«Megalopolis» de Francis Ford Coppola : le film recommandé par Olivier Benkemoun

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Transcription
00:00Allez, on va parler cinéma maintenant avec Olivier Benkaymoun et l'événement de cette semaine,
00:04évidemment, c'est la sortie de Mégalopolis de Francis Ford Coppola.
00:07Dans le patois marseillais, il existe le terme cafouche.
00:10Je ne sais pas si vous savez ce que c'est qu'un cafouche.
00:12C'est l'endroit où l'on entasse.
00:14C'est le bazar.
00:15On ne range rien.
00:16Ce Mégalopolis, c'est un méga cafouche.
00:20Attention, attention.
00:21Cafouche de luxe, visuellement incroyable, avec des tas d'effets spéciaux, des acteurs remarquables.
00:26Dustin Hoffman, Laurence Fishburne, Adam Driver, dans une sorte de méga péplum
00:30qui se déroule dans la Nouvelle-Rome qui est devenue New York.
00:33Comment un empire meurt-il ?
00:37S'effondre-t-il en un seul et tragique instant ?
00:42Non.
00:43Non.
00:46Deux fois non.
00:47Bon, l'histoire, je vais essayer de simplifier au maximum.
00:50Un architecte ayant mis au point un matériau aux propriétés magiques
00:54a l'ambition de transformer New Rome, New York,
00:57devenue pauvre et violente en un îlot de verdure, de bienveillance, d'intelligence, d'éducation,
01:02bref, l'école à côté de chez vous.
01:04Mais face à cet architecte qui s'appelle César, que l'on fait passer pour un fou,
01:07il y a la puissance de l'argent, le banquier, Crésus, qui a des ambitions moins humanistes,
01:12et puis il y a le maire de la ville, Cicéron, qui préférait voir des casinos fleurir
01:15plutôt que des petits îlots de bonheur citadins.
01:17Tout ce petit monde va se tromper, se haïr, se planter des couteaux dans le dos
01:22et essayer de piquer la femme ou la fille du voisin
01:24dans un grand bain de débauche, d'orgies, de jeux du cirque, etc.
01:28Belle mentalité.
01:29Est-ce que cette société, ce mode de vie, sont les seuls à notre disposition ?
01:38Voilà, la question est posée, vous avez deux heures, Jackie.
01:40Alors, Coppola y a mis tout ce qu'il sait faire, tous les genres.
01:43Donc, vous passez du peplum au film de gangster, de la comédie musicale
01:47à la science-fiction, de la parodie théâtrale, au film d'horreur,
01:50tout ça matinée de référence au grand réalisateur, et à Coppola en particulier.
01:54C'est là que ça devient plume-pouding, si vous voulez, dur à digérer.
01:57C'est à la fois génial, inattendu, inclassable, incomparable,
02:00mais à la fin, cette accumulation d'images, ça donne la gerbouille.
02:05Ah oui, c'est quoi là ?
02:07Mais donc, c'est pas un méga-chef-d'oeuvre ?
02:09Parce que certains parlent de grand chef-d'oeuvre.
02:11Entre méga-chef-d'oeuvre et méga-raté.
02:14Ah, c'est vraiment trois deux.
02:16En fait, je crois que c'est les deux.
02:17On pourrait rajouter que c'est un délire mégalo.
02:19Et puis, c'est ambitieux, c'est complexe, c'est bavard, c'est un télo,
02:22on comprend pas tout, faut y aller humblement, si vous voulez.
02:24En se disant, je vais pas tout piger, parce que c'est du costaud, quoi.
02:28Faut le voir deux fois.
02:29Même plus.
02:30En se disant...
02:34On peut pas enlever à Coppola le courage de porter à l'écran
02:37un projet qu'il couvre depuis 40 ans, qui a coûté 112 millions,
02:41qu'il a autofinancé, il a vendu ses lignes pour ça.
02:44Un scénario réécrit, écoutez bien, plus de 300 fois.
02:48Des querelles sur le tournage, des démissions en pagaille.
02:50Le tournage en lui-même a été un peplum.
02:52Je pense que c'est encore plus intelligent et intéressant
02:55de voir peut-être le making-of, si un jour ça arrive.
02:58C'est peut-être son dernier film, effectivement.
03:01En tout cas, au final, il y a un message.
03:03J'ai réussi à trouver, en tout cas, il me semble, un message.
03:07Si les créateurs, les architectes comme les cinéastes
03:10avaient le pouvoir de faire de la magie,
03:13ils changeraient le monde, effectivement.
03:15Mais il faut faire avec l'argent des autres et les ambitions des autres.
03:18Voilà ce contre quoi César, Francis, s'est en quelque sorte battu toute sa vie.
03:23Et c'est ce qu'il raconte dans ce Mégalopolis, me semble-t-il.
03:35C'est quand même très dommage tout ça autour de ce film
03:38parce que Francis Ford Coppola terminer sur un film comme ça...
03:41C'est un génie !
03:43C'est à la fois un chef-d'oeuvre et un naufrage.
03:46Mais moi je trouve ça pas si grave.
03:48On meurt de voir tout le temps le même film.
03:51Oui, ça c'est vrai.
03:52Toujours les mêmes scénarios.
03:54Quelque chose qui ose, en tout cas, qui a cette audace-là,
03:59même quitte à se planter, j'aime autant que quelque chose de tiède.
04:03Je ne suis pas sorti en me disant, j'ai perdu deux heures et demie de ma vie.
04:06Attention, j'ai pris quelque chose dans la figure que je n'avais jamais vue.
04:10Je ne vais pas vous dire que j'ai tout compris, c'est vrai.
04:12C'est tellement bavard.
04:13Il y a tellement de texte, c'est tellement complexe.
04:15Les intrigues sont tellement folles.
04:16Mais les images sont incroyables aussi.
04:18Et quelques ratés, disait Beckett.
04:20Raté mieux.
04:21Vous mettriez quelle note finalement ?
04:23Ça ne se note pas ça.
04:24C'est impossible à noter ?
04:25C'est impossible.
04:26C'est entre 0 et 5 et c'est les deux.
04:28C'est 0 et 5 à la fois.
04:30C'est 10 sur 5.
04:32C'est tout à la fois.
04:34Merci beaucoup Olivier Benkemoun.

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