• il y a 3 mois
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Notre pays consacre moins de 2,8 % de ses dépenses de santé à la prévention. Situé à la 20e place des 26 pays européens de l’OCDE en matière de prévention, il se situe loin, très loin, derrière le Danemark, l’Italie, le Royaume-Uni, mais aussi de pays à plus faibles revenus comme l’Estonie ou la République tchèque.

Pourquoi un tel retard ? La prévention pourrait-elle être la clé des maux qui touchent le monde de l’hôpital en France depuis plusieurs années ? Pourrait-elle être la réponse aux défis sanitaires qui se multiplient ?

Experts, professionnels de santé et usagers se sont réunis à l’occasion de la 6e édition de la Soirée des hôpitaux, jeudi 19 septembre 2024, à l’Hôtel de l’industrie à Paris, pour partager leurs expériences et visions, offrant ainsi une réflexion approfondie et des solutions innovantes pour un service de santé plus efficace et humain.

Débat entre Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, ancien ministre de la Santé, et Aurélien Rousseau, député, ancien ministre de la Santé

Le débat est suivi d’un échange avec Charlotte Garret, directrice médicale du Lab innovation chez Santéclair, et Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice générale du CHU d’Angers

#SoiréesDesHôpitaux #Palmarès des Hôpitaux #Santé #Hôpital

Retrouvez-nous sur :
- Youtube : https://www.youtube.com/c/lepoint/
- Facebook : https://www.facebook.com/lepoint.fr/
- Twitter : https://twitter.com/LePoint
- Instagram : https://www.instagram.com/lepointfr
- Tik Tok : https://www.tiktok.com/@lepointfr
- LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/le-point/posts/
- www.lepoint.fr

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00On va commencer évidemment par un grand sujet, qui était le sujet de la prévention, énorme
00:00:07sujet. Il y a très longtemps, il y a 23 ans, quand j'ai commencé au point que je m'occupais
00:00:12des questions sociales, déjà on me disait prévention, prévention, prévention. Et
00:00:16je me suis souvenu d'une citation de Francis Blanche, qui est un de mes auteurs préférés,
00:00:21et qui disait « c'est pas grave d'être malade si on a la santé ». Alors ça vous
00:00:27fait marrer, mais en fait c'est pas si bête quand on réfléchit, et donc on va débattre
00:00:32un petit peu de tout ça. Avec nous ce soir, et je vous demande de les applaudir, on a
00:00:37deux acteurs majeurs de la question, deux personnalités majeures sur la question de
00:00:43la santé, de la santé publique, et Aurélien Rousseau, Xavier Bertrand, merci de les applaudir.
00:00:48C'est une grande chance. Et on va avancer. Gwen, raconte-nous un peu, parce que vous
00:00:59les connaissez, ce sont des personnalités politiques importantes en France, mais qui
00:01:04connaissent aussi la santé, qui sont très impliquées dedans. Alors effectivement, Xavier
00:01:08Bertrand, vous êtes ancien ministre de la santé, deux fois ministre d'ailleurs, et
00:01:14vous avez mis en place plusieurs réformes, notamment contre le tabac, et vous avez mis
00:01:20en place des réformes pour améliorer la vaccination. Vous êtes aujourd'hui président
00:01:24du conseil régional des Hauts-de-France, où là aussi il y a du travail en matière
00:01:28de santé, j'imagine, et je rappelle que c'est à vous qu'on doit l'arrêt du tabac dans
00:01:35les lieux publics. Aurélien Rousseau, vous avez également dirigé l'ARS Île-de-France
00:01:44pendant la pandémie de Covid-19, et jusqu'à récemment, vous étiez ministre de la santé
00:01:50également. Vous avez supervisé le programme national de lutte contre le cancer, le nouveau
00:01:56programme, et pendant la crise du Covid, vous avez vraiment joué un rôle clé dans la
00:02:02gestion de la pandémie en Île-de-France, qui était quand même extrêmement touchée.
00:02:07Et vous avez une perspective sur la prévention, notamment en période de crise sanitaire,
00:02:12et c'est essentiel de comprendre aujourd'hui comment anticiper et répondre aux futurs
00:02:17défis en matière de santé publique. Alors, on va peut-être directement aller au cœur
00:02:26du sujet. Oui, c'est toi la cheffe, parce que c'est elle qui connaît les sujets, évidemment,
00:02:29vous avez compris ça. Alors, on est là pour parler de prévention, alors justement, on
00:02:35a un petit caillou dans la chaussure en France, on est toujours en train de dire qu'on est
00:02:39les meilleurs en médecine. D'ailleurs, nous, on le dit à longueur de page, l'excellence
00:02:44française en médecine, c'est quand même exceptionnel. Mais alors, paraît-il, on est
00:02:49complètement nuls en prévention. Et donc, nous, on voudrait savoir ce que vous en pensez,
00:02:54vous avez occupé des responsabilités. Est-ce que vous avez, vous aussi, ce sentiment, carrément,
00:02:59on le dit, qu'en France, en termes de prévention, on est nuls ? Je suis le plus récent et le
00:03:07plus court, donc non, je ne pense pas qu'on puisse dire qu'on est nuls, mais je fais un
00:03:15parallèle qui ne vaut pas grand chose, mais on a quand même cette culture en France où
00:03:22quand on parle de la prévention, c'est comme si on parlait d'une MJC quand on est à la
00:03:28comédie française. C'est un peu le côté, quand on aura tout fait, on fera de la prévention
00:03:34et en fait, dans les images des uns et des autres, la prévention, ça reste l'IMA, les
00:03:42affiches avec le crocodile qui doit se laver les dents, ou longue veillée, journée gâchée,
00:03:48des choses comme ça. Et je pense que ce qu'on a profondément, à ce stade, pas pris comme
00:03:54virage, alors je fais gaffe avec le mot virage, parce qu'à force de virer, on revient sur
00:04:00ces pas, mais c'est de se dire que tout un champ de l'innovation en santé aujourd'hui
00:04:10réside dans la prévention, évidemment dans le champ par exemple du cancer, quand on voit
00:04:15les programmes d'interception, de décryptage, ou dans l'utilisation du numérique et des
00:04:22données de santé pour la prédictibilité, donc ça je pense qu'on n'a pas ça. Et puis,
00:04:28alors je ne sais pas si Xavier prendrait les mêmes mots que moi, mais je pense qu'à
00:04:32ce stade, on n'a pas gagné le combat culturel, idéologique, parce qu'on va sortir, on sera
00:04:38tous d'accord, mais quand on sera au banc d'un ministre sur le PLFSS, personne ne parlera
00:04:45de prévention, mais par contre, il y aura des débats sans fin sur le nombre de lits
00:04:49de Réa. Et les gens, et je finis par ça pour cette première question, le projet de
00:04:54loi de financement de la sécurité sociale, et moi je le dis régulièrement, en Ile-de-France,
00:05:00pour ce que je sais, pendant le Covid, les gens ne sont pas morts de ne pas avoir assez
00:05:05de lits de Réa, ils sont morts d'être obèses. Et ça, c'est un des coups dans le sternum
00:05:15que j'ai reçus quand vous visitiez des services de Réa dans ces nuits de fin mars, début
00:05:20avril 2020, c'est ça qui ressortait. Alors oui, il faut plus de lits de Réa en Seine-Saint-Denis,
00:05:27je ne vais pas faire semblant, mais si on mettait un millième de l'intelligence qu'on met
00:05:31sur certains sujets sur la prévention, je pense qu'on franchirait un cap qui est le
00:05:35seul qui permette la soutenabilité de notre système de santé.
00:05:38Xavier Bertrand, est-ce que ça fait dans les réunions interministérielles ou dans
00:05:41les réunions de responsables politiques, dès qu'on aborde la prévention, ça fait
00:05:46travailler ?
00:05:47Oui, bien sûr. Je ne suis pas sûr que le gouvernement de l'Union Nationale soit à
00:05:51la mode aujourd'hui.
00:05:52Quel gouvernement ?
00:05:53C'est ma seule allusion politique, mais je suis d'accord avec mon voisin, mon voisin
00:05:57de droite.
00:05:58Si on est là, c'est qu'on n'a pas été appelé, sinon on aurait annulé au dernier
00:06:02moment.
00:06:03Mais il a laissé brancher son téléphone quand même.
00:06:05Très sérieusement, bien sûr que c'est un combat culturel, parce que le système de
00:06:11santé français s'est fait sur l'excellence du curatif depuis bien longtemps, et puis
00:06:16aujourd'hui, comme on a vraiment le nez sur le compteur des déficits, des dépenses
00:06:22et autres, je suis désolé, mettre des moyens supplémentaires sur la prévention, c'est
00:06:28complètement orthogonal. Et tant qu'on sera à chaque fois à regarder le compteur des
00:06:32dépenses et qu'il n'y aura pas la notion d'investissement massif en santé, on ne
00:06:36peut pas s'en sortir.
00:06:37Alors, il y a des opérations qui sont menées, c'est vrai, tu en as mené également, j'en
00:06:41ai mené, que ce soit l'interdiction de fumer dans les lieux publics, que ce soit l'opération
00:06:45notamment pour les enfants MTDAN qui est toujours en vigueur aujourd'hui, la prise
00:06:49en charge, alors les dames seront plus réceptives que les hommes, la prise en charge de l'ostéodensitométrie,
00:06:54tout ça c'est des sujets, il a fallu se battre. Parce qu'il y a un acteur majeur du système
00:06:59de santé en France, qui n'est vraiment pas branché pour aller à fond sur la prévention
00:07:03non pas qu'ils n'aient pas envie, ils n'ont pas les moyens, c'est l'assurance maladie.
00:07:06Elle met en oeuvre, mais à chaque fois, moi je sais quand je prends en charge l'ostéodensitométrie,
00:07:12j'impose, je dis bien j'impose, à coûter cher les examens, oui, mais si derrière il
00:07:17y a moins de fractures du col du fémur. Notre système est aussi incapable de pouvoir mesurer
00:07:23ce que l'on évite et ce que l'on gagne avec la prévention, en tout cas notre système
00:07:27n'a pas envie de montrer que c'est un investissement qui est important. Et puis il y a un autre
00:07:31facteur, c'est qu'il faut regarder la réalité en face, dans les déterminants de santé,
00:07:36le système de santé connaît de graves difficultés, certains diront qu'il est en péril, c'est
00:07:40vrai, mais il reste quand même l'un des meilleurs, mais il y a un domaine dans lequel
00:07:43on a régressé, c'est l'espérance de vie en bonne santé. Mais on ne regarde pas l'espérance
00:07:49de vie en bonne santé comme le facteur clé, le véritable indicateur qu'il faudrait prendre
00:07:55en compte dans notre système de santé. Et il n'y a que la prévention qui permet de
00:07:58faire mieux.
00:07:59Vous avez tous les deux abordé d'une certaine manière les questions d'argent, et on va parler
00:08:03un peu de ça parce que vous êtes des décideurs publics et par ailleurs certains d'entre
00:08:08vous ont peut-être noté qu'il y avait deux trois sujets sur le budget en ce moment. Quelques
00:08:12discussions, quelques difficultés, et notamment un trou qui a l'air assez considérable. Est-ce
00:08:17qu'on met assez d'argent en proportion de nos dépenses de santé dans la prévention
00:08:25en France ? La question se pose à vous deux.
00:08:30Non, je pense qu'on ne...
00:08:34Le mec de droite vous dit non.
00:08:35Le mec de droite vous dit qu'on ne met pas assez d'argent.
00:08:38Je peux vous rappeler les chiffres. Selon l'OCDE, la part de l'investissement en prévention
00:08:43est de 2,2% de notre budget santé, quand la moyenne se situe autour de 3%.
00:08:51Moi je pense qu'on ne met pas assez, mais je pense aussi que nos outils, parce que ça
00:09:00joue aussi, sont en grande difficulté pour modéliser l'impact que disait Xavier à l'instant,
00:09:10c'est-à-dire que c'est un investissement. C'est un investissement qui va avoir un impact
00:09:16sur la qualité de vie en bonne santé. Et pareil, il faut se dire les choses jusqu'au
00:09:24bout. Et c'est vrai que la modélisation économique du gain, il faut quelquefois savoir
00:09:33où on l'arrête. Parce que par exemple, si on faisait vraiment trop bien et qu'on intègre
00:09:38le système de retraite dans notre équation, on percute le coût des retraites. Mais concrètement,
00:09:46on le sait, alors le travail qu'a mené Xavier sur le tabac, le travail qui a été mené
00:09:53sur l'alcool, on le sait, ça coûte des dizaines de milliards d'euros. Mais par ailleurs,
00:09:59je pense qu'on a un sujet de construction même de notre projet de loi de financement
00:10:03de la sécurité sociale, où en fait, ces investissements-là, ils doivent être, je
00:10:09ne sais pas, comptés à part, je n'en sais rien, mais on doit être capable de modéliser
00:10:14ce que ça va nous apporter, et ça va nous apporter beaucoup. Alors Bercy déteste ça.
00:10:18Quand on dit à Bercy, on met un euro aujourd'hui, mais dans 40 ans, voilà. Moi, quand l'an
00:10:24dernier, j'ai lancé la vaccination sur le papillomavirus dans les collèges prises
00:10:32en charge à 100%, ça ne leur plaît pas, parce que ce n'est pas une économie immédiate.
00:10:38Mais en fait, on peut avoir éradiqué les cancers du col de l'utérus, de la vulve,
00:10:46du vagin, dans 20 ans dans ce pays. Voilà. Et donc ça, c'est un progrès tout court,
00:10:52et un élément de soutenabilité financière.
00:10:55Donc, vous êtes en train de nous expliquer que la prévention va permettre au système
00:10:59de santé de faire des économies, donc vous me confirmez. Si je prends Étienne, qui
00:11:02n'a jamais fumé une cigarette de sa vie.
00:11:04Jamais.
00:11:05Qui mange 5 fruits et légumes par jour depuis qu'il a des dents.
00:11:11Qui fait 30 minutes de sport par jour au bas mot.
00:11:16Minimum.
00:11:17Donc, en gros, il respecte tous les préceptes, il va vivre jusqu'à 100 ans et il fera faire
00:11:22des économies au système de santé. C'est ce que vous nous dites.
00:11:25Surtout, il sera en meilleure santé plus longtemps dans la vie, c'est ça qui est essentiel.
00:11:29Alors, c'est vrai qu'Aurélien le disait, on peut se poser la question, si on vit plus
00:11:34longtemps, la question des retraites. Non, disons les choses très clairement. Aujourd'hui,
00:11:39on a, et vous faisiez allusion tout à l'heure à la région des Hauts-de-France, on a parmi
00:11:43les plus mauvais déterminants de santé en France. Ça, c'est pas une inégalité, c'est
00:11:47une injustice. Et là, clairement, ce que j'ai proposé à la RH chez moi, à beaucoup
00:11:52de ministres, on vit moins longtemps. On est plus touché par l'obésité, par les maladies
00:11:57cardiovasculaires, on est plus touché par les cancers. Et la plupart des gens s'en
00:12:01foutent au sommet de l'État.
00:12:03Il y a plus de cancers dans les Hauts-de-France qu'il y a en France ?
00:12:05Bien sûr, mais c'est un scandale français.
00:12:07Mais pourquoi ?
00:12:08Tout simplement parce que vous avez peut-être une part de génétique, parce que vous avez
00:12:11aussi des habitudes de vie qui n'étaient pas forcément les mêmes. Vous avez aussi,
00:12:15il ne faut pas se raconter d'histoire, toutes les questions environnement-santé. Mais c'est
00:12:19un fait, je n'invente rien, il suffit de vérifier, c'est le cas. Ça mériterait quand même,
00:12:23dans ces cas-là, d'avoir un investissement en matière de prévention plus important.
00:12:28Moi, j'ai proposé justement des partenariats pour que les collectivités locales s'y mettent,
00:12:33mais qu'on coordonne les choses. Donc derrière cela, au bout d'un moment, il faut bien regarder
00:12:38que quand on parle du sujet de prévention, j'ai été étonné que vous proposiez ce
00:12:40thème, c'est un thème génial, c'est assez rare qu'on en fasse le débat d'ouverture
00:12:44sur les hôpitaux. Surtout qu'en plus, il y aurait à dire, parce qu'on peut avoir
00:12:48notamment de la médecine de ville impliquée, les hôpitaux doivent également être plus
00:12:52massivement impliqués dans cette logique de la prévention. Je le disais tout à l'heure
00:12:57pour l'assurance maladie, les organismes complémentaires sont plus branchés sur la prévention que
00:13:02le sont les autres. On parle des études médicales, les études médicales doivent
00:13:05aussi davantage intégrer la prévention. Donc sur toutes ces questions-là, il y a
00:13:10mille choses qui sont à faire aujourd'hui. Je reviens juste sur la question que vous
00:13:13n'avez pas interrogée, parce que je suis intervenu trop vite tout à l'heure en disant
00:13:15que pour un homme de droite, je vous disais qu'on mettait pas assez dans la santé, et
00:13:18puis on a intérêt à mettre plus dans la santé avec tout ce qui nous arrive. Les nouvelles
00:13:23thérapies, l'arrivée de l'intelligence artificielle, si on ne veut pas devenir un
00:13:28pays de seconde zone en matière de santé, il va falloir investir massivement. Alors
00:13:33si vous voulez que je vous dise qu'il y a encore des économies à faire dans le système,
00:13:36une meilleure rationalisation, évidemment. Le lien ville-hôpital toujours. Il y a toujours
00:13:42des actes redondants, c'est-à-dire qu'il y a quand même aujourd'hui, dans le parcours
00:13:45du patient, des actes qui sont faits en double que l'on pourrait éviter sans nuire à la
00:13:49santé. Mais même si vous avez des 13 heures de coordination à faire, même si vous faites
00:13:54encore des économies, nous ne mettons pas assez d'argent dans le système de santé
00:13:58aujourd'hui en France.
00:14:00Peut-être juste un mot pour deux choses que je rebondirai sur ce que dit Xavier, parce
00:14:05que c'est un truc qu'on ne le dit jamais, mais effectivement, c'est là que se nouent
00:14:11les plus grandes injustices. C'est le célèbre chiffre, mais quand vous êtes au bout du
00:14:17RER B au sud et au bout du RER B au nord, il y a 10 ans d'espérance de vie en moins.
00:14:24Et ça, on le sait, moi je le dis parce que je me suis fait, quand le Covid, quand l'épidémie
00:14:32a commencé, il y avait un département où, pour dire la chose scientifiquement comme
00:14:38un con, je n'avais pas trop d'inquiétude, c'était la Seine-Saint-Denis. Pourquoi ? Parce
00:14:42que c'est le département de très loin le plus jeune de l'île de France. Donc je me
00:14:46disais, il n'y a peu d'EHPAD, donc voilà. Quand on a les premiers chiffres qui montrent
00:14:52450% de surmortalité en Seine-Saint-Denis, je tombe à la renverse. Je pense d'abord
00:14:58qu'il y a un problème statistique. Et puis, c'est ce que je racontais tout à l'heure,
00:15:03je me pointe dans les hostos. Et les gens qui étaient là, c'était des gens souvent
00:15:07d'Afrique subsaharienne. Les mecs, vous êtes chauffeur Uber, vous toussez, vous vous
00:15:14n'arrêtez pas pour aller voir un Toubib, d'abord, voilà. Et à J plus 7, avec le
00:15:19Covid, vous tombez, vous êtes souvent en situation d'obésité. L'obésité, vous
00:15:23la regardez, elle suit à l'irisprès la carte des inégalités socio-économiques.
00:15:28Donc, vous êtes dans cette situation où vous êtes face à un sujet d'inégalité
00:15:34sociale tout court. Et le deuxième point, parce que Xavier faisait référence dans la
00:15:38longue durée, qu'est-ce qui fait que chaque année, la dépense de santé va coûter plus
00:15:42cher ? C'est le vieillissement et les maladies chroniques. Et s'il y a deux sujets sur lesquels
00:15:48la prévention, quand on pense, tu le disais, sur prévention santé, sur environnement,
00:15:53sur l'impact des facteurs environnementaux. Aujourd'hui, en France, par exemple, très
00:15:58peu, quasiment aucune équipe de recherche travaille sur l'impact, sur la physiologie
00:16:03du réchauffement. Qu'est-ce que ça fait ? Mais là, il faut mettre du pognon pour chercher
00:16:09comment on fait et inventer des dispositifs de prévention. Et donc ça, c'est des tas
00:16:14de sujets où, précisément, il y a un lien entre la pointe, l'hôpital, l'INSERM, les
00:16:20CHU qui vont faire ces recherches-là, et derrière, qu'est-ce que ça veut dire ? Parce
00:16:24qu'on ne va pas faire ça tout seul l'État, ou l'assurance maladie ne fera pas ça tout
00:16:28seul. C'est des coalitions où c'est quelquefois le CCAS qui va nous faire le premier repérage
00:16:33pour que ça remonte. Donc je suis vraiment totalement convaincu de ça. Mais simplement,
00:16:40il ne faut pas qu'on sorte en se disant qu'on est tous d'accord et qu'on boive tranquillou
00:16:45ou bilou, une badoite, et d'ailleurs, est-ce que c'est vraiment une eau minérale ? Enfin
00:16:50bref, passons. Donc voilà, il faut que ça bouge.
00:16:54Justement, on arrive à la question, parce que la question budgétaire, elle est très
00:16:58importante. Là, je parle sur le contrôle de Renaud Grandclément, qui est le PDG du
00:17:01point, et sur la question du rendement, de la rentabilité, donc c'est un peu un sujet,
00:17:05de l'investissement en matière de santé. Aujourd'hui, on est à peu près, si je ne
00:17:08me trompe pas, vers 12% du PIB à peu près. Un peu plus que ça. Et alors il faut investir,
00:17:14c'est parce que ça peut être rentable d'investir dans la prévention, ce genre de choses. Ok,
00:17:18mais qui ? J'ai l'impression que vous étiez sur le point de réconcilier tout le monde
00:17:22sur le dos de Bercy. On fait souvent ça. Et c'est l'assurance maladie qui doit rembourser
00:17:28plus de choses et qui doit investir là-dedans. C'est le ministère de la Santé qui doit
00:17:34tenir cette comptabilité. C'est une comptabilité sur le long terme. Comment est-ce qu'on organise
00:17:39ce genre de choses dans l'Etat, dans l'appareil d'Etat ? Et qui est, comment dire, garant
00:17:46de la santé publique à long terme et des comptes de la santé publique à long terme ? Est-ce
00:17:51qu'on est organisé pour ça, en d'autres modes ? On n'est pas organisé comme ça,
00:17:56mais la santé n'est pas aujourd'hui une véritable priorité dans les politiques publiques.
00:18:02Depuis quelle élection présidentielle on a parlé de la santé dans le débat du second
00:18:08tour ? Il faut avoir une sacrée mémoire. Parce que c'est un sujet qui a complètement
00:18:14été évacué des dernières présidentielles et des débats. Ils sont quand même le moment
00:18:18clé. C'est le moment clé. Et c'était quand la dernière fois ? Je pense que ça doit remonter,
00:18:22il y a la dépendance qui est évoquée en 2007 sur Sarkozy-Ségolène Royal. Mais autrement,
00:18:29il faut remonter non pas à 2002, il n'y a pas eu de débat, mais avant. C'est un sujet
00:18:34qui est l'un des plus importants dans les priorités des Français. C'est rarement
00:18:37le premier sujet dans les sondages. C'est toujours le deuxième ou le troisième, systématiquement.
00:18:42Le premier peut être la sécurité, parfois le pouvoir d'achat. La santé, c'est toujours
00:18:46là, mais pas dans les priorités des politiques publiques. On prend notamment les rangs protocolaires
00:18:50des ministres de la santé, vous ne les avez pas dans les premiers. Vous prenez les budgets
00:18:55de la santé, vous ne les avez pas dans les premiers. Le vrai sujet, c'est que tant qu'au
00:18:59sommet de l'État, on ne se dira pas, j'en fais une priorité publique, de politique
00:19:03publique, il n'y a rien qui derrière en découlera. Et vous avez Bercy, on ne va pas assassiner
00:19:07Bercy, mais qui est dans des logiques de court terme. Eux, ils doivent boucler un exercice.
00:19:11La logique du moyen et du long terme, ce n'est pas leur sujet. Quand vous prenez, encore
00:19:15une fois, pardonnez-moi, mais j'ai vu cet exemple, le remboursement de l'ostéodensitométrie,
00:19:21ça coûte. On va éviter les fractures, on ne sait pas quand, on ne sait pas combien,
00:19:25mais donc ce n'est pas leur logique. Il n'y a que le ministère de la santé qui peut
00:19:29être le garant. Et au-delà des épisodes politiques, il faut aussi un poids politique
00:19:33pour le ministre de la santé, et il faut une certaine longévité ministérielle.
00:19:40Moi, je me souviens, en la matière, j'avais la ministre allemande qui était là, qui
00:19:47était la doyenne des ministres en exercice, elle n'était pas âgée, c'était la doyenne.
00:19:51Elle avait fait au moins 5 ou 6 ans dans la fonction. Je ne sais plus combien j'ai
00:19:55eu de ministre de la santé après moi.
00:19:58Juste, parce que, pardon, mais je pense que ce qui est dit là est vachement important,
00:20:06y compris pour remonter haut dans le facteur. Une de mes fiertés, c'est que le dernier
00:20:15classement de l'ENA, le major a choisi la direction de la sécurité sociale.
00:20:20Mais ça veut dire quoi ? C'est la première fois.
00:20:25Ça veut dire quoi ? Parce qu'en fait, il y a aussi cette culture dans notre pays
00:20:29où on pense que les sociaux sont des gros nazes.
00:20:33Je suis désolé, en 2017, le budget de l'ONDAM était à l'équilibre, il avait été tenu.
00:20:43Et l'ONDAM, il est tenu. Cette année, il y aura sans doute, ce qui a été présenté
00:20:49au PLFSS, ça va être dépassé, ça va être 9 milliards de trous sur 250 milliards d'euros d'ONDAM.
00:20:55Le jour où l'État tiendra ses déficits de la même manière, on ira tous un peu mieux.
00:21:00Il faut aussi, culturellement, changer la direction de la sécurité sociale au ministère.
00:21:05C'est une Rolls. Et c'est vrai que l'assurance maladie doit, et je crois qu'elle est en train de le faire,
00:21:14alors je ne dis pas ça parce que ma femme est la numéro 2, mais je mets en partie.
00:21:18Et elle est en train de le faire, c'est-à-dire de ne plus être simplement une caisse, au sens strict,
00:21:24mais un assureur qui, du coup, va assurer du risque long pour la propre pérennité de son modèle économique.
00:21:33Mais ça, c'est vachement dur à faire passer, parce que tout le monde est excité par le budget de l'État,
00:21:38mais l'idée que la dépense d'assurance maladie est supérieure au budget de l'État, vous dites ça,
00:21:43tout le monde vous regarde comme de ronde de flanc.
00:21:46Très largement, oui.
00:21:48Non, c'est parce que tu utilisais le terme de rentabilité. Je ne sais pas comment tu la mesures, cette rentabilité.
00:21:54Toute entreprise, toute activité doit être jugée à l'aune de l'efficacité, c'est vrai.
00:21:59Mais comment juger la rentabilité ? Parce qu'autrement, la question va se poser,
00:22:03tiens, comment on doit rembourser les médicaments pour les maladies d'orpheline, alors ?
00:22:08Tu vois, c'est que si tu n'as pas une logique publique, si tu n'as pas une mutualisation, notamment au niveau européen,
00:22:15si il y a des maladies, on va dire, ben non, il y aura très peu de monde, ça ne sert à rien d'investir là-dedans.
00:22:19La santé, elle ne doit pas échapper à la logique de l'efficacité, de l'efficience,
00:22:24mais elle ne doit pas être régie uniquement par cette logique de rentabilité.
00:22:28Je ne vais pas te laisser vous poser, c'est mon côté Georges Marchais.
00:22:33Non, et par ailleurs, mais là, c'est vraiment, je le dis, parce qu'on a aussi, quand le sujet santé vient,
00:22:43le sujet vient par le sujet hôpital, toujours, ou accès aux soins.
00:22:48Et aujourd'hui, quand vous êtes ministre de la Santé, je ne sais pas comment c'était Xavier,
00:22:54mais dire qu'en fait, ça n'est pas vrai, qu'en maintenant certains services,
00:23:01ou en ouvrant, on assure de l'égalité territoriale, mais en fait, on va peut-être faire perdre de l'efficacité globale au système,
00:23:10c'est impossible à dire, c'est impossible à dire.
00:23:13Vous perdez, quand vous êtes ministre de la Santé, tous vos arbitrages,
00:23:17quand il s'agit de dire, en fait, une maternité à moins de 350, et certains l'ont vécu en direct.
00:23:24Ce n'est pas pour dire que ces gens-là ont tort, parce que la réalité, c'est que c'est un service public,
00:23:29et qu'on doit se bagarrer, ce n'est pas pour dire ça.
00:23:32C'est pour dire que pour moi, la santé, ça fait partie des sujets les plus fondamentaux,
00:23:37où dire la vérité sur ce que c'est, c'est-à-dire que jamais, ni vous, ni moi, ici,
00:23:47n'enverrions ou ne nous ferions soigner dans certains établissements,
00:23:51mais qu'on n'osera jamais le dire, et qu'on n'enverra jamais nos amis,
00:23:56il y a un moment où ce pays, ce truc-là, doit être posé de manière démocratique.
00:24:06Et c'est tout notre combat avec le classement des hôpitaux.
00:24:09C'est pour ça que je faisais le lien avec le classement.
00:24:12Mais je ne dis pas du tout qu'il y a les bons et les méchants, parce que c'est intenable,
00:24:16et pour un élu, pour un... Mais on voit que, c'est pour ça que le cœur du dispositif,
00:24:21c'est que ce soit aussi les médecins qui portent cette parole-là.
00:24:27Et on le voit bien dans tous les projets, quand c'est les médecins qui disent,
00:24:30nous on veut faire de la bonne médecine, on veut bien soigner, etc.,
00:24:34et là on n'est plus en état, tout change, parce que par ailleurs,
00:24:38quand vous êtes ministre de la Santé, moi je me suis tapé des soirs à chercher des urgentistes
00:24:42pour que des services tiennent à appeler moi-même des...
00:24:47Voilà, c'est ça la réalité aujourd'hui de notre système de santé aussi.
00:24:51Il fallait bien que je trouve un bémol par rapport à ce que dit Aurélien,
00:24:54je pense peut-être l'avoir un peu trouvé.
00:24:57Je pense que ce n'est pas une question de débat démocratique,
00:24:59c'est une question de pédagogie qui n'est pas si difficile que ça à obtenir.
00:25:03Nos concitoyens sont très lucides.
00:25:06Pourquoi, je le dis, mais pourquoi ils réclament des classements ?
00:25:10Pourquoi, je ne sais pas si on appelle ça un marronnier, les hôpitaux,
00:25:13mais ça doit être l'un des numéros les plus vendus de l'année,
00:25:15les mieux vendus en kiosque.
00:25:16Ah oui, c'est un carton, absolu.
00:25:18Pourquoi ? Parce que quand on a un sujet particulier, on va chercher le meilleur,
00:25:24et on est prêt à faire des dizaines ou des centaines de kilomètres.
00:25:28Le vrai sujet, c'est qu'il y a une confusion dans l'esprit des décideurs politiques
00:25:32sur la lucidité des Français, sur leur compréhension.
00:25:34Ce qu'ils demandent pour la proximité, c'est l'urgence.
00:25:38Ils savent pertinemment que quand il y a un vrai problème,
00:25:41AVC, crise cardiaque, un accident terrible,
00:25:44il faut qu'il y ait de la proximité.
00:25:46Mais pour le reste, ils ont absolument besoin de savoir
00:25:50où est le meilleur service, où il y aura suffisamment de praticiens,
00:25:54et qu'au final, celui qui pratique souvent,
00:25:57il ne va pas être fatigué, mais il va avoir l'expertise nécessaire.
00:25:59Là où il y a quand même une ambiguïté, c'est la question de l'obstétrique.
00:26:03C'est d'urgence ou ce n'est pas d'urgence ?
00:26:05C'est rarement d'urgence, mais dans l'esprit des Français,
00:26:08on ne sait jamais si ça se déclenche au dernier moment.
00:26:10Il y a eu tellement d'exemples où on va coucher dans une voiture où il y a un drame.
00:26:14Il y a rarement de drame, mais quand même, c'est ça la question.
00:26:16Mais sur la question de l'urgence, c'est les points d'urgence
00:26:19qui sont justement à développer sur le territoire.
00:26:21Mais on n'aura pas une médecine de recours partout sur le territoire.
00:26:25Et les Français le savent.
00:26:26Mais quand ils regardent, ils ne regardent pas seulement l'hôpital
00:26:29qui est juste à côté de chez eux.
00:26:30Quel est le meilleur ?
00:26:31Et c'est là qu'ils iront.
00:26:33Vous savez, tous les deux, vous parlez de débat, de démocratie sur le sujet.
00:26:38Est-ce qu'il y a une différence droite-gauche ?
00:26:42Je vous pose la question à tous les deux,
00:26:44parce que précisément, vous n'êtes pas particulièrement marqués.
00:26:48Vous n'êtes pas des gens sectaires, ça se saurait.
00:26:50Et vous êtes un peu de drôche, tous les deux.
00:26:54On voit bien.
00:26:55Mais est-ce qu'il y a une différence culturelle ?
00:26:58Non, mais en plus, c'est un débat qu'on a.
00:27:02Moi, je parle ch'ti couramment, ce n'est pas du ch'ti.
00:27:04Je ne sais pas si c'est bien chez toi, mais ce n'est pas du ch'ti.
00:27:06Est-ce qu'il y a une différence culturelle entre la gauche et la droite
00:27:08sur le sujet de la santé et de la prévention ?
00:27:11Oui, il y a quand même.
00:27:12Il y a quand même, notamment, par rapport aux principes du système de santé,
00:27:16les vrais piliers.
00:27:17Pour moi, la liberté d'installation, ça compte.
00:27:21Le fait qu'il y ait un système dual,
00:27:23qu'il soit établissement, médecine de ville, mais privé, public,
00:27:26pour moi, ça compte.
00:27:27Or, aujourd'hui, on va le dire aussi,
00:27:29il y a même des élus de droite qui disent que la liberté d'installation,
00:27:32ça ne marche plus, qu'il faut la dépasser.
00:27:33Donc, je ne sais pas si c'est de drôche, comme tu le dis,
00:27:36mais moi, je suis très attaché à cela,
00:27:38parce que je pense que si on touche vraiment à ce que sont ces piliers
00:27:41du système de santé, ça ne marchera plus.
00:27:44Là, il y a certainement des différences entre nous.
00:27:46C'est là que c'est paradoxal,
00:27:49parce que moi, j'ai été au banc,
00:27:51il y a eu une proposition de loi transpartisane
00:27:55pour contraindre à l'installation.
00:27:58Elle est totalement transpartisane,
00:28:00et je ne la partage pas,
00:28:04et je ne la défendrai pas,
00:28:06parce que je pense,
00:28:07y compris que pour embarquer sur les sujets de prévention,
00:28:10les acteurs du Libéral,
00:28:12et puis, parce que je pense que ce fantasme,
00:28:15qu'il y a d'un côté, pardon,
00:28:18les cliniques qui se gavent,
00:28:20et de l'autre, les hôpitaux qui en bavent,
00:28:23si c'était aussi simple, honnêtement,
00:28:25on l'aurait réglé depuis un petit moment.
00:28:27Et moi, je sais ce que je dois
00:28:31au fait, pendant le Covid,
00:28:33que je pense à des amis de chez Ramsey,
00:28:39quand Pascal Rocher,
00:28:41je lui ai demandé de monter en puissance,
00:28:44et qu'il a fait monter tous ses personnels
00:28:46du sud de la France,
00:28:48il l'a fait au nom d'une conception du service public.
00:28:50Et au bout d'un moment,
00:28:52quand on leur resserre à ce point leur marge,
00:28:54à la fin, c'est les financiers qui vont gagner.
00:28:56Donc moi, sur ça,
00:28:58il y a peut-être des cultures droite-gauche,
00:29:01mais je pense que notre système,
00:29:03y compris faire confiance,
00:29:04et du coup, le pivot de ça,
00:29:06et là, je pense que Xavier, on est d'accord,
00:29:08c'est qu'il faut redonner toute sa place
00:29:10au dialogue conventionnel,
00:29:12comme il faut donner sa place au dialogue social
00:29:14et faire confiance aux acteurs conventionnels.
00:29:16Quand l'an dernier, il y a eu une signature
00:29:18entre l'assurance maladie,
00:29:20les dentistes, et les complémentaires,
00:29:22pour moi, c'est l'exemple type
00:29:24de ce qui marche.
00:29:26Les complémentaires,
00:29:28elles ont intérêt à ce que
00:29:30on leur fasse moins rembourser les appareils,
00:29:32les dentistes, à court terme,
00:29:34ils n'y ont pas intérêt, mais ils savent qu'à long terme,
00:29:36c'est ça qu'ils doivent faire, donc on leur paye plus
00:29:38justement des rendez-vous de prévention,
00:29:40et l'assurance maladie, elle y a intérêt à long terme.
00:29:42C'est ça qu'il faut qu'on arrive à craquer
00:29:44secteur par secteur,
00:29:46et je pense que là,
00:29:48de toute façon, la pression
00:29:50de nos concitoyens, elle va nous obliger
00:29:52à être un peu plus intelligents
00:29:54qu'on est à ce stade.
00:29:56Juste un point, je pense qu'au final,
00:29:58il y a le lien,
00:30:00c'est que c'est un service public essentiel,
00:30:02la santé, et donc, derrière le service
00:30:04public, qu'on soit de droite ou de gauche,
00:30:06il y a un attachement au service public.
00:30:08Certains diront, oui, mais est-ce qu'on en a pour notre argent ?
00:30:10Ok. Mais il y en a
00:30:12d'autres qui disent que les services publics, c'est ce qui
00:30:14relie les français entre ceux qui vont
00:30:16bien, comme ceux qui ne vont pas bien,
00:30:18ceux qui habitent dans le cœur des métropoles, comme ceux
00:30:20qui sont au cœur de la ruralité.
00:30:22Mais derrière, il faut bien
00:30:24faire attention. J'ai été l'un des acteurs
00:30:26de la lutte contre les fraudes, donc je vais être très à l'aise
00:30:28dans ce que je vais dire. L'hôpital,
00:30:30comme une clinique en France, comme le médecin, c'est
00:30:32quand même un endroit où vous êtes conscient ou inconscient,
00:30:34on va vous demander, on va regarder
00:30:36une carte qui est de couleur verte.
00:30:38Ce n'est pas une carte
00:30:40de couleur bleue ou jaune,
00:30:42comme dans certains pays,
00:30:44où on refusera de vous soigner si votre
00:30:46compte n'est pas suffisamment crédité.
00:30:48Ça, c'est important.
00:30:50Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas traquer les excès,
00:30:52les abus, je l'ai fait, donc je suis très
00:30:54à l'aise pour le dire, mais c'est quand même
00:30:56ce qui relie les français. Et quand on regarde
00:30:58bien, dans un pays qui est très
00:31:00atomisé, avec des pratiques de plus en plus
00:31:02individualistes, ça vaut la peine
00:31:04de se dire, quoi qu'on en dise,
00:31:06vous êtes atteint d'un cancer, vous savez
00:31:08que vous serez soigné
00:31:10avec les meilleurs professeurs.
00:31:12Ça, ça compte, et ça, on a intérêt à se battre pour le garder,
00:31:14ça s'appelle un service public.
00:31:16Et, par ailleurs, je dis, il faut aussi
00:31:18se rendre compte de la performance,
00:31:20on a là des hôpitaux,
00:31:22mais aussi de la performance
00:31:24de notre système, je le dis
00:31:26parce que c'est d'assurance
00:31:28sociale.
00:31:30C'est les français qui cotisent.
00:31:32Et si le système est
00:31:34à déficit, souvent aussi,
00:31:36c'est parce que l'Etat ne compense pas
00:31:38à l'assurance maladie, une partie
00:31:40des dépenses. On a les français
00:31:42qui possèdent leur système de protection
00:31:44sociale, qui en sont les contributeurs.
00:31:46Je trouve que c'est, là aussi,
00:31:48il faut qu'on se remette un peu,
00:31:50et d'ailleurs, l'historique de ce système,
00:31:52chacun veut se l'approprier,
00:31:54c'est un
00:31:56Pierre Larroque
00:31:58qui avait, un membre du Conseil d'Etat,
00:32:00qui avait été un temps, quand même,
00:32:02au cabinet du maréchal Pétain,
00:32:04et Ambroise Croizat, un ministre communiste.
00:32:06Et ils font ce truc-là.
00:32:08Donc ça doit être quand même
00:32:10que c'est un capital qui nous est commun
00:32:12et qui peut faire nation dans la période où on est.
00:32:14Alors, je trouve que ce débat
00:32:16politico-économique est très intéressant.
00:32:18Gwendolyn,
00:32:20en travaillant sur la question
00:32:22de la prévention,
00:32:24a relevé un chiffre qui est dans la doc,
00:32:26et qui dit, en fait, en Europe,
00:32:28que la Finlande et les Pays-Bas sont les deux pays,
00:32:30pratiquement les deux pays, qui consacrent
00:32:32la plus grande part de leur budget à la prévention.
00:32:34Et alors, ça m'a beaucoup marqué pour que
00:32:36la Finlande et les Pays-Bas,
00:32:38c'est par ailleurs des pays
00:32:40qu'on appelle frugaux,
00:32:42qui font très attention à leurs dépenses publiques
00:32:44et qui passent leur temps à faire la leçon
00:32:46aux pays du sud de l'Europe et à la France en disant
00:32:48« vous dépensez trop »,
00:32:50ils font partie des durs, des faucons
00:32:52en Europe, plus encore
00:32:54que l'Allemagne, d'ailleurs, sur les questions
00:32:56publiques, en disant « mais vous, les Français,
00:32:58vous faites n'importe quoi, vous dépensez trop d'argent ».
00:33:00Et c'est eux qui mettent le plus d'argent dans la prévention.
00:33:02Est-ce que, en fait, c'est un bon truc
00:33:04quand on est radin ?
00:33:06C'est un très bon truc
00:33:08quand on est radin, tu pourrais même aller plus loin,
00:33:10leur consommation de psychotropes est ridicule
00:33:12par rapport à la consommation de psychotropes
00:33:14en France. Il y a un lien entre les deux,
00:33:16je le pense. Et ils boivent plus. Je crois.
00:33:18Non, pas forcément. Non, parce que là,
00:33:20les ratios, on pourrait regarder, je pense que ça
00:33:22n'a rien à voir. Non, mais,
00:33:24je crois que ça compte
00:33:26beaucoup. Après, il y a
00:33:28aussi un autre sujet, parce qu'on
00:33:30a parlé de prévention à proprement parler, mais
00:33:32il y a aussi des sujets sur lesquels, aujourd'hui,
00:33:34on a des déficients, ça ne peut pas durer comme ça.
00:33:36C'est la question de la médecine du travail
00:33:38et de la médecine scolaire. Parce que
00:33:40la prévention, je l'ai connue, je ne suis plus
00:33:42tout jeune, c'est à l'école qu'on passait
00:33:44une visite médicale. Et aujourd'hui,
00:33:46là où il y a encore des services,
00:33:48pardon, des embryons de médecine scolaire,
00:33:50où il y a aussi des infirmières scolaires,
00:33:52pas forcément des médecins scolaires,
00:33:54vous apercevez que dans certains collèges de la région,
00:33:56vous avez sur une tranche d'âge
00:33:5830% des jeunes qui ont d'ores
00:34:00et déjà des problèmes auditifs,
00:34:02qui seront des problèmes auditifs irréversibles.
00:34:04Je ne vous parle pas des problèmes
00:34:06dentaires. Tant qu'on n'aura pas
00:34:08remis le paquet sur la médecine scolaire,
00:34:10on aura toujours de
00:34:12beaux discours à faire en matière de prévention,
00:34:14mais on n'aura pas les résultats à la clé.
00:34:16C'est deux sujets sur lesquels
00:34:18médecine du travail, médecine du scolaire,
00:34:20on n'est pas tous confrontés à ça.
00:34:22On est vraiment dans une déshérence totale.
00:34:24Est-ce que je peux me permettre d'évoquer Pierre Dac
00:34:26qui disait
00:34:28si la santé c'est le travail,
00:34:30pourquoi y a-t-il une médecine du travail ?
00:34:32Non mais justement,
00:34:34tu évoques à l'instant le travail
00:34:36et je pense
00:34:38Xavier a eu ce champ dans son ensemble
00:34:40et on parle beaucoup en ce moment
00:34:42des transformations du rapport au travail.
00:34:44Moi je suis très frappé de voir
00:34:46que justement, on est en retard
00:34:48et c'est moi qui le dis,
00:34:50sur l'adaptation statutaire.
00:34:52Je vois des jeunes médecins
00:34:54alors maintenant la mode c'est de dire
00:34:56ces salauds de jeunes médecins
00:34:58qui s'arrêtent le jeudi soir
00:35:00et qui répondent pas le samedi matin
00:35:02et qui à 22h
00:35:04répondent pas au téléphone.
00:35:06Je le dis,
00:35:08je suis désolé, individuellement c'est un progrès
00:35:10social, mais par ailleurs
00:35:12une partie de ces jeunes médecins ou infirmières
00:35:14si on leur disait
00:35:16tu as un exercice
00:35:18mais un jour par semaine tu vas faire de la médecine scolaire
00:35:20ça leur dirait
00:35:22quand on voit toutes dans les ordres
00:35:24je ne sais pas s'il y a des représentants des ordres
00:35:26le delta entre les inscriptions
00:35:28et l'exercice, il y a toute une partie
00:35:30pardon de faire de la sociologie
00:35:32ou de la démographie professionnelle, le bazar
00:35:34mais de femmes
00:35:36de plus de 50 ans
00:35:38qui se sont arrêtées de faire leur profession
00:35:40et qui
00:35:42quand on leur propose de revenir faire 2 jours
00:35:44par exemple de prévention bucodentaire
00:35:462 jours de médecine scolaire
00:35:48ou de médecine du travail
00:35:50mais pas 5 jours par semaine
00:35:5235 heures par semaine
00:35:54elles sont prêtes à revenir
00:35:56et ce truc de l'exercice mixte
00:35:58ça vaut pour Ville Hôpital
00:36:00je pense
00:36:02c'est la clé
00:36:04un médecin faire
00:36:06toute la journée de l'EPAD
00:36:08c'est pas pareil
00:36:10qu'avoir dans son exercice
00:36:12et ça
00:36:14c'est pour moi un des champs les plus importants
00:36:16et c'est vrai pour le travail en général
00:36:18on voit bien qu'aujourd'hui
00:36:20ceux qui nous suivent
00:36:22n'ont pas envie de faire toute leur vie
00:36:24la même chose et même dans leur
00:36:26semaine la même chose
00:36:28il faut qu'on arrive à bouger plus vite
00:36:30que ce qu'on est capable de faire aujourd'hui
00:36:32mais alors le citoyen
00:36:34lui, qu'est-ce qu'il doit faire
00:36:36est-ce qu'il faut passer par des
00:36:38mesures incitatives
00:36:40là on parle de ce que fait l'état
00:36:42mais au niveau individuel
00:36:44en termes de prévention
00:36:46comment réveille-t-on le citoyen
00:36:48comment lui inculque-t-on cette culture de la prévention
00:36:50qu'il n'a pas
00:36:52je suis désolé
00:36:54mais je ne suis pas d'accord avec vous
00:36:56les 5 fruits et légumes
00:36:58par jour
00:37:00c'est peut-être rentrer quand même
00:37:02dans le langage commun, il y a une certaine perception
00:37:04de ce que c'est
00:37:06l'interdiction de fumer dans les lieux publics
00:37:08pour lui procurer un grand nombre d'avantages
00:37:10les gens ne se vaccinent pas
00:37:12parce qu'ils sont obligés de le faire
00:37:14tu as aussi donné un vrai coup
00:37:16d'accélérateur là-dessus, les français le comprennent
00:37:18le vrai sujet c'est que tout le monde
00:37:20ne sait pas exactement quels sont les actes
00:37:22de prévention disponibles parce que
00:37:24le système de santé n'est pas forcément tourné vers la prévention
00:37:26mais les politiques de communication
00:37:28ne sont pas forcément tournées
00:37:30directement vers la prévention
00:37:32c'est ça le sujet
00:37:34allez jusqu'au bout du raisonnement
00:37:36il y en a certains qui disent
00:37:38on vous paye des actes de prévention
00:37:40mais si vous ne les faites pas
00:37:42vous serez moins remboursé
00:37:44ça c'est l'autre étape
00:37:46la première étape, on ne l'a pas déjà recherchée
00:37:48c'est que si clairement
00:37:50vous avez un avantage pour vous
00:37:52à jouer la carte de la prévention
00:37:54on boostera la prévention
00:37:56mais encore une fois, je pense qu'il faut aller
00:37:58des études médicales, où là aujourd'hui
00:38:00la prévention n'est pas suffisamment prise à bras le corps
00:38:02il faut que tous les acteurs
00:38:04soient vraiment des acteurs intervenants
00:38:06je parlais notamment de l'hôpital
00:38:08je parle de l'assurance maladie en lien
00:38:10avec notamment les organismes complémentaires
00:38:12et puis il y a aussi de nouveaux défis
00:38:14qui sont devant nous
00:38:16faire gaffe quand même à regarder bien
00:38:18les fils d'anticipation pour ne pas complètement basculer
00:38:20la médecine prédictive a du sens
00:38:22quand même
00:38:24l'IA va aussi nous aider
00:38:26et puis moi je pense qu'il y a un formidable outil qui existe
00:38:28aujourd'hui, qui peut être un facteur
00:38:30de prévention extraordinaire
00:38:32c'est l'imagerie médicale
00:38:34l'imagerie médicale
00:38:36alors excusez moi s'il y a des biologistes
00:38:38la biologie apporte déjà des résultats, on le sait bien
00:38:40mais l'imagerie avec l'interprétation
00:38:42est un formidable levier de progression
00:38:44en matière clairement de prévention médicale
00:38:46je voudrais poursuivre
00:38:48un tout petit peu la question de Gonolin
00:38:50sur le sujet politique
00:38:52de la prévention
00:38:54on a vu naître quand même
00:38:56autour des mouvements anti-vax
00:38:58une forme de populisme médical
00:39:00et on a vu
00:39:02du côté du RL
00:39:04et de l'LFI notamment
00:39:06une sorte de réticence au moment de la vaccination
00:39:08à dire qu'il fallait se vacciner
00:39:10c'était visiblement
00:39:12politiquement compliqué comme sujet pour eux
00:39:14est-ce que ça c'est pas quelque chose qui risque d'arriver
00:39:16parce que l'essor du populisme
00:39:18qui est un sujet pour les démocraties occidentales
00:39:20ça a été un sujet aux Etats-Unis
00:39:22ça a été un sujet dans beaucoup de pays d'ailleurs
00:39:24il n'y a pas que chez nous
00:39:26est-ce qu'il peut y avoir un populisme en matière de santé
00:39:28et qui précisément
00:39:30se fixe
00:39:32sur cette question de la prévention
00:39:34sachant que la vaccination, c'est bien compris
00:39:36ça fait partie de la prévention
00:39:38oui, après, moi je pense qu'il y a une
00:39:40summa divisio
00:39:42quand on exerce
00:39:44des responsabilités publiques
00:39:46attention, c'est hyper sophistiqué
00:39:48ce que je vais dire, donc accrochez-vous
00:39:50il y a les responsables publics
00:39:52qui pensent que les gens sont abrutis
00:39:54et les responsables publics
00:39:56pensent que les gens sont intelligents
00:39:58et moi je pense que tout montre
00:40:00que les gens sont intelligents quand on
00:40:02les respecte, quand on leur donne
00:40:04l'information et quand on les laisse
00:40:06avoir aussi de l'espace
00:40:10et le Covid, alors évidemment
00:40:12on s'est tous battus et on est tous focalisés
00:40:14sur moi, les fois où
00:40:16le compte twitter
00:40:18le truc pète sous le nom de gens
00:40:20qui disent que je vais finir à Nuremberg
00:40:22mais la réalité
00:40:24c'est que
00:40:26nos concitoyens ont été
00:40:28extraordinaires
00:40:30ils ont accepté
00:40:32une dynamique et une discipline
00:40:34collective extraordinaire
00:40:36alors qu'il y ait des populistes
00:40:38et un résidu
00:40:40de connards
00:40:42c'est un terme scientifique
00:40:44c'est indéniable
00:40:46mais je pense que si on part de ce postulat-là
00:40:48on les convaincra
00:40:50jamais
00:40:52je me suis frappé de voir
00:40:54que, par exemple
00:40:56la vaccination sur le papillomavirus
00:40:58pour les garçons
00:41:00c'est pas du tout intuitif
00:41:02et bien on a essayé
00:41:04ça demande de la ténacité, ça demande
00:41:06de l'administration, et bien elle a quand même
00:41:08sacrément progressé
00:41:10sacrément progressé
00:41:12dès la première année
00:41:14le dispositif
00:41:16qui n'est pas de vaccination
00:41:18mais d'immunisation avec le Befortus
00:41:20l'an dernier sur la bronchiolite
00:41:22ben là moi je salue mon prédécesseur
00:41:24François Braune qui avait fait ce choix
00:41:28on est le pays au monde
00:41:30qui en a commandé le plus
00:41:32je me suis ensuite prostituée
00:41:34pour en avoir plus, il n'y avait pas d'autorisation
00:41:36de mise sur le marché quand il l'a commandé
00:41:38c'est pour ça que je dis que
00:41:40tu te rappelles Roselyne
00:41:42c'est un truc sur lequel je suis très énervé
00:41:44parce que j'ai ma fille
00:41:46qui a déclenché une bronchiolite
00:41:48tout simplement parce qu'on n'a pas pu avoir
00:41:50donc c'est pour ça que je suis très énervé sur la question
00:41:52et le soir où elle a déclenché
00:41:54le père de famille que je suis si je l'avais eu en face
00:41:56voilà, parce que là à l'époque
00:41:58le vrai sujet pour le ministre de la santé
00:42:00c'était de prendre des risques, c'était de commander
00:42:02davantage plutôt que ça parte en Espagne
00:42:04ou au Mexique, il pouvait le faire, il l'a pas fait
00:42:06après
00:42:08on l'a fait moi je me suis
00:42:10j'ai même parlé
00:42:12anglais
00:42:14pour obtenir
00:42:16on l'a acheté plus cher
00:42:18mais c'est pour dire que
00:42:20ce dispositif, quand tu expliques
00:42:22que c'est pas vraiment un vaccin
00:42:24que c'est de l'immunisation
00:42:26tu peux te dire que les gens ne vont pas y avoir recours
00:42:28et bien le taux de recours à l'hôpital
00:42:30il a été proche de 100%
00:42:32donc il faut faire
00:42:34confiance aux gens
00:42:36et puis il y a un point, je vois il y a Dominique Pont
00:42:38mais par ailleurs qui est dans la salle
00:42:40donc je le dis avec
00:42:42la poste qui fait beaucoup de choses en matière de prévention
00:42:44par ailleurs il y a un truc
00:42:46sur lequel en France
00:42:48on a un trésor entre les mains
00:42:50c'est les données de santé et ces données
00:42:52elles appartiennent aux organismes publics
00:42:54et on voit quand même que quand on fait l'effort
00:42:56d'aller vers les gens pour leur dire
00:42:58tiens vous avez pris
00:43:00tel médicament au cours des
00:43:02dix dernières années etc
00:43:04donc ça vaut le coup que vous alliez faire
00:43:06un examen de ça, les gens
00:43:08le font quoi, voilà
00:43:10et c'est ça aussi, la responsabilité
00:43:12première, elle reste toujours
00:43:14chez les politiques à considérer que les gens
00:43:16sont plus intelligents
00:43:18que le reflet
00:43:20qu'ils ont eux-mêmes les politiques dans leur compte twitter
00:43:22juste un point là, c'est plus le père
00:43:24de famille qui parle, c'est à nouveau le responsable public
00:43:26le Bifortus
00:43:28est un très bon exemple
00:43:30parce qu'ils se sont demandé si ça allait marcher
00:43:32tu parles d'intelligence, c'est tout simplement le bon sens
00:43:34et le sujet qu'il y a
00:43:36en politique, c'est qu'on demande aux français
00:43:38de nous faire confiance, que les politiques
00:43:40fassent confiance aux français
00:43:42et je pense que c'est la clé
00:43:44la vaccination, pas besoin dans certains cas
00:43:46d'imposer, les français comprennent
00:43:48l'intérêt et l'utilité
00:43:50tu parlais des garçons, notamment
00:43:52papillomavirus, c'est vrai
00:43:54qu'on est aujourd'hui je crois à 15-16%
00:43:56mais on partait de rien et c'est pas intuitif
00:43:58il faut faire confiance
00:44:00notamment sur la question de la prévention
00:44:02et je pense que c'est la clé de la réussite aussi
00:44:04on est quand même très en retard sur le papillomavirus
00:44:06comparé à d'autres pays
00:44:08on va rattraper ce retard
00:44:10et pas pour les filles, pour les filles on a des ratios
00:44:12qui sont inférieurs à d'autres
00:44:14mais je me souviens d'autant plus que celui
00:44:16qui l'a autorisé en bousculant
00:44:18un peu les procédures, c'est moi, qu'est-ce que je me suis pas pris
00:44:20à l'époque, parce qu'on avait justement
00:44:22accéléré la mise à disposition
00:44:24alors moi j'ai laissé mon portable allumé
00:44:26non pas parce que j'attends un appel
00:44:28mais pour regarder l'heure
00:44:30et puis quand même on attend le gouvernement
00:44:32juste en un mot chacun
00:44:34il va y avoir un nouveau gouvernement pour
00:44:36un temps qu'on ne connait pas
00:44:38si vous aviez
00:44:40avec l'expérience qui est la vôtre, un conseil
00:44:42un seul, à donner au futur
00:44:44ministre de la santé, ce serait quoi ?
00:44:50alors moi je garderais
00:44:52bien de donner des conseils
00:44:54vu la fulgurance de ma trajectoire
00:44:58mais
00:45:00je pense que toute
00:45:02notre organisation
00:45:04être ministre
00:45:06Xavier l'a montré au premier chef
00:45:08je le dis très sincèrement
00:45:10c'est aussi pour prendre la jurisprudence du conseil d'état
00:45:12en 1936, c'est être chef de service
00:45:14c'est être patron d'une administration
00:45:16patron d'administration
00:45:18et donc imposer
00:45:20de dire la prévention les amis
00:45:22c'est pas la cerise sur le gâteau
00:45:24mais c'est la condition de soutenabilité
00:45:26de la santé des français
00:45:28et de notre équilibre financier
00:45:30ça demande pour le coup
00:45:32du temps, de la détermination
00:45:34et si le ministère
00:45:36de la santé de main continue
00:45:38à s'entrepeler, le ministère de la santé de la prévention
00:45:40voilà, moi j'en serais
00:45:42j'aurais cette petite satisfaction déjà
00:45:44Xavier Bertrand
00:45:46je vais pas donner des conseils mais je sais pas pourquoi
00:45:48je m'étais astreint des devoirs de vacances intenses
00:45:50ces dernières semaines
00:45:52il s'avère que ce travail
00:45:54me permet de le mettre dans le débat public aujourd'hui
00:45:56j'irais au ministre de la santé de se comporter
00:45:58comme un urgentiste
00:46:00il y a urgence
00:46:02face aux pénuries de médicaments
00:46:04il y a urgence pour l'accès aux soins
00:46:06il y a urgence pour la question
00:46:08de la démographie médicale
00:46:10et de la répartition
00:46:12et d'être aussi en même temps un architecte
00:46:14on est en 57-58
00:46:16et on a besoin
00:46:18aujourd'hui de poser les jalons
00:46:20du système de santé
00:46:22mais pas pour 3 ans, pour 10, 20 ou 30 ans
00:46:24il y a ces défis dont on a parlé
00:46:26tout à l'heure, de la démographie
00:46:28des nouvelles pratiques, de l'intelligence artificielle
00:46:30des nouvelles thérapies
00:46:32et il faut se comporter avec ces deux mentalités
00:46:34urgentiste et aussi bâtisseur
00:46:36merci beaucoup, on peut applaudir
00:46:38parce qu'après on a des questions plus intelligentes que les nôtres
00:46:40mais on peut déjà applaudir
00:46:42bravo, formidable
00:46:44et maintenant
00:46:46Hélène, place aux questions intelligentes
00:46:48merci beaucoup
00:46:50bonsoir mesdames et messieurs
00:46:52alors loin de moi l'idée d'interrompre
00:46:54bien évidemment ce débat mais je propose au contraire
00:46:56que nous poursuivions l'échange
00:46:58donc avec Cécile Jaguelin
00:47:00Grimont-Pré, donc je vous prie
00:47:02de bien vouloir prendre place, vous êtes directrice générale
00:47:04du CHU d'Angers
00:47:06et le docteur Charlotte Garay
00:47:08vous êtes donc directrice médicale
00:47:10du Lab Innovation chez Santé Claire
00:47:12donc peut-être
00:47:14on vous applaudit absolument
00:47:16applaudissements
00:47:18peut-être mesdames
00:47:20alors voilà, les propos ont été
00:47:22très très riches mais peut-être une réaction
00:47:24à ce débat en une minute
00:47:26qu'est-ce que vous avez retenu, qu'est-ce que vous partagez
00:47:28peut-être qu'est-ce que vous ne partagez pas
00:47:30Cécile
00:47:32écoutez comme acteur
00:47:34de santé c'est toujours plaisant d'entendre
00:47:36des ministres dire qu'il faut mettre
00:47:38plus de moyens dans le système
00:47:40moi j'aurais envie de réagir sur
00:47:42deux points, d'une part
00:47:44les montants consacrés
00:47:46par la France à la prévention
00:47:48finalement ils sont pas si ridicules que ça
00:47:50les montants, on est un peu en dessous de la moyenne
00:47:52mais on dépense beaucoup d'argent
00:47:54simplement quand on lit
00:47:56des rapports et je vous conseille celui
00:47:58de la cour des comptes de 2021
00:48:00ces mesures elles sont
00:48:02disparates, éclatées
00:48:04dans le système, c'est-à-dire que
00:48:06une enveloppe financière va
00:48:08financer une action
00:48:10et ça ne fait pas système justement
00:48:12et la totalité des acteurs
00:48:14ne sont pas poussés à une coordination
00:48:16et donc puisqu'on parlait
00:48:18de moyens financiers pour la prévention
00:48:20en fait
00:48:22il faut transformer la façon
00:48:24dont notre système de santé est financé
00:48:26on est financé aujourd'hui sur
00:48:28des volumes, en ville on est financé
00:48:30à l'acte, à l'hôpital on est financé par la T2A
00:48:32alors je sais bien que
00:48:34des réformes sont enclenchées mais on n'en voit pas
00:48:36malheureusement le bout
00:48:38faute de stabilité
00:48:40de nos ministres
00:48:42mais on a
00:48:44donc aucune incitation financière
00:48:46à intégrer
00:48:48dans l'acte de soins
00:48:50la prévention, parce que c'est ça le plus logique au fond
00:48:52c'est quand vous avez un patient
00:48:54en face de vous
00:48:56c'est de faire du repérage
00:48:58sur des risques de santé
00:49:00publique qui sont bien connus
00:49:02le tabac, l'alcool, les addictions
00:49:04la vaccination par exemple
00:49:06et de l'orienter
00:49:08dans le système de santé
00:49:10pour qu'il puisse être pris en charge
00:49:12si un de ces risques est avéré
00:49:14et aujourd'hui c'est cela qu'il manque
00:49:16l'incitatif financier
00:49:18qui nous permet de passer
00:49:20d'une logique de rémunération volume
00:49:22à une logique de rémunération au parcours
00:49:24ou à la responsabilité
00:49:26populationnelle, moi ce serait mon choix
00:49:28si j'étais ministre de la santé
00:49:30mais je ne suis pas candidate
00:49:32Très bien, juste une précision
00:49:34T2A, tarification à l'activité
00:49:36qui est le mode de financement de l'hôpital
00:49:38Docteur Garay, une réaction peut-être
00:49:40là aussi rapide à tout ce qui a pu être dit
00:49:42dans la première partie du débat
00:49:44ça va être dur, je vais faire court
00:49:46parce qu'il y a eu beaucoup de choses de dites
00:49:48et beaucoup de points intéressants
00:49:50le premier c'est qu'il en ressort
00:49:52à l'évidence que la prévention
00:49:54n'est pas l'affaire de la santé ni du ministère
00:49:56de la santé et donc que c'est une approche
00:49:58transministérielle qui doit être très systémique
00:50:00et penser à tous les niveaux
00:50:02de notre système de santé
00:50:04ce qu'on disait sur les enfants
00:50:06et on partage tous ce constat là, si on ne commence pas
00:50:08la prévention et l'éducation
00:50:10au bon comportement dès l'école
00:50:12on n'arrivera à rien
00:50:14puisque l'objectif est d'éviter
00:50:16d'avoir à arrêter de fumer
00:50:18si on n'a jamais fumé
00:50:20éviter d'avoir à se remettre à bien manger
00:50:22si on a dur bien manger, etc
00:50:24donc ça c'est ce qu'on conceptualise
00:50:26sur la prévention pré-primaire
00:50:28et donc qui est une politique qui doit s'inscrire
00:50:30transministérielle et qui doit
00:50:32vraiment être portée par la société
00:50:34et puis ensuite
00:50:36il y a la prévention
00:50:38personnalisée dont on a un petit peu parlé
00:50:40on a parlé de l'IA
00:50:42et des données et de tout ce qui est prédictif
00:50:44et donc là c'est un peu
00:50:46un autre champ parce que là on n'est pas sur une politique
00:50:48on va être vraiment plus sur la prévention individuelle
00:50:50et là aussi
00:50:52il y a encore des gaps à passer
00:50:54on a parlé de notre système de données
00:50:56qui est le SNDS, aujourd'hui
00:50:58stocké au Wells Data Hub
00:51:00c'est merveilleux, on a une quantité de données absolument incroyable
00:51:02il nous en manque quand même
00:51:04c'est à dire les données relatives à nos habitus
00:51:06et donc le tabac
00:51:08l'alimentation, on ne les a pas
00:51:10et donc quand on veut faire
00:51:12de la prévention prédictive
00:51:14personnalisée, il va falloir
00:51:16aussi qu'on puisse intégrer ces données
00:51:18et donc je pense qu'il va falloir
00:51:20réfléchir à comment on
00:51:22implémente et on enrichit
00:51:24notre Wells Data Hub
00:51:26qui est incroyable
00:51:28pour devenir encore plus performant sur
00:51:30la prévention et il y a
00:51:32des moyens puisqu'aujourd'hui il y a beaucoup d'innovations
00:51:34digitales
00:51:36il y a beaucoup de gens qui sont sur des applications
00:51:38pour prendre soin de leur santé
00:51:40les complémentaires santé donnent accès
00:51:42d'ailleurs pour beaucoup à ces innovations
00:51:44digitales et ça amène de la donnée
00:51:46qui est manquante aujourd'hui dans le Wells Data Hub
00:51:48donc si on
00:51:50travaille ensemble, les complémentaires
00:51:52toutes ces innovations, le système
00:51:54de la sécurité sociale
00:51:56notre système de santé, on pourra aller
00:51:58beaucoup plus loin dans la prédiction
00:52:00et la prévention
00:52:02Réaction, réaction
00:52:04Moi deux mots juste pour dire
00:52:06sur les deux points, c'est essentiel
00:52:08le premier
00:52:10la convention médicale qui a été signée
00:52:12il y a quelques mois
00:52:14pour la première fois au-delà
00:52:16du rendez-vous prévention, elle intègre aussi
00:52:18dans le rôle même du médecin traitant
00:52:20et dans la valorisation de l'acte
00:52:22son rôle dans
00:52:24la prévention et moi
00:52:26j'ai signé la lettre de cadrage de cette négociation
00:52:28je tenais beaucoup
00:52:30à ce qu'on fasse pas
00:52:32un truc qui serait très français
00:52:34où on se dirait tiens la prévention
00:52:36c'est la responsabilité de la puissance publique
00:52:38et les libéraux eux font le soin
00:52:40ça va être décisif et je pense que
00:52:42la médecine et pas que
00:52:44tous les professionnels de santé
00:52:46libéraux seront engagés là-dedans
00:52:48je n'ai absolument aucun doute
00:52:50et deuxièmement
00:52:52absolument d'accord avec vous
00:52:54vous avez tout à fait raison
00:52:56tabac, sédentarité
00:52:58situation de logement
00:53:00j'ai vécu ça, je reviens souvent sur ça
00:53:02au moment du covid
00:53:04on s'est aperçu
00:53:06qu'il fallait
00:53:08rajouter des questions
00:53:10à l'arrivée aux urgences
00:53:12est-ce combien vous vivez dans le logement
00:53:14quelle est votre profession
00:53:16parce que
00:53:18c'était des facteurs de risque
00:53:20mais c'est pour le coup un des sujets
00:53:22les plus compliqués, c'est là aussi
00:53:24où c'est du combat culturel, idéologique
00:53:26parce que oui, les déterminants
00:53:28sociaux et généraux de santé
00:53:30ils sont partout
00:53:32Xavier
00:53:34Très rapidement
00:53:36l'un des beaux de la politique
00:53:38française, c'est qu'on fonctionne
00:53:40et qu'on résonne en silos
00:53:42et pourtant vraiment le domaine de la santé
00:53:44est un domaine totalement transversal
00:53:46on va parler de l'enfance, on peut parler
00:53:48du sport, on peut parler bien évidemment
00:53:50du logement mais aussi de l'alimentation
00:53:52j'ai bien aimé, comme vous dites tout à l'heure
00:53:54avant de savoir comment
00:53:56on peut manger mieux
00:53:58si on commençait à manger mieux dès le départ
00:54:00c'est mieux, si on se pose pas la question
00:54:02oh mon dieu que c'est difficile d'arrêter de fumer
00:54:04ne pas commencer à fumer c'est pas mal aussi
00:54:06mais je reste encore intimement
00:54:08convaincu que
00:54:10si on change vraiment des fondamentaux et vous avez
00:54:12entièrement raison sur la constitution
00:54:14de la rémunération, ça c'est la clé
00:54:16derrière, je pense
00:54:18qu'en faisant confiance aux français, ils verront
00:54:20très vite les avantages
00:54:22et d'une certaine façon, le bénéfice
00:54:24il voit très bien le bénéfice
00:54:26beaucoup plus facilement qu'on ne le pense
00:54:28merci beaucoup
00:54:30j'aimerais que vous nous parliez
00:54:32de ce que vous avez mis en place
00:54:34au CHU d'Angers
00:54:36une direction qui est spécifique à la prévention
00:54:38vous avez également établi une feuille de route
00:54:40à 10 ans, c'est quand même très très
00:54:42original, est-ce que vous pouvez
00:54:44nous en parler et pourquoi ce choix
00:54:46et peut-être est-ce que vous avez déjà
00:54:48une première évaluation puisque
00:54:50la stratégie a été mise en place en 2021
00:54:52alors pourquoi
00:54:54c'est simple
00:54:56les hôpitaux, c'est souvent
00:54:58les premiers employeurs de leur ville
00:55:00donc ils
00:55:02emploient beaucoup de personnes
00:55:047000 au CHU d'Angers
00:55:06ils rencontrent
00:55:08beaucoup de patients, 200 000 par an
00:55:10au CHU d'Angers et puis autour
00:55:12il y a les visiteurs
00:55:14tous les gens qui passent par un hôpital
00:55:16donc
00:55:18penser l'hôpital comme un lieu de promotion
00:55:20de la santé, c'était pour moi une évidence
00:55:22mais il fallait
00:55:24complètement changer de paradigme
00:55:26c'est-à-dire passer
00:55:28de l'hôpital vu comme un lieu de soins
00:55:30à un hôpital qui
00:55:32en lien avec tous les acteurs de son territoire
00:55:34pas tout seul évidemment
00:55:36avec l'école, avec les collectivités territoriales
00:55:38avec les autres professionnels de santé
00:55:40propose des actions de promotion
00:55:42dédiées aux professionnels
00:55:44pour les patients
00:55:46évidemment, mais aussi
00:55:48pour la population générale
00:55:50donc on s'y est
00:55:52pris en trois temps
00:55:54le premier temps c'était un temps très symbolique
00:55:56c'est 2018
00:55:58on fait des 45 hectares
00:56:00du parc du CHU d'Angers
00:56:02un campus sans tabac
00:56:04parce que oui, les lieux publics normalement
00:56:06sont non fumeurs, mais dans les bâtiments
00:56:08puis dès qu'on est sortis du bâtiment, devant le bâtiment
00:56:10de pneumologie, on fume
00:56:12et on fait une haie d'honneur
00:56:14aux patients qui passent
00:56:16voilà
00:56:18au CHU d'Angers depuis 2018
00:56:20campus sans tabac, et la fac nous a
00:56:22suivi
00:56:24c'est plus de 50 hectares sur la ville d'Angers
00:56:26qui sont protégés
00:56:28du tabac
00:56:30pour les fumeurs, mais aussi
00:56:32pour tous ceux qui ne le sont pas
00:56:34c'est un signal fort, parce que ça veut dire
00:56:36qu'encore une fois
00:56:38on passe d'un lieu de soins
00:56:40à un lieu qui s'intéresse
00:56:42au comportement des gens
00:56:44des facteurs environnementaux
00:56:46qui sont un outil
00:56:48de la prévention premier
00:56:50deuxième étape
00:56:52en 2020, donc effectivement
00:56:54je crée une direction de la prévention
00:56:56c'était un peu de la provocation, parce que ça voulait
00:56:58un peu dire au docteur du CHU d'Angers
00:57:00qu'il y avait un petit trou
00:57:02dans la raquette
00:57:04on a trouvé une personnalité
00:57:06qui a su le faire avec
00:57:08beaucoup d'empathie
00:57:10qui a valorisé tout ce qui se faisait
00:57:12parce qu'évidemment il y avait beaucoup d'actions
00:57:14mais encore une fois, elles ne faisaient pas système
00:57:16c'était des actions qui étaient dédiées
00:57:18à une pathologie
00:57:20qui ne portaient pas de vision générale
00:57:22et donc on a
00:57:24lancé un forum
00:57:26avec
00:57:28nos professionnels et nos représentants
00:57:30des usagers, s'inscrivaient qui voulaient
00:57:32il y a 300 personnes qui ont participé
00:57:34à cette journée, dont le but était
00:57:36de prioriser des actions
00:57:38souhaitées par les professionnels
00:57:40et les usagers
00:57:42qu'on allait tenter d'expérimenter, j'avais dit tout de suite
00:57:44que je n'avais pas d'argent, mais que
00:57:46j'allais regarder ce que je pouvais faire
00:57:48et je voudrais en citer une, parce que c'est celle dont
00:57:50je suis le plus fière, elle s'appelle
00:57:52Avicenne, comme Habitude de Vicenne
00:57:54et elle est dédiée aux professionnels de santé
00:57:56du CHU
00:57:58il s'agit en fait de leur
00:58:00on a commencé par un questionnaire, 20%
00:58:02des agents du CHU d'Angers
00:58:04ont répondu à ce questionnaire
00:58:06qui portaient sur leurs habitudes de vie
00:58:08moi j'ai des chiffres sur consommation
00:58:10d'alcool, de tabac
00:58:12notamment, sur
00:58:14ce qu'il leur semblerait
00:58:16prioritaire à développer pour
00:58:18faciliter le maintien
00:58:20en bonne santé ou le retour
00:58:22à des habitudes de vie saine
00:58:24et on a choisi celles qui
00:58:26nous semblaient jouables, par exemple
00:58:28l'accès aux
00:58:30substituts nicotiniques gratuitement pour
00:58:32les professionnels, par exemple
00:58:34la fin des
00:58:36produits chimiques dans l'entretien des locaux
00:58:38à la maternité, par exemple
00:58:40le
00:58:42menu végétarien
00:58:44tous les midis au self
00:58:46du CHU, ou encore
00:58:48des distributeurs avec des produits
00:58:50sains et pas simplement des produits
00:58:52du snacking
00:58:54voilà
00:58:56donc cette action
00:58:58elle est déployée depuis 2022
00:59:00alors une évaluation c'est tôt
00:59:02en termes de santé publique, on évalue pas
00:59:04on évalue pas à 2 ans
00:59:06mais j'ai quand même des indicateurs prometteurs
00:59:08que je voudrais partager avec vous, d'une part
00:59:10on est allé au bout du projet
00:59:12qu'on avait prévu, puisqu'en 2024
00:59:14le conseil de surveillance
00:59:16du CHU a adopté
00:59:18la feuille de route à 10 ans
00:59:20avec une action
00:59:22qu'on voudrait
00:59:24vraiment pouvoir développer qui est le MEC
00:59:26le MEC c'est un acronyme
00:59:28anglo-saxon qui veut dire
00:59:30chaque contact compte
00:59:32et pour nous ça veut dire que
00:59:34toute personne qui passe aux urgences
00:59:36c'est notre site pilote numéro 1
00:59:38on doit repérer
00:59:40les facteurs de risque principaux
00:59:42tabac, alcool
00:59:44vaccination
00:59:46et addiction
00:59:48avoir un petit entretien motivationnel
00:59:505 minutes, pas plus, ce serait pas raisonnable
00:59:52de penser qu'on sait faire plus
00:59:54et une orientation
00:59:56une proposition
00:59:58faite directement aux patients
01:00:00les personnels sont formés
01:00:02je vous avoue qu'on espérait bien
01:00:04que la réforme du financement
01:00:06accompagne cela, c'est pas grave
01:00:08on va continuer, sur ce site pilote
01:00:10je saurais pas le déployer sur tout le CHU
01:00:12je serais pas honnête de dire ça
01:00:14à moyen constant, mais je peux quand même
01:00:16montrer l'exemple
01:00:18et pour moi c'est important
01:00:20le rôle de l'hôpital public
01:00:22outre le fait d'être un service public
01:00:24de proximité et de recours
01:00:26c'est aussi l'exemplarité
01:00:28y compris sur ces sujets
01:00:30deuxième indicateur
01:00:32de satisfaction, c'est l'adhésion
01:00:34des professionnels, c'est à dire que finalement
01:00:364 enquêtes en 4 ans
01:00:38à chaque fois plus de 20%
01:00:40de réponses à la cible
01:00:42touchée
01:00:44par exemple on a fait une enquête sur les habitudes
01:00:46alimentaires des professionnels de nuit
01:00:48parce qu'on sait que les professionnels
01:00:50qui travaillent la nuit, il n'y a pas de self
01:00:52la nuit, donc c'est ceux
01:00:54qui sont le plus touchés par
01:00:56l'absence
01:00:58de régularité dans la prise des repas
01:01:00le snacking et des habitudes
01:01:02alimentaires qui ne sont pas
01:01:04recommandées en termes de
01:01:06prévention, et donc on a
01:01:08fait une enquête sur ceux qui leur
01:01:10semblait pouvoir
01:01:12les accompagner dans le travail de nuit
01:01:14avec des habitudes saines
01:01:16d'où les distributeurs avec
01:01:18une offre de fruits, une offre
01:01:20de salades
01:01:22proposées par un traiteur local
01:01:24tout ça au même prix que ce qu'on avait
01:01:26avant parce qu'on a des
01:01:28bons négociateurs, heureusement
01:01:30Troisième
01:01:32indicateur, c'est finalement on est un hôpital
01:01:34attractif, c'est peut-être celui-là qui compte le
01:01:36plus, c'est-à-dire que moi aujourd'hui
01:01:387000 agents, 3000 infirmières
01:01:40j'ai 20 postes vacants
01:01:42Bravo, c'est pas mal
01:01:44C'est un élément d'attractivité
01:01:46de regain de sens
01:01:48Faire un lien de cause à effet serait
01:01:50évidemment excessif
01:01:52mais je pense que ça en fait partie
01:01:54c'est aussi l'image de l'hôpital public
01:01:56et c'est aussi le sens au travail
01:01:58pour les professionnels qui nous rejoignent
01:02:00Très bien, merci beaucoup
01:02:02je pense qu'on peut vous applaudir parce que c'est une très belle
01:02:04initiative
01:02:06Applaudissements
01:02:08Charlotte Garay
01:02:10peut-être une réaction
01:02:12on se rend compte que dès lors qu'il y a de la volonté
01:02:14on peut y arriver
01:02:16est-ce que l'essentiel c'est pas de mobiliser
01:02:18le plus grand nombre d'acteurs
01:02:20L'exemple est très intéressant
01:02:22de l'hôpital et d'ailleurs ça recoupe
01:02:24ce qui a été dit précédemment
01:02:26la prévention il y a plusieurs niveaux
01:02:28il y a le niveau déjà d'information
01:02:30il faut évidemment qu'on ait l'information avant de pouvoir agir
01:02:32on sait que c'est la première chose qui compte
01:02:34mais on sait que ça suffit pas
01:02:36la mammographie aujourd'hui en France
01:02:38toutes les femmes de plus de 50 ans
01:02:40quasiment ont l'information qu'il faut faire une mammographie
01:02:42on arrive toujours pas à dépasser
01:02:44les 50% qui vont faire
01:02:46cette mammographie
01:02:48donc il reste là un gap
01:02:50qu'on a du mal à franchir
01:02:52et finalement comment on fait
01:02:54une fois qu'on a l'information pour faire de la prévention
01:02:56secondaire, tertiaire, primaire
01:02:58et bien il y a des checkpoints
01:03:00dans la vie où on capte les gens
01:03:02et c'est là que c'est intéressant de pouvoir
01:03:04justement faire de la prévention
01:03:06donc il y a l'école, on en a parlé
01:03:08les enfants et les visites scolaires
01:03:10l'hôpital, les gens quand ils arrivent à l'hôpital
01:03:12bon ben ça y est on les a captés
01:03:14et en plus ils sont plutôt dans de bonnes dispositions
01:03:16à ce moment là
01:03:18pour remettre des choses en question
01:03:20changer d'habitus etc
01:03:22et puis il y a aussi le travail
01:03:24et donc le travail c'est aussi un très bon
01:03:26checkpoint parce que bon on peut pas attendre
01:03:28que tout le monde aille à l'hôpital pour faire de la prévention
01:03:30mais il faut aussi qu'on capte les gens
01:03:32à d'autres moments
01:03:34et donc le travail et la médecine du travail
01:03:36et tout ce qui peut être fait par les entreprises
01:03:38auprès de leurs salariés en termes de prévention
01:03:40a beaucoup de sens aussi
01:03:42ça fait partie de ces checkpoints de la vie
01:03:44et donc je pense que c'est des notions
01:03:46très intéressantes pour pouvoir mettre en place la prévention
01:03:48au delà de l'information
01:03:50et comment on accompagne les gens jusqu'à
01:03:52leurs actes de prévention
01:03:54Alors on va parler aussi
01:03:56de l'avancée en âge
01:03:58de l'isolement social, du handicap
01:04:00comment est-ce qu'on peut faire aussi pour
01:04:02toucher ces personnes qui sont quelque part
01:04:04les plus éloignées de ces messages
01:04:06de prévention
01:04:08on entend aussi beaucoup parler du virage domiciliaire
01:04:10pour les personnes âgées
01:04:12est-ce qu'on peut aussi faire de la prévention
01:04:14à domicile, se rapprocher
01:04:16au maximum ?
01:04:18Bien sûr, alors maintenant il faut organiser
01:04:20le grand âge, on sait que ça fait partie
01:04:22de nos défis, on en a parlé
01:04:24la démographie vieillissante, la vulnérabilité
01:04:26la fragilité des personnes âgées
01:04:28qui est d'ailleurs complètement corrélée
01:04:30à leur comorbidité, à leur consommation
01:04:32de soins et de biens médicaux
01:04:34donc il faut pouvoir aller jusqu'à ces personnes
01:04:36et les chercher, et donc là le médecin traitant
01:04:38on en a parlé, qu'il ait un rôle clé
01:04:40reste important
01:04:42même si faut-il encore que tous les français puissent avoir
01:04:44un médecin traitant, et on n'y est pas tout à fait
01:04:46Effectivement
01:04:48Nous arrivons déjà presque
01:04:50au terme effectivement
01:04:52de cette table ronde, donc peut-être messieurs les ministres
01:04:54une réaction à ce qui a été dit
01:04:56à ce qui a été présenté
01:04:58cette très belle réalisation
01:05:00du CHU d'Angers
01:05:02au propos de Charlotte Garay
01:05:04sur la mobilisation de tous
01:05:06J'aime bien l'idée de votre checkpoint
01:05:08mais je pense qu'il faut vraiment
01:05:10aller vers
01:05:12je crois, ne nous racontons pas
01:05:14d'histoire, vous habitez
01:05:16au coeur de la ruralité, tout est plus compliqué
01:05:18et notamment sur l'accès aux soins
01:05:20notre système de santé, quand vous êtes
01:05:22entre les mains des soignants, honnêtement
01:05:24je ne sais pas dans quel pays on aimerait se faire
01:05:26soigner, mieux qu'en France
01:05:28le problème c'est l'accès
01:05:30et notamment sur tout ce qui est prévention
01:05:32on a quand même ce sujet
01:05:34nous on l'a vu notamment pendant la crise
01:05:36de la Covid, on avait organisé
01:05:38avec l'ARS, avec les communes, du aller vers
01:05:40et ça marchait du tonnerre
01:05:42on a été dépassé par le succès
01:05:44et là moi je crois beaucoup à Cébus
01:05:46Cébus du coeur, sur les maladies cardiovasculaires
01:05:48sur le dépistage du cancer
01:05:50des cancers du sein, ça peut sembler
01:05:52dérisoire tout ça, ça ne l'est pas
01:05:54du tout, parce que c'est quand vous allez
01:05:56vers que vous touchez vraiment les gens
01:05:58c'est à dire qu'il faut des systèmes qui sont
01:06:00des systèmes très organisés, j'aime bien ce que vous faites
01:06:02vous passez aux urgences pendant 5 minutes, si vous avez
01:06:04envie vous répondez aux questions, vous en faites ce que vous voulez
01:06:06mais toutes les initiatives sont bonnes à prendre
01:06:08si elles sont vraiment, comme vous disiez tout à l'heure
01:06:10pas éparpillées, mais qu'elles sont
01:06:12connectées entre elles et qu'on montre que c'est
01:06:14une logique de prévention
01:06:16le parcours du coeur ça joue
01:06:18j'ai sauvé la vie un jour à un ami
01:06:20tout simplement lui imposant de faire
01:06:22le test de glycémie et justement
01:06:24sa tension, c'est tout bête, c'est pas le seul
01:06:26mais il avait pas envie de le faire
01:06:28vous voyez bien qu'il était vraiment pas en forme
01:06:30pourtant il était ambulancier
01:06:32mais cordonnier est plus mal chaussé
01:06:34ça s'applique
01:06:36le parcours du coeur, Octobre Rose
01:06:38a permis aussi dans toute la France
01:06:40c'est pas des initiatives uniquement sympas
01:06:42c'est parce que derrière c'est sur la prévention
01:06:44le vrai problème c'est que
01:06:46on le disait tout à l'heure et vous m'y faites penser avec vos exemples
01:06:48c'est que tout n'est pas rassemblé
01:06:50pour dire c'est pas une initiative
01:06:52sympa, c'est pas des copains ou des copines qui organisent ça
01:06:54c'est au service de la prévention
01:06:56et justement du fait de vieillir
01:06:58en meilleure santé, l'espérance de vie
01:07:00en bonne santé, on y revient
01:07:02merci, Aurélien Rousseau
01:07:06la conclusion de
01:07:08Xavier
01:07:10j'y adhère totalement
01:07:12il y a des moments
01:07:14c'est peut-être la période
01:07:16où je me dis
01:07:18c'est vrai que c'est dur
01:07:20l'accès, l'absence de médecins
01:07:22de traitants, etc
01:07:24c'est vrai qu'on n'a pas
01:07:26non plus à avoir honte
01:07:28d'un système qui est en train de bouger
01:07:30moi j'en suis vraiment convaincu
01:07:32la vitesse à laquelle, par exemple, progresse
01:07:34le partage de tâches
01:07:36est quelque chose de fondamental
01:07:38et je rebondis sur ce que vous disiez
01:07:40mais je l'évoquais un peu tout à l'heure
01:07:42c'est fondamental
01:07:44parce que c'est aussi la condition
01:07:46de l'attractivité
01:07:48et ce qu'on mettait comme périphérique
01:07:50vous l'avez dit sur, par exemple
01:07:52le fait d'avoir
01:07:54des repas équilibrés la nuit
01:07:56j'étais très frappé, mon premier déplacement
01:07:58de ministre, je vais en Réa
01:08:00à la Pitié, où j'avais été hospitalisé
01:08:026 mois moi-même
01:08:04je vois plein d'infirmières, et puis la dernière
01:08:06elle me dit, moi je pars à Rennes ou à Nantes
01:08:08je ne sais plus, dans quelques mois
01:08:10j'ai dit, la vie est trop chère, ça va très bien
01:08:12je suis en colocation
01:08:14c'est trop loin, vous habitez loin
01:08:16je suis vraiment à 3 minutes de l'hôpital
01:08:18vous rejoignez votre conjoint
01:08:20pas du tout, moi j'ai le ministre
01:08:22cool, mais en fait pas du tout, rien n'allait
01:08:24elle dit, je vais dans un service
01:08:26où ils vont expérimenter le zéro
01:08:28déchet hospitalier
01:08:30est-ce qu'on aurait
01:08:32imaginé que ça pouvait être un motif
01:08:34d'attractivité
01:08:36et je pense que toutes
01:08:38ces dynamiques là, sont aussi
01:08:40les conditions d'attractivité, parce que ce que veulent
01:08:42les professionnels, c'est aussi
01:08:44du sens, de la diversité
01:08:46le temps du soin
01:08:48mais aussi le temps de l'engagement
01:08:50et ça je pense que c'est fondamental, et dernier
01:08:52truc, juste pour faire sourire
01:08:54normalement je ne raconte pas ça, mais
01:08:56l'an dernier
01:08:58j'annonce le plan de lutte
01:09:00contre le tabac, c'est un truc de ouf
01:09:02on dit, on va interdire
01:09:04le tabac devant les écoles
01:09:06dans les parcs publics
01:09:08et peut-être sur les plages
01:09:10et je dis, tout ça
01:09:12il suffit d'un décret, c'est pas
01:09:14totalement, voilà
01:09:16je vais faire quotidien le soir, qui est une émission
01:09:18quand même un peu, à l'époque ils prenaient
01:09:20des politiques, et là dans
01:09:22la loge de quotidien, je reçois un appel
01:09:24d'une très très haute autorité
01:09:26qui me dit, qu'est-ce que c'est cette connerie
01:09:28ça a été arbitré dix fois
01:09:30mais qu'est-ce que c'est cette connerie
01:09:32tu reviens en arrière, j'avais fait la conférence
01:09:34de presse le matin, les français vont pas
01:09:36comprendre, etc, machin
01:09:38je l'ai quand même confirmé
01:09:40parce que ça me semblait un peu compliqué de revenir
01:09:42en arrière, et 90%
01:09:44des français adhèrent à cette mesure
01:09:46qui est, je reprends le mot
01:09:48de bon sens, et je pense que là dessus
01:09:50cette bataille du bon sens
01:09:52on doit trouver. C'était Macron ?
01:09:54Comment ? C'était Macron ?
01:09:56C'était une personne, une haute autorité
01:09:58qui habite sur l'Olympe
01:10:00et qui lance des éclairs, c'est ça, c'est celui-là
01:10:02d'accord, ok, merci beaucoup
01:10:04Très bien, ben écoutez, merci
01:10:06beaucoup, merci, on vous applaudit
01:10:08Merci beaucoup à tous les quatre
01:10:10Merci beaucoup, c'est ce que j'ai montré
01:10:12Charlotte Garrec, Xavier Bertrand
01:10:14Aurélien Rousseau, merci infiniment

Recommandations