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Tout le monde, à peu près tout le monde, sauf Emmanuel Macron et encore, et une majorité de Français, 57% qui ont donné une bonne opinion et en font leur personnalité politique préférée d'après IFOP pour Paris Match.

L'édito Politique dans le 7/9 par Patrick Cohen (7h43 - 19 Septembre 2024)
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Transcription
00:00L'édito politique Patrick Cohen, qui veut la peau de Michel Barnier ?
00:04Tout le monde, à peu près tout le monde, sauf Emmanuel Macron, et encore, et une majorité
00:09de français, 57%, qui ont de l'une une bonne opinion et en font leur personnalité
00:13politique préférée, d'après Ifop pour Paris Match, on ne peut rien comprendre au
00:17jeu mortifère en train de se jouer au sommet de l'État, aux crises de nerfs provoquées
00:20par l'homme qui devait insuffler la culture du compromis et à cette interminable attente
00:25pour la composition de son gouvernement, déjà 14 jours sans ministre depuis son
00:29arrivée à Matignon, un record, on ne peut pas comprendre sans se demander simplement
00:34qui a vraiment intérêt à voir réussir le gouvernement Barnier, et en retournant
00:39à la question, en cas d'échec, à qui profiterait le crime ?
00:42Alors à qui pensez-vous ?
00:43A ceux qui se voient déjà dans le fauteuil d'Emmanuel Macron, et ils sont nombreux,
00:47à ceux qui imaginent que faute d'un gouvernement qui puisse gouverner, le président ne pourra
00:51plus présider, ça tombe bien, Édouard Philippe est déjà prêt en cas de démission,
00:56Gabriel Attal nous révèle qu'il a une histoire à écrire avec les Français, Laurent
01:00Wauquiez estime que ce sera Marine Le Pen ou moi, Xavier Bertrand s'y prépare, Gérald
01:05Darmanin y pense en se rasant et Jean-Luc Mélenchon défilera encore samedi au cri
01:08de « Macron doit partir, liste non-limitative ». Il y a aussi ceux qui veulent rester au
01:13gouvernement mais à la lumière et pas à l'ombre des LR, il y a les LR qui rêvent
01:17de palais officiels et de ministères régaliens mais sans cohabiter avec les macronistes
01:22détestés et surtout pas avec les traîtres ex-LR, il y a ceux qui font la grosse oie
01:27pour montrer qu'il vaut mieux les avoir dedans que dehors, ceux qui concourent quoi
01:30qu'il arrive au prix du meilleur opposant, ceux qui anticipant le fiasco refusent de
01:35monter sur le Titanic, de plus en plus nombreux, et tous ceux qui dans ce théâtre d'ombre
01:39inédit, sans règles, sans majorité, sans metteur en scène, ne pensent qu'à dominer
01:44le voisin et à dévorer le rival, c'est ainsi qu'ont été torpillées pour Matignon
01:48les options Cazeneuve et Baudet, le président du CESE, le monde politique est peuplé d'anthropophages,
01:54nous dit un proche du président.
01:56Il y a tout de même, Patrick, de réelles divergences, on l'a vu sur la question des
02:00hausses d'impôts.
02:01Des postures, oui, Michel Barnier découvre une situation budgétaire très grave, son
02:06directeur de cabinet qui était encore il y a dix jours, celui de Bruno Le Maire à
02:10Bercy ne lui aurait rien dit, on lui aurait caché le rapport de la Cour des Comptes,
02:13en mi-juillet, Gérald Darmanin, qui ne veut pas entendre parler de hausses d'impôts,
02:17se souvient-il qu'il y a un an, il invitait les chefs d'entreprise à faire des efforts
02:21en s'inquiétant de la marmite sociale qui boue ? Gabriel Attal, tout aussi sourcilleux,
02:26a-t-il oublié qu'en mars, il disait ne pas avoir de dogme ni de tabou sur la taxation
02:31des profits exceptionnels des entreprises ? Les lignes rouges ne servent qu'à faire
02:35semblant de se fâcher tout rouge, Gabriel Attal, humilié lors de la passation de pouvoir
02:41et renvoyé à son bilan budgétaire, veut signifier à son successeur qu'il ne peut
02:44rien faire sans ses députés et qu'il n'en peut plus de ne pas savoir ce qu'il mijote
02:49dans le secret de Matignon, mijotage dont Emmanuel Macron se mêle, après avoir promis
02:54le contraire, ambition, détestation, spéculation, en ce moment, le pire de la politique.

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