[#Reportage] Gabon : quand Hermann Immongault ramène les vieilles recettes du PDG à l’approche du référendum
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00:00Le chien ne change jamais sa manière de s'asseoir, cet adage populaire si bien à l'attitude
00:07pour le moins prévisible que vient d'adopter le gouvernement de transition, et plus particulièrement
00:13le ministre de l'Intérieur, Herman Imongo, qui contrebalançant le principe de liberté
00:18d'expression et d'opinion a mis en garde tous ceux qui voudraient perturber la bonne
00:23tenue du référendum. Un avertissement aux allures de menace qui, sauf si trompé, s'adresserait
00:31aux personnalités qui, depuis plusieurs semaines, n'ont de ceste dénoncé les incongruités
00:35graves que comporte le projet de constitution. C'est par la voix de son conseiller en communication
00:42que le ministre de l'Intérieur a tenu à réagir aux vives critiques enregistrées
00:47ces dernières semaines concernant le projet de nouvelle loi fondamentale qui, après l'étape
00:52de l'assemblée constituante, devrait être soumise au référendum. Des critiques qui,
00:58selon le membre du gouvernement, n'auraient d'autre but que de s'aimer le trouble,
01:02évoquant au passage une conspiration funeste et des spams d'une trajection tragique
01:08prise sous d'autres cieux. Liberté d'opinion, le CTRI et le PDG, tabac de main pipe, ainsi
01:15pour Herman Imongo, les prises de parole de certains leaders politiques et de la société
01:20civile, militant pour la plupart pour le non au prochain référendum, seraient mûs par une
01:27volonté, semble-t-il, de perturber la bonne tenue du référendum et le fonctionnement serein des
01:33institutions. Si le garant de la sécurité publique s'inscrit pleinement dans ces missions,
01:38cette sortie pour le moins curieuse d'Herman Imongo rappelle les heures sombres du régime
01:44déchu de l'ancien président Ali Bongo Undimba et du Parti démocratique gabonais. En effet,
01:50durant le règne de cette formation politique, que de nombreux citoyens affublaient de surnoms
01:55de « Parti démoniaque gabonais », les différents gouvernements prétextaient des pseudo-raisons
02:01de troubles à l'ordre public pour tenter de baïonner les discours discordants de l'opposition.
02:06Cette sortie d'Herman Imongo semble donc procéder du même schéma,
02:11confirmant que les vieilles méthodes pour restreindre les libertés sont toujours d'actualité,
02:15à l'heure du Comité pour la transition et la restauration des institutions. Il faut souligner
02:21d'ailleurs que cette mise en garde verbale pour le moment rentre en totale contradiction avec
02:26l'article 23 de la Charte de la Transition qui garantit à tous les citoyens l'exercice
02:32de ces libertés d'opinion, d'expression, de conscience et de culte. L'opinion se questionne
02:38d'ailleurs sur la promptitude avec laquelle le ministre de l'Intérieur a rappelé que c'est à
02:44l'ouverture de la campagne électorale que les partisans du « Non » pourront aisément exprimer
02:50leur opinion, alors que depuis des mois, ceux appelant à voter le « Oui » se livrent à une
02:56campagne des plus féroces sur le terrain.