F. Marsot : «Il ne faut pas confondre les émeutiers violents et la mobilisation contre la vie chère»

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Fanny Marsot, journaliste Europe 1, à propos de la situation en Martinique : «Il ne faut pas confondre les émeutiers violents et la mobilisation contre la vie chère».

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Transcription
00:00Écoutez, il ne faut pas confondre, je pense, d'une part les émeutiers violents et la mobilisation contre la Vichère qui donnent lieu aussi à des négociations avec le préfet, avec les élus, etc.
00:11Il se revoit d'ailleurs dans la journée aujourd'hui pour essayer de faire avancer la problématique.
00:15La problématique de la Vichère, elle est réelle, on en a déjà parlé.
00:18C'est quand même, cela dit, l'arbre qui cache la forêt, si vous voulez mon avis, parce que des problèmes, la Martinique, elle en a énormément.
00:25Il y a le problème de la pauvreté, de la pollution en chlordécone, des problèmes d'eau, du trafic de drogue, du trafic d'armes.
00:31On n'est pas loin de l'Amérique du Sud, donc on est aussi une plateforme, si vous voulez, une plaque tournante de la drogue.
00:37Et c'est aussi un territoire qui a cette difficulté d'avoir du mal à trouver sa place quelque part ou son équilibre dans la République,
00:45qui a du mal avec le regard que l'État peut porter sur lui.
00:49Et c'est donc compliqué pour les gens là-bas, finalement, de savoir où ils doivent aller, comment y aller, avec cette impression toujours d'être méprisés.
00:56Et là, quand on voit les violences qui se passent, ce que je trouve assez éloquent, c'est les retours que vous pouvez avoir de certains dans la population qui vous disent
01:06« c'est parce qu'on a envoyé la CRS 8 que ça a envenimé la situation, que la situation s'est envenimée ».
01:12Et en vérité, il y avait déjà des altercations, il y avait déjà des affrontements avec les forces de l'ordre, il y avait déjà des policiers blessés.
01:18La CRS 8 a été envoyée en réponse, en renfort. Et finalement, la population là-bas a l'impression que c'est parce qu'on les a envoyés
01:24que justement la situation s'est embrasée et que ça a accéléré la problématique, alors que c'était au départ pour protéger la population.
01:30Et il y a cette difficulté à faire confiance à l'État, à faire confiance au préfet, à faire confiance même aux élus locaux,
01:36alors qu'on les a mis là, on a voté pour eux, on a du mal aussi, eux, à leur faire confiance.
01:40Il y a une défiance permanente, mais qui vient aussi quelque part d'une problématique du long terme.
01:46Bien sûr.
01:48Sous-titrage Société Radio-Canada

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