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Du lundi au vendredi à 18h50 sur C8.
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00:00– Est-ce que vous comprenez Arthur qui dit, est-ce que pour vous aussi le 7 octobre
00:04a marqué un tournant dans votre vie ou pas ?
00:08Même au niveau des relations avec vos amis, on va en parler dans un instant
00:11puisque Arthur dit qu'il a perdu énormément d'amis. Valérie Benhaim.
00:13– Il n'y a pas un mot de ce que dit Arthur que je ne pourrais pas dire moi.
00:16Oui, évidemment, il y a une émotion.
00:20Quand il dit je me suis réveillée un peu plus juive que d'habitude,
00:22moi j'ai toujours dit que j'étais d'abord française, citoyenne française.
00:26Et puis après il y avait quelque chose que j'avais parce que je suis née comme ça
00:29et que je n'y peux rien, c'est que je suis née juive.
00:32Et ma judéité, mon identité juive à ce moment-là, je me suis questionnée
00:40et je me suis sentie juive à ce moment-là.
00:45Et oui, évidemment que dans le rapport aux autres, il y a quelque chose qui s'est passé,
00:50d'autant que j'ai senti moi une fracture.
00:53C'est-à-dire que moi je suis encore aujourd'hui dans l'incompréhension
00:58la plus totale du 8 mai.
01:00C'est-à-dire que ce jour-là, ce 7 octobre-là, il y a eu un drame absolu.
01:06Quelque chose qui pour moi n'était que dans les livres d'histoire,
01:08la Seconde Guerre mondiale qu'on nous a raconté, les pogroms.
01:13Et je ne pensais pas moi le voir de mon vivant à 55 ans.
01:19Et tout à coup cette chose-là m'a sauté au visage
01:24et tout à coup ma relation aux autres a été différente.
01:29Alors que moi, juive, c'est une de mes composantes.
01:32Et il y avait le silence assourdissant de certains.
01:35Il y avait le 8 mai qui pour moi ne passe pas.
01:38Parce que ça a été tellement concomitant.
01:41C'est-à-dire que le pogrom était encore en place, qu'on entendait déjà le 8 mai.
01:45Or ce 8 mai n'a pas lieu d'être.
01:47Tout comme pour n'importe quel attentat terroriste de par le monde entier,
01:51il n'y a pas de 8 mai.
01:52Il y a des hommes qui vont tuer des femmes, des enfants et d'autres hommes.
01:58– Et c'est vrai que, je suis assez d'accord avec Arthur là-dessus,
02:01c'est vrai que ce que vous me disiez tous,
02:03c'est vrai qu'il y a même dans vos relations,
02:05il y a eu un avant et un après 7 octobre.
02:07Je vais parler ensuite des Français qui viennent énormément me voir
02:10sur ce drame et qui me parlent aussi du 7 octobre.
02:14On va en parler dans un instant.
02:15Gilbert, est-ce que vous avez perdu des amis ?
02:17– Ça a fracturé la société, donc oui, ça a fracturé nos relations sociales à tous.
02:20Quoi qu'on dise, je suis d'accord, il n'y a pas de mai.
02:25Après moi, j'ai expliqué un contexte, etc. parfois, mais il n'y a pas de mai.
02:29Et donc du coup, ça fracture bien sûr, on perd des gens, on est en hostilité.
02:35C'est beaucoup plus conflictuel.
02:37Je trouve que depuis ce drame,
02:39la société française est beaucoup plus conflictuelle.
02:42On n'a pas des relations saines et apaisées.
02:44– Valérie, est-ce que vous avez perdu des amis ?
02:46– Je n'ai pas perdu des amis.
02:47Il y a des gens avec qui je me suis éloignée,
02:49dont je me suis éloignée ou qui se sont éloignés de moi.
02:51J'en ai beaucoup parlé avec Géraldine,
02:53je pense que comme beaucoup de concitoyens de religion juive,
02:57il y a un moment où on se sent très seul, où je me suis sentie seule,
03:00et j'avais l'impression que c'était un problème de juif,
03:03et pas un problème de français.
03:05Or moi, je pense que c'était une question française,
03:07parce qu'il y a 43 personnes françaises de religion juive ou pas qui sont décédées.
03:12– Moi j'ai un petit problème,
03:14et je vais vous dire après ce que je pense de tout ça,
03:16mais j'ai un petit problème sur les otages.
03:19Les otages, je trouve sincèrement qu'on n'en parle pas beaucoup,
03:23et je trouve sincèrement que le gouvernement…
03:26– On n'en parle pas du tout.
03:28– Je trouve que vraiment, c'est quand même des otages,
03:32il y a quand même aujourd'hui 43 français, c'est ça ?
03:36– C'est le plus grand attentat de français depuis Nice.
03:40– Oui, il est mort.
03:41– Le problème que j'ai, c'est qu'aujourd'hui,
03:43il ne faut pas oublier qu'avant d'être juif, ce sont des français.
03:49Et aujourd'hui, j'ai l'impression qu'ils sont quand même
03:52beaucoup laissés de côté, et ça me dérange.
03:55Ça me dérange parce que, est-ce que c'est parce qu'ils sont juifs ?
04:01Est-ce qu'on les considère comme juifs avant d'être français ?
04:04C'est une question qui dérange,
04:07et c'est peut-être la question qu'il faudrait se poser.
04:10Est-ce qu'ils se disent, ce sont des juifs avant d'être des français ?
04:14Et si la question, et si la réponse est affirmative,
04:18c'est qu'il y a un énorme problème, excusez-moi de vous dire ça.
04:21Aujourd'hui, il devait y avoir un hommage dans les lycées, dans les collèges.
04:25Vous avez vu qu'il n'a pas eu lieu.
04:28Pourquoi ? Parce que, par peur.
04:32– Par lâcheté.
04:33– Par peur, il n'y a pas eu d'hommage.
04:34– Manque de courage, il faut se demander pourquoi.
04:36– Je vais vous dire, moi j'aurais été le premier,
04:40s'il y avait eu un attentat n'importe où ailleurs,
04:42qui avait touché énormément de français comme ça,
04:44à dire qu'il fallait un hommage, quoi qu'il arrive.
04:47N'importe quelle religion que ce soit, un attentat de ce genre.
04:50Et c'est vrai qu'on peut se poser la question,
04:53pourquoi ces otages, je trouve, ne sont pas pris en considération.
04:59Est-ce que c'est parce qu'ils sont juifs avant d'être français ?
05:02Pour moi, ils sont français avant d'être juifs.
05:04Jean-Michel Maire, vous l'irez.
05:05– Moi je me souviens d'otages dans l'histoire pas si éloignée,
05:09il y a 20 ans, voilà, où il y a tous les jours,
05:11le journal Le JT commençait avec le nom des otages,
05:13qui s'affichait sur le…
05:15Dès le début du 20h, il y avait le nom des otages.
05:17Là, je pense que personne ne serait capable de citer un seul nom d'otage.
05:19– Justement, Arthur, ce matin…
05:21– On n'en connaît pas un, et je trouve ça horrible.
05:23Ils ont été dilués, ils ont été invisibilisés dans ce drame.
05:27Il est peut-être encore temps de réagir.
05:29– Il en reste combien ? Il en reste deux, des otages français ?
05:31– Il en reste deux. – Deux otages français.
05:33– Ce matin, Arthur a remercié CNews,
05:35parce que c'est la seule chaîne qui rappelle régulièrement
05:37le nom de ces deux otages français.
05:39C'est incompréhensible.
05:41– Qu'est-ce que vous en pensez de ça ?
05:43– Je ne suis pas tout à fait d'accord.
05:45– Alors moi, je vais vous dire ce que j'en pense,
05:47parce que vous n'êtes pas tout à fait d'accord.
05:49Je vais vous dire, Jean-Luc Mélenchon,
05:51et il y a quelqu'un qui l'a dit très très bien tout à l'heure,
05:53c'était d'ailleurs sur CNews et Europe 1,
05:55c'est M. Ben Sousson,
05:57qui est un historien, qui a dit
05:59« Jean-Luc Mélenchon s'en fout totalement de la cause palestinienne ».
06:02Et vous allez me dire « Gilles Verdet, c'est de la politique ».
06:04Oui, il fait de la politique, donc il a le droit de s'en foutre.
06:06Moi, je vais vous dire, s'en foutre de la cause palestinienne,
06:08moi, ça me dérange.
06:10Parce que moi, je ne m'en fous pas de la cause palestinienne.
06:12– L'Israélien non plus. – Je vous le dis.
06:14Oui, il s'en fout totalement de la cause palestinienne.
06:16Il s'en fout totalement de la cause palestinienne,
06:18mais il se dit « Je vais aller là-dessus,
06:20parce que je vais peut-être avoir un électorat qui ne vote jamais.
06:22Je vais voter. »
06:24Et c'est sa stratégie pour 2027, peut-être,
06:26pour être en face de Marine Le Pen,
06:28et peut-être devenir président de la République.
06:30Parce que ce qu'il a d'être président,
06:32c'est de se retrouver face à Marine Le Pen au second tour.
06:34Mais Jean-Luc Mélenchon, il fait de la politique,
06:36mais nous, tous ici, on est dans la vie.
06:38Et vous, vous êtes dans la vie de tous les jours.
06:40Et moi, il y a énormément de Français qui viennent me voir
06:42et qui me disent « Moi, Cyril, depuis le 7 octobre,
06:44moi, je suis Français, je suis catholique,
06:46je suis athée.
06:48Et depuis le 7 octobre,
06:50j'ai l'impression que je dois choisir un camp.
06:52Moi, je suis athée, je suis catholique,
06:54je suis juste Français,
06:56je n'ai pas envie de choisir un camp.
06:58Moi, j'ai juste envie qu'on s'occupe de moi
07:00et qu'on s'occupe de mes problèmes.
07:02Et ils me disent aussi
07:04« Moi, j'ai pas envie de choisir un camp. »
07:06Aujourd'hui, sachez-le,
07:08personne n'a envie de choisir un camp.
07:10Et je le dis,
07:12Jean-Luc Mélenchon,
07:14ce qu'il est en train de faire
07:16quand il dit mettre des drapeaux palestiniens
07:18dans toutes les universités,
07:20demain, qu'est-ce qu'il fait ?
07:22Il attise la haine.
07:24Et aujourd'hui, je vais vous dire,
07:26je ne veux pas
07:28que mes amis musulmans
07:30soient fâchés avec moi.
07:32Je ne veux pas qu'on se dise
07:34« Ah ben non, tiens,
07:36aujourd'hui, j'ai un ami musulman
07:38ou j'ai un ami juif. »
07:40J'ai envie qu'on dise juste une chose,
07:42j'ai un ami.
07:44Vous savez, mon père a été hospitalisé
07:46pendant de nombreuses semaines.
07:48Il était docteur et il avait énormément
07:50de musulmans dans sa clientèle
07:52qui sont devenus de très grands amis à lui.
07:54Mon père n'a jamais parlé de religion.
07:56Mon père, c'était,
07:58il y a les cons
08:00et il y a les gens bien.
08:02Mais il soignait tout le monde.
08:04Moi, je suis allé au hôpital voir mon père
08:06pendant des semaines et des semaines
08:08et j'ai vu les carimes,
08:10les yacines,
08:12les djamilas, les nabilas,
08:14les fatous
08:16qui ont soigné mon père
08:18du matin au soir
08:20et qui ne se demandaient pas
08:22si c'était mon fils ou si c'était mon père.
08:24Ils n'en avaient rien à foutre de ça.
08:26Ils voulaient juste une chose,
08:28c'était le sauver.
08:30Et aujourd'hui, quand Jean-Luc Mélenchon
08:32appelle encore à la haine,
08:34c'est extrêmement grave, Gilles Bernays.
08:36Et Gilles Bernays, je vous le dis,
08:38votre comportement là-dessus est grave
08:40parce qu'aujourd'hui, on s'en fout, nous.
08:42Je vais vous dire, nous, on est français avant tout.
08:44Nous, on est français. On est tous français.
08:46On a tous envie que ça se passe bien.
08:48Aujourd'hui, c'est lui qui a ramené
08:50la France et qui est le principal responsable
08:52de ce qu'on fait en France.
08:54Donc aujourd'hui,
08:56il faut se comporter
08:58comme tous ces infirmiers et ces infirmières
09:00qui soignaient mon père
09:02ou comme mon père qui soignait tous ces gens.
09:04Il faut arrêter de se dire
09:06ah oui, mais lui, il est pour la Palestine.
09:08Ah non, lui, il est pour Israël.
09:10Ecoutez-moi bien, je vais vous dire la vérité.
09:12On n'est pas sur le terrain.
09:14On n'y connaît rien.
09:16Il faut arrêter de faire les malins
09:18et de se dire, on connaît, on sait.
09:20Les mecs, on ne connaît rien.
09:22Nous, la seule chose qu'on a envie de faire,
09:24c'est de pouvoir vivre avec les catholiques,
09:26avec les musulmans,
09:28avec les athées,
09:30avec les juifs.
09:32On s'en fout de la religion.
09:34Je vais vous dire, on parle trop de religion aujourd'hui.
09:36On s'en fout de la religion.
09:38On n'en a rien à carrer.
09:40Moi, je suis très heureux quand je vois des gens aller à l'église
09:42et ils sont très heureux d'y aller
09:44et c'est leur choix personnel.
09:46Ils font ce qu'ils veulent.
09:48Je ne vais pas leur demander qu'est-ce que tu as fait à l'église
09:50et pourquoi tu vas à l'église.
09:52Ou des musulmans qui vont à la mosquée,
09:54je ne vais pas leur demander pourquoi tu es à la mosquée.
09:56Ils font ce qu'ils veulent.
09:58Après, on va se retrouver, on va jouer au foot,
10:00on va dire des conneries.
10:02Mais on parle trop de religion aujourd'hui.
10:04Et les politiques sont responsables.
10:06Et ils ont une énorme responsabilité.
10:08Je vous le dis.
10:10Et ce sont les politiques qui ont ramené le conflit en France.
10:12Je vous le dis.
10:14Il y a des musulmans
10:16qui n'osent pas aller sur le plateau d'Arthur.
10:18Je le sais.
10:20Ils disent, ah bah non.
10:22Je ne vais pas sur le plateau d'Arthur.
10:24Parce que ça va être mal vu, je vais me faire fracasser sur les réseaux sociaux.
10:26Comment ça va être pris ?
10:28Vous vous rendez compte où on en est ?
10:30Arthur, c'est une émission de divertissement.
10:32Arthur, et je le dis, voilà.
10:34Moi, on se compte,
10:36on s'est déjà posé la question.
10:38Vous savez quoi ? Je rigole avec tout le monde.
10:40Moi, je n'en ai rien à foutre.
10:42Il y a juste des mecs qui sont sympas
10:44et des mecs qui ne le sont pas.
10:46Et des mecs qui ont des valeurs et des mecs qui n'en ont pas.
10:48Le reste, la religion,
10:50chacun fait ce qu'il veut.
10:52Et au contraire, je suis très heureux quand des gens
10:54trouvent le bonheur dans la religion
10:56parce que c'est aussi un jardin secret
10:58qu'ils peuvent s'épanouir aussi.
11:00Mais aujourd'hui, la responsabilité
11:02de Jean-Luc Mélenchon, elle est immense.
11:04Et de beaucoup de politiques.
11:06D'avoir ramené le conflit en France.
11:08Je vous le dis.
11:10Les Français,
11:12ils n'en ont rien à carrer.
11:14Je vous le dis, je te dis la vérité.
11:16Les Français s'en foutent
11:18de tout ça. Ils n'en ont rien à foutre
11:20que tu sois juif, musulman, etc.
11:22Ils veulent juste être tranquilles.
11:24Ils veulent pouvoir vivre décemment,
11:26ne pas voir leur facture d'électricité
11:28augmenter comme elle va augmenter
11:30ou ça va mettre beaucoup plus de gens
11:32dans la merde que ce qu'ils le sont aujourd'hui.
11:34Et je peux vous dire, ça,
11:36c'est le dernier de leurs soucis.
11:38Comme si les Français n'avaient pas assez
11:40déjà de problèmes.
11:42Donc je vous le dis,
11:44Jean-Luc Mélenchon, ne me dites pas
11:46c'est de la politique et c'est une stratégie.
11:48Parce qu'une stratégie fait énormément
11:50de mal à la France.
11:52Et moi, regardez,
11:54j'avais énormément
11:56de femmes voilées dans mon public.
11:58J'en ai moins.
12:00Et ça me dérange.
12:02Parce que les femmes voilées sont les bienvenues
12:04dans mon public. Je vous le dis,
12:06il n'y a pas de guerre.
12:08La guerre,
12:10c'est pas ça la guerre.
12:12La guerre, elle nous est proposée tous les jours
12:14par la difficulté de la vie.
12:16Donc on ne va pas rajouter
12:18des bêtises comme ça en plus.
12:20Voilà.
12:22Ni Gilles, je vous laisse parler.
12:24– Après ce que vous venez de dire,
12:26je n'ai pas grand-chose à rajouter, Cyril.
12:28Vous avez parlé avec une telle émotion,
12:30je suis submergé aussi
12:32par votre émotion.
12:34J'entends tout ce que vous dites.
12:38C'est une stratégie politique
12:40que vous réprouvez.
12:42Elle existe.
12:44Allez chercher le vote musulman.
12:46C'est ce que veut faire
12:48LFI et Jean-Luc Mélenchon
12:50depuis des années.
12:52Après, là où, si je puis me permettre,
12:54c'est sur la sincérité.
12:56Vous estimez que ce n'est pas sincère.
12:58Moi, je pense que les gens
13:00de gauche ou d'extrême-gauche
13:02ou de la Palestine,
13:04ils le font parce que
13:06la Palestine est leur cause.
13:08Mais ce n'est que mon opinion.
13:14Je ne peux rien ajouter
13:16à ce que vous avez dit, Cyril.
13:18C'était trop intense.
13:20– C'est vrai que c'est compliqué.
13:22Merci d'avoir dit ce que vous avez dit.
13:24Déjà, une sorte de moment
13:26un peu bouleversant.
13:28Moi, je suis d'accord.
13:30On n'y connaît rien.
13:32En tout cas, moi, je n'y connais rien.
13:34Si je peux dire un truc,
13:36c'est que j'ai toujours dit sur ce plateau
13:38que j'étais pour la paix
13:40et une solution à deux États.
13:42J'ai l'impression que c'est la doctrine française
13:44et que tout le monde veut ça.
13:46Mais que ça, quand on a dit ça
13:48au moment du 7 octobre,
13:50personne ne l'a entendu et ça nous a valu
13:52à beaucoup d'entre nous des menaces,
13:54des intimidations, des insultes.
13:56La BAC qui est venue ici
13:58pour nous protéger
14:00parce qu'on était menacés de mort régulièrement
14:02parce qu'on disait qu'on voulait la paix.
14:04Je dis juste ça.
14:06Après, moi, je pense que le 7 octobre
14:08a été une déflagration dans nos vies,
14:10dans nos vies médiatiques un peu comme ça,
14:12de bourgeois dans les plateaux télé
14:14à la mort moelle-noeud qui ne servent à rien.
14:16Mais ça a été une déflagration aussi dans nos vies intimes
14:18parce que ça a été le révélateur
14:20du communautarisme et du séparatisme
14:22de notre société.
14:24Il y a eu beaucoup de responsabilités de M. Mélenchon
14:26qui par une sorte de clientélisme
14:28obscène a importé le conflit
14:30et a instrumentalisé
14:32aussi les juifs
14:34parce que, n'oublions pas
14:36que j'ai vu un sondage qui m'a fait froid
14:38dans le dos ce week-end, 66% des jeunes
14:40de 18 à 24 ans pensent
14:42qu'Israël n'a pas le droit d'exister.
14:44C'est ça que ça a donné en fait,
14:46ce qu'a dit Mélenchon pendant des mois et des mois.
14:48Et du coup, c'est très grave.
14:50Je pense que
14:52le président Macron n'a pas été à la hauteur
14:54de nombreuses fois, encore dernièrement par sa sortie.
14:56Et que nous, ici,
14:58on n'a pas la solution, que c'est très grave.
15:00Mais je vois que, moi, mes amis juifs ont peur.
15:02Je vois que l'antisémitisme
15:04explose comme jamais.
15:06– Et les Français en ont marre, je vous le dis.
15:08– Oui. – Ils ont peur aussi pour eux.
15:10– Mais moi, je ne suis pas juive et j'ai eu peur pour moi.
15:12Donc je me dis, qu'est-ce que ça doit être quand on est juif ?
15:14Les juifs qui changent de nom,
15:16les juifs qui veulent partir de France parce qu'ils ont peur,
15:18parce qu'il y a des gens qui les ont jetés en pâture.
15:20Et les juifs, ce n'est pas Israël.
15:22Il faut arrêter de dire que les juifs, c'est Israël.
15:24Donc voilà, la situation, elle est très, très compliquée.
15:26Mais moi, je pense qu'aujourd'hui, les gens ne parlent plus
15:28parce qu'en fait, on a peur.
15:30Parce qu'en fait, en France, on a peur de ce sujet.
15:32C'est un sujet qui est beaucoup trop électrique
15:34et beaucoup trop clivant.
15:36Et en fait, voilà, on n'ose même plus en parler.
15:38Et c'est juste atroce. – Thomas Gannolé.
15:40– Oui. D'abord, merci.
15:42Enfin, je pense que je parle en nom de tout le monde.
15:44En vous remerciant de vous être livré comme ça,
15:46parce que ce n'est pas courant.
15:48Et je parle avec un peu d'émotion,
15:50parce qu'on ressent tous l'émotion qui radite vous.
15:54Et je respecte ça.
15:56J'aimerais…
16:00Enfin, vous connaissez mes origines.
16:02Vous savez que je suis pro-palestinien par ailleurs.
16:04Il se trouve que j'aimerais tellement qu'en France,
16:08et ailleurs d'ailleurs,
16:10on ne soit pas obligés de choisir nos morts.
16:12Moi, c'est surtout ça qui me…
16:14Pourquoi on n'arrive pas à pleurer en France
16:16aussi bien les morts du 7 octobre
16:20que les bientôt 100 000 morts en Palestine ?
16:24Pourquoi on ne peut pas pleurer les deux ?
16:26– On pleure les deux. – On pleure les deux ?
16:28– Non, non, mais je ne dis pas que nous, on ne le fait pas.
16:30Je dis que dans ce pays,
16:32il y a quelque chose que je trouverais obscène,
16:36qui est l'émotion sélective.
16:40Le 8 mai, je suis d'accord.
16:42Le 8 mai, c'était…
16:44Moi, je ne veux pas faire du marketing,
16:46mais il faudrait remplacer le 8 mai par le 8 et.
16:50– Mais ça veut dire quoi pro-palestinien, Thomas ?
16:52Pourquoi tu n'es pas pro-paix ?
16:54Pourquoi tu n'es pas pro-deux États ?
16:56Pourquoi tu es forcément dans un camp ?
16:58Pourquoi tu ne peux pas être pro-tout ?
17:00– Non, non, mais il y a être pour la paix
17:02et puis il y a être pour le fait qu'Israël se retire
17:04des territoires occupés, si Jordanie, Jérusalem, Est, Gaza.
17:06Ce sont deux sujets.
17:08Je ne vais pas… – Oui, il a raison.
17:10– On ne va pas faire un débat.
17:12– Non, on n'est pas là-dessus.
17:14Moi, je suis sur un truc, c'est qu'on est sur une intolérance
17:16et un sectarisme généralisé et interconnecté sur Twitter,
17:20ailleurs, etc., sur tous les sujets.
17:22Et sur ce sujet-là en particulier,
17:24qui est super dangereux, on a un contexte
17:26qui est super inflammable.
17:28Est-ce qu'on pourrait, comme on le fait là, en ce moment,
17:30alors qu'on a des opinions variées autour de ce plateau
17:32sur ce sujet, on le sait, est-ce qu'on pourrait,
17:34dans le pays, de manière générale, en discuter
17:36par le calmement et pleurer nos morts côte à côte
17:38au lieu de l'un contre l'autre ?
17:40Moi, c'est ça que j'aimerais vraiment,
17:42qu'on rétablisse le dialogue.
17:44– Tu as un parti qui ne veut pas le nommer LFI,
17:46qui ne veut pas ça, qui ne cherche que la confrontation
17:48et qui cherche à opposer les Français,
17:50à les fracturer et à dire que,
17:52en utilisant le fauné de l'antisionisme
17:54ou du sionisme, pour ne pas dire les mots
17:56et pour essayer de mettre des cibles
17:58sur les uns et les autres.
18:00– Je ne vais pas jusque-là.
18:02– Moi, je vais jusque-là.
18:04– Mais je ne veux pas rentrer dans ce débat-là,
18:06dans ce contexte-là.
18:08Mais voilà, j'aimerais vraiment qu'on arrive
18:10à arrêter de vouloir absolument
18:12foutre le feu au pays
18:14par tous les moyens possibles
18:16dans la façon de discuter.
18:18Je trouve ça dommage.
18:20– Juste le 7 octobre qui a changé
18:22la vie de certaines personnes.
18:24Kelly, est-ce que vous l'avez sentie, vous ?
18:26– Moi, j'ai bien senti que c'était très compliqué
18:28d'aborder le sujet, que ce soit entre collègues,
18:30entre amis.
18:32J'ai encore croisé une copine ce week-end
18:34qui me disait qu'elle avait passé
18:36le midi avec une copine
18:38et qu'elle était fâchée à vie.
18:40Et moi, ça ne me donne pas envie du tout
18:42de me fâcher avec les gens.
18:44Donc, je me rends compte
18:46que je ne préfère pas aborder le sujet
18:48et c'est malheureux.
18:50Mais comme moi, je suis très proche
18:52de mes amis, je préfère ne pas en parler
18:54avec eux que de me fâcher avec eux à vie.
18:56Et c'est un choix qu'il faut faire
18:58qui est hyper malheureux.
19:00Mais comme on le dit, c'est fracturé
19:02et il n'y a pas de discussion vraiment possible.
19:04J'ai regardé la télévision en septembre
19:06et le 7 octobre, on l'a revue dans la rue.
19:08On l'a vue chez nous en France.
19:10Donc, c'est deux dates aussi fortes.
19:12Mais une nous a marquées dans notre sang.
19:14Et le 7 octobre, contrairement à ce que tu dis,
19:16tu dis que le 8 est.
19:18Ben non, c'est le Hamas qui nous a obligés
19:20à choisir un camp.
19:22Et moi, s'il faut in fine choisir un camp,
19:24je le choisirai. Je l'ai déjà choisi
19:26à mon fond intérieur, mais ce n'est pas moi
19:28qui ai voulu le choisir. On m'a poussé à le choisir.
19:30Et c'est dramatique.
19:32Il n'y aura plus de...
19:34Il y a un avant et un après.
19:36Mais ce n'est pas moi qui l'ai choisi.
19:38On l'a choisi à ma place.
19:40Après, chacun doit prendre ses responsabilités
19:42et choisir. Et c'est le principe, malheureusement,
19:44de la guerre qui est terrible. Il y a toujours des morts.
19:46Mais il faut choisir son camp.
19:48Et ce n'est pas moi qui ai voulu choisir mon camp.
19:50On m'a forcé. C'est la fameuse chanson de Goldman
19:52qu'on ne nous oblige jamais à choisir un camp.
19:54Là, on nous a obligés à choisir un camp.
19:56Et c'est le drame du 7 octobre.
19:58Elle termine comme ça, exactement.
20:00Merci.
20:02On va culturer là-dessus au moins quelqu'un.
20:04On a envie de dire un dernier truc.
20:06Moi, je suis triste parce que j'avais dit
20:08au lendemain de l'attentat,
20:10j'avais cité Arcadie,
20:12L'Union sacrée,
20:14Simon Atlan, Karim Hamida.
20:16On est repartis pour 20 ans.
20:18Et ça me refait la même sensation.
20:20Moi, je ne choisirais pas de camp.
20:22Un bébé et une femme palestinienne
20:24ou israélienne, c'est à la même valeur pour moi.
20:26C'est pareil.
20:28Il faut vraiment deux États au plus vite
20:30pour que justement...
20:32Moi, je fais partie des Français
20:34dont tu as parlé.
20:36Nous, on n'a pas de problème en vrai.
20:387 Français sur 10, ils s'en foutent du conflit.
20:40Et là où j'en veux à nos politiques,
20:42c'est qu'ils ont amené le conflit ici.
20:44Les enfants gâtés du pays,
20:46j'appelle ça ceux qui ont plein de viande
20:48dans la bouche et ceux qui mangent à leur faim,
20:50ils ont ramené le conflit ici.
20:52Aujourd'hui, le vivre ensemble
20:54entre un musulman et un juif
20:56et machin, on est tous en train de se regarder,
20:58se juger et c'est ça qui fait de la peine.
21:00Parce que nous, en fait, on n'a pas de conflit.
21:02Je regardais encore...
21:04Alors moi, je vais vous dire comment je le pense
21:06parce que je suis loin d'être Thomas,
21:08je ne suis pas politologue, je ne dis rien du tout,
21:10je suis qu'un abruti.
21:12Je vais vous dire comment je le vis, moi.
21:14Je me dis pourquoi on amène cette guerre,
21:16nous, chez nous, dans nos écoles.
21:18Pourquoi des partis politiques amènent cette guerre
21:20dans nos écoles.
21:22Il y a 50 pays en guerre en ce moment.
21:24C'est la moitié en Afrique.
21:26On ne parle pas du tout des autres pays en Afrique
21:28qui sont en guerre. On s'en fout de total.
21:30Ils s'en foutent de total.
21:32Donc à un moment donné, il ne faut pas faire de géométrie variable.
21:34Il faut se dire qu'ici, on est heureux, on est en paix.
21:36Essayons de faire le vivre ensemble.
21:38Essayons que les politiques, ils règlent les histoires
21:40sans mettre de l'huile sur le feu.
21:42Parce que ce ne sont pas les politiques
21:44qui vont aller dans la rue et ce ne sont pas les politiques
21:46qui vont s'embrouiller.
21:48Et n'oubliez pas, 7 Français sur 10,
21:50ils ne sont pas concernés par ce conflit.
21:52Je pense d'abord aux familles
21:54du 7 octobre.
21:56Aux familles qui ont perdu un proche
21:58et puis celles qui n'ont pas retrouvé un proche
22:00au sens où elles sont encore
22:02otages.
22:04Ce que je pense d'abord, c'est que
22:06il y a une profonde tristesse.
22:08Tristesse à refuser de qualifier
22:10ce qui s'est passé comme un acte terroriste.
22:12Il faut nommer les choses.
22:14Si on veut progresser, si on veut pardonner,
22:16si on veut avancer,
22:18il faut nommer les choses.
22:20C'est le premier point. Et je regrette que certains ne l'aient pas fait.
22:22C'est le premier point.
22:24Le deuxième point, c'est que
22:26tu sais, je suis chrétien,
22:28je disais tout à l'heure que
22:30on m'a proposé un poste à l'université de Tel Aviv
22:32parce que,
22:34pour la raison suivante,
22:36les juifs, c'est Jean-Paul II qui le dit,
22:38cette expression, il dit,
22:40ce sont nos frères aînés, sinon nos frères préférés dans la foi.
22:42Donc ça c'est,
22:44je pense qu'il faut poser ça.
22:46Mais moi je voudrais témoigner aussi de ce que
22:48l'engagement pour la paix vaut.
22:50Qu'est-ce que ça coûte un engagement pour la paix ?
22:52Eh bien ça coûte que ma fille
22:54a été opérée en présence de garde du corps
22:56au mois de mars,
22:58à l'avril, au mois de mars.
23:00Pourquoi ? Parce qu'on apprit effectivement
23:02le fait d'appeler à la paix,
23:04d'appeler effectivement à la peine
23:06juste ça, comme de l'antisémitisme
23:08et qu'un certain nombre de groupuscules
23:10ont cru devoir effectivement
23:12me menacer physiquement
23:14et dire, je sais où tu vas être opérée
23:16et tu verras.
23:18Donc elle a été opérée en présence de deux gardes du corps.
23:20Parce que le médecin ne voulait pas prendre de risques,
23:22tout ce qu'on veut.
23:24Donc moi je pense que si tu veux,
23:26à la fin de la fin ce que j'en pense c'est la chose suivante.
23:28C'est n'oublions juste pas
23:30qu'on appartient à une humanité commune.
23:32Et tu le disais tout à l'heure,
23:34que quand la religion qui est censée relier les hommes
23:36commence à les diviser,
23:38ça finit mal.
23:40Et qu'aujourd'hui on devrait être capable de se dire,
23:42c'est ce que disait Raymond tout à l'heure
23:44et je voudrais reprendre ça,
23:46qu'on a des victimes civiles par milliers et par millions
23:48partout dans le monde.
23:50Que c'est devenu une habitude en fait dans les guerres
23:52que de prendre des civils en otages
23:54dans tous les sens du terme.
23:56Et je voudrais juste dire ma profonde tristesse
23:58de ce qu'à un moment donné on en soit là.
24:00On en soit effectivement,
24:02on disait tout à l'heure, d'importer un conflit
24:04qui est complexe, qui n'est pas simple,
24:06qui est effectivement fait après des blessures
24:08extrêmement lourdes,
24:10c'est peut-être pas la peine d'en rajouter.
24:12– Justement, Arthur disait qu'il avait perdu
24:14beaucoup d'amis, vous Guillaume vous l'avez ressenti
24:16ou pas du tout ? – Ah bah oui moi je l'ai ressenti
24:18et la première chose qu'a dite Emmanuel Macron
24:20justement c'est qu'il refusait d'importer le conflit
24:22en France, moi je ne l'ai vu que s'importer en France,
24:24partout, dans des relations familiales,
24:26dans des relations amicales, dans des relations professionnelles.
24:28Aujourd'hui il y a des gens qui disent, moi je ne veux pas travailler
24:30avec des juifs, on l'avait vu, on avait passé certains extraits.
24:32Tu parlais des drapeaux palestiniens
24:34que Jean-Luc Mélenchon
24:36avait demandé de brandir aujourd'hui
24:38sur les réseaux sociaux et tu parlais des jeunes.
24:40Aujourd'hui ce conflit se résume
24:42pour beaucoup de jeunes à mettre un drapeau palestinien
24:44ou israélien et donc celui qui met le drapeau palestinien
24:46déteste celui qui met le drapeau israélien
24:48et vice-versa, et c'est pas possible, c'est en train de diviser
24:50complètement la société, il y a même des gens
24:52qui disent, moi je ne travaille plus avec des musulmans,
24:54je ne travaille plus avec des juifs, c'est terrible, terrible.
24:56– Je vais vous dire, je vais répondre
24:58et je vais dire juste une chose,
25:00on avait fait un débat un jour,
25:02est-ce que c'est risqué quand on est une personnalité
25:04publique de s'exprimer sur ce conflit ?
25:06Oui je pense que c'est extrêmement risqué
25:08et je trouve que, et ce n'est pas pour vous faire de la lèche
25:10mais ce que vous venez de dire, pour la première fois
25:12j'ai entendu quelqu'un de public
25:14exprimer un discours qui met tout le monde d'accord en fait.
25:16Je trouve que vous avez mis tout le monde d'accord,
25:18on ne peut pas critiquer ce que vous avez dit,
25:20ce que vous voulez c'est la paix,
25:22vous êtes juifs, vous aimez les musulmans, vous aimez les catholiques
25:24et bravo de l'avoir fait parce que c'est courageux.
25:26– Arrêtez, c'est son histoire.
25:28– Non mais c'est vrai.
25:30– C'est son histoire.
25:32– Regardez-moi.
25:34– Si tu as grandi avec des noirs, des arabes, des juifs,
25:36c'est ton histoire, on ne pourra pas te l'enlever.
25:38Donc forcément que tu vas être triste,
25:40forcément qu'il a grandi lui, avec tout le monde
25:42et tout ce qu'il a fait autour de lui.
25:44Il n'y avait qu'à regarder les invités, les chroniqueurs,
25:46les gens dans le public avant,
25:48les gens avec qui il parle,
25:50les gens qu'il embauche en prod,
25:52les agents de sécu, tout le monde, c'est son histoire.
25:54Tu ne peux pas tricher, il ne pourra pas tricher.
25:56– Je vais vous raconter un truc que vous ne savez pas.
25:58Moi j'ai vu que Mokhtar, mon ami,
26:00Mokhtar il est moins souvent ici.
26:02Pourquoi ?
26:04Parce que souvent,
26:06il a reçu énormément de critiques.
26:08Les menaces, ils sont fous.
26:10Mokhtar, vous le connaissez.
26:12Mais oui, tu travailles avec le juif,
26:14tu es sur le plateau, etc.
26:16Et ça m'a fait extrêmement de peine.
26:18Pour Mokhtar, Mokhtar c'est,
26:20vous le savez, c'est mon frère.
26:22Je suis allé à son mariage, je l'adore
26:24et je lui ai toujours dit,
26:26tu viendras avec moi.
26:28Et c'est vrai que même lui,
26:30ça l'a énormément peiné.
26:32Il m'a dit que ça l'avait peiné,
26:34qu'il ne comprenait pas en fait.
26:36Mais quel rapport en fait ?
26:38Je ne comprends pas en fait.
26:40Et c'est vrai qu'importer un conflit
26:42en France
26:44qui ne nous concerne pas au quotidien,
26:46c'est vrai.
26:48– C'est une folie.
26:50– C'est une folie.
26:52Et c'est ce que font certains politiques
26:54à des fins électorales.
26:56Et c'est extrêmement grave
26:58puisque ça amène une division,
27:00une rupture dans la société
27:02qui j'espère sera jugulable
27:04mais qui me semble extrêmement profonde
27:06et qui est plus profonde que jamais.
27:08On est d'accord.
27:10Fabrice ?
27:12– Moi je crois qu'il y a une encyclique
27:14qui a été écrite il y a en 62
27:16par Jean XXIII qui s'appelait
27:18Pace a Minterris, donc paix sur la terre.
27:20Et il y a quand même quelque chose
27:22qu'il dit, qui je crois est fondamental
27:24au point 62, pape François l'a repris,
27:26qu'il doit mettre tout le monde d'accord.
27:28La société politique comme celle
27:30entre les êtres humains doit être réglée
27:32non pas en recourant à la force des armes
27:34mais à la lumière de la raison, c'est-à-dire
27:36dans la vérité, dans la justice
27:38et dans la solidarité agissante.
27:40Je pense que si on s'inspirait de ça,
27:42on aurait peut-être effectivement
27:44réglé un certain nombre de problèmes.
27:46Ce qui est vrai, c'est que plus on va
27:48apporter le conflit, moins les chances
27:50de paix seront importantes.
27:52– Gilles ?
27:54– Je suis plus pessimiste que vous.
27:56J'ai l'impression qu'elle est là
27:58et qu'elle ne se résorbera pas.
28:00– Ça a changé ? Vous avez eu des soucis
28:02au quotidien ou pas ?
28:04– Beaucoup. Moi aussi, on m'a dit
28:06de venir vous voir.
28:08– Ah ouais ? Vraiment ? On vous a dit quoi ?
28:12– Qu'est-ce que tu fous avec lui ?
28:14– Je ne travaille pas avec celui-là.
28:16Moi, j'ai eu aussi, comme tu l'as dit,
28:18la même chose. Comment tu fais pour travailler ?
28:20– Moi, je l'ai aussi.
28:22– Comment tu fais pour travailler avec lui ?
28:24– Bien sûr.
28:26– En tant que musulman, il a dû l'avoir énormément.
28:28– C'est quoi, Gilles, en tant que musulman ?
28:30– Choisis ton camp.
28:32– Mais il n'y a pas de camp.
28:34– C'est très dur. C'était des attaques
28:36très dures. Je ne vais pas non plus me plaindre,
28:38mais c'était des attaques très dures.
28:40C'était des attaques très dures.
28:42Mais vous savez que je resterai avec vous.
28:44Bien sûr.
28:46Je ne me suis pas posé la question,
28:48mais c'est…
28:50Pour moi, c'est…
28:52Le clivage, il est hyper violent.
28:54Hyper violent.
28:56– Mais c'est quoi ?
28:58C'est des gens de votre entourage ?
29:00– Oui, des gens de mon entourage, bien sûr,
29:02qui m'ont dit, mais arrête, arrête.
29:04Il est temps d'arrêter.
29:06Il est temps d'arrêter.
29:08Sur les réseaux, j'en avais des milliers,
29:10des centaines, des milliers.
29:12– Pourquoi ? Parce que vous êtes musulman ?
29:14– Oui. Je ne regarde plus les réseaux depuis.
29:16Plus jamais.
29:18Je n'ai plus jamais regardé, Kelly le sait,
29:20– Qu'est-ce que vous répondiez à ces gens ?
29:22– Que vous êtes d'abord mon ami.
29:24– Oui.
29:26– Et que cette émission,
29:28elle prône le vivre ensemble.
29:30Depuis le départ.
29:32– D'accord.
29:34– C'est pour ça que je suis là, moi, depuis le départ.
29:36La lutte contre l'antisémitisme,
29:38contre le racisme, contre l'homophobie.
29:40Vous êtes l'incarnation de…
29:42C'est pas du tout de la flagornerie,
29:44je ne suis pas là.
29:46Mais pour moi, c'est ça cette émission.
29:48Arrêter de venir,
29:50c'est céder à cette fracturation,
29:52qui est réelle.
29:54Il faut lutter contre cette fracturation.
29:56Mais les jeunes musulmans,
29:58notamment,
30:00ils sont beaucoup plus fermes que moi.
30:02– C'est terrible.
30:04– Pas vis-à-vis de vous, mais vis-à-vis de la fracture.
30:06C'est un camp ou l'autre.
30:08– Oui, Valérie.
30:10– Non, je trouve ça tellement… C'est terrible.
30:12– Je ne suis pas content de ça.
30:14– J'entends ce que tu dis et j'entends ton désarroi
30:16de choisir ton camp, alors qu'on est en France,
30:18citoyen français, et qu'on dit à Gilles,
30:20parce qu'il est musulman,
30:22ne travaille pas avec Cyril parce qu'il est juif.
30:24Ça me bouleverse.
30:26Ça me déchire, parce que je me dis,
30:28mais dans quel monde on est ?
30:30On est en 2024,
30:32et on va te dire à toi,
30:34parce que musulman, tu ne peux pas travailler avec lui
30:36parce que juif, parce que quoi ?
30:38Parce qu'il est juif, ça veut dire qu'il embrasse
30:40une politique d'un pays étranger
30:42qui serait Israël, et donc à 100%.
30:44Tous les français pensent comme Emmanuel Macron ?
30:46Tous les juifs, parce qu'ils sont juifs,
30:48pensent comme Netanyahou ?
30:50Tous les musulmans, parce qu'ils sont musulmans,
30:52pensent comme je ne sais quoi ?
30:54– Je pense d'abord aux français.
30:56Je pense aux français tous les jours.
30:58Et ne croyez pas,
31:00moi je vous le dis,
31:02quand on dit parfois, oui,
31:04qu'est-ce qu'il a fait pour les français ?
31:06J'essaie de faire le maximum que je puisse faire.
31:08Pour les français, moi je ne suis pas
31:10un responsable politique.
31:12J'essaie en tout cas d'écouter leurs problèmes,
31:14d'essayer de les mettre en avant
31:16et d'essayer de faire que les choses changent.
31:18Quand je pense aux agriculteurs,
31:20les agriculteurs qui meurent tous les jours,
31:22ils ne pensent pas au conflit
31:24à des milliers de kilomètres.
31:26Ils pensent à comment ils vont manger le soir
31:28et comment ils vont pouvoir s'en sortir
31:30avec 800 euros par mois.
31:32Voilà à quoi ils pensent, nos agriculteurs.
31:34Moi je pense aux français tous les jours.
31:36Je pense à ces gens, je vous le dis,
31:38qui font plein de métiers
31:40et qui se disent,
31:42nous, ici, il n'y a pas d'avenir pour nous
31:44parce qu'on n'arrive pas à s'en sortir.
31:46Je pense d'abord à ces gens-là.
31:48Ce week-end, j'étais à fond sur cette histoire
31:50et d'ailleurs on en reparlera demain,
31:52sur cette histoire d'augmentation de l'électricité.
31:54Parce qu'on ne se rend pas compte
31:56et ça va être un drame absolu
31:58pour plein de gens. C'est scandaleux.
32:00Je suis désolé, il y a quand même d'autres choses à faire.
32:02On en reparlera demain,
32:04mais ça m'a pris la tête tout le week-end.
32:06Vous voulez rajouter quelque chose sur ce qu'a dit Valéry Benhaim,
32:08sur ce qu'il a dit il y a quelques jours ?
32:10Oui, j'ai vraiment l'impression,
32:12je l'avais déjà évoqué il y a quelques jours,
32:14mais j'ai vraiment l'impression
32:16qu'il y a quelque chose qui monte,
32:18quels que soient les sujets qu'on aborde
32:20dans la population française,
32:22dans son ensemble,
32:24c'est détester quelqu'un pour ce qu'il est,
32:26détester quelqu'un pour ce qu'il pense
32:28ou ce qu'il croit,
32:30et dire, j'ai raison, au lieu de dire,
32:32je ne suis pas d'accord avec vous.
32:34Et que ça monte vraiment.
32:36Et c'est quelque chose,
32:38ne perdre cette culture du pluralisme,
32:40et cette culture de la tolérance.
32:42Tolérer, ça ne veut pas dire accepter n'importe quoi.
32:44Tolérer, ça veut dire accepter avec souffrance
32:46ce qui m'emmerde parce que ça existe,
32:48mais c'est comme ça,
32:50et donc je l'accepte comme il est,
32:52parce que je suis ouvert.
32:54Et on est en train de plus en plus de perdre ça,
32:56et ça, c'est vraiment moi quelque chose
32:58qui m'inquiète beaucoup.
33:00C'est-à-dire qu'on n'écoute même plus la personne,
33:02ou on ne se préoccupe même plus de la personne
33:04même de l'entendre.
33:06Et c'est un phénomène qui devient généralisé,
33:08ça m'inquiète beaucoup.
33:10Fabrice Dividio, vous aussi vous disiez,
33:12comme Gilles, on vous a...
33:14Oui, mais moi c'est l'inverse.
33:16Moi j'ai de la chance parce que finalement
33:18j'ai été menacé par les deux camps,
33:20comme ça c'est bien.
33:22Quand tu prônes la paix et que tu essayes
33:24de nuancer, il y a forcément des extrémistes
33:26qui à un moment ou à un autre te tombent dessus.
33:28D'abord les extrémistes juifs,
33:30c'est comme ça,
33:32et puis ensuite maintenant on me dit
33:34quand tu vas sur tes PMP, tu vas chez l'optionniste,
33:36t'as vendu ton âme.
33:38Comme si effectivement,
33:40je me retrouve au milieu d'un truc
33:42qui non pas ne me concerne pas,
33:44parce que ça me concerne forcément,
33:46mais je ne comprends pas pourquoi
33:48est-ce que finalement je me retrouve menacé par les uns,
33:50menacé par les autres,
33:52alors qu'au fond moi mon positionnement
33:54il est clair, il est de dire
33:56je pense effectivement aux civils,
33:58je pense aux familles innocentes,
34:00je pense au fait qu'on ne devrait pas importer le conflit.
34:02Une fois que j'ai dit ça, je ne sais pas
34:04où est-ce que j'ai merdé quelque part.
34:06Et t'arrives à te remettre en question.
34:08Et c'est là où il y a quelque chose d'assez terrible.
34:10Tu reprends tes propos,
34:12est-ce que je suis allé trop loin,
34:14est-ce que c'est l'occasion de m'excuser,
34:16est-ce que je suis allé trop loin,
34:18et tu te rends compte qu'en fait non.
34:20Et du coup moi j'ai un peu un désarroi,
34:22un peu celui-là, en disant que je ne comprends pas bien
34:24et donc du coup j'essaye de prendre du recul avec ça
34:26Juste une chose que je voudrais dire,
34:28parce que là je l'ai entendu encore,
34:30on le dit beaucoup sur les réseaux,
34:32sioniste c'est le nouveau mot pour dire juif.
34:34Et pour ne pas le dire, pour ne pas tomber sous le coup de la loi.
34:36C'est assez insupportable.
34:38Voilà, c'était juste ma petite commentaire.
34:40Moi je suis comme Gilles, je suis très très pessimiste.
34:42Je pense qu'on est complètement foutus.
34:44Vraiment.
34:46C'est-à-dire que je ne vois pas...
34:48J'ai bien fait de venir.
34:50Je pense que les Français, vous avez raison,
34:52ils sont très très loin de cette préoccupation.
34:54Mais en revanche les jeunes,
34:56moi je me fais beaucoup de soucis pour les jeunes,
34:58pour les ados qui regardent TikTok,
35:00qui sont abreuvés de vidéos,
35:02qui considèrent qu'Israël ne doit pas exister,
35:04qui sont dans un truc complètement binaire,
35:06qui ont été embrigadés et instrumentalisés par la LFI.
35:08Pardonnez-moi, mais je suis très pessimiste.
35:10Je pense qu'on ne se parle plus,
35:12qu'il y a une sorte de séparatisme de tous les clans.
35:14Les clans ne se parlent plus, il y a des communautés.
35:16Les gens ne sont pas du tout côte à côte,
35:18mais complètement face à face.
35:20C'est très violent et moi je suis très très pessimiste.
35:22Et je n'ai pas de...
35:24Franchement, je pense que c'est foutu.
35:26Je pense que la France est un pays qui va très mal
35:28et qui est très malade.
35:30Et je pense que c'est le pays européen
35:32qui va le plus mal.
35:34J'irais pas jusque là.
35:36T'as bien fait de l'an d'Allemagne toi celui-là.
35:38J'irais pas jusqu'à dire que c'est foutu.
35:40Je pense que les responsables politiques
35:42vont remettre tout ça en place.
35:44Il faut aussi, c'est vrai ce que tu dis,
35:46pour les jeunes.
35:48Même aujourd'hui dans les écoles,
35:50il n'y a pas de courage politique.
35:52Les gens sont tétanisés en fait.
35:54J'ai dit, il faudrait.
35:56Ce serait même mieux qu'une minute de silence
35:58d'interdire certaines personnes d'aller dans des facs
36:00pour endoctriner des jeunes.
36:02Ce serait mieux que des minutes de silence déjà.
36:04Je crois, Gérardine, qu'il y a plein de Français aussi
36:06qui ne parlent pas, mais qui ne disent pas les choses
36:08et qui sont tétanisés.
36:10Mais justement, c'est pas les plus bruyants
36:12et c'est les plus bruyants qu'on entend.
36:14Ils ne veulent pas la jeunesse.
36:16Jean-Michel voudrait dire quelque chose après.
36:18La situation est bien pire qu'on ne le croit
36:20parce qu'il y a plein d'hypocrisie régnante
36:22qui fait que les gens disent
36:24j'ai pas envie de choisir mon camp.
36:26Tout le monde a choisi son camp.
36:28Même ceux qui disent, bien sûr que si.
36:30Moi je te dis droit dans les yeux.
36:32Moi je te dis droit dans les yeux.
36:34Je te dis droit dans les yeux.
36:36Dans toutes les guerres qu'il y a eu,
36:38les gens ont choisi un camp.
36:40J'ai reçu des menaces des deux camps.
36:42Parce que j'ai condamné deux fois.
36:44Deux choses différentes.
36:46Je ne peux pas te laisser dire
36:48qu'on est obligé de choisir un camp.
36:50Je ne peux pas te laisser dire
36:52qu'on est obligé de choisir un camp.
36:54Le profit idéologique a été apporté
36:56c'est pas encore une guerre.
36:58Malheureusement, des armes,
37:00ça arrivera peut-être un jour.
37:02Malheureusement, mon pessimisme
37:04va avec le fait que dans l'histoire
37:06depuis la nuit des temps,
37:08les histoires ne se sont réglées
37:10que par les armes.
37:12Il n'y a aucune histoire qui s'est réglée.
37:14La guerre, ça fait des morts.
37:16On a toujours dit que les jeunes
37:18étaient une catastrophe.
37:20Et qu'ils étaient pire que la génération d'avant.
37:22Et qu'ils étaient merdiques.
37:24Et on a dit ça sur nous quand on était jeunes.
37:26J'aimerais juste dire que les jeunes
37:28ne sont pas forcément...
37:30On n'était pas à brever toute la journée
37:32avec des images, des vidéos
37:34à l'autre bout du monde
37:36qui ne nous regardaient même pas.
37:38Aujourd'hui, tu prends un jeune de 16 ans,
37:4017 ans, on lui envoie des vidéos
37:42et il y a des bombes qui vont tomber.
37:44Et on dit à l'enfant, on dit aux jeunes,
37:46et demain dans ta fac, il y a des gens
37:48qui vont venir avec des drapeaux de la Palestine.
37:50Il n'y avait pas ça, je suis d'accord avec toi.
37:52On était dans un monde
37:54où on était fermés, entre nous,
37:56avec des juifs, des noirs, des arabes
37:58et on vivait ensemble, tous ensemble.
38:00On ne disait pas avec ton téléphone,
38:02le juif c'est le méchant, le palestinien c'est le méchant.
38:04Je suis d'accord avec toi, ce n'est pas comme avant.
38:06Fabrice, on ne fera pas les 35 heures,
38:08je voulais dire un dernier mot.
38:10Je suis pas tout à fait d'accord avec vous sur un point.
38:12C'est que, j'ai envie de dire un truc moi,
38:14ne vous laissez pas ravir l'espérance, c'est tout.
38:16Ne vous laissez pas ravir l'espérance.
38:18L'espérance,
38:20c'est finalement la certitude
38:22présente des biens à venir.
38:24A partir du moment où on se laisse ravir l'espérance,
38:26du coup on est à la merci
38:28de toutes les idéologies qui passent.
38:30L'espérance, c'est effectivement autre chose
38:32même que l'espoir. Je le redis,
38:34c'est Saint-Paul, c'est la certitude présente
38:36d'un bien à venir. Une fois qu'on a dit ça, on a tout dit.
38:38Merci Fabrice Divizio.
38:40On va passer maintenant,
38:42alors rien à voir, on va passer au people
38:44bien entendu avec Fabien Lecoeuvre
38:46et on va revenir bien sûr sur toutes les affaires
38:48avec Michel Marie et Amaury Buco, mais juste avant
38:50le temps qui rentre, merci Fabrice Divizio, merci.
38:52Il y a SDM, le rappeur qui était l'invité
38:54de l'émission Bang Bang
38:56sur Radio Move
38:58et il a dit qu'il était meilleur
39:00que moi au paddle.
39:02C'est mal vous connaître.
39:04On va regarder l'extrait.
39:06Je lui répondrai après.
39:08Regardez.
39:10Bien sûr, je lui proposerai un défi
39:12dans un instant.
39:14Je lui proposerai dans un instant un défi
39:16à SDM s'ils veulent relever.