L’acteur et réalisateur Michel Blanc, inoubliable Jean-Claude Dusse dans «Les Bronzés, membre de la troupe du Splendid, est décédé ce vendredi à l’âge de 72 ans. Et pour le photographe Richard Melloul, l’acteur «était un peu distant avec toutes les choses excitantes de la vie».
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00:00Non, c'était une photo qui a été faite pour la promotion du film,
00:04c'était pour Paris Match, qui devait faire la couverture et au dernier moment c'est un peu dégonflé.
00:08Mais elle était faite pour Paris Match, elle avait fait une page à l'intérieur.
00:11Quel souvenir et quel lien aviez-vous avec Michel Blanc ?
00:16On était assez proches parce que c'était un passionné de photos,
00:19c'était quelqu'un qui n'avait pas de masque, qui était tout à fait naturel, normal.
00:24Mais ce qui était drôle, on avait fait un documentaire ensemble à New York,
00:27et pendant New York, pendant l'interview, il dit en France on est dans des petites cases,
00:31si vous êtes chanteur vous restez chanteur, si vous êtes comique vous restez comique,
00:34jamais on ne m'a proposé un autre rôle.
00:35Et un jour, 15 jours après, il m'appelle et il me dit « Écoute, il y a Blié qui vient de m'appeler,
00:40il dit que c'est un peu dangereux, mais tu ne peux pas non pas le faire,
00:43ne pas le faire non plus si tu passes ton temps à dire qu'on te met dans des petites cases
00:46et que toi-même tu ne peux pas en sortir. »
00:49Et il m'a dit « je vais le faire ».
00:50Et il m'appelait tous les soirs pour me raconter les dialogues du film
00:53qui étaient complètement impensables à l'époque.
00:57Et moi j'ai dit « mais ce n'est pas possible que tu aies dit ça,
00:59tu ne peux pas dire ça dans un film ».
01:00Il m'a dit « si tu ne me crois pas, tu n'as qu'à venir ».
01:02Et avec la production, qui dépendait d'Europe 1 d'ailleurs,
01:07j'avais été sur le tournage, j'avais été surpris de voir
01:10comment Depardieu et Miu Miu et Blié qui venaient du même univers,
01:13qui étaient les valseuses, qui n'étaient pas du tout le même univers
01:16que l'univers des bronzés et l'univers comique des bronzés.
01:19Et j'ai vu les trois prendre Michel Blanc,
01:22s'en occuper mais vraiment pour l'amener dans leur univers,
01:25pour qu'il donne le meilleur de lui-même dans ce film.
01:28Et c'est marrant parce qu'on a déjeuné ensemble il y a quelques mois
01:30et à la fin du déjeuner on a parlé de ce film.
01:33Et quand il est rentré chez lui, il m'a envoyé une photo,
01:35il m'a dit « regarde, ce souvenir, on ne pourra pas nous le prendre ».
01:37Il m'a envoyé la photo que vous venez de montrer,
01:40elle était sur le rebord de son lit.
01:43Il m'a imaginé l'importance pour lui de cette photo et de cette aventure.
01:47Mais c'est vrai que « Tenue de soirée », c'est un tournant
01:51parce que je me souviens très bien à l'époque où il le fait,
01:54il passe d'un registre à l'autre et il va vers une autre carrière.
01:58Très brillante d'ailleurs, très remarquable.
02:01Beaucoup insistent sur quelque chose de tourmenté chez lui,
02:05une personne qui effectivement était même assez différente
02:09de ses autres amis.
02:12On est toujours différents les uns des autres par définition,
02:15mais cette joie de vivre que peuvent avoir certains dans « Le Splendide »,
02:19il ne l'avait pas forcément.
02:20Non, il était plus dans la réflexion.
02:22C'était quelqu'un qui n'était pas très enthousiaste.
02:25Il était très calculateur, pas calculateur,
02:27mais un peu distant avec toutes les choses un peu excitantes de la vie.
02:32Mais ça ne l'empêchait pas de prendre du plaisir.
02:35Mais il fallait qu'il réfléchisse.
02:36Regardez le nombre d'années qui passaient entre les deux films
02:38qu'il avait réalisés, le premier fait un carton,
02:40alors qu'il a mis sept ans à écrire le deuxième et à le réaliser.
02:43Il fallait que tout soit préparé, bien organisé.