Proche-Orient: avec la crainte d'une escalade militaire dans la région, les marchés surveillent les cours de pétrole

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Avec la crainte d'une escalade militaire dans la région, les marchés surveillent les cours de pétrole mais ne s'emballent pas car qui aurait un intérêt que la situation dégénère. Trop de facteurs diplomatiques seraient à prendre en compte avant de voir une flambée réelle du prix du pétrole

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Transcription
00:00Forcément Guillaume avec ce qui se passe au Proche-Orient, on a un oeil sur les marchés, pour le moment ça ne bouge pas trop ?
00:07Alors pour l'instant non, ça ne s'affole pas trop.
00:09Alors quand même si hier quand on a eu connaissance de l'attaque iranienne, vous avez vu les prix du pétrole qui ont pris 5%,
00:15le baril qui est passé de 70 à 75 dollars.
00:18Toujours un petit peu comme ça vous savez quand il y a de la tension dans les régions, tout de suite c'est un peu la panique,
00:22tout le monde achète du pétrole parce qu'on se dit ah là là si c'est la guerre ça dégénère, ça va être plus dur d'en acheter après.
00:26Donc j'achète, donc ça fait monter les prix du pétrole, donc ça a monté et puis depuis ce matin en fait ça se stabilise.
00:33Alors pourquoi ça se stabilise ? Parce qu'en fait passé le petit coup de stress toujours quand il y a un regain de tension comme ça,
00:39les marchés se disent au fond oui ce qui s'est passé hier soir est gravissime, oui ce qui s'est passé hier soir est inédit,
00:46c'est un changement de cap dans le rapport de force entre Israël et l'Iran,
00:50mais les marchés se disent au fond on a encore du mal à ce stade à penser que les choses vont vraiment dégénérer.
00:55Je ne dis pas que c'est la vérité, je dis que c'est leur point de vue en tout cas au marché financier aujourd'hui.
00:58Qu'est-ce qui les pousse à résumer comme ça ?
01:00Au fond ils écoutent pas mal les analystes et ils se posent la question qui a intérêt à ce que la situation dégénère ?
01:06Est-ce que Israël et l'Iran ont déjà envie que ça dégénère ?
01:09Et quand bien même ils en auraient envie, on se dit qu'il y a des pays qui pèsent lourd sur le plan diplomatique pour leur retenir le bras,
01:16pour empêcher que les choses dégénèrent véritablement.
01:19Les Etats-Unis qui sont en campagne électorale en ce moment, vous savez que la question du pouvoir d'achat ça pèse très très lourd.
01:25Donc les Américains ne prendront pas le risque de voir le prix du pétrole et donc de l'essence à la pompe s'emballer dans les prochaines semaines.
01:30Les Chinois, parce que leur économie vend mal et qu'ils achètent beaucoup de pétrole iranien à prix cassé, ils n'ont pas besoin que les choses dégénèrent.
01:36Les Russes, parce que les Iraniens les aident beaucoup et leur fournissent beaucoup de missiles balistiques et de drones,
01:41les Russes n'ont pas besoin que les Iraniens se dispersent.
01:44Autrement dit, tant que les choses vraiment sur le plan humain ne dégénèreront pas,
01:48ou qu'un éventuel conflit ne viendra pas perturber l'ensemble du commerce mondial,
01:53et notamment le transport du pétrole.
01:55Vous savez, il y a ce fameux détroit d'Hormuz dont on parle souvent, vers lequel transite tous les jours 20% du pétrole mondial.
02:01Ce qui embarrasserait l'Arabie Saoudite au passage.
02:03En gros, tant que les choses ne déraperont pas, si vous voulez, au point qu'Israël ou l'Iran n'écouteront plus, ni rien, ni personne,
02:09vous avez peu de chance, se disent les marchés, de voir un prix du baril qui part à 90, 100, 150, 200 dollars.
02:15Vous savez que c'est le fantasme absolu.
02:17Ah oui, parce que là, le monde entier serait impacté sur le plan économique.
02:20Là, c'est la punition ultime. C'est le prix du pétrole qui s'emballe, donc les économies mondiales qui ralentissent.
02:25Progressivement, toutes les économies dans le monde ralentissent.
02:28Chez nous, en France par exemple, ce sont des conséquences immédiates.
02:31C'est le prix du gaz qui dérape, c'est le prix de l'essence à la pompe qui dérape.
02:35Et puis dans la foulée, les prix en rayon, parce que vous savez, les entreprises prennent ça de plein fouet.
02:40En général, elles le répercutent sur le client.
02:42Ce serait le retour de l'inflation qu'on a mis tant d'années à essayer de canaliser.
02:46Ce serait le scénario ultime.
02:48Pour l'instant, encore une fois, je vous dis, les marchés, eux, n'y croient pas, donc ça ne s'emballe pas.
02:52Pour l'instant, ça tient finalement.
02:54Merci Guillaume.

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