Regardez Un point, c'est tout ! avec Isabelle Saporta du 26 septembre 2024.
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00:00C'est l'heure de votre tablée du petit matin, on revient avec vous Isabelle Saporta sur ce sujet qui fait beaucoup réagir nos auditeurs.
00:08Ce drame philippine, cette étudiante tuée la semaine dernière, on va essayer de comprendre ce que cette affaire révèle des failles de notre système.
00:17Jérôme le meurtrier présumé s'est engouffré dans toutes les failles du système, dans toutes les faiblesses européennes et françaises.
00:23Violeur, condamné à 7 ans de prison, il ne fait pas l'intégralité de sa peine, comme toujours.
00:28Angélisme, sans doute, ou pragmatisme démissionnaire face au manque de place de prison.
00:33Relâché, il est sous OQTF, l'obligation de quitter le territoire.
00:36L'idée c'est de le renvoyer fissa chez lui au Maroc, sauf que le Maroc, comme la Tunisie, comme l'Algérie,
00:41qui à E3 représente la très grande majorité des personnes placées en centre de rétention administrative,
00:46ne veulent pas reprendre chez eux ce type de profil dangereux.
00:49Il aura fallu relancer le Maroc trois fois dans cette affaire.
00:52Légalement, on n'a aucun moyen de forcer ces pays à reprendre leurs criminels.
00:58Si la police aux frontières, la PAF, décide de les raccompagner de force chez eux,
01:02et que le pays d'origine n'en veut pas, et il n'en voudra pas,
01:05le policier va devoir repartir avec son truand sous le bras.
01:08Quant au centre de rétention administrative, c'est là qu'a été placé le meurtrier présumé de Philippines,
01:14on n'a que 2000 places.
01:15On doit passer à 3000 depuis des lustres, mais, contexte financier oblige, ça n'est toujours pas fait.
01:20Ces 2000 places, on ne les utilise que pour les profils dangereux.
01:23On a le droit de les garder 90 jours.
01:25Lui n'en a fait que 75.
01:27Il est passé devant une juge de liberté des peines.
01:29Elle savait qu'il était dangereux.
01:31Et qu'a dit madame la juge ? Qu'est-ce qu'elle a fait ?
01:33Elle l'a relâché en espérant qu'il allait rester bien sagement dans son assignation à résidence.
01:38Mais on plane ou quoi ?
01:40A quel moment on pense qu'il va attendre, sans bouger, de se faire expulser ?
01:44Donc là, Isabelle, vous donnez raison à Bruno Rotailleau, notre ministre de l'Intérieur,
01:47qui dit qu'il faut faire évoluer notre arsenal juridique.
01:50Une chose est certaine, on ne peut pas continuer comme ça.
01:53On ne peut plus compter nos morts.
01:55On n'en peut plus de voir ses parents dévastés.
01:57On n'en peut plus de cet angélisme face à la violence.
01:59Alors oui, il va falloir trouver des solutions.
02:01Et vite.
02:02Un point, c'est tout.
02:03Merci beaucoup Isabelle Saporta.
02:04Notre invitée de tout à l'heure à 6h15, ancien juge des libertés de la détention,
02:07disait que sa collègue avait simplement agi conformément au droit.