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00:00« D'ici matin, actus locaux, musique et bonne humeur. »
00:04Le premier grand oral du Premier ministre Michel Barnier a prononcé hier son discours
00:09de politique générale devant les députés.
00:11On connaît donc les priorités de ce gouvernement.
00:14Le Premier ministre a balayé tous les sujets, les impôts, l'écologie, la sécurité, l'immigration
00:19et la réforme des retraites sur laquelle il souhaite faire des aménagements.
00:22Alors, faut-il reprendre le dialogue sur les retraites ? Vous avez la parole ici, sur
00:27France Bleu, Belfort-Montréal, France Franc-Franche-Comté, 03 80 82 82 82.
00:31L'invité d'ici matin, c'est Emeric Salmon, député Rassemblement National de la 2e circonscription
00:35de Haute-Saône.
00:36Bonjour.
00:37Bonjour.
00:38Qu'est-ce que vous retenez du discours de Michel Barnier ? Vous y avez assisté ?
00:42Oui, nous avons entendu un discours un peu attendu, c'est-à-dire qu'il a décrit une
00:50liste d'idées, une liste de bonnes intentions, mais nous attendons de voir dans le concret
00:57les mesures qui seront prises afin de respecter la volonté des Français de faire un changement
01:03par rapport à la politique qui était menée depuis 2017.
01:06Alors, il y a un vrai changement de cap, il faut l'admettre quand même, par rapport
01:10au gouvernement sortant qui voulait durcir les règles, notamment sur l'assurance chômage.
01:14Là, c'est un peu différent.
01:16Reprendre le dialogue sur les retraites, vous devez quand même vous réjouir de voir ce
01:19nouveau gouvernement assumer ses différences avec la Macronie ?
01:22Alors, oui, nous sommes satisfaits que les mots changent, mais malheureusement comme
01:30souvent quand le mouvement Les Républicains était au pouvoir ou ses prédécesseurs UMP,
01:39nous avons été déçus dans les actes, donc effectivement, le fait que les propos du Premier
01:44ministre soient positifs et dans le sens que nous souhaitions, va faire en sorte que
01:51nous ne censurions pas tout de suite ce gouvernement, nous allons attendre de voir sur pièce ce
01:56qu'il va faire.
01:57Nous lui avons fixé des lignes rouges, notamment sur le pouvoir d'achat, sur la politique
02:02sécuritaire et migratoire, et nous regarderons ce qu'il fera dans les quelques mois à venir,
02:09et si cela ne nous convient pas, nous procéderons à ce moment-là à la censure.
02:13Faut-il, comme le préconise Michel Barnier, reprendre le dialogue sur les retraites ? J'insiste
02:18sur ce point, puisque nous donnons la parole à nos auditeurs ce matin là-dessus.
02:21Faut-il reprendre ce dialogue ?
02:22Eh bien, nous, nous sommes très clairs sur ce point, nous sommes le plus gros groupe
02:28politique de l'Assemblée, donc nous aurons la première journée de niche.
02:31Pour vos auditeurs, les niches, c'est la journée où un mouvement politique peut choisir
02:36les textes à l'ordre du jour, et le premier texte que nous mettrons, c'est l'abrogation
02:40de la réforme qui a été votée l'année dernière, pour pouvoir repartir sur de nouvelles
02:45discussions.
02:46Donc, nous sommes entièrement d'accord avec les discussions possibles, et nous commençons
02:50par, déjà, abroger la réforme qui a été votée l'année dernière.
02:53J'attends de voir ce que feront les députés du Nouveau Front Populaire, qui annoncent
02:58aussi qu'ils souhaitent abroger, mais ils ne souhaitent pas voter leur texte.
03:03C'est une incohérence, comme malheureusement souvent.
03:06Les lignes rouges du Premier ministre sont très claires, elles ont été évoquées
03:10hier.
03:11Racisme, antisémitisme, laïcité, violences faites aux femmes, communautarisme.
03:15Emmerick Salmon, quelles sont vos lignes rouges ?
03:18Déjà, toutes celles que vous décidez, que quelqu'un a prononcées hier, Michel Barnier,
03:24moi je les reprends à notre compte, il n'y a aucun souci.
03:27Mais ce sont des lignes rouges, on va dire, de la République, ce n'est pas celles de
03:32son gouvernement.
03:33C'est des choses qui, en République, ne peuvent pas, bien évidemment, être franchies.
03:38Nous, quand nous fixons des lignes rouges, c'est sur un programme politique.
03:41C'est, entre guillemets, avec plus de modestie que le fonctionnement même de la République.
03:48Et nous, les lignes rouges, ce n'est pas de hausse d'impôt, reprise en main des dispositions
03:55sécuritaires que nous proposons.
03:57Voilà, c'est ce genre de points qui sont importants à nos yeux.
04:00Alors, sur les hausses d'impôt, Michel Barnier, justement, a parlé de véritables épées
04:04de Damoclès, qui pèsent sur nos têtes, dette colossale, a-t-il dit, à plus de 3000 milliards
04:10d'euros.
04:11Pour redresser les finances, il annonce une série de mesures, les grandes entreprises
04:14qui réalisent des profits importants et les Français les plus fortunés sont priés de
04:18participer au redressement des finances publiques.
04:20Ça, c'est une bonne chose ?
04:21Mais oui, nous avions déjà proposé, par le passé, des propositions pour taxer ce
04:28qu'on appelle les super profits, c'est-à-dire que les entreprises qui, dans des périodes
04:32de crise, font des profits qu'on peut appeler induits, c'est-à-dire supérieurs à ce qu'elles
04:38font normalement et supérieurs à ce que la simple action de cette entreprise fait, doit
04:44pouvoir être surtaxée parce qu'il n'y a pas de raison que, quand l'inflation augmente
04:50violemment, certaines entreprises bénéficient sur le dos des Français.
04:54Mais nous, ce que nous disons, c'est que si ces mesures sont mises en place, il faut
04:58que ça revienne en pouvoir d'achat pour les classes modestes et moyennes.
05:02Emerick Salmond, nos auditeurs en la parole, écoutez cette belle fortaine, Marie, 48 ans,
05:06élue CGT cheminot, qui pense qu'aujourd'hui, c'est l'ERN, votre parti, qui tire les ficelles
05:10dans les coulisses.
05:11C'est étonnant, mais oui, je suis obligée de vous dire oui, parce qu'il me semblait
05:15quand même que Macron ait arrivé en 2017 en disant « après moi, l'ERN sera inexistant »
05:21ou je ne sais plus comment il dit ça.
05:23Bon, au final, c'est un des groupes les plus puissants de l'Assemblée nationale.
05:28C'est elle qui va dicter l'agenda jusqu'au mois de juin, au moins jusqu'au mois de juin.
05:35Et puis après, attention, il va nous rester un an et demi avant les élections.
05:38C'est vraiment Marine Le Pen et ses sbires qui vont dicter l'agenda politique de la France.
05:43On en est là.
05:44Bien sûr, je flippe.
05:45Emerick Salmond, vous êtes vraiment les maîtres du jeu.
05:47Pourtant, si vous étiez les maîtres du jeu, vous auriez dégainé la motion de censure.
05:52Mais nous, nous ne sommes pas dans une politique de crise.
05:58C'est-à-dire que la politique du pire, qui consisterait à censurer automatiquement
06:04sans tenir compte des actions menées, ça ne nous convient pas.
06:07Nous, nous censurons si les actions menées et si l'observation que nous faisons des actes du gouvernement
06:12ne correspondent pas à ce que souhaitent les Français.
06:14Nous représentons, comme l'a dit cette auditrice, une force puissante
06:20qui se base sur les 11 millions d'électeurs que nous avons eus au mois de juin dernier.
06:25Ces électeurs doivent être entendus, doivent être respectés.
06:28Monsieur Barnier a fait des gestes concernant le respect.
06:31Maintenant, ils doivent être entendus.
06:33Et effectivement, si la politique menée ne correspond pas à ce que nous, nous souhaitons,
06:38au moins dans les grandes lignes, nous censurons le gouvernement.
06:42Quand on entend le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
06:44qui multiplie les sorties droitières depuis sa nomination,
06:47on dirait finalement qu'aujourd'hui plus grand chose ne vous distingue du gouvernement actuel.
06:53C'est quand même parce que nous ne soutenons pas la politique intégrale de M. Barnier,
06:59qui est quand même sous la tutelle de M. Macron.
07:01Mais effectivement, moi ce que je vous dis depuis le début, c'est que les mots sont là.
07:05Aujourd'hui, le gouvernement, les ministres disent des mots qui nous font plaisir
07:11et qui feront plaisir à nos électeurs.
07:12Nous attendons maintenant les actes et il faut que les actes suivent.
07:15Merci Aymeric Salmon, député Rassemblement national de la deuxième circonscription de Haute-Saône.
07:19Vous réagissiez aux annonces de Michel Barnier hier. Bonne journée.

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