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A quelques mètres du village d’Edjambo sur l’axe Route de Noé-Tiapoum, le bitume est recouvert de sable. Ce sable provient de la colline excavée lors des travaux de bitumage. Quand il pleut, l’eau draine le sable qui s’accumule sur le bitume obligeant ainsi les usagers à emprunter la voie inverse.
Nous sommes de plein pied dans un phénomène : l’érosion. Ce phénomène frappe Edjambo depuis plusieurs années, creusant profondément les routes et les terres environnantes. L’impact est visible jusque dans les concessions des villageois. Certaines maisons, autrefois à niveau, sont aujourd’hui perchées à plusieurs mètres au-dessus du sol.

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00:00À quelques mètres du village de Djambon, sur l'axe route de Nwetiapum, le bitume est recouvert
00:09de sable. Ce sable provient de la colline excavée lors des travaux de bitumage. Quand il pleut,
00:16l'eau draine le sable qui s'accumule sur le bitume, obligeant ainsi les usagers à emprunter
00:22la voie inverse. Nous sommes de plein pied dans un phénomène, l'érosion. Ce phénomène frappe
00:43les Djambons depuis plusieurs années, creusant profondément les routes et les terres environnantes.
00:49L'impact est visible jusque dans les concessions des villageois. Certaines
00:53maisons autrefois à niveau sont aujourd'hui perchées à plusieurs mètres au dessus du sol.
00:59Nous sommes sur la voie principale du village. Comme vous le constatez, l'érosion a fait son
01:07effet et cela se voit nettement au niveau de la construction. Quand vous regardez les maisons,
01:14les maisons sont au niveau initial. Aujourd'hui, vous voyez que la profondeur est telle qu'on a
01:22l'impression, de façon ironique ou métaphorique, que les maisons grandissent ici. Pour appréhender
01:27la gravité de la situation, regardez. Ce tuyau d'eau enfoui à un mètre de profondeur dans le
01:33sol il y a quelques années, se retrouve aujourd'hui à près de trois mètres de hauteur. Cette rue a
01:40été approfondie par l'érosion, rendant quasiment impossible la circulation des véhicules. Conséquence,
01:46les populations sont obligées de construire des marches pour entrer et sortir de leurs concessions.
01:52Ici, dans cet autre quartier du village, les populations sont obligées d'éliger des clôtures
01:58afin de se protéger de la forte quantité d'eau qui descend en saison pluvieuse. Cette église,
02:04avec l'aide du Seigneur, en a fait autant. Quand il y a la saison pluvieuse, j'ai tous les
02:10problèmes ici. Vous voyez ce tas de sable qu'il y a là. Quand vous rentrez de Makou, vous allez voir
02:17le niveau du sol et la hauteur du sable. Vraiment, il y a un tas de problèmes. Donc la nuit, pendant
02:25la saison pluvieuse, moi je ne dors pas. Pendant que les autres dorment en haut, moi puisque je suis
02:30en bas, je veille pour ne pas que l'eau puisse rentrer dans Makou. Voici le couloir le plus
02:36dangereux du village. En saison pluvieuse, il n'est pas souhaitable de se retrouver ici. Une énorme
02:43quantité d'eau circule à cet endroit pour se déverser dans ce caniveau qui s'avère souvent
02:48trop petit. Pour se protéger contre la furia de l'eau, ses habitants ont éligé du béton dans
02:55le sol et autour des maisons. Pendant les pluies, surtout les fortes pluies, la population riveraine
03:05n'a pas du tout le bon sommeil. Ils ont le sommeil trouble-pleu parce que ici c'est le carrefour
03:12du rassemblement de toutes les eaux de ruissellement. Depuis près de trois kilomètres d'ici, depuis la
03:17côte jusqu'ici, nous sommes dans presque une cuvette. Donc toutes les eaux viennent s'accumuler
03:23ici et puis ça forme une vague très rapide. Le débit est très fort au niveau d'ici, à l'envers de la
03:29lagune. Donc ça fait qu'ici, c'est une zone où pendant la pluie, le couloir est petit, les
03:33gens habitent là et quand il y a débordement, une fois qu'il y a un petit barrage,
03:39l'eau rentre dans les cours voisines et donc ça crée vraiment une désolation.
03:45A Igambo, la circulation des véhicules et engins à deux roues est rendue difficile à cause du sable
03:52accumulé. Tenez, cette infrastructure d'évacuation des eaux est bouchée par le sable. La lagune Tando
04:01n'est pas épargnée, elle perd de sa superficie au fil du temps. L'eau s'est trouvée jusque là.
04:06On rentrait et on venait pêcher dans ce secteur là. Vous voyez qu'aujourd'hui il n'y a plus rien.
04:15Le sable entraîné par l'eau s'y accumule. La lagune sans sable place désormais aux plantes
04:22aquatiques. Elles s'enracinent grâce au sable accumulé. En conséquence, le poisson ne peut
04:29plus s'y reproduire, la pêche est menacée. Face à ces situations alarmantes, le chef du
04:36village d'Igambo lance un clin d'oeil après avoir adressé des coulisses aux autorités compétentes.
04:42Je souhaite que les plus grosses autorités s'approprient de cette problématique. Nous avons
04:49eu la chance d'avoir le bitume qui a traversé le Carrefour de Nouveau jusqu'à Atyampo. On nous
04:56avait dit que chaque village allait avoir une dotation en termes de bitumage intérieur et
05:04Igambo n'en a pas eu. Nous avons besoin d'un kilomètre et demi de bitume à l'intérieur
05:11d'Igambo et ça nous aiderait. Si on viabilise les voies en mettant des caniveaux, je pense que
05:18ça serait l'idéal. Donc c'est ce que nous attendons vraiment, la réalisation des infrastructures
05:27d'évacuation et puis le bitumage de ces voies. C'est ce que je demande aux autorités.
05:33Ce village à la fois charmant et cosmopolite est aujourd'hui à la croisée des chemins. L'érosion
05:39et l'ensablement sont devenus des menaces existentielles. Pour les habitants, le temps presse.
05:44Chaque saison pluvieuse aggrave un peu plus la situation et si les mesures ne sont pas
05:50prises rapidement, le village pourrait bien perdre à la fois son patrimoine naturel et son avenir économique.

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