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Michel Barnier est descendu ce mardi 1er octobre dans l'arène de l'Assemblée nationale, où il n'a pas de majorité. Le Premier ministre a prononcé son discours de politique générale au cours duquel il a déroulé sa feuille de route, notamment en matière de fiscalité et d'immigration.

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Transcription
00:00Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues,
00:03la France est à la croisée des chemins.
00:06Nous sommes dans une configuration inédite.
00:09Les Français n'ont donné à aucun bloc,
00:12aucun groupe, aucune formation politique,
00:15une majorité suffisante pour agir seuls.
00:19Pour agir, nous allons donc devoir changer nos habitudes,
00:23sortir définitivement des débats stériles,
00:26des oppositions factices, du sectarisme
00:30et des postures politiciennes qui ne font avancer personne
00:33et certainement pas le pays.
00:36Guérir la politique française,
00:38devenue trop malade de ces divisions et de ces affrontements.
00:43Avec les députés Ensemble pour la République,
00:46nous sommes convaincus que c'est non seulement souhaitable,
00:49mais que c'est possible et nous y sommes prêts.
00:53Il suffit de regarder nos voisins européens,
00:55qui ont pour beaucoup une culture de coalition.
00:59Il suffit de regarder la France,
01:01qui ne se résumera jamais à trois blocs
01:04qui s'affronteraient matin, midi et soir,
01:07cherchant la disparition ou l'écrasement des deux autres.
01:10Non, la France, ce n'est pas le conflit sans fin,
01:13l'affrontement sans but, l'opposition sans raison.
01:17Non, la France, ce n'est surtout pas cela.
01:21L'idéal français, c'est la quête de l'unité,
01:24la recherche de la stabilité,
01:26l'aspiration à la fraternité.
01:30Alors nous, députés, représentants du peuple,
01:33dans cette Assemblée nationale,
01:35nous le disons avec beaucoup de force
01:37et en même temps beaucoup d'espoir,
01:39soyons à la hauteur de la France.
01:42Oui, soyons à la hauteur de la France,
01:45de ses forces, de ses attentes,
01:48de ses doutes, de ses espoirs,
01:51de son histoire et de son avenir.
01:54Bien sûr, tout cela ne sera pas facile.
01:58Nous devrons sortir de nos logiques habituelles,
02:00car nous sommes dans une Assemblée quelque part sans majorité.
02:04Le clivage majorité-opposition doit être dépassé,
02:08au profit d'un nouveau clivage.
02:10Ceux qui veulent agir concrètement et ceux qui ne le veulent pas.
02:14Ceux qui sont capables de mettre le pays au-dessus des partis
02:17et ceux qui ne le sont pas.
02:20Nous sommes plusieurs groupes à avoir fait ce choix-là,
02:26sans jamais rien renier de nos divergences et de nos différences,
02:29parfois profondes, j'y reviendrai.
02:32Nous savons que les extrêmes ne se placeront jamais dans cette logique.
02:36C'est d'ailleurs leur raison d'être que de se placer à ce point en marge
02:40de tout ce qui peut faire réussir le pays.
02:43Et je le dis aussi ici, je ne me résous pas
02:47à ce que le parti socialiste, parti de gouvernement,
02:50puisse manquer à cet appel de l'unité.
02:54S'il faut des preuves que nous sommes prêts au compromis,
02:56à nous remettre en question pour le permettre,
02:58alors nous chercherons toujours, avec notre groupe,
03:01à emprunter cette voie pour vous convaincre.
03:03Je vous ai entendu tout à l'heure réagir
03:05lorsque le Premier ministre a dit que son gouvernement était
03:07pluriel, représentatif, en indiquant que vous considériez
03:10que ce n'était pas le cas.
03:11Mais alors pourquoi ne pas avoir accepté de venir avec vos idées
03:14et vos propositions dans le gouvernement pour les appliquer ?
03:17Il faut être lucide.
03:26Les Français ne nous demandent pas de penser la même chose,
03:28de dire la même chose, de vouloir la même chose.
03:31Les Français ne nous demandent pas d'effacer nos différences.
03:34Ils nous demandent de les surmonter pour agir.
03:37Agir pour eux, agir avec eux.
03:41La lucidité, c'est d'ailleurs la base commune qui doit être la nôtre.
03:45Nous habitons tous le même pays.
03:47Nous rencontrons tous les mêmes Français.
03:50Évidemment qu'il y a des Français qui souffrent.
03:53Évidemment qu'il y a des Français qui doutent.
03:56Évidemment qu'il y a des Français en colère.
03:59Plus grave encore, des Français perdent foi dans la France.
04:03Ils perdent foi dans la promesse républicaine.
04:07Ils perdent foi dans ce rêve français mélange de grandeur
04:09et d'universel, d'une puissance à nul autre pareil avec un message
04:14apporté au monde.
04:15Évidemment que c'est une réalité.
04:18Si tel n'était pas le cas, le groupe que j'ai l'honneur de présider
04:21aura été doté d'une majorité absolue dans cet hémicycle.
04:24J'ai la lucidité et l'humilité de le reconnaître devant vous.
04:28Alors oui, nous sommes lucides.
04:29Lucides sur les doutes quant à la capacité de l'État à protéger,
04:34quant à la capacité du travail à rémunérer,
04:37quant à la capacité de l'école à éduquer,
04:40quant à la capacité de la santé à tous nous soigner.
04:44Ce même exercice de lucidité devrait, me semble-t-il,
04:48conduire ceux qui s'opposaient à nous hier
04:52de reconnaître que peut-être tout n'est pas à jeter,
04:56qu'il y a des raisons d'espérer, qu'il y a des succès
04:59qui ne sont d'ailleurs pas le succès d'une étiquette politique ou d'un camp,
05:03mais le succès de la France et de tous les Français.
05:09Nous avons enfin vaincu le fléau du chômage de masse
05:12et le taux de chômage est au plus bas depuis 25 ans,
05:15le taux de chômage des jeunes au plus bas depuis 40 ans.
05:21L'industrie revient pour la première fois depuis des décennies,
05:24il y a plus d'usines qui ouvrent que d'usines qui ferment dans notre pays,
05:27plus d'emplois industriels qui sont créés
05:29que d'emplois industriels qui sont détruits.
05:33Les émissions de gaz à effet de serre baissent de 6% l'an dernier,
05:376 fois plus qu'avant 2017 dans notre pays.
05:43Nous avons considérablement agi pour augmenter les moyens de notre armée,
05:49de notre sécurité, de notre justice,
05:51après des décennies de paupérisation et de sous-investissements.
05:54Nous avons mis des moyens sans précédent pour notre santé
05:57et débloqué la formation des médecins.
05:59Nous avons entamé, je le crois profondément,
06:02l'inversion de la tendance du déclin à l'école
06:04en affirmant notre volonté de rehausser le niveau avec le choc des savoirs.
06:09Nous avons apporté de nouveaux droits à nos compatriotes,
06:12en particulier les femmes, avec la PMA pour toutes
06:15et l'inscription de la liberté à recourir
06:17à l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution.
06:20Tout n'est pas à jeter.
06:25Il y a des succès et je veux voir, M. le Premier ministre,
06:28dans votre intervention, une forme de reconnaissance aussi
06:31d'une partie du travail qui a été engagée.
06:34Lorsque vous avez évoqué la question de l'insertion,
06:37vous avez renvoyé vers la réforme du RSA
06:39dont nous avons engagé la généralisation.
06:43Lorsque vous avez évoqué l'accès au logement,
06:45vous avez renvoyé vers le projet de loi logement
06:47et la primo-attribution des logements sociaux
06:50donnés aux maires que nous avions fait adopter en commission au Sénat.
06:54Lorsque vous avez évoqué l'agriculture,
06:55vous avez renvoyé vers le projet de loi d'orientation agricole
06:58adopté par l'Assemblée nationale et aujourd'hui en Avet.
07:02Lorsque vous avez évoqué la famille,
07:05vous avez renvoyé vers le service public de la petite enfance
07:07que nous avons inscrit dans la loi et que nous cherchons depuis à décliner.
07:11Lorsque vous avez évoqué la jeunesse,
07:13vous avez renvoyé à la réforme du lycée professionnel
07:16dont nous sommes fiers et qu'il faut effectivement concrétiser.
07:18Lorsque vous avez évoqué la lutte contre la fraude,
07:20vous avez parlé du chantier de la sécurisation de la carte vitale
07:23que nous avions engagé avec Gérald Darmanin,
07:26un chantier difficile mais pour lequel nous vous accompagnerons évidemment.
07:30Lorsque vous avez évoqué le pouvoir d'achat,
07:31vous avez renvoyé vers le travail que nous avons mené sur la désmicardisation
07:36qui est essentiel aujourd'hui, j'y reviendrai.
07:38Vous avez évoqué le plan sur les soins palliatifs qui a été engagé,
07:41la loi fin de vie, le travail sur les familles monoparentales,
07:44la lutte contre la délinquance des mineurs
07:46et les mesures que nous avions rédigées pour réformer l'excuse de minorité.
07:52Quand je vois tout cela et après avoir entendu votre discours,
07:55évidemment qu'il y a une satisfaction, pas pour nous mais pour le pays.
07:59Parce que sur tous ces sujets qui sont des sujets
08:02profondément ancrés dans le quotidien des Français,
08:04sur lesquels les Français nous attendent,
08:06on ne peut pas accepter les zigzags.
08:08Et ce qui compte sur toutes ces questions, c'est la concrétisation.
08:11Ce n'est pas l'attribution à une étiquette ou à une personnalité en particulier.
08:16Et donc nous nous réjouissons que vous ayez repris l'ensemble
08:19de ces chantiers dans la feuille de route de votre gouvernement.
08:24Oui, Ensemble pour la République, c'est un groupe qui l'assume,
08:28veillera sur l'acquis des sept dernières années.
08:32C'est un groupe issu d'une famille politique qui ne s'est jamais défilée,
08:35qui a toujours eu à cœur de penser l'avenir de notre pays
08:38et d'agir pour qu'il soit meilleur.
08:40C'est un groupe de députés issus de familles politiques différentes,
08:44mais qui se sont reconnus dans un projet politique,
08:47celui du mouvement et du dépassement.
08:50Mouvement pour faire entrer notre pays dans le XXIe siècle
08:53avec plus de force et plus d'atouts.
08:56Dépassement pour réunir enfin autour de la table
08:59des femmes et des hommes qui ne pensent pas toujours la même chose,
09:01mais qui se rejoignent sur une conviction.
09:04La France ne peut avancer que si elle est unie.
09:07Alors en cet instant où il n'y a plus de véritable majorité parlementaire,
09:11en cet instant où l'unité doit prévaloir sur le reste,
09:15nous trahirions nos valeurs, la raison même de notre existence,
09:18si nous décidions d'être une force de division.
09:22Monsieur le Premier ministre,
09:23je connais la difficulté de la tâche qui est désormais la vôtre,
09:27et donc je ne serai jamais celui qui cherchera à la compliquer encore davantage.
09:30C'est aussi l'état d'esprit de mon groupe.
09:33Notre état d'esprit est clair.
09:35Tout ce qui permettra de rendre le pays plus fort,
09:39plus prospère, plus juste et plus sûr, nous le soutiendrons.
09:43Nous le soutiendrons, et je le dis plus que jamais,
09:51comme députés, comme groupe parlementaire, nous agirons.
09:54Nous agirons depuis ces bancs.
09:57La situation politique fait que plus que jamais auparavant,
10:00l'Assemblée nationale peut être puissante.
10:03Des majorités peuvent se faire depuis ces bancs.
10:06Des textes peuvent naître depuis ces bancs.
10:08La vie des Français peut changer depuis ces bancs.
10:12Notre groupe a compris une chose,
10:14c'est le moment ou jamais pour agir vraiment depuis le Parlement.
10:18Alors nous le ferons avec un objectif, un seul,
10:21agir vite, agir fort, agir vraiment,
10:24en respectant les Français et en respectant nos valeurs.
10:28Au sommet de nos valeurs,
10:29et je le dis ici très solennellement,
10:32il y a l'état de droit.
10:33Je vous remercie, Monsieur le Premier ministre,
10:35pour la clarification que vous venez d'apporter.
10:39Parce que l'état de droit, c'est le rempart contre la folie des hommes.
10:42Et donc, je le dis, évidemment, on peut avoir une parole forte,
10:46mais sans hystériser tout le temps.
10:48On peut être plus ferme, beaucoup plus ferme probablement,
10:51sur l'insécurité, pour faire respecter nos frontières,
10:53pour protéger nos concitoyens.
10:55Oui, on peut changer le droit,
10:57c'est la raison d'être même de cette Assemblée.
11:01Mais pour ça, il faut agir.
11:02Agir plutôt que parler, pour reprendre vos propos.
11:05Agir plutôt qu'hystériser, agir plutôt que semer la division.
11:08Oui, l'attente des Français est forte,
11:11mais cette attente mérite plutôt des actes, des engagements,
11:13du changement, que des paroles pour faire parler dans les médias.
11:17Parmi nos valeurs, il y a la recherche de la prospérité pour tous.
11:23Ce fut le cœur de notre combat, pour redistribuer des richesses,
11:26pour que les Français vivent mieux,
11:27il faut créer de la valeur, de l'activité et de la croissance,
11:31tout en rééquilibrant nos comptes.
11:34C'est ce que nous sommes parvenus à faire entre 2017 et 2019,
11:37avant la crise du Covid.
11:39Et ce, sans céder à la facilité des hausses d'impôts,
11:42puisque nous avons même allégé le poids des impôts sur notre économie,
11:45sur les Français et sur les entreprises,
11:49de plus de 50 milliards d'euros.
11:52Et je le dis ici, nous n'avons pas baissé les impôts par dogme
11:56ou par fétichisme anti-impôts.
11:59Si nous avons baissé ces impôts,
12:01c'est par volonté d'efficacité économique.
12:04Résultat, la croissance française est supérieure à ses voisins européens.
12:08Nous avons recréé des millions d'emplois
12:10et notre taux de chômage est au plus bas depuis des dizaines d'années.
12:16Aujourd'hui, après le quoi qu'il en coûte,
12:17qui a protégé des millions de Français au prix de dizaines de milliards d'euros,
12:21notre pays, oui, nous le savons tous,
12:24la situation budgétaire nécessite que l'on continue à agir sans délai.
12:29Un pays surendetté ne peut pas être un pays libre.
12:33Cet effort, nous avons commencé à le faire en février dernier.
12:37Quelques jours seulement après notre nomination avec mon gouvernement,
12:41nous avons fait 10 milliards d'euros d'économies par décret d'annulation.
12:44Cela ne s'était jamais fait.
12:47Nous avons gelé plus de 16 milliards d'euros de crédits,
12:51dont une partie importante devait être annulée en fin d'année,
12:54ce que vous avez la possibilité de faire.
12:57Cet été encore, dans les lettres plafond que nous avons transmises au ministère,
13:01il y avait aussi une quinzaine de milliards d'euros d'économies
13:03par rapport à l'inflation qui était prévue.
13:06Je le dis, beaucoup de ceux qui aujourd'hui donnent des leçons de responsabilité budgétaire
13:11ont été aux premières loges pour critiquer les économies
13:14lorsqu'elles avaient été actées dans le décret d'annulation en février dernier
13:18ou dans les lettres plafond.
13:21Beaucoup de ceux qui sont aux premières loges aujourd'hui
13:24pour expliquer que sur ce sujet tout aurait été catastrophique depuis des années
13:27n'ont pas été tout à fait au rendez-vous pour nous accompagner sur la réforme des retraites,
13:31courageuse réforme nécessaire pour l'équilibre de nos comptes.
13:35Et en général, cela même proposait des dizaines de milliards d'euros de dépenses supplémentaires
13:40à chaque discussion budgétaire.
13:44Mesdames et Messieurs, sur le chemin de la réduction des déficits,
13:50nous devons agir avec méthode sans idéologie
13:53et certainement pas au prix de notre croissance, de nos emplois et de notre prospérité.
13:58C'est pourquoi la bonne méthode selon nous est la suivante,
14:01moins de dépenses et certainement pas plus d'impôts.
14:05J'entends le terme de justice fiscale dans le débat public, qui pourrait être contre ?
14:14Personne ici, je crois, ne soutient l'injustice fiscale.
14:18Mais qui peut soutenir ici que la France aujourd'hui serait un paradis fiscal
14:24quand 10% des contribuables payent 70% de l'impôt sur le revenu,
14:29quand nous sommes le dernier pays d'Europe à avoir un impôt national sur la fortune,
14:33quand nous sommes quasiment champions des prélèvements obligatoires,
14:36quand nous avons le taux marginal d'impôt sur le revenu le plus élevé dans la zone euro,
14:41quand nous avons une CSG avec des taux supérieurs parmi les plus élevés.
14:44Personne ne peut dire que nous serions un paradis fiscal
14:48malgré les baisses d'impôts qui ont été engagées.
14:53Notre groupe est évidemment prêt à regarder certaines mesures,
14:56notamment pour corriger certains comportements.
14:59Je pense à la taxation des rachats d'actions
15:01sur lesquels nous avions travaillé avec Jean-René Cazeneuve et les commissaires aux finances.
15:06Mais je le dis, nous ne ferons rien, nous ne soutiendrons rien
15:09qui puisse se faire au prix de la croissance de notre pays ou du pouvoir d'achat des Français.
15:16Prenons garde à ce que derrière une prétendue justice fiscale
15:20ne surgisse une véritable injustice sociale.
15:24Car augmenter les impôts de nos entreprises, cela peut en affaiblir beaucoup.
15:29Et in fine, créer du chômage ou priver beaucoup de salariés
15:32de l'intéressement et de la participation auxquels ils ont droit.
15:37Et même en affirmant ne cibler que les très grandes entreprises,
15:40on peut menacer des millions d'emplois et des milliers de sous-traitants.
15:44Quand on prévoit une augmentation d'impôts pour les entreprises qui font plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires,
15:50derrière l'exemple facile de Total, il y a la Compagnie des Alpes, Renault, Atos,
15:56Kiabi, ST Micro Electronics, les chantiers de l'Atlantique, la Société bretonne de volaille,
16:01électricité de Strasbourg, gaz de Bordeaux, Picard.
16:05Il y a tant et tant d'autres entreprises fleurons français,
16:08ancrées dans chacune de nos circonscriptions,
16:10qui créent de l'emploi qui ne s'en mette pas plein les poches
16:12et qui, aujourd'hui, seraient déjà moins taxées si elles partaient ailleurs,
16:16dans d'autres pays de l'Union européenne.
16:21N'attaquons pas l'économie réelle de notre pays.
16:25Je le dis par ailleurs, nous avons une conviction, notre pays ne se remettrait pas
16:29d'un choc fiscal similaire à celui qui a été imposé au pays il y a dix ans.
16:34Ce choc fiscal, ce serait la certitude, quelque part,
16:38d'un retour en arrière sur ce qui a fait notre force,
16:40même si j'ai entendu, Monsieur le Premier ministre, vos propos à ce sujet.
16:43Vous avez rappelé que la situation économique, la baisse du chômage que nous connaissons aujourd'hui,
16:48nous la devons à l'action qui a été menée depuis 2017
16:50en matière de baisse de fiscalité et de soutien à notre économie.
16:54Je le dis ici, notre position est claire,
16:56nous ferons le choix des économies plutôt que le choix des impôts.
17:01Oui, Mesdames et Messieurs, nous ne garderons la maîtrise de nos comptes qu'en réduisant nos dépenses.
17:06Car nous avons une conviction, avant de demander des efforts aux Français,
17:10l'État doit toujours balayer devant sa porte et se serrer davantage la ceinture.
17:15Des économies sont possibles.
17:17Au sein de la puissance publique, qui doit revoir ses priorités,
17:20nous ferons des propositions autour de trois grandes priorités.
17:24La première, c'est notre modèle social, la majorité de nos dépenses.
17:29Des économies sont possibles,
17:31en régulant mieux les indemnités journalières face à une dépense devenue hors de contrôle.
17:35Sur les transports sanitaires également, sur les dépenses de chômage,
17:39en accompagnant et en incitant mieux à la reprise d'emploi.
17:43La deuxième priorité, ce sont les économies au sein de la sphère de l'État.
17:47Je pense notamment à tout ce que nous dépensons en matière de travail.
17:51Le chômage est au plus bas.
17:52Il paraît naturel de diminuer les financements que nous octroyons
17:56aux politiques liées au travail ou à l'apprentissage.
17:58Je pense aussi aux opérateurs de l'État.
18:01Enfin, troisième priorité, continuer à réformer pour simplifier,
18:06débureaucratiser et faire ainsi des économies substantielles sur nos modes de fonctionnement.
18:11Je pense au très bon rapport remis par Éric Woerth sur la décentralisation
18:15et au très bon rapport remis par M. Boris Ravignon sur le coût du millefeuille administratif.
18:21Au fond, nous semble-t-il, la stratégie doit être la suivante.
18:25Créer de la richesse par le travail, réduire nos dépenses,
18:28lutter contre la fraude, ajuster notre fiscalité, et dans cet ordre-là.
18:34Mesdames et messieurs, parmi nos valeurs, il y a justement le travail.
18:38Le travail qui doit toujours être valorisé, encouragé, récompensé.
18:42Le travail est la condition de notre prospérité.
18:44Pour redistribuer des richesses, il faut d'abord les produire.
18:48Pour nous, l'objectif de la politique économique de notre pays,
18:50ça doit être tout pour le travail, tout pour ceux qui travaillent.
18:54Notre modèle social a beaucoup de qualités et d'atouts,
18:57mais il a un défaut principal, il n'encourage pas suffisamment au travail.
19:03Nous avions préparé une réforme de l'assurance chômage.
19:05Elle n'est sans doute pas parfaite, mais elle existe.
19:09Et elle envoyait un signal clair, quand on peut travailler, on doit travailler.
19:14Dans la situation dans laquelle nous sommes,
19:17je ne crois pas que nous puissions nous payer le luxe d'hésiter,
19:19de tergiverser ou de reculer en matière de réforme de l'assurance chômage.
19:23Il est urgent de réformer.
19:26Tout faire pour ceux qui travaillent,
19:28c'est aussi faire en sorte que le travail paye mieux.
19:30Le constat est connu, trop de Français sont bloqués autour du SMIC.
19:34Pour certains, le SMIC est devenu un plafond de verre.
19:36Il faut avancer dans le chantier de la désmicardisation.
19:39Et je me réjouis que vous l'ayez annoncé, Monsieur le Premier ministre.
19:42Oui, le travail est une urgence française.
19:45Et le pays risque le grand déclassement si nous ne répondons pas à cette urgence.
19:50Mais penser le travail, c'est aussi inventer la société de demain.
19:54Il faut travailler plus, mais il faut que le travail donne plus envie.
19:58Notre pays n'a pas vraiment pensé son rapport au travail depuis des décennies.
20:01Il est plus que temps de le faire,
20:03en s'attaquant à la question des accidents et de la mortalité au travail.
20:07Il faut le faire en innovant, en pensant en dehors des chemins habituels,
20:11en sachant inventer les solutions de demain.
20:13La semaine en 4 jours, les semaines alternées pour les parents divorcés,
20:17les horaires adaptés pour les travailleurs de première ligne.
20:20Tous ces chantiers sont eux aussi essentiels
20:23pour que la France redevienne une grande nation de travail et de prospérité.
20:28Le travail, c'est évidemment aussi ceux qui travaillent notre terre.
20:32Notre pays n'aurait pas la même histoire,
20:35pas les mêmes paysages, pas la même puissance, pas la même grandeur,
20:38si nous n'avions pas nos agriculteurs et nos pêcheurs.
20:42L'hiver dernier, la colère qui grondait depuis des années s'est réveillée.
20:48Avec Marc Fesneau, avec Agnès Pannier-Runacher,
20:50avec des élus de l'opposition, je pense notamment à Julien Dive,
20:54nous avons agi aussi vite que nous le pouvions.
20:57Tout ce qui pouvait être fait par voie réglementaire a été fait.
21:02En quelques semaines, d'un point de vue réglementaire,
21:03les lignes ont bougé comme rarement auparavant,
21:05mais le travail n'est évidemment pas terminé.
21:08Je vous remercie, Monsieur le Premier ministre,
21:09d'avoir annoncé que la loi d'orientation agricole
21:12serait remise à l'ordre du jour sans délai.
21:15Parmi nos valeurs, il y a le respect des droits de toutes et surtout de toutes.
21:23J'ai dit il y a huit mois à cette même tribune
21:25combien je crois profondément que la France a changé en la matière
21:28et qu'il faut y voir le signe que notre pays bouge,
21:31que la France avance,
21:33que les Français sont un peuple de progrès et d'égalité.
21:37Alors continuons à faire progresser l'égalité entre les femmes et les hommes.
21:40Car s'il est un sujet qui peut nous réunir toutes et tous ici,
21:44c'est bien celui-là.
21:46Et alors qu'à Avignon, un procès choque tout le pays et encourage,
21:51celui de Gisèle Pellicot force notre admiration,
21:54nous devons nous saisir de cette nouvelle forme de domination des femmes.
21:59Nous y tenons, Monsieur le Premier ministre,
22:01relancer la mission gouvernementale sur la soumission chimique
22:05que mon gouvernement avait confiée à la députée Sandrine Jossot
22:08et la sénatrice Véronique Guillotin,
22:10un sujet ô combien essentiel.
22:13Parmi nos valeurs, il y a la justice.
22:15La justice, c'est prendre soin de ceux qui souffrent.
22:18Oui, Mesdames et Messieurs, ceux qui ont besoin de l'État,
22:20c'est avant tout ceux qui souffrent,
22:22ceux qui posent un genou à terre,
22:24ceux qui ont des vies plus difficiles que les autres.
22:26Je pense notamment aux mères célibataires,
22:29mais vous l'avez évoqué également.
22:30C'est un sujet là aussi de consensus possible entre nous.
22:33Je pense au travail qui a été mené sous la précédente législature
22:37par la députée Fanta Béreté,
22:38par le député Philippe Brun qui siège au groupe socialiste,
22:42qui avait beaucoup travaillé sur cette question.
22:43Avançons ensemble par-delà les clivages
22:46sur ce sujet ô combien essentiel.
22:48Je pense à la question du handicap.
22:51Nous célébrerons l'an prochain les 20 ans de la loi de 2005.
22:55Tous ensemble, soyons à la hauteur des valeurs de notre pays,
22:59de l'engagement de Jacques Chirac
23:01et construisons l'acte 2 de la loi de 2005.
23:06Parmi nos valeurs, il y a l'ordre.
23:10L'ordre, c'est d'abord le respect des règles
23:12et de ceux qui les incarnent.
23:14Il y a chez les Français une aspiration claire
23:16que tout le monde respecte les règles communes.
23:18Cela vaut pour les délinquants, les fraudeurs, les jeunes.
23:21Cela vaut pour l'école, les entreprises.
23:22Cela vaut aussi évidemment pour les responsables politiques.
23:25Cela vaut partout et pour tous.
23:28Et je le dis, et c'est toujours important de le rappeler
23:31puisque manifestement, ça ne va plus de soi
23:34sur l'échiquier politique.
23:36Nos forces de l'ordre sont des héros.
23:38Nos militaires sont des héros.
23:41Nos pompiers sont des héros.
23:46Tous rassemblés ici, nous n'aurons de cesse de le rappeler.
23:50L'ordre, c'est évidemment les femmes et les hommes
23:53qui le font vivre, mais ce sont aussi des moyens.
23:55Et des moyens qui ont été prévus
23:56dans les lois de programmation militaire
23:58et lois de programmation du ministère de l'Intérieur.
24:01Nous serons, Monsieur le Premier ministre,
24:03très attentifs à ce que les lois de programmation
24:05soient respectées évidemment à l'europrès
24:08tel que cela avait été prévu.
24:12L'ordre, c'est agir sur la délinquance des mineurs.
24:15Mais je ne rappelle pas les différentes mesures
24:16que nous avions prévues puisque vous l'avez évoquée,
24:18notamment la comparution immédiate
24:21et la réforme de l'excuse de minorité.
24:23Nous vous accompagnerons dans la reprise de ce chantier.
24:26L'ordre, c'est notre capacité à faire respecter nos frontières
24:29et à maîtriser notre immigration.
24:32Je le dis ici, je ne connais aucun gouvernement
24:34qui n'a pas dit vouloir faire de cette thématique une priorité.
24:39Mais je connais peu de gouvernements
24:40qui ont vraiment réussi.
24:42Il faut faire très attention, car en la matière,
24:45qui sème l'hystérie récolte le conflit.
24:48Rien ne serait pire qu'attiser la colère des Français
24:51à coups de grandes phrases,
24:52si ensuite les Français ne voient rien qui bouge.
24:55Ces mêmes Français qui sont tout à la fois en attente
24:58d'efficacité et d'intransigeance sur le sujet.
25:02Sur ce sujet, j'assume de dire
25:04que nous devons aussi faire une part d'autocritique.
25:06Nous n'avons pas toujours réussi à convaincre les Français.
25:11Et pourtant, nous avons agi pour plus de fermeté
25:12avec de premiers résultats.
25:15Notre position est claire.
25:17Accueillir moins pour accueillir mieux.
25:21C'est cet équilibre qui a motivé ce que nous avons fait.
25:24Je pense à la loi de Gérard Collomb en 2018,
25:27à la loi portée par Gérald Darmanin et Elisabeth Borne en 2023.
25:31Certains annoncent vouloir des places supplémentaires
25:33en centre de rétention administrative.
25:35Ça tombe bien, cette loi le prévoit.
25:37Certains veulent plus de mesures d'éloignement.
25:39Cela tombe bien, cette loi le prévoit.
25:42Certains veulent plus de fermeté.
25:44Cette loi le prévoit.
25:44Certains veulent permettre à ceux qui travaillent dur
25:47de s'intégrer. Cette loi le prévoit aussi.
25:50L'immigration est un sujet sérieux.
25:53Cette loi a été votée il y a moins d'un an.
25:55Commençons, je crois, par l'appliquer pleinement.
25:57Évaluons ces résultats.
25:59Décidons ensuite s'il faut aller plus loin.
26:01Et d'ici là, rien n'interdit à ceux qui ont des idées
26:04sur le sujet d'y travailler et de faire des propositions.
26:07Je pense à l'exécution des OQTF.
26:10Cela reste un défi majeur que nous n'arrivons pas à relever.
26:13Et quand je dis nous, je parle pour toute l'Europe,
26:16puisque ceux qui font des critiques sur ce sujet
26:17oublient souvent de rappeler que nos voisins européens
26:20ont les mêmes difficultés que nous
26:22à exécuter leurs OQTF et que nous avons plutôt progressé
26:25ces dernières années en dépassant récemment l'Allemagne sur ce sujet.
26:28Oui, nous versons à ces pays de l'aide au développement.
26:31Oui, nous leur accordons des visas diplomatiques et migratoires.
26:36Nous délivrons parfois beaucoup de visas.
26:37Ces aides, ces accords, ces visas ne sont en aucun cas
26:40gravés dans le marbre.
26:41Nous avons des moyens de pression pour faire exécuter les OQTF.
26:44Nous avons d'ailleurs déjà mobilisé ces moyens,
26:46notamment sur les visas.
26:48La France n'est pas n'importe quel pays.
26:50Et si nous vous rejoignons sur un point,
26:52c'est que quand elle s'exprime, elle doit être respectée.
26:54Et de ce point de vue-là, évidemment,
26:55nous chercherons à faire respecter nos frontières et nos règles.
26:59Parmi nos valeurs, il y a l'Europe qui ne supporte pas l'ambiguïté,
27:03car tant se joue en Europe l'avenir de notre planète,
27:06la maîtrise de notre immigration, la prospérité de notre continent.
27:11Il y a le combat sans relâche que nous menons pour notre planète.
27:14Le réchauffement de notre planète,
27:16nous devons à la fois le freiner de toutes nos forces
27:18et nous y adapter.
27:20Le freiner, cela passe par la poursuite de l'action engagée.
27:23Je vous remercie, M. le Premier ministre,
27:24d'avoir rappelé qu'au premier semestre de cette année,
27:26près de 4% de baisse des émissions de CO2.
27:29Il faut se souvenir qu'avant 2017,
27:31les émissions de CO2 baissaient en moyenne de 1% par an dans notre pays.
27:35Ça a été 2% dans le quinquennat 2017-2022 en moyenne.
27:39L'an dernier, ça a été 6%.
27:41Nous devons poursuivre, nous vous accompagnerons
27:43et nous sommes aussi satisfaits des propos que vous avez tenus
27:46sur le développement des énergies renouvelables,
27:48évidemment essentielles, en plus du nucléaire.
27:53Mesdames et messieurs les députés,
27:55voilà le combat que nous devons partager.
27:58Et s'il est un combat, vous le savez,
27:59qui nous tient peut-être plus à cœur encore que les autres,
28:02en tout cas c'est mon cas,
28:03c'est évidemment l'école de la République.
28:06Cette promesse doit tous nous réunir,
28:10ne supporte ni conflit,
28:12nécessite au contraire de l'unité et de la détermination.
28:16Nous préférons toujours l'autorité au laxisme,
28:19l'élévation du niveau au nivellement par le bas,
28:22les savoirs fondamentaux à la dilution des savoirs.
28:26Et donc nous continuerons à déployer le choc des savoirs,
28:28à renforcer les moyens de notre école.
28:32Monsieur le Premier ministre, chers collègues,
28:35nous avons le destin de notre nation en partage.
28:38Nous sommes co-responsables de l'avenir de notre pays,
28:41alors avec vous-même, avec votre gouvernement,
28:44nous aurons à cœur de bâtir une relation de confiance
28:46solide, le genre de confiance qui ne se décrète pas,
28:50mais se construit mutuellement.
28:53Aucun soutien ne peut se tenir pour acquis,
28:56car chaque majorité se forge pas à pas en rassemblant largement,
29:01avec une méthode qui associe et qui n'exclut pas les partenaires
29:03de bonne volonté.
29:06Nous ne voulons pas fonctionner avec la méthode d'avant,
29:07sinon nous ne serions pas réunis ici,
29:09aujourd'hui, dans cette configuration.
29:11Jamais, je le crois, être député n'aura conféré
29:14autant de responsabilités.
29:16A nous d'en être à la hauteur.
29:18Le pays doit toujours, toujours passer au-dessus des partis.
29:22A nous d'en être les garants.
29:24Les garants vigilants et libres.
29:27Vigilants sur nos valeurs,
29:29vigilants sur l'esprit d'unité et de concorde
29:31qui doit à nouveau souffler sur notre vie politique.
29:34Vigilants sur la direction que prendra votre action.
29:37Libres, libres de proposer, d'amender, de nous exprimer,
29:40libres de voter.
29:41Monsieur le Premier ministre,
29:43notre responsabilité, c'est de rester fidèle à la France,
29:46à sa vocation de puissance et à son impératif d'unité.
29:51La puissance d'abord, parce que notre pays,
29:54la France, n'a jamais renoncé et ne renoncera jamais à la puissance.
30:00Que la puissance est son âme, sa vocation,
30:02qu'elle doit être sa réalité.
30:04Et c'est cette ambition de puissance qui a animé le groupe
30:06que je préside dans chaque choix, chaque vote depuis sept ans.
30:11C'est cette ambition qui nous guide,
30:12car nous, nous croyons à notre pays.
30:15Nous refusons la fatalité et la résignation.
30:18Chaque jour, partout en France,
30:20nous parlons à des Français qui se battent pour leur famille,
30:22qui font vivre leur pays, qui créent de l'emploi,
30:25qui investissent dans nos territoires.
30:26Tous ces Français que vous refusez de voir,
30:29c'est pour eux que nous devons agir.
30:30C'est pour eux que nous devons assumer notre rôle
30:33et notre volonté de puissance.
30:35C'est pour eux que le groupe Ensemble pour la République
30:38se mobilisera chaque jour et chaque instant,
30:41l'unité est la seule solution,
30:43la responsabilité est la seule méthode,
30:46la France est notre seule boussole.
30:48Je vous remercie.

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