur insatisfaction,
12:50dans le magazine d'ailleurs, on a le témoignage de Bernard Squarsini
12:54qui était chef du renseignement et du contre-espionnage français,
12:57qui dit très bien que les États-Unis sont des amis,
13:01mais qu'en même temps ils ne se gênent pas
13:02pour faire absolument ce qu'ils veulent en France,
13:04espionner, mener des actions d'influence, etc.,
13:08que ça ne leur pose absolument aucun problème
13:10et que nous n'avons pas les moyens de faire la même chose sur le sol américain.
13:14Mais avec Emmanuel Macron,
13:15je pense qu'on a franchi un palier supplémentaire,
13:19c'est-à-dire que je crois que la proximité idéologique
13:24est tellement importante entre lui,
13:27alors pas Donald Trump, évidemment non,
13:30d'ailleurs sur la couverture, Emmanuel Macron est en train de pleurer
13:33parce qu'il voit Donald Trump revenir
13:35et donc il comprend que les choses ne vont plus être exactement les mêmes,
13:40mais concernant la proximité de Macron, de Biden et d'Aris,
13:45d'ailleurs on le voit quand ils se croisent,
13:46quand ils se rencontrent, elle est absolument totale, totale.
13:49Donc je pense que quelqu'un comme Emmanuel Macron
13:52ne voit absolument pas le problème,
13:54il est tellement proche, il est tellement au diapason
13:56de ce que font les démocrates américains
13:58que je crois qu'il n'y a absolument aucun problème pour lui.
14:02– Voilà, il y a quelqu'un qui l'écoute.
14:04Dans le magazine à apparaître donc, c'est jeudi, dans les kiosques.
14:08– Oui, jeudi.
14:09– Vous dites, vous, sans trop y insister d'ailleurs,
14:13que Hollywood, McDonald's, le rap ont finalement plus fait
14:15pour asseoir la puissance américaine que ses porte-avions et ses missiles.
14:21Et ce que l'on appelle en français la puissance douce,
14:24là encore un terme américain, le soft power,
14:26et vous évoquez dans un édito le totalitarisme woke,
14:29en faisant de Donald Trump d'ailleurs un rempart à cette idéologie.
14:33– Oui, parce qu'en fait la vague woke qu'on connaît
14:38et qui est poussée par la plupart des grands médias mainstream
14:42peut-être à l'exception de CNews par exemple,
14:47elle vient des États-Unis.
14:49C'est un mouvement qui a démarré il y a 20 ans aux États-Unis.
14:51Et donc on voit à quel point ce qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique
14:55avec un délai, se reproduit en France.
15:01Et une des raisons pour lesquelles la campagne présidentielle aux États-Unis
15:04est à ce point hystérisée,
15:06c'est parce qu'il y a une confrontation radicale de deux idéologies.
15:12L'idéologie woke prônée par une partie du camp démocrate.
15:16Je dis une partie parce qu'il y a beaucoup de démocrates,
15:18notamment de Californie, qui ont quitté la Californie
15:21parce qu'en fait, bien qu'étant démocrate traditionnellement,
15:24la radicalité du mouvement woke va trop loin.
15:28Et donc ils ont décidé carrément de partir,
15:30de s'installer sur la côte Est,
15:32voire même pour certains de voter Donald Trump.
15:35C'est aussi le cas d'une population qui vient par exemple du Mexique
15:42ou d'une partie de la population noire qui ne votait pas Trump
15:45mais qui a décidé de rejoindre Trump justement sur la question des valeurs
15:48parce que le wokisme va beaucoup trop loin.
15:50Et donc aujourd'hui, on voit bien aussi avec le colistier de Donald Trump,
15:55M. Vance, qui lui est un anti-woke forçonné,
15:59que le wokisme est de l'autre côté la défense des valeurs traditionnelles.
16:04Il ne s'agit pas d'être rigide puisque Donald Trump a divorcé, etc.
16:07Ce n'est pas quelqu'un d'extrêmement conservateur
16:09mais simplement la défense de valeurs traditionnelles,
16:11d'une certaine normalité, un certain respect des droits de la nature
16:16est la source d'un affrontement qui n'a jamais eu lieu
16:19entre démocrates et républicains aux États-Unis.
16:21Et on le voit aussi en France puisque sur les questions de société,
16:25le débat est aussi en train de s'hystériser.
16:26On l'a vu avec la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
16:30On voit à quel point, bien qu'étant ultra minoritaire,
16:33l'idéologie woke arrive à faire une promotion sur la place publique,
16:40une promotion médiatique qui n'est possible que parce que dans les élites,
16:45il y a un soutien, affiché ou pas, en général revendiqué à toutes ces thèses.
16:51– Vous affirmez que si Donald Trump est élu,
16:54le cours de l'histoire pourrait changer.
16:56Et pourtant, dans son éditorial, le directeur de la rédaction d'OMERTA,
17:01Régis Le Sauvnier, écrit qu'Amela Harris a toutes les chances de gagner.
17:07– Oui, parce que… – C'est la bûche roide,
17:10c'est-à-dire qu'il faut 110 pages pour arriver à lire la première.
17:13– Oui, parce qu'il faut être…
17:14Donald Trump, effectivement, d'abord du côté républicain,
17:19a écrasé la concurrence, c'est-à-dire qu'il n'a jamais été question
17:25que ce soit quelqu'un d'autre que Donald Trump,
17:26ce qui veut dire qu'il représente quelque chose du côté républicain,
17:29quelque chose de fort, que c'est lui qui structure la doctrine
17:33et l'action politique côté républicain.
17:36Maintenant, le combat va être féroce.
17:40On voit quand même que… Alors, Donald Trump a des défauts,
17:43il a un caractère, on connaît Donald Trump, il est parfois exubérant,
17:48parfois il en fait beaucoup, voire trop.
17:50Mais aujourd'hui, en 2024, il arrive, je le disais,
17:55sur la question des valeurs, sur la question aussi de l'économie,
17:59puisqu'il se pose en protecteur de l'économie américaine,
18:02des intérêts nationaux américains,
18:05contre une dérégulation économique mondiale,
18:10il s'oppose aussi à la Chine,
18:11il veut imposer ses règles commerciales à la Chine.
18:13Il représente une Amérique qui, finalement, est assez traditionnelle
18:16et qui ne veut pas mourir.
18:18– Vous êtes allé, à partir en Ukraine,
18:21vous êtes allé, bien évidemment, sur le terrain avec Omerta.
18:25Vous avez vu les propos de M. Vens, le possible vice-président américain,
18:30qui a commencé à entamer toute une série de propositions
18:34pour sortir du bourbier ukrainien et pour que la paix s'installe.
18:39Est-ce que vous considérez que c'était une approche raisonnable ?
18:45– Oui, c'est une approche raisonnable,
18:46parce qu'elle propose les propositions que fait M. Vens,
18:50notamment l'instauration d'une zone tampon entre l'Ukraine et la Russie,
18:54d'une zone démilitarisée, d'une neutralité de l'Ukraine,
18:58vont dans le sens de ce que demandent les Russes.
19:01Et aujourd'hui, tant que les Russes ne veulent pas arrêter la guerre
19:04ou ne peuvent pas l'arrêter, eh bien la guerre continuera.
19:06Et j'étais en Russie il n'y a pas si longtemps, il y a deux semaines,
19:10je peux vous dire qu'il n'est pas question pour les Russes de s'arrêter,
19:13surtout après l'incursion ukrainienne dans la région de Kursk.
19:17Il n'est pas du tout dans leur intérêt, dans leur volonté de s'arrêter.
19:20Donc, encore une fois, Trump est un businessman,
19:24c'est un homme qui est habitué à dealer, à faire des deals.
19:27Et pour faire des deals, il faut savoir faire, c'est une négociation,
19:31il faut savoir faire des concessions.
19:32Ça ne veut pas dire que la guerre s'arrêtera en 24 heures, comme il le dit,
19:35parce que je ne pense pas que Trump fasse tapis facilement devant Poutine.
19:40Je pense que la négociation sera âpre, sera difficile.
19:45Mais côté républicain, on voit bien qu'il sort des éléments très concrets
19:50pour parler aux Russes.
19:51Et ça, les démocrates sont pour l'instant incapables de le faire.
19:56– Et pourtant, Vladimir Poutine fait part de sa préférence pour Kamala Harris.
20:01– Oui, je crois que tout le monde a compris
20:03que c'était pour mettre Kamala Harris dans l'embarras.
20:07– C'est réussi, d'ailleurs.
20:08– Les Russes sont, à mon avis, assez pragmatiques.
20:12Peu importe que ce soit un président républicain ou démocrate,
20:18en réalité, eux aussi veulent faire des deals.
20:21On a vu qu'en Syrie, Barack Obama avait reculé,
20:23avait renoncé à mener des frappes aériennes en Syrie,
20:28ce qui a arrangé les Russes,
20:29qui a laissé le champ libre totalement aux Russes
20:32pour intervenir comme ils le souhaitaient.
20:34Les Russes sont des animaux à sang-froid, peut-être un peu comme Trump.
20:38Ils sont prêts à dealer, à discuter avec n'importe qui,
20:42qui, parfois aussi, a oublié ce qui a pu être fait,
20:47a oublié les fâcheries, a oublié les vexations.
20:49Ils sont ultra pragmatiques et donc ils pourront dealer avec l'un ou avec l'autre.
20:54– On revient à ce magazine.
20:55Vous avez fait appel à un partenariat, on en parlait, le CF2R,
20:59et de très nombreux contributeurs.
21:00Vous les souhaitez peut-être en parler de quelques-uns ?
21:03On a évoqué Alexandre Delval, mais il y en a beaucoup,
21:07beaucoup d'autres, Alain Juillet aussi.
21:08– Oui, absolument.
21:09En fait, on a souhaité donner à l'analyse de cette problématique
21:13une vision un peu à 360 degrés.
21:15Donc, pour ça, on a effectivement demandé à des experts du renseignement,
21:21comme Alain Juillet, comme Bernard Squarsini,
21:24à des géopolitologues comme Alexandre Delval,
21:27comme Caroline Galactéros, comme Pierre Conessa,
21:29aussi à des économistes comme Monsieur Bechade,
21:33d'intervenir et de donner une vision vraiment à 360 degrés,
21:39une vision politique, une vision des enjeux,
21:42des intérêts de sécurité, de souveraineté,
21:44mais aussi une vision géopolitique et diplomatique du problème.
21:50– Voilà, merci Charles Danjou.
21:51Je vais vous faire aussi un commercial d'Omerta.
21:55Où est-ce qu'on se procure ce journal ?
21:57On le répète, à quel prix ?
21:58– Alors, ce journal, on peut se procurer dès maintenant
22:00en pré-vente sur le site internet d'Omerta,
22:01www.omertamedia.fr,
22:03et à partir de jeudi dans tous les kiosques en France.
22:05– Voilà, au prix de 14,90 euros, si je ne me trompe pas.
22:09C'est moi qui ai fait le commercial finalement.
22:11– On s'aide mutuellement.
22:13– J'ai l'impression. Merci Charles Danjou.
22:14– Merci Martial.