Francis Ford Coppola raconte ses difficultés pendant l'écriture de Megalopolis

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Transcription
00:00Alors, M. Coppola...
00:02Appelez-moi Francis.
00:04Bon, Francis.
00:05Megalopolis est un film qui semble à la fois vieux par son genre et moderne par son approche.
00:11Diriez-vous que c'est un peplum transposé à la fin du XXIe siècle ?
00:18Vous savez, comment ça s'est passé ? Je ne savais pas quel était mon style.
00:23J'ai réalisé trois ou quatre films, ils ont été très successifs, mais ils étaient très différents.
00:28Godfather était classique, Apocalypse Now était fou et surréaliste,
00:33et One from the Heart était théâtrique.
00:36Au début, je pensais que Megalopolis était impossible à réaliser,
00:39parce que quand l'horreur de la torine de 9-11 s'est déroulée,
00:44nous avons eu une nouvelle phase de terrorisme islamique,
00:47et ma vision d'un monde beau et paixful...
00:50Je ne savais pas comment m'en sortir du terrorisme.
00:54Mais dix ans plus tard, j'essayais de perdre de poids, car j'étais si fat, si vous vous rappelez.
01:02J'écoutais les récits que j'ai faits avec Megalopolis, car je les avais,
01:07et je pensais que peut-être que je pouvais le faire,
01:09alors que quand je suis sorti, j'ai pris un coup,
01:12j'ai emprunté l'argent de la banque et je l'ai réalisé.
01:25C'est génial, oui.
01:35Pas seulement dans les films hollywoodiens,
01:37mais la société vous distrait de la vraie vérité.
01:42La vraie vérité, c'est que ce développement incessant,
01:48de plus en plus grand, ne nous emmène nulle part.
01:53Ils dépensent 7 trillions d'euros sur l'advertissement
01:57pour vendre un petit peu de bonheur aux gens,
02:02comme une distraction.
02:04Mais vous ne pouvez pas vendre le bonheur aux gens qui sont déjà heureux,
02:08donc les gens sont restés malheureux, car ils font de meilleurs clients.
02:12Vous pouvez vendre plus à eux, s'ils sont malheureux.
02:23Est-ce que c'est un soulagement quand le film est enfin prêt à sortir ?
02:27Oui, c'est merveilleux pour moi.
02:30J'ai hâte de pouvoir montrer le film à tout le monde.
02:35Je leur dis que je sais que c'est inhabituel,
02:38mais que ce n'est pas drôle.
02:40Quand vous le voyez, vous vous demandez ce que c'était.
02:43Et vous vous demandez de le revoir, mais je veux que vous le revoiez.
02:54Au début ?
02:55Je ne sais pas.
02:56C'est devenu quelque chose...
02:58Désolé.
02:59C'est devenu quelque chose de son propre,
03:01qui est meilleur que ce que j'aurais pu imaginer.
03:04Je pense.
03:05Je le trouve très inhabituel.
03:08C'est un peu comme ce qu'a fait Jacques Tati.
03:11Il a emprunté de l'argent et a réalisé le film.
03:14« New Orleans » était un échec,
03:16mais c'était un masterpiece, même s'il n'a pas été réalisé en temps réel.
03:20Mais ça se passe tout le temps en France.
03:24Le cœur brisé.
03:38Vous établissez un parallèle entre l'Empire romain et l'Empire américain.
03:44On peut imaginer que ce dernier subira le même effondrement que le premier.
03:48Pourtant, votre film est porteur d'espoir.
03:53Qu'est-ce qui vous permet de rester optimiste ?
04:23On est des génies.
04:25Et nos enfants, où qu'ils soient,
04:27que ce soit les enfants personnels,
04:29les enfants au Soudan,
04:31les enfants en Éthiopie,
04:33les enfants en Palestine,
04:34ils sont valables.
04:35On ne peut pas en perdre un.
04:37Si on en perd un, on pourrait perdre Rembrandt, Mozart ou Archimédes.
04:44Mais c'est vrai.
04:45Je crois en cela avec tout mon cœur.
04:47En parlant de famille,
04:50une fois de plus après Le Parrain,
04:52la famille est au cœur de ce nouveau film.
04:54Diriez-vous que la famille est un microcosme
04:56qui permet de traiter de sujets plus larges ?
05:20Si vous aviez le même pouvoir que votre héros César Catilina,
05:24ce pouvoir d'arrêter le temps, est-ce que vous le feriez ?
05:50Par exemple, vous pourriez utiliser ce pouvoir
05:52pour mettre un terme à cette interview ?
06:07J'aurais des milliers de questions à vous poser.
06:11Comment vous sentez-vous à votre âge, par exemple,
06:13avec un film aussi ambitieux, aussi impressionnant ?
06:19Si j'avais la même choix et que j'étais encore jeune, je ne l'aimerais pas.
06:22J'aime mon âge parce que j'aime mes enfants,
06:26je veux jouer avec eux et ils m'appellent Dada.
06:28J'ai un grand-frère.
06:30Pouvez-vous vous imaginer ?
06:31J'ai le fils de mon fils.
06:36Je dis toujours que vos enfants sont vos joues.
06:40Vos grands-enfants sont vos dividendes.
06:43Mais vos grands-enfants sont votre mort.

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