François Hollande est l'invité de France Bleu Occitanie

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00:00On va peut-être en parler en politique. François Hollande, l'ancien président, aujourd'hui député socialiste, l'invité exceptionnel de notre quart d'heure Toulousain
00:07ce matin à l'occasion de sa venue à Albi cet après-midi.
00:09Il répond à vos questions, vous qui nous écoutez, à vos questions Jeanne-Marie Marcot.
00:13Et venez vous aussi, chers auditeurs, pourquoi pas poser vos questions
00:17à l'ancien président au 05 34 43 31 31. Bonjour François Hollande.
00:22Bonjour.
00:23France Bleu, vous le savez sûrement, c'est la radio des auditeurs et on a déjà une question qui nous arrive
00:27au standard pour vous, monsieur Hollande. On est à Fronzins, au sud de Toulouse, avec Joël. Bonjour Joël.
00:32Bonjour.
00:34L'ancien président.
00:36Bonjour François Hollande.
00:38Il vous écoute.
00:40J'ai une question
00:43par rapport à la situation actuelle.
00:46Voilà, je suis un peu désabusé parce que
00:50pourquoi vous avez fait alliance
00:53et le résultat
00:55voilà, il est là et je pense que si vous seriez parti tout seul, les électeurs auraient mieux compris, je pense.
01:02François Hollande, est-ce que vous pouvez réagir à ce que nous dit ce matin Joël ?
01:07Oui, je comprends Joël. Lorsqu'il y a eu l'annonce de la dissolution,
01:12il y avait une urgence, c'était de faire barrage à l'extrême droite parce qu'elle pouvait arriver aux responsabilités.
01:19Donc, il y a eu une union défensive, une union sans doute de circonstances.
01:24Mais aujourd'hui, on n'en est plus là. La gauche, elle n'est pas
01:30majoritaire à l'Assemblée Nationale, quelles qu'en soient les sensibilités, donc elle doit préparer, par une opposition
01:37constructive, résolue néanmoins, elle doit préparer
01:40l'alternance, la suite. Et c'est vrai, je partage ce sentiment et si l'on veut que la gauche puisse gagner demain,
01:47la part, le pôle réformiste, la part socialiste dans la gauche doit être la plus importante, parce que c'est ça qui
01:56permettra aux électeurs d'avoir à la fois un espoir de changement et une crédibilité. Donc, c'est pour ça aussi que je me suis réengagé,
02:03même si je pense que toujours l'union est nécessaire.
02:06Et cette première question lance évidemment le débat, vous l'imaginez, François Hollande,
02:10on commence à avoir des premiers noms qui vont faire partie du gouvernement, sans doute
02:16gouvernement qu'on connaîtra avant dimanche. Le Premier ministre Michel Barney a soumis 38 noms à Emmanuel Macron
02:22et dans cette liste, vous en avez certainement pris connaissance,
02:26François Hollande, une seule personnalité de gauche, l'ancien député socialiste Didier Migaud, qui pourrait prendre le ministère de la justice.
02:33Avez-vous le sentiment, François Hollande, que des élections législatives n'ont pas eu lieu l'été dernier ?
02:39Oui, c'est le
02:41le sentiment que nous partageons tous, au-delà de nos sensibilités, c'est-à-dire pourquoi y a-t-il eu une dissolution, si c'est pour avoir
02:49à peu près les mêmes, plus à droite encore.
02:51Pourquoi y a-t-il eu une dissolution, alors que ça a fait peser sur le pays une menace, j'évoquais l'extrême droite,
02:58et surtout ça a provoqué trois mois d'absence
03:02totale de gouvernement, et donc un pays qui certes a pu avancer, les Jeux olympiques ont été organisés,
03:08mais qui n'a pas pu avoir une décision au plus haut niveau sur des sujets comme l'agriculture, le pouvoir d'achat,
03:16la capacité à peser en Europe et dans le monde. Pourquoi y a-t-il eu une dissolution, pour avoir les mêmes personnages
03:23qui sont sans doute respectables, mais qui sont dans la même ligne, dans les mêmes sensibilités que
03:31Emmanuel Macron. Emmanuel Macron avait dit qu'il avait perdu les élections, maintenant on vient de laisser penser qu'il en a tiré les conséquences,
03:37non seulement il n'y a pas un gouvernement qui correspond au fond républicain, mais c'est pire encore, ce sont les LR qui sont arrivés
03:44en force, en plus des anciens ministres d'Emmanuel Macron, et ce sentiment que j'ai, c'est celui d'une restauration.
03:52Voyez, on devait avoir un changement, on a une restauration.
03:55Neuf ministères qui pourraient revenir aux Républicains, en effet, une certaine Rachida Dati qui pourrait garder le ministère de la culture, et d'ailleurs on a
04:02une réaction à ce propos d'Arnaud Rastandart.
04:05Oui, du côté de l'Aiguevin, à l'ouest de Toulouse, 05 34 43 31 31, bonjour Arnaud.
04:11Je vous laisse poser votre question à François Hollande qui vous écoute.
04:14Oui, donc je pense que, bonjour monsieur le Président,
04:18vous avez eu connaissance donc certainement des noms et du retour justement d'anciens
04:25ministres
04:27donc du gouvernement
04:30actuel, donc vous, qu'est-ce que vous en pensez ?
04:34Est-ce qu'on peut continuer, en fait, finalement avec des anciennes politiques qui n'ont pas fonctionné dans notre pays ?
04:43Oui, surtout que les Français se sont exprimés
04:46lors des élections législatives.
04:48Ils n'avaient pas forcément souhaité le faire, mais on leur a demandé de le faire, donc ils ont voté, ils ont voté d'ailleurs
04:55assez massivement. Certains ont voté pour l'extrême droite
04:59avec des idées qui n'étaient pas forcément celles de l'extrême droite, c'était celles d'un changement possible.
05:05Beaucoup ont voté à gauche et beaucoup se sont mobilisés pour le front républicain
05:10avec l'idée qu'il devait y avoir
05:14un rassemblement, une union, sans doute, et surtout qu'on devait écarter une politique qui n'avait pas marché, en particulier sur deux sujets,
05:22les retraites, parce que c'était...
05:24Qui a réellement décidé, qui décide réellement de ce gouvernement, François Hollande ?
05:28Je pense que c'est à la fois
05:30Michel Barnier et Emmanuel Macron, mais comme c'est Emmanuel Macron qui a choisi Michel Barnier, c'est donc le gouvernement
05:36d'Emmanuel Macron avec le LR en plus.
05:39Est-ce que c'est un gouvernement sous perfusion du Rassemblement National, François Hollande, qui se dessine ?
05:43Alors, c'est encore la dernière dimension, c'est que
05:48Michel Barnier a été nommé avec l'autorisation du Rassemblement National.
05:52Et donc,
05:53c'est ce nom-là, plutôt que celui de Bernard Cazeneuve ou d'autres, qui a été choisi
05:58parce que le Rassemblement National lui a donné son quitus.
06:02Donc, on voit bien que dans les prochains jours,
06:05sur la plupart des dossiers, notamment budgétaire,
06:08c'est le Rassemblement National qui va décider d'arrêter ou de faire prolonger ce gouvernement.
06:13Moi, je considère maintenant que le Rassemblement National est co-responsable de ce qui va se passer dans le pays.
06:18On apprend dans le monde que Jean-Luc Moudinque, le maire de Toulouse, ex-membre des Républicains, a refusé un ministère.
06:23Est-ce que c'est une information qui vous semble plausible ?
06:26Je n'ai aucune information.
06:28Mais j'imagine qu'aujourd'hui,
06:30pour un élu qui maire d'une grande ville,
06:33il vaut mieux s'occuper de sa métropole, de son agglomération,
06:36plutôt que de siéger dans un gouvernement dont la durée de vie, on l'évite, n'est que de quelques semaines.
06:41Un dernier mot quand même sur l'objet de votre visite.
06:44Vous êtes donc à Albi, cet après-midi, au lycée La Pérouse, pour la lecture du discours à la jeunesse
06:49prononcé par Jean Jaurès le 30 juillet 1903, dans ce même lycée.
06:53François Hollande, qu'avez-vous en commun avec Jean Jaurès ?
06:57Je me garderais bien de faire ces comparaisons.
06:59Ce qui est important de relever, c'est qu'au début du XXe siècle,
07:05Jean Jaurès considère que c'était à la jeunesse qu'il fallait s'adresser
07:10et que l'éducation était la condition même de la République.
07:15Eh bien, nous en sommes encore là et toujours là.
07:18C'est à travers l'école, à travers la priorité que nous donnons à la jeunesse,
07:22que la République peut trouver sa réponse pour lutter contre les inégalités,
07:28contre les disparités entre les territoires, pour lutter contre le désœuvrement,
07:32contre même l'insécurité ou le fait que la jeunesse ne se sente pas en espérance.
07:38Regardez ce qui se passe aujourd'hui du côté de la natalité.
07:41C'est pas forcément structurel, mais s'il y a aujourd'hui dans une grande partie de la jeunesse
07:48l'idée que le monde va être plus violent, plus dangereux, avec une dégradation du climat.
07:54Donc il faut redonner un espoir à la jeunesse.
07:56Il faut que la jeunesse elle-même s'empare de ce qu'est aujourd'hui la République.
08:01Merci beaucoup François Hollande d'avoir été l'invité de France Bleue et France 3 Occitanie.
08:06Merci d'avoir répondu aux auditeurs de France Bleue Occitanie.
08:11Bon déplacement à Albi.

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