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Lionel Gros, directeur général adjoint de TELT, promoteur public franco-italien chargé de la construction du Lyon-Turin

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00:00C'est Lionel Gros, le directeur général adjoint de TELT.
00:03Alors TELT, c'est l'organisme franco-italien qui est chargé de la construction du Lyon-Turin.
00:06Bonjour Lionel Gros.
00:07Bonjour, bonjour à tous.
00:08Alors, Lyon-Turin, c'est donc la future ligne ferroviaire entre la France et l'Italie.
00:12Pour ça, il faut creuser un tunnel de 57 kilomètres sous la montagne.
00:15Alors là, certains se disent déjà, peut-être c'est bon, on connaît, ça fait 30 ans qu'on nous en parle.
00:19Mais peut-être pas tant que ça, car TELT tient un stand à la foire de la Savoie,
00:24là en ce moment à Chambréry, où on peut voir l'avancée du chantier.
00:27Et des visiteurs découvrent que le percement du tunnel a déjà bien commencé.
00:31Est-ce que ça vous étonne ?
00:32Oui, c'est assez surprenant en fait qu'un projet de cette ampleur ne soit pas plus connu.
00:37Donc c'est notre travail d'expliquer où on en est,
00:39qu'on a déjà creusé pratiquement un quart des galeries,
00:41qu'on emploie un nombre très conséquent de salariés sur le chantier.
00:45Donc oui, c'est plutôt surprenant et c'est notre job de nous assurer
00:49qu'on soit plus surpris la prochaine fois, parce que tout le monde saura où on en est.
00:52Alors justement, on dit à peu près déjà un quart de creusé,
00:56mais on parle souvent du tunnel qui fait 57 kilomètres,
00:59mais vous allez creuser bien plus, expliquez-nous.
01:01Oui, alors en fait, tout d'abord ça va être le plus long tunnel ferroviaire bitube au monde.
01:05Donc ça c'est quand même une fierté.
01:07Et donc ce tunnel est composé de deux tubes principaux dans lesquels vont passer les trains.
01:12Et ensuite il y a des galeries d'accès, il y a des passages de sécurité entre ces deux tubes.
01:17Donc ça fait un total de 164 kilomètres de galeries à creuser.
01:20Et donc nous avons fait 38 kilomètres, donc un quart aujourd'hui.
01:23Et donc là, le chantier va monter en puissance.
01:26Actuellement, il y a 2500 salariés à peu près qui travaillent en Morienne.
01:30D'ici 2-3 ans, vous allez passer à 4000.
01:34Alors quel poste vous recherchez ? Quels sont les profils dont vous avez besoin ?
01:38Alors le chantier va effectivement monter en puissance.
01:41Côté français, il est déjà très très actif, mais il va falloir recruter d'autres personnels.
01:45Donc ce sont des travailleurs du bâtiment, des travaux publics, des mineurs,
01:50ce sont des spécificités particulières, des conducteurs d'engins,
01:53et puis toute une série de sous-traitants qui travaillent autour de ce genre de chantier,
01:56des conducteurs de camions, etc.
01:58Vous arrivez à recruter en local, justement ?
02:01C'est un mix des recrutements locaux.
02:04Donc on est bien aidé par ça, par la démarche Grand Chantier,
02:07qui est une démarche qui associe la région, l'État, la communauté de communes, les départements,
02:14pour favoriser l'arrivée de salariés en Morienne,
02:18pour assurer des formations, pour être attractifs.
02:21Donc il y a des recrutements locaux et des recrutements de gens qui viennent d'ailleurs attirés par ce projet.
02:27Et alors pour attirer justement, est-ce que vous fournissez le logement ?
02:30C'est pas toujours évident, surtout si on vient pour le temps du chantier.
02:37Comment ça s'organise et est-ce qu'il y a de la place pour tout le monde ?
02:39Alors le logement c'est un sujet très important effectivement pour accueillir ce volume de salariés.
02:43Donc le choix a été fait de ne pas construire de base vie,
02:46c'est-à-dire que les salariés sont logés dans des bâtiments existants.
02:50Donc il y a eu une démarche pour favoriser la réhabilitation de ces logements,
02:53pour accueillir ces salariés, qui fonctionne bien.
02:57Donc aujourd'hui la situation est maîtrisée, on suit ça de très près,
03:01au fur et à mesure des arrivées des salariés, mais il n'y a pas d'alerte particulière.
03:05Mais donc vous prenez-vous en charge le logement ?
03:07Non, c'est un co-financement, une aide pour les propriétaires,
03:11pour remettre en état des logements et les mettre sur le marché de location.
03:15Et après les ouvriers louent les logements dans lesquels ils vont.
03:19Ils sont bien sûr rémunérés par leur entreprise pour cela.
03:227h47 sur France Bleu, Pays de Savoie.
03:24Notre invité ce matin, Lionel Gros, le directeur général adjoint de TELT.
03:27Si vous avez des questions à lui poser sur ce chantier, le Lyon-Turin, c'est le moment.
03:32Si vous voulez nous dire ce que vous en pensez.
03:34Est-ce que c'est une aubaine économique pour la Morienne, la Savoie ?
03:37Est-ce que c'est aussi beaucoup de nuisances ?
03:39Est-ce que ce chantier est vraiment utile ?
03:41N'hésitez pas, vous êtes les bienvenus. 0806 00 10 10.
03:45Alors ce Lyon-Turin, c'est donc un très gros chantier.
03:47Il y a parfois des accidents, certains mortels.
03:49Il y a eu trois morts en moins d'un an entre juillet 2023 et mai dernier.
03:53Est-ce que ce chantier est particulièrement dangereux ?
03:57Alors c'est toujours un drame, des accidents, des décès sur un chantier.
04:02Donc ça a beaucoup affecté les personnels de la société,
04:05bien sûr les groupements qui les emploient.
04:08On ne fait pas de statistiques sur le nombre de morts sur les chantiers de travaux publics.
04:13On ne peut pas dire qu'il y en ait plus ici ou moins ailleurs.
04:16C'est un travail continu pour assurer la sécurité,
04:20des plans d'action, des contrôles, des audits.
04:23On ne peut que s'améliorer sur ces sujets.
04:25Donc voilà, il n'y a pas de particularité sur Lyon-Turin.
04:29C'est un chantier exigeant, sous terre.
04:32Donc on comprend bien qu'il y a des contraintes particulières qu'il faut encadrer.
04:35C'est ce qu'on fait. Il faut le faire peut-être un peu mieux et c'est ce qu'on va faire.
04:39Est-ce que ça peut freiner parfois les recrutements, ces accidents ?
04:43Je ne pense pas.
04:45Ce n'est pas non plus significatif au point de dire que ce chantier est dangereux.
04:50Ce serait vraiment une erreur.
04:52Donc les gens qui sont intéressés par ce projet, ils viennent et ils sont plutôt contents.
04:56Puisque c'est quand même rare dans une carrière de construire un ouvrage
05:00qui durera au-delà de ses enfants, de ses petits-enfants.
05:03Les opposants au Lyon-Turin dénoncent son coût pharaonique,
05:07les dégâts environnementaux sur la montagne,
05:10les conséquences sur certaines sources d'eau.
05:13Mais pour vous, ces impacts négatifs ne représentent pas grand-chose
05:16par rapport à ce qu'apportera cette nouvelle ligne ferroviaire ?
05:19Il faut voir la vision de ce projet.
05:22C'est vraiment connecter l'Europe.
05:24C'est lier l'Est et l'Ouest de l'Europe par le biais d'un corridor méditerranéen
05:28pour faciliter les échanges entre la France et l'Italie,
05:31entre l'Espagne et la Hongrie et même l'Ukraine.
05:34Donc il y a bien sûr des désagréments.
05:38Quand on construit un chantier comme celui-ci,
05:41lorsqu'il sera construit, ces désagréments ne seront plus là.
05:44Cela crée de l'activité, cela crée de l'emploi.
05:47Tous les sujets environnementaux sont des sujets que nous suivons de très près,
05:50bien sûr, parce que c'est une obligation légale et parce que la société telle s'y est engagée.
05:55Donc le poids, la balance est plutôt positive
06:00sur le long terme et sur la durée de l'ouvrage.
06:03Lionel Gros, j'avais une question.
06:04Quand on se balade du côté de Saint-Jean-de-Maurienne,
06:06on voit ce chantier pharaonique absolument,
06:08ces 38 km de galeries qui ont été creusés.
06:10Qu'est-ce que vous faites de la terre, de toute la roche qui est extraite ?
06:13C'est une bonne question parce qu'effectivement,
06:16creuser un tunnel, ça va fâcher mes collègues ingénieurs,
06:19ce n'est pas trop compliqué.
06:21La gestion des déblés, c'est quelque chose de très sérieux à prendre en compte.
06:24Cela représente 39 millions de tonnes de déblés.
06:28La terre va sortir, les déblés vont sortir du tunnel,
06:32ils vont être triés, ils sont triés,
06:35et ce qui peut être réemployé retourne dans le tunnel sous forme de béton
06:38ou va servir à faire des remblais.
06:40Comme vous l'avez vu, à Saint-Jean-de-Maurienne,
06:42il y a des remblais à réaliser.
06:44C'est un sujet que nous avons pris en main
06:46et qui est bien géré puisqu'on a pu mettre en place
06:49un accord transnational entre la France et l'Italie
06:52qui autorise de faire transiter des déblés d'un pays à l'autre,
06:56ce qui n'était pas possible avant le travail que nous avons réalisé.
06:59Merci Lionel Gros, directeur général adjoint de TELT.
07:02Merci à vous d'être venu, bonne journée.
07:04Merci.

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