Cécile Chabaud : «Nous sommes les violonistes d'un bateau qui prend l'eau»

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Cécile Chabaud, professeure de français en collège, à propos de l'hommage à Dominique Bernard : «Nous sommes les violonistes d'un bateau qui prend l'eau».

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Transcription
00:00Il y a l'hommage familial, et puis il y a ce qu'il va falloir faire derrière,
00:04quelque chose qui soit
00:06justement le soutien, l'hommage aux professeurs
00:09dans leur...
00:11toute la corporation qui attend un soutien.
00:17Pas un soutien de...
00:19comment dire... un soutien aujourd'hui, parce qu'il y a des discours...
00:22Pas aujourd'hui, pas le jour des hommages. Demain, après-demain et après-demain.
00:25Demain, mais tous les jours, tous les jours qui vont suivre, tous les jours qui vont suivre.
00:29Je veux dire, nous, nous on est là. On est là, on y croit, on a effectivement la vocation
00:36chevillée au corps, au coeur.
00:40Voilà, moi je suis restée dans le public, ça fait 25 ans que je suis dans le public.
00:43Pourquoi je suis dans le public ? Parce que justement, je veux donner...
00:48j'ai un métier de don, je veux donner tout ce que l'école m'a apporté.
00:52Je veux transmettre, je veux transmettre le beau langage, je veux transmettre des valeurs humanistes.
01:00Voilà, je veux dire à mes élèves, vous voyez, l'écriture, ça sert, on peut passer des messages, j'écris des livres,
01:06je dis des choses que j'espère correctes, que j'espère belles et qui vont dans le sens de la paix,
01:16dans le sens du consensus, dans une société qui, vous le disiez, est nauséabonde et profondément divisée.
01:23Je veux dire, à un moment, il faut peut-être arrêter, il faut peut-être essayer d'être un peu intelligent
01:28et de voir quel est notre intérêt à tous, et arrêter de dire qu'il y a des morts de gauche, qu'il y a des morts de droite,
01:35ou en tout cas le sous-entendre, ça c'est un autre sujet.
01:38Mais enfin bon, quand on voit Philippines, j'ai l'impression que c'est une mort de droite, ça m'émeut en tant que mère, ça me...
01:50On comprend votre...
01:51Je sais pas, enfin, vous voyez, les clivages, j'ai l'impression que nous, les professeurs qui faisons notre métier,
01:59on est un peu les violonistes d'un bateau qui prend l'eau.

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