• il y a 2 mois
Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a réaffirmé dimanche son opposition à une primaire pour la désignation d'un candidat unique de la gauche à la présidentielle, comme le suggère le socialiste Olivier Faure, opposé à une candidature de Jean-Luc Mélenchon au nom de la gauche rassemblée. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/questions-politiques/questions-politiques-du-dimanche-29-septembre-2024-4751707

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00:00Générique
00:09Bonjour, ravie de vous retrouver dans Question politique, l'émission politique du dimanche sur France Inter,
00:15diffusée sur France Info, la télé également et en partenariat avec le journal Le Monde.
00:20Michel Barnier a été nommé il y a 24 jours à Matignon.
00:24Et depuis 24 jours, la gauche observe la droite installée au pouvoir,
00:29avec un Premier ministre qui le reconnaît à chacune de ses sorties,
00:32impossible de dire combien de temps il réussira à se maintenir.
00:36En attendant, le nouveau Front populaire fêtera bientôt ses 4 mois d'existence,
00:40arrivé en tête aux dernières élections législatives, c'est vrai, mais sans être parvenu à transformer l'essai.
00:47Alors, 4 mois après, que reste-t-il du NFP ?
00:51Là aussi, difficile à dire, il devrait voter en fin de semaine prochaine une première motion de censure,
00:57et combien d'autres après, comme si c'était tout ce qui restait en commun à ces 4 parties de gauche
01:02qui savent parfois, malgré tout, s'unir.
01:04On en parle avec Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise.
01:08Il est notre invité ce dimanche dans Question politique, en direct et jusqu'à 13h.
01:12Question politique
01:16Karine Bécard sur France Inter
01:20Bonjour Manuel Bompard.
01:21Bonjour.
01:22Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:23Merci de votre invitation.
01:24A mes côtés pour vous interviewer, comme chaque dimanche,
01:26Nathalie Saint-Cricq de France Télévisions et Françoise Fressoz du journal Le Monde.
01:30Bonjour à toutes et à tous.
01:31Bonjour.
01:32Alors la situation a complètement basculé ce week-end au Proche-Orient,
01:36je voudrais donc exceptionnellement, et avant nos images de la semaine,
01:40qu'on commence par parler du Liban.
01:42Israël continue de pilonner ce matin encore le sud du Liban,
01:45après avoir assassiné hier le tout puissant leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
01:50Et ce matin, l'Iran a réclamé en urgence une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
01:55Manuel Bompard, qu'est-ce que vous attendez de la France dans une pareille situation ?
02:00J'attends de la France qu'elle fasse entendre une voix de paix,
02:04et donc qu'elle mette sur la table les moyens qu'elle a à sa disposition
02:08pour faire arrêter la fuite en avant et l'escalade dans laquelle s'est engagé le gouvernement israélien.
02:13Parce qu'elle le dit depuis plusieurs jours, mais qu'est-ce qu'elle a comme moyens d'intervention ?
02:18Justement, vous avez raison, c'est la grande question.
02:20Parce que la première chose qu'il faut dire, c'est que malheureusement, depuis maintenant plusieurs mois,
02:24le président de la République, Emmanuel Macron, s'est rendu impuissant.
02:28Il s'est rendu impuissant parce que ses prises d'opposition, ses zigzags permanents sur le sujet,
02:32lui ont ôté malheureusement toute crédibilité pour agir dans la région.
02:36Mais là, il a été très clair cette semaine.
02:38Je vais terminer juste de répondre à la question.
02:40La France a des moyens pour agir, des moyens d'action diplomatiques.
02:43Lesquels concrètement ?
02:44La France peut décider par exemple de décréter d'un embargo sur les livraisons d'armes
02:48à l'égard du gouvernement israélien.
02:50La France peut décider, comme l'ont fait d'autres pays en Europe, de reconnaître l'État de Palestine.
02:56La France peut décider de prendre des sanctions économiques à l'égard du gouvernement israélien.
03:01La France peut agir au niveau de l'Union européenne
03:04pour suspendre l'accord d'association qui existe aujourd'hui entre l'Union européenne et l'État israélien.
03:09Il faut qu'il y ait des conséquences économiques, politiques à cette forme d'impunité
03:14dont dispose aujourd'hui le gouvernement de M. Netanyahou
03:17et qui nous conduit à une guerre généralisée dans la région.
03:20Mais M. Bompard, est-ce qu'on n'est pas en train de prendre les choses à l'envers ?
03:22On a parlé de l'assassinat d'un des plus grands chefs des terroristes qu'il y a depuis un certain nombre d'années.
03:27On en a été victime, nous, au Liban, au moment de l'opération du Drakkar.
03:3058 Français qui ont été tués.
03:32Finalement, vous ne répondez que sur Israël.
03:35Dès le 8 octobre, après le 7, le Hezbollah a commencé à attaquer aussi Israël.
03:41C'est quelqu'un qui est connu quand même, qui est soutenu par les Iraniens,
03:44qui est armé par les Iraniens et qui est un terroriste.
03:47Et tout ce que vous dites, c'est qu'il faut boycotter Israël.
03:50On m'a posé une question sur ce que la France doit faire.
03:57Et j'ai donc répondu sur ce que la France devait faire.
04:00Et je vois bien que la focalisation exclusive du traitement de la question autour du Hezbollah
04:06vise à masquer la réalité des bombardements de l'armée israélienne.
04:09Depuis le début de la semaine, madame, il y a eu 700 personnes qui sont mortes.
04:13Je ne parle pas de vous, je parle de la focalisation du traitement,
04:17y compris de la réaction du gouvernement israélien
04:20qui veut donner le sentiment qu'il ne s'attaque qu'au Hezbollah.
04:23Mais je vais vous poser une question.
04:25Quand une femme française, sur laquelle je veux avoir un mot quand même,
04:29a été tuée à Beyrouth dans les bombardements de l'armée israélienne,
04:32elle avait 87 ans, madame,
04:34elle occupait quelle fonction dans l'appareil militaire du Hezbollah ?
04:37Les enfants qui sont morts cette semaine,
04:39ils occupaient quelle fonction dans l'appareil militaire du Hezbollah ?
04:42Vous le savez très bien, comme moi, aucune.
04:44Donc la question, c'est que...
04:46Je ne vous échange rien, madame.
04:49Je vous dis que vous m'avez posé la question de savoir ce que la France devait faire.
04:52Voilà ce que la France doit faire.
04:54Faire en sorte de mettre un terme le plus rapidement possible
04:56à l'opération militaire du gouvernement israélien,
04:59obtenir un cessez-le-feu général dans la région, au Liban et à Gaza,
05:03et ouvrir une solution politique.
05:05Parce que vous vous dites, on peut prendre le problème au 7 octobre, au 8 octobre,
05:08mais on peut aussi le prendre avant.
05:10Non mais je veux que le débat soit clair.
05:12Le débat est très clair.
05:14Ce n'est pas une bonne nouvelle d'avoir un acte d'escalade et de fuite en avant
05:18comme nous avons sous les yeux.
05:21Maintenant, moi, je n'ai aucune sympathie pour qui que ce soit,
05:24et certainement pas pour M. Nasrallah.
05:26La question, c'est est-ce que c'est capable, est-ce que cet acte va conduire
05:28au retour de la paix dans la région ?
05:30Et tout le monde sait que ce n'est pas le cas.
05:32Et qu'au contraire, ça risque de conduire à une forme de surenchère.
05:34Parce que l'Hezbollah ne va pas disparaître avec la disparition de M. Nasrallah.
05:38Et vous le savez très bien.
05:40Et d'ailleurs, quand on regarde l'histoire, quand est né l'Hezbollah ?
05:42L'Hezbollah est né après l'invasion par l'armée israélienne du Liban en 1982.
05:46C'est à ce moment-là qu'est né l'Hezbollah.
05:52Et on n'aura rien réglé.
05:54Et donc la question qui doit nous être posée à tous, c'est comment on permet
05:57l'ouverture de discussions, de négociations, une solution politique
06:01qui permet à l'État d'Israël de pouvoir vivre en paix et en sécurité,
06:04à l'État palestinien de pouvoir enfin voir le jour,
06:07au Liban de pouvoir vivre dans le respect de la souveraineté de son territoire.
06:12C'est ça les questions qui nous sont posées.
06:14Bien. On va avancer.
06:16On avance.
06:17Et on ne va pas parler trop fort. On va s'écouter.
06:18Merci à tous.
06:19J'aimerais qu'on revienne à ce qui a marqué l'actualité aussi en France,
06:22avec vos images de la semaine.
06:24Manuel Bompard, je commence avec vous.
06:25Quelle est l'image qui vous a frappé en particulier ?
06:28J'ai choisi l'image d'une file alimentaire d'étudiants à Bordeaux
06:33qui font la queue pour pouvoir tout simplement manger.
06:37Et vous savez, dans les rapports qui ont été faits,
06:40notamment par le syndicat UNEF sur le coût de la vie étudiante,
06:44on observe que le coût de la vie étudiante a augmenté encore de plus de 2% cette année.
06:48Que vous avez à peu près 80% des étudiants aujourd'hui
06:51qui vous disent qu'ils ne mangent pas à leur faim.
06:53Eh bien, je considère que ce sujet-là devrait être une priorité politique.
06:57Qu'on devrait quand même se poser la question de savoir
06:59si on accepte que dans la 7ème puissance économique du monde,
07:02on a nos étudiants qui sont obligés de faire la queue pour pouvoir manger à leur faim.
07:05Moi, je trouve que cette situation est une situation intolérable.
07:09Et dans la mandature précédente, nous avions proposé par exemple
07:12une proposition de loi pour le repas à 1€ pour les étudiants.
07:15Elle avait été rejetée à une voix près.
07:18Nous avions proposé dans la campagne des élections législatives
07:21de mettre en place ce qu'on appelle une allocation d'autonomie pour nos étudiants
07:24pour qu'ils puissent vivre et étudier dans des bonnes conditions.
07:28Eh bien, je regrette que ce sujet ne semble pas être pris à bras-le-corps,
07:32y compris par le gouvernement de Michel Barnier qui vient de voir le jour.
07:34Mais le repas à 1€ au Crous, ça existe quand même ?
07:36Non, Madame, il y avait eu pendant une période des repas à 1€ pour certaines personnes.
07:40Là, la proposition qu'on se dit, c'était la généralisation du repas à 1€
07:44pour l'ensemble des étudiants.
07:46Et j'observe que c'est vrai pour les étudiants,
07:48mais c'est vrai de manière générale.
07:50Le recours aux banques alimentaires a augmenté de manière significative
07:53ces dernières années.
07:54Et dans le même temps, les 500 plus riches de ce pays
07:57ont vu leur fortune doubler depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.
08:00Je trouve cette situation inacceptable et intolérable, tout simplement.
08:03On passe à Françoise.
08:04Qu'est-ce qui vous a fait réagir, Françoise, cette semaine ?
08:06Alors moi, il y a eu plein d'événements cette semaine.
08:09J'en ai retenu un en lien avec notre invité.
08:12C'est ce qui s'est passé hier à Brame, dans l'Aude.
08:16C'est ce que j'appelle un peu les caves se rebiffent à gauche.
08:19C'est-à-dire toute cette aile social-démocrate.
08:23Ils n'ont pas l'air de se rebiffer sur la photo, quand même.
08:25Alors oui, je vous commande quand même la photo.
08:27On voit Raphaël Glucksmann, on voit François Hollande,
08:30on voit Carole Delga, qui est la puissance invitante.
08:33C'est la patronne de la région Occitanie.
08:36Mais on aurait pu voir d'autres personnes aussi.
08:38Il y avait Benoît Payan, le maire de Marseille.
08:40Il y avait Bernard Cazeneuve aussi, qui est venu.
08:42Le maire de Saint-Ouen aussi.
08:44Donc, qu'est-ce qu'ils sont en train de dire ?
08:46Ils disent, nous on en a marre d'une gauche qui est sous domination de Jean-Luc Mélenchon.
08:50Donc, on aimerait bien que le parti socialiste se ressaisisse.
08:53Il demande un congrès.
08:55Alors, pourquoi tout d'un coup il se réveille ?
08:57Parce que Raphaël Glucksmann a quand même fait 14% aux dernières européennes.
09:01Et ils se disent, il y a peut-être une voie différente.
09:04Parce que ce que fait Mélenchon, ça nous mène à l'impasse.
09:07Bien sûr, il y a le nouveau Front populaire.
09:09Mais au moment d'accéder au pouvoir, on n'y arrive pas.
09:12Donc, il faut une autre voie.
09:13Alors, ils ont donc Raphaël Glucksmann.
09:17Mais le problème, c'est que pour le moment, ils sont assez divisés en chapelles.
09:20En fait, on ne sait pas qui domine.
09:22On voit que François Hollande a envie de revenir.
09:24Et puis surtout, on cherche la doctrine.
09:26Parce qu'une fois que vous avez dit, aïe, aïe, aïe,
09:28on est en train de se faire manger par le Rassemblement national.
09:31Et une fois qu'on dit, on ne veut pas de Mélenchon, c'est quoi l'autre voie ?
09:34Et là, on n'en est pas encore à des propositions très, très concrètes.
09:38Alors, on va évidemment pas mal y revenir pendant l'émission.
09:40Mais est-ce que vous avez juste envie de réagir à ce que vient de dire François Hollande ?
09:42Je pense que ce rassemblement est un acte d'hostilité au Nouveau Front populaire.
09:47Puisque vous dites, ils sont contre Mélenchon, etc.
09:51Mais là, vous personnalisez.
09:52Et la vérité, c'est que ce sont des personnes qui défendent l'idée
09:55qu'il ne faut pas construire à gauche une alliance avec la France insoumise.
09:59C'est pas vrai.
10:00Or, écoutez, moi j'ai lu leurs interviews avec précision, Françoise Fraisseuse.
10:04Et j'observe, et je trouve que du point de vue de l'honnêteté politique,
10:08quand on a été élu, il y a deux ou trois mois,
10:10avec les électrices et les électeurs de la France insoumise,
10:13je trouve pas ça très correct de leur cracher dessus trois mois après.
10:16Allez, on termine avec vous, Nathalie.
10:18Qu'est-ce que vous avez choisi de votre côté ?
10:19Je voulais revenir sur l'image des obsèques hier de la jeune fille de 19 ans philippine
10:24qui a été donc tuée et violée.
10:26Avec toutes les polémiques qu'il a pu y avoir,
10:28je voulais d'abord revenir en disant que c'était d'abord évidemment un drame.
10:32Deuxièmement, évidemment un cocktail explosif.
10:34Et que ça méritait probablement mieux que de s'envoyer à la figure,
10:37d'un côté le laxisme de la justice et de l'autre côté la droite sécuritaire.
10:41Et en gros d'être instrumentalisant et d'être utilisé.
10:44Toutefois, le meilleur moyen à mon avis d'éviter l'exploitation politicienne
10:50ou la récupération, ça serait de regarder de près la mission flash
10:54qui a été demandée à l'Assemblée.
10:55C'est-à-dire en gros, on regarde vite ce qui a bugué.
10:58Et éventuellement, sans hystérie, sans en tirer des grandes conclusions,
11:02se demander s'il n'y a pas quelque chose qui ne s'est mal passé.
11:05Est-ce qu'on ne peut pas demander ses passés consulaires
11:08avant la sortie de prison d'un certain nombre de personnes qu'on veut expulser ?
11:12Peut-être peut-on gagner du temps et éviter ces fameux trois jours ?
11:15Est-ce qu'il ne faut pas un juge unique ou quelqu'un qui coordonne la procédure ?
11:19Alors j'ai bien entendu la demande d'aide médico-sociale pour les personnes
11:23et de dire que si on avait plus de moyens, on les aiderait.
11:25Il y a certes ça, mais je suis persuadée que si on était capable
11:29de ne pas faire de la politique sur ce sujet et d'essayer de voir
11:32comment toutes les bonnes volontés peuvent se faire,
11:35c'est peut-être un peu angélique et un peu crétin,
11:37mais est-ce qu'une durée de rétention est allongée ?
11:40Oui, non, est-ce que ça marche ?
11:41Il y a d'autres pays européens, comment on fait les choses ?
11:44Est-ce qu'il ne peut pas y avoir un recours suspensif des préfets
11:47quand les CRA, les centres de rétention administrative, veulent libérer les personnes ?
11:52Voilà, c'était donc ni un coup de gueule, ni une façon de se draper dans sa dignité,
11:55mais de dire que pour des sujets comme ça et quand on voit la famille,
11:58et ça serait n'importe quelle autre famille, ça serait pareil,
12:00peut-être qu'il faut regarder les choses de près, sans hystérie.
12:03Le débat est parfaitement posé, Manuel Bompard.
12:05Oui, il y a beaucoup de choses. Dans ce que vous avez dit, il y a beaucoup de...
12:08Mais est-ce que ça veut dire qu'il faut changer notre arsenal juridique ?
12:10Est-ce qu'il faut l'améliorer ou pas ?
12:11Je vais répondre d'abord. Je veux dire que, bien évidemment,
12:13comme beaucoup de Françaises et de Français, j'ai été bouleversé par ce drame.
12:18C'est une évidence. Et j'ai été très gêné aussi, comme vous,
12:21comme ce que vous venez de dire, par le fait qu'assez vite,
12:24le débat politique est venu se greffer, en quelque sorte, sur cette situation dramatique.
12:30Et de mon point de vue, en ne posant pas toujours les bonnes questions.
12:34Vous en avez posé un certain nombre, mais il y en a d'autres que vous n'avez pas posées.
12:37C'est le 104e féminicide, cette année, en 2024.
12:41Et je pense que ça doit nous poser la question de savoir comment on peut accepter
12:46qu'une personne, quelle que soit sa nationalité d'ailleurs,
12:49qui a été condamnée pour viol, immédiatement à la sortie de prison,
12:54se retrouve en quelque sorte en liberté, même si elle était de nationalité française,
12:58avec la possibilité de recommencer, sans aucun suivi, sans aucun contrôle.
13:02Qu'il y ait eu un dysfonctionnement administratif sur la question précise des OQTF,
13:06ça semble être une évidence. Et moi, je n'ai pas de difficulté à ce qu'on enquête pour comprendre pourquoi.
13:11Mais je pense que si on ne répond à la question qu'à travers cette question-là,
13:16à mon avis, on nommait toute une dimension, qu'est la question du suivi en prison,
13:20qu'est la question du suivi après la prison, la question de comment on empêche la récidive,
13:24la question de la culture du viol, de manière générale.
13:27Toutes ces questions-là, on peut aussi les poser, sans hystérie dans le débat,
13:31je n'ai pas de difficulté avec ça, mais parce que ce sont des questions importantes.
13:34Vous êtes un élu politique, là vous posez beaucoup de questions, quelles sont les réponses ?
13:37Attendez, je vais jusqu'au bout.
13:39Je vous laisse répondre.
13:40Je ne vous laisse pas répondre, je vous pose la question.
13:42Vous posez la question de la dangerosité, et comment on gère cette dangerosité ?
13:46Vous n'y répondez pas.
13:47Et la deuxième, si vous parliez des OQTF, donc les obligations de quitter le territoire,
13:52on fait quoi ? La droite propose de passer de 90 jours à 135.
13:56Est-ce que ça vous semble être éventuellement une solution ?
13:59Non, mais non madame, parce qu'il faut quand même comprendre que dans ce qu'on appelle
14:03les centres de rétention administratif, vous avez la quasi-intégralité des gens,
14:07l'essentiel des personnes qui sont dans des centres de rétention administratif aujourd'hui,
14:11qui n'ont commis aucun délit.
14:12Vous avez parfois des enfants, vous avez parfois des familles qui sont juste déboutées du droit d'asile.
14:17Et ces personnes-là, vous n'allez pas les maintenir enfermées.
14:20C'est déjà un scandale qu'on enferme des enfants dans des centres de rétention administratif.
14:23On ne peut pas justement avoir un traitement spécial pour les personnes dangereuses.
14:26Laissez-moi juste répondre, s'il vous plaît.
14:28Regardez, par exemple, là, la durée maximum en centre de rétention n'avait pas été excédée.
14:33Elle n'avait pas été excédée.
14:34Il y a eu une décision.
14:35Donc c'est 90 jours.
14:36Donc ce n'est pas la réponse à la question qui est posée de mon point de vue.
14:39Vous me demandez des réponses.
14:40Moi, je dis, par exemple, et j'assume de dire qu'à mon avis, la question, par exemple,
14:44de l'accompagnement socio-judiciaire, de la probation, des services de probation,
14:49des services pénitentiaires.
14:50Aujourd'hui, on vous dit, par exemple, que si vous voulez être dans la moyenne des standards européens,
14:54il faut doubler les effectifs de ce qu'on appelle le SPIP, le service de protection pénitentiaire.
14:59Ça veut dire quoi ? Il y en a combien aujourd'hui ? Il en faudrait combien ?
15:01Ça veut dire qu'il faut multiplier par deux les effectifs.
15:03Et il me semble quand même qu'on peut quand même y répondre.
15:07Le budget de la justice aujourd'hui est beaucoup trop léger.
15:10Et dire ça, Madame, ce n'est pas juste dire des généralités et des banalités de la même manière.
15:14Non, mais c'est simplement la réponse de la gauche qui, en général, on met plus de moyens.
15:17Il faut les aider plus.
15:18Mais non, il faut les mettre au bon endroit.
15:20Il y a aussi un moyen, une façon répressive de considérer que quelqu'un qui est de nationalité étrangère,
15:25qui a commis des crimes ou des lits sur le territoire, doit être excusé.
15:29Mais c'est déjà prévu par la loi.
15:30Donc là, il y a eu manifestement un dysfonctionnement.
15:32Moi, je pense, et j'assume ce débat, il faut arrêter de faire croire aux gens
15:36que fermeté veut dire efficacité.
15:38Vous pouvez doubler les peines de prison.
15:40Mais aujourd'hui, 80% des gens qui font de la prison ferment, récidive.
15:43C'est ça, notre question.
15:44Et là, malheureusement, et c'est très difficile de parler de ce qu'est la prison.
15:47Donc, il faut des accompagnants auprès de chaque personne récidiviste, comme on fait.
15:49Bien évidemment.
15:50Et il existe, par exemple, en prison, ce qu'on appelle des plans de prévention des risques
15:53avec des personnes qui sont à risque.
15:54Parce que tout le monde sait que, par exemple, une personne qui a été condamnée pour viol,
15:57la première année après sa sortie de prison, c'est une année à risque.
16:00Et ces plans de prévention des risques, ils sont souvent...
16:02Et que ce sont des ressorts qui sont étrangers.
16:07Mais ces plans de prévention des risques, par exemple, la plupart du temps,
16:09ils ne sont pas mis en œuvre.
16:10Et ils ne sont pas mis en œuvre parce que les effectifs pour les mettre en œuvre ne sont pas suffisants.
16:14Et je ne crois pas que dire ça, ça soit esquiver le cœur du sujet.
16:17Parce que, bien sûr que ce drame-là génère beaucoup d'indignation et il me bouleverse.
16:22Mais il me bouleverse au même titre que les 103 autres féminicides qui ont eu lieu cette année.
16:26Oui, on vous a entendu sur ça.
16:27Malheureusement, on n'a pas suffisamment son doute évoqué,
16:29sur lesquels on ne s'est pas posé la question de savoir comment ça ne se reproduisait pas à nouveau.
16:33Et il y a une question aussi très large, qui est la question de la culture du viol de manière générale.
16:38Et de ce point de vue-là, le procès de Mazan auquel on est en train d'assister dit...
16:42Il ne faut pas tout mélanger, là.
16:43Mais non, je ne mélange pas tout, madame.
16:44La question de la culture du viol, c'est une question qui est une question très importante.
16:47Comment vous pouvez comprendre, et ça devrait tous nous interroger sur notre société,
16:52comment vous pouvez comprendre qu'il y ait autant d'hommes qui acceptaient de participer ?
16:55Comment vous pouvez comprendre qu'il n'y ait personne qui ne l'ait...
16:57Ben non, vous pouvez considérer que ça n'a aucun lien avec...
16:59On va essayer de faire une émission claire.
17:02Et donc là, on est en train de tout mélanger.
17:03Non, je ne crois pas qu'on...
17:04Non, madame, excusez-moi.
17:05On ne mélange pas tout.
17:06Excusez-moi.
17:07On parle d'une personne qui d'abord a été condamnée pour viol, qui a fait 5 ans de prison,
17:11qui a été condamnée à 7 ans, qui a fait 5 ans de prison,
17:13et qui finalement a recommencé et en plus a accompagné son viol d'un meurtre, manifestement.
17:18Donc non, je ne crois pas qu'on mélange tout.
17:20Je voudrais revenir sur un dernier point que vous avez abordé en disant
17:24voilà, il faut plus de moyens, il faut plus de moyens humains, il faut plus de moyens financiers.
17:28On a le sentiment que c'est toujours la petite réponse classique de la gauche.
17:32Même Raphaël Glucksmann, hier, dans Le Parisien, s'en amuse en disant
17:36voilà, c'est les recettes classiques et ça ne marche pas.
17:38Mais madame, vous ne pouvez pas réduire, si vous voulez bien, mon propos à il faut plus de moyens.
17:42Parce que je dis à quel endroit il faut les mettre.
17:44Je propose des solutions pour le faire.
17:46De la même manière, en matière de sécurité, je ne réponds pas seulement il faut plus de moyens.
17:51Je dis il faut concentrer les moyens sur la police judiciaire,
17:54il faut concentrer les moyens sur la police de proximité.
17:56Je ne suis pas seulement en train de vous dire il faut plus d'argent,
17:58je vous dis il faut bien l'utiliser aussi.
18:00Moi, la semaine dernière, j'ai participé à un rassemblement à Marseille,
18:03on va supprimer 500 postes dans la protection judiciaire de la jeunesse.
18:06C'est une décision qui a été prise cet été.
18:08Les gens de la PJJ aujourd'hui, ce sont les gens qui, par exemple,
18:12accompagnent les mineurs délinquants.
18:14Peut-être que là, il faut mettre effectivement plus de moyens.
18:16Une dernière question très simple.
18:17Est-ce que vous êtes favorable à ce qu'il y ait une pression faite sur les Etats
18:20dont les ressortissants peuvent être expulsés, c'est-à-dire Maroc, Tunisie, Algerie, Mali ?
18:26Il y a aussi la Serbie.
18:27Est-ce qu'en gros, il faut leur mettre le marché en main ?
18:29Moins de visas de tourisme.
18:30Si vous ne reprenez pas vos délinquants, si j'ose dire, voire les aides,
18:34est-ce qu'il faut faire quelque chose ?
18:35Mais ça existe déjà, madame.
18:36Non, non, mais ça existe déjà.
18:37Mais ça existe déjà.
18:38Et là, en l'occurrence...
18:39Mais non, ça ne marche pas.
18:40Mais non, ça ne marche pas.
18:41Et là, en l'occurrence, vous êtes en train d'évoquer un sujet
18:43qui n'a pas de rapport avec le drame dont nous sommes en train de parler.
18:47Puisque le laissé-passer consulaire a été délivré par le Maroc.
18:51Donc si manifestement ça a été délivré trop tard,
18:53c'est parce que la demande n'avait pas été adressée au bon service,
18:56si j'en crois ce qui a été dit dans la presse.
18:58Donc je pense que là, pardonnez-moi,
19:00mais ça ne répond pas aux circonstances du drame terrible
19:03dont nous sommes en train de parler.
19:09Je ne vais pas exclure, dans l'effort national qu'il faudra faire
19:13pour redresser la situation,
19:14je ne vais pas exclure que les personnes les plus fortunées participent,
19:17comme s'ils font partie de la communauté nationale,
19:19participent à cet effort national.
19:23Voilà Michel Barnier dimanche soir, dimanche dernier,
19:26sur le plateau du 20h de France 2,
19:28en attendant donc mardi sa déclaration de politique générale
19:31devant les députés.
19:32Toute la semaine, le Premier ministre s'est engagé
19:34à ne pas augmenter les impôts des classes moyennes,
19:37de celles et ceux qui travaillent.
19:39En revanche, il demandera un effort exceptionnel.
19:42À ceux qui le peuvent, autrement dit aux plus fortunés.
19:45Emmanuel Bompard, vous dites absolument la même chose
19:48que Michel Barnier finalement.
19:50J'ai dit il était temps, parce que j'observe...
19:53Vous défendez la même ligne.
19:54Non, attendez, j'observe...
19:55D'abord, on va voir ce qu'il propose,
19:57parce que pour l'instant, c'est des fuites dans la presse.
19:59Mais j'observe que, par exemple, parmi ces pistes
20:03qui seraient sur la table aujourd'hui,
20:05il y a le fait de rehausser pour les plus grosses entreprises
20:08le niveau d'impôt sur les sociétés.
20:10La question qu'on pourrait quand même se poser,
20:12c'est qui l'a baissé ?
20:13C'est Emmanuel Macron.
20:14Oui, mais enfin, vous validez ça aussi.
20:15D'accord, mais moi, je suis pour cette mesure-là.
20:17Je n'ai pas de difficultés avec ça.
20:19Je vous dis juste qu'à un moment,
20:21si à la fin, c'est pour prendre des propositions
20:24et des mesures qui sont celles que nous défendons
20:26depuis sept ans, ce n'est pas moi qui vais être contre...
20:29Ce n'est pas moi qui vais être contre ces mesures-là.
20:32Maintenant, j'observe que si j'en crois ce qui a été dit,
20:35c'est-à-dire qu'il faut respecter une trajectoire
20:38de baisse des déficits, et que si on regarde
20:40les objectifs qui ont été fixés pour 2025
20:43et l'état des déficits aujourd'hui,
20:45qui ont été très largement dégradés,
20:47ce qui me fait doucement sourire,
20:48quand je vois que les députés macronistes ont passé
20:50sept ans à nous donner des leçons d'économie
20:52et qu'ils ont mis le pays dans l'abîme.
20:54Il faut faire 60 milliards d'euros d'économie.
20:56Les pistes de nouvelles recettes dont parlent
20:58aujourd'hui M. Barnier sont à hauteur
21:00de 7 à 8 milliards, si j'en crois l'article
21:02qui a été publié par le journal Le Monde ce matin.
21:04C'est pour les entreprises seulement, ça ?
21:06Les 52 milliards restants,
21:08je pose la question de savoir
21:10où M. Barnier a l'intention d'aller les chercher.
21:12La question que je voulais vous poser,
21:14vu votre a priori assez positif sur les hausses d'impôts,
21:17est-ce que vous pourriez vous dire,
21:19on va finalement écouter sa déclaration
21:21de politique générale, avant de savoir
21:23si on dépose une motion de censure,
21:25ou bien est-ce que c'est motion de censure,
21:27quoi qu'il arrive, quoi qu'il dise.
21:28Nous avons annoncé et nous allons déposer
21:30une motion de censure pour une raison très simple,
21:32c'est qu'il s'agit de rétablir la démocratie
21:35et le résultat des dernières élections législatives.
21:37Maintenant, je veux juste vous corriger,
21:39si vous le permettez, sur un point,
21:40c'est que moi je ne suis pas partisan de hausses d'impôts,
21:43parce que ça c'est une manière et un vocabulaire,
21:45à chaque fois qu'on discute de ce sujet,
21:47et d'ailleurs M. Attal l'a longuement fait
21:50pendant la campagne des élections législatives,
21:52quand vous dites qu'il faut augmenter
21:54les prélèvements sur une minorité de la population,
21:56c'est-à-dire ceux qui en ont les moyens,
21:58et la proposition de réforme fiscale
22:00que nous faisions concentrer l'effort sur 8%
22:02des Françaises et des Français,
22:03ils ne disent pas de hausses d'impôts
22:04pour faire croire aux gens
22:05qu'on va s'attaquer à chacune et chacun des Français.
22:08Donc ce n'est pas le sujet,
22:09ce n'est pas une hausse d'impôts,
22:10moi je défends effectivement une hausse d'impôts
22:12pour les plus riches,
22:13pas pour l'ensemble de la population.
22:14Les 8% ça correspond pour que les gens qui nous écoutent
22:16comprennent bien.
22:17Les bénéfices, c'est à partir de ?
22:19J'ai déjà répondu à peu près 25 fois à cette question,
22:21mais je veux bien y répondre une nouvelle fois.
22:23Il faut bien faire de la pédagogie,
22:24parce qu'on entend…
22:25Mais du coup c'est 8 milliards, pas 8 millions.
22:27Je ne dis pas 8 millions,
22:28c'est à 8%.
22:29Non, non, je parlais des 8%
22:31dont j'étais en train de parler,
22:33puisque effectivement la réforme fiscale
22:34que nous proposions,
22:35elle conduisait à une baisse
22:36ou à un même niveau d'impôts
22:37pour 92% des Français et des Français,
22:39et une augmentation d'impôts
22:40pour les 8% les plus riches.
22:41Pour vous donner un exemple,
22:42c'est une personne célibataire
22:43qui gagne 4000 euros net par mois,
22:46qui devrait, au-delà de ça,
22:48elle devrait avoir sa contribution
22:50légèrement augmentée.
22:51Mais l'effort principal, bien évidemment,
22:53il serait concentré sur les 1%,
22:55et en particulier sur les 0,1% des plus riches,
22:57parce que tout le monde sait aujourd'hui,
22:59c'est les travaux par exemple de Thomas Piketty,
23:01que les 0,1% des riches
23:04payent en proportion de leurs revenus
23:06moins d'impôts que les 1% les plus riches.
23:09Mais Madame, sur la base de cette argumentation,
23:12on a supprimé l'impôt de solidarité sur la fortune,
23:14et ça n'a eu aucun impact.
23:16Sur le retour, je dis, excusez-moi,
23:18pour que les gens nous entendent,
23:19parce que j'ai parlé en même temps que vous.
23:20Merci, c'est très gentil de faire la politique.
23:21Je fais attention.
23:22Merci infiniment.
23:23La base de l'argumentation
23:24que vous venez de défendre,
23:26c'est celle qui a conduit Emmanuel Macron
23:28à supprimer l'impôt de solidarité sur la fortune,
23:30sur la base d'un argument qui consistait à dire
23:32que si nous supprimons l'impôt de solidarité sur la fortune,
23:34des gens qui sont partis vont revenir.
23:36Il y a eu multiples rapports depuis
23:38qui ont été faits sur l'impact économique
23:40de cette décision,
23:41et personne n'est revenu.
23:43Il y a eu beaucoup d'investisseurs étrangers
23:44qui sont revenus en France.
23:45Là aussi, je suis obligé de vous corriger,
23:46et j'en suis désolé,
23:47si vous regardez en volume d'investissement,
23:49parce qu'il y a eu toute une forme de communication
23:51qui a été faite par le gouvernement,
23:53si vous regardez en volume d'investissement,
23:54malheureusement, non,
23:55les investissements en France n'ont pas augmenté,
23:57soit Emmanuel Macron.
23:58Alors, il y a le budget,
23:59il y a aussi les retraites.
24:00Michel Barnier fait preuve également
24:02d'ouverture sur les retraites,
24:04puisqu'il a dit qu'il était prêt à rediscuter
24:06certains points de la réforme.
24:07Ce n'est pas très clair,
24:08puisqu'on ne sait pas précisément.
24:09Vous n'êtes pas non plus, vous,
24:11très clair, Emmanuel Bompard,
24:12puisque vous voulez l'abrogation de cette réforme.
24:14Une abrogation sera discutée,
24:16sera proposée dans la niche parlementaire
24:18du Rassemblement National,
24:19ce sera le 31 octobre prochain.
24:21Est-ce que vous pourriez voter ce texte
24:23avec le Rassemblement National ?
24:24Vous n'avez toujours pas clairement répondu à cette question.
24:26Alors, si vous voulez donner quand même
24:27les éléments du contexte dans leur globalité,
24:29vous devriez rappeler que nous,
24:31le groupe insoumis à l'Assemblée Nationale,
24:33immédiatement après le résultat des élections législatives,
24:36nous avons déposé à l'Assemblée Nationale
24:38une proposition de loi d'abrogation
24:40de la réforme des retraites.
24:41Mais qui sera examinée après le 31 octobre ?
24:43Elle sera normalement examinée
24:44dans notre niche parlementaire
24:45qui aura lieu à la fin du mois de novembre.
24:47Donc, avant la niche parlementaire
24:49du Rassemblement National,
24:50il va y avoir les discussions
24:51sur le projet de loi de finances
24:52de la Sécurité Sociale.
24:53Le PNFSS.
24:54Dans ce cadre-là,
24:55nous souhaitons déposer un amendement
24:58pour obtenir l'abrogation
24:59de la réforme des retraites
25:00et la fin de la retraite à 64 ans.
25:02C'est d'abord notre première piste.
25:04Ensuite, si nous n'y parvenons pas,
25:06alors il y aura la niche du Rassemblement National
25:08et alors notre groupe parlementaire
25:10se réunira et décidera
25:11et déterminera collectivement
25:12sa position sur ce sujet.
25:14Mais effectivement,
25:15notre décision n'est pas encore prise.
25:17En tout état de cause,
25:18nous ferons tout ce que nous pouvons
25:19pour obtenir l'abrogation
25:20de la réforme des retraites.
25:21Mais il est évident
25:22qu'il y a une forme de piège.
25:23Mais ça veut dire que voter avec le RN,
25:24c'est possible.
25:25Et qu'il y a une forme
25:27d'exercice d'hypocrisie totale
25:29dans la proposition du RN.
25:31Est-ce que vous avez oublié,
25:32moi je ne l'ai pas oublié,
25:33que pendant la campagne
25:34des élections législatives,
25:35Jordan Bardella avait dit
25:36non mais l'abrogation
25:37de la réforme des retraites,
25:38ça ne sera pas notre première mesure,
25:40ça ne sera pas notre priorité.
25:42Ça ne sera pas notre priorité.
25:44Et il avait commencé d'ailleurs
25:45petit à petit à évacuer
25:47un certain nombre de mesures
25:48de son programme.
25:49La vérité c'est que
25:50si la proposition de loi du RN
25:53est votée dans sa niche parlementaire,
25:55c'est un coup posé
25:57mais qui n'aura aucune suite
25:58parce que personne ne reprendra
25:59cette proposition au Sénat.
26:01Nous nous allons déposer
26:02notre proposition de loi
26:03dans le cadre de notre niche parlementaire
26:04et les groupes de gauche du Sénat
26:05se sont déjà engagés
26:06à reprendre ensuite
26:07cette proposition de loi au Sénat.
26:08Parce que,
26:09pour que les gens qui nous écoutent
26:10le comprennent,
26:11pour obtenir l'abrogation
26:12il faut un vote.
26:13De l'Assemblée et du Sénat.
26:14Est-ce que vous pensez
26:15que les auditeurs comprennent
26:17que vous dites
26:18on va censurer Barnier
26:19quoi qu'ils disent
26:20et que vous disiez également
26:22si c'est une proposition RN
26:24pour abroger les retraites
26:26on ne va pas voter avec eux ?
26:27Je n'ai pas dit ça.
26:28Non mais ce côté...
26:29Non, je vous ai dit
26:30qu'on n'avait pas encore
26:31pris la décision tout simplement.
26:32Vous avez déjà pris la décision
26:33sur la déclaration
26:34de politique générale
26:35vous avez censuré,
26:36c'est ça que vous avez dit.
26:37RN dit si c'est pour la bonne cause
26:38on est prêt à voter avec...
26:39Ah bon ?
26:40Ah bon ?
26:41Bizarrement pourtant
26:42ils s'apprêtent à ne pas censurer
26:43le gouvernement de Michel Barnier.
26:44Pas tout de suite.
26:45Non mais c'est intéressant quand même.
26:46Ils n'ont pas posé cette pratique.
26:47Il y a eu une campagne
26:48des élections législatives
26:49qui a été menée
26:50dans laquelle M.Bardella
26:51et les candidats
26:52du RN
26:53ont dit partout dans le pays
26:54voter pour nous
26:55c'est permettre la rupture
26:56avec Emmanuel Macron
26:57et la mise en œuvre
26:58d'une autre politique
26:59et aujourd'hui
27:00le RN
27:01sert de béquille
27:02à la poursuite
27:03de la politique macroniste
27:04en France.
27:05Je pense quand même
27:06que ça devrait intéresser
27:07ses électrices et ses électeurs.
27:08D'ailleurs,
27:09vous avez l'habitude
27:10de citer les sondages
27:11j'observe que 70%
27:12des électeurs du RN
27:13sont contre le gouvernement
27:14de Michel Barnier.
27:15Vous avez remarqué ?
27:16Mais pourtant
27:17c'est les députés
27:18du RN
27:19qui vont permettre
27:20à ce gouvernement
27:21de pouvoir continuer
27:22à mettre en place
27:23sa mauvaise politique.
27:24Je trouve que c'est
27:25une information
27:26qui mérite d'être connue.
27:27Est-ce que vous écouterez
27:28la déclaration
27:29de politique générale
27:30de Michel Barnier mardi ?
27:31Est-ce que vous serez
27:32dans l'hémicycle ?
27:33Bien sûr.
27:34Bien évidemment.
27:35Mais j'observe
27:36que le gouvernement
27:37de M. Barnier
27:38est marqué
27:39d'une forme
27:40d'illégitimité
27:41par le fait
27:42qu'il n'est pas
27:43le résultat
27:44des dernières élections
27:45législatives.
27:46Je rappelle que M. Barnier
27:47est issu d'une famille
27:48politique qui a fait
27:49moins de 6% des voix
27:50aux dernières élections
27:51législatives.
27:52Que plus de la moitié
27:53des ministres
27:54de plein exercice
27:55de ce gouvernement
27:56sont issus
27:57du bloc macroniste
27:58qui a perdu
27:59les élections européennes
28:00puis les élections législatives.
28:01Et que c'est ce gouvernement
28:02alors que c'est
28:03un gouvernement de perdants
28:04qui est en charge
28:05de la politique
28:06de la nation.
28:07Et c'est un gouvernement
28:08qui obéit aujourd'hui
28:09aux droits
28:10et à l'œil
28:11on l'a vu encore cette semaine
28:12des injonctions
28:13de Mme Le Pen
28:14alors qu'il y a eu
28:15une mobilisation puissante
28:16dans le pays
28:17pour empêcher
28:18l'extrême droite
28:19de s'emparer du pouvoir.
28:20Quand vous voyez cette situation
28:21qui est effectivement
28:22très désappointante
28:23pour la gauche
28:24est-ce que vous ne dites pas
28:25finalement on a quand même
28:26une part de responsabilité ?
28:27J'attendais votre question.
28:28Non parce que
28:29au lieu de dire
28:30C'est pas très original.
28:31C'est tout à prendre
28:32ou tout à faire
28:33et on ne fait pas de concessions.
28:35Mais on n'a jamais dit ça ?
28:36Si au début
28:37c'est ce que vous avez dit.
28:38Et après vous avez
28:39un peu assoupli
28:40votre proposition.
28:41Non madame je vais vous répondre
28:42je vous laisse finir votre question.
28:43Au fond est-ce qu'il ne vaut pas
28:44mieux essayer d'avoir
28:45des acquis
28:46un peu moins spectaculaires
28:47peut-être corriger
28:48la réforme des retraites
28:49plutôt que de l'annuler complètement
28:51au lieu de se retrouver
28:52dans cette situation
28:53d'opposition
28:54qui au fond
28:55énerve tout le monde
28:56mais ne donne pas de satisfaction ?
28:57Mais d'abord
28:58Françoise Fressos
28:59franchement
29:00il y a une seule personne
29:01dans ce pays
29:02qui est responsable
29:03du fait qu'il n'y a pas
29:04de gouvernement
29:05du nouveau front populaire
29:06aujourd'hui.
29:07Elle a un nom
29:08elle a une adresse
29:09elle s'appelle Emmanuel Macron
29:10et elle habite à l'Elysée.
29:11Vous l'avez un peu été.
29:12Non c'est votre vision
29:13mais il y a une partie
29:14de la gauche
29:15qui n'a pas de responsabilité
29:16parce qu'on n'a pas
29:17été en compromis.
29:18C'est Emmanuel Macron
29:19qui a décidé
29:20de manière unilatérale
29:22et solitaire
29:23de s'asseoir sur le résultat
29:24des élections législatives
29:25et de nommer M. Barnier
29:26comme Premier ministre.
29:27Pour le reste
29:28qu'est-ce que nous avons dit
29:29et pas ?
29:30On n'a rien adouci du tout
29:31on a dit ça depuis le début.
29:32On a dit
29:33le nouveau front populaire
29:34est arrivé en tête
29:35puisqu'il dispose
29:36du plus grand nombre
29:37de députés à l'Assemblée nationale
29:38c'est donc le nouveau
29:39front populaire
29:40qui doit constituer
29:41un gouvernement
29:42et la base de ce gouvernement
29:43c'est le programme
29:44du nouveau front populaire.
29:45Voilà ce que nous avons dit.
29:46Nous avons dit
29:47c'est tout le programme
29:48et oui
29:49et bah oui
29:50mais pas du tout madame
29:51la base du gouvernement
29:52du nouveau front populaire
29:53c'est son programme
29:54bien évidemment
29:55qu'est-ce que vous voulez
29:56que je vous dise d'autre ?
29:57Et ensuite nous avons dit
29:58aussi que dans une situation
29:59de majorité relative
30:00il était évident
30:01que l'objectif
30:02devait ensuite être
30:03de convaincre
30:04des majorités
30:05de députés
30:06à l'Assemblée nationale
30:07et que ça nécessitait
30:08sur un certain nombre
30:09de sujets
30:10des compromis.
30:11On n'a jamais dit l'inverse
30:12on a dit ça depuis le début
30:13Lucie Castet a écrit
30:14mais si madame
30:15parce que vous confondez
30:16la question du programme
30:17de gouvernement
30:18et la nécessité
30:19d'aller chercher
30:20des majorités de députés
30:21à l'Assemblée nationale
30:22pour voter des mesures
30:23en fait vous ne confondez pas
30:24vous faites semblant
30:25de confondre
30:26pour donner une forme
30:27de justification
30:28pour donner une forme
30:29de justification
30:30au coup de force
30:31totalement hallucinant
30:32et antidémocratique
30:33du président de la République
30:34Emmanuel Macron.
30:35Ce qui devrait vous indigner
30:36c'est ça
30:37ce qui devrait vous indigner
30:38c'est que la formation politique
30:39qui a gagné les élections
30:40se retrouve à ne pas gouverner
30:41et qu'à la place
30:42vous avez un premier ministre
30:43de ceux qui sont arrivés
30:44derniers aux élections législatives
30:45c'est ça qui devrait vous indigner
30:46On ne va pas refaire
30:47toute l'histoire
30:48qu'on prenait au cœur
30:49depuis 4 mois
30:50voilà
30:51ce qu'on a envie de savoir
30:52c'est ce qui se passe maintenant
30:53et ce qui va se passer après
30:54comment elle va à la gauche
30:55est-ce que le NFP
30:56continue à discuter
30:57parce qu'on a l'impression
30:58quand même que les relations
30:59sont tendues
31:00est-ce que vous vous réunissez toujours ?
31:01Il y a des échanges
31:02il y a des discussions
31:03et on prend des initiatives
31:04régulières ?
31:05Oui
31:06et on prend des initiatives communes
31:07par exemple la semaine prochaine
31:08ce n'est pas seulement
31:09la France Insoumise
31:11Sur la censure
31:12vous réussissez à vous mettre d'accord
31:13mais sur autre chose
31:14Nous allons déposer
31:15une motion de censure commune
31:16et c'est une bonne nouvelle
31:17nous allons déposer aussi
31:18en tout cas moi je le souhaite
31:19des amendements communs
31:20dans la discussion budgétaire
31:21à l'Assemblée Nationale
31:22donc moi
31:23le programme
31:24du Nouveau Front Populaire
31:25c'est celui sur lequel
31:26j'ai et mes collègues
31:27ont été élus
31:28c'est celui que nous allons défendre
31:29que maintenant
31:30il y ait des voix
31:31au Parti Socialiste
31:32et ils se sont réunis
31:33je crois hier
31:34on en a parlé tout à l'heure
31:35qui veulent en quelque sorte
31:36déchirer le contrat
31:37de la France Insoumise
31:38qui a été passé
31:39devant les électrices
31:40et les électeurs
31:41j'ai envie de dire
31:42c'est leur problème
31:43j'ai bien compris
31:44qu'en fait
31:45ils sont surtout
31:46dans une offensive
31:47contre Olivier Phare
31:48et que ce qui les préoccupe
31:49c'est davantage
31:50qui va diriger
31:51le Parti Socialiste
31:52dans les prochains mois
31:53plutôt que
31:54qui va diriger le pays
31:55voilà moi
31:56excusez moi
31:57ce qui m'intéresse
31:58c'est qui va diriger le pays
31:59et quelles politiques
32:00vont être mises en place
32:01pour essayer de répondre
32:02aux questions des Françaises
32:03et des Français
32:04ça peut les intéresser
32:05parce qu'ils votent
32:06ils ont une culture démocratique au PS
32:07ils font ce qu'ils veulent
32:08ça c'est leur problème
32:09mais moi c'est pas le mien
32:10Je voulais vous demander
32:11quelle était votre réaction
32:12à la sortie du grand sommeil
32:13de Raphaël Glucksmann
32:14c'est-à-dire qu'il a gagné le 14
32:15enfin il a fait 14%
32:16il est arrivé en bonne position
32:17pardonnez-moi
32:18en troisième position
32:19à 13,8%
32:20il est arrivé
32:21et depuis on ne l'a pas entendu
32:22vous êtes ceux qui vous a largement
32:23permis de prospérer
32:24comment est-ce que vous réagissez
32:25donc à ce réveil
32:26ce week-end ?
32:27Alors voilà
32:28je précise
32:29on l'a vu
32:30très très long papier
32:31dans Libération
32:32vendredi matin
32:33et puis hier matin
32:34il était dans le Parisien
32:35mais bon
32:36et la semaine prochaine
32:37il fait sa rentrée politique
32:38il voulait porter
32:39les couleurs de la gauche
32:40éventuellement en 2027
32:41que c'était pas les mêmes
32:42que les vôtres
32:43et qu'il fallait s'y mettre
32:44pour avoir un programme
32:45il y a de la concurrence à gauche
32:46mais madame
32:47je sais pas
32:48il y a quelque chose
32:49qui s'appelle
32:50le nouveau front populaire
32:51que nous avons constitué ensemble
32:52qui a remporté
32:53le premier tour
32:54des élections
32:55les élections législatives
32:56pardon
32:57qui dispose du plus grand nombre
32:58de députés
32:59et qui aujourd'hui
33:00s'est vu confisquer le pouvoir
33:01par une décision solitaire
33:02du président de la République
33:03ça on l'a déjà dit tout à l'heure
33:04j'ai compris
33:05donc moi la question
33:06qui m'est posée
33:07c'est que je sais bien
33:08que le gouvernement
33:09de Michel Barnier
33:10a une durée de vie limitée
33:11d'ailleurs ça devrait
33:12vous intéresser
33:13tous les ministres
33:14cumulars là
33:15président du conseil
33:16de départemental de l'ESSEM
33:17ils veulent garder
33:18leur mandat
33:19ils gardent tous
33:20leur mandat
33:21c'est qu'eux même
33:22ils savent que ça
33:23va pas durer très longtemps
33:24donc la question
33:25qui est posée
33:26c'est à partir du moment
33:27où ce gouvernement
33:28va tomber
33:29parce qu'il va tomber
33:30à un moment
33:31la question que je pose
33:32c'est qui va pouvoir
33:33ensuite gouverner
33:34et puis s'il doit y avoir
33:35une nouvelle dissolution
33:36à l'Assemblée
33:37de l'Assemblée nationale
33:38je souhaite
33:39que le nouveau Front Populaire
33:40gagne encore plus de sièges
33:41pour que le président de la République
33:42puisse pas à nouveau
33:43faire ce type de coup de force
33:44et si
33:45ça c'est impossible
33:46parce que
33:47c'est le président de la République
33:48qui est mis en cause
33:49lui-même
33:50parce qu'il est dans l'incapacité
33:51de garantir un gouvernement
33:52pour le pays
33:53et qu'il s'en va
33:54et ben dans ce cas là
33:55il y aura une nouvelle élection présidentielle
33:56en gros vous dites
33:57restez unis
33:58derrière Eléfie
33:59parce qu'il faut se préparer
34:00à la prochaine dissolution
34:01le plus vite possible
34:02c'est ce que vous dites là
34:03non je ne dis pas
34:04derrière Eléphie
34:05ça c'est votre manière
34:06d'essayer de présenter les choses
34:07moi je dis restez unis
34:08derrière le programme
34:09du nouveau Front Populaire
34:10parce que c'est le programme
34:11du nouveau Front Populaire
34:12car à récolter
34:13la destitution du président Macron
34:14c'est bien vous
34:15qui l'initiez là
34:16ça c'est une initiative
34:17de la France Insoumise
34:18et d'autres parlementaires
34:19nous sommes 81
34:20à l'avoir décidé
34:21et Raphaël Guzman dit
34:22nous on n'est pas du tout
34:23dans cette vision là
34:24nous on est
34:25que le mandat est à terme
34:26on n'est pas dans la destitution
34:27est-ce que c'est pas
34:28un clivage profond
34:29ah bah si c'est vrai
34:30c'est un clivage important
34:31puisque en ce qui me concerne
34:32je pense que plus vite
34:33le président de la République
34:34n'occupera pas sa fonction
34:35et mieux ça sera
34:36pour les françaises
34:37et les français
34:38le plus rapidement possible
34:39donc si monsieur Glucksmann
34:40et d'autres partis socialistes
34:41veulent servir
34:42en quelque sorte
34:43de personnes
34:44qui permettent
34:45à Emmanuel Macron
34:46de maintenir son pouvoir
34:47je le regrette
34:48c'est pas ma position
34:49et c'est pas mon point de vue
34:50attendez
34:51j'en profite pour faire
34:52une parenthèse
34:53il y a beaucoup de questions
34:54je ne sais pas
34:55vous êtes payé
34:56au nombre de questions
34:57que vous voulez
34:58exactement
34:59nous sommes payés
35:00au nombre de questions
35:01et on est payé
35:02pour rester tranquille
35:03et s'échanger
35:04et s'écouter
35:05pour l'instant
35:06tout va très bien
35:07une parenthèse
35:08sur la motion de destitution
35:09qui ne marche pas très bien
35:10quand même
35:11ah bon ?
35:12bah je ne sais pas
35:13bah écoutez
35:14j'ai regardé
35:15la pétition que vous avez lancée
35:16le nombre de signatures
35:17que vous avez
35:18alors combien il y en a ?
35:19350 000
35:20c'est pas mal non ?
35:21je ne sais pas
35:22par exemple un RIP
35:23un référendum d'initiative partagée
35:24il faut 4 millions et demi
35:25de personnes
35:26pour une initiative
35:27qui a été lancée
35:28il y a 3 semaines
35:29moi je trouve ça pas mal
35:30mais ce que je vous propose
35:31vous savez
35:32c'est faites une pétition
35:33de soutien à Michel Barnier
35:34et puis quand elle aura
35:35350 000 signataires
35:36on en reparlera
35:37donc maintenant
35:38vous me dites
35:39la motion de destitution
35:40ne va pas très fort
35:41excusez-moi
35:42la motion de destitution
35:43il y avait plusieurs étapes
35:44à frôchir
35:45la première
35:46c'est qu'il fallait
35:47que ça soit déposé
35:48par au moins un dixième
35:49des députés
35:50ça a été le cas
35:51nous sommes 81 députés
35:52à avoir déposé
35:53cette motion de destitution
35:54vous dites
35:55ça ne va pas très fort
35:56il y a 66 ans
35:57depuis 66 ans
35:58il n'était jamais arrivé
35:59le fait qu'une motion
36:00de destitution
36:01passe l'étape
36:02de la validation
36:03par le bureau
36:04de l'Assemblée Nationale
36:05donc au contraire
36:06elle va très fort
36:07et il y aura
36:08mercredi
36:09en commission des lois
36:10un premier débat
36:11sur la motion de destitution
36:12et ensuite
36:13il y en aura un deuxième
36:14dans l'hémicycle
36:15moi j'appelle
36:16les citoyennes
36:17et les citoyens
36:18à interpeller leurs députés
36:19pour leur demander
36:20de voter cette motion
36:21de destitution
36:22d'habitude vous citez
36:23les sondages
36:24là c'est bizarre
36:26plus de 50%
36:27des français
36:28disent qu'ils sont d'accord
36:29avec la motion de destitution
36:30d'Emmanuel Macron
36:31c'est plutôt pas mal
36:32même le PS
36:33même les socialistes
36:34parce que les socialistes
36:35ils ne sont pas d'accord
36:36il y a une majorité
36:37des électrices
36:38selon ces mêmes sondages
36:39il y a une majorité
36:40des électrices
36:41et des électeurs
36:42du parti socialiste
36:43qui soutiennent
36:44la motion de destitution
36:45bien évidemment
36:46pourquoi il n'y a pas
36:47le grand mouvement populaire
36:48que vous attendez
36:49derrière la destitution
36:50s'il y a eu un coup de force démocratique
36:51comment vous analysez
36:52la situation politique
36:53aujourd'hui ?
36:55Parce qu'ils ont l'impression
36:56qu'ils ne comprennent pas
36:57moi je peux vous dire
36:58les citoyens et les citoyennes
36:59sur ma circonscription
37:00ils disent on ne comprend pas
37:01on a voté pour vous
37:02on a voté à gauche
37:03c'est un premier ministre de droite
37:04qu'est-ce qu'il se passe ?
37:05donc les gens
37:06ils sont en colère
37:07certains peut-être se disent
37:08mais est-ce que vraiment
37:09on peut changer les choses ?
37:10parce que tout a été fait
37:11ces dernières années
37:12pour donner l'impression
37:13aux gens que ça ne servait
37:14à rien de se mobiliser
37:15quand vous avez des millions
37:16de personnes dans la rue
37:17contre la réforme des retraites
37:18parce que c'était
37:19les manifestations
37:20les plus puissantes en France
37:21depuis mai 68
37:22et qu'à la fin
37:23le président de la République
37:24efface tout ça
37:25passe en force
37:26il ne faut pas s'étonner
37:27ensuite qu'il y a des gens
37:28qui se disent
37:29mais est-ce que ça sert
37:30à quelque chose
37:31d'aller manifester ?
37:32moi je leur dis oui
37:33ça sert à quelque chose
37:34mais moi je pose la question
37:35qu'est-ce qu'ils veulent ?
37:36qu'est-ce que veut
37:37le président de la République ?
37:38parce que si maintenant
37:39manifester par millions
37:40ça ne sert à rien
37:41si maintenant voter
37:42par dizaines de millions
37:43ça ne sert à rien
37:44qu'est-ce qu'il veut ?
37:45il veut quoi ?
37:46moi je pense que
37:47quand on est attaché
37:48à la République
37:49quand on est attaché
37:50à la démocratie
37:51on doit tenir compte
37:53il y a quelque chose
37:54qui a l'air d'empoisonner
37:55la Droite
37:56comme la gauche
37:57c'est la présidentielle
37:58et puisque vous parlez
37:59des sondages
38:00certains Français
38:01considèrent que la candidature
38:02systématique et automatique
38:03de Jean-Luc Mélenchon
38:04est un handicap pour la gauche
38:05systématique et automatique ?
38:06quasiment depuis
38:07trois présidentielles
38:08ça ce n'est pas automatique
38:09c'est parce qu'il y a des gens
38:10qui l'ont décidé
38:11vous savez
38:12d'accord mais c'est qui
38:13les gens qui l'ont décidé ?
38:14les Insoumis
38:15les meilleurs votes ?
38:16vous voulez que je vous explique
38:17comment Jean-Luc Mélenchon
38:18a été investi candidat
38:19à l'élection présidentielle
38:20Bah oui, par des procédures collectives, validation par l'ensemble des députés et députés européens de la France associée.
38:26Nathalie Sacri a raison.
38:27Olivier Faure, par exemple, qui parle de vos énigmes.
38:29Allez à votre question plutôt que de donner une méchanceté au milieu, parce que après je suis obligé de répondre à votre méchanceté.
38:33Je n'ai aucune méchanceté.
38:34Vous dites systématique et automatique, ce n'est pas vrai.
38:37On ne peut pas accepter ça.
38:38Systématique et automatique, ce n'est pas vrai.
38:39Enfin bon, Olivier Faure a dit qu'il n'est pas votre ennemi principal.
38:41Non, non.
38:42Il y a un truc qui m'a échappé.
38:43Non, non.
38:44Je considère que la mécanique des primaires est une bonne solution pour éventuellement déterminer un candidat possible en votre sein.
38:52Et je rajoute qu'Olivier Faure, ce matin, a dit, dans cette même interview dans La France,
38:57que Jean-Luc Mélenchon ne peut pas être le candidat de toute la gauche.
39:01Ah bah là, c'est à Olivier Faure qu'il faut demander.
39:03Et que donc, il faut en passer.
39:04Non, mais pourquoi vous n'avez pas le droit à sa demande ?
39:07Attendez, vous me dites qu'Olivier Faure défend une primaire et vous complétez en disant
39:12mais Jean-Luc Mélenchon ne peut pas être candidat à une primaire.
39:14Ah bah si, il peut être candidat à la primaire.
39:16Il ne peut pas être automatiquement candidat.
39:18Mais personne n'a dit qu'il devait être automatiquement, à part vous en fait.
39:21Donc, attendez.
39:22Moi, je vous réponds sur la question des primaires, si vous voulez.
39:24Moi, je ne suis pas d'accord avec le système des primaires.
39:27Je l'ai déjà dit à de multiples reprises.
39:28Pourquoi ?
39:29Parce que je pense que les dernières primaires l'ont démontré d'ailleurs.
39:32Ça crée des divisions, ça crée des clivages.
39:34Et qu'au lendemain de la primaire, vous avez les opposants au candidat qui a finalement été désigné,
39:38qui vont soutenir un autre candidat.
39:40Donc, excusez-moi, ça, ce n'est pas possible.
39:42Et alors, en plus, si maintenant il s'agit d'une primaire dans laquelle on dit
39:45il y a ceux qui ont le droit de participer et ceux qui n'ont pas le droit de participer,
39:48bah si, c'est ce que dit Olivier Faure, si j'en crois ce que vient de dire Karine Bécart.
39:51Donc, tout ça n'est pas sérieux.
39:53Donc, moi, je souhaite, pour résumer le propos, si vous voulez bien,
39:57je souhaite que le Nouveau Front Populaire continue à avancer,
40:00unis, à défendre le programme du Nouveau Front Populaire
40:02et que ce soit le plus rapidement au pouvoir.
40:04Soit à travers le fait, la chute du gouvernement de Michel Barnier
40:07et un nouveau gouvernement dans lequel, peut-être, à ce moment-là,
40:10le Président de la République n'aura pas d'autre solution
40:12que d'appeler la candidate que nous avons proposée.
40:14Et en ce qui me concerne, j'ai dit que Lucie Castet restait notre candidate.
40:17Elle n'est pas Lucie Castet.
40:18Bien évidemment.
40:19D'ailleurs, j'observe qu'hier à Brame, puisque vous me posiez la question,
40:22c'était Bernard Cazeneuve qui était invité et pas Lucie Castet.
40:25Donc, s'ils ont besoin des coordonnées, je suis tout à fait disponible pour leur envoyer.
40:28Olivier Faure a été invité, il n'est pas venu non plus.
40:30Et donc, soit par la chute du gouvernement de Michel Barnier
40:33et la mise en place d'un gouvernement,
40:34soit parce qu'il y aurait une nouvelle dissolution,
40:36soit parce qu'il y aurait une démission du Président de la République.
40:38Et dans tous ces cas de figure-là, je pense qu'il faut s'organiser
40:42pour que le nouveau Front Populaire puisse gouverner le pays le plus rapidement possible.
40:45Pour apporter des réponses aux problèmes que les gens ont
40:48parce que le gouvernement de Michel Barnier ne les apportera pas.
40:50Tout le monde le sait.
40:51Donc, vous êtes en train de dire que Jean-Luc Mélenchon n'est pas le candidat naturel de la gauche.
40:54Mais Jean-Luc Mélenchon a dit, je ne peux pas parler à sa place,
40:59mais Jean-Luc Mélenchon a dit depuis le début
41:01faites mieux, j'aspire à être remplacé.
41:06Il a dit ça depuis le début.
41:08Il n'y a que vous qui dites qu'il est candidat automatique et systématique.
41:11Moi, j'ai dit ma position sur ce sujet.
41:13S'il devait y avoir une élection présidentielle demain,
41:15il me semble que Jean-Luc Mélenchon est la personne la mieux placée.
41:17Oui, après demain, ça peut se discuter.
41:19Mais c'est Jean-Luc Mélenchon lui-même qui dit que ça doit se discuter.
41:23Il n'y a que vous qui avez décidé de l'installer dans le rôle du candidat systématique et automatique.
41:28C'est vous qui dites ça.
41:29Ce n'est pas la position de Jean-Luc Mélenchon lui-même qu'il a exprimé à de multiples reprises.
41:33Manuel Bompard, une question qui va vous fâcher pour finir.
41:36La députée insoumise Sophia Chikirou a été mise en examen cette semaine
41:42dans l'affaire des comptes de campagne de la présidentielle de 2017.
41:45Elle était la directrice de campagne de Jean-Luc Mélenchon.
41:48Et en même temps, la directrice...
41:50Vous me corrigez après.
41:51Moi, je suis le directeur de campagne, donc je suis assez bien placé pour le savoir.
41:53Donc là, excusez-moi, vous faites une erreur dans votre question.
41:55Et elle était bien la directrice de la société de communication.
41:57Ça, oui.
41:58Mais le directeur de campagne, vous l'avez en face de vous.
42:00Au service du candidat Mélenchon.
42:02Oui.
42:03Autrement dit, elle vous commandait...
42:06Vous lui commandiez à sa société.
42:08Exactement.
42:09D'accord.
42:10Elle est aujourd'hui en tout cas poursuivie pour escroquerie aggravée,
42:12abus de biens sociaux, recel d'abus de confiance.
42:16Est-ce qu'il y avait un système de surfacturation qu'on a connu dans d'autres...
42:19Non, précisément, puisque d'abord, je veux dire, ça ne me fâche pas du tout,
42:22mais je croyais que vous alliez me poser une question sur McKinsey et les comptes d'Emmanuel Macron.
42:26On ne s'empêche pas, mais c'est l'actualité la plus récente.
42:29Là, on soit un député de la France insoumise.
42:31Ce n'est pas celle-là que vous me posez.
42:32Mais pour le reste, il n'y a bien évidemment aucune surfacturation.
42:35D'ailleurs, dans les motifs de la mise en examen que vous venez d'évoquer,
42:39la surfacturation n'apparaît pas.
42:40Alors que depuis 7 ans, on nous dit qu'il y a eu des surfacturations.
42:43Or, la vérité, c'est qu'il n'y a eu strictement aucune surfacturation.
42:46Que toutes les preuves ont été données,
42:48que les prestations qui ont été facturées à cette société de communication
42:51l'ont été dans les prix du marché.
42:53Aujourd'hui, les raisons en particulier de la poursuite de Sofia Chikirou,
42:56c'est le fait qu'elle aurait entreposé une cafetière et un écran chez elle
43:01pendant que les locaux de sa société étaient en cours de rénovation.
43:03Si, si, ça c'est dans le dossier, Karine Bécard.
43:05Maintenant, je dis aux gens qui nous écoutent,
43:07parce que je sais, je vois bien comment il y a une manière d'essayer de s'allier.
43:10Sofia Chikirou, elle a donné des réponses à toutes les accusations
43:12qui sont portées contre elle sur son blog.
43:14Je leur dis, allez les consulter et vous vous ferez une idée.
43:17Donc la justice se trompe quand elle vous poursuit pour escroquer, aggraver,
43:21abuser de biens sociaux et recettes d'abus de confiance.
43:24C'est quand même des chefs d'accusation qui sont importants.
43:27Mais madame, il n'y a rien de tout ça dans cette affaire.
43:31Toutes les accusations auxquelles nous avons été confrontés depuis 7 ans,
43:36nous y avons répondu point par point et à l'ensemble des accusations qui ont été faites.
43:41La campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017,
43:43puisque c'est de celle-là dont nous sommes en train de parler,
43:45et la campagne qui a coûté le moins cher quand on ramène le montant de la campagne
43:49au nombre de voix qui ont été obtenues, la moins chère.
43:52Et on me dit que c'est surfacturé.
43:54Je ne sais pas si ça va bénéficier à tout.
43:55Si, madame, vous pouvez regarder les chiffres, vous verrez.
43:57C'était la moins chère de toutes les campagnes parmi les plus gros candidats
44:00ramenées au nombre de voix qui ont été faites.
44:02Donc comment on aurait pu surfacturer ?
44:04Et puis, je pose une question.
44:06Quel est le mobile ?
44:07Parce qu'à la fin, normalement, vous faites quelque chose.
44:09Le mobile, on l'a compris.
44:10Alors, il est où cet argent ?
44:12Je ne sais pas, se faire une caisse noire pour la prochaine…
44:14Mais elle est où cette caisse noire, madame ?
44:15Je ne vais pas liser en n'ayant pas de dossier.
44:17Les comptes de cette société, ils ont été surveillés.
44:19Ils ont été bouclés.
44:20Il n'y avait pas d'argent.
44:21C'est-à-dire qu'en l'occurrence…
44:22Qu'est-ce que vous racontez ?
44:23Visiblement, ce qu'on a vu, c'est que les bénéfices sont allés essentiellement
44:25dans la page de Société Q.
44:27Sans aucun mobile, sans aucune motivation.
44:29Et qui vise juste, comme on est en train encore une fois
44:31de l'en faire la démonstration sur ce plateau,
44:33qui vise juste à essayer de nous salir et à nous faire passer
44:35pour des gens malhonnêtes, alors que nous avons toujours respecté
44:38la loi dans son intégralité.
44:40Maintenant, j'ai répondu à vos questions.
44:43Je dis aux gens qui nous écoutent, si vous voulez avoir des réponses
44:45à ces questions parce que vous avez un doute,
44:47allez consulter les réponses sur le site de Sofia Chikirou.
44:49Elle a répondu à l'ensemble de ces accusations.
44:51A quoi la justice joue-t-elle dans ces cas-là ?
44:53Puisque vous nous dites à qui ça profite.
44:55Est-ce que les juges sont bien quand ils s'attaquent à Marine Le Pen
44:57et à l'affaire des assistants parlementaires
44:59ou sur François Bayrou ?
45:01Est-ce qu'elle devient folle quand elle s'attaque aux affaires ?
45:03Madame, je ne suis pas là pour faire des caractérisations sur la justice.
45:05Je vous dis qu'en l'occurrence,
45:07en l'occurrence, en l'occurrence,
45:09il y a des reproches dont vous évoquez
45:11et qui nous sont formulées de manière très imprécise
45:13comme vous venez d'en faire à nouveau la démonstration.
45:15Excusez-moi de vous le dire.
45:17Excusez-moi, Madame,
45:19mais c'est un angle majeur
45:21de l'attaque qui est faite contre nous.
45:23On dit que Sofia Chikirou était à la fois prestataire et donneur d'ordre.
45:25Je viens de vous faire la démonstration.
45:27Elle était conseillère en communication.
45:29Donc elle n'était pas donneuse d'ordre.
45:31Si vous voulez, on peut étaler le dossier.
45:33Moi, j'ai des réponses point par point
45:35à l'ensemble des accusations que vous voulez formuler
45:37contre nous et ces accusations,
45:39nous les avons déjà données et je vous invite à aller
45:41consulter les réponses à ces accusations.
45:43Merci, Manuel Bompard.
45:45Il est temps d'accueillir notre second invité pour le livre de la semaine.
45:57Asseyez-vous vite, on est très en retard.
45:59Bonjour, Antoine Fouché.
46:01Bonjour.
46:03Merci de nous avoir rejoints sur le plateau de questions politiques.
46:05Vous êtes un spécialiste des questions sociales.
46:07Vous venez de publier un livre très intéressant
46:09sur un thème dont on parle de plus en plus souvent,
46:11la rémunération du travail,
46:13sortir de la société du travail
46:15qui ne paye plus.
46:17C'est le titre de votre ouvrage
46:19publié aux éditions de l'Aube.
46:21Avant de commencer à discuter,
46:23je voudrais quand même juste préciser
46:25qui vous êtes exactement, Antoine Fouché,
46:27parce que vous avez occupé des postes importants
46:29et influents. Vous avez été conseiller
46:31auprès du ministre du Travail, Xavier Bertrand,
46:33entre 2011 et 2012.
46:35Vous avez été directeur général adjoint
46:37du MEDEF, ensuite, entre 2012 et
46:392016. Et puis vous avez dirigé
46:41le cabinet d'une autre ministre
46:43du Travail, Muriel Pénicaud,
46:45sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron,
46:47entre 2017 et 2020.
46:49Depuis, vous avez créé votre propre agence de
46:51conseil, Quintet. Antoine Fouché,
46:53vous écrivez
46:55que le travail ne paye plus.
46:57C'est ce que ressent probablement une grande
46:59partie des Français. Mais ça veut dire quoi
47:01quand on dit le travail ne paye plus ?
47:03On le mesure comment ?
47:05On mesure par les statistiques de l'INSEE,
47:07pas simplement par les enquêtes de sondage.
47:09C'est objectif et pas que du ressenti.
47:11Et cet objectif,
47:13si on dit que le travail
47:15ne paye plus, en précisant
47:17exactement ce que ça veut dire, ça veut dire
47:19qu'en travaillant, pour la première fois
47:21depuis 1945, les gens
47:23aujourd'hui n'améliorent plus leur niveau de vie.
47:25De 1945 au...
47:27Pendant les Trente Glorieuses, on améliorait
47:29son niveau de vie en travaillant de 5%
47:31par an, ce qui fait qu'on doublait son niveau
47:33de vie en une quinzaine d'années.
47:35Les 30 années suivantes, c'était un peu moins vrai,
47:37mais ça restait vrai, le travail payait.
47:39C'est-à-dire que des années 1980 à la crise de 2008,
47:41le pouvoir d'achat du travail augmentait
47:43d'à peu près 2% par an, ce qui fait
47:45qu'avec une vie de travail, on vivait
47:47deux fois mieux. Depuis une quinzaine
47:49d'années, c'est moins de 1% par an,
47:51c'est-à-dire 0,8%, ce sont les statistiques
47:53de l'INSEE, les séries longues de l'INSEE.
47:55Ce qui veut dire qu'il faudrait
47:57aujourd'hui, sur ce rythme-là,
47:59travailler 84 ans pour vivre
48:01deux fois mieux. Et donc, c'est objectif
48:03et pas extrême ou excessif
48:05de dire que, depuis
48:07une quinzaine d'années, la majorité des gens,
48:09la majorité des travailleurs, n'améliorent
48:11plus leur niveau de vie en travaillant. Et c'est en ce sens
48:13précis, me semble-t-il, qu'on peut dire que le travail
48:15ne paye plus. — Alors avançons, est-ce que
48:17le travail paierait plus si les richesses
48:19de notre pays étaient mieux réparties ?
48:21— Pas si les richesses de notre pays...
48:23— Je pense aux dividendes, par exemple.
48:25Alors, on a fait un choix
48:27anti-travail, je vais très vite, mais on a fait
48:29un choix anti-travail gauche-droite depuis
48:31une quarantaine d'années, là aussi au sens
48:33précis où nos dépenses publiques
48:35supplémentaires, on a choisi de les
48:37faire payer non pas par
48:39les rentiers ou par les héritiers
48:41ou par les retraités, mais par les travailleurs.
48:43Et quand je dis « travailleurs », je ne dis pas simplement
48:45les classes moyennes. Je dis aussi, que ce soit
48:47les gens payés au SMIC ou les gens très bien
48:49payés, les indépendants et les
48:51fonctionnaires. — En gros, on taxe
48:53le travail. — On taxe le travail plus
48:55que la rente, que la consommation,
48:57que l'héritage et que les retraites.
48:59Et ça, c'est un choix de société ? — Pourquoi ?
49:01Qu'est-ce qui a désigné ça ? C'est un choix de société ?
49:03— Est-ce que c'est électoral ? Est-ce que c'est parce que
49:05il faut...
49:07C'est les retraités qui votent le plus
49:09et qu'il faut préserver
49:11cet électorat ou pas du tout ? — Depuis
49:13une vingtaine d'années, c'est l'un des facteurs
49:15explicatifs, c'est sûr.
49:17Les retraités représentent un
49:19votant sur deux, un inscrit sur trois,
49:21un votant sur deux. Et donc, évidemment,
49:23l'un des points communs, par exemple,
49:25de tous les programmes
49:27politiques aux dernières élections législatives,
49:29tous du NFP
49:31ORN, c'est l'indexation
49:33des retraites sur l'inflation. C'est le seul
49:35point commun de tous les programmes.
49:37Et donc, oui, il y a un sujet
49:39de blocage à ce niveau-là,
49:41mais c'est pas la seule explication.
49:43C'est-à-dire que ça dure... Ce choix
49:45anti-travail, entre guillemets,
49:47il est fait depuis une quarantaine d'années.
49:49C'est pas que le poids du vote retraité
49:51qui l'explique.
49:53Non, non, parce que c'est tellement important.
49:55Si c'est pas que le vote,
49:57c'est quoi ?
49:59La cause principale, c'est quand même notre
50:01désindustrialisation et notre sous-investissement
50:03dans l'éducation et l'innovation.
50:05C'est d'abord ça qui explique que le travail
50:07ne paye plus. C'est évidemment la différence
50:09entre le salaire brut et le salaire net,
50:11c'est-à-dire le niveau de taxation qui fait qu'on
50:13prend de plus en plus aux travailleurs pour
50:15donner aux autres.
50:17Certes, mais si le pouvoir d'achat
50:19augmente moins vite, c'est d'abord parce qu'on s'est
50:21désindustrialisé et qu'on est devenu un
50:23peuple, ça fait mal au cœur de l'admettre
50:25en tant que français, mais on est devenu un peuple
50:27moyennement éduqué et moyennement formé.
50:29Que ce soit les élèves ou
50:31que ce soit les travailleurs, on est
50:33au-delà du 25ème rang maintenant
50:35dans les enquêtes internationales. Ce qui veut dire
50:37de façon non-techno que
50:39dans 25 à 27 autres pays
50:41dans le monde, les gens travaillent plus vite,
50:43mieux, sont mieux formés,
50:45sont plus productifs, sont plus innovants
50:47et donc à la fin, ça fait plus de valeurs
50:49créées dans le pays et donc un pouvoir d'achat du travail
50:51qui augmente davantage. C'est d'abord ça
50:53la cause la plus importante.
50:55Mais en même temps, on ne peut pas dire aux gens
50:57réindustrialiser, investir
50:59dans l'innovation, l'éducation, etc.
51:01Pour produire ces effets, ça va mettre 20 à
51:0330 ans. Il ne faut pas raconter de salades.
51:05Et donc on ne peut pas dire aux gens
51:07écoutez, on en reparle dans 20 ou 30 ans.
51:09Alors la solution, en tout cas celle que vous esquivez
51:11dans votre livre, c'est taxer
51:13les retraités, les héritiers, les rentiers.
51:15Ce qui est quand même assez bluffant.
51:17Dit comme ça, ce n'est pas super populaire.
51:19Je n'ai pas dit les vieux.
51:21On peut faire un transfert.
51:23Comment on fait ?
51:25On rend un peu
51:27aux travailleurs ce qu'ils ont gagné.
51:29Je vais répondre à votre question.
51:31Il faut juste avoir quand même
51:33un chiffre en tête, c'est que c'est la
51:35différence entre ce qu'on gagne et ce qu'on garde
51:37pour soi quand on travaille. Le salaire
51:39médian en France, c'est 2091 euros.
51:41Tout le monde peut vérifier. Mais quelqu'un qui a
51:43gagné 2091 euros, en réalité
51:45il en a gagné 3897.
51:47Il les a gagnés.
51:49Donc les salaires ne sont pas faibles.
51:51Ça c'est les cotisations qu'on nous prend.
51:53Et l'impôt sur le revenu. Les salaires
51:55ne sont pas faibles. Les gens gagnent de l'argent en travaillant
51:57mais la différence entre
51:59ce qu'il leur reste et ce qu'ils ont gagné est tellement
52:01forte qu'il y a plus que le sentiment, une réalité
52:03que le travail ne permet plus d'améliorer
52:05son niveau de vie. Et donc si on réduit
52:07cet écart entre le net et le brut
52:09sans changer de modèle social
52:11un modèle social constant
52:13il faut que ce qu'on rende, on le donne
52:15on le prend, on sollicite
52:17un effort. D'autres
52:19acteurs qui sont
52:21donc j'en donne quatre dans le bouquin
52:23il y a un, les rentiers
52:25parce que c'est vrai que
52:27quand vous gagnez 100 euros en travaillant
52:29en moyenne il vous en reste 54. Mais quand vous gagnez
52:31100 euros en touchant l'individu
52:33il vous en reste 70. Et on a quand même un sujet
52:35parce que c'est quand même plus difficile de gagner son argent
52:37en travaillant qu'en investissant
52:39Deuxième chose
52:41là aussi quand vous gagnez
52:43100 euros à la retraite il vous en reste
52:4586. Je ne dis pas pour tous
52:47les retraités mais pour une partie des retraités
52:49par exemple les 20% des retraités
52:51qui gagnent plus d'argent à la retraite
52:53que la moitié de ceux qui travaillent et qui gagnent
52:55leur argent en travaillant, c'est à dire 2000 euros
52:57on pourrait demander un effort temporaire
52:59et ça ne rendrait pas
53:01ces personnes là pauvres qui par ailleurs sont
53:03propriétaires à 77%.
53:05Et une dernière chose, également
53:07les héritiers, là aussi c'est très peu connu
53:09parce que les taux de
53:11taxation apparent de l'héritage sont
53:13hyper élevés. Jusqu'à 45%
53:15à partir de 1,8 millions. Mais en réalité
53:17en raison des exonérations et des
53:19abattements, le taux réel de
53:21taxation de l'héritage en France c'est 6%.
53:23Donc quand vous gagnez 100 euros en héritant vous en gardez
53:2594. Là aussi sur les
53:27héritiers les plus chanceux
53:29c'est à dire au delà de 500 000 euros
53:31on pourrait demander un effort
53:33sans remettre en cause
53:35la transmission qui est hyper
53:37importante dans le pays.
53:39Vous êtes un macroniste repenti ?
53:41Oui.
53:43Merci à tous les deux.
53:45Si j'ai pas le choix entre oui et non, c'est oui. Après j'aurais bien
53:47les minuancés.
53:49Ça fait même pas rire Manuel Bompard.
53:51Ça vous satisfait d'entendre tout ça ?
53:53Très très rapidement.
53:55Non mais sur le constat
53:57et je partage un certain nombre d'éléments du constat
53:59certaines solutions je les entends, ce que vous venez de dire sur
54:01l'héritage c'est quelque chose que je partage.
54:03Après la partie sur la
54:05de votre livre sur la baisse des cotisations sociales
54:07là elle mérite davantage de discussion entre nous.
54:09Mais merci à tous les deux. Antoine Fouché
54:11je rappelle le titre de votre livre Sortir de la société
54:13du travail qui ne paie plus.
54:15C'est donc aux éditions de l'Aube. Merci
54:17Manuel Bompard. Merci à toute l'équipe de
54:19Questions politiques. Belle fin de week-end.
54:21La semaine prochaine vous retrouverez Elodie Forêt.
54:23Je vous souhaite une excellente semaine.

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