Cyclistes et automobilistes : Peuvent-ils partager la route ?

Sud Radio

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Transcript

00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin. — Il est 7h53. Serge est là. Bonjour, Serge.

00:08— Oui, bonjour. Bonjour, mon pote. — Ça va, Serge ? Vous êtes chauffeur Uber, à Paris.

00:13— J'ai entendu hier l'accident provoqué par un automobiliste contre un cycliste. Et ça, c'est vraiment très regrettable.

00:26Je dis c'est... Mais en tant que VTC, je m'insurge, parce que si on a des droits pour faire du vélo à Paris,

00:38la bicyclette ou voilà, on a aussi des devoirs. Et moi, je peste tous les jours, parce que je commence tôt le matin,

00:47je fais nuit. Et je vois pas. Je vous le dis franchement. Je vois pas les vélos, parce qu'il fait noir, les gars sont habillés en noir.

00:57Et quand je parle des vélos, je parle des trottinettes. Les gars sont habillés en noir. Et ils pensent qu'on les voit.

01:02Eh ben on les voit pas. Et on les voit à la dernière seconde. Alors on les esquive et on peste. Et une fois, j'ai fait l'expérience.

01:12J'étais avec un client et je lui ai dit regardez, vous voyez le vélo là-bas à gauche ? Il était sur la place Léon Blum dans le 11e.

01:18Je lui ai dit regardez, il est loin. Eh ben vous allez voir qu'il va pas me donner la priorité à droite.

01:23Et j'ai tout fait pour le bloquer, pour pas qu'il me la donne. Enfin, pour qu'il soit obligé de me la donner.

01:30Eh ben le gars, il a tout fait pour ne pas me la donner. C'est incroyable ce non-droit de se dire je m'en fous, moi je passe,

01:41le vélo il se démerde. L'automobiliste il se démerde. Il a qu'à me voir. Je brûle les feux rouges. On a l'autorisation de brûler les feux rouges quand on est cycliste.

01:54On a le droit. C'est ce qu'on me dit. Moi j'ai le droit, il y a une petite flèche, je le passe. Mais moi je suis pas censé savoir qu'il y a un cycliste qui va passer.

02:03Je roule gentiment, mais le cycliste il me coupe la route. Je suis sûr que tous les VTC et les taxis qui m'écoutent, ils doivent dire effectivement qu'on vit ça tous les jours.

02:14— Serge, est-ce qu'aujourd'hui, mais on parle de Paris, mais c'est vrai dans toutes les grandes villes, à Marseille, à Lyon, notamment à Bordeaux, à Toulouse,

02:24est-ce qu'aujourd'hui, aujourd'hui, il est plus difficile de circuler et la cohabitation avec les cyclistes est plus difficile en ville ?

02:34— Oui, parce qu'il n'y a pas de règles. — Oui. Pourtant, il y a de pouce en pouce d'espace. — Madame Hidalgo nous impose de rouler au plus à 50 km heure. Il y a une règle.

02:45Voilà, il y a marqué. T'as pas le droit de rouler à plus de 50. Mais le cycliste, il n'a pas de règles. — Mais si. Il a des pistes cyclables.

02:54— Oui, mais quand il n'a pas de pistes cyclables, je peux vous assurer qu'il n'a pas de règles. Même quand il est en circulation, il n'a pas de règles.

03:00Pourquoi donner à un cycliste le droit de passer en feu rouge ? Mais c'est super dangereux. Alors quand c'est en journée...

03:07Allez, je vais aller dire que c'est pas que ça passe, hein, mais on le voit. Mais quand c'est la nuit, la nuit à Paris, c'est l'enfer.

03:14— Je comprends. Effectivement, j'ai jamais très bien compris pourquoi les cyclistes avaient le droit de passer au rouge. Mais enfin ça, c'est...

03:19— Non seulement... — Mais ils n'ont pas toujours le droit de passer au rouge, hein, Serge. — Oui, mais en tout cas, ils le prennent. Moi, je peux vous assurer.

03:26— Ah, ça, c'est un autre débat. Merci, Serge, dans tous les cas. Et dites-moi merci d'écouter Sud Radio tous les matins, Serge.

03:34— Toujours fidèle. — Hein ? — Tous les jours. Et mes clients aussi, ils vous écoutent. — C'est vrai ? Eh ben ça me fait plaisir.

03:40— Ben oui, je vous fais de la pub. — Eh ben merci, Serge. C'est très très gentil. Ça fait longtemps qu'on se connaît. Merci.

03:46— Merci beaucoup, Jean-Jacques. Merci. Au revoir. — Philippine. Le meurtre de Philippine et son meurtrier présumé qui refuse l'extradition de Suisse.

03:55Emmanuel Etassurenne. Bonjour, Emmanuel. — Bonjour, Jean-Jacques. Oui. Moi, je suis scandalisé absolument que la France n'exerce pas là la pression maximale.

04:07— Mais Emmanuel, Emmanuel, ne vous scandalisez pas, parce que la France exerce la pression maximale. J'en discutais.

04:13Vous avez entendu mon invité tout à l'heure. Elle exerce... Mais qu'est-ce que vous voulez ? C'est le ministère fédéral de la justice suisse qui suit sa procédure,

04:24mais qui va extrader le meurtrier présumé de Philippine. Ne doutez pas, hein, Emmanuel.

04:32— Non mais là, à l'occurrence, la justice fédérale suisse, elle mérite effectivement qu'on exerce sur elle une pression maximale et qu'on leur dise...

04:45Je me demande jusqu'à quel point, parce qu'après un meurtre aussi horrible que ça... Vous savez, je connais un petit peu quand même la Suisse.

04:54Imaginez l'inverse. Alors la presse suisse, la radio suisse, la télé suisse, ils seraient tous hors d'eux en demandant comment ça se fait,

05:05mais pourquoi les Français n'ont pas tout de suite extradé l'ignoble individu qui a tué une jeune Suissesse ? Non, c'est... Franchement, en l'occurrence,

05:16je ne suis pas tout à fait sûr que réellement, on fasse tout pour... — Emmanuel, je veux bien qu'on reproche mille choses au gouvernement,

05:28mais là, en l'occurrence, à l'État français, mais là, en l'occurrence, la demande officielle a été faite. Il y a une pression sur la Suisse.

05:34Mais les Suisses, vous savez, les Suisses toujours respectent leur loi. Et l'accusé peut faire recours jusqu'au tribunal fédéral, la plus haute instance juridique

05:47de Suisse. Et pour l'instant, il reste en prison en Suisse. Mais ne doutez pas, il sera extradé en France.

05:56— Bah écoutez, je... — Nous suivons. Ne vous inquiétez pas. Emmanuel, nous suivons, ça.

06:03— J'espère, parce que chaque jour qui passe est en soi un scandale. Et je pense aux pauvres parents de cette malheureuse gamine.

06:10Ils doivent être outrés absolument par les précautions qu'on prend ou que les Suisses prennent avec un individu aussi dégueulasse,

06:19au dégoûtant. — Bien. Merci beaucoup, Emmanuel. Merci. 7h59, vous êtes sur Sud Radio. Merci d'être avec nous, Rémi André-LeTemps.

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