• il y a 2 mois

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00:00— Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de Face au Territoire en direct sur TV5MONDE.
00:16Mon invité ce matin, c'est Manuel Valls. Bonjour, Manuel Valls. — Bonjour.
00:19— Nul ne l'ignore, vous êtes ancien Premier ministre de ce pays. Lorsque le gouvernement s'est constitué,
00:24les épisodes successifs qui ont amené à la nomination de Michel Barnier, on a parlé de vous.
00:28On a dit que vous aviez été contacté. Pourquoi ça s'est pas fait ?
00:31— Non, j'ai vu Michel Barnier, que je connais depuis très longtemps, qui est un homme estimable
00:36et qui a une tâche difficile. Donc d'une manière ou d'une autre, il faut essayer de le soutenir. Voilà.
00:42— On vous avait proposé quoi ? Est-ce qu'on proposait un ancien Premier ministre ? — Non, non, pas du tout.
00:46Non, il n'y a eu aucune proposition et aucune sollicitation de ma part. Et je pense que dans ces moments-là
00:55où le pays est face quand même à des défis considérables et dans une situation politique inédite
01:01due à cette dissolution que personne ne peut comprendre... En tout cas, on peut pas en comprendre
01:06les raisons profondes, parce qu'on a plongé ainsi par cette décision du président de la République
01:11le pays dans une crise politique, qui peut d'ailleurs aboutir à une crise de régime
01:15ou à une crise institutionnelle. Dans ces moments-là, les problèmes de personnes ne doivent pas s'imposer.
01:21Et chacun doit faire preuve, notamment ceux qui ont gouverné, de hauteur de vue et de responsabilité.
01:26— Vous y auriez été, comme on dit ? — Mais il faut toujours être prêt à aider son pays
01:32et donc à soutenir le gouvernement de la France d'une manière ou d'une autre.
01:35Après, ça dépend des conditions. Je trouve par exemple que l'assise de ce gouvernement politique, social
01:41– je parle même pas de l'absence de majorité à l'Assemblée nationale – est très étroite.
01:46Il y aurait eu une autre solution, qui était celle de Bernard Cazeneuve, qui avait été envisagée.
01:52Ça n'a pas été possible, essentiellement à cause du Parti socialiste.
01:56Mais au-delà de cela, la politique politicienne... Nous vivons un moment trop grave dans le monde,
02:02avec des guerres, la puissance de la vague antisémite, le danger de l'islamisme, les défis budgétaires que nous avons.
02:12Donc, pour être, à ce moment-là, responsable et profondément républicain et patriote.
02:16— C'est Manuel Valls qui est notre invité ce matin dans Face au territoire.
02:19Dans un instant, Stéphane Vernet de Ouest France, sur ce plateau.
02:22Bonjour Stéphane Vernet, avec un gros dossier sur l'éducation nationale, évidemment,
02:28avec la suppression de 4030 postes à l'école.
02:31— Oui. Alors en fait, je voulais revenir sur la minute de silence qui a été observée
02:34à la mémoire de Samuel Paty et de Dominique Bernard lundi.
02:38Deux enseignants, deux professeurs assassinés par des terroristes islamistes,
02:43parce que enseignants, parce que professeurs à l'école.
02:46Est-ce que tout est fait et bien fait aujourd'hui pour protéger les élèves et les enseignants en France ?
02:53— Je crois qu'il y a une prise de conscience, notamment depuis l'assassinat de Samuel Paty,
02:58il y a une prise de conscience du danger, de la pression sur les enseignants.
03:03Et il y a une mobilisation, que ce soit avec Jean-Michel Blanquer ou avec le ministre Attal.
03:09Mais il faut être conscient que le danger de l'islamisme, je vais en dire un mot, est là.
03:15Et pour longtemps, c'est-à-dire la volonté de pénétration, d'infiltration de la part des frères musulmans
03:22dans la société française, à l'école, dans le sport, dans les quartiers, dans le monde associatif,
03:27démontre qu'eux, ils gèrent le temps long, les islamistes, l'islam politique.
03:32Donc il ne faut pas baisser la garde et armer de manière républicaine nos enseignants en les protégeant.
03:37— Armer de manière républicaine. Il faut aussi protéger les établissements scolaires, les écoles, les collèges, les lycées.
03:42Il y a de gros besoins. Or, ce sont les collectivités qui entretiennent ces bâtiments.
03:46Là, on parle d'un budget. On va leur demander de faire 5 milliards d'euros d'économie.
03:50Est-ce que c'est pas un peu antinomique ? Même chose avec les effectifs de l'éducation nationale
03:54où on nous annonce 4 030 suppressions de postes d'enseignants.
03:59Mais ça renvoie à une question plus générale. Comment est-on arrivé là ?
04:03Je crois qu'on fait face, depuis quelques mois, en fait, de ce que je comprends.
04:06On verra ce que dit la commission d'enquête du Parlement, de l'Assemblée nationale comme du Sénat,
04:11à une forme d'aventurisme budgétaire inédite, qu'on n'a jamais connue.
04:16Depuis plusieurs mois, je le lis dans la presse, on savait, on alertait des dangers.
04:22Mais là, nous sommes face au mur. Et donc face au mur, malheureusement, il y a des choix à faire,
04:28soit en termes d'économie, soit en termes d'impôts.
04:31Mais il faut faire très attention à ce que ces choix ne dégarnissent pas nos propres défenses
04:36face aux défis, aux dangers qui sont devant nous.
04:3960 milliards d'euros à trouver sur le prochain exercice, est-ce que c'est trop ?
04:44C'est très difficile.
04:46C'est beaucoup ?
04:47Vous savez, en 2016, je regardais les chiffres, le déficit était à 3,4%.
04:53Et quand nous sommes partis, quand le président de la République a cédé sa place à Emmanuel Macron
04:58après la présidentielle, le déficit était à 2,6%.
05:02Aujourd'hui, on est à 6,1%.
05:040% de croissance pendant un bon moment.
05:06C'était difficile et nous voulions en plus, je l'ai fait, baisser les impôts,
05:09notamment pour les entreprises, pour améliorer leur compétitivité,
05:12et aussi les impôts des particuliers.
05:14C'est très difficile, d'autant plus que l'État, c'est comme un tanker.
05:17Donc pour dévier sa route, c'est d'une très grande complexité.
05:20Il faut garder des priorités.
05:22La défense face aux risques de guerre, la police, la justice, les Français le demandent.
05:28L'investissement et la recherche, c'est la compétitivité de demain.
05:31Donc c'est extrêmement difficile.
05:34Il ne faut pas mentir aux Français, il faut dire la vérité.
05:36Il va falloir faire des économies, mais à condition qu'elles se placent dans une stratégie.
05:40Et évidemment, il faut aussi augmenter les impôts.
05:43Il faut le faire de manière juste.
05:44Mais il ne faut pas mentir aux Français, et notamment ceux qui ont gouverné,
05:47doivent, de ce point de vue-là, être très responsables.
05:49– Justement, vous évoquiez la commission d'enquête parlementaire qui a été validée hier.
05:54Vous avez Éric Coquerel qui est le président de la commission des finances à l'Assemblée,
05:59qui parle d'incéssérité et ou de cécité.
06:02Vous avez Éric Ciotti qui parle de dissimulation.
06:05Hervé Morin qui évoque un mensonge d'État.
06:08Derrière la volonté de comprendre ce qui s'est passé,
06:11il y a aussi, est-ce qu'il n'y a pas le président de la République
06:14qui est ciblé dans cette histoire ?
06:16– Nous ne faisons pas la commission d'enquête avant qu'elle n'ait livré ses travaux.
06:21Mais il y a eu incontestablement un aventurisme budgétaire,
06:26une cécité des erreurs qui ont été faites.
06:29Après, on sait bien que, par exemple, des rentrées fiscales,
06:32notamment de TVA ou l'impôt sur les sociétés, peuvent être moindres.
06:36– L'erreur n'est pas du côté des services de Bercy.
06:38– Mais à ce niveau-là, ça peut être 0,1 ou 0,2 de poids.
06:44Mais à ce niveau-là, de masse, on ne peut pas ne pas savoir.
06:50– Vous avez été Premier ministre, vous savez comment ça marche.
06:54Est-ce qu'on a des processus d'alerte ?
06:56– Bien sûr.
06:57– Donc il n'y a pas moyen de passer à côté de ça.
06:59– Mais je suis convaincu qu'il y a eu des processus d'alerte, ils existent.
07:02– Ils ont été ignorés ?
07:04– Évidemment.
07:05Les notes du budget, les notes du Trésor, de la Banque de France,
07:09de la Cour des comptes et du Haut Conseil des Finances Publiques,
07:12de la Commission Européenne, de l'INSEE.
07:14Nous avons tous les outils.
07:15Après, il peut y avoir encore une fois des mauvaises surprises
07:19en termes de rentrée fiscale ou des dépenses exceptionnelles qui peuvent arriver.
07:23– Elisabeth Borne et Gabriel Attal, les deux premiers ministres.
07:26– Vous pensez que moi je vais être le procureur de la commission d'enquête ?
07:29Je veux savoir.
07:30Mais à tous les niveaux de l'État, on savait forcément…
07:33– Mais il y a eu deux premiers ministres.
07:35– Et un ministre, celui pour qui j'ai de l'estime, Bruno Le Maire.
07:40– Bruno Le Maire qui a alerté, qui avait demandé
07:42est-ce qu'il y a une loi rectificative sur les finances ?
07:44Une conférence sur les finances ?
07:45– Exactement, c'est pour ça qu'avant de laisser les bûchers
07:48et de dire qu'ils sont les futurs condamnés,
07:51parce qu'au fond ça c'est la politique,
07:53et c'est vrai qu'il faut chercher des responsabilités,
07:55mais moi je m'interroge sur cet aventurisme.
07:58Les Français ont droit à la vérité parce que d'une manière ou d'une autre,
08:01c'est notre pays, ce sont eux qui en termes de dépenses,
08:05donc de services publics qui peuvent être touchés
08:07ou d'impôts qui peuvent être augmentés
08:09pour les particuliers comme pour les entreprises,
08:11qui peuvent être concernés.
08:12Donc là, responsabilité et vérité face à cette dérive, face à cet aventurisme.
08:18– Alors très bien, d'abord on veut savoir,
08:20mais derrière il faut aussi redresser les comptes de la nation.
08:22Les travaux autour du budget ont commencé hier à l'Assemblée en commission.
08:26Est-ce que vous attendez à des échanges homériques, violents ?
08:30Ce sera calme, pacifique, constructif ou très tendu ?
08:34– Vous qui avez connu des assemblées violentes.
08:36– Je suis député depuis 2018, oui mais je pense que jamais comme ça,
08:39et surtout avec seulement une majorité relative,
08:42avec l'impossibilité d'avoir…
08:44– Donc ça se terminera forcément par un 49-3 ?
08:46– C'est tout à fait possible, je n'en sais rien,
08:48mais en tout cas c'est un outil qui est à la disposition du gouvernement.
08:52Mais là, tout le monde doit être responsable,
08:55y compris les parlementaires et notamment les députés qui ont le dernier mot,
08:59parce que la situation est trop grave pour qu'on s'amuse.
09:02C'est-à-dire qu'on est le président de la République par la dissolution
09:06à plonger le pays dans un véritable chaos.
09:08Lui, il est affaibli à cause de cette dissolution
09:11et parce qu'il ne peut pas se représenter.
09:13Le gouvernement est faible, je ne parle pas de la personnalité de Michel Bernier,
09:16mais parce qu'il n'a pas de majorité absolue.
09:19Il a même une majorité absolue contre lui,
09:21qui peut à chaque fois déclencher une motion de censure.
09:25Donc face à cela, il faut que le spectacle politique, si je puis dire,
09:29soit d'un haut niveau de responsabilité et de hauteur de vue.
09:32Donc il faut faire des choix.
09:34Quand vous dites responsabilité, ça veut dire quoi ?
09:36Ça veut dire qu'il est hors de question de voter une motion de censure.
09:39On peut passer par 49-3, il peut y avoir un dépôt de motion de censure,
09:42mais ce gouvernement ne doit pas tomber pendant la période budgétaire,
09:45sinon la France n'a pas de budget, c'est ça ?
09:47C'est pour ça que ceux qui ont exercé des responsabilités,
09:49je pense notamment à mes amis socialistes, à mes anciens amis socialistes,
09:53que j'en fais plus partie, doivent se rappeler que gouverner, c'est difficile,
09:57et qu'il faut faire preuve de responsabilité.
09:59Mais ça veut dire aussi que les choix qui doivent être faits,
10:02et par le Parlement, et par le gouvernement, doivent être…
10:05Lesquels, socialistes ?
10:07Très attentifs à l'attente, aux espoirs, aux craintes, aux peurs des Français
10:11qui, là, fassent cette déclaration, qui disent, au fond,
10:14à quelle sauce nous allons être mangés ?
10:15Lesquels, socialistes ? Parce qu'il y a visiblement, dans les socialistes,
10:18dans la gauche en général, mais dans les socialistes,
10:20des tendances extrêmement différentes.
10:22Oui, bien sûr, mais je pense à ceux qui ont gouverné,
10:25à ceux qui ont exercé des responsabilités au plus haut niveau,
10:28c'est le cas de François Hollande qui est député,
10:30mais d'une manière générale, à cette famille politique qui a exercé…
10:33Donc, vous interpellez les socialistes qui ont été en responsabilité
10:36pour qu'ils soient responsables ?
10:37Oui, mais moi, j'interpelle tout le monde.
10:39Chaque député a un rôle à jouer, parce que sinon, c'est trop facile,
10:43face à cette situation, qui n'est pas la responsabilité
10:46de Michel Barnier lui-même, face à cette…
10:48Et, pardon, je souligne aussi que ceux qui ont gouverné jusqu'à…
10:52Jusqu'à il y a encore quelques semaines,
10:55doivent aussi être à la hauteur des responsabilités,
10:58et ne pas se comporter comme des aiguillons seulement,
11:02mais en sachant qu'ils ont peut-être aussi une part de responsabilité
11:06dans ce qui s'est passé.
11:07Il y a deux gauches irréconciliables aujourd'hui au sein du Parti Socialiste ?
11:10Il y a deux gauches irréconciliables, notamment sur des questions aussi essentielles
11:13que la lutte contre la haine des juifs, ça, je vous le confirme.
11:15La une de Ouest-France, Stéphane Vernet,
11:17on parle de la filière automobile française,
11:20comment peut-elle éviter le crac ou le crash ?
11:22Vraie question, et puis il y a aussi les éditions Océans de Ouest-France,
11:25qui seront en kiosque à partir du 15 octobre,
11:28et qu'on va voir, et il y a toute une pléiade, regardez,
11:31de magnifiques Une, Où va la mer, L'esprit grand large,
11:35Respecte ta mère, et Nouveaux explorateurs,
11:37donc les éditions spéciales de Ouest-France.
11:40Merci Stéphane Vernet, vous dirigez la rédaction parisienne de Ouest-France,
11:43le plus grand quotidien francophone du monde, on le rappelle.
11:46Dans un instant, on part pour l'île avec Guillaume Desplanques.
11:49Manuel Valls, bonjour, européen convaincu,
11:52que pensez-vous de la percée de l'extrême droite
11:55depuis les dernières élections européennes ?
11:57Et puis, coïncidence du calendrier,
11:59Marie Le Pen, députée du Pas-de-Calais
12:01et chef de file du Rassemblement National,
12:03répond actuellement devant la justice.
12:05Le Front National à l'époque, rebaptisé Rassemblement National en 2018,
12:09est soupçonné d'avoir détourné des fonds du Parlement européen
12:13pour payer des salariés du parti.
12:16Paradoxalement, je ne suis pas aveugle,
12:19et je vois bien cette montée du national-populisme
12:22ou de l'extrême droite un peu partout en Europe,
12:25sur fond de peur de la globalisation,
12:27de ses conséquences, d'effondrement des classes moyennes,
12:30d'insécurité, de peur par rapport aux vagues migratoires.
12:33Tout ça existe.
12:35Mais au Parlement européen, au niveau européen,
12:37elle est plutôt contenue.
12:39C'est-à-dire que les grandes formations politiques,
12:41le Parti populaire, le centre droit, le centre gauche,
12:44les socialistes, les écologistes, les libéraux,
12:47peuvent former des majorités.
12:50Cette extrême droite, d'ailleurs, ou ce national-populiste,
12:53n'est pas aussi unique que cela.
12:55Entre Mme Mélanie, la première ministre italienne,
12:58la chef du gouvernement italien, et Mme Le Pen,
13:00il y a quand même des sacrées différences.
13:02Ils ne sont pas dans le même groupe.
13:04Et par exemple, sur le soutien à l'Ukraine,
13:07ou l'appartenance à l'Alliance Atlantique,
13:10il y a des sacrées différences.
13:12– C'était donc Guillaume Desplancans, du Plex de Lille.
13:14Il est rédacteur en chef informations de Weo TV,
13:17la chaîne de La Voix du Nord, la chaîne TNT de La Voix du Nord.
13:20Et c'est le groupe Rosselle qui est notre partenaire
13:22dans cette émission maintenant, avec La Voix du Nord,
13:24bien sûr, le courrier Picard et Weo TV.
13:26De Lille à Nice, nous allons établir une liaison en direct
13:30avec Denis Carreau, qui est en direct des locaux de Nice.
13:34Matin, bonjour Denis.
13:36– C'est à vous.
13:43– Bonjour Manuel Valls.
13:45Bruno Retailleau entend remettre en cause
13:47la circulaire qui porte votre nom,
13:49la circulaire de 2012, et qui permet aux préfets
13:52de régulariser plus facilement des étrangers
13:56pour raisons familiales ou professionnelles.
13:58Est-ce que c'est une ligne rouge pour vous ?
14:00– Non, ce n'est pas une ligne rouge
14:02à partir du moment où les principes même de cette circulaire,
14:05qui date de novembre 2012, ces principes restent,
14:09c'est-à-dire qu'on laisse la main aux préfets
14:12pour régler des cas particulièrement difficiles
14:14de personnes qui ne sont ni régularisables ni expulsables.
14:18Je pense à ceux qui travaillent déjà depuis au moins 5 ans,
14:22qui vivent ou qui travaillent en France,
14:24donc il faut les régulariser,
14:25ceux qui travaillent dans la restauration
14:27ou dans le nettoiement.
14:29Je pense aussi à la situation d'enfants
14:32qui étaient déjà en France depuis 3 ans.
14:35Donc ces principes-là doivent être intégrés dans la loi,
14:39il faut aussi toujours qu'il y ait une circulaire
14:41qui permette aux préfets d'avoir la main.
14:44Mais la circulaire n'est qu'un élément
14:46d'une politique d'immigration,
14:48ou de gestion des flux migratoires,
14:51qui doit changer radicalement.
14:53De ce point de vue-là, je soutiendrai Bruno Retailleau
14:56dans tout ce qui va dans le sens d'un changement profond,
15:00à la fois au niveau européen, c'est en cours,
15:03Van der Leyen s'est exprimé sur ce sujet-là,
15:05à propos de la directive Retour,
15:07et au plan national.
15:09Je l'ai déjà écrit, je l'ai déjà dit,
15:10y compris sur ce plateau,
15:12dans la relation avec l'Afrique,
15:14par rapport à ce qui se passe en Méditerranée,
15:15sur la protection de nos frontières,
15:17sur le regroupement familial,
15:18sur les reconduites à la frontière,
15:20il faut un changement d'échelle,
15:22il faudra aussi demain également des changements constitutionnels,
15:25si on veut une politique de quota pour les métiers en tension.
15:27Denis Carreau.
15:31La dernière loi Immigration a été promulguée il y a moins d'un an,
15:34c'était la 30ème en 40 ans,
15:37le gouvernement envisage d'en faire une nouvelle,
15:40est-ce que ça vous paraît vraiment indispensable ?
15:42Il faut toujours évaluer les effets de la loi,
15:45sortir les décrets d'application,
15:47mais il y a un élément qui me paraît important,
15:50c'est que les articles qui avaient été censurés
15:54par le Conseil constitutionnel,
15:56souvent, et pas seulement,
15:58mais souvent pour des raisons de forme, de méthode,
16:01doivent pouvoir être de nouveau discutés et votés par le Parlement,
16:06et là, de ce point de vue-là, je ne suis pas scandalisé,
16:08mais ce que je demande, c'est qu'il y ait le moins d'idéologie possible,
16:10le moins de posture possible,
16:12le plus de responsabilité, je reprends ce mot,
16:15parce qu'au niveau européen,
16:17nous avons besoin de nous protéger davantage,
16:19et ce que je crois aujourd'hui,
16:21c'est que la priorité n'est pas d'accueillir plus d'immigration,
16:24mais c'est d'assurer les conditions
16:26d'une intégration et d'une assimilation républicaine,
16:30puissante, école, laïcité, partage des valeurs,
16:34respect de notre langue, de la démocratie,
16:37de l'égalité femmes-hommes,
16:39ça, cette assimilation, ça doit être notre priorité,
16:43plutôt que d'accueillir de nouveaux migrants,
16:45parce que nous n'en avons pas forcément besoin.
16:47Denis Carreau.
16:50Alors justement, sur l'accueil des migrants,
16:52l'Italie de Giorgia Meloni met en œuvre ces jours-ci
16:55un accord qui lui permet de transférer des migrants vers l'Albanie,
16:58où ils pourront faire une demande d'asile.
17:00Ce matin, la porte-parole du gouvernement, Maude Bréjon,
17:03a expliqué sur RMC que la France ne s'interdisait pas
17:06une solution de ce type.
17:08Est-ce que cela vous paraît souhaitable ?
17:10Oui, je crois que c'est possible.
17:12Regardez ce que font des gouvernements
17:14de centre-gauche en Allemagne,
17:16au Danemark, en Grande-Bretagne,
17:18même si ce pays n'appartient pas à l'Union européenne.
17:21Et il faut trouver des solutions,
17:23soit avec les pays d'origine,
17:25avec des possibilités, ce n'est pas toujours facile,
17:28d'accueil sur place des demandeurs d'asile,
17:31soit avec d'autres pays tiers, comme l'Albanie.
17:34Et il faut gérer des situations
17:36qui aujourd'hui sont catastrophiques.
17:38Il faut que l'Espagne, par exemple,
17:40prenne totalement ses responsabilités
17:42par rapport à ce qui se passe aux Canaries,
17:44qui sont en train de devenir un nouveau Lampedusa,
17:46avec des situations terribles, critiques.
17:48Et comment l'action de Giorgia Meloni,
17:50justement, en Italie ?
17:52Sur ces questions-là, grâce à l'Union européenne,
17:55il y a eu des accords avec...
17:57Elle a évolué, d'ailleurs.
17:59Grâce à l'Union européenne, il y a eu des accords
18:02avec l'Égypte et la Tunisie, si je ne me trompe pas,
18:05et aujourd'hui avec l'Albanie,
18:07qui par ailleurs est un pays qui frappe
18:09aux portes de l'Union européenne.
18:11Ce qui veut bien dire qu'il faut être
18:13toujours sérieux et responsable,
18:15notamment en campagne électorale,
18:17parce qu'il y a des sujets aussi sensibles.
18:19Ce sont des sujets humains.
18:21On parle d'hommes et de femmes
18:23qui meurent en Méditerranée, par exemple,
18:25qui font des milliers de kilomètres
18:27parce qu'ils cherchent une vie.
18:29Il faut traiter ces questions-là
18:31toujours avec, évidemment, beaucoup d'humanité,
18:33mais aussi avec une très grande fermeté.
18:35Et c'est pour ça que, moi, j'attends
18:37des changements profonds dans le domaine
18:39de la gestion des flux migratoires.
18:41C'est ce que demandent les Français.
18:43Ils nous demandent les problèmes
18:45de l'immigration.
18:47Or, au fil de l'eau, ça fait 40 ans
18:49que nous avons à peu près
18:51les mêmes politiques d'immigration,
18:53donc il faut qu'elles soient
18:55véritablement efficaces.
18:57Mais il faut le faire avec nos valeurs
18:59et avec beaucoup de pragmatisme.
19:01La une de Nice matin, ça recommence.
19:03Après une journée de pluie hier,
19:05les Alpes-Maritimes sont placées
19:07en alerte orange et le préfet a décidé
19:09de fermer tous les établissements scolaires
19:11en raison du pic d'intempéries
19:13qui est annoncé au moment de la fermeture
19:15des classes cet après-midi.
19:17– Merci Denis Caron, vous étiez en duplex
19:19et en direct de votre rédaction de Nice matin à Nice.
19:21Et puis, de Nice à Lille,
19:23donc du Sud-Nord,
19:25c'est la lune de la Voix du Nord.
19:27La Voix du Nord, notre partenaire,
19:29donc avec Le Courrier Picard et Oéo TV,
19:31sa chaîne TNT-Déo de France,
19:33que vous voyez à l'antenne actuellement
19:35sur les désactivations illégales.
19:37C'est le dispositif antipollution
19:39qui est à la lune
19:41de la Voix du Nord, voilà.
19:43Nous continuons cette émission,
19:45c'est Manuel Valls, notre invité ce matin
19:47face au territoire. Dans un instant,
19:49la Voix du Nord, le groupe Roussel,
19:51est un des actionnaires de 20 minutes
19:53et c'est le rédacteur en chef de 20 minutes
19:55qui est sur notre plateau ce matin,
19:57Floëlle Hernández, dans un instant.
19:59Bonjour Floëlle Hernández,
20:01votre autre actionnaire c'est West France.
20:03– Exactement, on est bien entouré.
20:05– Vous êtes vraiment raccord face au territoire.
20:07Bruno Retailleau,
20:09ça vous intéresse ?
20:11– Oui, comme Denis l'a cité juste avant,
20:13Bruno Retailleau est sur tous les dossiers,
20:15au QTF, à la FED Médicale d'État,
20:17Narcobanditisme, Omar Ben Laden,
20:19il est omniprésent dans les médias
20:21comme pouvait l'être Nicolas Sarkozy
20:23entre 2005 et 2007,
20:25alors que lui-même, Nicolas Sarkozy,
20:27était au même poste de ministre de l'Intérieur.
20:29Est-ce que c'est un Sarkozy nouvelle génération,
20:31un Sarkozy 2.0 ?
20:33– Vous l'avez dit un peu la même chose me concernant.
20:35– Eh bien j'allais vous poser la question.
20:37– J'ai bien compris, je vous voyais venir.
20:39Écoutez, le poste de ministre de l'Intérieur
20:41vous oblige à être en permanence sur le front
20:45et sur la ligne de crête,
20:47parce que vous êtes sur des questions
20:49extrêmement sensibles,
20:51menaces terroristes, menaces islamistes,
20:53vagues antisémites,
20:55problèmes de sécurité,
20:57trafic de drogue qui est sans aucun doute
20:59l'un des sujets les plus difficiles.
21:01C'est très intéressant de le dire d'ailleurs
21:03sur ce plateau, vous avez à la fois la réalité
21:05que vivent les Français à travers la presse quotidienne régionale
21:07et le monde que vous regardez à travers vos chaînes.
21:11Et on voit bien que la question du trafic de drogue,
21:13du narcotrafic,
21:15d'États avec des...
21:17d'États narcotrafiquants
21:19ou d'organisations du trafic de drogue
21:21avec des moyens considérables
21:23posent un défi à l'humanité.
21:25Donc le ministre de l'Intérieur est forcément présent
21:27sur tous les fronts.
21:29Ce qu'on attend de lui, c'est évidemment des résultats
21:31de l'efficacité.
21:33La médiatisation aujourd'hui,
21:35c'est ce qui s'était passé notamment aussi pour Nicolas Sarkozy,
21:37ça permet de construire
21:39une notoriété auprès du grand public,
21:41une légitimité au sein d'un parti.
21:43Est-ce que
21:45on peut penser que derrière, Bruno Rotailleau
21:47a des ambitions pour 2027 ?
21:49C'est vous le journaliste,
21:51c'est pas moi.
21:53Mais c'est vous l'analyse politique.
21:55Oui, Nicolas Sarkozy est devenu président de la République.
21:57Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur,
21:59il est passé aux finances et un peu à la tête de l'UMP
22:01mais il est devenu président de la République.
22:03Moi, je suis devenu Premier ministre parce que j'étais
22:05populaire, donc je souhaite,
22:07évidemment, mais il y a déjà un Premier ministre.
22:09Vous le voyez Bruno Rotailleau ?
22:11Je l'ai vu ce matin, juste avant de venir.
22:13Qu'est-ce que vous vous êtes dit ?
22:15Bien sûr, je vais tout raconter.
22:17D'abord, il a souhaité rencontrer
22:19tous les anciens ministres de l'Intérieur.
22:21Je l'avais fait moi aussi.
22:23Vous êtes un des premiers qu'il a rencontré ?
22:25Non, je crois qu'il a rencontré déjà Nicolas Sarkozy.
22:27Nous avons déjà eu l'occasion
22:29de travailler ensemble, de partager,
22:31par exemple, sur l'unicité de la France,
22:33sur la nécessité que la Corse
22:35n'évolue pas de manière aventureuse vers une autonomie,
22:37etc. Nous n'avons pas parlé de ça ce matin.
22:39Nous avons déjà partagé des combats.
22:41Après, il y a des différences.
22:43Moi, je viens de la gauche républicaine, lui de la droite.
22:45Nous avons un grand amour pour Clémenceau.
22:47Moi, j'aime beaucoup le Clémenceau laïque.
22:49Parfois un peu bouffeur de curé.
22:51Pas lui. Bon, voilà.
22:53Mais au-delà de cela, je sais que sa tâche est difficile,
22:55qu'il a des défis très importants
22:57pour le pays et,
22:59dans la mesure du possible, je l'ai déjà dit,
23:01il faut essayer de l'aider. Après, je lui souhaite
23:03le parcours politique
23:05le plus beau possible.
23:07Mais il sait, comme moi et comme vous,
23:09que la situation politique est extrêmement fragile
23:11et que ce gouvernement, lui-même,
23:13ne tient qu'à un fil. – Quel conseil
23:15vous avez pu lui donner ?
23:19– Il sait qu'il est à la tête d'un ministère
23:21incroyable. C'est le ministère de l'État.
23:23Avec les préfets,
23:25les gendarmes, les policiers,
23:27les sapeurs-pompiers, l'administration.
23:29– Ça a été votre poste
23:31le plus passionnant ?
23:33– Le maire d'Évry a été passionnant
23:35et chef du gouvernement a été une sacrée responsabilité.
23:37Mais vous ne sortez pas
23:39le même de ce ministère.
23:41Parce qu'y compris, vous regardez,
23:43vous voyez un peu la face sombre
23:45du pays, le brunettisme, les crimes,
23:47la violence qui existe dans notre société.
23:49Il faut d'ailleurs savoir toujours prendre le recul
23:51nécessaire. Mais c'est un
23:53ministère
23:55avec des pouvoirs qu'on ne trouve peut-être pas forcément
23:57dans d'autres pays, qui doit incarner
23:59aussi la République.
24:01Parce qu'un autre pays, je parlais de Clémenceau,
24:03ben voilà, il a été peut-être le premier
24:05grand ministre de l'intérieur
24:07républicain et il l'a façonné.
24:09Donc voilà, il faut s'inspirer
24:11de ce qu'il y a dans ce ministère
24:13de ces hommes et des femmes remarquables.
24:15Je pense toujours quand on rentre, c'était le cas encore ce matin,
24:17Place Beauvau, il y a toujours la plaque
24:19en mémoire de Claude Hérignac
24:21donc il faut penser à ces hommes
24:23qui sont morts pour la France.
24:25Et puis le Parti Socialiste.
24:27Un tout autre sujet,
24:29le Parti Socialiste a adopté
24:31une résolution, celle d'obliger
24:33tout membre des instances nationales
24:35du parti et tout candidat à une élection
24:37qui aurait l'étiquette du Parti Socialiste
24:39d'être formé sur les violences
24:41sexistes et sexuelles.
24:43Qu'en pensez-vous ? Est-ce une nécessité ?
24:47Oui, pourquoi pas ? Et je pense que ça peut être
24:49utile, ça vaut d'ailleurs pour tout le monde
24:51face à ce qui est
24:53une plaie, une réalité
24:55insupportable
24:57parfois à travers des faits divers
24:59épouvantables, mais c'est surtout une réalité
25:01de tous les instants, le nombre de femmes
25:03tuées, battues, violées
25:05tout au long de l'année, ce sont des chiffres
25:07tout à fait considérables,
25:09effrayants, qui obligent chacun à une grande mobilisation
25:11et donc à être formé sur ces sujets-là.
25:13Et puis d'un ministre l'intérieur
25:15à l'autre, Gérald Darmanin.
25:17Oui, alors, hop, on revient
25:19en arrière.
25:21En 2007, un des slogans de Nicolas Sarkozy
25:23était « Travailler plus pour gagner plus ».
25:25Gérald Darmanin, ce week-end, a parlé de
25:27« Travailler plus », mais n'a pas
25:29parlé de « Gagner plus ».
25:31Est-ce que lui aussi
25:33s'inscrit dans les pas de Nicolas Sarkozy ?
25:37Nicolas Sarkozy semble inspirer beaucoup,
25:39il semble inspirer vos questions.
25:41Moi,
25:43j'ai toujours pensé que la gauche, moi je parle
25:45pour ce qui me concerne, la gauche républicaine
25:47devait défendre la valeur travail.
25:49On a besoin de travailler,
25:51par rapport à la compétition internationale,
25:53parce que c'est aussi une manière
25:55de s'épanouir pour la productivité
25:57de notre économie,
25:59à condition d'être bien payé, bien formé.
26:01Oui, bien évidemment, mais la valeur travail,
26:03cela fait partie de ma propre
26:05identité, j'ai pas besoin d'aller
26:07chercher ailleurs ces références.
26:09Et comment la mettre
26:11en avant ?
26:13Il y a plein de gens qui estiment
26:15bien travailler, mais à un moment,
26:17il y a aussi cette valeur travail
26:19qui doit être récompensée.
26:21Elle doit être récompensée par le salaire,
26:23elle doit être récompensée par la retraite,
26:25et il faut faire des choix, parce qu'on va vivre de plus en plus
26:27longtemps, parce qu'il va y avoir un déséquilibre
26:29démographique. C'est une grande question
26:31sur la démographie. On ne fait pas suffisamment
26:33d'enfants, et de l'autre côté, on va vivre plus longtemps
26:35et il va y avoir de plus en plus d'inactifs
26:37par rapport aux actifs. Ça, c'est des sujets
26:39de fond qui me passionnent, donc il faut
26:41évidemment y apporter des réponses.
26:43Mais les réponses sur le temps, pas immédiates,
26:45et pas à travers des petites phrases.
26:47Merci beaucoup Florent Allais-Hernandez,
26:49rédacteur en chef de 20 Minutes,
26:51partenaire de cette émission. Dans un instant,
26:53Jean-Didier Béry,
26:55depuis Lyon.
26:57Manuel Valls, bonjour. En 2014,
26:59lorsque vous étiez Premier ministre,
27:01vous aviez annoncé un vaste
27:03plan de la réduction
27:05de la dépense publique, incluant
27:07notamment une réduction de 11 milliards
27:09d'euros sur les collectivités
27:11locales. Pensez-vous qu'aujourd'hui,
27:13les efforts du gouvernement
27:15devraient encore une nouvelle fois porter
27:17sur les collectivités locales, et si
27:19c'est le cas, pourriez-vous nous expliquer
27:21comment ces économies
27:23pourraient être réalisées, tout en
27:25préservant la qualité des services publics
27:27et le développement territorial ?
27:29La quadrature du cercle. Vous posez
27:31la question de la quadrature du cercle, et du cercle
27:33à l'intérieur de la quadrature, donc c'est très difficile.
27:35Je me rappelle de la difficulté
27:37de faire passer
27:39ces mesures,
27:41ces réformes, vous les avez
27:43rappelées, qui
27:45n'ont pas valu une très grande popularité,
27:47notamment lors des différents congrès
27:49des maires de France, même si nous trouvions toujours un chemin,
27:51notamment avec le Président de l'époque,
27:53François Baroin. Mais là aussi, il faut dire
27:55la vérité aux Français. Ca n'est pas
27:57vrai que par quelques mesures,
27:59notamment, même s'il faut le faire symboliquement,
28:01pour les plus riches,
28:03les plus fortunés, ou les grandes entreprises,
28:05nous allons régler le problème
28:07du budget. Nous savons
28:09qu'il faut réduire la dépense publique.
28:11Donc ça concerne l'Etat,
28:13ça concerne les collectivités
28:15territoriales, ça concerne
28:17la sécurité sociale, l'assurance maladie
28:19et les retraites. Sur tous
28:21ces sujets-là, nous sommes obligés de faire
28:23des efforts. Mais la difficulté,
28:25ou le problème, c'est qu'on est obligés de faire ces efforts
28:27le dos au mur, dans les pires conditions.
28:29On passe le rabot, on tape fort,
28:31et là, on met en cause des services publics.
28:33C'est cette absence de stratégie qui est liée
28:35à cet aventurisme budgétaire que j'évoquais là,
28:37qui risque de faire très mal et de peser
28:39sur les Français, sur
28:41les collectivités locales, comme sur les entreprises.
28:43On retourne à Lyon. Jean Didier
28:45Derry, donc, est rédacteur en chef adjoint
28:47du Progrès de Lyon.
28:49Toujours en 2014, vous vous étiez
28:51prononcé pour la suppression
28:53des conseils départementaux,
28:55suppression que vous aviez prévue pour
28:572021. Avec le recul,
28:59est-ce que vous pensez que c'est une bonne idée ?
29:01Et toujours avec cette
29:03distance, est-ce que vous estimez que c'est
29:05une nouvelle piste de réflexion
29:07pour le gouvernement ?
29:09C'est François Hollande qui s'était beaucoup exprimé sur ce sujet-là.
29:11Moi, j'avais porté
29:13à sa demande, évidemment, la réforme
29:15surtout des régions. On a créé des grandes régions.
29:17Il parait sur un coin de table,
29:19comme ça, à l'Élysée.
29:21Oui, ça s'est fait relativement vite, mais il y avait un travail
29:23parlementaire, deux sénateurs,
29:25Jean-Pierre Raffarin
29:27et Yves Kratinger, avaient quand même beaucoup déblayé
29:29le terrain. Sur les départements,
29:31qui sont en très grande difficulté
29:33aujourd'hui, sur le plan financier,
29:35sur le plan budgétaire, sur leur politique publique,
29:37on peut, ils sont
29:39dans la Constitution, les départements,
29:41donc c'est pas facile de les supprimer, mais on peut
29:43aider à des regroupements. On l'a fait à la métropole
29:45de Lyon, il y a les Deux-Savoies, il y a ce qui se
29:47passe en Alsace. On peut gagner
29:49en l'efficacité. De l'autre côté, je crois
29:51que les Français sont attachés à leurs
29:53départements et à cette
29:55entité qui, d'une certaine manière, définit
29:57leur propre identité et leur culture.
29:59Mais là aussi, il ne faut pas se priver
30:01de réformes de fonds, d'y voir plus clair
30:03quant aux compétences. Peut-être qu'il y a trop de compétences croisées,
30:05peut-être que chacun doit revenir pour faire
30:07des économies à ses compétences
30:09de base et obligatoires.
30:11Là aussi, il faut gagner en efficacité.
30:13On ne peut pas demander moins d'impôts,
30:15moins de déficit, et ne pas faire
30:17des réformes, et ne pas réduire
30:19ces dépenses publiques.
30:21C'est Emmanuel Valls, notre invité ce matin,
30:23en face au territoire, en direct sur TV5Monde.
30:25La Une du Progrès de Lyon,
30:27notre partenaire dont vous venez d'entendre
30:29depuis Lyon, son rédacteur en chef
30:31adjoint. La voilà, vous l'avez,
30:33la Une du Progrès de Lyon, le cœur de la
30:35jeune Lina retrouvée. Triste
30:37actualité. Et puis également, le journal de
30:39Saône-et-Loire, qui appartient également au groupe
30:41Hébra, dont voici la Une.
30:43Et il s'agit d'une Une
30:45locale, bien sûr.
30:47C'est réuni en première ligne à la
30:49polé. Voilà, merci beaucoup,
30:51Florale Hernandez. On quitte Lyon
30:53et tout de suite on va s'intéresser aux questions
30:55de géostratégie. Dans un instant, avec Tom Benoit.
31:01Bonjour. Tom Benoit, avec des conséquences
31:03importantes économiques et monétaires
31:05du conflit au Proche-Orient. Absolument.
31:07C'est ce que nous allons voir avec Manuel Valls. Bonjour Manuel Valls.
31:09Bonjour. Sur un sujet que vous connaissez bien,
31:11sur Israël-Palestine,
31:13on s'aperçoit que la monnaie israélienne tient
31:15le coup, grâce aux réserves de change israéliennes.
31:17Par contre, le PIB d'Israël
31:19a considérablement baissé. Les perspectives
31:21se sont effondrées. Et puis, il y a des dommages
31:23collatéraux autour également, dans les pays voisins.
31:25Première question, comment est-ce que vous
31:27envisagez l'économie
31:29pour Israël ? Quelle perspective vous voyez
31:31pour l'économie israélienne ?
31:33C'est très difficile. C'est une économie
31:35dynamique, qui est portée par ses startups,
31:37par ses recherches
31:39de l'innovation, évidemment aussi
31:41par le tourisme.
31:43Tout cela est en grande difficulté. Il y a un
31:45point que parfois on ignore.
31:47C'est le nombre de salariés israéliens
31:49qui sont aujourd'hui dans l'armée.
31:51Ce sont des dizaines de milliers
31:53qui sont
31:55mobilisés. Et quand vous
31:57allez à leur rencontre, vous avez à la fois
31:59des cuisiniers, des étudiants,
32:01mais aussi des chercheurs
32:03ou des patrons de startups. Donc, c'est tout
32:05un peuple en armes. Et ça pèse énormément
32:07sur l'économie. Et je crains pour l'économie
32:09israélienne que cela soit particulièrement long.
32:11Alors, il y a des conséquences en Iran
32:13également. Donc, il y a un pays qui est particulièrement
32:15mêlé. Le grand sujet, c'est le détroit d'Hormuz.
32:17On se demande si l'Iran venait
32:19à bloquer le détroit d'Hormuz. Il y aurait une envolée spectaculaire
32:21sur le prix du pétrole.
32:23Pour le moment, d'ailleurs, il n'y a pas d'envolée particulière
32:25sur le cours du pétrole. Est-ce que
32:27c'est un élément à prendre particulièrement
32:29en compte ? Est-ce qu'il faut avoir un regard
32:31particulièrement porté là-dessus ?
32:33Oui, et j'ai vu de nombreux articles
32:35sur les réactions des Chinois,
32:37notamment. Il y a beaucoup
32:39de marchés noirs, d'ailleurs, entre l'Iran et la Chine
32:41sur le pétrole. Voilà, il y a un marché
32:43noir. Il y a des relations, on va dire, ambigües,
32:45étranges, silencieuses
32:47entre l'Iran et les Chinois,
32:49mais ces derniers reprochant
32:51à l'Iran de soutenir et d'armer
32:53les Houthis, ces milices yéménites
32:55qui ont empêché, qui empêchent
32:57en grande partie toujours, le commerce
32:59de passer par le canal de Suez
33:01et d'obliger, ce qui évidemment
33:03renchérit les coûts, de faire le tour
33:05par le cadre de Bohnestan.
33:07Même pour les Français, d'ailleurs, comme CMA-CGM et Rodolphe Sallaudet,
33:09qui étaient obligés de quitter.
33:11Tout ça pèse incontestablement sur l'économie,
33:13sur les coûts des entreprises.
33:15Et il y a une question
33:17en filigrane de tout cela, parallèle,
33:19c'est la relation, on va dire, de l'Arabie saoudite
33:21vis-à-vis de l'Iran et vis-à-vis d'Israël
33:23également. Les relations, ça pèse
33:25entre l'Arabie saoudite à nouveau et Israël
33:27aujourd'hui. Elles sont toujours tendues
33:29avec l'Iran. Quel est votre point de vue sur le sujet ?
33:31Est-ce que l'Arabie saoudite va jouer
33:33un rôle prépondérant, puisqu'elle
33:35fait partie des BRICS ? Je rappelle que l'Iran a intégré
33:37les BRICS également, qu'Israël est
33:39plutôt soutenue par le monde occidental,
33:41mais par la force des choses, ça a de bons rapports
33:43également avec des pays des BRICS, comme l'Arabie saoudite.
33:45Est-ce que... J'ai manié le paradoxe.
33:47Je suis inquiet,
33:49pessimiste ou réaliste sur le fait
33:51que, d'une manière ou d'une autre,
33:53le fait que l'Iran puisse posséder demain
33:55l'arme atomique va obliger
33:57Israël, mais aussi les pays occidentaux,
33:59mais sans doute aussi les pays arabes,
34:01du Golfe, à agir.
34:03Donc là, nous voyons bien... Et à s'entendre, peut-être.
34:05Et à s'entendre, mais nous voyons bien tous les risques
34:07qu'il y a, sur le plan géopolitique,
34:09stratégique, militaire et aussi économique.
34:11Vous avez très justement rappelé ces conséquences.
34:13Et de l'autre côté, je reste
34:15convaincu, de ce point de vue-là, la diplomatie française
34:17européenne a été aveugle
34:19sur ce sujet-là,
34:21que les accords d'Abraham, c'est-à-dire entre Israël
34:23et des pays comme
34:25les Émirats, le Maroc,
34:27ou Bahreïn principalement,
34:29sont la voie demain pour
34:31l'apaisement et la paix. Et notamment, bien sûr,
34:33un accord de paix
34:35qui serait stratégiquement
34:37essentiel
34:39entre Israël et l'Arabie
34:41saoudite, qui accueille les lieux saints
34:43de l'islam, la Mecque, Médine,
34:45qui est un grand pays avec une population
34:47conséquente, qui est une puissance
34:49aujourd'hui économique et
34:51politique. Et ça, c'est un élément
34:53d'apaisement entre Israël
34:55et le monde sunnite, même s'il y a déjà eu des accords de paix,
34:57notamment avec l'Egypte et
34:59la Jordanie. Donc, nous devons
35:01tout faire pour que ce dialogue
35:03aboutisse à cette stabilité qui peut
35:05aussi amener à une solution
35:07par rapport à la question palestinienne.
35:09Vous allez beaucoup dans la zone, vous êtes beaucoup rendu en Israël.
35:11C'est quoi ? C'est une forme
35:13de soutien que vous souhaitez apporter
35:15en allant sur place ? J'ai vu que vous aviez été
35:17dans les zones de guerre, également.
35:19J'ai plusieurs photos de vous
35:21en situation, là-bas. On vous
35:23reproche aussi, parfois,
35:25sur un autre parti d'Égypte et politique, cet engagement
35:27pour Israël.
35:29Pourquoi si fort ? Quand on
35:31écoute certains de vos prédécesseurs,
35:33comme Emmanuel Pint, il est complètement
35:35sur l'autre bord
35:37dans cette affaire. Ça vient d'où ?
35:39C'est une belle question, parce que
35:41Israël est en première ligne, aujourd'hui,
35:43par rapport à
35:45l'islamisme, cet islamisme qui nous combat.
35:47Beaucoup de nos compatriotes ont fait le parallèle
35:49entre ce qui s'est passé dans le désert du Néguev
35:51à l'occasion de cette vête,
35:53où sont morts des dizaines, des centaines
35:55de jeunes tués de manière
35:57atroce par les terroristes, et le Bataclan
35:59ou les terrasses de Paris. L'islamisme nous mène
36:01cette guerre. Et puis Israël est une démocratie,
36:03avec évidemment une histoire
36:05incroyable qui est amenée à sa création.
36:07On dirait un mot que le président
36:09de la République, Emmanuel Macron, semble
36:11ignorer. Une histoire
36:13des valeurs.
36:15Est-ce qu'Emmanuel Macron, selon vous,
36:17a eu tort de faire cette déclaration à ce moment-là ?
36:19Il a eu tort de faire plusieurs
36:21déclarations, depuis déjà des mois,
36:23sur le fait qu'on ne vendrait pas
36:25des armes à Israël. On interdit
36:27maintenant à Israël
36:29d'assister à des salons militaires
36:31ou le prochain salon naval. Cela me paraît
36:33scandaleux par rapport à
36:35un pays ami, allié,
36:37qu'on doit défendre. On peut
36:39avoir les plus grandes critiques sur le
36:41gouvernement de Benjamin Netanyahou. Mais laissons les Israéliens,
36:43c'est un pays démocratique,
36:45décider de leur avenir.
36:47Donc là-bas se joue aussi,
36:49c'est le cas en Ukraine,
36:51une grande partie de notre avenir.
36:53Et tout geste
36:55de faiblesse vis-à-vis de l'islamisme,
36:57le Hamas, le Hezbollah,
36:59sont des organisations terroristes et islamistes.
37:01Le Hamas, ce sont les frères musulmans,
37:03dont j'ai dit un mot tout à l'heure, qui nous combattent aussi
37:05dans notre pays. Tout geste
37:07de faiblesse est immédiatement
37:09interprété pour ceux qui combattent nos valeurs.
37:11Une ou deux questions économiques si on a le temps.
37:13Une peut-être par rapport
37:15à l'Espagne, puisque naturellement vous connaissez
37:17particulièrement la situation. Pedro Sanchez
37:19a exhorté la Commission européenne
37:21à ce qu'il n'y ait pas
37:23de droits de douane sur les véhicules,
37:25parce que l'Espagne,
37:27on peut l'imaginer, envisage de faire s'installer
37:29des usines chinoises en Espagne.
37:31Est-ce que Pedro Sanchez a raison ?
37:33Quelle est votre approche ?
37:35Moi je suis partisan
37:37de mesures de protectionnisme,
37:39il faut les appeler comme ça,
37:41qui sauvegardent notre autonomie stratégique.
37:43Et nous savons les difficultés
37:45de la filière automobile
37:47aujourd'hui, pour d'autres raisons.
37:49On l'a vu de la Une de Ouest-France tout à l'heure.
37:51Nous devons être, de ce point de vue-là,
37:53extrêmement attentifs,
37:55il faut faire très attention, il faut évidemment
37:57les accords de commerce avec la Chine,
37:59il faut qu'il y ait la réciprocité,
38:01et ces déclarations-là du Premier ministre espagnol
38:03me semblent au contraire aller
38:05à rebours de ce qu'il faut faire en Europe.
38:07Dernière question, très rapidement par rapport à la situation
38:09en France, il y a un problème apparemment,
38:11selon le gouvernement, sur les arrêts maladie,
38:13et il y a beaucoup plus d'arrêts maladie
38:15sur cure augmentée pour les emplois publics
38:17que privés. 40% des arrêts maladie
38:19sont publics, pour 20% des volumes
38:21d'emplois totaux. Est-ce qu'il faut
38:23créer une commission ou travailler particulièrement
38:25sur les arrêts maladie qui représentent
38:2717 milliards à peu près ?
38:29Tout ce qui nous permet de lutter contre les abus,
38:31de trouver des économies,
38:33doit être fait avec intelligence,
38:35avec les partenaires sociaux,
38:37mais il faut le faire, il ne peut pas y avoir
38:39plus d'arrêts maladie dans la fonction
38:41publique par rapport aux privés.
38:43Donc il faut, de ce point de vue-là, comme on disait
38:45avant, chasser le gaspillage.
38:47La lune du site Géostratégie Magazine,
38:49puisque maintenant c'est un site...
38:51Absolument, qui était trimestriel et qui est passé
38:53intégralement en ligne. La France et les Émirats
38:55nous en parlions, pourraient co-financer,
38:57c'est même très sérieux comme supposition,
38:59le Rafale F5, la nouvelle génération
39:01du Rafale. Les Émirats qui font partie
39:03des BRICS.
39:05Et qui sont un allié précieux pour la France.
39:07Merci beaucoup Tom Benoît, directeur
39:09de la rédaction de Géostratégie Magazine.
39:11Nous partons pour les Antilles, Fort-de-France
39:13et Cyril Boutier a une question à vous poser, Manuel Valls.
39:15Bonjour Manuel Valls. Vous connaissez
39:17fort bien les Outre-mer, d'ailleurs lors de la primaire
39:19socialiste, vous aviez lancé
39:2135 propositions pour, je vous cite,
39:23donner un nouveau souffle aux Outre-mer.
39:25Aujourd'hui, on voit que
39:27la situation est très compliquée, quels que soient
39:29les territoires, chez nous aux Antilles,
39:31en Guyane, en Nouvelle-Calédonie, dans
39:33l'océan Indien. Qu'est-ce que
39:35pour vous il faudrait faire et qu'est-ce qui
39:37selon vous ne fonctionne pas
39:39et n'a pas fonctionné ?
39:41Il y a des situations très différentes.
39:43En Nouvelle-Calédonie, l'incendie,
39:45même s'il y avait une situation économique
39:47déjà difficile, notamment dans la filière
39:49du nickel,
39:51est dû en grande partie
39:53au choix qui a été fait, notamment par le Président
39:55de la République, de maintenir à tout prix
39:57la loi constitutionnelle
39:59réformant le corps électoral.
40:01Mais ailleurs, on voit bien
40:03que les questions de pouvoir d'achat,
40:05de cherté de la vie,
40:07doivent être traitées. Dans une situation très difficile,
40:09de très grande dépendance aussi vis-à-vis de l'État.
40:11En termes de méthode, il faut saluer
40:13ce qu'est en train de faire
40:15le ministre des Outre-mer
40:17pour baisser de 20%.
40:19C'est un vrai sujet.
40:21Donc là, dans les Antilles
40:23mais dans les autres territoires ultramarins,
40:25il faut agir parce qu'il y a
40:27beaucoup de colère, il y a beaucoup de ressentiment
40:29mais c'est la vie quotidienne des gens qui est en question.
40:31Avec des pouvoirs d'achat moindres,
40:33un niveau de pauvreté plus élevé
40:35qu'en métropole, si on n'agit
40:37pas sur ces secteurs-là,
40:39je me félicite qu'à ce stade en tout cas,
40:41le retour au calme soit bien là
40:43et que l'on puisse trouver des accords.
40:45Alors Florent Allaire-Nendez de 20 minutes
40:47me disait d'ailleurs qu'un chou-fleur, par exemple,
40:49acheté à Fort-de-France est trois fois le prix
40:51d'un chou-fleur acheté à Paris,
40:53même un chou-fleur produit sur place
40:55est plus cher. Donc on est dans quelque chose
40:57de totalement absurde et il y a un sentiment d'injustice
40:59qui est amené à des violences qui sont évidemment
41:01inacceptables, tant mieux
41:03si la voie du dialogue s'impose
41:05et qu'on trouve des accords.
41:07La lune de France Antille, notre partenaire face au territoire
41:09que vous allez voir, c'est France Antille
41:11et France Guyane bien entendu
41:13et vous le voyez, bientôt la fin de la vie chère.
41:15J'espère que ce n'est pas qu'un point
41:17d'interrogation. On continue,
41:19c'est Manuel Valls qui est notre invité dans un instant,
41:21les questions internationales avec
41:23Demet Korkmaz de la rédaction de TV5Monde.
41:25Merci Tom Benoit. Merci à vous.
41:29Et nous partons évidemment pour
41:31Strasbourg. Absolument.
41:33Zelensky doit détailler
41:35son plan de la victoire aujourd'hui à la fois
41:37à l'OTAN et aussi
41:39lors d'un sommet de l'Union Européenne.
41:41Est-ce que Zelensky
41:43joue son bateau aujourd'hui ?
41:45Zelensky est à la tête d'un pays
41:47qui a été envahi depuis 2014
41:49puis avec la violence que l'on sait
41:51en 2022, avec une partie de son territoire
41:53qui est occupée par la Russie,
41:55avec des dizaines de milliers de morts,
41:57avec des villes qui sont bombardées,
41:59des écoles, des hôpitaux.
42:01Donc il incarne
42:03un pays aujourd'hui en résistance.
42:05C'est l'élection américaine,
42:07l'hiver qui arrive.
42:09Il a des raisons d'espérer encore ?
42:11Il le faut. Nous devons l'aider, nous devons le soutenir.
42:13Je trouve que l'Occident,
42:15l'Europe,
42:17qui a beaucoup fait pour soutenir
42:19ces deux dernières années, l'Ukraine, arrive quand même
42:21parfois toujours en retard, je n'ose pas dire
42:23d'une guerre, mais de ce qu'il faudrait faire.
42:25Zelensky demande notamment
42:27des missiles de longue portée pour pouvoir les utiliser
42:29pour frapper à l'intérieur
42:31du territoire russe. Il doit y avoir
42:33une aide sans condition sur
42:35l'armement ou le réarmement
42:37de l'Ukraine à ses frontières.
42:39D'abord, il faut parler clairement
42:41aux Ukrainiens. Il faut leur dire que demain
42:43ils rentreront dans l'Union Européenne, même si ce sera
42:45un processus long. Il faut
42:47qu'ils soient membres de l'Alliance Atlantique
42:49pour qu'on puisse les protéger au titre
42:51de l'article 5. Ça, c'est pour
42:53le futur. Et aujourd'hui, il faut leur donner
42:55les moyens, parce qu'ils se battent pour qui ? Ils se battent
42:57pour eux, pour l'unité de leur nation,
42:59pour récupérer leur territoire, mais ils se battent
43:01aussi pour nous. Croire
43:03qu'en affaiblissant l'Ukraine,
43:05en ne l'aidant pas,
43:07on va amadouer
43:09Vladimir Poutine et la Russie,
43:11c'est se tromper lourdement. C'est au contraire
43:13mettre en danger, je pense à
43:15la Moldavie, peut-être demain les Pays-Bas.
43:17Vous comprenez la réserve de certains pays de l'Union Européenne,
43:19puisqu'il n'y a pas de consensus aujourd'hui
43:21sur... Vous comprenez ces réserves ?
43:23Non, je ne la comprends pas, parce que
43:25c'est ne pas comprendre ce qui est en train
43:27de se passer dans le monde. Il y a bien longtemps que nous sommes
43:29dans la vie du monde de Yalta et de De Block.
43:31Nous sommes dans un monde tragique,
43:33instable, où les Nations Unies ne jouent pas leur rôle,
43:35où l'Alliance Atlantique, fort heureusement...
43:37Mais les Nations Unies, c'est quand même...
43:39Le Conseil de sécurité de l'ONU, c'est
43:41un conseil des États.
43:43... qui est bloqué, donc, aujourd'hui, c'est
43:45la coopération dans le cadre de l'Alliance Atlantique
43:47entre les États-Unis d'Amérique et l'Europe.
43:49C'est le choix des Européens
43:51d'augmenter leur budget de défense.
43:53C'est de comprendre que se joue là-bas
43:55notre avenir. Est-ce que l'Europe a perdu sa boussole ?
43:57Parce que, quand même,
43:59il y a ces aspects géopolitiques,
44:01mais il y a aussi les aspects
44:03de l'industrie.
44:05L'Europe est vraiment très, très en retard aujourd'hui.
44:07Est-ce que l'Europe, elle sait
44:09où est-ce qu'elle va ?
44:10J'ai trouvé que l'Union européenne
44:12avait été à la hauteur des défis
44:14au moment du Covid, et évidemment,
44:16ne mélangeons pas les choses,
44:18de l'Ukraine. Mais dans chaque État,
44:20les situations politiques, l'instabilité
44:22en Allemagne, en France,
44:24démontrent que c'est particulièrement difficile.
44:26Nous devons comprendre que dans ces moments-là,
44:28tragiques,
44:30essentiels, de grandes tensions,
44:32nous devons comprendre que la guerre
44:34est là, et que nous devons soutenir...
44:36Il manque un moteur à l'Union européenne.
44:38S'il en manque quelqu'un, il en manque sans doute plusieurs.
44:40Il manque sans doute une vision.
44:42Et la vision, c'est que nous devons soutenir l'Ukraine
44:44parce que c'est notre destin qui est en jeu.
44:46Une question qui m'a intrigué. Vous êtes rendu,
44:48vous, en Ukraine avec Dominique Strauss-Kahn
44:50pour une conférence il y a quelques mois.
44:52Vous êtes allé là-bas.
44:54Quel était l'objet ?
44:56Nous nous étions tous les deux
44:58invités à une conférence.
45:00Dans votre question,
45:02on a l'impression que lui et moi,
45:04main dans la main, nous étions rendus à Kiev.
45:06C'était pas le cas, là-bas ?
45:08Nous étions invités, discutés évidemment avec Dominique Strauss-Kahn,
45:10que je n'avais pas vu depuis plus d'une dizaine d'années.
45:12J'allais vous demander les retrouvailles.
45:14Si vous voulez.
45:16Mais bon, lui, moi je suis allé
45:18assister à une conférence
45:20qui était passionnante. Je me rendrai dans
45:22quelques mois aussi en Ukraine
45:24au moment du 3ème anniversaire
45:26de l'invasion russe.
45:28Il était écouté là-bas, lui ?
45:30Comme expert financier.
45:32Il était écouté là-bas quand il a parlé ?
45:34Oui, j'imagine, parce qu'il a cette expertise.
45:36Il s'y est rendu régulièrement
45:38depuis plusieurs années.
45:40Quel est le sentiment des Ukrainiens vis-à-vis
45:42de leurs partenaires européens, justement ?
45:44Il y a à la fois la reconnaissance,
45:46parce qu'incontestablement il y a eu de soutien,
45:48et parfois il y a une forme de
45:50sentiment de tristesse.
45:52On parle de choses concrètes, vous savez,
45:54à Kiev, et je ne parle que de Kiev,
45:56rencontrer, croiser des femmes
45:58habillées en noir, veuves,
46:00femmes,
46:02mères,
46:04filles de morts.
46:06Il y a toutes ces petites étoiles
46:08partout, ces drapeaux
46:10en hommage aux morts. Les enfants
46:12traumatisés parce qu'ils doivent
46:16faire l'école, avoir leur cours
46:18dans le métro,
46:20dans les abris.
46:22Il y a ce sentiment.
46:24C'est un peuple qui nous est si proche.
46:26C'est une nation désormais très unie
46:28à cause ou grâce
46:30à l'avenir Poutine, donc il faut les aider.
46:32Pour moi,
46:34l'Europe est face
46:36à deux guerres, l'Ukraine
46:38et au Proche-Orient, une guerre existentielle
46:40face à l'islamisme,
46:42donc on ne peut pas se tromper, on ne peut pas faire comme avant.
46:44Le monde a changé.
46:46La finule accuse Israël
46:48d'être visée délibérément.
46:50Est-ce qu'il y a
46:52700 Français qui
46:54figurent au sein de cette finule ?
46:56Est-ce que vous êtes inquiet pour la finule ?
46:58Pourquoi il y a la finule ?
47:00C'est pour faire respecter les résolutions des Nations Unies,
47:02notamment la résolution 1701
47:04qui vise à ce qu'on désarme
47:06toutes les milices. Ce n'est pas le cas.
47:08Il va falloir que le Hezbollah
47:10doit se retirer au-delà de 30 kilomètres
47:12sur le fleuve
47:14Litany, par rapport
47:16à la frontière nord d'Israël.
47:18Ces deux
47:20résolutions ne sont pas respectées.
47:22Depuis un an, il y a des négociations.
47:24Mais quand Israël vise les soldats
47:26de la finule ?
47:28La vraie question, c'est de savoir ce que font ces soldats.
47:30Ils sont pris en otage par le
47:32Hezbollah. Ils laissent faire
47:34d'une certaine manière.
47:36Aujourd'hui, la vraie question,
47:38c'est de ne pas s'interroger sur ce que fait Israël.
47:40Il s'attaque aujourd'hui
47:42au Hezbollah, qui est une organisation terroriste,
47:44qui a pris en plus en otage tout le Liban,
47:46qui participe du trafic de drogue
47:48dans le monde, qui a assassiné
47:50des Palestiniens dans un camp
47:52dans la banlieue
47:54de Damas, qui agit
47:56pour compte de l'Iran.
47:58Et nous, on est en train de se lamenter sur
48:00des bombardements qui pourraient
48:02toucher la finule. Bien sûr, il faut
48:04respecter la finule. Mais la vraie question, c'est de savoir
48:06que fait la finule
48:08là-bas ? Rien. Elle ne le fait
48:10rien depuis des années.
48:12Tous les villages aujourd'hui
48:14du sud Liban sont
48:16pris par le Hezbollah avec une infrastructure
48:18de tunnel qui pourrait
48:20les amener, c'est ce qui a été découvert,
48:22à une opération du type du 7 octobre
48:24de l'année dernière en Galilée.
48:26Donc il faut parler des vrais sujets.
48:28Donc il faudrait que la finule se retire
48:30ou qu'on suspende
48:32ces opérations ? Ou qu'on redéfinisse
48:34sa mission. Qu'on redéfinisse sa mission,
48:36mais c'est très difficile, vous savez, l'utilisation
48:38des armes par les soldats
48:40des Nations Unies. Il faudrait
48:42constater, en effet, l'impuissance des Nations
48:44Unies pour appliquer des
48:46résolutions et pour désarmer le Hezbollah.
48:48C'est exactement le contraire de ce qui s'est passé
48:50depuis des années.
48:52Merci, Demet Korkmaz, qui est journaliste à la rédaction
48:54internationale de TV5Monde.
48:56Manuel Valls est notre invité.
48:58Retour à la politique
49:00française avant de nous quitter. François Hollande,
49:02dont vous avez été le Premier ministre,
49:04était à votre place la
49:06semaine dernière, le 10 octobre, sur ce plateau.
49:08Écoutez ce qu'il a dit.
49:10Je pense qu'il y aura besoin d'unités,
49:12de rassemblements et de l'ouverture.
49:14Aller chercher Raphaël Bussmann,
49:16Bernard Cazeneuve,
49:18leur faire comprendre que c'est dans cette nouvelle
49:20famille politique que doit se faire la préparation
49:22de la présidentielle. Vous allez jouer ce rôle
49:24de catalyseur, de parrain,
49:26entre guillemets. Oui, c'est pas toujours
49:28un très beau terme,
49:30parrain, mais je veux pas du tout
49:32donner l'impression que c'est ma personne qui
49:34devrait être en cause. Moi, j'essaye d'aider.
49:36Le parrain François Hollande
49:38qui arrive à concilier
49:40tout le monde, depuis Alephi,
49:42en passant par les écologistes, jusqu'à
49:44Bernard Cazeneuve. Il a pas dit Manuel Valls,
49:46mais ça aurait pu arriver.
49:48J'imagine qu'il l'a pensé.
49:50Mais de ce point de vue-là,
49:52il ne change pas, François Hollande.
49:54C'est conciliable tout ça, vous dites que non, vous ?
49:56Non. Je pense que c'est très difficile.
49:58Mais je comprends l'idée. Il reprend au fond
50:00le projet qui a été celui
50:02des socialistes dans les années 60, 70,
50:04de regrouper tous les socialistes.
50:06Mais pour être candidat lui-même, peut-être ?
50:08Je n'en sais rien. Dans la même famille, il a déjà été.
50:10Il a été déjà président. Dans la même famille,
50:12le Parti Socialiste est épiné en 1971.
50:14Mais ce serait légitime pour le soir
50:16s'il arrive à rassembler les gens ?
50:18Ça, c'est une autre affaire.
50:20C'est une vraie affaire ?
50:22Non, mais c'est une autre affaire au sens que
50:24pour le moment, y compris dans les enquêtes d'opinion,
50:26mais lors de la dernière présidentielle,
50:28le candidat socialiste s'est trouvé
50:30en très mauvaise posture.
50:32Mais moi, je pense qu'avant de parler d'union,
50:34il faut parler de projet.
50:36Alors, il n'y a rien
50:38qui puisse concilier.
50:40Et pourtant, ils se sont retrouvés
50:42sur la même bannière.
50:44François Hollande, pour qui j'ai amitié et respect.
50:46Toujours ?
50:48Toujours, bien évidemment.
50:50Je n'oublie pas qu'il m'a nommé Premier ministre.
50:52J'ai été ministre de l'Intérieur dans des moments
50:54extrêmement difficiles. Donc ça, ça reste.
50:56Mais de l'autre côté, je ne comprends toujours pas
50:58comment on puisse être ensemble
51:00sous la même bannière avec
51:02Philippe Poutou,
51:04Madame Obono,
51:06quelqu'un qui est fiché Est, peu importe,
51:08les candidats de la France Insoumise,
51:10avec un parti qui tient
51:12des propos anti-sionistes,
51:14anti-israéliens, qui alimente
51:16la haine des Juifs
51:18et d'Israël dans l'autre monde.
51:20Ça, c'est incompatible. C'est irréconciliable.
51:22Donc, il a tout faux.
51:24Lui, il pense que plus le parti socialiste sera fort,
51:26plus il sera balayé et pourra suivre.
51:28Je pense qu'on sous-estime, encore aujourd'hui,
51:30au parti socialiste, la violence
51:32de ce qui se passe avec la France Insoumise.
51:34Pour le reste, que lui cherche à rassembler
51:36la gauche et à la reconstituer,
51:38c'est son projet. Il a été premier secrétaire
51:40du parti socialiste pendant des années.
51:42Mais je pense que c'est une fois sans issue.
51:44Moi, ce que je veux dire, c'est mon pays,
51:46pas mon parti.
51:48Manuel Valls, c'était notre invité, l'ancien Premier ministre.
51:50Merci d'avoir été en direct avec nous.
51:52On se retrouve jeudi prochain. C'est un président de région,
51:54l'ancien ministre de la Défense qui sera notre invité,
51:56Hervé Morin. Au revoir à tous et bonne journée sur TV5 Monde.

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