• il y a 3 mois
Après quatre ans passées à Beauvau, Gérald Darmanin a donc laissé sa place à Bruno Retailleau à la tête du ministère de l'Intérieur. L'une des priorités pour le nouveau ministre est de "rétablir l'ordre" tout en indiquant qu'il ne "céderait rien" 

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00:00Monsieur le ministre de l'Intérieur, cher Bruno Rotailleau,
00:06monsieur le ministre délégué, monsieur le secrétaire d'Etat,
00:11avec les ministres qui m'accompagnent, Marie Guivenoux, Dominique Fort et Sabrina Agresti-Roubach,
00:18nous sommes très heureux de vous accueillir dans votre maison, qui est la maison de tous
00:23les Français.
00:25Cher Bruno, je veux vous dire la chance exceptionnelle que vous allez avoir de pouvoir occuper le
00:34ministère le plus social qui soit, celui de la protection de chacune et de chacun d'entre
00:40nous.
00:41Vous rentrez dans une magnifique maison avec des fonctionnaires extrêmement engagés et
00:48vous êtes évidemment, à partir d'aujourd'hui, le protecteur de l'ensemble des Français.
00:55Permettez-moi, monsieur le ministre, d'adresser un remerciement extrêmement chaleureux, en
01:04plein de respect et, si j'ose dire, d'amitié pour le président de la République, qui,
01:09pendant plus de sept ans, m'a fait confiance au gouvernement de la République, au ministère
01:16des Comptes publics d'abord et puis au ministère de l'Intérieur et des Outre-mer.
01:22Pour le double petit-fils immigré que je suis, pour le fils d'ouvrier de femme de
01:26ménage que je suis, il n'y a pas plus grand honneur que de servir son pays à des postes
01:32aussi prestigieux.
01:33La nomination du président de la République, en remerciant Édouard Philippe qui m'a donné
01:40la chance, en remerciant Jean Castex qui m'a proposé pour être ministre de l'Intérieur,
01:46en remerciant Elisabeth Borne et Gabriel Attal, c'est un message que je veux aussi
01:51porter pour dire que rien n'est impossible dans la République et que, sans réseau,
01:58sans beaucoup d'argent, sans famille qui est connectée, sans contact parisien, on
02:07peut servir son pays car seul compte le mérite le travail et l'amour de la France.
02:13La République est belle et aujourd'hui je pars avec le sentiment d'avoir servi le
02:20mieux que je pouvais mon pays.
02:22Monsieur le ministre, je vous souhaite très sincèrement, à vous et à votre équipe,
02:30les voeux de réussite dans vos fonctions à vous et au gouvernement Michel Barnier.
02:35La réussite de Michel Barnier et de son gouvernement sera la réussite de la France et à ma modeste
02:41place je la soutiendrai.
02:42Et je veux vous dire que les Françaises et les Français, vous le savez, attendent beaucoup
02:49de nous collectivement.
02:50Je veux remercier mon équipe, les ministres qui sont aujourd'hui auprès de moi et ceux
02:58qui hier étaient à leur place.
03:02Chez Cité Dominique Fort, Sabrina Gressy-Hourbas, chez Marie-Guevenou, je veux avoir évidemment
03:07une pensée pour Monsieur Vigier, Monsieur Carinco, Madame Baques, Madame Cahieux, Marnel
03:16Schiappa et Christophe Béchut que j'aperçois et qui me fait le plaisir d'être ici.
03:22Je veux leur dire que je sais la difficulté d'être ministre et d'être ministre délégué
03:27particulièrement, de remplacer le ministre et surtout d'avoir à le supporter.
03:33Je veux dire à mes équipes, à mon cabinet, à mes deux directeurs de cabinet successifs,
03:39Pierre Debusquet et Alexandre Brugère et à tout mon cabinet à quel point je leur
03:43suis extrêmement renouvelable.
03:44Je veux dire aux policiers, aux gendarmes, aux sapeurs-pompiers, aux agents du corps
03:55préfectoral, à tous ceux qui travaillent au ministère de l'Intérieur, à Paris comme
04:01partout sur nos territoires et même à l'étranger, à quel point j'ai voulu les défendre,
04:07à quel point je les aime comme les aiment les Français.
04:10Je pense avoir été toujours au-devant.
04:15Bien sûr, nous avons fait des erreurs, mais nous avons fait de notre mieux.
04:20Je veux dire à quel point j'aime chacune et chacun d'entre eux parce qu'ils servent
04:29la République en héros discrets.
04:30Je n'oublierai jamais les visages des blessés.
04:35Je n'oublierai jamais les visages des veuves, des parents, des enfants qui perdent derrière
04:46un cercueil tricolore l'amour de leur vie.
04:49Il y a beaucoup d'émotions lorsqu'on est ministre de l'Intérieur, M. le ministre.
04:59Beaucoup de choses se bousculent et je veux retenir, au nom des images de toutes les autres,
05:07la fille de Christophe qui a vu le cercueil de son papa dans une cour d'un commissariat
05:15partir et qui demandait pourquoi on lui remettait une médaille.
05:17À tous les enfants des flics, des gendarmes, des sapeurs-pompiers de France, je vais vous
05:26dire que vous pouvez être fiers et que votre père et votre mère sont des héros.
05:29Je pars avec beaucoup d'émotions, je remercie chacune et chacun d'entre vous, je pars en
05:41vous aimant et j'emporte cet amour, je pars en ayant souffert avec vous et j'espère très
05:50sincèrement que vous continuerez partout où vous êtes à servir l'Etat car c'est la seule
05:56chose qui compte. M. le ministre, mesdames et messieurs les ministres, mesdames, messieurs,
06:02j'ai une pensée particulière, bien sûr, pour les directeurs généraux et les préfets qui
06:07m'accompagnent et pour chacun des fonctionnaires de ce ministère. Il y a des choses, bien sûr,
06:13à améliorer et nous n'avons pas tout fait bien. Il est évident que la sécurité des
06:18français doit être encore renforcée et les policiers et gendarmes davantage protégés.
06:23Mais nous n'avons pas toujours fait bien un certain nombre de valeurs républicaines que
06:32nous n'avons pas toujours su imposer et j'en prends ma part. Je m'appelle Gérald Moussa
06:38Jean Darmanin. Mon père, à la maternité de Valenciennes, voulait écrire Moussa Darmanin
06:47du nom de mon grand-père, tirailler algérien qui avait servi la France. Après tant d'années
06:54de fonction élective, je remercie mes électeurs de Tourcoing que je vais retrouver à l'Assemblée
06:59nationale avec beaucoup de fierté, il est assez évident, si nous sommes honnêtes,
07:04que si je m'étais appelé Moussa Darmanin, je n'aurais pas été élu maire et député et sans
07:10doute n'aurais-je pas été ministre de l'Intérieur du premier coup, comme ma jeunesse m'a porté à
07:15ces responsabilités fortes. Ça ne retient rien de mon éducation, rien de mon mérite, rien de mon
07:22amour de la France, mais il faut regarder les choses en face. Alors de la fermeté, je sais que
07:28vous en avez monsieur le ministre et je suis très heureux que vous me succédiez ici parce que nous
07:33laissons les policiers, les gendarmes, les sapeurs-pompiers à la main d'un homme qui aime le
07:37ministère de l'Intérieur et merci du soutien que vous avez toujours apporté dans les actions que
07:42j'ai pu porter, notamment pour leur donner davantage de moyens. Mais nous avons encore
07:47tant de choses à faire ici pour réparer la République. Juste l'ordre n'a aucun sens. L'ordre
07:56juste républicain, c'est la façon à chacune et à chacun que nous avons d'emmercier la République
08:03et de pouvoir continuer à vivre ensemble. Merci pour tout ce que vous m'avez apporté. J'emporte
08:09avec vous plein de sourires, plein de larmes et j'emporte avec vous ma famille qui a grandi,
08:16vous savez, et qui sera indissolublement liée à la place Beauvau. Vous êtes formidables. Quand
08:24je vous croise, vous me dites mes respects. Aujourd'hui, c'est moi qui dis mes respects à
08:28tous les agents du ministère de l'Intérieur. Vive la République et vive la France.
09:09Monsieur le ministre, cher Gérald, mesdames, messieurs, les ministres,
09:26mesdames, messieurs, en cet instant à la fois solennel et bien sûr émouvant,
09:33je mesure l'honneur qui m'est fait de pouvoir servir la République à la tête de ce grand
09:43ministère républicain. Et vous me permettrez évidemment de remercier ceux qui en sont à
09:51l'origine, le Premier ministre Michel Barnier et le président de la République. Monsieur le ministre,
09:57cher Gérald, je voudrais, et au nom de ceux qui m'accompagnent, Nicolas Daragon et puis
10:07Othmane Nassrou, je voudrais ici, au milieu de vos troupes, vous dire un merci, vous remercier
10:18pour l'engagement qui a été le vôtre pendant quatre longues années. Je dis quatre longues
10:23années parce que je sais qu'ici, les heures à Beauvau comptent peut-être double, voire même
10:29peut-être triple. Pendant ces quatre années, vous avez eu bien des crises à surmonter et bien des
10:36défis à relever. Le dernier, qui a été aussi un succès, a été la sécurisation des Jeux olympiques.
10:46Et à chaque fois, vous l'avez fait avec l'énergie qu'on vous connaît, mais aussi l'attachement
10:53qu'on vous reconnaît. Je veux parler de l'attachement à ces hommes et à ces femmes qui
11:01servent la République au quotidien et parfois même jusqu'au péril de leur vie. Face aux violences,
11:09face aux violences des uns, mais aussi face aux outrances des autres, vous n'avez jamais faibli.
11:17Vous avez toujours vaillamment défendu l'honneur de nos forces de l'ordre. Cette ligne, elle sera
11:29la mienne. Je n'en dévierai pas. Et précisément, je veux en cet instant m'adresser à tous les
11:38personnels de ce grand ministère de l'Intérieur. Bien sûr, aux policiers, aux gendarmes, aux sapeurs-pompiers,
11:50aux personnels de la sécurité civile, aux personnels de l'administration territoriale de l'État,
11:56aux corps préfectoraux, que je connais bien pour l'avoir pratiqué dans mes fonctions d'élus,
12:01dont j'ai d'ailleurs toujours considéré que c'était un vrai métier, un vrai métier.
12:08Je veux leur dire deux choses. La première, c'est qu'ils doivent être fiers. Ils doivent être fiers,
12:15vous l'avez dit il y a quelques instants, parce que les Français les estiment, les Français vous respectent,
12:24les Français vous aiment. Ne doutez pas. Et si parfois le découragement vous guette, rassurez-vous en vous disant
12:35que les Français, une très grande majorité, vous soutiennent. Et puis, je veux aussi vous dire que, pour vous,
12:46je ne lâcherai rien, je ne cèderai jamais rien, je ne laisserai passer et je ne tolérerai aucune offense,
12:55aucune atteinte, bien sûr physique, c'est une telle évidence, mais pas plus pour les atteintes verbales.
13:06Et je le dis ici, et j'espère qu'avec ce micro et grâce à ce micro, mes propos iront d'écho en écho
13:14jusqu'aux oreilles qui sont concernées, parce que, je vais vous dire, oui, honte, honte à ceux qui disent qu'ils,
13:25dans leurs discours, la haine vis-à-vis de nos forces de l'ordre, c'est indigne, c'est indigne, et je ne laisserai jamais faire,
13:38parce qu'ils sont le bouclier de la République, l'ultime recours, bien souvent. Ils sont, là encore, et je veux le répéter,
13:49une protection, ce sont des serviteurs, je serai le premier d'entre eux. Dans l'étymologie du mot « ministre », il y a « serviteur ».
14:02Un ministre, c'est un serviteur, et je m'inscris, là encore, dans cette conception de cette haute fonction ministérielle.
14:11Et puis, au moment où je prends ces fonctions, je veux dire dans quel état d'esprit je le fais.
14:19Je le fais dans cet esprit de vérité qui anime ce nouveau gouvernement et, singulièrement, qui anime le chef du gouvernement, Michel Barnier.
14:32Vérité que l'on doit aux Français, vérité que l'on doit à chaque Français. Vérité sur la réalité des violences.
14:42Ce n'est pas un vague sentiment d'insécurité. Ce sont des chiffres, des statistiques inquiétantes, mais il y a pire, il y a plus,
14:53parce que, derrière la froideur de ces chiffres, de ces statistiques, il y a des corps brisés, il y a des existences mutilées, il y a des vies volées.
15:08Tant de victimes, oui, tant de victimes dont les noms se perdent dans une chronique banale, une barbarie devenue presque quotidienne.
15:21Eh bien, à ces victimes anonymes, pour la plupart, la République doit la fermeté. C'est ce que disait, un jour, notre grand prédécesseur, Georges Clemenceau.
15:35Le Vendéen Georges Clemenceau, que Christophe Béchut connaît bien, puisqu'il est voisin de la Vendée.
15:41Georges Clemenceau qui avait coutume de dire « Le pouvoir doit la fermeté contre ceux qui troublent l'ordre public,
15:49parce que, sinon, il est le complice de leur désordre ». Alors, oui, tous ensemble, nous devons avoir le courage de la fermeté, le courage d'une juste fermeté.
16:04Pour le collégien tabassé, pour la jeune fille violée, pour la veuve du gendarme endeuillée,
16:13pour nos compatriotes qui, à raison de leurs origines, de leurs couleurs de peau, de leurs croyances, sont menacés.
16:20Je parle et je pense tout particulièrement à nos compatriotes juifs. Nous ne devons rien, absolument rien, laisser passer.
16:33Et puis, cet esprit de vérité qui sera le nôtre, qui sera le mien, c'est aussi une exigence démocratique.
16:46Parce que si nous sommes ici ce matin, c'est parce qu'il y a eu, il y a un peu plus de deux mois, des élections législatives et que nous sommes en démocratie.
16:55Dans une démocratie, la première chose, c'est d'écouter ce que nous dit le peuple souverain, que nous a dit le peuple souverain, et notamment au premier tour de ces élections législatives.
17:08Il nous a envoyé un message que nous devons entendre, et comme l'a dit le Premier ministre, sans aucun sectarisme. Chaque électeur vaut le même poids démocratique.
17:19Ce message, il est clair. Les Français veulent plus d'ordre, d'ordre dans la rue, d'ordre aux frontières. Et cette demande, elle ne nous vient pas des Français de droite ou de gauche, elle nous vient de l'immense majorité des Français.
17:37Et elle nous vient d'abord, oui, bien sûr, cette dimension sociale, j'y reviens, cher Gérald, elle nous vient d'abord des Français les plus modestes, de celles et ceux qui n'ont pas les moyens de se protéger des conséquences terribles de tous ces désordres, parce qu'ils n'ont pas assez d'argent pour mettre leurs enfants dans les bonnes écoles, parce qu'ils n'ont pas assez de moyens pour mettre leur famille dans les beaux quartiers.
18:04C'est pour eux que l'on se bat. Alors, bien sûr, on me dit mais pas de majorité à l'Assemblée nationale. Bien sûr, une Assemblée nationale archipelisée. Quelle politique pouvons-nous faire ? Eh bien, la politique que nous ferons, c'est la politique du peuple souverain, c'est la politique de la majorité, comme disait le général de Gaulle, la politique de la majorité nationale.
18:34C'est ce qui nous donne une légitimité pour agir, quelles que soient les circonstances politiques. La politique de la majorité nationale, avec trois priorités, vous les retiendrez facilement. La première, rétablir l'ordre. La deuxième, rétablir l'ordre. La troisième, rétablir l'ordre.
18:57Parce que je crois à l'ordre. L'ordre comme condition de la liberté. Quand il n'y a pas d'ordre, c'est la liberté d'abord qui est menacée. Je crois à l'ordre comme la condition de l'égalité. La loi du plus fort s'exerce contre le plus faible. Je crois à l'ordre comme la condition de la fraternité, comme une possibilité de la concorde civile.
19:27Alors bien sûr, pour conclure, pour terminer, tout ne va pas se faire d'un coup de baguette magique. Jamais je ne raconterai d'histoire aux Français parce que la pente à remonter est rude et ce sera dur.
19:42Cela ne peut pas se faire d'un claquement de doigts. Cela ne peut pas se faire non plus à coup de menton. Il faudra de la persévérance, du professionnalisme, de la constance aussi. Mais il faudra évidemment, bien sûr, du dialogue, une force de conviction pour convaincre.
20:03Il faudra du respect, du respect de chacun pour que, animés par l'intérêt supérieur de la nation, nous puissions nous rassembler sur un seul objectif dont tu as parlé, Gérald, il y a quelques instants.
20:18Cet objectif, c'est protéger les Français parce que c'est le premier de leurs droits et c'est par conséquent le premier de nos devoirs. Vive la République française et vive la France !

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