Cinquante ans après, Audrey Diwan propose la relecture du film culte de 1974 avec Noémie Merlant dans le rôle principal.
Category
🎥
Court métrageTranscription
00:00L'érotisme aujourd'hui, le sexe aujourd'hui, la sexualité,
00:04dans la vie comme au cinéma, c'est aussi un questionnement.
00:07À vous d'y trouver des réponses, c'est ça qui est fascinant.
00:10En 1974, Emmanuelle était une jeune femme oisive
00:30qui rejoignait à Bangkok un époux très libertaire.
00:34En 2024, Emmanuelle, incarnée par Noémie Merland,
00:38est une femme qui travaille et qui se rend à Hong Kong
00:43pour un voyage professionnel.
00:45On est sur une femme qui, évidemment, a déjà eu du plaisir,
00:49en a été lassée peut-être, ne sait plus où le trouver,
00:52a perdu contact avec son corps.
00:54Et elle va donc, dans cet hôtel, tout d'un coup,
00:57redécouvrir son corps et surtout, suivre un homme mystérieux.
01:03Peut-être sera-t-il enfin le traducteur, l'interprète
01:08d'un nouveau plaisir qu'Emmanuelle va conquérir.
01:11Alors oui, c'est un film sensuel cérébral.
01:14C'est-à-dire que, contrairement à tous ces films érotiques
01:18de bien des années auparavant, qui étaient des films un peu masturbatoires,
01:22là, oui, peut-être qu'on se masturbe autant le cerveau que le corps.
01:26Mais c'est ça qui est passionnant, c'est une nouvelle sensualité.
01:34C'est surtout un film cérébral.
01:36C'est un petit peu le problème de ce Emmanuel 2024.
01:39Je reconnais que le Emmanuel 2024 est quand même un peu meilleur
01:42que le Emmanuel 1974.
01:44Après, à quoi bon pour un film qui joue avec l'érotisme ?
01:47Moi, j'ai trouvé le film assez peu érotique.
01:49Finalement, celui de 1974 n'était pas beaucoup nouveau.
01:52C'est-à-dire qu'il n'y avait pas beaucoup d'émotions.
01:54C'est-à-dire qu'il n'y avait pas beaucoup d'émotions.
01:56C'est-à-dire qu'il n'y avait pas beaucoup d'émotions.
01:58C'est-à-dire qu'il n'y avait pas beaucoup d'émotions.
02:00Assez peu érotique finalement.
02:02Celui de 1974 n'était pas beaucoup non plus.
02:04Mais c'est quand même assez peu excitant.
02:07Le film est vraiment trop dans sa démarche théorique.
02:09Il n'arrive pas forcément à bien l'incarner.
02:11Évidemment, elle joue beaucoup sur les clichés.
02:13C'est très ambitieux d'essayer de reprendre une esthétique
02:16de cet hôtel de luxe très confiné, où tout est parfait, etc.
02:21Ce qui donne un peu une certaine frigidité au film.
02:23Le problème aussi, c'est qu'on n'est jamais bien loin
02:26d'une esthétique publicitaire pour une compagnie d'aviation
02:29ou pour une compagnie d'hôtels de luxe.
02:31Ce film est un petit peu gênant et je trouve vraiment que le film décolle quand enfin
02:35le personnage d'Emmanuel, joué avec brio par Noémie Merland, sort de cet hôtel, va
02:40affronter la rue, là enfin il y a de la sensualité qui arrive à l'écran, un peu de mystère
02:45aussi qui n'y avait quand même pas beaucoup avant.
02:46Noémie Merland est vraiment très bien, donc il faut vraiment saluer le courage de son
02:50interprétation, il faut oser quand même affronter un rôle pareil, faire ce qu'elle fait à
02:53l'écran.
02:54Elle est à la fois dans l'impudeur la plus totale, mais tout en montrant ce qu'elle avait
02:58bien envie de montrer.
02:59Elle contrôle vraiment son image de manière très forte avec la bénédiction bien entendu
03:04de sa réalisatrice.
03:05Il y a quelque chose de réel chez cette actrice, c'est un corps réel, avec des formes réelles.
03:09Il y a même quelques, dans son visage sublime, quelques défauts, quelque chose qui justement
03:15s'éloigne totalement d'une sensualité ou de magazine, ou d'une sensualité de mannequin.
03:21Il y a par exemple une scène où au tout début, où comme tu le disais Audrey Diwan
03:27revisite vraiment un cliché du rapport sexuel dans un avion, une scène totalement automatique,
03:34mécanique.
03:35Ce visage qui ne prend pas de plaisir dans la glace, c'est quelque chose de très fort,
03:40je trouve très contemporain, d'autant qu'un petit peu après, il y a une suite je trouve
03:45très moderne à cette scène, c'est qu'alors qu'elle est à l'hôtel et qu'elle se déshabille,
03:50elle voit le bleu que ce rapport très mécanique a provoqué sur sa hanche.
03:56Ce que le mauvais sexe laisse comme trace et ce qu'un corps comme celui de Noémie Merland
04:03peut véhiculer de quête d'un autre plaisir, c'est vraiment, je trouve, une des clés du film.
04:08Emmanuel, très bien !
04:10Dans Emmanuel d'Audrey Diwan, la chaire est triste, hélas.