Le Palmarès des Hôpitaux du Point fait son grand retour

Le Point

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Notre pays consacre moins de 2,8 % de ses dépenses de santé à la prévention. Situé à la 20e place des 26 pays européens de l’OCDE en matière de prévention, il se situe loin, très loin, derrière le Danemark, l’Italie, le Royaume-Uni, mais aussi de pays à plus faibles revenus comme l’Estonie ou la République tchèque.   Pourquoi un tel retard ? La prévention pourrait-elle être la clé des maux qui touchent le monde de l’hôpital en France depuis plusieurs années ? Pourrait-elle être la réponse aux défis sanitaires qui se multiplient ?   Conférence avec François Malye, grand reporter au Point et coauteur du palmarès des hôpitaux.   Retrouvez-nous sur :  - Youtube : https://www.youtube.com/c/lepoint/  - Facebook : https://www.facebook.com/lepoint.fr/  - Twitter : https://twitter.com/LePoint  - Instagram : https://www.instagram.com/lepointfr  - Tik Tok : https://www.tiktok.com/@lepointfr  - LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/le-point/posts/  - www.lepoint.fr   Retrouvez-nous sur :  - Youtube : https://www.youtube.com/c/lepoint/  - Facebook : https://www.facebook.com/lepoint.fr/  - Twitter : https://twitter.com/LePoint  - Instagram : https://www.instagram.com/lepointfr  - Tik Tok : https://www.tiktok.com/@lepointfr  - LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/le-point/posts/  - www.lepoint.fr

Transcript

00:00C'est maintenant le grand moment donc d'accueillir François Mali, puisque voilà, on l'applaudit.

00:09Et donc le palmarès des hôpitaux du Point, François, c'est le grand retour, alors on

00:22veut tout savoir.

00:23Donc quand va sortir ce palmarès ? Est-ce qu'il y aura des surprises ? Est-ce qu'il

00:27y a des nouveautés ?

00:28Peut-être un mot quand même sur ce qui vient de se passer, c'est une belle victoire pour

00:33la liberté d'expression, comme le disait Étienne Gernel en ouverture de cette soirée.

00:37Oui, alors il faut...

00:38Étienne d'ailleurs ?

00:39Allez, François.

00:40Je rappelle les faits en deux mots, donc on a fait l'objet d'une magnifique censure puisqu'on

00:49nous a interdit en 2022, la CNIL nous a interdit donc d'accéder aux données du PMSI, ce qu'on

00:54faisait pourtant, ce qu'elle nous autorisait à faire depuis plus de 20 ans.

00:58Alors tout ça à l'origine c'est une loi de 2016 qui a été passée par le gouvernement

01:03de Marisol Touraine qui voulait restreindre l'accès aux données, on a tout de suite

01:06compris ce que ça voulait dire, c'est que ce serait réservé aux seuls scientifiques

01:10et que nous on n'y aurait plus accès, on l'a écrit et puis six ans plus tard le coup

01:13prêt est tombé.

01:14Donc on aurait pu abandonner mais on a choisi de se battre.

01:20Alors un combat, en tant que journaliste, moi je ne pensais pas arriver devant le conseil

01:24d'Etat, connaître l'audience plénière de la CNIL qui est un truc, voilà.

01:32Alors évidemment le comité scientifique qui s'est occupé de cette censure est un comité

01:37scientifique qui conseille la CNIL, donc pour les demandes indépendantes, ses membres sont

01:42nommés par été ministériel, ça vous donne un niveau de l'indépendance, bon, et donc

01:49ils nous achatouillaient sur la méthodologie en disant que ça n'allait pas du tout, que

01:53les critères, bon, grande surprise, 20 ans après, donc on est allé devant le conseil

01:59d'Etat, on a obtenu des choses, on en a perdu d'autres, on a réintroduit une nouvelle demande

02:06et puis surtout on s'est interrogé sur pourquoi après nous tomber dessus.

02:11Alors en fait la clé de tout ce qui se passe à l'hôpital, elle est simple, on l'a su

02:17oralement, c'est ce que nous a dit une représentante de la CNIL, elle nous a dit oui mais avec

02:22votre truc, vous allez vider les petits hôpitaux, et on en revient à ces petits hôpitaux dont

02:29parlait Aurélien Rousseau, et il faut quand même citer un chiffre qui est la réalité,

02:36c'est que la France est le pays qui a le plus d'hôpitaux par habitant, c'est l'OCDE qui

02:40le rappelle, 44,7 contre 35 en Allemagne, donc comment font-ils ? Comment font-ils avec

02:47si peu d'hôpitaux pour aligner des chiffres en Suède éblouissants en termes d'espérance

02:53de vie et autres ? Nous, nous vivons avec cet héritage culturel, historique, on a voulu

02:58tout garder et puis bien évidemment, c'est le premier employeur de la ville, l'hôpital,

03:04et dans un pays qui n'est pas très dynamique, c'est bien pratique et donc les élus locaux

03:10s'accrochent à leurs emplois, à leur budget, à l'attirance que ça peut générer, jusqu'à

03:17l'absurde, puisque bien sûr on a des maternités où il n'y a plus que quelques centaines

03:21d'accouchements, avec des chiffres de périnatalité qui sont considérablement dégradés, c'est-à-dire

03:26on est là, on dit il y a un système formidable, il est formidable, à condition d'aller au

03:29bon endroit. Le problème c'est que si on dit voilà, ceux-là sont les meilleurs, l'inquiétude

03:34de l'Etat c'est se dire mais alors, ils n'auront plus de patients, déjà ils n'en ont pas

03:37beaucoup les petits, donc ça ne va pas attirer les médecins qui déjà sont partis, qui ne

03:42sont plus là, et ils se refusent à regarder la réalité en face, c'est-à-dire à se dire

03:47mais finalement là, le plateau de chirurgie, est-ce que vraiment j'ai besoin de ça, est-ce

03:51que je ne serais pas mieux de prendre en charge les personnes âgées, c'est-à-dire qu'on

03:55veut garder les choses. Alors, on a été nous, ils nous sont tombés dessus, mais on

04:03a réintroduit une nouvelle demande en tenant compte de certaines de leurs demandes dont

04:07les résultats, parce qu'ils savaient même ce qu'ils demandaient, ils ne pouvaient pas

04:10voir le résultat, il n'y a que nous qui pouvons voir le résultat, donc les résultats, les

04:13différences sont vraiment cosmétiques, on nous a demandé des trucs incroyables, pour

04:17les professionnels ils comprendront, au conseil d'Etat il y a quand même un rapporteur, donc

04:21un savant, qui a quand même dit en examinant les indicateurs à un moment, il n'est pas

04:26aussi évident que ça que l'ambulatoire et la durée moyenne de séjour soient des

04:32bons critères qui signent une bonne organisation du service. C'est juste l'alpha et l'oméga

04:37de la politique hospitalière, tant publique que privée, depuis près de vingt ans. On

04:45nous a même dit que l'ambulatoire, ce serait bien si vous teniez plus en compte la gravité

04:53des patients. On a dû leur répondre que si ils étaient opérés en ambulatoire, c'est

04:57parce qu'ils n'étaient pas graves, donc on ne peut pas inventer des choses. Donc tout

05:02ça a fait qu'on a beaucoup travaillé pour d'abord récupérer les données, pour domestiquer

05:09ces petits changements qui finalement ne sont pas avérés être cruciaux, et puis surtout

05:13pour ajouter des nouvelles pathologies et des nouveaux indicateurs. Alors on parlait

05:17du vieillissement de la population, on a ajouté un truc, c'est par exemple est-ce qu'en orthopédie

05:22il y a de plus en plus de personnes âgées qui subissent des fractures du col du fémur,

05:27donc par exemple est-ce qu'il y a des unités post-opératoires gériatriques, c'est-à-dire

05:30des unités où les patients sont mieux surveillés et dont tous les indicateurs scientifiques

05:34prouvent que quand vous avez ça dans votre hôpital, et bien s'il y a une filière organisée

05:39entre les urgences, s'il y a un gériatre dans le service d'orthopédie, et bien le

05:43pronostic des patients est bien meilleur. Donc il a fallu recenser, demander aux établissements,

05:48le résultat est assez positif parce que ça se développe bien. On parlait de l'hôpital

05:55dans la vie, il y a des indicateurs de suivi à domicile, puisque maintenant ça existe,

05:59la capacité de l'hôpital à continuer à s'occuper des patients après, et puis on

06:05a généralisé les centres experts, c'est-à-dire qu'il se trouve que même si ce n'est pas

06:09facile pour les professionnels, beaucoup de responsables de filières ou de pathologies

06:16labellisent des centres experts dont le boulot est ensuite de diffuser leur connaissance

06:21aux autres centres. Donc être un centre expert, c'est mieux. Les centres experts, c'est-à-dire

06:28des gens qui publient, qui ont une expertise, qui ensuite donnent cette expertise à d'autres

06:36centres, mais évidemment que ça labellise, ça valorise, et évidemment comme par hasard

06:41on retrouve tous ceux qu'on publie, c'est-à-dire si vous regardez les spécialistes en ophtalmo,

06:47quand on prend la liste, tous ceux qu'on classe dans les meilleurs, sauf accidents,

06:52sont tous de fait centres experts labellisés soit par le ministère, soit par leur société

06:58savante. Il y aura 140 classements, c'est plus qu'en 2021 à peu près, et il y aura

07:09des nouvelles pathologies, il y en aura une notamment en cardiologie, c'est l'insuffisance

07:14cardiaque qui est devenue une cause nationale, et puis il y aura de la nouveauté en psychiatrie,

07:21et puis en digestif. Je pense aussi nécessaire un changement de maquette pour que ce soit

07:29plus lisible, et puis des retours de palmarès, de classement qu'on n'avait pas fait depuis

07:36longtemps, puis le temps est passé, c'est le retour notamment du palmarès des maternités,

07:42avec un vrai dossier, un reportage, des pathologies comme l'épilepsie qu'on n'avait pas fait

07:49depuis longtemps, et des pathologies sur lesquelles on a refait un travail, parce qu'il y a des

07:56choses nouvelles, enfin voilà, il y aura plein de nouveautés. Formidable, et donc, il sera

08:01disponible quand ? Je ne sais pas si je peux le dire. Ah, on ne peut pas le dire, ah là

08:06là là là. Voilà. Mais c'est bientôt. C'est bientôt. C'est bientôt. Très bien.

08:11Eh bien écoutez, bravo, je pense qu'on peut vous applaudir, c'est une belle victoire.

08:23Une belle victoire pour l'information, et donc pour notre information. Etienne Jarnel,

08:28un petit mot de conclusion de cette très belle soirée 2024 ? L'année prochaine, c'est

08:34l'âge de raison, parce qu'on fera la septième, on va enfin devenir raisonnable, et on vous

08:40retrouve avec grand plaisir. Merci mille fois, c'était passionnant, j'ai appris plein

08:43de choses. Merci à vous tous, merci à nos intervenants, merci à l'équipe du Point,

08:47merci à Romain, à Jean Blanc, etc. Merci à tous.

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