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Selon l'Union nationale des apiculteurs de France, la production de miel français devrait être en baisse de 40%. En Champagne, les vendanges ont été mauvaises avec une baisse de 29%. En cause de ces chutes, les fortes intempéries qui ont touché le pays cette année. Les explications avec l'éditorialiste BFM Business, Pierre Kupferman.

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Transcription
00:00Bonjour Pierre. Bonjour Pauline. Alors les tempêtes à répétition, la pluie omniprésente sur la moitié nord cette année, avec en plus un printemps frisqué,
00:07ça a eu des répercussions majeures pour le monde agricole. Dernière victime en date, les apiculteurs et les viticulteurs.
00:13C'est sûr que ce millésime 2024 restera comme le pire depuis très longtemps. On n'a pas les chiffres définitifs pour le miel, mais la production est attendue
00:21en chute de 40% par l'union nationale des apiculteurs de France. Un plongeon, vraiment. Qu'on peut imputer à une météo défavorable,
00:29on a eu des genétardifs qui n'ont pas permis aux abeilles de récolter, ne serait-ce que de quoi se nourrir elles-mêmes.
00:35Ça c'était au printemps et puis cet été, une multiplication des orages au moment de la floraison et tout ça a inuit évidemment à la récolte de pollen.
00:43Mais ce plongeon de la production, Pierre, il fait suite quand même à deux années qui ont été plutôt bonnes.
00:48Oui, la production a été effectivement plus que satisfaisante en 2022. En 2023, elle correspondait à peu près aux deux tiers de la consommation en France,
00:59la consommation des Français. Sauf que ces deux années, qu'on va dire plus que correctes, elles ont conduit les apiculteurs à stocker beaucoup plus,
01:08une partie beaucoup plus grande de leur production.
01:11Alors expliquez-nous pourquoi est-ce que les stocks gonflent si la production française ne couvre que deux tiers de la consommation de miel en France ?
01:17Parce que le miel n'est pas un produit prioritaire dans les achats alimentaires des Français. Et avec l'inflation, ces consommateurs ont été de plus en plus nombreux
01:28à cesser tout simplement d'en mettre dans leur panier de course. Pour faire face à ces méventes, qu'a fait la grande distribution ?
01:34Elle est allée chercher du miel moins cher. Du miel moins cher dans les pays de l'Est de l'Europe, moins cher en Chine.
01:41Et ça a nuit évidemment aux ventes des apiculteurs français qui finalement, s'ils ne vendent pas en direct, il y en a quand même pas mal qui vendent en direct
01:49aux consommateurs, mais s'ils ne vendent pas en direct, ils n'avaient pas le choix. C'était soit ils vendaient à perte, soit ils mettaient le miel de côté, ils le stockaient.
01:56Alors ça c'est pour les apiculteurs. Et du côté des viticulteurs, c'est le même problème ? C'est la même chose ?
02:01Oui, on a des problèmes imputables à la météo qui concernent pour le coup surtout le quart nord-est de la France, avec des vendanges qui ont été particulièrement faibles
02:09en Champagne, vous voyez les chiffres à l'écran, mais c'est vrai aussi en Bourgogne, dans le Jura, un peu plus au sud, dans la région du Beaujolais.
02:19Et on est, quand on regarde les chiffres, grosso modo avec une production réduite d'un tiers par rapport à ce qu'on observait l'année dernière.
02:27L'année dernière c'était une bonne année quand même. Et les conséquences sont, il faut quand même le préciser, pas tout à fait les mêmes pour les viticulteurs bourguignons
02:35que pour leurs collègues champenois.
02:37Pourquoi ce ne sont pas les mêmes ?
02:38Parce qu'en Champagne, à quelques exceptions près, le vin n'est pas millésimé, ça vous aura frappé si vous regardez les bouteilles, il n'y a pas de date d'année.
02:46Pourquoi ? Parce qu'il y a une règle qui veut qu'on mélange les productions de plusieurs années, d'abord pour garder à peu près la même qualité au fil du temps,
02:57et puis aussi parce qu'on peut ainsi compenser les mauvaises années par les bonnes années.
03:03Merci beaucoup Pierre.

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