Emilie Fontaine a été malade du cancer du sein.
Aujourd'hui elle met à contribution son expérience, ce qu'elle a vécu pour aider des femmes qui se découvrent malade dans le cadre d'entretiens individuels.
Elle est ce qu'on appelle une patiente ressource...
Aujourd'hui elle met à contribution son expérience, ce qu'elle a vécu pour aider des femmes qui se découvrent malade dans le cadre d'entretiens individuels.
Elle est ce qu'on appelle une patiente ressource...
Category
🗞
NewsTranscription
00:00D'ici matin, actus locales, musique et bonne humeur sur France Bleu Saint-Etienne Loire.
00:05C'est le temps fort, incontournable pour parler du cancer du sein.
00:09Octobre Rose, basson plein, communication, prévention, récolte de fonds dont on parle avec notre invité David Valverde.
00:14Bonjour Emilie Fontaine.
00:16Bonjour.
00:16Alors dimanche, vous serez bénévole sur la Saint-Héros, c'est ça, la course.
00:20Et puis le reste du temps, vous êtes une patiente ressource.
00:24Votre vie a été traversée par le cancer du sein.
00:27Vous menez en fait des entretiens individuels avec des malades.
00:30C'est une chose d'être malade, Emilie Fontaine, c'en est une autre de participer à la vie des autres contre le cancer.
00:37Comment vous avez passé le pas de vous engager ?
00:39Alors comment j'ai passé le pas ?
00:41J'ai passé le pas parce que moi-même en fait, j'ai eu la chance de pouvoir m'entretenir pendant la traversée du cancer du sein
00:47avec une patiente ressource par téléphone à l'époque, en anonyme, sur la projection de la mastectomie par rapport à mon intervention.
00:58Et dans ma tête, je m'étais dit en fait, le fait de recevoir à un moment donné dans la vie, c'est aussi sympa de pouvoir redonner.
01:04Et donc je me suis engagée à la Ligue il y a un peu plus d'un an.
01:07J'ai suivi une formation de patiente ressource.
01:10Et du coup, un nouveau projet vient de naître entre guillemets au mois de juin dernier entre le CHU de Saint-Etienne et la Ligue contre le cancer Loire
01:17d'intégrer en fait des patientes ressources dans le service de gynécologie.
01:21Est-ce que c'est vous dans ces discussions-là qui êtes au centre de la parole en disant voilà ce que j'ai vécu ?
01:26Ou vous dites au contraire, parle-moi, je comprends, je sais par quoi tu es passé ?
01:32C'est ça. En fait, cet entretien, il n'est pas du tout pour nous en fait, quelque part.
01:37Les patientes viennent s'appuyer sur nous au contraire.
01:40Donc ça se déroule vraiment, alors déjà c'est en anonyme, on n'est que deux, on connaît que nos prénoms.
01:45L'idée c'est que la femme qui traverse ça, elle puisse en fait me poser toutes les questions dont elle a envie, dont elle a besoin.
01:54Ça peut parler de chimothérapie, ça peut parler de perte de cheveux, ça peut parler de famille, de personnes aidantes, de sexualité, c'est hyper large du coup.
02:02Ça doit être parfois dur. Comment on gère la peine, la douleur des autres quand on l'a soi-même traversée ?
02:10Cette formation, elle est justement faite pour nous protéger aussi.
02:13C'est-à-dire qu'on ne part pas dans un entretien avec une patiente sans être formé.
02:19Parce que l'idée c'est justement de pouvoir prendre du recul face à la situation.
02:22Même si forcément, pendant l'entretien, il se passe des trucs avec les patientes.
02:28L'idée c'est se dire que nous on est passé par ces phases-là et qu'on puisse prendre du recul le maximum possible.
02:35On reste des humains, on n'est pas des machines, mais le maximum possible pour nous aussi nous protéger face à l'entretien.
02:40Je suis allé sur votre page Instagram, vous êtes photographe, on va en parler dans un instant d'ailleurs.
02:44Dans votre bio, il y a cette activité photographe et puis ce qu'on pourrait appeler votre identité combattante du cancer du sein.
02:51Ça m'a interpellé. Parfois on reste discret sur sa maladie.
02:54Vous conseillez-vous d'extérioriser, d'en faire une sorte de force visible ?
02:59Moi je pense surtout que chacun fait comme il peut.
03:03J'ai mis du temps à parler de ma maladie et puis au bout de 3-4 mois dans le combat, je me suis dit qu'il fallait que j'en parle.
03:10En tous les cas, ça me faisait du bien.
03:13C'est vrai que le réseau social aujourd'hui est une facilité par rapport à ça.
03:17Et j'avais surtout envie de dire que ça n'arrivait pas qu'aux autres.
03:22Ça nous est arrivé à beaucoup. Aujourd'hui une femme sur 8 est touchée par le cancer du sein.
03:27Et qu'effectivement moi j'en ai fait, c'était un parti de prix.
03:31Mais je trouvais ça intéressant de pouvoir échanger et de pouvoir se dire qu'on n'est pas seule.
03:37Être forte souvent, ça permet d'être fragile parfois ?
03:41Oui, mais surtout je pense que dans la force, il faut aussi savoir baisser les armes par moments.
03:47Au début, moi j'avoue que je suis partie un peu comme une mode sportive.
03:51À me dire, allez ça va le faire, tu vas prendre des rounes et puis tu vas être forte.
03:55Je pense qu'il faut savoir aussi baisser les gants de boxe à un moment donné.
03:59Se dire qu'on n'est pas si forte que ça.
04:02Et qu'il faut accepter que par moments, dans le traitement du cancer du sein, on est beaucoup plus fatigué.
04:07Et c'est difficile de pouvoir se battre.
04:10Et pour le coup, le projet de patientes ressources peut vraiment rebondir là-dessus.
04:14Savoir s'appuyer sur quelqu'un qui a traversé tout ça, ça peut être une bonne chose.
04:21Concrètement, une femme qui nous écoute, qui vient d'apprendre qu'elle a atteint du cancer du sein,
04:26comment elle entre en contact avec vous, en tout cas avec le dispositif auquel vous participez ?
04:31Alors en fait, le dispositif, il se met en place via le CHU.
04:34C'est-à-dire que quand les femmes, alors moi j'ai effectivement un parcours CHU,
04:38mais quand les femmes arrivent pour la prise en charge d'un cancer du sein,
04:42que ça soit en chirurgie, elles peuvent du coup, enfin c'est même les équipes de soins
04:47qui vont proposer du coup aux patientes de pouvoir rencontrer une patiente ressource.
04:51Il faut savoir qu'aujourd'hui, il y a moi en tant que patiente ressource,
04:54mais il y a aussi Marie Vaughn qui a une soixantaine d'années.
04:56Et peut-être que demain, il y en aura trois et puis quatre.
04:59Mais en tous les cas, voilà, c'est proposé aux patientes lors de leur hospitalisation.
05:04Et je voulais terminer par ce petit mot.
05:06Vous êtes photographe, on l'a dit.
05:08Vous exposez des cyanotypes à l'atelier du coin.
05:13Si on les achète, on participe à la lutte contre le cancer.
05:17Oui, tout à fait.
05:18Voilà, si vous aimez les cyanotypes, si vous aimez la photo,
05:20allez à l'atelier du coin, achetez un petit cyanotype.
05:23C'est entre 11 euros et 35 euros.
05:26Et 30% des ventes, effectivement, sont reversées à la lutte contre le cancer.
05:31C'est une initiative qui vous ressemble bien, j'allais dire.
05:33Émilie Fontaine, merci d'avoir été avec nous ce matin.
05:35Merci à vous.
05:36D'avoir parlé de Dr Rose sur France Bleu Santé Thénoir.
05:38Bonne journée, merci.
05:42Le Saint-Etienne Noir.