Les patrons, plutôt H*tler que le front populaire ? Avec Modiie et David Dufresne

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Comment la galaxie d’extrême droite entretient des liens avec les patrons ? Autour des révélations du journaliste Thomas Lemahieu sur Pierre-Édouard Stérin, la vidéaste et streameuse Modiie et l’écrivain, journaliste et réalisateur du film « Un pays qui se tient sage », ont été les invités de notre plateau Twitch, pour répondre à ces questions.

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Transcription
00:00Il y a une espèce de galaxie d'extrême-droite, ça c'est sûr, avec des liens qui sont très forts entre eux.
00:03Après on voit qu'ils sont en lien avec le patronat.
00:05Les élites ont des liens entre elles, que ce soit les élites politiques et les élites économiques,
00:10et les élites intellectuelles avec leurs penseurs d'extrême-droite.
00:13Aujourd'hui on se pose la question, plutôt Hitler que le Front Populaire,
00:16un slogan toujours d'actualité chez les patrons.
00:18Et pour ce faire donc Thomas, bonjour.
00:20Bonjour.
00:21Tu es grand reporter et journaliste au Pôle Enquête de l'Humanité.
00:24David Dufresne, bonjour.
00:25Bonjour.
00:26Bonjour, et bonjour à ton tchat aussi en même temps, c'est ça ?
00:28On va arrêter d'un instant à l'autre un petit souci technique.
00:30Pas de problème.
00:31Et là il y a 3000 personnes qui vont arriver d'un coup,
00:33et on leur demande, et on leur conseille de… comment dirais-je ?
00:39De follow la chaîne, etc.
00:40Voilà, je vois que ça y est.
00:41Mais alors par contre, excusez-moi, mais là vous avez des moyens techniques.
00:44La technique vous est impressionnante.
00:45La politique qui est en face de moi, elle doit dire, non mais t'as ça toi ?
00:47Non.
00:48T'as pas ça non plus ?
00:49Personne n'a ça.
00:50Personne n'a ça.
00:51La régie peut dire bonjour au tchat de David Dufresne.
00:54Salut la régie.
00:55Voilà, il y en avait un autre caché.
00:57Ils sont cachés derrière l'écran.
00:58Vous êtes combien ? 1, 2, 3, 4, 5, 6…
01:00En fait c'est Stéphane qui vous a financé ou quoi ?
01:04Non, pas encore, pas encore.
01:05Bon, David Dufresne, alors merci et puis bienvenue à ceux qui vont arriver.
01:09Tu es écrivain, journaliste et réalisateur, notamment du film « Un pays qui se tient sage »
01:13sur la répression policière et le maintien de l'ordre,
01:15particulièrement au moment des Gilets jaunes.
01:17Et Maudie, bonjour.
01:18Bonjour.
01:19Donc tu es streameuse et vidéaste pour Blast,
01:21dont tu co-animes l'émission des Portraits avec Hosse Politique,
01:24qu'on recevra demain d'ailleurs.
01:26Et tu as un focus particulier sur les sciences sociales,
01:28domaine que tu vulgarises sur Twitch, tu fais pas mal d'émissions là-dessus.
01:31Bon alors Thomas, d'abord, comment toi tu l'as connu, Stéphane ?
01:34Alors Stéphane, je peux dire, il était déjà repéré dans la galaxie réactionnaire,
01:42il était déjà un philanthrope repéré,
01:46il organisait déjà les Nuits du Bien Commun dont on a parlé dans la vidéo.
01:51Moi en fait, j'ai repéré simplement en voyant, je ne sais pas si vous vous souvenez,
01:55un jour on a vu Emmanuel Macron dans la rue en train de chanter des chants un peu paillards,
02:02je ne sais plus où, des chants régionaux.
02:04Et quelques jours après, je crois dans la foulée,
02:06on a appris que les gens avec qui il chantait
02:09étaient les concepteurs d'une application qui s'appelle Kanto,
02:14qui est en fait une appli qui recense des chants traditionnels, etc.
02:19Mais il y avait aussi des chants pétennistes.
02:21Et j'ai regardé d'où venait cette appli,
02:24et en fait j'ai constaté qu'elle avait été financée notamment à l'occasion des Nuits du Bien Commun
02:29par Pierre-Edouard Sterrin.
02:30Et donc j'ai commencé à regarder un peu qui était ce bonhomme, ce qu'il faisait, voilà.
02:35C'est comme ça que j'ai commencé à m'intéresser à lui.
02:38Je suis allé effectivement assister à la Nuit du Bien Commun à l'Olympia en décembre de l'année dernière.
02:46J'ai fait une première enquête sur sa philanthropie très orientée,
02:50une charité très bien ordonnée vers les causes les plus réactionnaires,
02:55anti-IVG, école privée hors contrat, etc.
02:59Ça nous a d'ailleurs valu, il a tout de suite repéré et salué le travail de l'Humain
03:04en qualifiant l'Humain de journal de l'ultra-gauche.
03:07C'était pas mal pour la jonction.
03:10Et puis voilà, il se trouve que plus tard,
03:12effectivement dans la foulée de cette première enquête,
03:15on a reçu, enfin on a pu prendre connaissance d'un projet, d'un plan qui s'appelle Pericles
03:24qui est là, un plan...
03:27– Et bien justement Pericles, normalement vous l'avez le tchat,
03:29est-ce que tu peux nous expliquer, ça veut dire quoi Pericles ?
03:33– Alors c'est ça, Pericles est un acronyme, ça veut dire donc
03:36patriote, enraciné, résistant, identitaire, chrétien, libéraux, européen, souverainiste.
03:44Ça ne renvoie pas tellement à l'homme d'État, à l'homme politique athénien
03:48qui a inventé des formes de démocratie radicale.
03:52Enfin ça renvoie nécessairement à son nom,
03:54mais c'est sans doute pas ça l'inspiration, c'est manifestement pas ça.
03:58C'est marrant parce qu'à l'occasion de la publication de notre enquête,
04:02on a appris par une reprise dans la presse grecque
04:05qu'il y avait eu en 61 un plan Pericles en Grèce pour empêcher la gauche d'arriver au pouvoir,
04:11un plan qui était fomenté par les services de l'État, l'armée, la police,
04:17les services secrets américains.
04:19C'est ressorti à cette occasion, donc c'est peut-être pas ça non plus la référence.
04:24Donc Pericles, je ne sais pas trop pourquoi il a choisi ce nom,
04:27mais en tout cas, effectivement, les huit adjectifs qui le qualifient,
04:31eux ils sont très parlants pour nous, ils sont très éloquents.
04:34– Il me semble qu'on a un deuxième visuel que tu vas aussi pouvoir commenter.
04:38Vous pouvez évidemment retrouver cet article sur le site de l'Humanité.
04:41Ah, on a pu les écrans, ça va être difficile de commenter les amis.
04:45Il me semble qu'on avait les têtes un petit peu la galaxie de tous ces gens.
04:50Est-ce qu'on arrive à voir le visuel ?
04:52Non, on n'arrive pas à le voir.
04:54Il est là.
04:55Donc je le disais, si vous voulez aller lire tous les papiers de Thomas sur cette affaire,
05:00vous pouvez sur l'humanité.fr.
05:03Et donc voilà, sur cet article, tu avais aussi un petit peu vulgarisé toute la galaxie.
05:09Est-ce que tu peux nous parler de ces quelques,
05:11alors on ne va peut-être pas tous les faire, ce serait un peu long,
05:13mais les quelques visages un petit peu marquants ?
05:16– Il faut savoir peut-être que le document qu'on présente là
05:20et qu'on a publié en intégralité, ce qui fait, je crois, la valeur du document,
05:26c'est son intégralité, c'est les différents projets que ce terrain envisage de faire.
05:32Et pour lesquels il est prêt à se délester de 150 millions d'euros, dit-il, sur 10 ans.
05:38Donc c'est, je ne sais pas si on va en parler plus tard,
05:40mais il y a de la guérilla juridique avec des avocats,
05:43il y a une école des futurs maires, il y a ce qu'il appelle une réserve,
05:47c'est-à-dire identifier des profils d'hommes dans la haute administration,
05:52des élites qui pourraient, en cas de victoire électorale de l'extrême droite
05:56ou des droites extrêmes rassemblées, prendre le pouvoir et exercer le pouvoir.
06:01Et il y a à la fin de ce PowerPoint, qui est un document d'une vingtaine de pages,
06:09qui est une espèce de business plan en quelque sorte.
06:13Il y a effectivement cette galerie de portraits qu'on voit à l'écran,
06:18qui sont les personnalités avec lesquelles il envisage de travailler,
06:23avec lesquelles il s'agit de nouer une relation de confiance
06:27et avoir de l'influence qu'il appelle l'influence réelle.
06:30On le voit dans le tableau, le premier rang, c'est les gens avec qui il a une relation de confiance
06:35déjà à l'époque de ce document, le document date de septembre 2023.
06:39C'est Jordan Bardella et Marine Le Pen, ils sont présentés comme déjà acquis
06:45et il a déjà une influence réelle sur eux.
06:49Et après il y a, pour les LR, des gens avec qui il faut activer la relation
06:54pour développer l'influence.
06:57On voit sur l'écran, il y a des gens en particulier,
07:02les cibles principales sont ceux qui sont entourés en vert.
07:06Titi par exemple.
07:07Et donc on voit Ciotti, Wauquiez, David Lysnard, dont on a entendu parler récemment.
07:12On a failli l'avoir en commun ministre, le maire de Calais c'est ça ?
07:14Voilà, Bellamy, etc.
07:16Et il y a Sarkozy avec qui il faudrait avoir une relation.
07:20On note quand même que des gens qui ont 150 millions à leur disposition
07:26ne sont même pas capables de repérer Michel Barnier.
07:29Et Barnier il n'est pas là.
07:31Barnier n'apparaît pas là, c'est vrai.
07:33Il n'apparaît pas là.
07:35Je trouve que c'est quand même tout l'arc de droite et d'extrême droite qu'on trouve là.
07:41Je pense que Barnier, effectivement, il sort tellement du chapeau
07:44qu'il n'est même pas dans le teaser.
07:47Il y a aussi quelqu'un qui est très repéré,
07:52puisque d'après ce qu'on a appris dans l'enquête,
07:55et il nous l'a confirmé à demi-mot,
07:58mais à la fois en disant qu'il avait rencontré Pierre-Edouard Steyrin,
08:02qu'il connaissait l'existence du plan,
08:04parce que le seul qui a reconnu connaître l'existence du plan, c'est François Fillon.
08:08Il nous a dit aussi qu'il était rangé des voitures,
08:12qu'il avait arrêté la politique, tout ça.
08:14Mais on sait qu'il a été proche de ce plan,
08:18il lui a été présenté.
08:21Il dit qu'il ne participe pas à Pericles.
08:23Il a répondu à Luba qu'il ne participe pas à Pericles,
08:26mais c'est peut-être aussi la raison pour laquelle il n'est pas dedans.
08:29Maudit, est-ce qu'il y a des visages qui te surprennent ?
08:32Est-ce qu'il y en a que tu connais ?
08:34Est-ce qu'il y en a que tu découvres ?
08:37Par exemple, David Lina, est-ce que c'était quelqu'un
08:39qui faisait partie de la galaxie pour toi d'extrême droite ?
08:42Non, mais moi je ne passe pas mon temps à faire des petites fiches
08:45sur le travail de veille de où en est la droite.
08:48En fait, il y a des tendances globales qui s'observent.
08:51La tendance globale, c'est clairement que la droite a rompu
08:54le cordon sanitaire entre la droite et l'extrême droite.
08:57Et ça ne m'étonne pas que l'extrême droite,
09:00ou en tout cas des gens qui veulent faire des think tanks,
09:03qui veulent construire une pensée, une bataille culturelle d'extrême droite,
09:06se mettent à venir piocher dans la droite dite républicaine.
09:09Ça, ce n'est pas quelque chose qui m'étonne.
09:11Et je pense qu'effectivement, il y a de nouveaux profils
09:13qui vont émerger dans les années à venir.
09:15Et ce sont des gens qui vont essayer de faire des figures politiques de proue, peut-être.
09:18Pour montrer aussi que, ça c'est une stratégie du Rassemblement national depuis longtemps,
09:22mais pour montrer qu'ils sont légitimes.
09:24Ils prennent des gens qui ont déjà exercé le pouvoir
09:26ou qui ont été dans des positions importantes.
09:28Donc moi, ça ne m'étonne pas, c'est un travail qu'ils font depuis très longtemps.
09:31Toi, tu as réalisé plusieurs… Vas-y Thomas.
09:33J'allais ajouter que depuis la confection de ce document,
09:38il y a eu effectivement la séquence politique dans laquelle on se trouve encore.
09:42C'est-à-dire les européennes, puis la dissolution, les législatives,
09:45l'alliance entre Ciotti et le RN.
09:50Et il se trouve que parmi les candidats que les LR tendance Ciotti ont présentés,
09:58il y en a quelques-uns, ça, ça a été révélé par Le Monde pendant la campagne,
10:02il y en a quelques-uns qui viennent, qui gravitent dans la galaxie de ce terrain.
10:07Le Monde avait notamment pu écrire qu'Allemand du Rostu,
10:11qui est un des bras droits, puisque ce terrain n'a que des bras droits en fait,
10:15qui était le patron à l'époque du fonds du bien commun,
10:21le fonds de philanthropie personnel de ce terrain,
10:24avait fait une offre de service à Ciotti.
10:29Et donc, on sait par ailleurs que Durvis, son autre bras droit,
10:33qui lui est le patron de Hotium Capital, son fonds d'investissement,
10:37ce qui lui permet aujourd'hui d'avoir les capitaux,
10:40on ne l'a peut-être pas dit, mais il a 1,3 milliard d'euros,
10:441,4 milliard d'euros à disposition de fortune.
10:48Et donc, à la différence d'autres milliardaires,
10:51il déclare depuis des années qu'il veut se débarrasser en fait,
10:56il veut investir cet argent dans les causes qui lui tiennent à cœur.
11:01Pour un premier temps, c'était des causes philanthropiques, spirituelles.
11:06Là, il a toujours, il a longtemps, avant la publication,
11:12il a toujours dit qu'il ne faisait pas de politique,
11:15qu'il n'avait pas d'agenda politique, qu'il ne bâverait pas.
11:18Là, on a pu apporter quand même un élément décisif,
11:21qui montrait qu'en fait, il était en train de construire un projet politique,
11:24et qu'il était prêt à investir.
11:26Le danger, c'est qu'il va investir, lui,
11:29il est prêt à tout donner à ses causes.
11:32Ce qui est assez différent d'autres milliardaires
11:35qui peuvent avoir beaucoup plus d'argent encore,
11:38mais lui, disons qu'il est assez maximaliste dans son approche.
11:42Donc voilà, cette question-là,
11:45elle est importante pour bien saisir la nature du personnage.
11:50Là, on parle beaucoup de milliardaires.
11:52Maudit, tu as réalisé plusieurs portraits pour Blast,
11:54sur des personnalités d'extrême droite, notamment Boutin et Maigret,
11:57je crois que je n'en oublie pas.
11:58Est-ce que toi aussi, tu as constaté dans tes recherches
12:00des liens entre ces hommes et ces femmes politiques,
12:02et d'autres milliardaires et d'autres patrons d'extrême droite ?
12:05Nous, on se base sur les enquêtes des journalistes.
12:09Comme on réalisait un portrait par mois,
12:13il y avait ce truc de ne pas pouvoir faire d'enquête par nous-mêmes,
12:16donc se baser sur des choses qui sont déjà là.
12:18Donc ça, ça a vachement restreint le champ d'enquête, on va dire.
12:21Par contre, il y a une espèce de galaxie d'extrême droite, ça c'est sûr,
12:25avec des liens qui sont très forts,
12:26évidemment des conflits entre eux parfois,
12:28il y a des liens très forts, des liens idéologiques très forts.
12:30Et sur Christine Boutin, il y a toute une partie qu'on a enlevée,
12:33qui était notamment ses liens avec l'Église.
12:36Et en fait, là, il y aurait tout un truc à faire sur le rapport aussi à la religion,
12:41et à quel point c'est quelque chose d'important qu'ils veulent essayer de diffuser aussi.
12:44Parce que voilà, c'est un sujet complexe,
12:47mais les valeurs catholiques, traditionnelles,
12:49et comment est-ce qu'elles sont réinvesties par l'extrême droite,
12:51et comment est-ce que ça peut être un sujet important pour eux dans les années à venir,
12:54je pense que c'est un des trucs un peu culminants,
12:56qui permet aussi de faire un terreau fertile pour l'islamophobie.
12:58C'est plus sur des choses comme ça.
13:00Après, on voit qu'ils sont en lien avec le patronat, ça c'est clair et évident.
13:04Les milliardaires en particulier, pas spécialement,
13:06mais en tout cas, on voit qu'ils ont des rapports,
13:08enfin, les élites ont des liens entre elles,
13:10que ce soit les élites politiques, et les élites économiques,
13:13et les élites intellectuelles, avec leur penseur d'extrême droite,
13:17Bruno Maigret, qui était un des penseurs théoriciens de l'extrême droite,
13:21qui a eu des liens jusqu'à Éric Zemmour.
13:24Si je peux, sur la question des liens entre les droites et l'extrême droite,
13:31et certaines franges du catholicisme, des franges importantes quand même,
13:37je veux juste signaler que cette semaine dans l'Humanité Magazine,
13:40j'ai fait un reportage sur un des projets qui est un peu la préhistoire de Pericles,
13:46pour ce terrain, qui est un projet qui s'appelait Bonasfer,
13:50qui était une start-up qu'il avait lancée pour créer des hameaux chrétiens
13:56à proximité de lieux de pèlerinage, ou de lieux d'apparition de la Vierge Marie,
14:01et c'est un projet qui a capoté,
14:03enfin, je suis allé voir les gens qui ont fait capoter ce projet,
14:05et qui l'ont un peu tué dans l'œuvre, parce que du coup, il a un peu disparu,
14:08enfin, il est passé à d'autres choses aussi,
14:10c'est un projet métapolitique, si on veut,
14:12c'est-à-dire d'installation de communautés religieuses dans des zones rurales,
14:17là, en l'occurrence, c'est à Lille-Bouchard, en André-Loire,
14:21voilà, c'est aussi des choses, j'attire l'attention là-dessus,
14:24parce que c'est en kiosque, cette semaine,
14:26enfin, c'est des choses qu'on peut encore lire dans les journaux,
14:28et en particulier l'Huma, enfin, je veux dire, je pense que c'est une bonne chose de le faire,
14:33et ce qu'il faut voir, c'est que ces liens, ils sont très construits aussi,
14:38et il y a des liens internationaux, je pense, du coup, entre ces extra-droites,
14:43parce qu'un des inspirateurs des gens qui faisaient ce projet Bonasfer,
14:47c'est un ultra-conservateur américain qui a été, je crois, évangélique,
14:53puis catholique, puis orthodoxe,
14:57qui est un gars qui publie des livres très influents, je pense,
15:00dans cette mouvance catholique réactionnaire, traditionnaliste, tout ça,
15:05c'est un gars qui a beaucoup inspiré, qui dit que lui, grosso modo,
15:07il faut, pour re-christianiser l'Occident,
15:10et en l'occurrence, lui, les Etats-Unis, il est souvent, par ailleurs, en Hongrie,
15:15auprès de Orban, ce type, il s'appelle Rod Dreher,
15:19il a beaucoup inspiré des Français, au point que d'ailleurs,
15:23des gens vont finir par dire, au moment,
15:25ils veulent dire reprocher à ce terrain qu'il allait américaniser la France,
15:32ce qui avait un aspect commun.
15:34– Quand on parle de milliardaires d'extrême droite,
15:36on pense assez facilement à Bolloré,
15:38toi David, tu aurais pu bosser pour Bolloré,
15:40c'est joué il y a quelques années, tu ne le savais même pas,
15:43tu as bossé à ITL, tu étais rédacteur en chef, avant que ça devienne CNews,
15:47selon les productions de CNews aujourd'hui,
15:49tu vois des similitudes avec ce que tu faisais toi à l'époque ?
15:52– Non mais là, je te trouve absolument charmant de dire,
15:55il y a quelques années, il y a 15 ans d'écart.
15:58– Quelques années, qu'est-ce que c'est 15 ans ?
15:59– Oui, bien sûr, bien sûr,
16:01donc oui, c'est assez intéressant de connaître un peu l'histoire de CNews,
16:06puisque avant CNews, c'était donc ITL,
16:09et ITL qui était plutôt une chaîne centriste sur la faim,
16:13donc qui était rachetable assez facilement,
16:16alors qu'au tout début d'ITL, je parle de 2000-2002,
16:21la raison d'être d'ITL, c'était le groupe Canal+,
16:25qui était son propriétaire, qui voulait emmerder TF1,
16:28car à l'époque, la TNT ou le câble, il n'y avait qu'une seule chaîne d'info,
16:33c'était LCI, qui existe toujours,
16:36et ça voulait dire que pour un franc, admettons,
16:39tout allait à la chaîne d'info qui était là,
16:42et donc dès lors qu'il y avait une deuxième chaîne d'info,
16:44c'était de partager le truc, donc 50 centimes chacun,
16:48ce qui voulait dire qu'on pouvait faire absolument ce qu'on voulait,
16:50on faisait absolument n'importe quoi,
16:53il y avait des gens qui étaient très sérieux,
16:56et d'autres qui s'étaient expérimental…
16:58– Qu'est-ce que vous vouliez, par exemple, une anecdote, un truc un peu mémorable ?
17:01– Par exemple, quand je venais à l'antenne,
17:04mon bandeau, c'était spécialiste de la spécialité,
17:08parce que je trouvais ça débile de dire, il est spécialiste de ceci, etc.
17:13Il y avait des formes de reportages,
17:16il y avait tout à l'heure Aymeric Caron qui était dans un stand,
17:20il se trouve qu'à l'époque, il travaillait à Italy,
17:23il était journaliste, et je me souviens, il part à Bagdad,
17:27c'est la deuxième guerre du Golfe,
17:29et il tombe nez à nez complètement par hasard avec Sean Penn qui était là,
17:32l'acteur qui était là, en train d'essayer de comprendre
17:35ce que son pays était en train de faire à l'Irak.
17:38Ça avait fait l'objet d'un reportage assez long,
17:40il y avait une forme de liberté.
17:42Mais en gros, si tu veux, vous pouvez faire ce que vous voulez,
17:46à l'époque, la chaîne était encensée par Libération,
17:49par les Inoccupables, par Télérama,
17:52en disant, tiens, il y a une chaîne de gauche d'info, etc.
17:55Et puis en fait, les choses ont commencé un petit peu à se corser
17:59parce que les financiers sont arrivés,
18:01on commençait à regarder que quand même, on faisait zéro audience,
18:04tout ça n'était pas très sérieux,
18:06et il a commencé à y avoir des invités de plus en plus récurrents,
18:10notamment un dénommé Zemmour Eric,
18:13dont je pense qu'il a fait ses armes,
18:20oui, on peut le dire, à Italy, on doit être en 2004 à ce moment-là.
18:24Alors, il n'est pas, je crois qu'il est en dessous,
18:29il est tout en bas.
18:31Il n'est pas fiable.
18:33Voilà, la confiance est elle, priorité pour confiance,
18:37ça c'était le bordeau, le truc vert.
18:41À l'époque d'Italy, Eric Zemmour, c'est un éditorialiste du Figaro,
18:47c'est-à-dire que c'est la droite classique, rance,
18:51mais pas l'extrême-droite.
18:53Il deviendra d'extrême-droite, et par la suite,
18:55ou il l'était peut-être à ce moment-là,
18:57mais en tout cas, il cachait son jeu.
18:59Moi, je vais partir d'Italy,
19:02et une dame qui va être patronne d'Italy, Céline Pigalle,
19:07qui plus tard travaillera pour BFM,
19:10qui aujourd'hui est à la tête d'une partie du service public,
19:14je crois qu'elle avait donné congé à Zemmour vers 2006, etc.,
19:20parce qu'il faisait un mauvais coton, le riton.
19:27Tout ça pour dire qu'à l'époque, on pourrait dire que Canal+,
19:32qui n'était donc pas la propriété de Bolloré,
19:34mais qui n'était plus non plus l'esprit Canal,
19:36c'était un peu quand même des gens de gauche qui avaient de l'argent,
19:40par rapport au thème qu'on a aujourd'hui.
19:43Dans les années 80, il y avait ce qu'on appelait les milliardaires rouges,
19:47qui étaient capables de financer des associations, des journaux, etc.
19:52Aujourd'hui, les gens de gauche riches,
19:57parce qu'il en existe, se cachent, ne financent pas,
20:00ou en tout cas pas ouvertement.
20:01Et quand ils sortent du bois, on leur tape dessus.
20:04Je pense notamment par exemple à Olivier Legrain,
20:07qui n'est pas milliardaire, mais qui est millionnaire,
20:09qui est celui qui est en train d'essayer de monter
20:11la maison des médias libres à Paris,
20:14je ne sais pas si vous voulez qu'on parle de ça,
20:16qui est un consortium de médias indépendants
20:20qui aurait un lieu pour pouvoir exercer.
20:23Ce monsieur qui a vu certains députés type Ruffin, Clémentine Autain, etc.
20:31Tout de suite, on a dit, les députés bouffent avec le millionnaire, etc.
20:36Quand tu es de gauche, que tu as de l'argent, c'est suspect,
20:39et oui, c'est vrai que c'est plutôt suspect,
20:41mais tu ne peux pas faire des trucs complètement dingues
20:47comme ce que tu as révélé, parce que ce que Thomas a révélé,
20:52c'est quand même, moi ce qui m'avait fait froid dans le dos
20:55en lisant le dossier, c'est le côté finalement extrêmement capitaliste, patronal.
21:00Ce truc-là, c'est vraiment un truc d'entreprise.
21:03C'est vraiment un truc de marketing.
21:07Quand on te lit, c'est du marketing, leur truc.
21:10Ils ont un plan sur 10 ans.
21:12Ils savent ce qu'ils vont faire, à quel moment ils déclenchent du pognon.
21:16Et ça, c'est une culture qu'à gauche, nous n'avons pas, me semble-t-il.
21:20Et donc, on est à armes totalement inégales.
21:24– Est-ce que ce serait souhaitable de l'avoir,
21:26ce dont tu parles, des milliardaires de gauche qui investissent ?
21:32– Avant la lecture du papier, je n'étais pas sûr.
21:35Et quand j'ai lu le papier et que j'ai vu qu'il y a des gens
21:39qui sont capables de mettre 150 millions sur 10 ans
21:42pour racheter des entreprises de sondage, je crois que c'était ça,
21:49de créer ou de racheter des think tanks,
21:52c'est-à-dire quand même des choses qui fabriquent l'opinion,
21:55mais qui ne sont pas apparentes, mais qui fabriquent l'opinion,
21:59qui fabriquent et qui façonnent l'actualité,
22:06je me dis oui, il y a un vrai problème.
22:08C'est-à-dire que soit on dit qu'il y a un service public,
22:11et on se réfère à ça, mais on voit bien que le service public a lâché la rampe.
22:17Donc oui, non, non, objectivement, je pense que ça serait bien
22:21qu'il y ait des milliardaires et des millionnaires de gauche
22:25qui disent écoutez, à fond perdu, à fond perdu,
22:29parce que ça, je n'ai pas su bien comprendre,
22:32c'est plutôt à fond perdu son affaire, ce n'est pas pour gagner du pognon.
22:38C'est marrant que tu dis ça, parce que je pense que la question se pose,
22:42avant qu'on publie, avant qu'on révèle le document Pericles,
22:47il y avait notamment, ce terrain était déjà repéré,
22:51il y avait la question, les gens se posaient la question
22:57de pourquoi le patronat paraissait être tout à fait,
23:05de ne pas craindre du tout l'arrivée du RN au pouvoir.
23:09C'est une question classique, c'est d'ailleurs la question
23:11à laquelle renvoie le titre de notre échange,
23:15et notamment, moi j'avais lu un papier que je t'avais trouvé intéressant dans AOC je crois,
23:19d'un sociologue qui s'appelle Théo Bourgeron je crois,
23:23qui disait qu'en ce moment il y a des intérêts,
23:25les patrons de la tech, les patrons des énergies fossiles,
23:29ont des intérêts évidemment à ce que ce soit le programme du FL qui gouverne,
23:34parce que pour les énergies fossiles c'est assez facile à comprendre,
23:38ce sont sans doute les plus climato-sceptiques,
23:41et pour la tech c'est parce qu'ils voudraient créer un énorme fonds souverain
23:47qui viendra financer en concurrence des banques et des assurances,
23:51donc c'était des gens, qu'il explique notamment, c'est intéressant, c'est fructueux,
23:55c'est qu'il pourrait y avoir une concurrence entre des régimes dans le capitalisme français,
24:01des patrons qui seraient très intéressés par l'URL, d'autres un peu moins selon les secteurs,
24:06moi je trouve ça intéressant mais en même temps ça ne prend pas la dimension,
24:11je le dis pour ce terrain mais ça s'y prête,
24:14je pense que c'est totalement messianique du projet,
24:17tu as parlé des questions de représentation sociale...
24:24Ils portent une vision du monde qu'ils ont envie de faire gagner, à tout prix.
24:29Ce n'est pas que de l'intérêt, je pense évidemment que ça peut être guidé par des intérêts,
24:34par le capitalisme, mais ce n'est pas que ça,
24:37il y a aussi une vision qui est la vision néo-conservatrice, réactionnaire, raciste,
24:45tout ce qu'on connaît, moi je suis frappé par exemple,
24:48un des aspects, tu parlais des questions d'influence,
24:52un des aspects du plan c'est une victoire électorale,
24:55c'est vrai que c'est nouveau quand même,
24:57que quelqu'un nous dise, moi je suis prêt,
25:00au moment de ce plan il dit qu'il a déjà un accord avec le RL
25:04pour gagner 300 villes lors des prochaines municipales en 2026
25:09et qu'il y en aura 1000 à gagner pour toutes les droites extrêmes,
25:12donc il y a un intérêt électoral, il y a un but politique électoral,
25:16mais il y a un but, il y a une vision idéologique,
25:18et pour ce terrain c'est très important évidemment,
25:20tout son travail philanthropique est idéologique,
25:23et il le poursuit à travers ce plan Pericles,
25:26qui est effectivement de gagner l'opinion,
25:29donc il y a les think tanks, les baromètres,
25:33et je pense à récemment, ces derniers jours j'ai vu passer,
25:37moi je suis en vacances donc je ne suis pas tout exactement,
25:40mais j'ai vu passer un truc, l'observatoire du wokisme,
25:45qui en fait préexiste au plan Pericles,
25:48a été lancé par un gars qui a présidé l'Uni,
25:51enfin voilà, l'ancien dirigeant du syndicat d'extrême droite étudiant Uni,
25:56qui a lancé cet observatoire,
25:59qui a fait un classement des entreprises je crois du CAC 40,
26:02selon les critères, est-ce qu'elles sont wok ou pas,
26:06et par exemple AXA, qui a longtemps été le phare du capitalisme,
26:12Cato avec Bébéard, qui était le patron,
26:16Cato par excellence, avec derrière lui Henri Decastre,
26:19proche de Sarkozy, tout ça,
26:21ces gens sont extrêmement engagés de ce point de vue là,
26:25AXA est une entreprise wok,
26:28d'après le classement fait par le gars d'extrême droite,
26:31ça devient une entreprise wok, c'est délirant,
26:33et pourquoi c'est une entreprise wok ?
26:35C'est juste parce que AXA prétend, comme toutes les grandes entreprises,
26:38alors pour des raisons sans doute de responsabilité sociale,
26:41lutter contre les discriminations,
26:44c'est quand même, je veux dire, évidemment,
26:46on est dans des délires,
26:48donc leur représentation, leur conception idéologique,
26:51civilisationnelle, c'est très important, à mon avis,
26:54pour comprendre effectivement les buts de ces patrons,
26:58de patrons comme Bolloré d'un côté, évidemment,
27:01et Sterrin de manière encore plus, effectivement, désilibée,
27:06mais c'était désilibé parce que ça devait rester secret,
27:10après bon, c'était pas, voilà,
27:12ça pouvait pas rester confidentiel sans doute,
27:16Vous inquiétez pas, tout va bien en plateau,
27:18c'est juste qu'on n'a plus le chat, vous, vous l'avez, nous on n'a plus le chat,
27:21et David aurait bien aimé agir un peu, mais c'est vrai,
27:23en fait on a été déconnecté, ça se rafraîchit pas,
27:25mais on est dessus, vous inquiétez pas.
27:27C'est le premier jour, c'est normal.
27:29Je reviens sur ce que tu disais, David,
27:31vous savez, pourquoi pas,
27:33tu serais plutôt pour que des riches hommes de gauche
27:35investissent dans des médias de gauche,
27:37toi on dit que tu travailles à Blast,
27:39est-ce que ce serait bien pour Blast, qui est des riches hommes de gauche,
27:41qu'il y ait un supple un peu de monnaie là-dedans ?
27:43Non, mais je pense qu'on est sur des modèles différents,
27:45mais c'est le cas aussi pour David avec son média,
27:47où en fait,
27:49ou pour Mediapart, ce truc des sociétaires,
27:51de dire en fait,
27:53collectivement on a un poids qui est énorme,
27:55qui est aussi ce qu'a fait le parti communiste français
27:57pour qu'il existe comme parti,
27:59c'est-à-dire que chacun paye une cotisation,
28:01c'est comme ça que les syndicats existent aussi,
28:03si on a envie que,
28:05si on a envie de voir un changement de société durable,
28:07chacun paye une cotisation,
28:09à la hauteur de ses moyens bien sûr,
28:11pour ceux en quoi il croit,
28:13donc du coup nous, on est plutôt sur des médias qui sont financés par
28:15une agrégation de plein d'individus
28:19qui décident d'y croire,
28:21je pense par contre qu'il y a un vrai sujet,
28:23qu'effectivement il y a des gens qui sont riches
28:25et qui sont de gauche,
28:27et que font-ils de cet argent ?
28:29Mais ça c'est une autre question,
28:31il y a des gens riches de gauche
28:33qui accumulent de l'argent aujourd'hui,
28:35et qui décident de ne pas le mobiliser
28:37pour la lutte,
28:39ça c'est un autre sujet,
28:41qu'est-ce qui est souhaitable pour les médias,
28:43qu'est-ce qu'on a envie d'avoir,
28:45et donc effectivement peut-être acheter des locaux
28:47pour les rendre disponibles pour des médias
28:49qui après en font ce qu'ils veulent,
28:51c'est peut-être une des possibilités,
28:53plutôt que de les financer directement,
28:55mais il y a quand même une question à se poser de cet argent-là,
28:57il se fait comment,
28:59c'est lié à l'héritage,
29:01il y a une vraie question.
29:03Ce que je veux dire c'est que,
29:05évidemment ce serait très suspect,
29:07il y a des gardes-fous,
29:09mais on les connaît les gardes-fous,
29:11c'est-à-dire les sociétés des rédacteurs indépendantes,
29:13mais j'ai aussi participé à la fondation
29:15de Mediapart,
29:17au départ de Mediapart il y a quand même,
29:19je ne voudrais pas dire de bêtise,
29:21je crois qu'il y a un million ou deux millions
29:23qui sont réunis avec des gens
29:25qui ont apporté un certain nombre d'argent,
29:27ce qui veut dire qu'aujourd'hui
29:29il y a encore des rumeurs
29:31en disant que Xavier Niel est actionnaire
29:33de Mediapart, ce qui n'est pas vrai,
29:35il faisait partie, il avait donné un peu d'argent
29:37dans la société des amis de Mediapart,
29:39ce qui était justement,
29:41qui existe toujours,
29:43une association en dehors de Mediapart.
29:45Ce que je veux dire,
29:47c'est qu'on peut quand même trouver
29:49soit des donateurs
29:51qui donnent 5 euros
29:53à Blast tous les mois,
29:55au Poste ou aux médias,
29:57on peut trouver des gens qui peuvent donner un peu plus,
29:59mais on n'a pas les sommes
30:01considérables qu'il y a
30:03en face. Tout à l'heure,
30:05Denis Robert faisait un débat
30:07sur
30:09est-ce qu'il fallait aller sur la TNT.
30:11Une des raisons
30:13probables pour laquelle le média n'a pas pu
30:15aller sur la TNT, c'est que
30:17l'ARCOM a considéré qu'il n'était pas
30:19assez riche, qu'il n'avait pas
30:21les 8 millions nécessaires par an
30:23pour émettre
30:25sur la TNT, parce que ça coûte 8 millions
30:27en infrastructures, si tu veux.
30:29Donc ça c'est une censure par l'argent.
30:31On est bien d'accord, c'est-à-dire quoi.
30:338 millions pour des médias de gauche,
30:35c'est considérable.
30:37Pour Stéphane, c'est rien.
30:39C'est rien.
30:41Et lui, il a 150 millions,
30:43Bolloré, Sechen,
30:45perdent de l'argent,
30:47il s'en fout, il s'en fout complètement.
30:49Là où je trouve qu'il y aurait
30:51quelque chose à rétablir,
30:53c'est sur les aides à la presse.
30:55L'humanité
30:57est aidée,
30:59l'humanité n'appartient pas à un milliardaire.
31:01Le Parisien est aidé, et il appartient
31:03à Bernard Arnault. Je milite
31:05pour que dans les
31:07critères de subvention
31:11à la presse, qui viennent
31:13du CNR, qui viennent de l'idée qu'il faut
31:15une pluralité de la presse, de gauche comme
31:17de droite, et que c'est un secteur qui n'est
31:19pas rentable, donc
31:21il faut le soutenir par tout un tas de
31:23choses,
31:25notamment des aides directes à la presse,
31:27eh bien, il y a énormément
31:29d'argent, énormément d'argent,
31:31aujourd'hui, qui part dans des journaux déficitaires
31:33mais qui appartiennent à des milliardaires.
31:35Ça, ça ne va pas.
31:37Si des milliardaires achètent de l'influence,
31:39au moins qu'ils payent !
31:41Je veux dire,
31:43au moins, on ne va pas les subventionner,
31:45ce n'est pas possible. Par rapport
31:47au thème de tout à l'heure,
31:49il y a quand même des choses sur lesquelles
31:51on pourrait... Alors évidemment, ce n'est pas la droite
31:53qui va faire ça, la gauche
31:55aurait pu, si elle avait été là,
31:57je pense que dans le
32:01programme
32:03de LFI,
32:05il y avait des choses autour de ça,
32:07sur les aides à la presse, etc.
32:09Parce qu'on voit bien, on est tous
32:11d'accord pour dire qu'il faut une pluralité,
32:13mais cette pluralité n'existe plus quand tu as des gens,
32:15des milliardaires, qui sont capables
32:17de financer à perte
32:19des médias d'opinion,
32:21qui font l'opinion,
32:23qui, parce qu'ils parlent plus fort,
32:25font le débat politique,
32:27alors qu'en fait, ils sont minoritaires.
32:29C'est news, c'est minoritaire par rapport
32:31à France 2 ou à TF1,
32:33mais ils parlent plus fort,
32:35donc ça répercute.
32:37On a perdu le visuel.
32:39Ce n'est pas grave, celui-là est très beau.
32:41Tout le projet
32:43de Pericles,
32:45dit ça,
32:47raconte ça.
32:49Je pense qu'il faut aussi
32:51voir sur la question
32:53de l'influence des médias,
32:55tout ça.
32:57Je pense,
32:59tu as dit, David,
33:01que tu avais un peu changé éventuellement
33:03d'opinion, c'est-à-dire
33:05le fait de voir
33:07qu'on sait que Bolloré
33:09met beaucoup d'argent à perte
33:11dans des médias pour des questions
33:13d'influence, etc.
33:15On découvre maintenant que ce terrain
33:17met aussi beaucoup d'argent,
33:19donc je partage les questions.
33:21Nous, on est financés, l'UMA
33:23est historiquement financée.
33:25Alors certes, il y a des aides publiques,
33:27il y a surtout nos lecteurs
33:29qui participent à la souscription
33:31pour l'UMA et aident l'UMA
33:33à exister depuis
33:35plus de 120 ans.
33:37120 ans cette année.
33:39Tu ne les sais pas.
33:41Merci, je ne suis pas tout seul.
33:43Mais tu vois,
33:45c'est quand même décisif.
33:47C'est ça qui nous permet d'exister.
33:49C'est le nombre.
33:51C'est fédéré, c'est rassemblé, nous par ailleurs.
33:53Effectivement, on veut d'abord rassembler
33:55le peuple, des masses.
33:57On utilise ça, des termes
33:59qui paraissent peut-être parfois
34:01désuets, mais enfin, nous,
34:03on les garde évidemment.
34:05Comme tu posais la question des milliardaires
34:07de gauche,
34:09j'ai l'impression que la révélation
34:11du plan Pericles
34:13a aidé dans des milieux qui ne sont pas forcément
34:15comme les autres pour le coup,
34:17mais plus dans les secteurs
34:19plus compassés de la philanthropie,
34:21des endroits où il y a
34:23de l'argent et où les gens,
34:25sans qu'on se demande
34:27comment ils ont acquis leur fortune,
34:29se donnent bonne conscience
34:31en faisant la charité défiscalisée
34:33par ailleurs, donc payée par
34:35nos impôts là aussi, quand on dit
34:37il y a des aides publiques, tout ça.
34:39Beaucoup de la philanthropie,
34:41y compris la pluriactionnaire,
34:43est défiscalisée
34:45en partie, etc.
34:47Tout ça a créé un électrochoc, je pense.
34:49On va voir comment ça réagit.
34:51Moi, je pense, jusque-là,
34:53les réactions par exemple à gauche
34:55ne sont pas tout à fait à la hauteur
34:57de ce qu'on pourrait attendre.
34:59Il faudrait que la gauche se saisisse,
35:01la gauche politique, mais toute la gauche,
35:03la gauche sociale, et effectivement peut-être
35:05la gauche des gens qui peuvent avoir un peu d'argent,
35:07et que collectivement ces choses soient posées.
35:09Mais je sens, moi j'ai eu
35:11quand même des retours de gens
35:13dans des milieux, alors soit la tech
35:15alternative, enfin je sais pas,
35:17c'est compliqué, mais
35:19il y a des gens par exemple qui ont décidé de rompre
35:21des partenaires,
35:23ils recevaient de l'argent de ce terrain,
35:25ils ont dit, nous on n'en veut plus de cet argent maintenant.
35:27Donc il y a quand même quelque chose qui est cassé,
35:29et maintenant il faut réussir à construire
35:31quelque chose, je pense que c'est
35:33quand même important.
35:35Je lis un peu le tchat,
35:37je vois une question de Pim,
35:39je sais pas si j'écorce le pseudo,
35:41je pense que c'est une question par rapport à
35:43tous les visuaux qu'on avait tout à l'heure.
35:45Là il y a un homme de gauche qui a beaucoup d'argent,
35:47c'est Guillaume Meurisse,
35:49qui sera chez vous à 19h30.
35:51Tout à fait, on l'a eu tout à l'heure pendant le Before,
35:53en début d'après-midi, on l'aura juste après 19h30,
35:55après il va revenir ici pour débriefer
35:57tout ça, c'est vrai. Peut-être que lui il pourrait en souffler
35:59un peu d'argent dans les médias.
36:01Donc je disais, on a une question du tchat,
36:03sur toute la galaxie des visages
36:05qu'on a vu, là on a un front qui va
36:07de renaissance à reconquête, non ?
36:09Est-ce qu'on peut résumer ça comme ça ?
36:11D'avoir un front qui va
36:13de renaissance à reconquête ?
36:15C'est-à-dire pour ce terrain, c'est vraiment les gens qui viennent
36:17de l'UMP,
36:19des LR.
36:21Je crois qu'il n'y a pas de
36:23macroniste au sens renaissance
36:25secte, mais il y a
36:27Édouard Philippe, par exemple,
36:29quand on a révélé
36:31le plan Pericles,
36:33Édouard Philippe,
36:35ce terrain nous a dit
36:37qu'il avait eu des contacts avec des premiers ministres
36:39de droite,
36:41sarkozistes et macronistes.
36:43Et il visait,
36:45c'est évident, il visait Édouard Philippe,
36:47qui est dans son panorama.
36:49Peut-être qu'on pourrait remettre le visuel de la régie,
36:51si jamais, des panoramas
36:53de tous les visages. Parce que comme on en parle...
36:55Excuse-moi, Thauvin.
36:57Je ne sais pas si ça répond à la question, mais
36:59pour ce terrain, le champ, il est limité.
37:01En fait, le champ,
37:03d'ailleurs, sans faire...
37:05Moi, je ne suis pas du tout spécialiste de l'histoire,
37:07des parcours individuels,
37:09politiques, mais quand même,
37:11c'est assez... Enfin, moi, j'étais un peu obligé
37:13de regarder. Effectivement, c'est quand même
37:15assez intéressant. Je pense qu'il y a quelque chose
37:17à faire, soit d'un point de vue
37:19journalistique, soit de recherche
37:21en sciences politiques, sur les parcours,
37:23la désagrégation
37:25de l'UMP
37:27des filionistes,
37:29dont beaucoup, quand même,
37:31qui sont passés au RN
37:33et pas aux législatives.
37:35Ils étaient passés avant.
37:37Il y a un gars... Enfin, moi, je suis allé
37:39dans une circonscription pendant
37:41la campagne pour les législatives,
37:43un gars qui s'appelle
37:45Roger Sudot, qui a fait
37:47scandale au mois de juin, parce que c'est lui
37:49qui a, je crois, dit que Najat
37:51Vallaud-Belkacem,
37:53comme elle était bilationnale,
37:55ce n'était pas quelqu'un
37:57à mettre au ministère de l'Éducation nationale.
37:59Ce type est passé
38:01chez l'EPEL en 2022.
38:03Et il était
38:05filioniste, pur jus.
38:07Il était UMP, c'est un ancien
38:09prof d'allemand.
38:11C'est des profils...
38:13Je pense que ça a basculé
38:15bien avant. Ce n'est pas une
38:17découverte, évidemment, mais les choses ont basculé
38:19bien avant les législatives.
38:21Elles se sont cristallisées avec Ciotti,
38:23mais plein de trucs...
38:25Et c'est là, on est
38:27aussi la preuve. Plein de trucs
38:29se jouent avant depuis très longtemps.
38:31L'ISNAR, c'est aussi intéressant.
38:33L'ISNAR, on l'a interrogé, on lui a demandé
38:35grosso modo quel était son rapport
38:37avec Steyrin. Il nous dit
38:39j'ai juste rencontré
38:41Pierre-Edouard Steyrin parce qu'il
38:43voulait installer une fusée
38:45de Tintin à Cannes.
38:47En fait,
38:49le gars,
38:51il représente aujourd'hui le point le plus
38:53ultra-libéral
38:55de la droite française, parfaitement
38:57compatible manifestement avec
38:59des secteurs du RL. Il faut voir
39:01aussi comment
39:03à droite il y a eu cette recomposition
39:05et puis il faut voir, c'est aussi intéressant,
39:07dans ce qui s'est passé après notre révélation,
39:09il faut voir ce que la publication de ce plan
39:11fait au RL. Moi, je n'ai pas fait l'enquête
39:13totale, mais on a vu les réactions.
39:15Il y a des gens dans le RL qui ont dit
39:17c'est quoi ce plan de merde ?
39:19C'est évidemment très embarrassant pour eux.
39:21C'est très embarrassant pour un parti
39:23qui se veut
39:25social par certains aspects.
39:27Ça illustre totalement...
39:29Oui, mais en danger, pour le coup.
39:31Ça sèche, bien sûr.
39:33Ça illustre le fait que maintenant, ils vont
39:35incarner la droite,
39:37extrême évidemment,
39:39ils vont prendre tout le terrain de la droite.
39:41Et ça,
39:43c'est le plan. Et donc le RL,
39:45dans le RL, il y a des gens qui sont embarrassés.
39:47Mais en fait, tout ça est construit.
39:49On a là aussi appris ces derniers jours qui était
39:51le profil du directeur de cabinet
39:53de Marine Le Pen, là, qui vient d'être recruté,
39:55dont on nous dit beaucoup,
39:57tout le monde nous dit,
39:59notamment dans les médias dominants,
40:01qu'en fait, c'est un ancien mélenchoniste
40:03parce qu'on a retrouvé
40:05un mail qu'il leur a envoyé à Mélenchon
40:07sur le fait qu'il était
40:09trop islamo-gauchiste,
40:11ce genre de trucs. En plus, c'est toujours évidemment,
40:13c'est quand même souvent sur ce type de thème
40:15que les choses se cristallisent.
40:17Bon, en vérité, ce type est Versaillais,
40:19c'est un ami de François Durvis,
40:21le PDG, le patron
40:23de Autium Capital,
40:25qui est lui-même conseiller
40:27de Le Pen et Bardella.
40:29Ce qu'il faut voir, c'est qu'aujourd'hui,
40:31dans le RL, dans sa marche
40:33vers le pouvoir et dans sa stratégie
40:35d'alliance notamment avec les élites patronales,
40:37si on peut peut-être, il faudra
40:39revenir là-dessus,
40:41il y a effectivement la question de gagner
40:43des gens qui sont dans l'appareil d'État.
40:45Et ce qui est exactement ce que Steyrins propose
40:47de leur fournir en disant
40:49nous, on va identifier, mais là, comme dans
40:51une entreprise, comme dans des entretiens de recrutement,
40:53on va utiliser un CRM,
40:55je ne sais plus trop ce que c'est, mais c'est un truc
40:57de service client
40:59pour les boîtes. Donc on va utiliser
41:01un logiciel pour lister des profils
41:03et générer comme ça une réserve
41:05de mille noms de gens qui vont être
41:07les futurs administrateurs
41:09de l'État,
41:11les directeurs de cabinet dans les ministères,
41:13enfin je veux dire, des gens qui sont
41:15les élites.
41:17Là ce que tu es en train de dire, c'est que tous les gens
41:19qui par exemple, c'est un levier qui apparaît
41:21souvent dans le bouquin de Félicien Faury, il y a des gens
41:23qui vont dire, si le
41:25RN arrive au pouvoir, il n'y a aucun
41:27risque, il y a des gens qui disent
41:29voilà, moi je vote RN,
41:31mais je sais qu'il n'y a aucun risque qu'ils arrivent au pouvoir, déjà il y a peu de chances
41:33qu'ils gagnent, puis quand bien même ils gagnent,
41:35c'est pas grave, c'est pas risqué. Et là ce que tu es en train de dire,
41:37c'est qu'au contraire, ils s'organisent pour avoir
41:39des gens qui sont capables de gouverner,
41:41qui sont formés pour, qui seraient du coup des technocrates,
41:43qui seraient des gens qui sont,
41:45qui ont les capacités et les compétences pour le faire.
41:47Je pense en tout cas que le plan,
41:49il y a leur projet, le projet du RN,
41:51qui est évidemment d'aller vers ça,
41:53ils ont été obligés de quand même
41:55composer, ils ont quand même commis quelques
41:57erreurs pendant les législatives, avec
41:59des candidats, ça leur a coûté
42:01sans doute, ça leur a coûté,
42:03donc là ils se professionnalisent,
42:05bon ce discours là il est connu, mais
42:07effectivement, et ce terrain leur fournit
42:09une espèce de,
42:11oui, un véhicule pour
42:13leur permettre de dégager
42:15des candidats, de trouver des compétences,
42:17il faut savoir un truc, c'est que ce terrain,
42:19bon c'est un
42:21personnage un peu,
42:23un peu, qui paraît,
42:25qui n'est pas forcément une personnalité...
42:27C'est un personnage qui mériterait un portrait de Blast,
42:29je ne crois pas, genre dans quelques années,
42:31pour bien, franchement ça ne te choperait pas,
42:33à pas assez de recul quoi.
42:35C'est pour ça, genre dans 5, 6, 7 ans...
42:37Je ne sais pas non plus, mais parce qu'il a été,
42:39en fait là, il y a des écrivains,
42:41notamment un écrivain dont on parle
42:43pas mal pour le moment, qui a été interrogé
42:45dans le monde,
42:47je ne sais pas si vous avez lu, Aurélien Bélanger
42:49et Philippe Vassé,
42:51ils ont dû
42:53discuter notamment, ils ont fait
42:55un long entretien sur le complot,
42:57et donc ils parlent beaucoup de Bolloré et de ce terrain,
42:59et du coup ils sont à un moment interrogés
43:01pour qualifier ce terrain,
43:03et ils disent, par exemple à Bélanger,
43:05ah ce terrain je pense que c'est
43:07Xavier Dupont de Ligonnès,
43:09parce qu'en fait,
43:11Dupont de Ligonnès il faisait des guides
43:13pour les VRP,
43:15il a fait Smartbox, qui constitue sa fortune,
43:17et donc ils disent, c'est Xavier Dupont
43:19de Ligonnès, bon c'est
43:21un bon mot, c'est stimulant comme ça si on veut,
43:23et l'autre, Philippe Vassé dit,
43:25c'est plutôt un petit notable de province,
43:27qui fait un petit complot
43:29politique, c'est un personnage
43:31de Manchette, ou de René
43:33Belletto, enfin voilà,
43:35c'est des personnages,
43:37des gens qui sont revoyés
43:39à des années passées, ce qui n'est à mon avis
43:41pas faux, mais c'est très réducteur,
43:43parce qu'ils le font dans un secteur,
43:45enfin ce terrain, c'est un des
43:47premiers business angels français,
43:49ils rencontrent
43:51des tas de gens... Il va falloir que t'écrives des bouquins,
43:53parce que... Je parle trop...
43:55Bientôt il va falloir conclure,
43:57je laisse le mot de la fin à Maudie et David,
43:59bah ouais quand même...
44:01Parce que le tchat a râlé... Bah je sais, je sais,
44:03j'essaye... Il faut faire tourner la parole...
44:05Non, non, t'inquiète pas, t'inquiète pas... Et dès que Maudie parle,
44:07il y a des chœurs, des chœurs, des chœurs... Mais c'est son premier là,
44:09c'est son premier tchat... Non, mais moi je suis pas un professeur...
44:11Bah oui, c'est ça...
44:13Non, le dernier mot à Maudie,
44:15il y a rien à faire pour toi, c'est pour toi...
44:17On peut s'aider du tchat,
44:19n'y a-t-il pas moyen de mutualiser
44:21les moyens, à moins que ce soit déjà le cas,
44:23de médias indépendants pour lutter plus efficacement
44:25contre les flots d'argent des milliardaires,
44:27tout en étant plus visible sur les sujets importants ?
44:29Olala... Non, mais par contre,
44:31il y a un vrai truc, c'est qu'on...
44:33J'ai l'impression qu'on a abandonné
44:35le fait que l'espace médiatique
44:37ou que les médias sont un contre-pouvoir.
44:39On a tendance à avoir abandonné
44:41cette vision-là, on l'a
44:43laissée mourir, et on l'a
44:45laissée mourir parce qu'on voit que la télé est
44:47complètement gangrénée, en fait,
44:49par des visions du monde qui ne correspondent pas.
44:51Mais ce que moi je trouve grave, c'est que les gens ont abandonné le service
44:53public aussi là-dedans. C'est-à-dire que là,
44:55aujourd'hui, le service public à la télé, il y a plein de gens
44:57qui ont abandonné l'idée de se dire
44:59qu'on peut faire quelque chose dedans.
45:01Le président de France Télévisions est nommé
45:03par le président de la République,
45:05donc forcément c'est lié à l'État,
45:07en tout cas de manière directe, et il y a des liens directs
45:09avec la présidence, donc on est piégés.
45:11Et en fait, j'ai l'impression que les gens abandonnent.
45:13C'est-à-dire que même dans les rédactions, les gens abandonnent.
45:15Dans les médias plus traditionnels, je veux dire.
45:17Donc il y a tout ce truc dont on a parlé, de construire
45:19des médias indépendants, de trouver des financements pour ces médias
45:21indépendants, mais il y a aussi une parole
45:23qui se construit en dehors, évidemment, avec les réseaux sociaux,
45:25des gens qui partagent l'information.
45:27Là, moi, ce que je trouve inquiétant, c'est que, déjà,
45:29des gens qui sont journalistes et qui veulent en faire leur métier,
45:31quand ils arrivent dans des rédactions, finissent par faire
45:33leur travail, mais n'essayent pas de
45:35faire tâche d'huile dans leur travail, de propager
45:37d'autres idées, et de faire résistance
45:39quand ils sont embauchés dans des rédactions plus traditionnelles
45:41que les médias indépendants.
45:43Que les médias indépendants, on les a aussi abandonnés
45:45un petit peu à ce truc de, chacun va essayer
45:47d'avoir ses financements, d'obtenir son lectorat,
45:49mais on est un peu, voilà, dans un truc
45:51qui est isolé, et de l'autre côté,
45:53il y a plein de gens qui ne partagent pas
45:55les articles. Évidemment, là, on est
45:57sur Twitch, donc c'est facile pour nous, on partage
45:59parce qu'il y a des revues de presse qui existent, etc.,
46:01c'est un espace un peu particulier, mais est-ce que vous entendez
46:03des gens dire qu'ils lisent
46:05la presse, aujourd'hui ?
46:07Il y a des enquêtes qui sortent sur Mediapart
46:09qui sont importantes, et les gens vont dire, voilà,
46:11il y a eu ça, il y a eu ça sur l'Huma,
46:13il y a un peu des enquêtes qui font parler
46:15sur les réseaux sociaux, voilà, des coups d'éclat,
46:17mais au quotidien, on ne lit plus la presse,
46:19et du coup, au quotidien, l'actualité qu'on suit,
46:21on la suit sur Twitter avec
46:23du commentaire d'actualité, ou vite fait,
46:25des choses qui vont sortir à la télé, mais en fait,
46:27il y a un truc où on a un peu abandonné
46:29les enquêtes en général,
46:31ou le journalisme en général,
46:33et je pense qu'il y a un enjeu
46:35à redonner un petit peu
46:37de l'envie de qu'est-ce qui est en train
46:39de se passer dans le monde, à l'heure actuelle,
46:41et comment est-ce qu'on peut faire un contre-pouvoir populaire
46:43à ce qui est en train de se produire aussi dans les médias
46:45traditionnels. – Peut-être, David, un dernier mot
46:47pour conclure, en réaction à ce que Dimaud dit,
46:49et non, Thomas, je ne te donnerai pas la parole,
46:51tu as beaucoup trop parlé, tu es puni, on en reparlera plus tard
46:53sur Twitch, sur l'Huma.
46:55– Non, je comprends,
46:57et c'est une remarque,
46:59une critique qui est récurrente,
47:01effectivement,
47:03il y a 15 ans, si tu voulais lire
47:05quelque chose, t'achetais l'Huma et l'Ebay,
47:07et t'avais à peu près, bon, voilà,
47:09aujourd'hui, effectivement,
47:11il y a beaucoup de chaînes, Blast,
47:13Le Média, Au Poste,
47:15tout ce qu'on veut,
47:17donc, effectivement,
47:19à un moment donné, ça fait beaucoup d'argent
47:21à donner tous les mois,
47:23je le conçois tout à fait,
47:25je pense qu'il y aurait
47:27une possibilité, c'est d'aller
47:29voir du côté des fournisseurs d'accès,
47:31du côté
47:33d'Orange, de Free
47:35et compagnie, c'est-à-dire qu'il devrait
47:37y avoir dans les
47:39mannes financières de ces gens-là,
47:41puisque
47:43chacun, tout le monde est en train de nous regarder
47:45grâce à un
47:47forfait, téléphone
47:49ou internet, ou couplet,
47:51etc., là, il y aurait de l'argent à aller chercher,
47:53c'est-à-dire en disant, attention,
47:55la pluralité de l'information, c'est la démocratie,
47:57donc, puisque
47:59vous donnez 20 euros, 30 euros,
48:0160 euros, voire 100 euros par mois
48:03pour avoir internet
48:05ou la 5G,
48:07etc., là, il devrait y avoir
48:09quelques centimes par forfait
48:11qui seraient reversés
48:13à un fonds qui, ensuite,
48:15pourrait redonner, parce que
48:17la vitalité démocratique, c'est aussi
48:19la diversité,
48:21et moi, je crois beaucoup plus au réseau,
48:23donc à la multiplicité
48:25des titres, je trouve ça
48:27très intéressant qu'il y ait beaucoup de titres,
48:29que ça foisonne, il y a des répétitions,
48:31c'est clair, mais il y a aussi
48:33des choses différentes qui sont dites
48:35dans le même camp de gauche,
48:37et je trouve que c'est plus intéressant de soutenir
48:39cette vitalité, et peut-être
48:41d'aller chercher l'argent là où il est,
48:43pas forcément dans les poches
48:45de chacun, quoi.
48:47Voilà.

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