100% Sénat - Transport ferroviaire : le bilan après les Jeux Olympiques

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La SNCF a joué un rôle crucial pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Le train était en effet le moyen de transport privilégié par les organisateurs pour transporter les athlètes et les spectateurs sur les sites de compétition. Quelques mois après la fin des compétitions, le président-directeur général de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, était auditionné par la commission de l’aménagement du territoire du Sénat, pour faire le point sur cette période hors du commun, et notamment sur l’épisode de sabotage des voies ferroviaires, qui a ouvert la séquence olympique. Cette audition a également été l’occasion pour les sénateurs d’aborder les sujets pressants du moment : manque de train, prix élevés des billets de TGV, problèmes locaux sur les lignes, ... Revivez ces échanges. Année de Production :

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00:00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans 100% Sénat.
00:00:13Comment se sont déroulés les Jeux olympiques et paralympiques en matière de transport ferroviaire ?
00:00:18C'est la question qu'a posée la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat,
00:00:24à Jean-Pierre Farandou, le président directeur général de la SNCF.
00:00:29Il a fait part de sa grande fierté d'avoir réalisé ce challenge dans un contexte géopolitique complexe.
00:00:35Il est tout de même revenu sur le fait marquant de ces Jeux,
00:00:39le sabotage des voies en amont de la cérémonie d'ouverture.
00:00:42Écoutez.
00:00:44Les cinq mois qui nous séparent de votre dernière audition devant notre Commission,
00:00:48Monsieur le Président, ont été particulièrement chargés.
00:00:52Chargés avec comme point d'orgue l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
00:00:59C'est pourquoi il nous semblait nécessaire de vous entendre à nouveau,
00:01:03quelques semaines après la tenue de cet événement mondial pour partager votre bilan
00:01:07et en quelque sorte votre retour d'expérience.
00:01:11Il faut dire que ces Jeux n'ont pas débuté sous les meilleurs auspices
00:01:15avec les sabotages des voies ferrées qui ont eu la nuit précédente de la cérémonie d'ouverture.
00:01:21Pourriez-vous revenir sur cet événement et sur la façon dont vous avez réussi
00:01:25et je vous en félicite, à maîtriser la situation grâce notamment à la réactivité et à l'efficacité des cheminots.
00:01:33Au-delà de cet incident qui a considérablement perturbé les départs et arrivées à la veille des Jeux,
00:01:38je tiens à saluer le bon déroulement du trafic ferroviaire pendant l'ensemble de la période olympique
00:01:43et à vous remercier ainsi que tous les agents de la SNCF pour y avoir largement contribué.
00:01:49Aussi je souhaiterais savoir ce que, en tant que président directeur général de la SNCF,
00:01:54vous tirez de cet événement pour l'avenir.
00:01:56À la lumière de ces derniers mois, des évolutions en matière de sûreté, d'entretien du réseau,
00:02:00de gestion de crise ou encore de ressources humaines doivent-elles encore être apportées d'après vous ?
00:02:07Au-delà des seuls Jeux olympiques et paralympiques au sujet desquels nous vous entendons aujourd'hui,
00:02:11je souhaitais vous interroger sur trois points.
00:02:14D'abord, où en sont les discussions au sujet du futur contrat de performance entre l'État et SNCF Réseau ?
00:02:20Je rappelle que ce contrat, conclu pour une durée de dix ans, doit être actualisé tous les trois ans.
00:02:25Sa dernière actualisation nous avait, comme bon nombre d'acteurs du secteur, particulièrement déçus
00:02:29et nous nourrissons donc beaucoup d'attentes pour le suivant.
00:02:32Pour autant, et malgré l'accroissement du fonds de concours de la SNCF,
00:02:36qui apportera 2,3 milliards d'euros supplémentaires sur la période 2024-2027,
00:02:41les moyens restent bien en deçà des besoins.
00:02:431,5 milliard d'euros supplémentaires restent ainsi à trouver chaque année.
00:02:47En définitive, nous inquiétons de la remise en question de la nouvelle donne ferroviaire annoncée par Elisabeth Borne,
00:02:53alors Première ministre, en février 2023,
00:02:56et qui devrait se traduire par une enveloppe de 100 milliards d'euros d'ici 2040.
00:03:03Les gens n'ont jamais eu de réponse très précise sur la ventilation de ce montant,
00:03:07et surtout sur ces modes de financement, nous craignons que le transport ferroviaire
00:03:11ne pâtisse une nouvelle fois des sous-investissements.
00:03:15Quel regard portez-vous sur la situation et quels sont les scénarios envisagés à ce jour,
00:03:18notamment en termes d'entretien et de modernisation de notre réseau ?
00:03:22Les trajectoires, pour l'instant envisagées, croissantes ces dernières années, mais encore timides,
00:03:27devront-elles être revues à la baisse ?
00:03:29Quelles en seraient les conséquences sur les offres de services ?
00:03:32Je souhaitais ensuite vous interroger sur la situation de fret SNCF à la suite de la procédure formelle
00:03:38sur les conditions de financement du fret SNCF engagée par la Commission européenne en janvier 2023.
00:03:44Pourriez-vous faire un point d'étape sur l'état des discussions avec la Commission européenne
00:03:48et sur le déroulement du plan de discontinuité ?
00:03:52D'après vos observations, quelles sont les conséquences des mesures prises
00:03:55et celles envisagées sur l'activité de fret SNCF et, au-delà, sur l'avenir du fret ferroviaire français ?
00:04:02Monsieur le Président, sans plus tarder, je vous cède la parole et j'informe mes collègues que, pour les questions...
00:04:08Alors, j'ai bien compris qu'effectivement, les questions locales sont d'importance, ce qui me paraît tout à fait normal,
00:04:15mais je souhaiterais que, dans un premier temps, on puisse rester sur les JO pour interroger le Président
00:04:23et, dans un deuxième temps, que vous puissiez peut-être poser vos questions locales.
00:04:28Et, s'il n'y avait pas de réponse, après, vous pourriez solliciter le Président par courrier.
00:04:33Et puis, n'importe comment, il reviendra, il n'y a pas de souci, et nous vous accueillerons avec grand plaisir. Merci.
00:04:39Oui, je préférais, si c'est possible.
00:04:46Et puis, voilà, enfin, puisque la Commission a la chance de vous entendre à intervalles réguliers environ deux fois par an,
00:04:52et en attendant le prochain rendez-vous qui pourrait se tenir au printemps prochain,
00:04:57je terminerai par une intégralisation de quelles sont les principales batailles que vous envisagez de mener dans les prochains mois.
00:05:03Je vous cède la parole.
00:05:06— Très bien, merci, M. le Président. Je vous salue, d'ailleurs, cher Jean-François, M. le rapporteur, Mme les sénatrices, M. les sénateurs.
00:05:13Merci de m'avoir confié de convier devant votre Commission en cette rentrée parlementaire chargée.
00:05:18C'est toujours un plaisir de venir échanger avec vous, avec des gens, maintenant, qui suivaient de près les sujets ferroviaires depuis quelques années
00:05:25et qui avaient des avis précis sur les questions. Ces échanges nourrissent mon action.
00:05:31Et en plus, y compris avec les sujets locaux, d'ailleurs, m'apportent une compréhension plus fine des attentes de nos concitoyens,
00:05:37de nos concitoyens sur les sujets ferroviaires ou SNCF dans chacun des bassins de vie.
00:05:41Donc les questions locales, on les met sur toute leur place dans nos échanges.
00:05:44Cinq mois se sont écoulés depuis le dernier échange qui s'était déroulé, on s'en souvient, dans un contexte un peu particulier. Voilà.
00:05:52Mais durant ces cinq mois, le groupe SNCF et votre serviteur ne se sont pas tournés les pouces.
00:05:56Il y a eu les Jeux olympiques au milieu. C'est vrai. Les bons résultats de l'entreprise, je vous en avais parlé il y a cinq mois,
00:06:01ils se sont confirmés. Le premier semestre a été le sixième semestre dans le verre consécutif à la SNCF.
00:06:06Ce n'était pas arrivé depuis toujours. Donc ça veut dire que la SNCF tourne le dos au déficit. La dette est parfaitement maîtrisée.
00:06:15C'est une bonne nouvelle, parce qu'avec l'argent que nous gagnons, nous le réinvestissons massivement dans le ferroviaire
00:06:20pour le bien commun qui est le réseau et aussi pour des TGV ou des ateliers. Les Jeux olympiques, il faut en parler, bien sûr.
00:06:27Grande fierté, je crois, d'abord pour la France, pour notre pays, d'avoir réussi ce challenge extraordinaire.
00:06:31Ce n'était pas simple du tout d'organiser ces Jeux olympiques, paralympiques dans un climat en plus géopolitique adverse.
00:06:39Tout ça, ça a été bien fait, très bien fait. Et la SNCF a mené sa contribution à sa place.
00:06:44Mais quand même, puisque le transport ferroviaire avait été choisi pour assurer la plupart des acheminements, des spectateurs,
00:06:51même des athlètes, des officiels dans notre pays. Il y avait Paris, l'île de France. Mais n'oublions pas Nice, Marseille, Lille,
00:06:57la Châteauroux et d'autres villes où, au cas où là, la desserte a été ferroviaire. Et on se rappelle que l'équipe de basket,
00:07:04la Dream Team internationale des États-Unis prenait le train quasiment tous les jours pour aller à Lille et qu'on a réussi donc à les transporter
00:07:11dans les meilleures conditions possibles. Cette réussite, on la doit bien sûr. Je reviendrai aux cheminotes, aux cheminots, ça a été dit.
00:07:18Et c'est vrai que c'est un motif de fierté. On a le droit d'être fier quand on est au rendez-vous des attentes du pays.
00:07:22Nous l'avons été. On a tenu notre an comme la France. Et je suis très fier d'avoir réussi cela. Ces Jeux olympiques,
00:07:29essayons de comprendre les leçons. D'abord, c'est une mobilisation générale de tout le groupe. Il y a ce qu'on a vu à SNCF Voyageurs,
00:07:36à SNCF Gares et Connexions, dans les gares, dans les trains. On a vu la surveillance générale. 3 000 agents mobilisés qui n'ont pas pris un jour de vacances.
00:07:44Ils sont tous restés tout l'été pour mobiliser l'ensemble de nos forces en complémentarité avec les FSI, bien sûr, régaliennes.
00:07:51Il y a ceux qu'on voit pas, les gens de réseau, qui ont fait un travail formidable, à la fois pour faire les travaux avant, faire les travaux après.
00:07:58Et pendant le moratoire de travaux qui avait été décidé, ils ont fait les mainteneurs. Donc il y a eu quelques problèmes, mais il y a eu quelques pannes.
00:08:04Mais ils ont été redressés très, très vite. Et au fond, les clients n'ont rien vu. Voilà. Donc cette capacité que nous avons eue à redresser très rapidement les incidents
00:08:11a été décisive dans le succès des Jeux. Les gens du matériel aussi. Gros travail de maintenance des matériels roulants pour que le parc arrive parfaitement maintenu
00:08:19et le tenir tout l'été. Donc les services techniques qu'on voit moins ont été mis à contribution, bien sûr. Alors, vous l'avez dit, c'était un double défi.
00:08:29Faut quand même le rappeler. Il n'y avait pas que les Jeux. En même temps que les Jeux olympiques, fin juillet, début août, il y avait les grands départs.
00:08:34On a eu trois chassés-croisés week-end à gérer, dont celui marqué par les sabotages, d'ailleurs. Et à la rentrée aux Jeux paralympiques, il y avait les paralympiques.
00:08:42Plus la rentrée, plus cette opération très sympathique, mais pas simple du tout à mettre en place. Les 120 000 gamins qui ont voyagé, ce qu'on a appelé
00:08:49la classe aux Jeux, la plus grande sortie scolaire jamais organisée. Les 120 000 gamins venant de la province, de l'île-de-France, prenant le train pour venir passer la journée
00:08:58sur des sites paralympiques, donc cause généreuse. Mais je dois dire qu'on a tous un peu tremblé à l'idée de ne pas perdre un gamin. On n'en a pas perdu,
00:09:06donc tout va bien. On a pu tous les ramener dans de bonnes conditions. Le sabotage, il faut en parler. C'est vrai que ça, ça a été un choc.
00:09:13Quand on m'a réveillé à 5h45 le 26 juillet, voilà, je pensais pas que j'allais devoir faire face à quand même une paralysie quasiment totale
00:09:21du réseau TGV français. On s'est fait attraper là où on ne s'attendait pas. On avait prévu avec les forces de l'ordre des attaques possibles,
00:09:28mais plutôt dans la zone géo, on disait, des géos, donc l'île-de-France. Et là, on s'est fait attraper par des sabotages à 200 km de Paris, quoi.
00:09:34Bon, quand ça a été fait, ça a été fait. On a fait 2 choses. D'abord la réparation. Je pense que c'est absolument remarquable, effectivement,
00:09:41la capacité de réparer le réseau en moins de 48 heures. Même les premiers trains commençaient à circuler le lendemain, certes avec du retard,
00:09:47mais il y avait un filet de train qui commençait à rouler. Ils ont travaillé jour et nuit sous détente parce que de côté atlantique, il y avait de la pluie.
00:09:53Enfin bon, bref, tout ça a été fait. La prise en charge des clients qu'il a fallu gérer dans les gares alors que l'entraîne ne partait plus et tous les services de voyageurs
00:10:00qui ont refait les rotations de matériel roulant, de conducteurs, de contrôleurs pour assurer le service le plus rapidement possible.
00:10:07Ça nous a valu... Je l'ai amené parce que... Je le donne au président pour le faire circuler s'il le souhaite, ce magnifique dessin de plan de tue.
00:10:14Je sais pas si vous en souvenez. Voilà. Je veux dire que ça nous a touchés parce que... J'en ai un dédicacé. Celui-là ne l'est pas, mais...
00:10:22Oui, oui. Non, non, je ne l'ai pas dédicacé, non. Non, non, il n'est pas de moi. Il est de plan de tue.
00:10:26Je dois dire que c'est vrai qu'à travers lui, cette reconnaissance du pays, ce redressement du pays, comme je l'avais dit, vous vous souvenez les mots que j'avais eus,
00:10:34à travers la SNCF, c'est la France qu'on attaque. C'est la France qui est attaquée. Je crois que les Français l'ont compris.
00:10:39Et la mobilisation des cheminots, elle était au service des Français. Voilà. Je crois que c'est comme ça qu'il faut le voir. Et c'est un peu comme ça que plan de tue l'a vu.
00:10:46Les JO, si on revient à la recette, c'est énormément de préparation. Le parallèle avec le sport est évident. Quand un champion olympique gagne, il y a le jour de l'épreuve,
00:10:55mais il a toute une olympiade de préparation. Mais nous, c'est pareil. Même plus qu'une olympiade, ça faisait 5 ans qu'on se préparait.
00:11:00Les plans de transport, les plans de maintenance, les plans de travaux, la mise en accessibilité, EOL et des projets comme ça qui sont énormes.
00:11:06Les recrutements, les formations, les redondances, les contrats avec les prestataires pour sécuriser l'ensemble de la chaîne de production.
00:11:14Voilà. Tout ça a été fait au millimètre et exécuté au millimètre. L'exécution est remarquable. Ça, c'est l'engagement.
00:11:19Les cheminots sont des gens engagés. On le sait. Ils l'ont démontré. Ils l'ont démontré dans d'autres occasions. Là, il y a eu petit à petit,
00:11:25comme dans le pays, d'ailleurs, une envie de réussite qui a émergé très fort dans le pays et qui s'est traduite par des cheminots parfaitement dévoués, parfaitement engagés.
00:11:327 000 volontaires qui étaient des gens des bureaux, qui quittaient leur bureau pour aller dans les gares accueillir tous nos clients
00:11:40avec une application de traduction simultanée en 130 langues. On a pu parler coréen, japonais dans les gares. La technologie nous a aidés.
00:11:48Et enfin, ce qui n'est pas négligeable dans notre entreprise, la paix sociale. On a fait ce qu'il faut pour. On l'a fait de manière raisonnable et pondérée.
00:11:55Mais on l'a fait. Et ça a permis de traverser les jeux sans aucun incident de nature sociale. Et ça, c'est une bonne chose.
00:12:01L'héritage, parce qu'il faut en parler. Il y a deux natures d'héritage. L'héritage dans le dur, l'héritage sur les équipements,
00:12:09l'accessibilité des gares, en particulier la Ligne de France, elle est faite. Donc ça, c'est quelque chose qui est acquis.
00:12:13EOL, qui a pu démarrer ce nouveau RER Est-Ouest en région parisienne, il a démarré. Donc il y a vraiment des équipements nouveaux
00:12:20qui ont vu le jour à travers les Jeux olympiques. C'est classique. Mais enfin, on l'a fait. On va en profiter.
00:12:26Je pense qu'au niveau du service aussi, il y a des traces laissées. Tout ce qui va être PMR, je pense qu'on a beaucoup progressé dans les PMR.
00:12:33Il n'y a pas de raison que ça baisse. La qualité, les soins, la formation, l'attention, la prise en charge, l'information des PMR a beaucoup progressé.
00:12:41Je ne vois aucune raison que cette qualité de service réhaussée baisse. La traduction simultanée aussi, etc. Donc il y a vraiment des éléments
00:12:49de remontée de la qualité qui resteront. Après, il y a une question. Mais à travers cet exemple à SNCF, on peut se poser la question pour le pays.
00:12:58Je pense que la réussite aussi des Jeux olympiques, c'est que les Gaulois ont fait cesser leur opposition. On est sortis nos silos.
00:13:06On a su travailler ensemble au service d'un objectif commun, réussir les JO. C'est les interfaces. On n'a jamais aussi bien travaillé avec l'ARATP,
00:13:15avec les forces de l'ordre, avec les régions, avec Ile-de-France Mobilité. Voilà. Avec nos fournisseurs, on a parfaitement travaillé.
00:13:24Chacun à sa place, de manière très coordonnée. Voilà. Il faut espérer que cet état d'esprit perdure. Et ce qui nous rassemble l'emporte ce qui nous divise.
00:13:32Voilà. Essayons de garder cet état d'esprit JO le plus longtemps possible. En tout cas, c'est ce qui m'anime pour faire fonctionner cette entreprise
00:13:39dans cette rentrée 2024. Voilà. Peut-être ensuite, pour adresser les sujets pointés par le président... Alors je les ai classés comme ça,
00:13:49mais ça va répondre un peu dans l'ordre des urgences, j'allais dire, y compris dans le travail parlementaire. Il y a deux sujets urgents dans le travail parlementaire.
00:13:57C'est le budget et c'est la loi dite tabaro. Tu m'excuseras, mais bon, on va l'appeler comme ça. Ça sera plus simple. Tout le monde comprendra.
00:14:05Dans le budget, on ne demande pas grand-chose. On viendra après. Même sur le réseau, on ne demande rien, même sur le réseau à court terme.
00:14:11Dans le budget, il y a une chose qu'on demande et qui serait très pénalisante si nous ne l'avions pas. C'est le rehaussement de l'aide au secteur du wagon isolé.
00:14:18Voilà. Ce qui répond en partie à la question posée sur le fret ferroviaire. Vous savez qu'on a une discontinuité qui nous frappe et qui est quand même...
00:14:26Qui est douloureuse. Il s'agit de reformater toute notre division fret SNCF, en réduire son activité, transformer la société, ouvrir même le capital dans un troisième temps.
00:14:34Enfin, c'est pas simple du tout à faire tout ça. Bon, OK, il faut le faire. Faisons-le. Par contre, il faut absolument assurer la survie de ces sociétés,
00:14:42ou plus largement du secteur du fret ferroviaire par wagon isolé. Les grands triages. Il y a les grands triages au Bourget, à Ciblin, à Miramas, à Ouest-Canal 4e, à Voipy.
00:14:54Voilà. Et puis d'autres. Et ça, pour ça, les calculs sont faits, refaits avec précision. Et puis personne ne les conteste.
00:15:00L'aide au secteur qui avait été introduite à travers le plan de relance suite au Covid de 170 millions d'euros, il faut la remonter à 200. Voilà.
00:15:07Il faut trouver 30 millions. C'est peu et beaucoup à la fois, mais ils sont nécessaires. Voilà. Donc ma demande est très claire.
00:15:13Je l'ai formulée tout aussi directement au gouvernement. On aura besoin peut-être d'ailleurs que le gouvernement le reprenne, parce que je ne sais pas trop
00:15:19sous quelle formule le budget sera-t-il adopté. Mais voilà. Si vous en êtes d'accord et si vous pouvez m'aider à ce que ces 30 millions figurent bien
00:15:26dans le budget qui vous sera présenté, ça serait très important pour assurer la suite des événements.
00:15:32La deuxième demande législative, c'est que très rapidement, en face de ce qu'on avait prévu de faire, c'est-à-dire qu'on approuve la loi
00:15:41que j'ai évoquée tout à l'heure et dont l'auteur n'est pas loin de nous, c'est une bonne loi. Je crois qu'elle faisait consensus,
00:15:47me semble-t-il, assez large. C'est une bonne loi, parce qu'elle permettait... Alors on visait les Jeux olympiques. C'était un peu l'échéance.
00:15:53On sait ce qui s'est passé. Voilà. Chez vos collègues de l'Assemblée. Voilà. On n'a pas pu donc aller au bout du vote de cette loi.
00:16:00Mais même si les discussions ont été bien avancées, on en a besoin. D'abord, en soi, c'est une bonne loi, parce qu'elle donne
00:16:05des compétences un peu plus importantes, pour que nos agents et ceux de la RATP, en particulier, soient plus efficaces
00:16:11dans l'omission de sécurité au quotidien pour les transports. Bon, je crois qu'avec raison, réflexion, encadrement...
00:16:17Enfin c'est pas n'importe quoi. Tout ça est pensé, réfléchi, bordé et traité. Et puis il y a à l'intérieur de ça un cas très particulier,
00:16:26que sont les caméras piétons. Il y a les caméras piétons qui sont utilisées, qui étaient utilisées à la SNCF pour sécuriser
00:16:34les interventions qui peuvent intervenir. Donc aujourd'hui, les agents de la SUJ ont toujours le droit de l'utiliser.
00:16:41Par contre, les agents de contrôle qui les utilisaient dans les TGV ou dans les TER ou en Ile-de-France ne peuvent plus.
00:16:47C'était une expérimentation qui était subordonnée à une limite. Cette limite devait être gérée par la loi.
00:16:52Eh bien il n'y a pas de loi, donc la limite tombe et on ne peut plus l'utiliser. Et là, quand on regarde la situation,
00:16:56je pense que tout le monde est unanime, même les personnels ou les syndicats qui, au début, pouvaient avoir un peu de réticence
00:17:00en disant que c'est quoi ce truc-là. Maintenant, c'est le contraire. Ils sont presque à demander, pas exiger, mais presque,
00:17:06que ces équipements soient utilisés parce que ça les sécurise. Je vous rappelle comment ça marche. Il y a un des agents dans l'équipe
00:17:12qui l'a. Et en cas d'intervention, il déclenche cette caméra, qui est à la fois une caméra, donc qui arrangit de l'image et du son.
00:17:19Déjà, il y a un effet immédiat sur la personne qui, parfois, est un peu énervée dès qu'elle sait qu'elle est... On leur prévient
00:17:24qu'elle est filmée, enregistrée. Le fait même qu'elle le sache, 9 fois sur 10, ça calme le ton. Le ton baisse, voilà.
00:17:30Et deuxièmement, ça peut aussi conduire nos agents à être particulièrement irréprochables dans la manière de gérer la situation.
00:17:36Et de toute manière, tout ça est un matériau qui peut malheureusement être nécessaire pour clarifier qu'est-ce qui a pu se passer
00:17:43quand les situations peuvent dégénérer. Au moins, on a les faits sur qui a dit quoi, qui s'est comporté comment. On a les faits.
00:17:48Et ça peut être utile pour établir les vérités, parfois, sur les situations qui peuvent être un peu confuses. Donc voilà pourquoi
00:17:54nous souhaitons, et nous l'avons dit au gouvernement, que dans le calendrier parlementaire, on puisse retrouver très vite
00:17:59l'approbation de cette loi qui est très attendue dans l'ensemble du secteur. Sur le réseau... Alors le réseau, c'est la mer des batailles.
00:18:10Je sais que vous le savez, mais on va se le redire quand même. Vous défendez souvent... Enfin, il y a deux sujets.
00:18:16Il y a un sujet de qualité de service que vous défendez souvent. Les retards, fiabilité, retard, panne, signalisation, passage à niveau.
00:18:24C'est le réseau, caténaire. Voilà tout ce qui peut casser dans un réseau. Pourquoi ça casse ? Parce que c'est vieux. Voilà.
00:18:31C'est vieux. Et pourquoi c'est vieux ? Parce qu'on n'a pas les sous pour le remplacer. C'est pas par malignité, par volonté délibérée
00:18:37de laisser vieillir nos équipements. C'est qu'on n'a pas les budgets pour rénover. Les indicateurs, on peut les rappeler.
00:18:44L'âge moyen du rail français est de presque 30 ans. Il n'est que de 18 en Allemagne et 15 en Suisse. Deux fois plus vieux, c'est énorme.
00:18:52Et les écarts-types sont énormes. Sur une moyenne de 30 ans, il y a des rails qui dépassent 100 ans sur le réseau ferroviaire français.
00:18:58Il y a des caténaires, notamment dans le sud-ouest, cher à mon cœur, qui ont 70 ans, 80 ans. C'est du cuivre, une caténaire.
00:19:04Elle est usée par 80 ans de frottement. Elle finit par casser. Voilà. C'est des réalités mécaniques, je vais dire. C'est des réalités mécaniques.
00:19:10Voilà. Donc l'enjeu est fondamental. Peut-être aussi l'image que je voudrais vous proposer, c'est que le réseau classique ferroviaire français,
00:19:19c'est le réseau des territoires, en fait. C'est celui qui relie les territoires. Et 83% des TER dans les régions que vous connaissez bien,
00:19:26certains d'entre vous ont eu des responsabilités sur ces sujets-là, les TER roulent sur le réseau classique national. Voilà. 83%.
00:19:35Voilà. Donc si ce réseau-là se dépréciait, si ce réseau-là s'appauvrissait, c'est tous les transports du quotidien qui en pâtiraient.
00:19:47Voilà. Donc il faut faire très attention à ce patrimoine. Et aujourd'hui, le diagnostic, il est clair, il est authentifié, il est certifié
00:19:53par tous les experts que l'on souhaite, y compris les Suisses. On a réussi à relever l'effort de régénération.
00:20:00La régénération, c'est remplacer le vieux par du neuf. Tous les organes que j'ai cités, les rails, les postes d'aiguillage, les caténaires, etc.
00:20:08On l'a remonté à un peu moins de 3 milliards. Mettons 3 milliards pour avoir des comptoirs en tête. Il en faudrait 4,5. Voilà.
00:20:14Il manque 1,5 milliard pour à la fois régénérer et moderniser. Et là-dessus, je voudrais faire le point pour vraiment être lucide.
00:20:23Il faut l'être. Je pense qu'il est clair, en tout cas pour moi, que la situation budgétaire de notre pays rendra peut-être difficile.
00:20:30La capacité de l'État à abonder fort ses efforts de régénération à très court terme, même si le spectre doit... La perspective doit toujours être là.
00:20:41Et donc, d'un accord avec l'État, qui est quand même mon actionnaire, c'est nous qui allons faire l'effort. C'est-à-dire nous, la SNCF.
00:20:47De 2024, 2025, 2026, 2027, on va amener 2,3 milliards d'euros supplémentaires sur nos résultats par rapport aux 4 qui étaient prévus.
00:20:55Donc ça va apporter à peu près plus de 6 milliards d'euros apportés par la SNCF pour la régénération du réseau. On fait le boulot.
00:21:02En plus des fonds propres de réseau, donc, qui vont se rajouter aux fonds propres de réseau. Donc on va pas être très loin.
00:21:08On sera peut-être pas aux 4,5, mais on va tutoyer les 3,5, 3,8. Enfin voilà. On n'y est pas tout à fait, mais quand même, on enclenche quelque chose.
00:21:17Et de toute manière, le temps de passer les contrats, trouver les industriels, planifier les travaux, c'est une montée en charge qu'on fait.
00:21:24Donc là, on peut dire en gros que grâce à cet effort que j'ai décidé avec l'accord de l'État, on va engager ce mouvement.
00:21:31La question qui se pose, qui n'est pas tranchée, mais qui est en cours de discussion – et là, j'invite votre commission en particulier à s'intéresser à ses travaux –,
00:21:37ce qu'on appelle l'avenant au contrat de performance, que le président a rappelé, c'est un contrat entre SNCF-Réseau et l'État,
00:21:43dans lequel l'État donne les objectifs à Réseau, mais Réseau demande les moyens pour réaliser les objectifs. Voilà.
00:21:48Il y a un dialogue, pas tout à fait symétrique, mais quand même, entre celui qui demande et celui qui exécute, modulo, les moyens qu'il peut y consacrer.
00:21:55C'est là. Et ce contrat de performance, il va jusqu'en 2032. Donc il enjambe 2027. Donc il faut que ce contrat de performance éclaire les années 28, 29, 30, 31, 32.
00:22:04Voilà. Et là, il faut qu'on... J'espère, je le souhaite, on arrive à créer les conditions de la remontée à 4 milliards d'années. Voilà.
00:22:11Ce débat est en cours. Il est bien sûr compliqué par la situation budgétaire du pays. Mais il est au-delà de 27. Il est 28. On a un peu le temps.
00:22:17En toile de fond, il y a un sujet de ressources qui apparaît, bien évidemment, de fiscalité, de ressources, bien évidemment. Mais on a le temps pour le traiter.
00:22:25Ce qui est important pour moi, c'est que l'ambition politique soit réaffirmée, qu'il n'y ait vraiment pas de doute sur le fait que l'État français
00:22:31ne veut pas laisser tomber ce réseau ferroviaire français et qu'il y a une volonté forte de l'État de s'engager à trouver ces 4,5 milliards.
00:22:38Après, les modalités, il y a encore un peu le temps pour les fignoler, j'allais dire. Il peut y avoir quelques pistes. On peut les évoquer.
00:22:43D'ailleurs, devant vous, il y en a 3. Alors j'ai peut-être une quatrième, une cinquième. Mais moi, j'en mets déjà 3 sur la table.
00:22:48Après, pour le temps du débat, y compris parlementaire, ça sera dans les lois. Tout ça se terminera dans les lois. Donc le processus démocratique fonctionnera.
00:22:56Il y en a 3. Il y a ce que font les Allemands, que nous, on fait plus parce qu'on est polytraumatisés, les bonnets rouges.
00:23:01Donc on se refuse à mettre des taxes sur les camions. L'Alsace va le faire, parce que c'est l'Alsace. Mais en France, c'est tabou.
00:23:07Depuis les bonnets rouges et ce qu'il est advenu des portiques – on s'en souvient tous –, on n'y arrive plus. C'est bloqué.
00:23:12En Allemagne, ils lèvent 8 milliards sur les camions, par an. Donc 8 milliards, on est contre ce qu'on ferait, même si la France n'est pas l'Allemagne.
00:23:20Mais vous voyez un peu la portée de ce genre de taxes. Bon, nous, on s'interdit. Voilà. Mentalement, j'ai l'impression qu'on s'est interdit de le faire.
00:23:27Bon, très bien. OK. Pourquoi ? Comment ? Débat. Voilà. Est-ce qu'on peut reprendre la discussion ? Sous quelle forme ?
00:23:35Deuxième élément, c'est les bonnes nouvelles fiscales qui viennent de l'Europe. L'Europe... D'ailleurs, l'Europe, on peut considérer, a corrigé une situation
00:23:43qui était anormale ou discutable, puisque vous savez qu'il y a des systèmes de taxes carbone. C'est-à-dire les activités industrielles polluantes
00:23:52sont soumises à un système de taxes carbone qu'on appelle des ETS. Jusqu'à maintenant, l'application... Ça, c'est le principe.
00:23:58En termes d'application, seule l'industrie et l'énergie étaient soumises à ce système. Et en creux, pas ni les transports par camion, au niveau européen,
00:24:08ni les transports aériens. On pourrait s'interroger, parce que leur caractère émetteur est quand même établi. Bon, cette anomalie a été corrigée
00:24:18au niveau de l'UE, puisqu'à partir de 2027... Ah, ça, c'est intéressant. Tiens la date. Ces deux secteurs d'activité vont rentrer dans ce mécanisme-là.
00:24:25En rentrant dans ce mécanisme, et compte tenu des niveaux de pollution qu'on peut connaître... Ils vont pas se verdir en 3 ans.
00:24:30Enfin ça serait étonnant. Massivement, en tout cas, on estime... Alors calcul de comptable qui demande à être expertisé, mais ça donne les ordres de grandeur,
00:24:37que ça peut rapporter 20 milliards d'euros au niveau de l'UE. Et la France, c'est en gros 10% l'ordre de grandeur. Donc ça veut dire 2 milliards par an.
00:24:43Nouveau. Nouveau. C'est pas du budget de l'État, ça. C'est pas le contribuable français. C'est 2 milliards nouveaux qui arrivent dans la sphère étatique française.
00:24:51Ben 2 milliards, 1 milliard. Pourquoi pas ? Voilà. Il y a 2 milliards nouveaux. Est-ce qu'on arriverait par exemple à en prendre 1 pour apporter la part de l'État
00:24:59dans la régénération du réseau ? Idée. Débattons. Oui, non, pour, d'accord, pas d'accord... Bon. Troisième idée. Alors celle-là est très connue.
00:25:06Mais elle est bonne. Mais elle est complexe. Attention. Je dis pas qu'elle est évidente. C'est les contrats autoroutiers. D'abord, c'est un peu plus long.
00:25:13C'est un peu plus loin. 2030-2031. Et puis c'est complexe. Je vais pas balayer ça dans un verre de la main. Mais on sait que potentiellement,
00:25:20il peut y avoir aussi une source de financement global, dont une partie au moins, pour être utilisée pour financer les besoins du réseau ferroviaire français.
00:25:27Voilà. Donc ça, c'est vraiment une bataille majeure, majeure pour le ferroviaire dans notre pays. Et même pour la SNCF, la SNCF se développera.
00:25:36Si le réseau ferroviaire va bien, parce qu'elle pourra développer ses services, elle pourra pas se développer. Même la qualité baissera.
00:25:41Il y aura moins de gens qui prendront le train. Donc c'est une autre histoire. Et moins positive si on n'y arrive pas collectivement à créer les conditions
00:25:49d'un maintien en bon état et d'une amélioration du réseau ferroviaire français. C'est absolument fondamental.
00:25:58Vous parlez aussi un peu de... Il y a un thème que je voulais évoquer avec vous et je pense qu'il vous conviendra. J'allais dire qu'il vous fera plaisir.
00:26:05Je sais pas. Mais en tout cas, il vous conviendra. C'est les territoires. Voilà. Je pense que le moment est au territoire.
00:26:11J'ai remarqué comme vous, d'ailleurs, qu'il y a un ministre au ministère des Partenariats avec les Territoires et de la centralisation.
00:26:19Vous savez, et j'ai des éléments de preuve, que depuis que je suis là, il y a 5 ans, presque 5 ans, j'ai voulu faire des territoires
00:26:26un axe majeur du projet d'entreprise. Et on avance. Alors certes, c'est complexe. On est compliqués. Il peut y avoir du frottement.
00:26:34Je dis pas que tout est parfait, mais quand même, je pense qu'on a plusieurs retours. J'espère que vous pourrez les partager et d'une volonté
00:26:41et d'une réalité d'amélioration des relations entre les collectivités et le monde complexe de la SNCF. On a plein de preuves là-dessus,
00:26:53des initiatives sur de feuilles de route avec les collectivités, des initiatives dans les gares. On a de plus en plus des exemples de services
00:27:00dans les petites gares qui redonnent de la vie dans les gares. C'est important pour les territoires. On le fait. On fait des forums de recrutement.
00:27:05On est les plus gros employeurs français. Le groupe SNCF, je revois le chiffre, c'est 15 000 personnes en CDI recrutées en une année.
00:27:1315 000 personnes, donc ça veut dire... Et le ferroviaire, une grosse moitié, 8 400, le seul ferroviaire. Le d'autre, c'est nos grandes filiales.
00:27:20J'ai dit aux lycées, que vous les rendez compte. C'est de l'emploi sur le terrain, donc c'est les lycées, les lycées, la formation, les stages.
00:27:26Vous voyez, c'est toute une vie qui fonctionne. Les achats. Les achats, c'est 15 milliards d'achats. Et ça ruisselle. C'est dans tous les territoires.
00:27:35Et c'est les PME. 12 000 PME. 97 % de ces achats se font auprès de l'entreprise française. Donc c'est tout ce levier économique aussi,
00:27:42de vie économique que le groupe SNCF amène au territoire. Voilà. Donc je suis vraiment convaincu que cette SNCF, elle peut faire des choses pour les territoires.
00:27:50Dernière thématique, c'est l'innovation. Les territoires... En gros, j'ai la conviction... Moi, je suis un homme du TGV. J'en ai lancé 2 projets TGV, voire 3, si j'en compte le TGV-MET.
00:28:01Donc je connais bien le TGV. Mais je suis un homme des trains du territoire. J'ai été patron du TER Rhône-Alpes, à l'époque. C'était pour venir au Rhône-Alpes.
00:28:07J'ai été patron des transiliens d'Île-de-France. J'ai été patron de tout le transport public, avec les vice-présidents de l'époque, pour m'occuper,
00:28:15pour superviser les TER. J'ai été chez Keolis. J'ai été... Voilà. Donc je veux dire que c'est un monde que je connais bien et qui est important.
00:28:25Donc ce que je veux exprimer, c'est que la SNCF, c'est pas que le TGV. La SNCF, c'est aussi les trains de la vie quotidienne et le train des territoires.
00:28:30Et pour montrer cette volonté que nous avons d'avancer, nous sommes la tête de file – pas les seuls financeurs, mais quand même, on est là –
00:28:37pour financer de l'innovation sur de nouveaux matériels ferroviaires très innovants. On a présenté le Dresy il n'y a pas très longtemps à Strasbourg,
00:28:43qui sont des nouveaux petits trains, des petits trains adaptés aux territoires électriques, connectés, pas trop lourds, pas trop chers,
00:28:50qui exigent pas une infrastructure trop lourde dessous dont ça coûte moins cher. Donc il y a le Dresy, il y a le Flexy aussi. Le Flexy, c'est encore plus génial.
00:28:57Le Flexy, c'est un engin routier. C'est un monospace de 14 personnes. Bon, aujourd'hui, c'est 14 dans le prototype. Donc ça roule sur pneu.
00:29:04C'est un véhicule routier qui permet d'aller dans les villages. Et quand il arrive sur un passage à niveau, c'est la route qui rencontre le rail.
00:29:09Les roues de la voiture se rétractent. Les roues ferroviaires sortent. Ça devient un petit train. Voilà. Donc ça permet de connecter ces 14 personnes
00:29:17qui sont arrivées par une voie routière. Hop ! Ils prolongent leur trajet par une voie ferroviaire jusqu'à une gare moyenne dans laquelle ils sont
00:29:24en correspondance sur le système TVR, par exemple. Voilà. On fait ça. Donc on fait beaucoup de choses. Merci beaucoup.
00:29:30J'ai un peu enrhumé. Excusez-moi. Voilà. Donc au fond, ce qui nous anime, c'est ces solutions. On veut être une entreprise de solutions qui propose
00:29:38des solutions avec les élus, qui discute avec elles de leur mise au point, de leur déploiement, voilà, en proposition, pas tout seul.
00:29:44Mais on souhaite l'être. Voilà. Pour terminer ce propos introductif et laisser largement la place aux questions... Oui, il y a 5 mois,
00:29:56on s'était tous questionnés sur comment il fallait considérer les annonces du jour. Bon, vous l'avez compris, on est 5 mois plus tard.
00:30:05Je suis tout à ma tâche. Ce ne sont pas les sujets qui manquent. On est une période à la fois passionnante et difficile, parce que les enjeux financiers
00:30:12et l'argent public sont là et il faut arriver à composer avec. Pour autant, il ne faut pas casser la dynamique, il ne faut pas casser l'espoir.
00:30:17Il faut continuer à travailler sur les défis de la transition écologique, des territoires, du social, de la filière industrielle. Voilà.
00:30:24Tous ces défis sont toujours là. Et on en a besoin pour surmonter la période actuelle. Voilà. Ça, je crois que le Premier ministre l'a dit mieux que moi.
00:30:30Il faut à la fois certainement de la rigueur à court terme, mais savoir travailler sur le long terme aussi. Voilà. Il faut obéir à ce que les sujets de long terme
00:30:37soient toujours là, parce que tout ça s'arrangera, en tout cas, on l'espère. La croissance reviendra. Et quand la croissance repartira,
00:30:42on sera prêts à réaccélérer pour faire face aux nombreux défis que sont les nôtres. Et comme vous, je... Et là, revenons un peu au G.I.O.
00:30:49et en remerciant le président Langeot de m'avoir invité à parler de ça, retrouver les ingrédients d'une France rassemblée, forte et heureuse.
00:30:59Voilà. Merci pour votre écoute. C'est pas la conclusion, mais c'est une belle ambition. La parole est à Philippe Tabarro.
00:31:07— Merci, président. Merci, monsieur le président-directeur général. Je vais résumer mon propos, parce que vous avez répondu à beaucoup de mes interrogations.
00:31:16Une première remarque. On a compté ça avec un certain nombre de nos collègues. Vous êtes devant nous pour la 7e fois, 7e audition,
00:31:25ce qui n'est pas rien, ce qui montre votre attachement à notre commission. Et on a toujours, je sais pas vous, mais en tout cas nous,
00:31:31le plaisir de vous accueillir à chaque fois, même pour une 7e fois, vous voyez. La question des Jeux olympiques qui nous réunit principalement,
00:31:41je reviendrai pas là-dessus, si ce n'est qu'on a parlé du sabotage que vous avez subi. Je sais à travers les médias qu'il y avait une enquête en cours.
00:31:51Nous n'avons pas d'élément depuis. Est-ce que vous avez des éléments que nous ne possédons pas sur l'enquête en cours ? Si, elle est toujours en cours.
00:31:58La question du budget qui va nous réunir très bientôt. On a entendu votre message. Et en tant que rapporteur, pour avis, je traduirai dans un certain nombre de préconisations
00:32:12sur le fret, notamment, en remarquant la part prépondérante que vous allez, cette année comme précédemment, prendre dans le financement du réseau,
00:32:22là où l'État est plus en difficulté pour tenir ses engagements à ce niveau. La question de la sûreté, merci de l'avoir rappelée. Je ne vais pas dire le contraire.
00:32:32Mais confirmez votre propos sur l'attente de vos équipes. Un collègue est venu tout à l'heure avec des agents de la SUJ de la gare Saint-Lazare.
00:32:42Et j'ai eu l'occasion, de manière très informelle, de les voir dans la salle des conférences. Et ils m'ont rappelé qu'ils comptaient sur nous et sur les parlementaires
00:32:49pour faire avancer cette loi, pour leur donner tout simplement les moyens de faire en sécurité leur travail.
00:32:57La question du réseau, vous y avez répondu, et notamment la question du président Longeau sur le contrat de performance.
00:33:05Un petit mot peut-être du matériel et des difficultés rencontrées par Alstom, que nous avons été voir en ornant tout récemment avec le président Longeau
00:33:17sur sa capacité à livrer les matériels en temps et en heure. Alors, bien sûr, et principalement à la SNCF.
00:33:24Je crois qu'également à un de vos concurrents transdev dans une région qui m'est chère et qui pose un certain nombre de problèmes.
00:33:31Enfin, en guise de conclusion, M. le Président, j'aimerais savoir limiter les tensions sur le prix des billets, un climat social apaisé sous le coup des grèves,
00:33:41la sûreté des voyageurs et des installations contre les attaques pirates, l'augmentation du report modal et la décarbonation,
00:33:49les retards récurrents des intercités faute de matériel disponible, la modernisation alors que nous sommes en queue de peloton européen.
00:33:56Voilà tant de défis auxquels vous êtes confrontés alors que l'État vous laisse désormais pratiquement seul pour franchir le gigantesque mur d'investissement à venir.
00:34:05Alors comment et qui, d'ailleurs peut-être vous, pour résoudre cette belle équation ?
00:34:12Merci. Je vais donner la parole à Daniel Guérin.
00:34:16M. le Président, M. le Président-Directeur général, mes chers collègues, je vais être très court dans mon propos.
00:34:23Je veux vous féliciter à mon tour, M. le Président, pour l'investissement personnel d'abord qui a été le vôtre,
00:34:28celui de tous vos agents dans la réussite des Jeux olympiques et bien au-delà et aussi dans la manière dont tout ça aboutit à faire rayonner la France.
00:34:40Je crois qu'on peut être aujourd'hui fiers de tout ce qu'a accompli le groupe SNCF dans toutes ses composantes.
00:34:47Moi, je voulais simplement aujourd'hui vous parler un petit peu de nos territoires ruraux et du maillage territorial,
00:34:55vous y avez fait tout à l'heure allusion, auquel tous ici nous aspirons pour répondre aux problèmes de mobilité et de désertification.
00:35:04Je sais donc que vous avez engagé des pistes de réflexion, vous y avez fait allusion.
00:35:08Je vous ai entendu parler du flexi. Je trouve que c'est une innovation intéressante qui pourrait répondre en tout cas en partie à nos attentes.
00:35:18Est-ce qu'il serait envisageable, M. le Président-Directeur général, que vous puissiez, devant une commission comme la nôtre,
00:35:23venir présenter un petit peu ces innovations dans le détail parce que je pense qu'elle serait de nature à apporter des solutions dans nos territoires
00:35:33et vous conférer par le même fait un rôle majeur dans l'accompagnement de l'aménagement du territoire sur l'ensemble de nos territoires.
00:35:41Voilà. Donc je voulais simplement vous faire cette suggestion, vous dire que malgré l'environnement dans lequel vous aviez été fort injustement placé avant les Jeux olympiques,
00:35:52vous avez démontré que vous saviez ce qu'était la signification du mot servir et vous continuez de le démontrer
00:35:59et je pense que vous avez toute notre confiance pour poursuivre cette tâche.
00:36:05La parole est à Pascal Martin.
00:36:07Merci, M. le Président, M. le Président-Directeur général. Mes chers collègues, je voudrais, M. le Président-Directeur général,
00:36:13rebondir sur l'une de vos dernières expressions employées il y a quelques minutes. Le moment est au territoire.
00:36:21Et donc, je profite de cette affirmation pour une nouvelle fois et profiter de votre présence pour vous interroger sur un projet qui concerne l'île de France et la Normandie.
00:36:34Je fais référence au projet de ligne Paris, ligne nouvelle Paris-Normandie, la LNPN.
00:36:40Tout d'abord, peut-être rappeler quelques chiffres à mes collègues sur les enjeux de ce territoire de l'île de France jusqu'au Havre, au Cherbourg,
00:36:50en passant par Évereux, Caen ou Rouen, la vallée de la Seine représente à elle seule un quart de la population métropolitaine, 35% du PIB national et 30% des emplois.
00:37:04Pour l'axe Seine, disposer d'infrastructures de transport performant est donc, à mes yeux, un enjeu déterminant, un enjeu majeur.
00:37:12Et pourtant, depuis trop d'années, le constat est sans appel, la desserte ferroviaire existante n'est plus à la hauteur des enjeux économiques, environnementaux et sociaux.
00:37:24Depuis 2009, la construction d'une nouvelle ligne LNPN a été imaginée, inscrite dans la LOM en 2019, après un premier débat public en 2012, il y a plus de 12 ans.
00:37:39À ce jour, un nouveau temps de concertation portant sur les différents transports et tracés possibles s'est ouvert.
00:37:48Malheureusement, et la presse en effet l'écho, la région Île-de-France a voté, le 11 septembre dernier, une motion demandant à l'État de renoncer à ce projet LNPN.
00:38:00Aussi, M. le Président, je souhaiterais connaître, la question n'est pas facile, je vous l'accorde, votre appréciation sur ce projet de LNPN,
00:38:08ayant comme objectif d'améliorer sensiblement le transport des voyageurs, faciliter le transport des marchandises, augmenter la fréquence des trains,
00:38:18réduire le temps de trajet, améliorer la qualité de service et enfin, participer au développement de la vallée de la Seine. Je vous remercie.
00:38:27— Qu'est-ce qu'on fait ? Vous répondez rapidement aux questions, et puis après, je donne la parole à Jacques Fermi.
00:38:38— OK. Très bien. Donc le sabotage... Bon, vous savez qu'on a réussi à éviter un sabotage sur la ligne de l'Est, parce que nos agents ont perturbé...
00:38:50Nos agents ont perturbé des saboteurs qui voulaient commettre le même type d'action sur la LGV Sud-Est, ce qui a permis à la police ou à la gendarmerie
00:38:58de récupérer des matériaux et donc des empreintes et des traces ADN. Le problème, c'est que les auteurs ne sont pas fichés.
00:39:06Donc où ça peut évoquer des prudences extrêmes dans ceux qui l'ont commis, voire même certains imaginent des pistes étrangères,
00:39:15puisque... Voilà. C'est aussi des modes opératoires qu'on a pu connaître dans des actions comparables. Donc la police continue des investigations
00:39:25sous le coup de la justice, évidemment qu'elle n'est pas ouverte à la justice. Ils ont des soupçons, vu les modes opératoires, sur la nature des organisations
00:39:33qui sont susceptibles d'avoir commis de tels actes en France et en Allemagne. Il y a aussi des attentats comparables en Allemagne.
00:39:40Mais ils ont des difficultés à établir des identifications précises. Voilà. Donc l'enquête est en cours. Et espérons que, dans la durée,
00:39:49on arrive à identifier les auteurs. Sur le matériel et la somme, oui, c'est un souci. C'est un souci d'abord pour les clients.
00:40:03En TGV, si on avait plus de trains, on pourrait transporter plus de gens. Je suis parfaitement conscient qu'en ce moment, on est en dessous de la demande.
00:40:10Donc c'est rallant pour les gens d'abord, pour nous aussi, parce qu'on loupe de l'emport, on loupe de la recette. C'est quand même très désagréable.
00:40:17Ce qui nous oblige d'ailleurs parfois à faire des jeux de taquin qui sont pas si vides entre les territoires pour optimiser la capacité.
00:40:22Donc c'est pas simple du tout. Ça nous met en situation compliquée. Ça, c'est pour le TGV. Ils ont 2 ans de retard, à peu près.
00:40:31Ces nouveaux TGV devraient être livrés fin 2023, dans la prévision des jeux. On nous les annonce en fin 2025. Mais une annonce qui n'est pas encore
00:40:39complètement solidifiée. On a aussi des problèmes sur les matériels régionaux. On le voit d'ailleurs en certaines régions. En Ile-de-France,
00:40:52les fameux RER qui sont pas livrés, le plus spectaculaire étant le MI-20. MI-20, 20, ça veut dire 2020. On est en 2025 bientôt. Voilà, ça veut dire les retards.
00:41:01Et là, on l'annonce en 27, été 27. Bon, alors il y a le storm qui a repris bon mardi, etc., etc. N'empêche que tout ça conduit à...
00:41:10Le lancement des eaux, elle a été compliquée parce que les rames ont été livrées en petits nombres au dernier moment.
00:41:14Elles n'étaient pas encore débuguées des petits péchés de jeunesse. Enfin voilà, ça nous gêne. Et sur Paris-Limoges, Paris-Clairmont,
00:41:23qui sont aussi des lignes compliquées, difficiles, où la qualité de service n'est pas au rendez-vous pour des problèmes d'infras et des problèmes
00:41:28de matériel roulant. Alors là, c'est pas qu'un storm. Donc CAF, on pouvait espérer qu'il se comporte mieux dans sa capacité à livrer.
00:41:35Nous annoncent là encore des retards. Les nouvelles rames oxygène auront 18 mois à 2 ans de retard. Voilà. Donc ça, c'est très embêtant pour les usagers d'abord,
00:41:43pour les opérateurs ensuite, enfin pour les territoires. Voilà. On a à faire face à des retards préoccupants dans la livraison du matériel roulant.
00:41:51Et c'est vrai, c'est embêtant. Il faudrait au moins prendre le contrôle de tout ça, quoi, qu'on soit à peu près sûrs maintenant que ces retards ne s'aggraveront plus
00:41:59et qu'on a les plans industriels permettant d'être confiants dans les nouveaux plannings qui nous sont annoncés, quoi, ce qui n'est pas complètement le cas encore.
00:42:05Voilà. Ça, c'est un niveau de préoccupation qui bride le développement. Le développement est bridé faute de train, quoi. En gros, les régions voudraient faire plus.
00:42:13On peut pas. La SNCF voudrait faire plus. Elle peut pas. Enfin, c'est un peu dommage qu'on soit bridé faute de matériel roulant, voilà, si on fait court.
00:42:19Les financements sont là. On est prêts à les acheter. Enfin, c'est pas un problème d'argent. C'est pas un problème de volonté. C'est un problème de livraison.
00:42:24Voilà. C'est quand même un peu agaçant. Enfin... Alors les enjeux, merci, merci, M. le sénateur, de remplir ma hôte, mais bon...
00:42:34Mais on travaille sur tous ces sujets. Alors tous ces sujets sont travaillés. Il y a une dynamique. Le prix des billets, c'est un sujet bien sûr important.
00:42:43Alors on rappelle qu'il y a 2 prix des billets. Il y a le prix des billets des TGV d'un côté, qui renvoie souvent d'ailleurs dans une composante sur les péages.
00:42:50Il faut être bien conscient. Je sais pas si les sénateurs, les sénatrices le savent. Sur un billet qui vaut 100, vous avez 40 pour payer les péages.
00:42:57C'est le poste principal de coût, en fait. Ah oui. C'est énorme. Et c'est 2 fois plus que certains pays comme l'Allemagne ou l'Italie. Donc voilà.
00:43:05Et pourquoi ? Parce que quand on a créé les péages dans les années RFF, 1998, etc., le choix qui a été fait à l'époque, c'est de faire porter l'effort plus sur l'utilisateur du réseau
00:43:14que sur le contribuable, au fond, parce que l'argent, il faut le trouver quelque part. Donc c'est un arbitrage. C'est un curseur.
00:43:19Est-ce que c'est plus sur le budget de l'État et donc c'est moins pour le voyageur ou est-ce que c'est plus pour le voyageur, c'est moins pour le budget de l'État ?
00:43:25Voilà. Le choix en France a été beaucoup tourné vers le voyageur. Voilà. Ce qui renchérit mécaniquement le prix des billets. C'est un débat.
00:43:32En ce moment, demander que le budget porte davantage me paraît compliqué. Mais en tout cas, le sujet de fond, il est là. C'est un des sujets de fond, en tout cas.
00:43:41Il faut l'avoir en tête.
00:43:43— Bon. Sur les prix des billets, là encore, il y a des connaisseurs autour de nous. Tout ce qui est TER et Transilien sont les collectivités, maintenant,
00:43:48qui décident le prix des billets, qui, je pense, est très raisonnable. Enfin moi, qui vois à peu près ce que font l'ensemble des régions en matière de tarification.
00:43:53Là, pour le coup, je pense que le train régional est accessible. Les abonnements sont accessibles. On rappelle que l'employeur rembourse 50%, voire 75%.
00:44:01Donc je pense que dans les trains de la vie quotidienne, de ce côté-là, je pense qu'il y a un vrai effort pour en être accessible.
00:44:06Sur le TGV, il y a débat. Il y a tout le débat aussi. J'achète avant, les petits prix, les Wigo, le e-management. Voilà. Il y a un débat complexe,
00:44:13mais qui est travaillé, dont on a identifié une des causes racines quand même, voilà, qui peut donner des idées sur le traitement au fond de ce sujet.
00:44:21Le social, moi qui suis un optimiste et qui vois toujours les verres à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, il y a une tendance à une forme d'amélioration.
00:44:30Il faut être prudent dans le propos. Moi, depuis que je suis là, donc 5 ans, il y a eu des grèves retraites. Mais je ne m'accorde pas la seule responsabilité
00:44:40de ces mouvements sociaux. C'était des réformes nationales. Alors la SNCF, elle était dedans, mais enfin parmi d'autres.
00:44:46Et quand vous regardez des grèves nationales pure cheminote, il y en a 2. C'est les chefs de bord à chaque fois. C'est en noël 22 et en février 24.
00:44:54Et ça dure 2 jours. Et pendant ces 2 jours, un week-end, quoi, en gros. On transporte 60, 60% des gens. Bon, c'est pas la cata, quoi. Voilà.
00:45:03Alors il y a eu de la conflictualité locale, à droite, à gauche. Mais au fond, le bilan a froid. Avec un peu de recul, il y a eu des menaces de grève.
00:45:11Mais on a évité beaucoup de grèves, en fait. En fait, on peut dire ça aussi. Le dialogue social, la prévention des conflits, la capacité à trouver des équilibres
00:45:19et des compromis. Si on est factuel, au-delà un peu des tensions apparentes, des déclarations, des traitements médiatiques de la tension sociale,
00:45:27les résultats sont pas si mauvais. En tout cas, je me permettrai de formuler cet avis. Je sais pas si vous le partagez, mais avec un poil de recul,
00:45:35on se soigne. Voilà. Alors bien sûr, la recette, c'est beaucoup de dialogues sincères, respectueux, des partenaires sociaux, quels qu'ils soient.
00:45:44Voilà. Il faut respecter, les écouter. C'est la recherche d'un équilibre sur l'économique et le social. Quand la boîte va bien, c'est pas anormal
00:45:51qu'il y ait une forme de retour vers les salariés. Mais de l'autre côté, il faut que les salariés comprennent qu'ils peuvent pas tout capter pour garder de l'argent
00:45:56pour investir, par exemple, et innover. Voilà. Il y a des équilibres à trouver de part et d'autre autour de qu'est-ce qu'on fait de l'argent qu'on gagne, au fond.
00:46:03Voilà. Il est normal qu'il y ait une partie qui serve à faire du social. Mais attention aux équilibres, parce qu'il y a aussi d'autres choses à financer.
00:46:08On est une boîte publique, nous, en plus. C'est pas l'actionnaire privé qui est enrichi. Nous, on parle de l'État français et des Français. On parle de ça.
00:46:15Donc il faut faire attention. Mais je pense qu'un certain nombre d'équilibres qui ont été trouvés... On signe des accords, ce qui est pas mal.
00:46:22Voilà. Il y a une réalité sociale qui s'améliore, je dirais. Voilà. Loin d'être pacifié définitivement. Mais la sûreté, c'est un vrai sujet, mais on y travaille.
00:46:31On a ces 3 000 professionnels qui travaillent bien. Et j'ai redit et redit que je ne baisserai jamais les effectifs consacrés à la sûreté.
00:46:39Voilà. Et on travaille de mieux en mieux avec les forces de l'ordre. Et on en revient à la loi qui va nous aider.
00:46:43Enfin je pense qu'il y a une prise de conscience et des actes à la fois législatifs et de moyens et de méthodes qui nous permettent de faire face à ces enjeux de sûreté
00:46:51qui sont très forts, bien évidemment. La décarbonation, on est plutôt bon élève. Le report modal, il va dans le bon sens.
00:46:57On décarbone aussi nos engins. On a parlé des nouveaux trains régionaux. Mais on a aussi un travail sur les trains régionaux. Les trains diesel que nous conservons,
00:47:06ils sont plutôt dans le monde régional. Le monde de la grande ligne, il est électrique. Bon, le train régional, il y a encore 20% du trafic qui se fait avec des trains diesel.
00:47:14Bon, il faut se priver du diesel. On va pas mettre des caténaires. Ça serait trop cher par rapport au trafic transporté. Par contre, il faut que les motorisations de ces engins changent.
00:47:22Voilà. On a des débuts de réalisation comme les voitures. On a des trains hybrides. Il y a un moteur diesel, mais il y a aussi un moteur électrique.
00:47:29Donc on peut passer à l'électrique quand on rentre dans les villes, par exemple. Ça, c'est fait. Ça roule. On a des trains à batterie, full batterie comme une voiture.
00:47:36Là aussi, on a des trains qui marchent entre Marseille et Aix. On va lancer des trains batterie parce qu'on a le temps de les recharger quand ils arrivent au terminus.
00:47:43Et on est en train de travailler ce train hydrogène. On a des premiers trains hydrogène qui commencent à rouler avec pas mal de régions, d'ailleurs, qui nous soutiennent.
00:47:48Bourgogne-Francoté en fait partie pour mettre au point des trains hydrogène. Donc on a des réponses. Il y a des trains biomasse aussi, bioéthanol, colza, etc.
00:47:57Donc on commence à avoir de vraies réponses pour se passer du diesel. Je pense que c'est important. C'est aussi. Il y a tout ce qui est SNCF renouvelable.
00:48:04C'est aussi là-dedans. Je pense que c'est peut être la décision la plus stratégique au sens que j'ai pu prendre. C'est de décider de rajouter un métier au ferroviaire.
00:48:13Notre métier, c'est le ferroviaire et ça le restera. Nous allons décider de devenir des producteurs d'énergie solaire par des panneaux solaires.
00:48:19Et l'ambition est très forte puisque d'ici 2030, 32, c'est 15 % de nos besoins. Ce n'est pas rien. C'est 1000 mégawatts crête. Et d'ici 2050, alors, c'est une ambition long terme,
00:48:30mais elle me paraît réaliste. J'ai les arguments pour le démontrer. On pourrait être complètement autonome, c'est-à-dire que le groupe SNCF pourrait produire
00:48:37la quantité d'électricité qu'il consomme. C'est énorme, c'est-à-dire 7 TWh ou 9 TWh, même si on compte l'énergie pour les bâtiments. Ça change la donne.
00:48:47Voilà. Donc on apporte des réponses à ces sujets, à ces enjeux très importants soulignés par le sénateur. Voilà. Le financier, j'ai répondu. Je n'y reviens pas.
00:49:00Présentation des... Si le président est d'accord, bien évidemment, on se fera ravi de faire une présentation ciblée sur ces nouveaux matériels qui vont donner
00:49:07une projection du futur. Ça peut être intéressant pour vous, bien sûr. Les territoires LNPN. Bon, moi, tout ce qui permet de développer le ferroviaire, ça me va.
00:49:16Je suis un militant du ferroviaire. Donc vous savez que ma contribution qui date de 2 ans et demi, c'était x2 même. J'avais donné un chiffre
00:49:24qui stimulait l'imagination en disant qu'il me semblait qu'il y avait de la place dans ce pays pour que d'ici 20 ans, pas tout de suite, mais on crée les conditions
00:49:32d'un doublement et du trafic voyageur et du trafic marchandise. Vous voyez, il y avait de l'ambition. Donc tout ce qui concourt à ce doublement, ça va dans le bon sens.
00:49:40Voilà. Et évidemment, les projets de lignes nouvelles telles que celui que vous avez évoqué, ils contribuent, bien évidemment. Ça, il faut de l'offre.
00:49:47Pour doubler le trafic, il faut de l'offre nouvelle. Pour améliorer l'offre existante, il faut de l'offre nouvelle. Donc voilà. Donc par principe, c'est un projet intéressant,
00:49:54transformant. Vous l'avez évoqué, ancien. On le connaît aussi. Voilà. Après, il y a les conditions de mise en œuvre. Les conditions de mise en œuvre
00:50:01passent par le financement, passent par une acceptabilité des territoires concernés. On le sait bien. Donc j'appelle de mes voeux une capacité de convergence
00:50:10et que les territoires concernés puissent se mettre d'accord sur le bon tracé, les bonnes conditions, les bons financements pour que ce projet
00:50:17puisse se réaliser dans les meilleures conditions possibles.
00:50:19— Merci. Je vais donner la parole à Jacques Fernick. — Merci, président. Monsieur le président, directeur général. Oui, dans la réussite des Jeux,
00:50:28la SNCF a incontestablement sa part et les cheminots ont pleinement été au rendez-vous. Manifestement, ça a permis aux différents acteurs
00:50:38qui concourent au transport public d'optimiser leurs efforts pour la qualité de service, la sûreté et de réussir à travailler mieux ensemble.
00:50:46Alors je sais plus quel journal, quel éditorial avait cette analyse intéressante, alors sûrement un peu injuste, disant en gros qu'avant,
00:50:54avant les JO, en situation ordinaire, quand on était face à des situations difficiles, chacun avait un peu tendance à se replier dans son silo,
00:51:02à se protéger, plutôt à se justifier plutôt qu'à œuvrer vite en commun pour la réussite de l'objectif, le fonctionnement du service public.
00:51:13Et que c'est justement de ce travers-là qu'on a réussi à sortir dans cette période des JO. Alors est-ce que le retour à la normale,
00:51:23est-ce qu'il s'enrichira de cette expérience ? Et comment, concrètement, l'héritage des Jeux sera profitable sur la durée ?
00:51:29Alors j'avais toute une série de questions sur le financement de l'essor du ferroviaire et sur le budget.
00:51:36Alors ce qui est terrible avec vous, c'est que vous répondez largement à nos questions avant même qu'on les pose. Mais ça prouve qu'on est en face.
00:51:42Mais hier, c'était intéressant, c'était le ministre Durauvray qui nous assurait que les 100 milliards restaient la feuille de route.
00:51:51Bon, une feuille qui reste quand même assez imprécise, où il y a beaucoup de blancs, qui est peu engageante en l'État.
00:51:57Il a tout de suite d'ailleurs rajouté lui-même, j'ai noté, que nous restons très fragiles sur l'exécution de ce plan dans la déclinaison opérationnelle
00:52:06de l'ensemble des investissements nécessaires. C'est le moins qu'on puisse dire. Et il appelait toujours, je le cite, à déterminer les moyens de financement
00:52:15pérennes à l'abri des contingences budgétaires de l'État. C'est ce que vous venez de faire avec vos pistes.
00:52:22Le TS sur le routier et l'aérien qui va arriver, l'éco-contribution poids-lourd avec l'Alsace et le Grand-Est aussi, dans la foulée,
00:52:30qui vont jouer un rôle précurseur, et la perspective autoroutière avec la fin des concessions. Donc le contrat de performance sera effectivement
00:52:43son actualisation, la façon de lire si effectivement ces engagements ont des chances d'être tenus et si l'augmentation de 50% de l'effort de régénération
00:52:55et de modernisation se traduit. Déjà tout de suite d'ailleurs, il faut qu'on soit vigilant à ce que les engagements ferroviaires de l'État
00:53:04dans les différents CPER se retrouvent effectivement dans le budget. Et concernant le fret, il y a eu le choc de la discontinuité qui a quand même
00:53:15coupé un sacré bras à fret SNCF. Est-ce que le fret qui a déjà subi ce choc – choc qui n'est pas terminé – pourra tenir si le plan de soutien annoncé
00:53:26n'est pas renforcé mais qui se retrouve raboté ? Et dernière question. Hier encore toujours, l'Association française du rail s'est prononcée pour la séparation
00:53:35du gestionnaire de réseau du groupe SNCF. Pensez-vous que ce soit nécessaire ?
00:53:43On va bientôt auditionner le ministre des Transports. On lui demandera si sa route ferroviaire est la bonne.
00:53:50Pierre-Jean Rochette et après Christine Herzog, Rémi Pointreau et Pierre Barros.
00:53:57Merci, Président, Monsieur le Président, Directeur général. Deux questions. La première qui concerne la ligne Saint-Étienne-Clairmont.
00:54:05Saint-Étienne-Clairmont, on va la faire après. On va d'abord faire Saint-Étienne-Lyon. Encore hier... Alors ma première question est pour SNCF.
00:54:13Les voyageurs. Encore hier, des problèmes sur les circulations nocturnes avec l'intervention des forces de l'ordre dues à des sous-capacités
00:54:21et beaucoup de passagers laissés à quai. C'est un vrai calvaire pour les abonnés de cette ligne.
00:54:29Problèmes de sécurité et sous-capacité à partir de 22h. On a vraiment un gros gros effort, Monsieur le Président, Directeur général, à faire ensemble.
00:54:38Ensuite, deux questions pour SNCF Réseau. Toujours sur Saint-Étienne-Lyon. On a encore vu aujourd'hui que nous n'avons pas été en capacité d'assurer le transport.
00:54:48Les événements climatiques ont empêché la circulation des trains. Là aussi, c'est un calvaire. Je pèse mes mots. C'est vraiment un calvaire.
00:54:58On a du mal... Saint-Étienne et la Loire ont des difficultés à la fois sur les liaisons ferroviaires avec Clermont-Ferrand et à la fois avec Lyon.
00:55:11Alors que Saint-Étienne-Lyon est quand même une des plus grosses lignes ferroviaires de France. Comment pouvons-nous durablement améliorer
00:55:18l'infrastructure entre Saint-Étienne et Lyon ? C'est ma première question. Je n'irai pas plus en détail, puisque vous voyez précisément de quoi je veux parler.
00:55:26La deuxième, elle est pour l'axe Saint-Étienne-Clermont-Ferrand et plus précisément pour la portion Bouin-sur-Lignon-Thierres.
00:55:33Il y a là un débat très hypocrite. Tout le monde se rejetant la balle sur l'avenir de cette portion de ligne qui est actuellement fermée.
00:55:44Je vous en ai entendu parler avec beaucoup de plaisir. Et je sens aussi à travers vos propos des convictions que je partage, monsieur le PDG,
00:55:51autour du drési, autour du flexi. Mais on est très en retard là-dessus. On a le matériel, mais on n'a pas la philosophie encore.
00:55:58Et je ne sais pas si nous sommes prêts. Alors nous, en territoire, nous le sommes. Mais est-ce que SNCF est prête à tester la drési ou le drési ?
00:56:08Je ne sais pas si c'est féminin ou masculin. Et la solution flexi, quoi qu'il en soit, sur des territoires comme Bouin-sur-Lignon-Thierres,
00:56:17des portions suspendues qui ne sont pas fermées juridiquement, le terrain de jeu est idéal. Et monsieur le PDG, je terminerai là-dessus.
00:56:25Pouvons-nous avoir un état des lieux, des entretiens, des ouvrages sur cette portion, sachant qu'aujourd'hui, cette ligne est fermée,
00:56:34mais n'est pas fermée juridiquement, et que SNCF-Réseau procède à l'enlèvement des rails sur certaines sections,
00:56:43ce qui ne me semble pas normalement être permis. Donc moi, j'aimerais simplement qu'on tienne aux élus et aux habitants de la Loire un discours de franchise,
00:56:53qu'on leur dise une bonne fois pour toutes, oui, on va tenter quelque chose ou non, mais qu'on arrête tous de se renvoyer la patate chaude
00:57:01sur cette ligne Saint-Étienne-Clairmont. La situation est quand même ubuesque.
00:57:05Deux bassins de 400 000 habitants chacun, distants de 140 km et qui ne sont pas reliés par une ligne ferroviaire.
00:57:14Je trouve que c'est un cas unique en France que nous sommes en train de vivre, où nous sommes en échec total sur l'aménagement du territoire
00:57:22et où nous n'arrivons pas à nous dépêtrer de cette situation qui, pourtant, est évidente. Il y a des besoins entre les deux bassins, des besoins de mobilité.
00:57:30Maintenant, tenons un discours de franchise et allons vers une solution, quelle qu'elle soit, mais avançons. C'est fermé depuis 2016, maintenant. Merci, M. le PDG.
00:57:39Parole état, Christine Erzog.
00:57:42Merci, M. le Président, M. le Président-directeur général, mes chers collègues. En août dernier, vous m'avez informé par lettre du changement d'horaire du TGV Paris-Strasbourg
00:57:52qui relise Sarbourg à Paris le matin à 8h46. En décembre prochain, les mausoleums qui doivent être à Paris avant 9h pour le travail ne le pourront plus.
00:58:02Ils arriveront à 10h24. La SNCF, M. le Président, impose une décision lourde de conséquences pour le territoire de Château-Salin et d'autres territoires.
00:58:13On parle aussi de l'Alsace. Saverne est concernée. La Meurthe-et-Moselle avec Lunéville. J'ai alors lancé une pétition pour défendre l'horaire initial.
00:58:24Elle a rassemblé plus de 1 000 signatures, dont celle de 300 maires. Aussi, la motion que j'ai portée devant le Conseil départemental de la Moselle, toujours sur ce sujet,
00:58:35a été adoptée à l'unanimité. Au même moment, une motion similaire a été adoptée à l'unanimité par le comité de commune de Sarbourg-Moselle-Sud.
00:58:44Les usagers de notre territoire ne comprennent pas cette décision. Et nos élus, vous le voyez bien, sont mobilisés.
00:58:52Nous avons besoin de services publics ferroviaires en France rurale. Alors que les Français favorisent désormais la mobilité douce par souci écologique,
00:59:00ne ratez pas le train dans l'urgence climatique, M. le Président. M. le Président Farandou, je vous pose la question suivante.
00:59:08Comment allez-vous réfléchir à un moyen de conserver l'horaire initial de l'arrêt à Sarbourg et d'autres villes concernées ?
00:59:16Et allez-vous saisir le ministre des Transports ? Merci, M. le Président.
00:59:22La parole est à Rémi Pointreau.
00:59:24Oui. Merci, M. le Président, M. le Président-Directeur général.
00:59:28Tout d'abord, à mon tour de vous féliciter pour votre engagement et votre réussite pendant les Jeux olympiques, notamment pour ce qui est transport ferroviaire.
00:59:40Et je voulais savoir, à ce titre, quels avaient été les problèmes que vous avez rencontrés sur Paris, mais aussi sur la ligne Paris-Orléans-Châteauroux,
00:59:54puisque c'était une ville olympique. Est-ce que les choses ont bien fonctionné ?
01:00:00Et puis la dernière audition du Sénat, je vous avais interrogé sur plusieurs enjeux ferroviaires concernant notre région Centre-Val-de-Loire et la région Aura.
01:00:11Et parmi eux, il y avait la réduction de pannes récurrentes sur la ligne Paris-Nevers-Clairmont, notamment.
01:00:20Où en êtes-vous sur ces points et sur le développement des locomotives de secours ?
01:00:26Vous en avez dit quelques mots, mais j'aimerais savoir où on en est sur ce sujet. Vous avez évoqué les LGV.
01:00:35Vous avez dit que vous aviez été aux monnaies sur les TGV, notamment sur Lyon.
01:00:44Concernant le Pocle, j'en parle souvent, mais c'est un marronnier qu'on parle depuis 2010. Vous voyez que ce n'est pas d'hier.
01:00:57Et j'ai enfin obtenu la tierce expertise qui avait été demandée par notre association.
01:01:05C'est vrai que c'est un combat que je continue à ramener tant que je pourrais, parce que c'est un projet de développement crucial pour notre région.
01:01:14Et d'ailleurs, vous l'avez dit le 6 mai dernier, vous êtes conscient qu'il n'y a pas de citoyens de seconde zone
01:01:21et vous n'êtes pas très fier de ce qui se passe sur ces territoires qui souffrent sur le plan de la mobilité ferroviaire.
01:01:27C'est vous qui l'avez dit.
01:01:29Alors avez-vous eu connaissance des résultats de la tierce expertise sur le projet Pocle, qui souligne la nécessité d'approfondir l'étude de ce projet stratégique pour la région Centre et la région Aura,
01:01:42qui est soutenu par l'ensemble des collectivités, qui est un projet fondé et comment la SNCF envisage-t-elle de répondre aux conclusions de cette expertise,
01:01:51notamment en ce qui concerne l'accélération des études et des investissements pour ce projet,
01:01:57sachant qu'évidemment, l'état des finances de notre pays va certainement poser quelques problèmes.
01:02:05Donc voilà ce que je voulais dire. J'ai eu le plaisir d'inaugurer lundi dernier, sur les dessertes fines du territoire, la rénovation de la ligne Bourges-Montluçon,
01:02:17qui était une très bonne chose, parce que ça va permettre aussi d'irriguer après, une fois qu'on aura notre LGV, d'irriguer nos territoires.
01:02:25Nous sommes évidemment très heureux de soutenir tous les projets de desserte, parce que quand il y a un TGV, il faut aussi qu'on puisse irriguer le territoire.
01:02:36Donc la priorité, c'est la rénovation, bien évidemment, mais j'aimerais avoir votre avis sur ce projet qui me paraît essentiel pour améliorer la desserte de la région Aura et Centre-Val-de-Loire.
01:02:52Je vais donner la parole à Pierre Barros.
01:02:56Merci, M. le Président, M. le Président le Directeur général. Merci de venir nous voir quelques temps après les JO.
01:03:06Merci pour votre enthousiasme aussi dans vos propos, à chaque fois, au-delà de ces peu de places dans les questions qu'on a vous posées,
01:03:13parce que vos propos liminaires sont toujours très très complets, on peut noter la qualité de l'engagement, le vôtre,
01:03:20qui traduit aussi l'engagement de l'ensemble des cheminotes et des cheminots du groupe SNCF.
01:03:25Et c'est vrai que là, pour revenir sur la question des JO, en effet, ça a été une réussite, c'était une réussite collective.
01:03:31Comme vous le signiez tout à l'heure, c'est l'engagement de l'ensemble du groupe, de ces deux cheminots, cheminotes,
01:03:36de l'ensemble des personnels qui ont travaillé et qui ont été en vigilance permanente sur cette période un peu particulière,
01:03:43qui a été aussi la réussite de la région, de l'RATP, de l'ensemble des partenaires qui ont fortement oeuvré pour que ça se passe le mieux possible.
01:03:50Et en effet, ça a été une réussite. Ce qui est intéressant, c'est que ça a été une réussite parce qu'il y a quand même quelques engagements
01:03:56et quelques façons de faire qui ont permis que ce soit une réussite. Et je trouve que le retour à la normale, peut-être le moment aussi,
01:04:04on se dit, ce moment exceptionnel, il ne s'agit pas de le faire perdurer complètement, mais peut-être d'en tirer enseignement
01:04:10sur la façon dont on peut régler quelques problèmes de régularité notamment. Parce que c'est vrai que sur la période des JO,
01:04:15on est passé de 85% de régularité à à peu près 94% des mémoires. Donc on a pris quasiment 10 points.
01:04:22Donc ça amène peut-être naïvement à se dire, c'est vrai que la question des moyens, c'est vrai que plus d'humains dans les gares,
01:04:28la gestion des flux, des personnes, le fait qu'il y ait moins d'assises en voyageurs parce que les gens étaient certainement mieux aiguillés.
01:04:35C'est vrai que, et vous l'avez dit vous-même, sortir des logiques de silos, où en effet chacun a pris part à un projet qui les dépassait,
01:04:44dans le cas d'un service public qui est quand même l'ADN de la SNCF. Et cet esprit de service public qui a été guidé par cet engagement
01:04:52pour les JO, de faire en sorte que Paris, la région parisienne, et un peu au-delà en effet, puissent accueillir le monde sur cet événement mondial,
01:05:00certainement a galvanisé les équipes. Et en tant que projet managérial, je pense que c'est quelque chose sur lequel il y a vraiment besoin de s'appuyer
01:05:08pour faire durer quelque chose comme ça de très valorisant.
01:05:11Les JO autour à la normale, oui c'est une bonne question. Et qu'est-ce qui se passe après ?
01:05:16On se pose pour dire, il y avait deux éléments, en tout cas dans le ferroviaire, très particuliers, qui ne sont pas pérennes.
01:05:25C'est qu'on est l'été. La ligne B du RER par exemple, il n'y en avait que 12 par heure qui circulaient, là maintenant il y en a 20.
01:05:32Donc en fait on avait un plan de production qui était en deçà du nominal. Donc on avait 12 trains par heure, pour ça c'est le Stade de France,
01:05:40complétés par des navettes. C'était plus facile à produire que ce qu'on fait maintenant où il y a 20 trains. Donc premier élément.
01:05:46Deuxième élément, on avait décidé de ne plus faire de travaux. Il fallait faire un jour les travaux. On ne peut pas rester durablement sans travaux.
01:05:52Alors bien sûr l'absence de travaux faisait deux choses. Un, on n'était donc pas perturbés par les travaux, puisqu'il n'y en avait pas.
01:05:57Et deux, les personnels, notamment les techniciens qui faisaient les travaux devenaient des dépanneurs. Donc ça nous donnait une puissance de feu pour redresser les incidents.
01:06:04Les travaux revenant, les travaux reviennent perturber les plans de transport et les dépanneurs disparaissent puisqu'ils redeviennent des gens qui font des travaux.
01:06:11Et troisièmement, ce n'est pas complètement négligeable dans la gestion des flux. Toujours sur les lieux les plus singuliers de type Stade de France et peut-être d'autres,
01:06:18les forces de l'ordre nous ont aidés à réguler les flux. Enfin moi-même pour avoir expérimenté, ils ont bien contribué à maintenir une discipline,
01:06:26une sérénité dans les flux qui nous aidait bien à gérer l'ensemble. Donc il faut quand même pointer le caractère un peu singulier de ces jeux.
01:06:34Pour autant, la réponse n'est pas égale à zéro. Et on en discute. Plutôt avec l'île de France Mobilité, parce que c'est là où on a vu les écarts les plus importants.
01:06:45On a vu les effets des gestions de fil quand même. Dans les gares importantes, le fait d'avoir sur tous les trains des personnels capables d'aider à gérer les fils, c'est important.
01:06:54Parce que sinon, on perd... Ça paraît pas grand-chose, mais vous perdez 10, 20 secondes, 30 secondes à chaque arrêt, dans chaque gare.
01:07:00Ça fait des minutes à la fin de la ligne. Et ces minutes, elles vont venir taper l'offre et la fréquence. Donc un peu comme dans le métro, on voit apparaître des gestionnaires de flux.
01:07:08On en a quelques-uns dans quelques grandes gares. C'est un débat que nous avons ouvert avec l'île de France Mobilité du maintien, d'une présence supérieure autour de cette fonction de gestion de flux,
01:07:19qui à la fois sécurise, mais surtout régule les flux. Voilà. C'est fait pour ça. Et évite de perdre du temps à chaque arrêt. Voilà.
01:07:25Donc ça, c'est l'élément de débat qui pourrait résulter par un renforcement des moyens décidés par l'île de France Mobilité, très ciblée sur cette fonction,
01:07:32qui a un impact très important dans la régularité et la qualité de service. Voilà. Vous avez dit aussi... Alors ça, il n'y a pas de raison que ça s'arrête une fois que les bonnes habitudes sont prises.
01:07:40C'est de ne pas revenir au silo. Je vous donne un exemple, par exemple. Il y a un élément qui est très perturbateur pour la RATP comme pour nous sur les bagages abandonnés,
01:07:47puisque les règles, les règlements de prudence qu'on comprend bien, c'est de considérer qu'un bagage abandonné, c'est potentiellement une bombe pour des raisons de terrorisme.
01:07:58Cette bombe, si... Pour lever le doute, il y a 3 manières, en fait. Il y a une première manière, c'est les chiens spécialisés et certifiés de la SNCF et de la RATP aussi qui vont lever le doute.
01:08:12Et ils ont 20 minutes pour le faire, 20 minutes, une demi-heure. Bon, donc ça, ça renvoie au moyen. C'est-à-dire que plus il y a de chiens formés...
01:08:17Alors c'est pas facile, les chiens. Il n'y en a pas tant que ça, etc. Mais en tout cas, il peut y avoir une piste de renforcement là aussi des moyens des chiens qui lèvent les doutes
01:08:24sur des bagages abandonnés avec un effet très important sur la régularité. Ça, c'est aussi une idée de renforcement des moyens à des coûts raisonnables, on va dire.
01:08:32C'est pas des coûts excessifs. Deuxième idée, c'est... Et qu'on a vu fonctionner pendant les jeux, c'est qu'avec le SECOS, qui est ce PC Police à la préfecture de police de Paris,
01:08:42qui suit tous les transports, la SNCF et la RATP, un dialogue avec la police permet d'envoyer les équipages de police qui lèvent le doute,
01:08:49que ce que nous, on ne peut pas faire. La police peut analyser la situation et apprécier la situation, parce que la troisième idée, c'est les démineurs.
01:08:56Les démineurs, ça restera toujours compliqué. Il n'y en a pas... Ils sont ce qu'ils sont. Il faut les faire arriver. C'est en heure, les démineurs, quoi.
01:09:02Voilà. Donc alors que les deux... La première est immédiate sur les chiens qui sont en proximité. Le service de police peut intervenir très vite aussi. Voilà.
01:09:10Donc c'est autour de ça qu'on peut rechercher effectivement une consolidation des méthodes qu'on a pu déployer, organiser pendant les JO, qui ont des effets conséquents sur la régularité.
01:09:21Les 100 milliards, vous l'avez évoqué. Donc je ne reviendrai pas sur ce qu'a dit le ministre. Peut-être, je vais vous rappeler ce qu'il y a dedans, parce que c'est peut-être l'occasion de se redire.
01:09:29Alors parce que ces 100 milliards, c'est une addition. Et on a additionné... C'est de l'argent, mais on a additionné des choses de nature différente. Il y a déjà deux grandes natures différentes.
01:09:36Il y a ce qui relève du maintien en état du réseau et de sa modernisation, qui sont des sommes par an. C'est les fameux 4,5 milliards. C'est ce fameux 3 à 4,5 milliards.
01:09:44C'est ce milliard supplémentaire qu'il faut trouver à partir de 2028. Et ça, c'est une tranche qu'il faudra trouver tous les ans, pendant une durée longue.
01:09:52Et ça, c'est plutôt autour de l'État que ça doit se trouver. Je l'ai redit. Sur le milliard et demi, je le rappelle, la SNCF peut s'engager à apporter 500 millions par an.
01:09:59De plus, encore, de tout ce qu'on fait, il reste 1 milliard à trouver, qu'on fasse la discussion qu'on a eue, où est-ce qu'on pourrait les trouver.
01:10:04Et ça, c'est à rentrer de manière pérenne dans le financement apporté par l'État pour arriver à ce 4,5 milliards.
01:10:10Ça, vous voyez, c'est 1,5 milliard supplémentaire x 10 ans. Ça fait 15. X 20 ans, ça fait 30. Vous voyez. Donc si on met sur 30 ans, sur les 100 milliards,
01:10:20vous pourriez avoir donc 1,5 milliard x 20 ans, donc égal 30 milliards. Alors après, indexer, etc. Mais bon, en tout cas, pour renforcer la remise en état du réseau et sa modernisation.
01:10:30L'autre 70 milliards, c'est des projets. C'est une somme de projets. Chaque projet a son devis. Les CERM ont des devis.
01:10:36Bon, plus ou moins aboutis, parce que la nature des projets n'est pas encore tout à fait finalisée partout. Donc chaque CERM, il y en a 24.
01:10:4324 fois le coût du projet. Un CERM, c'est entre 1 et 2 milliards d'euros. Et même, je crois que le CERM des Hauts-de-France, il est plus élevé, je crois,
01:10:50parce qu'on construit une ligne. Je crois qu'une ligne vers le bassin minier, de l'île au bassin minier. Donc il y a construction d'une ligne assez longue.
01:10:55Donc je pense que le budget du CERM Hauts-de-France, il est plus élevé, parce qu'il y a vraiment une construction puissante, avec une ligne nouvelle,
01:11:01plus ou moins d'ailleurs enfouie ou... Enfin bon, il y a un gros effort d'investissement. Donc les CERM, c'est N CERM x le budget de chacun des CERM.
01:11:09Et ça fait un total. Vous avez aussi les lignes à grande vitesse qu'on a évoquées. Dans les 100 milliards, il y avait le devis, l'estimation du coût de Bordeaux-Toulouse,
01:11:18de Perpignan-Montpellier, de la ligne nouvelle de Provence-Côte d'Azur, de Roissy-Picardie, de l'NPN, etc. Et les lignes nouvelles, c'est des gros bouts.
01:11:29La ligne nouvelle, par exemple, Bordeaux-Toulouse, c'est 14 milliards. Voilà. Donc ça fait des gros bouts. Vous avez du fret aussi.
01:11:34Vous avez des grands équipements fret, en particulier le contournement fret de l'agglomération lyonnaise, pour éviter que les trains de fret doivent passer
01:11:40par la gare de Lapardieu et le goulet d'étranglement, la guillotière et du pont de Boulin, etc. Voilà. Donc tout ça... Donc vous avez 2 paquets.
01:11:4830 milliards, c'est 20 fois 1,5 milliard pour le réseau existant. Et ensuite, des projets. Voilà. Donc ça vous donne une idée de...
01:11:56Alors c'est sûr que la mise en oeuvre de tout ça, ça fait le x2. Ça, c'est sûr. Le x2... La mise en oeuvre de toutes ces infrastructures consolide la capacité à développer
01:12:06de l'offre et donc d'attraper le x2, à la fois fret et puis voyageurs.
01:12:15Je regarde les engagements de l'État. Mais écoutez, à suivre. Je pense que le budget de l'État sera l'occasion de vérifier qu'est-ce que l'État retient
01:12:22dans sa version définitive pour faire face aux engagements qu'il a pu prendre, notamment dans le cas des CPER.
01:12:30Discontinuité frette. Oui, la question est arrivée. Donc peut-être... Je sais pas si je dois rappeler rapidement la genèse de cette affaire. Non. Non. Alors non.
01:12:40C'est compliqué, c'est douloureux, puisqu'on nous demande... Moi, j'ai une lettre d'un ministre, monsieur Clément Bonne, ministre des Transports.
01:12:47J'ai une lettre de mai 23 qui me dit ce que je dois faire. Ce que je dois faire, c'est mettre en œuvre dans des éléments que je vais rappeler.
01:12:541. Abandonner 23 flux à mes concurrents. C'est fait. 23 flux, on les fait plus à partir du mois de juillet, qui posent immédiatement des sujets, d'ailleurs, sociaux.
01:13:02J'ai 500 cheminots qui ont plus de travail. Faut que je les recase. Je m'y emploie. J'ai promis de le faire, donc je le ferai.
01:13:082. Je dois fermer fret SNCF et créer 2 nouvelles sociétés à la place. L'une qui fera le transport des marchandises, l'autre qui fera la maintenance des locomotives.
01:13:18C'est un processus engagé qui pourrait, je vais au conditionnel, déboucher début 25. Et c'est là où il faut assurer la fiabilité de ces nouvelles sociétés.
01:13:26Et c'est là qu'on a besoin de l'aide au secteur. Sinon, ça ne flotte pas. Et d'ailleurs, la Commission le demandera. La Commission demandera à l'État français
01:13:33d'avoir créé les conditions de la viabilité de ces entreprises. C'est aussi cette facette-là dans la capacité à trouver des financements.
01:13:41Et troisièmement, et ce n'est pas le plus simple d'un point de vue affectif, j'allais dire, les nouvelles sociétés, au moins celles qui fera le transport,
01:13:50doivent voir son capital s'ouvrir à des investisseurs. Voilà. À 50-50 avec au contrôle, ce qui pose aussi des questions sociales, de privatisation, etc.
01:13:59Donc ce n'est pas un accueil à bras ouverts de ce genre de mesures. Voilà. Donc ça, c'est ça, la discontinuité. C'est compliqué, c'est suivi.
01:14:07Et effectivement, les syndicats, tous les syndicats d'ailleurs, sont contre ce processus et le manifestent. Voilà. Donc on a une situation qui n'est pas simple
01:14:14et qu'on essaie de gérer au mieux. Moi, j'allais dire que mon job, il est double. Un, c'est d'exécuter les consignes du gouvernement.
01:14:21Donc pour le moment, c'est celle-là. Celle-là, d'autres, on verra. Pour le moment, c'est bien celle-là. De faire très attention aux enjeux sociaux qui vont avec.
01:14:27Ça, c'est ma responsabilité de chargée d'âme des cheminots concernés. Et troisièmement, de vérifier ou d'agir ou d'intervenir pour que les conditions d'infiabilité soient réunies.
01:14:37Voilà. Ça, c'est indispensable. Donc voilà à peu près moi ce qui guide mon action dans ce dossier compliqué.
01:14:45Saint-Étienne-Lyon, je connais. Vous savez, j'étais directeur régional en Rhône-Alpes il y a quelques années.
01:14:52Donc le gilet, je sais qu'il existe. Je sais pas où sont les Stéphanois. Pardon. Ils sont partis peut-être, les Stéphanois. Ils sont dans le train.
01:14:57Voilà. Donc il se trouve que je regardais par là parce qu'ils étaient là. Donc il me semblait que la question venait de là.
01:15:02Mais il y a le gilet. Le gilet, c'est un... Pour ceux qui connaissent pas, c'est... La voie est assez encaissée entre Lyon et Saint-Étienne.
01:15:09La voie est en hauteur à flanc d'une colline. Et en dessous, vous avez un ruisseau. Ce ruisseau, il a le bon goût de déborder.
01:15:16Quand il déborde, il emporte la voie. Il sape la voie. Donc la voie se retrouve en l'air. Et ça arrive assez souvent.
01:15:21Le changement climatique n'aide pas. Ou alors ça ruisselle, comme c'est en falaise. Ça ruisselle et hop, ça fait des descentes de terrain et ça bouge la voie.
01:15:29Bon. Voilà. Ça s'appelle le changement climatique. C'était déjà le cas il y a 20 ans. Ça s'est pas arrangé. La fréquence augmente.
01:15:34Donc oui, il y a du risque climatique sur cette voie. Je suis pas magicien. Je peux pas... J'ai du mal à contenir l'accru du gilet.
01:15:40J'ai du mal à empêcher que les falaises s'éboulent. Voilà. Donc pas simple. Et on fait le maximum.
01:15:46Et je voudrais que les habitants de cette ville et cette région en soient parfaitement convaincus.
01:15:52Sur Bounetière, effectivement, c'est entre Clermont et Lyon. Là, on est dans la famille des lignes plus régionales et de l'argent, à nouveau de l'argent.
01:16:02Moi, je serais ravi que cette ligne soit maintenue. Il faut trouver l'argent. L'argent, c'est l'État et la région.
01:16:07Si l'État et la région trouvent l'argent, on le fait. Il me semble que la région Auvergne-Rhône-Alpes a indiqué qu'elle aurait du mal dorénavant à suivre, d'ailleurs, les investissements sur le réseau.
01:16:17Bon. SNCF Réseau, conformément à la loi, fera les travaux avec plaisir dès lors que les conventions de financement seront élaborées.
01:16:26Voilà. SNCF Réseau va pas se mettre à dépenser de l'argent s'il n'est pas couvert par des conventions de financement. Cette ligne fait partie de cette problématique.
01:16:33Par ailleurs, la suggestion faite de voir si on pourrait pas la traiter d'une manière plus moderne par des matériels légers de type drésil avec des voies, du coup, qui auraient besoin de moins d'argent pour les remettre en état, c'est une bonne idée.
01:16:44Voilà. Donc, là-dessus, je pense qu'effectivement, et ça renvoie à la présentation qu'on évoquait, on pourrait avoir l'analyse un peu de ces solutions.
01:16:50Qu'est-ce qu'elles peuvent apporter au territoire ? Matériel léger, moins de travaux sur les voies. Qu'est-ce que ça veut dire sur les territoires que vous représentez ?
01:16:57Je trouve cette suggestion intéressante. Alors, Saverne-Sarbonne-Lunéville, on a cru bien faire. Alors, peut-être qu'on a mal fait. Ça peut arriver.
01:17:09On a cru bien faire. Et je vais vous dire pourquoi. Parce que le contexte que je vous indique, on manque de rames TGV. Bon, c'est comme ça. Et ça va durer.
01:17:16Donc, on essaie d'optimiser le parc TGV. Et il se trouve que, pas que Strasbourg, le grand italien de Strasbourg, parce que vous savez qu'à Strasbourg, il y a un réseau express métropolitain, pour le coup.
01:17:25Donc, la gare de Strasbourg, elle draine des populations qui vont bien au-delà de Strasbourg-Ville. Il faut quand même avoir une vision de hub un peu régionale.
01:17:32On a trouvé une solution. Nos techniciens, j'allais dire. Nos techniciens ont trouvé une solution qui permet de libérer une rame. Et en libérant une rame, on fait un aller-retour de plus.
01:17:40Paris-Strasbourg, mais correspondance à Strasbourg, 250 000 places dans l'année. Pour faire ça, il faut pas supprimer le train de Sarrebourg. Il faut le décaler.
01:17:48Et donc, on le décale. Le train direct, au lieu d'arriver à 8 heures et des baguettes, il arrive à 10 heures. Et à la place du train direct, il y a un train, mais en correspondance.
01:17:57C'est-à-dire qu'on prend un train jusqu'à Strasbourg et après, on prend un TGV. Voilà. Donc il y a une solution. Mais la réaction du territoire, qui est à la fois...
01:18:04Qu'on peut entendre, que j'entends, est de dire... Il y a une chose symbolique du train direct du matin. Ils sont pas d'accord pour que le train du matin soit remplacé par une correspondance.
01:18:14Et donc, ils s'opposent à cette réforme de dessert. Donc je le redis, il n'y a pas de suppression de train. Il y a déplacement d'un horaire. C'est pas tout à fait la même chose.
01:18:23Il y a une solution par des correspondances. Bon. Moi, j'ai participé à une réunion. On a écouté les élus. Les discussions ont reprise. On est en train d'examiner les 2 options.
01:18:31C'est... Est-ce qu'on teste... Alors c'est quelque chose qui va intervenir en décembre. Est-ce qu'on teste en décembre ? On regarde et on fait machine arrière s'il y a besoin.
01:18:40De toute manière, le retour arrière est techniquement compliqué parce qu'il y a les horaires. Tout se tient dans les horaires de train. On peut pas changer les horaires de train comme ça.
01:18:48Donc voilà. On est en train de regarder toutes les options dans un esprit d'ouverture et d'explication. Mais je le redis, l'intention n'était pas maligne.
01:18:55Il y avait une volonté d'offrir plus de place – et on a vu à quel point c'était important – entre Paris et Strasbourg. Voilà.
01:19:01Donc peut-être que la réalisation ne convient pas. Mais l'intention, me semble-t-il, était louable.
01:19:07POCLE. Alors POCLE, je... C'est un dossier que j'ai pu approcher aussi. POCLE, en fait, c'est la réponse à la saturation prévisible un jour de la ligne Paris-Lyon.
01:19:22Oui. Mais si on n'a que ce seul argument, je crains que le financement soit compliqué, parce que le calcul qu'on appelle ça de l'intérêt socio-économique,
01:19:32du seul argument du désenclavement par rapport à des lignes qui existent quand même – il n'y a pas rien – peut rendre le calcul socio-économique compliqué.
01:19:43À mon avis, l'argument le plus fort, historique, stratégique, c'est de dire un jour ou l'autre Paris-Lyon peut très bien paraître saturé.
01:19:50Et Paris-Lyon, c'est un poumon extraordinaire, puisque la ligne Paris-Lyon, elle les sert. Paris-Lyon, mais elle les sert les Alpes, la Méditerranée, la Suisse...
01:19:57Chez toi, aussi. Chez toi, Montpellier, l'Espagne, l'Italie. C'est énorme, Paris-Lyon. Bon. L'Europe, l'Europe du Sud.
01:20:06Donc je pense que le levier principal qui donne de la pertinence stratégique à ce projet, c'est celui-là. C'est la perspective qu'un jour, cette ligne sera saturée.
01:20:17À court terme, une première décision de désaturation va intervenir en introduisant le RTMS sur Paris-Lyon. Ça va redonner quelques années de...
01:20:25Mais c'est quelques années. Voilà. Donc c'est pour ça que ce projet, à mon avis, est un projet intelligent, dès lors qu'on l'accepte dans le long terme.
01:20:32Voilà. Ce sera ma réponse à votre question. Les logues de secours, elles sont en place sur Paris-Clairmont. Donc les sénateurs concernés nous ont quittés.
01:20:40Oui, oui, les renforcements prévus sont en place. Elles ont d'ailleurs fonctionné. Donc c'est une ligne complexe. Mais on a fait ce qu'on avait dit.
01:20:45On a renforcé la gestion, l'exploitation de ces lignes avec des déclargements. Mais ça restera des lignes compliquées.
01:20:53Et le fait que le constructeur nous ait indiqué qu'il fallait attendre 2 ans de plus n'est pas une bonne nouvelle. N'est pas une bonne nouvelle. J'en suis convaincu.
01:21:00Comme vous.
01:21:03Les JO, on en a parlé. Je pense l'avoir répondu. Je pense que j'ai zappé. Oui, il y a quelqu'un qui m'a dit que la FRA voulait remettre sur la table la séparation de la SNCF. C'est la loi.
01:21:19Moi, je pense que nous avons démontré, votre serviteur Yannick Lénergy, qu'on pouvait avoir à la fois un groupe intégré comme aujourd'hui et ne pas distordre les conditions de concurrence.
01:21:30La preuve, il y a de la concurrence qui arrive à l'espagnol, les italiens, transnet. Ça se fait. Voilà. Donc je pense que je pense avoir... C'était ma mission, d'ailleurs. Je l'ai acceptée.
01:21:43Premièrement. Deuxièmement, mon histoire personnelle, vous le comprendrez, est plutôt favorable à un groupe intégré. Je suis un enfant du groupe intégré. Je resterai fidèle à ce parcours.
01:21:54Les JO en sont un exemple éclatant. C'est parce que la SNCF a su travailler ensemble. C'est un élément, en tout cas, pas le seul, mais c'est un élément déterminant de la réussite des Jeux olympiques.
01:22:06Voilà. Donc je pense qu'il faudra réfléchir à deux fois avant d'envisager une piste de nature différente. Mais ça ne m'appartient pas. C'est le législateur, le moins venu, qui se pensera sur ce sujet.
01:22:18La frette, j'en ai parlé. Le frette... Oui, peut-être. Le frette, on en a parlé. Je voulais rajouter peut-être un élément. Je crois que je l'ai dit, mais je vais le redire.
01:22:26On a devant nous l'exemple à pas suivre. C'est l'exemple allemand. Donc c'est plus de la théorie. Ça devient un cas pratique. C'est pas loin. L'Allemagne, ça touche notre pays.
01:22:36Les Allemands n'ont pas assez mis d'argent dans leur réseau. Leur réseau est en train de collapser de moins fort, mais de connaître de graves problèmes. La régularité vient de tomber à 60 %.
01:22:46Quand on demande à mon homologue allemand pourquoi il dit « parce qu'on n'a pas mis assez d'argent dans leur réseau », voilà. Bon. Donc c'est QFD. Et là, c'est compliqué.
01:22:55Et le problème, c'est que pour redresser, il va, je pense, avoir l'argent, parce que là, il y a des financements qui semblent se dessiner. Mais le temps de les mettre en œuvre, ça va prendre 10 ans, 15 ans.
01:23:03Et à la fois, il y aura plus de travaux. Donc il y a une période... Les Allemands vont s'engager une période très longue où ça va être compliqué. Ça va être encore pire pour finir par redresser leur réseau.
01:23:12Et si on ne veut pas que cette situation, une situation similaire intervienne dans notre pays, je pense qu'il faut faire très attention à assurer le financement de la somme nécessaire au maintien en bon état de notre réseau.
01:23:21Voilà. Il y a une espèce de démonstration devant nous tout à fait concrète.
01:23:26Nancy-Lyon, je crois que vous avez tout dit. Donc Nancy-Lyon, c'est devenu une ligne de train d'équilibre du territoire. C'est-à-dire que c'est l'État qui en prend la responsabilité.
01:23:35Donc une solution, effectivement, de course d'herbe a été trouvée puisqu'il y avait... En fait, c'est la région qui a apprécié du matériel, plus un petit financement bouclé avec les collectivités.
01:23:42Donc on a une solution pour démarrer. C'est pas une solution pérenne. La solution pérenne, c'est que l'État trouve les moyens de financer, là encore, du matériel roulant moderne pour assurer la pérennité de la ligne.
01:23:52Voilà. Donc dans les échéances que vous indiquez, nous, on sera prêts à la faire tourner. Mais il faut que l'État assume sa responsabilité d'autorité organisatrice de ce type de train.
01:24:02Voilà. Voilà. Ça, OK. Les CERM... Bon, les CERM, ça rentre dans le foie d'œil, les CERM. Je l'ai dit. C'est une très très belle idée.
01:24:16Les CERM peuvent être au transport de la vie quotidienne, ce que le TGV aura été à la longue distance. Le TGV, il a 40 ans. Il a démarré en 81. Il a changé les déplacements dans notre pays.
01:24:25Il y a quelques régions qui l'ont pas et qui le disent. Bon. Mais les autres, ce qu'ils ont, ça a changé. Voilà. Et alors les autres le veulent. Voilà.
01:24:32Il y a une adhésion au concept et une demande de rentrer dans le concept. Le retracissement du temps, l'effet PIB... Enfin, les villes qui ont le TGV, elles voient le PIB augmenter.
01:24:40Voilà. Ça crée de l'économie. Bon. Et de l'emploi et tout ce qui va avec. Le pendant, pour les transports de la vie quotidienne, ça peut être le CERM.
01:24:47C'est la seule manière d'offrir une alternative à des gens qui sont aujourd'hui prisonniers de leur voiture, qui n'ont pas le choix, qui sont obligés de partir en voiture de chez eux,
01:24:54qui cherchent à rentrer en voiture dans des périphéries congestionnées, qui ne savent pas trop garer leur voiture quand ils ne visent pas arriver.
01:25:01Tout ça coûte très cher. Le véhicule coûte cher. Les carburants coûtent cher. La congestion coûte cher, etc. La seule alternative, il n'y en a pas beaucoup d'autres, c'est les CERM.
01:25:11C'est offrir à nos concitoyens des solutions de transport collectif, si possible ferroviaire. Pourquoi pas routière ? Il ne faut pas être... Voilà. Il ne faut pas être cuménique.
01:25:19Mais espérons que leur armature sera ferroviaire. C'est la bonne réponse. Voilà. Donc, vous avez compris, je suis un militant des CERM.
01:25:26Après, voilà, il y a les conditions de financement. Il y a la détermination du projet lui-même, qui peut être différente d'une métropole à l'autre.
01:25:31Et ça, il faut l'accepter complètement. C'est d'abord des projets locaux. Il faut accepter la genèse locale de ces projets.
01:25:37Et après, j'espère pouvoir avancer. C'est une très belle idée qui peut changer la vie de nos concitoyens. Les CERM, sur 24 projets labellisés, ça peut concerner...
01:25:46Vous faites multiplier par 200 000 habitants. Vous avez 5 millions d'habitants, là-derrière. Il y a 5 millions de Français derrière ça, pour lesquels on peut changer la vie dans le bon sens du terme.
01:25:56Ça mérite de s'intéresser, me semble-t-il.
01:26:05Bon, le TGV, j'en ai parlé. Oui, c'est urgent de les remplacer. On est d'accord. Le Dresy, on est d'accord. Savez, on en a parlé. L'UNEVIL et Sarbourg.
01:26:15Les collaborateurs cheminots, oui, c'est important. Cette entreprise traverse des transformations importantes. La loi, déjà. La loi 2018, elle a transformé l'entreprise.
01:26:29Elle n'est pas neutre. Elle n'est pas anodine. 2. Le levier de transformation majeure, c'est la concurrence. Voyageurs et frettes. Je le redis pour que vous compreniez bien.
01:26:38Vous êtes conducteur. On va à l'Étienne chez le sénateur Tabarro. Vous êtes conducteur sur un train qui fait Marseille-Nice pour recevoir une lettre chez vous qui vous dit « Votre ligne va être transférée ».
01:26:48Vous aussi, vous allez devoir accepter de travailler pour Transdev. Le cheminot, il a 45 ans. Ça fait 20 ans qu'il travaille SNCF. Il n'y a pas envie. Il a envie de rester à SNCF.
01:26:59Il a envie de passer au TGV dans quelques années, comme ses collègues l'ont fait avant lui. Et là, on lui dit d'un coup « T'as pas le choix ».
01:27:05Et si tu refuses, la SNCF qui n'a plus l'activité, puisque l'activité est perdue, elle peut te licencier. Elle a le droit.
01:27:12C'est quand même quelque chose qui n'est pas simple à intégrer. Ce n'est pas dans le schéma mental qui était le vôtre, quand même.
01:27:17Donc ça demande discussion, précision, accompagnement. Alors certes, il y a un sac à dos social. Il y a des éléments sociaux qui accompagnent tout ça.
01:27:24Mais il ne faut pas sous-estimer quand même le choc créé sur la personne parce qu'on vient de taper le modèle, la représentation qu'elle avait de sa carrière, de son parcours, de sa vie.
01:27:32Donc on est sur des sujets sensibles qu'il faut prendre avec précaution, dialogue, écoute, ajustement et avec le moins de brusquerie possible.
01:27:41Voilà. Donc c'est important.
01:27:44Donc entre la discontinuité des frais d'un côté et la concurrence voyageurs de l'autre, c'est quand même des éléments qui chamboulent en profondeur cette entreprise.
01:27:52Voilà. Donc il faut l'avoir en tête. Et derrière tout ça, il y a les hommes et les femmes. Et ça se respecte.
01:27:58Vous l'avez entendu, Jean-Pierre Farandou, le président directeur général de la SNCF, a fait part de sa grande fierté.
01:28:04Il l'affirme, les Jeux se sont parfaitement déroulés, des Jeux qui ont nécessité cinq ans de préparation au millimètre.
01:28:12Il est tout de même revenu sur la salope au tableau de ces Jeux, les sabotages des voies qui ont eu lieu en amont de la cérémonie d'ouverture.
01:28:19Il a néanmoins salué le travail des employés de la SNCF qui ont permis un retour à la normale dans les 48 heures.
01:28:27100% Sénat, c'est terminé. Quant à moi, je vous souhaite une très belle journée sur les chaînes parlementaires.

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