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Michel Barnier a prononcé ce mardi 1er octobre sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale, près d'un mois après sa nomination au poste de Premier ministre. Un discours qu'il a effectué sous pression face à l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale. Ce à quoi s'ajoute une situation financière explosive, alors que le déficit risque d'atteindre 6% du PIB cette année.

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Transcription
00:00La politique. Mathieu Croissando, le Premier ministre, a donc prononcé hier sa déclaration de politique générale très attendue, très critiquée évidemment par les oppositions.
00:09Vous dites quoi ? C'était un exercice plutôt réussi ou pas ?
00:12Oui, plutôt réussi. Dans ce champ de mine qu'est devenu le Palais-Bourbon, sans majorité, alors que tout le monde le dit en sursis, il a tenu le choc, Michel Barnier.
00:20Alors, sans effet de manche, mais face à des députés bruyants, pour ne pas dire beuglards, en particulier dans les rangs insoumis, il a montré qu'il ne fallait pas aller le chercher.
00:28Tous ceux qui pensaient n'en faire qu'une bouchée n'en ont été pour leurs frais. Tous ceux qui attendaient Avril Dalton ont eu droit à Lucky Luke.
00:34Je vous ai sélectionné trois extraits. Première victime, son prédécesseur, Gabriel Attal, qui osait aller le chercher sur les comptes publics. Bim.
00:42M. Attal, je serai très attentif à vos propositions d'économies supplémentaires. Très attentif. Pour faire face à un déficit que j'ai trouvé en arrivant.
00:59Seconde victime, Mathilde Panot, dont le Premier ministre a attaqué la violence. Regardez, boum.
01:05J'ai du mal à comprendre votre ton et votre agressivité. Et moi, je vais vous dire une chose, Mme la présidente. Plus vous serez agressif, plus je serai respectueux.
01:14Troisième victime, son ex-camarade, Eric Ciotti, issu du même parti que lui, Les Républicains, mais vous savez, qui est parti rejoindre dans une coalition Marine Le Pen. Regardez.
01:25— Moi, je vais vous dire, M. Ciotti, je vous connais bien depuis longtemps. J'ai pas envie de faire des polémiques avec vous. Et puis j'ai pas le temps. Voilà.
01:33— Bravo à toi. — Voilà.
01:35Applaudissements.
01:37— Ramasse tes dents. — J'ai pas le temps. Alors bon, ça nous donne une idée du style Barnier, sur le fond.
01:45— Alors sur le fond, on se demandait aussi comment il allait s'y prendre. Mais d'une certaine façon, j'en avais dit un mot hier, toutes ces contraintes l'ont libéré Michel Barnier.
01:51Il y a un côté. Écoutez, moi, je m'y colle. Si vous voulez vous y coller, allez-y. Alors c'était pas un monument de rhétorique, mais c'était un discours pragmatique.
01:58J'allais dire parfois de bon sens. Bon, ça nous a pas vendu du rêve. Michel Barnier a annoncé la couleur en disant « Je vous demande de se faire beaucoup avec peu en partant de presque rien »,
02:04en citant ce qu'avait dit le général de Gaulle à son aide de camp à Londres en 1940. C'est dire l'ambiance. Mais pas d'excès, pas de provocation inutile.
02:11Par exemple, tous ceux qui s'attendaient à un choc fiscal, ils ont eu une réponse du Michel Barnier, qui a dit « Attendez, ça sera deux tiers de réduction des dépenses et puis un tiers de choc fiscal ».
02:18Nicolas n'a pas l'air d'y croire, mais en tout cas, c'est ce qu'il a dit. Tous ceux qui attendaient un coup de barre à droite, par exemple, sur l'immigration,
02:23eh bien, il n'a pas parlé de l'AME. Il a dit « On va voir comment on peut augmenter les délais en centre de rétention et puis les histoires de visas ».
02:30Mais ça n'a pas été l'annonce du noir. Il n'y a pas eu pas un mot sur l'AME. Il a même recadré son liste de l'intérieur, qui avait une phrase sur l'état de droit qui avait fait beaucoup parler.
02:38Lui, il y a rappelé son attachement. Il est même prêt à réfléchir, par exemple, aussi à la proportionnelle, alors que ses amis républicains ne sont pas prêts.
02:43– Vraiment, d'un mot, pas de coup de barre à droite, c'est ce que vous laissez entendre ?
02:46– Non, et quelques signes pour la gauche, quelques clins d'œil. Augmentation du SMIC de 2%, réexamen de la réforme des retraites ou celle de l'assurance chômage
02:53en confiant le tout à qui ? Eh bien aux partenaires sociaux. C'est le contrat plutôt que la contrainte, a dit le Premier ministre, ce qui promet un changement de méthode.
02:59Il a cité deux de ses prédécesseurs, Michel Barnier. Il a cité Pierre Mendes France, Michel Rocard, deux figures de gauche connues pour leur sens du compromis.
03:05Le seul qu'il n'a pas cité, Gabriel Attal. – Et Emmanuel Macron.

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