Magazine CRTV Extreme-Nord_151024

  • il y a 16 heures

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00:00Les femmes rurales jouent un rôle clé pour aider leur foyer et communauté à atteindre
00:28la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à générer des revenus et à améliorer
00:34les moyens d'existence ruraux et le bien-être général.
00:37Dans cette optique, les femmes du Sahel et celles de l'Extrême-Nord en particulier
00:51ne restent plus cloîtrées dans les sarrés, mais s'affirment désormais dans plusieurs
00:57domaines de la vie économique.
00:59Dans le secteur de l'élévage, activité jadis réservée aux hommes, nombreuses se
01:05sont lancées.
01:06Les femmes ici ont changé la dose.
01:09Dans le chef-lieu de la région de l'Extrême-Nord, Marwa, au Cameroun, le fort désir d'autonomisation
01:22a poussé les femmes à se lancer pour défis d'améliorer l'embauche bovine, la production
01:29et la transformation du lait naturel de vache.
01:32On avait commencé avec les goudalis, le race locale de goudalis, en achetant des vaches
01:38pour engraisser.
01:39On achetait une maman, une maman vache avec son petit.
01:43C'est d'où est partie l'idée de faire même la vache laitière.
01:46Donc cette vache qui est venue avec tout ses tifs, avec son petit, quand on l'a nourricée,
01:53on voyait le lait qui augmentait, le petit se portait mieux, la maman aussi, et le lait
01:57qui augmentait.
01:58On s'est dit, pourquoi ne pas faire dans les vaches laitières ? Et c'est comme ça
02:02donc l'idée de faire les vaches laitières nous est arrivée.
02:08Et bon, au fil des temps, on s'est dit, il faut qu'on améliore la qualité des vaches.
02:17Quand on essaie de se renseigner, les vaches de race pure, ça coûte excessivement cher.
02:23Qu'est-ce qu'on a fait ? On est allé du côté de Bagno, où le lévage est déjà
02:29un peu plus avancé que nous, parce qu'eux, ils ont déjà commencé à faire les croisements
02:37depuis fort longtemps.
02:38Donc c'est là où nous avons pu faire les métisses, parce que ça c'est l'issue des
02:41croisements Bouddhali et les races exotiques, donc ça donne ces métisses que vous voyez.
02:47En fait, ici c'est une maman et son petit, donc elles sont venues comme ça, elles ont
02:52déjà fait cinq ans ici, parmi lesquelles il y en a qui ont déjà fait trois mises
02:56bas, deux mises bas, quatrième mise bas.
02:59Au niveau de la production, nous sommes dans les 30 litres par jour, pour le moment quoi,
03:04puisque les vaches entrent en production au fur et à mesure.
03:10Beaucoup n'ont pas eu un mètre bas le même jour, donc c'est graduellement.
03:16C'est dans leur ferme qu'elles passent quasiment leur quotidien.
03:20Actuellement, il faut trouver le moyen de réunir les différents ingrédients, maïs,
03:28les troutaux de coton, les troutaux de maïs, les troutaux d'arachide, le soja et tous
03:35ces autres ingrédients-là, pour constituer un concentré qu'ils doivent consommer tous
03:40les jours, au moins deux fois par jour.
03:42Malgré les difficultés, la persévérance, le courage, la détermination et surtout la
03:50passion ont toujours été leur source de force, et au bout de l'effort, la récompense.
03:56C'est une filière porteuse attractive parce que déjà sur le marché, la demande y est.
04:01Il y a beaucoup de produits issus du lait, voilà, donc qui n'existent pas encore, malgré
04:07ce que la demande s'impose sur le marché, elle est comblée par les produits venant
04:12d'ailleurs, fromage, beurre, petit lait, yaourt et tout, dont ces différents produits
04:17ne sont pas encore.
04:18La demande pour ces différents produits n'est pas encore comblée, elle est très
04:21loin d'être comblée, donc cette production, cet élevage-ci, nous permet d'avoir des
04:29projections rassurantes, mais bon là maintenant c'est au niveau de la technique de production
04:34maintenant qu'il faudra fixer et améliorer les choses.
04:3711 ans déjà, si nous arrivons à tenir, c'est parce que ça marche, si ça ne marchait
04:43pas, on s'essayerait d'arrêter, et puis le fait d'améliorer les races jusqu'à
04:48ce qu'on atteigne ce niveau, c'est aussi parce que ça marche, c'est pour ça que
04:53nous avons bénéficié de l'amoyabilité du ministère de l'élevage en nous octroyant
05:01à travers Prodel cette vache, c'est parce que c'est une activité qui marche, elle
05:05est réelle, elle marche.
05:07Le lait et autres produits dérivés sont écoulés dans les structures de commercialisation.
05:13La contribution des femmes rurales dans la vie socio-économique à l'Extrême-Nord,
05:22c'est aussi dans la transformation des produits forestiers non-ligneux, et dans ce champ d'action
05:29elles évoluent en groupes d'initiatives communes.
05:32Leur source de développement, c'est la fabrication des huiles raffinées de lime,
05:37ricem, sésame, bananites et bien d'autres produits.
05:41On commence d'abord par la collecte des graines, donc nous nous réunissons en groupe,
05:47nous partons dans les zones où il y a les graines, puisque avant nous devons d'abord
05:53connaître les périodes d'abondance, donc pendant ces périodes d'abondance nous nous
05:58séparons, nous nous mettons en groupe, nous partons dans les zones où il y a beaucoup
06:02d'arbres de lime, sous les pieds d'arbres de lime, nous collectons les graines en quantité.
06:16On a acheté les trois graines là, c'était à 2800, et voilà qu'on a eu un litre d'huile,
06:25et ce litre est scellé avant, il est à 5000 francs, et c'est tout comme il y a l'étiquette,
06:30la bouteille qui est déjà scellée, et on les vend à 5000.
06:34Le coup de pouce des partenaires a favorisé la production en quantité.
06:39Les produits forestiers non-ligneux ont été identifiés comme étant une solution durable
06:44pour ne serait-ce qu'améliorer le revenu des femmes qui travaillaient déjà dans le
06:50domaine de la transformation, et leur identification a été une chose facile à faire, étant donné
06:57qu'une activité présentée comme celle-là, comme étant une activité secondaire, parce
07:05que les femmes, hommes, dans le domaine de la récolte, faisaient déjà dans la transformation
07:08des produits, mais de façon traditionnelle, donc notre appui est venu un peu améliorer
07:15la façon de faire et apporter les éléments, les savoir-faire au niveau technique, technologique.
07:21Donc on les a mis en groupe, et elles ont accepté de travailler ensemble, et on les
07:29a mis sous forme de coopératif, on a facilité leur matriculation en tant que société de
07:35coopératif, et aujourd'hui elles bénéficient des appuis au niveau du matériel, donc comme
07:43vous pouvez bien le constater, on a une presse qui leur permet d'extraire des huiles des
07:50produits forestiers non-ligneux à un temps court, on a également facilité la pénibilité
07:58du haut travail, de collecte, de concassage, avec aussi des équipements supplémentaires,
08:04et on ne s'est pas arrêté là, elles ont aussi bénéficié des appuis dans les activités
08:11en lien avec l'entreprenariat, des activités en lien avec le développement marketing,
08:18également nous facilitons la commercialisation des produits à travers leur participation
08:23à certaines fois, à travers également la ventilation de certains produits.
08:30La commercialisation des produits finis obéit à une norme.
08:39Dans la fédération, ils reçoivent les huiles de tous les cinq arrondissements et on fait
08:46la vente à la coopérative, si il y a par exemple des grandes commandes, c'est la coopérative qui
08:51livre toutes ces huiles. Les coopératives des arrondissements, elles sont en train de produire
08:59parce qu'elles sont des coopératives qui ont aussi doté des machines pour la production,
09:04donc on produit les huiles de Nîmes et maintenant on fait la vente à la coopérative. C'est après
09:08la vente qu'on remet l'argent de chaque coopérative.
09:19Avec le revenu, nous diversifions nos activités parce que nous faisons aussi dans le stockage,
09:24nous faisons dans l'agriculture, dans l'élevage. Dans l'argent que nous trouvons à partir de nos
09:32ventes, nous multiplions nos activités et nous rémunérons aussi les membres qui travaillent
09:41avec nous. Et en fin d'année, le bénéfice que nous avons, nous distribuons aux membres par rapport
09:48aux parts qu'ils ont données, puisqu'il y a les parts que nous donnons pour être membre de la
09:52coopérative. Donc chaque membre a son intérêt par rapport aux parts versées.
10:03L'apport des femmes dans la sécurité alimentaire est primordial. Si les organisations des producteurs
10:09sont soutenues, ils vont produire le riz de bonne qualité, ils vont transformer le riz de
10:16bonne qualité et ils peuvent aussi vendre parce qu'il faut qu'on ait des débouchés et il faut
10:22qu'on ait aussi des magasins pour conserver nos riz, il faut qu'on ait aussi les machines pour
10:31la transformation du riz, il faut qu'on ait les moyens financiers pour que ça aide ces producteurs
10:39que vous voyez vous-même. Toutes ces femmes-là, elles produisent le riz. Quelqu'un vient, il va
10:45trouver que mes riz se vendent comme ça, il n'a que huit têtes. Mais ce que ces huit têtes-là me
10:49donnent, je vous assure qu'en 2021, on a eu plus de 15 000 litres en un an. Vous imaginez, un litre
10:58de lait à 500 francs durant 15 000 litres en un an. Essayez de faire l'opération, mais c'est de l'argent
11:04et c'est un domaine vraiment mal connu. Les femmes, je ne sais pas pourquoi, elles ont tendance à se
11:11résigner plutôt à la transformation du lait. J'ai l'impression que les femmes ne veulent pas parce
11:16que comme les vaches, on trouve que les vaches, c'est des animaux, ils sont agressifs. Les gens ont peur.
11:21Or, c'est des animaux, quand tu lui donnes à manger, tu lui donnes à boire, il reconnaît, il sait que c'est toi qui
11:26prends soin de lui. Mais les autres vont dire non, non, non, la vache, ça fait peur. Je me dis, est-ce que c'est
11:31ça que les femmes ont mis dans leur tête vraiment à partir d'aujourd'hui? S'il y a un message à leur
11:36passé, c'est que les vaches, c'est comme le chien, c'est comme le chat que nous avons à la maison. Quand
11:41vous prenez soin, lui-même, il vous adore. Comme ces femmes, beaucoup d'autres sont capables d'inonder
11:49le marché camerounais et satisfaire la demande à l'échelle internationale, si et seulement si,
11:55l'on leur accorde le soutien qu'elles méritent.