Regardez Un point, c'est tout ! avec Isabelle Saporta du 17 octobre 2024.
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00:00On commence par vous Isabelle Saporta, un point c'est tout, vous voulez revenir sur cet automobiliste qui après une altercation avec un cycliste
00:07lui a roulé dessus et l'a tué. D'ailleurs l'automobiliste a vu sa garde à vue prolongée de 24 heures.
00:12Mais où on est ? Comment on en est arrivé là ? Il y a un maillon dans l'évolution de l'espèce qui a bugué et qui nous a fait régresser au stade de primates haineux.
00:21Le conducteur était avec sa fille dans la voiture, il a roulé sur le pied du cycliste, l'a fait tomber.
00:26Le cycliste Paul par réflexe, par trouille, a hurlé sur le chauffard et tapé sur sa précieuse bagnole, pissé l'engrenage, les invectives, le ton qui monte.
00:35Le chauffard qui roule sur Paul, le fait-il sciellement sous le coup de la colère ? Fait-il une manœuvre maladroite comme il le prétend ?
00:41Le résultat est le même, un jeune homme de 27 ans est mort.
00:44Ça ne peut pas être ça le monde dans lequel on vit, un monde où chacun devient un prédateur pour l'autre.
00:49Le camion qui déteste la voiture, qui excècre la moto, qui méprise le scooter, qui se méfie du vélo, qui ne supporte plus le piéton.
00:55Le piéton, alors là, c'est la dernière roue du carrosse.
00:58Celui qui a à peine le droit de marcher entre une voiture et un camion garé sur le trottoir,
01:02en priant pour éviter les vélos qui roulent aussi sur le trottoir, comme les scooters d'ailleurs,
01:06parce que c'est tellement plus simple de remonter la rue à contre-sens sur le trottoir, plutôt que de faire un détour pour respecter le code de la route.
01:12Bon, alors on fait comment Isabelle, pour que tout le monde cohabite pacifiquement ?
01:16Honnêtement, j'en sais rien. Toutes les villes nous rebattent les oreilles avec leurs plans de partage de la chaussée en bienveillance et courtoisie.
01:22Mais on n'en a plus rien à cirer de la bienveillance, on ne se respecte plus.
01:26Ça me fait penser à cette chanson d'Albert Vidalier, interprétée par Serge Reggiani, « Les loups sont entrés dans Paris ».
01:31Aujourd'hui, c'est loups, c'est nous.
01:33Et comme le dit la chanson, on ne sortira de la violence que lorsque l'on aura retrouvé l'amour et la fraternité.
01:37Une fraternité qu'on a touchée du doigt hier, lors du rassemblement qui s'est tenu à la Madeleine, à Paris, en la mémoire de ce jeune cycliste.