7-Octobre: "On essaye d'invisibiliser nos commémorations", assure Sarah Aizenman (présidente du collectif de lutte contre l'antisémitisme "Nous vivrons")
Israël commémore les victimes de l'attaque du 7-Octobre ce lundi, point de départ de la guerre dans la bande de Gaza. Des hommages qui trouvent également écho de Sydney à Paris, en passant par Buenos Aires et New-York.
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00:00Jusqu'au jour d'aujourd'hui, on essaie même d'invisibiliser nos commémorations.
00:04Qui ?
00:056 octobre, la veille du 7 octobre, Urgence Palestine qui organise un événement qui s'appelle le jour d'avant pour parler du fait colonial Israël.
00:148 octobre demain, les collectifs féministes qui appellent à un rassemblement place de la République pour le désarmement d'Israël et dénoncer le génocide à Gaza.
00:24Mais aujourd'hui on commémore.
00:25Le sujet n'est pas le fond. Le sujet c'est le choix de la date.
00:29Oui, le plus grand pogrom de juifs depuis la Shoah.
00:32Ça peut valoir peut-être un tout petit peu plus qu'une journée et surtout toute la communication qui a été faite avant, c'est ça le sujet.
00:38Quand on entendait ce matin, dans toutes les matinales, l'actualité sur les 1200 morts en Israël, les phrases ne pouvaient pas se finir sans qu'on parle des 40 000 morts à Gaza.
00:47Je ne dis pas du tout qu'il ne faut pas parler des 40 000 morts à Gaza.
00:50Est-ce que quand on parle du 11 septembre, on va immédiatement parler de ce qui s'est passé en Afghanistan après ?
00:54Est-ce que quand on parle du Bataclan, on parle de la réponse que la France a adressée à Daesh ?
01:00Ne nous invisibilisez pas. On nous invisibilise depuis un an.
01:05Il y a une réalité de l'antisémitisme qui n'est pas du tout prise en considération.
01:09C'est ce que je vous disais, on crierait au loup.
01:11Les juifs finalement s'amuseraient à inventer de l'antisémitisme alors que les juifs ne pouvant pas, comme en Israël, être victimes et bourreaux, il y a une sorte de dissonance cognitive.
01:21Mais d'accord, mais depuis un an, la communauté juive, rappelons qu'en France, c'est la plus forte communauté juive d'Europe, elle est en France.
01:27Est-ce que c'est vrai que des Français de confession juive ont décidé de quitter la France et de rejoindre Israël qui est pourtant un pays en guerre et on le voit particulièrement en ce moment ?
01:37Ce qui est vrai, c'est que 57% des actes racistes concernent des juifs, que les actes antisémites à l'école ont été multipliés par 4.
01:45Ça c'est une réalité, ce n'est pas que des chiffres, ce sont des vies derrière.
01:4757% des actes pour 1% de la population.
01:49Pour 0,6% de la population, exactement, x4 en milieu scolaire.
01:53La réalité, ce n'est pas celle du départ, ce n'est pas aussi simple que ça.
01:56Les juifs de France sont très attachés à la République.
01:59Il y a une explosion de l'ouverture des dossiers pour l'alliance à l'Assemblée juive, mais le taux de départ est quasi iso par rapport aux années précédentes.
02:08Ce serait trop facile, la double allégeance.
02:10Ça c'est aussi le mythe, la double allégeance du juif qui part en Israël quand ça ne va plus en République.
02:14C'est complètement faux et c'est pour ça qu'avec le Collectif Nous Vivrons, on se bat heureux comme un juif en France.
02:18On y croit.
02:20Vous dites on y croit.
02:22Vous voulez y croire mais vous n'êtes pas sûr.
02:25Ce n'est pas qu'on n'en est pas sûr, c'est qu'aujourd'hui on ne l'est plus.
02:28On ne peut plus dire aujourd'hui heureux comme un juif en France quand on doit changer nos noms, quand on doit raser les murs, quand on se sent si seul.