Denise, 71 ans, lave son linge au lavoir
À 71 ans, Denise préfère laver son linge au lavoir plutôt que d'utiliser sa machine à laver. Un plaisir naturel qu'elle ne renierait pour rien au monde
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00:00Là, je fais tremper.
00:02Je viens l'avoir par plaisir.
00:04Hop là-bas !
00:06C'est agréable et c'est physique.
00:11On fait toujours les chaussettes en dernier en général.
00:13Quand on va l'avoir, c'est...
00:15Vous êtes courageuse
00:18ou vous êtes toquée.
00:24On est là, on est là chez moi dans la salle de bain
00:27où est ma machine à laver.
00:29Aujourd'hui, j'avais du linge à laver.
00:32Le linge à Patou, le mien.
00:34Je me suis dit, il fait beau,
00:36on va aller au Lavoie laver ça
00:38plutôt que d'utiliser la machine.
00:41Et cette machine, vous l'utilisez où ?
00:43Je l'utilise un peu pendant l'hiver
00:46mais surtout pour faire des essorages.
00:47Allez, on y va Patou ?
00:52Oh Patou, arrête de courir après les voitures.
00:56C'est vrai que d'aller au Lavoie,
01:00ça interroge un peu les gens.
01:04Je suis assez connue effectivement.
01:07Quand ça pèse de trop,
01:09je m'octroie des petits temps de pause.
01:14On n'est pas pressés.
01:18On change de bras
01:21et on repart.
01:26Je fais la différence entre lavandière et laveuse.
01:29Lavandière, c'était les gens
01:32qui gagnaient leur vie de cette manière-là.
01:35Et les laveuses, aujourd'hui,
01:36c'est plus par plaisir, par économie.
01:56Ma première opération, c'est de faire tremper le linge.
02:04C'est au moins les plus gros.
02:06Vous voyez, ça en machine,
02:09c'est lourd, ça fait des…
02:13ça use la machine.
02:15Je viens au Lavoie par plaisir.
02:17Comme la plupart d'ailleurs des laveuses qui viennent ici,
02:20elles viennent par plaisir.
02:25Parce que, comme vous pouvez le constater,
02:26c'est un endroit calme, agréable,
02:29un extrait de verdure,
02:32le bruit de l'eau,
02:34un très tôt le matin, le chant des oiseaux.
02:37Quand vous brossez le linge avec une brosse comme ça,
02:42les mauvaises idées, les idées noires,
02:45la colère, la rage,
02:47quelquefois, quand on a rencontré
02:49quelqu'un qui ne plaisait pas dans la rue,
02:50ça permet d'évacuer beaucoup de tensions
02:56qui, à mon sens, peuvent s'accumuler.
03:00Et puis voilà, c'est ma séance de sport.
03:04Voilà le savon que j'utilise.
03:06Du savon de Marseille,
03:10acheté en Biocop.
03:13Il faut dire que, vous pouvez le constater,
03:16ça prend du temps.
03:19Donc c'est vrai qu'une mère de famille
03:21ne peut pas se permettre de passer deux heures
03:23en la voire, à laver toutes les couches et les culottes.
03:27Donc c'est très chronophage.
03:30C'est pour ça que ce n'est ni courageux ni toqué.
03:33C'est, comment dire, une utilisation du temps
03:39de manière naturelle.
03:42Le dernier rinçage, à la source.
03:48Voilà.
03:50On pose là, en attendant que ça égoutte un peu.
03:56On doit toujours nettoyer sa place une fois qu'on a fini.
03:59Donc on verse debout.
04:03Ici, c'est ma place attitrée.
04:06Là, il y en a une autre qui vient avec sa caisse.
04:10Voilà, donc elle est à genoux.
04:12Moi, je suis debout.
04:13Il y en a une autre là-bas.
04:16Et quand il y a une nouvelle qui arrive,
04:21si elle a pris la place d'une ancienne qui va arriver,
04:25on lui fait comprendre que quand l'autre va arriver,
04:28il faudra qu'elle s'en aille.
04:31Vous dites une nouvelle, il n'y a pas d'hommes qui viennent ici ?
04:34Il y en a un, j'ai vu un ou deux, mais vraiment très peu.
04:39C'est surtout les femmes qui viennent ici.
04:44Actu.fr