Meurtre de Philippine: l'extrême droite accusée de récupération politique
Le corps de Philippine a été retrouvé le samedi 21 septembre dans le bois de Boulogne à Paris. L'homme suspecté de l'avoir tuée était connu de la justice et sous le coup d'une OQTF. Placé en centre de rétention, il avait été remis en liberté début septembre.
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00:00On se reproche mutuellement en ligne de faire de ce drame un argument politique.
00:03Il y a ces images qui montrent ce matin, vous allez les voir, tournées devant des universités
00:08où les étudiants de l'Uni, syndicat étudiant à droite, accusent les étudiants de l'Unef,
00:13syndicat de gauche cette fois-ci, d'arracher les affiches qu'ils avaient affichées devant les universités
00:19en hommage à Philippine. Ici, c'est à Grenoble.
00:21Parce que ce n'est pas un hommage, mais une immonde récupération opportuniste,
00:25leur répondent en ligne les soutiens de l'Unef.
00:28Vous voyez cette ambiance très tendue, en effet, sexisme, racisme, politique,
00:31il s'agirait de ne pas tout mélanger.
00:33Après un meurtre commis par un étranger déjà sous OQTF,
00:36dès les premiers tweets que je vous cite ici,
00:39Sandrine Rousseau, par exemple, prévenait que la droite dure en ferait un symbole de l'ensauvagement
00:43qu'elle dénonce à longueur de réseaux sociaux.
00:45Et très vite, en effet, vous les voyez, ces portraits, celui de Philippine,
00:48est allé rejoindre, devenu viral, celui de Lola, brossé par la même dessinatrice, Lorelle,
00:54mais aussi ceux de Matisse, de Thomas.
00:56Ils ne sont pas des faits divers, ils sont des francocytes,
00:59tweet un Éric Zemmour, quand Damien Rieu, autre comte important de l'extrême droite,
01:03qui n'avait rien dit sur Philippine tant qu'on ne connaissait pas l'identité de son assassin,
01:06s'est mis soudain à publier 16 tweets indignés en 24 heures,
01:10instrumentalisation de l'émotion, rétorque donc des internautes.
01:13Où sont vos tweets sur le procès Pélico, par exemple,
01:15pour lequel la classe politique se fait discrète,
01:18ou sur les 103 autres féminicides commis depuis le début de l'année sur notre territoire ?
01:23Colère sélective, surenchère, xénophobe,
01:26tac, le même syndicat de la magistrature dans un communiqué,
01:30on écoute sa secrétaire générale.
01:32On se trompe de débat quand on parle de la nationalité de la personne en cause,
01:36parce que le vrai problème là-dedans, c'est celui de la prise en charge des personnes en détention,
01:40du travail sur la prévention de la récidive,
01:42et par ailleurs, plus largement,
01:43celui de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans notre société.
01:47Un viol, il y en a toutes les deux minutes trente en France,
01:49des féminicides, il y en a un jour sur quatre en France.
01:53Le tweet le plus liké sur le sujet, c'est celui d'un Strasbourgeois,
01:56quatorze mille fois quand il dit,
01:57« Chez moi, Lina a été assassinée dans les mêmes conditions que Philippine,
02:00puis deux fillettes poignardées.
02:02Mais dans ses affaires, l'extrême droite n'est pas montée au créneau,
02:04car les criminels étaient blancs.
02:06Ne nous y trompons pas.
02:07Le problème, écrit-il, c'est le patriarcat et la culture du viol.
02:10De Pélico à l'abbé Pierre, les violeurs sont partout dans le monde.
02:13Nos pères, nos amis, nos frères, nos voisins,
02:15confirme la sénatrice Melanie Vogel,
02:17qui voit dans cet assassinat une autre conséquence monstrueuse
02:20de la culture du viol et de nos défaillances collectives.
02:23La députée Clémentine Autain, pour finir,
02:25regrette que l'extrême droite ait réussi à imposer son récit,
02:28elle qui ne s'intéresse aux violences faites aux femmes
02:30que pour diffuser sa haine des migrants. »