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Il y a des polluants éternels en très faible quantité dans l'eau potable de Valence : résultat de l'enquête France Bleu sur la présence de PFAS, réalisée dans 90 villes de France. La régie de l'agglo utilise des charbons pour piéger les PFAS

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00:007h44, l'enquête France Bleu ce matin sur les polluants éternels, les PIFAS.
00:11On en parle de cette situation dans l'agglo de Valence avec le président de la régie de l'agglomération Emmanuel Champal.
00:17Bonjour Lionel Brard.
00:18Bonjour.
00:19L'enquête montre que ces PIFAS sont présents dans près de 40 villes en France selon les échantillons.
00:24C'est le cas à Valence, mais en quantité très faible grâce à un filtrage particulier au charbon actif.
00:31Très concrètement, c'est quoi ? Ça fonctionne comment ?
00:33Le charbon actif, c'est un peu comme un parfum.
00:35Ce sont des petits grains de matière carbonée que l'on passe au four sous brevet américain en ce qui nous concerne,
00:47à de très hautes températures et qui deviennent des petits pièges à molécules.
00:51Un exemple, les grains font en gros un millimètre.
00:54Dans 3 grammes de grains de charbon actif, vous avez l'équivalent en superficie développée au niveau des alvéoles,
01:00des petits trous, des petites aspérités d'un terrain de football de 3000 mètres carrés.
01:05Et ça se comporte comme une glu adaptée à tel ou tel type de molécule qui les capte.
01:10Ça piège ?
01:11Ça piège, ça piège.
01:12Ça veut dire que vous en avez mis dans tous les bassins de décantation ?
01:15Tous nos équipements de Moboul, nos 4 équipements de traitement et de porte-les-valances sont équipés de filtres au charbon actif.
01:25C'est nouveau ça ? Ça fait quelques mois.
01:28Nous avons mis en place là en novembre 2023, dès qu'on a compris,
01:34parce que ce n'était pas mesuré auparavant ni par les ARS ni par l'état français, qu'il y avait un problème de PFAS.
01:40Nous avons eu des signaux comme quoi il y avait de faibles doses sur un de nos puits.
01:44Nous l'avons immédiatement fermé et nous avons mis en place un plan d'urgence.
01:49Et en 6 mois, nous avons eu nos premiers chargements, d'ailleurs la télévision est venue nous filmer, de charbon actif à Valence.
01:56Ce qui fait qu'en novembre 2023, alors qu'il n'y avait toujours pas de laboratoire en France certifié pour analyser les PFAS, nous étions top.
02:04Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut y mettre les moyens aujourd'hui ?
02:08Il y a une véritable volonté politique ? Ce genre de système-là est mis ailleurs, dans d'autres municipalités ou pas du tout ?
02:13Ce n'est pas si répandu que ça et surtout ça met du temps à l'allumage parce qu'il faut une conjonction.
02:19Il faut des équipes très motivées, très jeunes, je dirais dans leur esprit, pour aller sur de nouvelles technologies.
02:25Il faut une volonté politique comme quoi il ne faut pas compter trop les sous, d'autant plus qu'il n'y a pas tant de sous que ça à mettre.
02:31Ça coûte combien ?
02:32Au niveau de Valence à Mauboule, 140 000 euros par an, sachant que nous traitons 10 000 mètres cubes, 10 millions de litres par jour sur notre station.
02:44Ce qui fait que c'est un coût au mètre cube par an de l'ordre de 2 à 3 centimes.
02:50Et dans un mètre cube vous avez 1000 litres, ça veut dire que ça coûte 0,003 euros par litre, centimes par litre.
02:57Ça a été fait donc au niveau de Valence-Romand-Eau, parce qu'il y avait des traces. Aujourd'hui vous dites que ça va mieux.
03:03Je dis même ça va bien. Il faut appeler un chat un chat.
03:08Le problème des PFAS est encore plus grave à mon avis que ce que vous indiquez parce qu'il y en a quasiment partout.
03:14Vous avez mesuré sur 43, c'est très bien, mais vous verrez que dans un an ou deux ce sont des centaines de sites qui seront concernés.
03:19Ça va bien, à partir du moment où on met les moyens.
03:23Vous les avez mis pourquoi ? Parce qu'on est au sud d'une zone très industrielle, très chimique, plus au nord dans la région de Lyon ou pas ?
03:31Parce qu'il fallait plus se surveiller ici ?
03:33Non, alors si vous voulez, depuis 2014, notre équipe, toute jeune, mesure 250 molécules.
03:41Il n'y en a que 70 qui sont obligatoires, c'est-à-dire que nous-mêmes nous avons toujours cherché excessivement loin.
03:48Nous avions en 2014, dans notre conseil d'exploitation, le directeur de la Fondation scientifique qui est maintenant sous-directeur de l'IFRAMER.
03:55Donc nous avons toujours une culture de la sécurité sanitaire, d'une part parce que Daragon souhaitait qu'on soit au top.
04:01Nicolas Daragon, le maire de Valence.
04:03Le maire de Valence, et aussi peut-être parce qu'il se trouve que dans une autre vie, j'étais président de l'agence française de sécurité sanitaire et environnementale, l'ANSES.
04:10Et donc j'ai une culture de la sécurité sanitaire, je dirais, en moi.
04:14Et il n'y a pas plus de danger à Valence aujourd'hui parce qu'on est au sud de Lyon qu'ailleurs ?
04:18Il n'y a pas de danger à partir du moment où on traite.
04:20C'est ça.
04:22Il faut traiter. D'ailleurs nous parlons d'usine, nous, d'eau.
04:25Parce qu'on est des professionnels du traitement de l'eau, et on n'hésite pas à le dire.
04:30Le temps des sources à la main non des sources, malheureusement, il révolue.
04:34Nous, notre eau brute, on la prend telle qu'elle est, on essaye de faire en sorte qu'elle arrive dans de bonnes conditions, mais ensuite on la traite.
04:40Lyon Elbrun, vous êtes président de Valence Romand Eau, vous dites aujourd'hui la situation est bonne,
04:46malgré tout il reste des résidus, 5 PFAS, pas classés comme cancérigènes,
04:51mais une des molécules peut avoir un impact sur le foie et la thyroïde, ça veut dire quoi ?
04:55Ça veut dire que sur cette molécule, c'est la PFBA, on est mille fois, je veux que les auditeurs le retiennent,
05:03mille fois inférieur à la valeur toxicologique de référence appliquée à l'eau.
05:09Donc on est quand même dans des ordres de grandeur où on est sur des traces.
05:13Par exemple sur ce PFAS, on est à 0,058 micron, enfin les auditeurs ne vont pas retenir tout ça,
05:21ce qu'il faut retenir c'est qu'on est mille fois en dessous de la valeur fixée par l'ancestre que j'ai eu l'honneur de présider il y a 20 ans.
05:28Mais tous les PFAS qui ne sont pas suivis, c'est quand même un problème.
05:31Alors oui et non, pour une bonne raison c'est que nous sommes à 20 à 25 PFAS,
05:35vous en avez 25 dans votre étude, au niveau réglementaire c'est 20,
05:38mais ils sont un peu comme des espèces sentinelles dans la nature.
05:40Lorsque vous avez une variété d'oiseaux, vous pouvez être sûr qu'à côté vous en avez d'autres.
05:44Donc quand vous traitez, entre nous, ces 20 à 25 PFAS,
05:47vous attrapez dans l'anas toutes les molécules qui ont à peu près la même structure.
05:52C'est un peu comme les drogues, vous avez une molécule de base et ensuite elle est déclinée de mille façons,
05:57mais au fond la structure PFAS elle est quand même connue,
06:00et à partir du moment où on a un charbon actif qui est réactif, qui sait les piéger, ça marche.
06:05Ce que vous nous dites ce matin, c'est qu'il faut être vigilant, il faut surveiller, il faut traiter,
06:10mais que globalement la qualité de l'eau n'est pas si mauvaise, en tout cas sur le secteur de Valence.
06:14Aujourd'hui on a fait des prélèvements aussi aux eaulières sur Arrieux,
06:17où là effectivement aucune trace n'a été relevée également.
06:19Tout à fait.
06:20Merci à vous Lionel Bois, président de Valence Romand, la régie eau de l'agglomération Valence Romand.
06:27Merci à vous, bonne journée.
06:28Cette interview sera disponible tout à l'heure sur l'application ICI par France Bleu et France 3.

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