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Voilà le président de la République amené à replonger dans ce marigot duquel il s’était mis en retrait -sans aucun profit pour son image et sa popularité -toujours calamiteuses.

L'édito Politique dans le 7/9 par Patrick Cohen (7h43 - 4 Décembre 2024)
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Transcription
00:00L'édito politique Patrick Cohen, l'échec de Michel Barnier, est-il celui d'Emmanuel Macron ?
00:06Voilà en tout cas le Président de la République amené à replonger dans ce marigot duquel il s'était mis en retrait,
00:11sans aucun profit pour son image et sa popularité, toujours calamiteuse.
00:15C'est le paradoxe de cette censure dirigée contre lui, mais qu'il remet en selle et lui redonne son pouvoir,
00:21celui de nommer son quatrième Premier Ministre de l'année,
00:25soit un successeur à l'homme providentiel qu'il a mis deux mois à choisir
00:29et qui aura mis trois mois à se fracasser.
00:32Emmanuel Macron pourra alors contempler les dégâts de son grande œuvre,
00:36une déliquescence politique qui n'est pas que de son fait,
00:38mais qu'il a précipité par une décision défiant toute logique,
00:42cette dissolution qui devait clarifier et prévenir une censure budgétaire jugée inévitable,
00:47mais qui aura lieu finalement aujourd'hui et dans les pires conditions,
00:51sans budget de rechange ni majorité alternative à celle de ce gouvernement renversé.
00:55Un saut dans l'inconnu financier et politique, à l'heure où les injonctions à la responsabilité fusent de toutes parts.
01:02Ce président, lesté d'un geste irresponsable et particulièrement mal placé pour faire la leçon,
01:07il est logiquement le premier comptable du désastre en cours.
01:11Et Michel Barnier ?
01:12On dira que c'est un homme de bonne volonté qui a fait de son mieux, dans des conditions infernales,
01:16au nom de l'intérêt général contre les calculs partisans et notamment ceux de son socle.
01:21C'était le sens de son quarteur présidentiel, hier soir en direct de Matignon,
01:25soigner sa sortie, défendre son honneur, garder le respect des Français,
01:29les dorures des palais et les voitures, un pimpon, je m'en fous, ce sera son testament politique.
01:35Michel Barnier n'a pas été tout à fait à la hauteur de sa réputation de négociateur,
01:38mais qui peut dire qu'à sa place, il aurait été plus habile pour concilier les contraires ?
01:43Reste maintenant Patrick, les députés et les chefs de parti.
01:46Qui livraient à eux-mêmes et minaient par leurs prétentions rivales,
01:50ont été incapables de raccommoder une assemblée coupée en trois.
01:53C'est le moment de rappeler les données de base issues des dernières élections.
01:58Première force politique en voie, le RN ne contrôle qu'un quart des députés.
02:03La gauche, deuxième en voie, n'a qu'un tiers des élus, 33%.
02:07L'ex-majorité macroniste n'en compte que 28%, mais avec la droite LR, cela fait 37% de l'Assemblée.
02:14C'est une équation qui ne changera pas au moins jusqu'à septembre prochain,
02:19qui oblige à des alliances et avec laquelle devra composer tout autre gouvernement.
02:24Lui faudra-t-il chercher l'indulgence de Marine Le Pen,
02:27ou un terrain d'entente avec les amis d'Olivier Faure et de François Hollande ?
02:31En résumé, la droite de la droite, ou le centre gauche,
02:34dans les deux cas cela suppose recomposition et reclassement, rupture et excommunication.
02:39Qui est prêt ? Hier, pour avoir avancé l'idée d'un Premier ministre de gauche
02:43qui passerait avec les autres forces un accord de non-censure,
02:47ce qui l'obligerait à des compromis sur chaque texte,
02:49le Parti Socialiste s'est fait rudement rappeler à l'ordre par les Insoumis.
02:54Inenvisageable à marteler Mathilde Panot, ce sera un gouvernement NFP avec le programme du NFP.
03:00Voilà, pas de remise en cause pour l'instant, de personne, la crise avance, le précipice se rapproche
03:05et chacun semble pressé de faire un grand pas en avant.

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