• il y a 2 mois
[#Exclusif] Geoffroy Foumboula : « La Constitution n’a pas été adoptée, nous n’avons fait qu’émettre des avis motivés »

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00:00Quand même sur la question des critères d'éligibilité,
00:03cette question a suscité moins de passions que celles sur le régime.
00:25Il est important ici de rappeler
00:28que par le décret 358 du président de la République présente de la transition,
00:34il a été institué en République gabonaise une Assemblée constituante
00:40composée des parlementaires de la transition,
00:43j'entends Sénat et Assemblée nationale de la transition.
00:48La mission de l'Assemblée constituante est claire,
00:52c'est de donner un avis motivé sur l'avant-projet de constitution
00:57rédigé par le comité constitutionnel.
01:01En ce sens, l'Assemblée constituante n'avait pas pour mission d'amender l'avant-projet,
01:08n'avait pas pour mission d'adopter la constitution,
01:12mais de lire l'avant-projet, de l'examiner et de consigner dans un rapport
01:18ce qui pouvait être avis motivé, donc des propositions d'amendement,
01:23lesquelles propositions seront soumises au CTI et au gouvernement.
01:28Donc la mission est, sur la base de l'examen de nos propositions d'amendement,
01:33de retenir celles qui vont estimer les plus pertinentes et de rejeter les autres
01:38afin de constituer la dernière monture du projet de constitution
01:43qui sera adopté en Conseil de ministre avant d'être soumis au référendum.
01:54Les travaux se sont déroulés à huis clos.
01:58La méthodologie a été encadrée par un règlement qui a été adopté le premier jour de nos travaux.
02:05Le règlement permettait justement de définir les règles qui devaient régir nos travaux,
02:13à savoir la procédure liée à la validation des amendements.
02:19Donc soit c'était par consensus, soit c'était par le vote.
02:23C'est dans cet esprit que nous avons évolué, mais également à encadrer les comportements des uns et des autres.
02:30Parce qu'il n'était pas question maintenant que l'Assemblée constituante se transforme en cirque ou en foire
02:38du fait qu'un avis émis par un collègue n'ait pas prospéré
02:43et que celui qui a émis l'avis n'étant pas d'accord puisse entrer dans tous ses états.
02:47Les débats ont été passionnés, comme vous pouvez le comprendre et c'est tout à fait justifié,
02:51parce qu'il était question ici de parler du pays, de définir la constitution de notre pays,
02:58mais surtout le régime parlementaire qui devait régir la République gabonaise sur les 30-50 prochaines années.
03:08Donc le travail s'est fait dans cet état d'esprit, ambiance bon enfant, des désaccords il y en a eu,
03:15des accords également n'étaient pas forcément des accords sur toutes les questions,
03:21notamment sur les 194 articles soumis à notre appréciation.
03:25Il y a des articles sur lesquels nous étions tous en phase, mais il y en a d'autres,
03:29surtout sur les questions politiques, les questions de régime,
03:33qui ont suscité beaucoup de passion et qui ont suscité beaucoup de contradictions.
03:37Mais dans l'ensemble, les travaux se sont bien passés.
03:40Nous avons examiné les 194 articles qui ont été soumis à notre appréciation.
03:46De cet examen, comme vous avez pu le lire partout, 801 amendements en sont sortis,
03:52formulés par 78 députés.
03:56Les 15 amendements ont conduit à des débats de fond,
03:59permettant justement de retenir de ces propositions d'amendement
04:03qui constituent des avis motivés au sens du décret,
04:07quels devaient être ceux qui étaient nécessaires d'être retenus.
04:11Après tous ces échanges, vous avez pu le lire partout,
04:16le rapport général consignant ces avis a été adopté à la majorité des députés,
04:22avec huit voix contre, dont la mienne.
04:26Alors quand même sur la question des critères d'éligibilité,
04:30cette question a suscité moins de passion que celle sur le régime.
04:36Je pense qu'il y a eu une incompréhension sur un des critères,
04:40c'est ce qui était lié aux conditions physiques,
04:43parce que beaucoup l'ont entendu comme étant le fait qu'on interdisait
04:47aux personnes vivant dans le régime,
04:50avec un handicap, de pouvoir postuler.
04:53Ce n'est pas l'esprit du texte.
04:56Les conditions physiques dont il est question ici
04:59portent essentiellement sur l'état physique.
05:02Je m'explique.
05:04Si on a instauré pour les candidats à la présidentielle,
05:07et ça ne date pas d'aujourd'hui,
05:09des examens médicaux,
05:11ces examens médicaux par exemple n'ont jamais été exigés
05:14aux candidats au local et aux législateurs.
05:17Simplement parce qu'on estime que le président de la République
05:20se doit d'être en forme.
05:22L'absence de conditions physiques peut s'entendre par le fait
05:26qu'au cours d'un examen, on diagnostique un des candidats
05:30avec, je dis n'importe quoi,
05:32tout ce qui peut être lié aux crises cardiaques et autres.
05:35Ça devient un handicap.
05:37Ça devient, au sens du bien-être physique,
05:40une contrainte, ne permettant pas justement
05:44de valider assurément le dossier de ce dernier.
05:47Donc c'est dans cet esprit que le texte a été entendu
05:50et perçu par nous,
05:52sur les critères liés à la limite d'âge.
05:55Moi je vous le dis, je suis l'un des défenseurs
05:58de ce critère-là,
06:00parce que j'estime que ce critère a été proposé
06:03par bon nombre de nos pères dans les années 91.
06:06Et je trouve vraiment indécent que aujourd'hui,
06:09parce qu'ils sont frappés par cette limite d'âge
06:12qu'eux-mêmes ont introduite en 91,
06:15ils puissent revendiquer qu'on puisse enlever la limite d'âge
06:18parce qu'ils veulent continuer.
06:20Non, s'ils n'ont pas eu à préparer des dauphins,
06:23ça c'est à leur niveau.
06:25Mais je pense qu'il faut que le paysage civique
06:28et politique se renouvelle.
06:30Soit il se renouvelle par la volonté des leaders politiques,
06:33soit il se renouvelle par l'obligation de la loi.
06:36Je pense que les 70 ans de limite d'âge
06:39est une disposition qui sied pour obliger
06:42le renouvellement de la classe politique au Gabon
06:45et forcer ces leaders-là qui sont des ancêtres
06:48dans la politique à finalement transmettre le flambeau.
06:51Par contre, là où le désaccord,
06:54et c'est ce qui a poussé au vote du nom
06:57en ce qui nous concerne, c'est surtout sur le régime.
07:00Voyez-vous, il ne faut pas qu'on travaille la Constitution
07:04ou bien qu'on se prononce de façon temporelle
07:07et de façon personnelle.
07:10Le présent de la transition,
07:13il n'y a aucun Gabonais qui se mettrait
07:16en vouloir le présent de la transition.
07:19Nous apprécions tout ce qui est fait dans le cadre de la transition.
07:22Il nous a sortis d'un système que nous décrions tous.
07:25Mais ce n'est pas pour autant que nous devons être
07:28dans un esprit où il est question
07:32d'élaborer la loi fondamentale en fonction de nos émotions
07:35et en fonction des appréciations que nous avons
07:38envers le présent de la transition.
07:41Nous ne sommes pas là pour apprécier la Constitution
07:44en fonction du présent de la transition.
07:47Je pense que c'est peut-être l'état d'esprit
07:50dans lequel beaucoup se trouvent, et je dis souvent aux gens
07:53qu'imaginons que la Constitution que nous allons définir,
07:56nous allons adopter, soit une Constitution
07:59va être sous les mains d'un Nouridine Bongo,
08:02d'un Ali Bongo, ou bien de quelqu'un d'autre.
08:05Est-ce que nous sommes sûrs et certains que nous serons en phase ?
08:08Et ne perdons pas de vue, pour les acteurs de la société civile
08:11que nous sommes, moi singulièrement, avant le 30 août,
08:14j'étais partisan, je défendais bec et ongle,
08:17la séparation rigide des pouvoirs.
08:20Mais il n'y a aucune raison
08:23qu'après le 30 août, je me retrouve en train de militer
08:27pour une concentration des pouvoirs autour de l'exécutif.
08:30Mais en fait, si je le fais, même le président de la transition
08:33va me regarder bizarre en me disant
08:36« Celui-là, finalement, c'est la mangeoire qui l'intéressait ».
08:39Il y a des principes, il y a des valeurs,
08:42quand il s'agit de la République, sur lesquelles nous n'avons pas à négocier.
08:45Nous avons milité pour la séparation des pouvoirs avant la transition.
08:48Moi, je reste dans les mêmes dispositions de la séparation des pouvoirs.
08:51Parce que ce qui n'a jamais marché dans notre pays,
08:55c'est la concentration des pouvoirs.
08:58C'est une réalité. Nous avons peut-être la chance aujourd'hui
09:01d'avoir une personne comme le président de la transition,
09:04et on le voit tous. C'est quelqu'un qui est
09:07humainement engagé.
09:10C'est quelqu'un qui a beaucoup d'humanisme.
09:13Maintenant, imaginons que demain,
09:16plus que la limite d'âge, c'est 70 ans.
09:19Le président a 49 ans aujourd'hui, dans 21 ans, il aura 70 ans.
09:22Il sera frappé par ces limites-là de cette Constitution.
09:25Imaginons qu'après lui, ce soit son opposé
09:28qui arrive à la tête de l'État
09:31avec entre ses mains cette Constitution.
09:34Est-ce que nous sommes sûrs que nous serons vraiment rassurés ?
09:37Ce sont essentiellement des éléments liés au régime
09:40et à la concentration des pouvoirs autour de l'exécutif
09:43qui ont suscité beaucoup de passions
09:46et qui ont conduit
09:49les acteurs que nous sommes défenseurs avant la transition
09:52de la séparation des pouvoirs à maintenir notre position
09:55en disant que nous ne nous reconnaissons pas du tout
09:58dans ce qui est question de régime.
10:01Mais il faut être aussi honnête pour reconnaître
10:04que la Constitution
10:07et l'avant-projet tel qu'il nous a été présenté
10:10en dehors des questions politiques, il y a eu beaucoup
10:13d'innovation. Les questions
10:16liées au traditionnel qui n'étaient pas prises en compte
10:19ont finalement eu un caractère constitutionnel.
10:22Le côté cultuel, donc lié au culte,
10:25a eu une reconnaissance constitutionnelle.
10:28La société civile qui était exclue
10:31et quasiment inexistante dans la Constitution
10:34est dorénavant reconnue
10:37par la Constitution. Les questions liées
10:40au numérique, à l'entreprenariat et autres
10:43sont aujourd'hui consacrées dans notre Constitution.
10:46Donc il y a eu une profonde révolution
10:49au niveau du projet de Constitution
10:52mais la seule tâche sur ce projet de Constitution
10:55et sur ces révolutions demeure effectivement
10:58la séparation des pouvoirs. C'est-à-dire que si on enlève
11:01la séparation des pouvoirs et la concentration
11:04des pouvoirs dans cette Constitution, nous avons
11:07une Constitution qui est parfaite. La seule tâche
11:10est à ce niveau. Vous comprenez aisement que c'est
11:13l'une des questions qui a toujours suscité
11:16beaucoup de passion. Mais en gros,
11:19la Constitution, l'avant-projet que nous avons examiné
11:22en l'État, est un très bon avant-projet.
11:34Oui, mais en fait, l'histoire des gars nous enseignait.
11:38Moi je suis, par exemple, militant, partisan.
11:41Je suis en train de travailler sur un texte
11:44qui vise à nationaliser
11:47certaines fonctions du point de vue administratif.
11:50Il y a des fonctions qui sont
11:53essentielles, capitales pour la sécurité
11:56d'un pays. Nous avons eu ici des directeurs
11:59de cabinet qui n'étaient pas gabonais. Après
12:02lors d'échéances, ils sont répartis dans leur pays.
12:05Nous avons eu des compatriotes qui ont exercé
12:08des fonctions au niveau du Gabon. Mais lorsqu'ils étaient
12:11face à la loi, ils sont répartis dans leur pays.
12:14Je pense qu'une Constitution également
12:17se bâtit sous les fondements de son histoire.
12:20Nous avons une histoire. Et je pense que cette histoire
12:23nous a suffisamment enseigné.
12:26Cette histoire pourra changer demain après.
12:29Je pense que c'est une histoire qui nous a
12:32enseigné. Cette histoire pourra changer
12:35demain après demain. Mais pour l'heure,
12:38nous pensons que pour la fonction suprême, il est important
12:41de suffisamment l'encadrer et de suffisamment
12:44la protéger. Sans pour autant que cela ne paraisse comme
12:47étant une exclusion. Moi, je ne perçois pas cela
12:50comme étant une exclusion. Parce que la fonction suprême
12:53dans tous les pays du monde est encadrée.
12:56Aux Etats-Unis, on va dire oui.
12:59Tu peux être de père, de mère américaine,
13:02avoir tes grands-parents arrière, grands-parents
13:05ainsi de suite américains. Mais tant que tu n'es pas né sous le sol
13:08américain, tu ne peux pas être candidat. Est-ce qu'on va dire
13:11pour autant que ces Américains,
13:14vraiment de
13:17souche pure, pure, pure, pure, pure,
13:20ont été exclus du fait qu'ils ne soient pas nés sous le sol américain.
13:23Mais les Américains ont décidé que c'était ainsi
13:26qu'ils conçoivent leur démocratie à travers le droit du sol.
13:29Au Cameroun à côté, c'est la même chose
13:32en Guinée équatoriale. Eux, au lieu du droit du sol,
13:35ils ont préféré le côté nationalité
13:38parce que là-bas, il n'y a pas de double nationalité.
13:41Au Tchad et dans d'autres pays,
13:44au lieu de cela, eux, ils ont préféré
13:47la filiation, en disant qu'il faut être de père, de mère
13:50ainsi de suite. Dans d'autres pays, chaque pays
13:53pour la fonction suprême est encadré.
13:56Il n'a pas été dit que les critères liés à la présidentielle
13:59le sont pour toutes les fonctions.
14:02Mais je pense et je reste convaincu et je défends ce principe
14:05qu'il nous faut encadrer la fonction
14:08suprême au regard de ce que
14:11notre pays a connu. Peut-être que
14:14les choses vont changer demain après demain
14:17parce que c'est un texte, c'est une constitution
14:20qui permet à connaître des modifications comme celle de 91
14:23qui a connu 10 ou 11 modifications.
14:26Nous pensons qu'au regard de l'histoire récente de notre pays,
14:29nos frères et nos sœurs qui
14:32sont des binationaux comme cela
14:35est évident
14:38ne doivent pas percevoir au seul
14:41critère lié à la fonction de président
14:44de la République qu'une exclusion
14:47cela ne l'est pas pour les autres fonctions.
14:50Et tous les gabounais ne vont pas être présidents
14:53de la République. On le voit tous sur 2 millions
14:56de compatriotes. Il y a souvent combien qui sont candidats
14:59à la présidentielle ? Cela ne représente même pas 0,00001%
15:02de compatriotes.
15:05Je serais inquiété si effectivement ces critères
15:08l'étaient par exemple pour les autres fonctions.
15:11Les collectivités locales, le Parlement.
15:14Là, cela devient dangereux. L'on rentre dans l'exclusion.
15:17Mais pour la fonction présidentielle, souffrant
15:20qu'elle soit suffisamment encadrée selon ces critères.
15:33Ici, il n'est pas question
15:36de binationaux ou bien de
15:39ceux qui ont des parents, des pères et des mères.
15:42Je ne le comprends vraiment pas dans ce sens.
15:45Pourquoi ? Parce que déjà même quand on s'en enlève
15:48le côté binationaux dont on est en train de parler.
15:51Mais les autres critères peuvent être considérés également
15:54comme étant des critères discriminatoires.
15:57Au nom de quoi un jeune qui a 18 ans ne peut pas être candidat ?
16:00Mais là, par exemple, on ne discute pas. Parce que l'âge
16:03c'est de 35 à 70 ans.
16:06Mais celui qui est électeur l'est à partir de 18 ans.
16:09On n'a pas vu le caractère discriminatoire de la mesure de l'âge.
16:12Est-ce que l'objectif était d'exclure
16:15une catégorie de Gabonais ? Non.
16:18On se dit peut-être qu'à partir de 35 ans,
16:21on a un certain âge, on sort de la jeunesse.
16:24Moi, j'aurais milité pour 30 ans.
16:27C'est un amendement que j'ai proposé qui n'a pas été retenu.
16:30Parce que je partais du principe que le plus jeune président du Gabon
16:33Omar Bongola était à 32 ans et que ce n'est pas incompatible
16:36qu'à partir de 30 ans, on puisse gérer le pays.
16:39Donc là, c'est chacun qui apprécie.
16:42Ceux qui sont binationaux vont crier à la discrimination.
16:45Ceux qui sont jeunes qui ont 30 ans vont aussi crier à la discrimination.
16:48Ce n'est pas une histoire de moi je refuse que l'on mette
16:51cela comme étant une histoire de nationaux et de binationaux.
16:54Parce que les critères, sur l'ensemble des critères
16:57retenus pour l'élection, le candidat à la présidentielle,
17:00il n'y a pas que le critère binational et qu'on me demande
17:03qu'on me montre en quoi l'âge est un critère exclusif des binationaux.
17:06Qu'on me montre en quoi parler une langue de son pays
17:09est un critère exclusif des binationaux.
17:12Vraiment, il faut qu'on sorte de ce débat.
17:25En fait, les amendements qui ont été retenus, je ne sais pas trop.
17:28Déjà, quand on dit 801,
17:32quand on dit 801 amendements formulés par 78 députés,
17:35cela paraît énorme.
17:38Mais c'est comme si j'en ai formulé 23 de façon spécifique
17:41et près d'une cinquantaine
17:44sur certaines dispositions communes
17:47à plusieurs des 194 articles.
17:50A moi seul, je peux dire que j'ai peut-être porté sur les 800
17:53entre 23 et 50 amendements.
17:56Mais 50 amendements
18:00sur 800, c'est une moyenne de 40 députés.
18:03Et peut-être que ces amendements peuvent être communs.
18:06Donc 801, oui, mais beaucoup de ces amendements étaient communs,
18:09se rejoignaient ainsi de suite.
18:12Les amendements, comme je l'ai dit, sur lesquels on ne s'est peut-être pas accordé,
18:15étaient liés au régime.
18:18Mais sur les autres amendements, les préoccupations étaient quasiment les mêmes
18:21sur les questions culturelles, les questions culturelles,
18:24les questions traditionnelles, les questions entrepreneuriales,
18:28les questions liées au numérique.
18:31C'étaient des amendements qui allaient dans le sens d'améliorer le texte
18:34en donnant une valeur ajoutée à toutes ces questions
18:37qui sont des questions non politiques.
18:40Et je le réitère encore, l'avant-projet de Constitution
18:43soumis à notre appréciation n'est pas forcément mauvais
18:46dans tous les sens.
18:49La seule tâche, c'est au niveau de la séparation des pouvoirs.
18:52Mais pour tout le reste, ça a été une innovation,
18:55une grosse avancée pour notre pays.
18:58On ne peut pas rester qu'à apprécier ces avancées qui sont non politiques
19:01parce qu'on sait que le véritable problème de notre pays réside
19:04à la concentration des pouvoirs autour de l'exécutif.
19:16En fait, c'est juste pour rassurer.
19:19Le travail que nous avons eu à faire a eu une origine.
19:22D'accord ?
19:25Premièrement, ce sont les conclusions du dialogue.
19:28C'est ça, ça part de là.
19:31Nous avons ces conclusions du dialogue.
19:34Il y a eu pratiquement 2500 conclusions du dialogue.
19:37Donc de ces conclusions du dialogue,
19:40il y a eu un comité constitutionnel qui a été mis en place
19:43pour analyser les conclusions du dialogue
19:46et ressortir tout ce qui pouvait être consigné
19:50dans la future constitution de notre pays.
19:53C'est ce que le comité constitutionnel a fait.
19:56Et pendant un peu plus d'un mois, le comité constitutionnel a extirpé
19:59de ce rapport ce qui était nécessaire
20:02pour rédiger l'avant-projet de la Constitution
20:05composé de 194 articles.
20:10Cet avant-projet a été rémis par le comité constitutionnel
20:13au président de la Transition.
20:16La deuxième étape, le président de la Transition
20:19a sollicité l'avis des parlementaires
20:22réunis en constituante.
20:25Pas pour amender l'avant-projet de la Constitution,
20:28mais comme pour dire à ces derniers
20:31« Ok, avant que moi et mon gouvernement n'adoptent le projet
20:34parce que ce sont eux qui sont habilités à adopter le projet au Conseil des ministres,
20:37on a quand même besoin de vos avis sur cet avant-projet.
20:40Vous en pensez quoi ? » Voilà 194 articles.
20:43On ne vous demande pas d'amender, mais on vous demande
20:46de nous transmettre à nos gouvernements, à nos exécutifs
20:49ce que vous pensez sur chaque article.
20:52Donc c'est ça le travail qui a été le nôtre pendant les dix jours.
20:55Nous avons lu chacun des 194 articles
20:58et nous avons, pour les articles
21:01qui ont retenu notre attention, émis ce qu'on appelait
21:04un avis motivé. Pour dire sur cet article
21:07« Nous pensons qu'il est bon, il n'est pas bon,
21:10il faut l'améliorer ainsi de suite. » Quand on a fait tout ça,
21:13on s'est réunis le dernier jour de nos travaux
21:16pour dire maintenant, sur les 801 amendements,
21:19comme on ne peut pas envoyer les 801,
21:22il faut qu'on choisisse. On se réunit tous,
21:25on va rédiger notre rapport. Dans le rapport des 801 amendements,
21:28on retient quoi qu'on va envoyer au gouvernement.
21:31Et nous avons donc analysé les 801 amendements
21:34et nous sommes passés soit par consensus,
21:37soit par vote, pour retenir
21:40les amendements qui méritaient d'être envoyés
21:43au gouvernement. Et c'est ce qui a fait l'objet
21:46de l'adoption du rapport. Ça a été adopté à la majorité.
21:49Donc on dit oui, les amendements retenus, si je dis n'importe quoi,
21:52il y en avait 801 et qu'on en a retenu 100.
21:55Donc on dit oui, nous nous sommes d'accord avec les 100.
21:58D'autres, comme nous, on a dit non, nous on ne se reconnaît pas
22:01dans ces 100, nous ne sommes pas d'accord. Et d'autres ont dit
22:04nous on s'abstient en tout cas, nous ne sommes ni d'accord,
22:07nous ne sommes pas aussi pour,
22:10nous ne sommes pas contre, mais nous on observe
22:13parce qu'on a encore des butatifs. Donc c'est ce rapport-là
22:16maintenant qui n'est pas
22:19l'adoption de la Constitution, c'est l'adoption
22:22de nos avis à nous, qui va être maintenant transmis
22:25au président de la transition. Le président de la transition,
22:28à son tour, va maintenant se réunir avec les membres de l'UCTRI
22:31et le gouvernement pour dire, voilà l'avant-projet envoyé
22:34par le comité constitutionnel, voilà le rapport
22:37consignant les avis des membres
22:40de la constituante composée
22:43des parlementaires, gouvernement, UCTRI,
22:46on a les deux documents, on fait quoi maintenant pour avoir
22:49le projet final ? Donc là maintenant, l'UCTRI
22:52et le gouvernement vont dire, bon oui, là dans le projet
22:55envoyé par l'avant-projet du comité constitutionnel,
22:58les avis motivés du parlement disent
23:01qu'il faut agencer cet article, le 7er il va dire, bon nous
23:04on souhaite qu'ils restent là, le gouvernement va peut-être dire, bon nous on souhaite
23:07qu'ils enlèvent, et puis ils vont arbitrer. Et après leur arbitrage,
23:10ils vont avoir la dernière version
23:13du projet de constitution, le premier ministre
23:16chef du gouvernement va porter ce projet de constitution
23:19au conseil de ministre, où siègent les ministres et le président,
23:22ils vont examiner de nouveau,
23:25ils auraient déjà fait cet examen préalablement,
23:28et ils vont adopter le projet. C'est dès l'adoption du projet
23:31que ce texte, logiquement,
23:34va être rendu public, comme tous les projets
23:37de loi, pour que les citoyens puissent s'en imprégner
23:40et on va juste maintenant attendre la date du référendum
23:43pour que chaque abonné aille
23:46dans l'urne, pas pour voter article par article
23:49comme nous on a fait lors de l'examen, mais ce sera pour se prononcer
23:52sur tout le texte. Dans ce texte,
23:55il y a des choses qui vont nous plaire, et des choses qui vont nous déplaire,
23:58mais on ne vote pas pour un texte parce qu'il y a une seule chose
24:01qui nous plaît, tout comme on ne rejette pas un texte
24:04parce qu'il y a une seule chose qui nous déplaît.
24:07Quand on a 194 articles, logiquement,
24:10on ne veut pas dire que parce que sur les 194,
24:13il y a un qui nous gêne, on rejette, ou bien un qui nous plaît, on vote.
24:16Non, on va analyser froidement, et puis se dire
24:19c'est vrai qu'il y a des articles qui me gênent,
24:22mais je pense que dans l'ensemble, le texte,
24:25on peut essayer avec. Donc vraiment, c'est dans cet état d'esprit
24:28que nous devons être en tant que citoyens.
24:31La Constitution n'a pas été adoptée,
24:34le Parlement n'a pas modifié
24:37le projet de Constitution,
24:40on a juste émis des avis.
24:43Attendons le projet final qui sortira du Conseil des ministres
24:46avant de nous prononcer au référendum.

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