• il y a 7 mois

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00:00 *Musique*
00:12 Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de Face au Territoire sur TV5MONDE.
00:16 Vous le savez, dans 200 pays, en 22 langues.
00:18 Mon invité ce matin c'est Xavier Bertrand. Bonjour Xavier Bertrand.
00:21 - Bonjour.
00:22 - Vous êtes président de la région Hauts-de-France et vous êtes ancien ministre
00:26 et puis candidat à l'élection présidentielle.
00:27 On en parlera évidemment tout au long de cette émission.
00:30 Emmanuel Macron est à la Sorbonne ce matin, Xavier Bertrand, pour un discours consacré à l'Europe.
00:36 Sept ans après d'ailleurs son premier discours sur sa vision de l'Europe
00:39 qui avait eu lieu également à la Sorbonne.
00:41 Est-ce que ces élections européennes peuvent-elles, doivent-elles d'ailleurs,
00:47 un référendum pour ou contre Emmanuel Macron ?
00:51 - Elles seront un référendum anti-Macron.
00:54 - Est-ce que ce n'est pas une catastrophe que nous soyons en pires d'une cette manière ?
00:56 - Vous avez le résultat d'ores et déjà.
00:58 Il y a certainement entre 80 et 85% des Français qui vont dire non à Emmanuel Macron
01:03 et vous avez le score de la liste Renaissance.
01:05 Et c'est dommage.
01:07 Et c'est de la faute de l'exécutif.
01:09 C'est de la faute du président.
01:10 Il a voulu transformer ces élections en en faisant un énième tour de l'élection présidentielle passée.
01:19 Mais ça va être l'occasion pour les Français de dire leur exaspération,
01:23 leur colère face à la politique menée et leur inquiétude face à la mienne.
01:26 - Comment faire pendant trois ans après ?
01:28 - Et le Front National a habilement joué là-dessus.
01:30 Et donc aujourd'hui le problème est très simple.
01:33 Si vous n'aimez pas, si vous ne voulez pas de la politique d'Emmanuel Macron,
01:36 beaucoup de nos concitoyens sont tentés de voter pour les extrêmes.
01:38 - Comment terminer le quinquennat après ça ?
01:40 - Ah ça va être très difficile et surtout ce qui m'inquiète, c'est dans quel État ?
01:44 Quel État d'exaspération seront les Français ?
01:46 Et dans quelle situation sera notre pays ?
01:49 - Et la Ve République est adaptée à ça ou ce sont devenus des institutions trop carcérales
01:54 qui vont au fond empêcher tout renouveau, tout souffle démocratique ?
02:00 - Non, elles sont solides les institutions de la Ve.
02:03 Mais ce n'est pas la Constitution en elle-même le problème, c'est la pratique institutionnelle.
02:07 Le président de la République a gagné l'élection présidentielle de 2022
02:12 et il a perdu les élections législatives.
02:14 Les Français n'ont pas voulu lui donner cette majorité absolue.
02:18 Et il n'a voulu en tirer aucune conclusion, aucune conséquence, rien du tout.
02:23 Il a fait comme si de rien n'était.
02:24 Or aujourd'hui, vous le voyez bien, quelles que soient les intentions,
02:28 ils sont dans l'incapacité d'avoir une politique conforme aux attentes des Français,
02:32 aux besoins du pays.
02:33 Il est là le mal le plus profond.
02:35 Et vous pouvez avoir encore une fois toutes les déclarations,
02:38 vous pouvez avoir les discours les plus martiaux.
02:40 Ce que les Français veulent c'est du changement
02:42 et vous ne le pouvez pas tant que vous n'avez pas de majorité absolue.
02:45 C'est Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France,
02:47 qui est notre invité ce matin d'En face aux Territoires.
02:49 Vous savez, cette émission est en partenariat avec West France,
02:52 avec le groupe Nice Matin, avec 20 Minutes,
02:55 avec France Antille et le magazine Le Point.
02:58 Dans un instant, Stéphane Vernet de West France sur ce plateau.
03:01 [Musique]
03:04 Bonjour Stéphane Vernet.
03:05 Vous représentez sur ce plateau le plus grand quotidien en langue francophone du monde.
03:11 Bonjour Xavier Bertrand.
03:13 Je vous propose de rebondir juste sur le discours de la Sorbonne.
03:16 Donc le président de la République va prononcer un grand discours ce matin à la Sorbonne
03:20 comme il l'avait fait en 2017.
03:21 Il reviendra sur son abondamment, sur son bilan.
03:24 Est-ce que c'est le bon timing ?
03:26 Est-ce que ça a du sens de le faire là, maintenant, juste avant les élections européennes ?
03:29 Franchement, c'est pour prêter main-forte à sa candidate en difficulté.
03:32 Je vois bien, ça ne trompe personne.
03:35 Donc pour vous, c'est de bonne guerre.
03:36 Il aurait peut-être pu attendre que les élections soient passées pour s'exprimer.
03:39 Non, je pense surtout que cela fait longtemps
03:42 qu'il nous faut avoir un vrai discours sur l'Europe
03:45 et surtout une attitude de la France au niveau européen
03:47 qui vise à renforcer l'influence, l'importance de la France en Europe.
03:52 C'est ce qu'il veut faire ce matin.
03:53 Oui, mais on nous parle de l'Europe puissance.
03:55 Très concrètement, quels sont les objectifs de l'Europe ?
03:59 En quoi on a besoin de l'Europe dans les années qui viennent ?
04:01 On le voit bien, il y a la question de la souveraineté,
04:03 la souveraineté alimentaire.
04:05 Et là, on a besoin de changer de trajectoire au niveau de l'Europe,
04:08 notamment vis-à-vis de notre agriculture.
04:10 La souveraineté énergétique, on ne retrouve pas les erreurs
04:13 qui nous ont coûté très cher avec la flambée du prix de l'énergie.
04:16 C'est la question de notre défense et de notre sécurité.
04:18 On le voit aujourd'hui, le président de la République a fait peur aux Français.
04:22 Avec sa déclaration…
04:23 Qu'il eut tort ?
04:24 Bien sûr, bien sûr.
04:25 Qu'un président de la République étudie toutes les options militaires
04:28 au sein d'un conseil de défense, c'est normal.
04:30 Vous parlez des troupes au sol en Ukraine.
04:32 C'est son job.
04:33 Mais clairement qu'il évoque ça dans une conférence de presse,
04:36 sans aucune solidarité avec nos alliés et qu'on se retrouve isolé,
04:39 c'est une erreur.
04:40 Et surtout, beaucoup de nos concitoyens, moi je l'ai vu chez moi,
04:42 ont dit "mais est-ce qu'on va devoir envoyer nos enfants en Ukraine ?"
04:44 Réponse est non.
04:45 Les Ukrainiens ont besoin d'armes, qu'on tienne nos promesses
04:48 et qu'on envoie des armes.
04:49 Donc voyez, surtout ces sujets-là.
04:50 Et il y a d'autres défis pour moi, pour l'Europe.
04:52 Vous venez d'évoquer la souveraineté alimentaire, c'est un point important.
04:55 Hier, au Parlement européen, c'est la dernière session à Strasbourg,
04:59 il y a eu un vote en urgence pour simplifier les règles
05:02 de la politique agricole commune.
05:03 C'est fait pour apaiser la colère des agriculteurs.
05:06 Elle existe toujours cette colère ?
05:07 Oui, bien sûr qu'elle est là.
05:08 Vous la sentez dans les Hauts-de-France, elle est là ?
05:10 Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement ne prend toujours pas
05:14 à bras-le-corps ce dossier pour y apporter des solutions.
05:16 Pourquoi ?
05:17 Déjà, la première chose, ça se joue au niveau européen, vous avez raison.
05:20 Au niveau européen, il faut revenir sur le Green Deal.
05:23 Le Green Deal continue à dire "il y aura 10% de jachères à la fin de ces décennies".
05:27 Mais c'est de la folie !
05:28 On a besoin de nourrir de plus en plus de monde sur la planète
05:32 et on va nous dire "il faut produire moins".
05:34 Et il ne s'agit pas d'obtenir pour la France une exception pour une année,
05:38 il faut casser cette trajectoire funeste.
05:40 Qu'est-ce qu'on attend ?
05:41 Moi j'attends de ceux qui sont candidats aux européennes qu'ils s'engagent.
05:44 Est-ce qu'ils reviendront sur le Green Deal ?
05:46 Oui ou non.
05:47 Deuxièmement, on le voit aussi au niveau national,
05:50 la simplification qui est demandée, ça avance à la vitesse d'un escargot.
05:54 Le plan présenté hier à Bercy, il ne vous a pas convaincu ?
05:57 Le plan simplification ?
05:59 Ça fait des années.
06:00 C'était une promesse fondamentale d'Emmanuel Macron en 2017.
06:03 Chaque fois qu'un politique dit "je le sais quand j'étais entrepreneur"
06:07 qui va nous simplifier les choses, la vie est de plus en plus compliquée.
06:10 Et vous savez sur la fiche de paye, ce n'est pas de diminuer le nombre de lignes,
06:15 de 30 à 15, c'est d'augmenter le salaire,
06:17 c'est d'augmenter ce qui va être versé directement au salarié.
06:20 Voilà le véritable enjeu.
06:22 Tout ça c'est des artifices d'un gouvernement qui me semble très fatigué
06:26 et d'un gouvernement qui a renoncé à changer la vie des Français.
06:29 Or quand on fait de la politique, c'est qu'on continue à vouloir changer les choses
06:32 et à vouloir améliorer la vie des Français.
06:34 Xavier Bertrand, notre invité ce matin face au territoire.
06:37 On va se rendre du côté de votre région,
06:39 Guillaume Desplancs qui est rédacteur en chef de Weo TVC,
06:42 la chaîne TNT du groupe La Voix du Nord,
06:44 a une question à vous poser depuis Lille. On l'écoute.
06:47 Xavier Bertrand, bonjour.
06:50 Face aux inondations sans précédent qui ont touché les Hauts-de-France
06:53 et plus précisément le Pas-de-Calais,
06:56 vous avez posé un ultimatum aux assureurs
06:59 pour répondre aux victimes psychologiquement très éprouvées.
07:03 Certains assureurs font traîner les dossiers.
07:06 Alors ce coup de semence a-t-il porté ses fruits, Xavier Bertrand ?
07:10 Je sais que vous connaissez bien le sujet en tant qu'ancien agent général d'assurance.
07:14 Eh bien hélas oui, ça a porté ses fruits.
07:17 Je dis hélas parce que ce n'est pas une méthode normale.
07:19 Ce n'est pas un responsable politique
07:21 de citer les compagnies qui ne jouaient pas suffisamment le jeu.
07:24 Et vous savez, en moins d'une semaine,
07:26 les premiers dossiers sont les personnes qui attendaient le montant de l'indemnisation
07:29 pour savoir dans quelles conditions elles pouvaient se faire racheter leur maison
07:32 parce qu'elles ne peuvent plus y habiter.
07:34 En une semaine, les choses ont été réglées.
07:36 Alors je ne m'arrête pas là, parce qu'on a des milliers et des milliers de sinistrés
07:40 et il y en a encore beaucoup qui ne veulent pas se faire racheter leur maison,
07:43 qui veulent retourner dans leur maison, qui attendent l'indemnisation.
07:46 Donc là les choses ont à nouveau accéléré, mais je n'hésiterai pas à le faire
07:49 parce qu'encore une fois, on dit le "nemenschem".
07:52 Ce n'est certainement pas une bonne méthode,
07:54 mais si c'est ça qui me permet de montrer qu'on peut faire avancer les choses,
07:58 je n'hésiterai pas à le faire.
08:00 C'est l'exemple même de la problématique de la simplification du poids de l'administration ?
08:05 Ça n'a rien à voir ?
08:06 Pas du tout.
08:07 Ce n'est pas un problème de procédure, de complexité ?
08:09 Pas du tout ça.
08:10 Est-ce que les politiques se battent encore pour les gens ?
08:12 Oui ou non.
08:13 C'est ça le vrai sujet.
08:14 Normalement ce que je fais là, ce n'est pas moi de le faire.
08:16 C'est au gouvernement de le faire.
08:18 Ils ont les moyens d'engager tous les jours un bras de fer.
08:20 C'était normalement à des ministres ou aux premiers ministres
08:23 de convoquer les assureurs dans leur bureau.
08:25 Il y en a plusieurs qui sont venus vous voir.
08:27 Oui, mais venir c'est une chose.
08:28 Faire bouger les choses en est une autre.
08:29 Je vais vous dire, il y a un tout dernier point qui est très important là-dessus.
08:34 Là on a encore la question du relogement au-delà des 6 mois.
08:36 Ça fait 6 mois que certains sont partis de chez eux.
08:39 Et là aujourd'hui, l'État me demande
08:42 "Est-ce que vous voulez bien participer aux frais de relogement au-delà des 6 mois ?
08:45 Je vais le faire."
08:46 Mais normalement c'est au gouvernement de l'imposer aux compagnies d'assurance.
08:50 Et vous voyez ce qu'il faut bien comprendre.
08:52 Il faut défendre les sinistrés, il faut défendre les plus fragiles.
08:55 Et si on oublie ça en politique,
08:57 c'est qu'on est effectivement proche de la fatalité.
09:00 Moi je refuse ça.
09:01 La Une de Ouest-France, c'est la réouverture des mines.
09:03 Un défi pour la France.
09:04 Merci Stéphane Vernet.
09:05 Vous êtes directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris.
09:08 Dans un instant, Denis Jambard nous rejoint sur ce plateau.
09:14 Bonjour Denis Jambard.
09:17 Vous êtes journaliste indépendant.
09:19 Vous avez dirigé le magazine L'Express,
09:21 vous avez dirigé le magazine Le Point,
09:22 vous avez dirigé Europe 1.
09:23 Et vous connaissez bien Xavier Bertrand de longue date.
09:26 Oui j'ai suivi son parcours politique.
09:30 Je voudrais l'interroger sur sa réponse à la première question de Cyril.
09:34 Vous avez en gros établi l'équation politique des Européennes.
09:38 Un référendum anti-Macron qui nourrit le Front National.
09:42 Est-ce que ce n'est pas une manière…
09:43 Rassemblement national.
09:44 Le rassemblement national.
09:45 C'est la même chose.
09:46 Oui, je suis d'accord avec vous.
09:48 C'est la même chose.
09:49 L'enseigne a changé mais c'est exactement le même à Gaza.
09:51 Et ce n'est pas une manière d'exonérer aussi les oppositions,
09:55 la droite, la gauche, de la progression du Front National
09:58 depuis quand même maintenant plus de 40 ans.
10:01 Sérieusement vous me posez la question ?
10:03 Je vous pose sérieusement la question
10:04 parce que la courbe n'a cessé de progresser,
10:06 y compris pendant les gouvernements de droite,
10:08 à une exception.
10:09 À une exception, je vous prie de votre réponse,
10:12 qui est l'élection présidentielle de 2007.
10:14 Et y compris dans votre région.
10:16 Voilà, c'est ce que je voulais vous dire.
10:17 Et dans votre région.
10:18 Nous sommes deux à avoir battu Mme Le Pen lors d'une élection majeure.
10:21 M. Macron et moi.
10:23 Sauf que moi, entre deux élections,
10:24 j'ai fait reculer le Front National de 15 points.
10:27 Je suis un élu de droite, droite gaulliste, droite sociale,
10:31 diront certains,
10:32 dans une région qui a toujours historiquement voté à gauche.
10:35 Comment j'ai réussi ?
10:36 En me battant pour les gens.
10:37 En tenant mes engagements.
10:39 Et en essayant, faisant reculer le chômage,
10:42 en ayant à nouveau des projets qui donnent de l'espoir,
10:44 de redonner justement des perspectives d'avenir.
10:46 Je ne suis pas un magicien.
10:47 Mais je me bats tous les jours.
10:49 Qu'est-ce que fait votre famille politique pour ça ?
10:51 Vous êtes bien seul ?
10:53 Non mais attendez, disons les choses aussi très clairement.
10:55 La droite n'est plus au pouvoir depuis maintenant plus de 12 années.
10:59 Depuis plus de 12 années.
11:01 Donc, je suis désolé, on fait des erreurs,
11:03 on doit assumer nos erreurs.
11:04 Mais je ne paye pas les factures des autres.
11:06 Les 5 années de François Hollande,
11:08 les 7 années d'Emmanuel Macron,
11:10 sont des années qui, en matière notamment de sécurité,
11:13 d'autorité régalienne, ont vu les choses reculer.
11:16 Les Français, vous savez, aujourd'hui, ils veulent quoi ?
11:19 Ils veulent vivre en sécurité,
11:21 ils veulent vivre de leur travail,
11:23 et ils veulent surtout un avenir pour leurs enfants.
11:26 Sur ces 3 points, je ne cite que ces 3 points.
11:28 Le compte n'y est pas depuis trop d'années.
11:30 Donc encore une fois, je vous le dis,
11:32 on doit apporter des solutions,
11:34 c'est ce que je fais dans ma région,
11:35 et c'est ce que je veux porter au niveau national.
11:37 C'est pour ça que vous voulez être candidat à l'élection présidentielle.
11:40 Vous y pensez tous les matins, comme Nicolas Sarkozy.
11:42 On a l'impression, quand même, que vous y pensez tous les matins,
11:45 parce que vous partez très tôt.
11:46 Je l'ai dit à Ouest France, on m'a posé la question,
11:48 j'ai répondu sans détour.
11:50 Parce qu'encore une fois, il faut être sincère
11:52 et dire ce qu'on a en tête.
11:53 Et à partir du moment où j'ai l'intention d'être candidat en 2027,
11:56 j'ai répondu oui à vos confrères de Ouest France,
11:59 qui étaient sur le plateau à l'instant.
12:00 Quelle leçon vous tirez de votre échec à la primaire de 2021 ?
12:06 C'est la primaire que j'ai brillamment remportée.
12:10 Vous en étiez le favori au départ ?
12:12 Non, les sondages montraient que j'étais celui qui avait le plus de chance.
12:16 Mais la primaire, c'est une autre équation.
12:18 Je ne vais pas revenir sur les conditions de la primaire,
12:21 je n'ai qu'à m'en prendre qu'à moi-même.
12:23 Plus de primaires donc, aujourd'hui ?
12:24 Je pense que tout le monde est aujourd'hui singulièrement vacciné
12:27 contre les primaires.
12:29 Parce que la présidentielle, et c'était mon intuition première,
12:32 une élection présidentielle, c'est une rencontre
12:34 entre une personne et les Français.
12:37 Et là, vous me dites, quel renseignement ?
12:39 J'en ai tiré beaucoup d'enseignements, mais le premier,
12:41 il faut être soi-même.
12:42 Mon idée première, c'était qu'on pouvait être soutenu par un mouvement politique,
12:46 mais c'est une candidature de rassemblement.
12:48 Là, je peux vous garantir que je serai dans une logique de candidature de rassemblement.
12:52 On verra ce que fera LR le moment venu.
12:54 Mais je sais une chose,
12:55 c'est qu'il faudra très largement dépasser ce qu'est aujourd'hui LR
13:00 pour pouvoir justement l'emporter,
13:02 éviter ce que tout le monde nous annonce.
13:04 2027, ça va être le tour du Front National, mais jamais de la vie.
13:08 Mme Le Pen n'a pas gagné.
13:09 Moi, je me battrai, comme je me bats contre M. Mélenchon et ses outrances,
13:13 je me battrai contre Mme Le Pen,
13:15 parce que je sais que les extrêmes n'ont pas de solution aux problèmes des Français.
13:19 Et c'est ça qu'il faut justement mettre en avant, montrer, prouver.
13:23 Vous ne redoutez pas le trop plein de candidatures,
13:25 s'il n'y a pas de primaire pour écrémer un peu le nom des candidats ?
13:29 Ne vous inquiétez pas, on parle de beaucoup de candidats aujourd'hui.
13:32 On verra qui sera exactement sur la ligne de départ.
13:34 Et il y en aura beaucoup moins.
13:35 Qu'est-ce que vous pensez de la campagne de M. Bellamy ?
13:38 On n'a pas l'impression, en tout cas les sondages ne font pas l'élection,
13:41 mais quand même, ils sont réguliers, constants, répétitifs.
13:44 Qu'est-ce que vous pensez de sa campagne ?
13:46 Autour de 7%, 7,8, 8,5.
13:48 Tout simplement parce que je pense que beaucoup de médias
13:51 sont dans la logique qui a été mise en place à la fois par le gouvernement
13:55 et le Front National.
13:56 Ce match, la liste de M. Macron contre la liste de Mme Le Pen.
14:01 J'ai vu l'autre jour, M. Bardel a été interrogé sur une chaîne de la TNT.
14:05 On lui a posé une question sur les Européennes,
14:08 les dix autres questions sur la politique nationale.
14:10 Après on dit, les Français ne s'intéressent pas aux Européennes.
14:13 Chacun aussi, ça a un vrai bar de responsabilité.
14:15 C'est Xavier Bertrand, notre invité ce matin, en face au territoire.
14:17 Denis Jambard, vous êtes aussi sur ce plateau
14:19 parce que vous avez sorti un roman chez Calman Levy
14:22 qui s'appelle "Il s'est passé quelque chose".
14:24 Il y a beaucoup de vous-même d'ailleurs dans ce roman.
14:27 C'est mon double inversé.
14:28 Votre double inversé.
14:29 Ou négatif, disons.
14:30 Vous vous passionnez encore pour la politique ?
14:32 Oui, parce que ça a été l'essentiel de ma vie journalistique,
14:36 en tout cas pendant plus de 35 ans.
14:38 Politique intérieure, politique internationale.
14:40 Et c'est surtout un roman qui est consacré à la situation d'un journaliste
14:45 éprouvé de grands reporteurs par les guerres et sa vision du monde aujourd'hui.
14:49 Sans prendre votre place, je peux vous poser une question ?
14:51 Pourquoi vous intéressez autant à la politique ?
14:54 Là vous avez dit que vous vous y intéressiez, mais pourquoi ?
14:56 Parce que je trouve que c'est la chose la plus importante dans une société.
15:00 C'est ce qui peut, pour reprendre votre expression, unir un pays et le rassembler.
15:04 Faute de politique, il n'y a plus de société.
15:06 Merci Denis Jambard, Calman Levy.
15:08 "Il s'est passé quelque chose".
15:09 Vous êtes journaliste indépendant
15:11 et vous avez dirigé les rédactions des organes les plus prestigieux de ce pays,
15:15 Europe 1, L'Express et Le Point.
15:17 Dans un instant, nous partons pour Nice en duplex et en direct.
15:19 Nous rejoignons Denis Carreau.
15:22 Bonjour Denis Carreau et bienvenue sur le plateau de Face au territoire.
15:29 On démarre avec l'état des lieux du système de santé en France.
15:33 Oui bonjour Xavier Bertrand.
15:37 Partout en France, les services d'urgence des hôpitaux sont débordés.
15:40 Les urgences sont saturées.
15:43 Certaines doivent fermer à certaines périodes.
15:47 Ces derniers mois, plusieurs patients sont décédés.
15:50 C'est le cas d'un jeune homme dans le Var, il y a quelques semaines.
15:54 Xavier Bertrand, que faut-il faire pour remettre sur pied rapidement nos urgences en France ?
16:00 Ériger la santé en priorité nationale, et ça n'est pas le cas aujourd'hui.
16:06 Je rencontrais hier Frédéric Valtout, le ministre de la Santé, qui avait demandé à me voir.
16:09 Je lui ai indiqué que c'est un bon connaisseur du sujet,
16:13 mais on ne peut pas prendre le sujet de la santé comme un dossier comme les autres.
16:18 On a aujourd'hui un système de santé qui ne tient plus que par ses soignants.
16:22 Mais Denis Jambard le disait à l'instant, ça veut dire aussi qu'il faut unir notre système de santé.
16:26 Je conteste la méthode du gouvernement, qui consiste à vouloir opposer le public et le privé.
16:31 Il y a effectivement une situation dans les urgences,
16:33 mais s'il y a aussi autant de personnes qui arrivent aux urgences,
16:36 c'est aussi parce que notre système de santé, en ambulatoire comme l'on dit,
16:40 n'a pas les réponses dont il a besoin depuis des années.
16:43 Regardez les cliniques privées.
16:45 Le gouvernement a décidé d'augmenter les tarifs des hôpitaux publics, soit.
16:47 Mais il décide d'augmenter les tarifs des cliniques privées de 0,3%.
16:51 Vous connaissez l'inflation.
16:52 Cela veut dire très clairement que des services de cliniques privées vont fermer.
16:56 Et les patients vont aller où ?
16:58 Ils vont aller à l'hôpital avec un engorgement supplémentaire.
17:01 Les infirmiers libéraux sont aujourd'hui dans une situation,
17:05 ils n'arrivent pas à s'en sortir.
17:07 Qu'est-ce qu'attend clairement le gouvernement ?
17:09 Nos pharmaciens.
17:10 Nos pharmaciens, aujourd'hui, vous allez chez le pharmacien,
17:13 vous avez de la chance si vous avez le médicament que vous a prescrit votre médecin.
17:16 Il y a une pénurie de médicaments depuis des mois et des mois.
17:19 Et la principale raison, il faut appeler un chat un chat,
17:21 c'est que nous payons nos médicaments l'un des plus bas prix en Europe.
17:25 Mais il faut que ces choses-là changent.
17:27 Et encore une fois, ce n'est pas des déclarations comme celles qui ont été faites l'autre jour
17:31 sur la question de la taxe Lapin qui va tout régler.
17:33 D'ailleurs, une taxe Lapin dont j'aurais signalé,
17:35 une consultation à 26,50€, une taxe Lapin à 5€, je suis désolé,
17:40 ce n'est pas assez dissuasif pour un certain nombre de patients.
17:42 Et si on veut simplifier la vie des médecins,
17:45 il ne faut pas demander aux médecins de gérer eux-mêmes les patients qui leur auront posé un lapin.
17:49 C'est à la sécurité sociale de le faire.
17:51 Voilà, Denis Carreau, un certain nombre de sujets sur lesquels,
17:53 si vous ne mettez pas en place une vraie logique de priorité nationale,
17:56 ça ne peut pas marcher parce qu'en plus vous avez un autre problème.
17:59 C'est que vous avez à la fois des nouvelles thérapies qui arrivent
18:02 et on va avoir besoin justement de pouvoir les prendre en charge pour tout le monde.
18:06 Que vous soyez riche ou que vous soyez effectivement beaucoup moins riche.
18:12 Denis Jambard disait tout à l'heure, c'est de la politique ça ou pas ?
18:15 Est-ce que ça fait partie de la politique ?
18:16 Bien sûr, parce que je l'ai dit tout à l'heure, vivre en sécurité, vivre de son travail
18:19 et aussi préserver ce qui unit les Français, l'aménagement du territoire.
18:23 C'est la vraie politique ça ?
18:24 Oui, aménagement du territoire, les services publics, les valeurs qui relient les Français.
18:29 Et c'est sur ça qu'il faut se battre, en priorité.
18:31 Nice, Denis Carreau.
18:32 Ce n'est pas 40 priorités, mais c'est 3 vrais sujets majeurs.
18:36 Les liens, le travail, la sécurité.
18:39 On repart pour Nice.
18:40 Une autre question, c'est des déserts médicaux qui sont une réalité partout dans le territoire.
18:48 Le gouvernement va mettre en œuvre un certain nombre de solutions,
18:51 notamment le recrutement de médecins étrangers.
18:54 Est-ce que l'ex-ministre de la Santé que vous êtes a d'autres solutions à proposer ?
18:59 Écoutez, mais pourquoi ? On a dit qu'on ouvrait le numerus clausus.
19:03 On a reporté une forme de sélection après la première année.
19:07 Soyons cohérents, quand vous voyez le nombre de jeunes talentueux
19:10 qui sont obligés d'aller faire leurs études à Lisbonne, à Barcelone ou en Roumanie,
19:15 qu'est-ce qu'on attend pour ouvrir clairement et en grand les portes de nos facs de médecine ?
19:20 Il est là le vrai sujet.
19:21 J'ai vu qu'au départ on voulait trouver un émissaire pour aller chercher des postes de médecins étrangers.
19:26 Mais vous ne trouvez pas qu'il y a quand même trop de Français qui sont obligés d'aller à l'étranger pour faire leurs études ?
19:31 Et ils reviendront un jour, sauf qu'en attendant, ils n'ont pas fait leur stage en France pendant leurs études.
19:36 On marche sur la tête.
19:37 Alors peut-être que certains ont fait trop d'études, ceux qui nous gouvernent,
19:41 mais il faut juste appliquer les choses avec bon sens.
19:43 Et d'autre part, il y a beaucoup de temps administratif passé par les médecins.
19:47 Beaucoup trop de temps administratif devant l'ordinateur.
19:50 Alors on dit oui, mais on va recruter pour eux des personnes qui vont les soulager.
19:54 Mais à chaque fois, c'est un recrutement pour quelques années au maximum.
19:57 Comment voulez-vous que les médecins aient de la visibilité ?
19:59 Pour leur faire confiance aux médecins.
20:01 Et je vous le dis, on marche sur deux jambes dans le système de santé, le public et le privé.
20:05 Il faut que le gouvernement cesse d'abîmer le système de santé dans sa partie libérale.
20:11 Denis Carreau, La Une de Nice matin.
20:13 La Une de Nice matin, alerte à la dengue.
20:19 Cette maladie véhiculée par le moustique tigre qui est très en avance dans notre région, c'est téné.
20:24 Et qu'on connaît parce qu'il sévit depuis des années et des années, notamment en Outre-mer.
20:29 Je me souviens, ministre de la Santé, avoir lutté contre le chikungunya,
20:33 mais aussi contre la dengue à l'époque.
20:35 Et on avait indiqué que c'est un sujet qui, avec le réchauffement, le changement climatique,
20:38 viendrait aussi sur nos territoires.
20:40 C'est vrai que les Alpes-Maritimes ont connu le moustique tigre depuis des années et des années.
20:44 Mais on doit vraiment faire un maximum de travail de prévention sur ces maladies terribles.
20:49 Ça sert d'avoir été médecin ?
20:51 Je n'ai pas été médecin. C'est Jacques Chirac qui me disait docteur.
20:54 J'ai dit "mais président, je ne suis pas médecin". Il dit "oui, mais ça te va bien".
20:57 Mais c'était un ministère passionnant et le sujet de la santé est un sujet si important.
21:01 Merci Denis Carreau, duplexant direct de la rédaction du groupe Nice matin à Nice.
21:06 Dans un instant, Armel Le Goff qui dirige la rédaction du Point.
21:10 Je vais dire à ce qu'il s'adjointe sur ce plateau.
21:13 Bonjour Armel Le Goff. La violence des mineurs.
21:16 Oui, la violence des mineurs avec des solutions avancées par Gabriel Attal pour endiguer cette violence.
21:21 Qu'est-ce que vous en pensez ?
21:22 Lesquelles précisément ?
21:23 Par exemple l'internat, par exemple tu casses, tu répares, le sursaut d'autorité.
21:30 Qu'est-ce que ça vous parle ?
21:32 Qui peut ne pas être d'accord ?
21:34 Sauf que quand vous êtes au courant, vous avez des gens qui sont en train de vous dire
21:38 qui peut ne pas être d'accord.
21:41 Sauf que quand vous êtes au gouvernement, vous n'êtes pas là pour parler.
21:44 Vous êtes là pour agir, pour faire bouger les choses.
21:46 Cela fait maintenant 7 années que M. Macron est en responsabilité.
21:50 Et d'autre part, M. Attal prononce ces mots, il faut des changements.
21:53 La question de l'excuse de minorité, c'est-à-dire d'écarter l'excuse de minorité, je la porte depuis des années.
21:58 Vous êtes favorable à...
22:00 Je suis favorable. Je porte cette idée bien avant justement que le gouvernement n'en parle.
22:05 Je ne vais pas changer d'avis aujourd'hui parce que le gouvernement...
22:08 Mais qu'il le fasse. Qu'il le fasse.
22:10 Et là où je me pose des questions, c'est que je trouve que sur toutes ces questions liées à la sécurité,
22:15 c'est-à-dire liées aussi à la justice, nous avons un code pénal qui est ferme.
22:20 Mais il faut qu'il soit appliqué de façon ferme.
22:23 Et c'est l'une des raisons, pas seulement et pas spécialement sur la question des mineurs,
22:27 on a la question aujourd'hui de l'application du code pénal.
22:30 Vous savez aujourd'hui ce qui se dit ?
22:32 Moins de 2 ans de prison, il n'y aura pas en prison.
22:34 Brasse électronique ? Pas forcément.
22:36 Pen alternative à la prison ? Pas forcément.
22:38 Et aujourd'hui, ce qui est perdu, c'est l'effet dissuasif de la sanction
22:44 parce qu'il y a une impunité dans notre pays. Il faut casser cela.
22:47 Concernant les chiffres, nous on les a vérifiés au point, en fait, il n'y a pas d'explosion.
22:50 Ce qui explose, c'est les violences sexuelles. Est-ce que ça vous étonne ?
22:53 Non, il y a aussi les violences intrafamiliales qui explosent.
22:56 Et puis vous avez aussi l'hyperviolence.
22:58 Et vous avez Alain Bauer...
22:59 À ce sujet, le professeur israélisant dit qu'il faut mettre en place l'éducation sexuelle à l'école
23:05 parce que s'il n'y a pas d'éducation sexuelle, c'est les femmes qui en payent les frais.
23:10 On a posé la question tout à l'heure.
23:12 Ministre de la Santé, j'en ai retenu, bien évidemment, sur toutes ces questions.
23:15 Mais attendez, Madame, on est en train d'aborder plein de sujets en même temps.
23:18 Je comprends très bien. Ce qui est en train d'exploser, c'est aussi les violences aux personnes.
23:22 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Alain Bauer qui est référence en la matière.
23:26 Moi, je vous cite les chiffres de la justice.
23:28 Donc je pense qu'Alain Bauer n'est pas forcément aussi calé en chiffres que la chancellerie.
23:33 Oui, je pense même qu'il est une meilleure référence.
23:35 Ah bon ?
23:36 Oui, je vous le dis comme je le pense.
23:37 Parce qu'il fait ces chiffres depuis des années et des années avec cet observatoire.
23:41 Et les violences aux personnes augmentent et ça n'est pas une fatalité.
23:45 Et ce qui est aussi en train d'exposer, c'est l'hyperviolence.
23:48 Le fait qu'aujourd'hui, une vie ne semble plus avoir de sens et qu'on peut massacrer un jeune ou pas.
23:54 Enfin, un jeune, que ce soit un jeune ou que ce ne soit pas un jeune.
23:57 Et il faut aussi redonner cette force de dissuasion.
23:59 Mais vous avez besoin aussi de faire tout un travail à l'école, chez les parents.
24:04 L'instruction, c'est l'affaire de l'école. L'éducation, c'est avant tout l'affaire des parents.
24:07 Et c'est la responsabilité des parents qu'il faut savoir aussi engager.
24:11 Et puis, vous avez aussi les réseaux sociaux, n'oublions pas,
24:13 qui sont un déversoir de haine et qui sont aussi un théâtre de violence quasi permanent.
24:17 Il faut réguler davantage les réseaux sociaux.
24:20 Justement, concernant les parents, on a interviewé Elisabeth Baninter au Point cette semaine,
24:23 qui dit qu'il est beaucoup plus difficile d'élever des enfants aujourd'hui que ça ne l'était il y a une vingtaine d'années.
24:29 Est-ce que vous êtes d'accord ?
24:30 C'est certainement vrai. Mais encore une fois, les familles doivent reprendre leurs responsabilités.
24:35 C'est quelque chose d'essentiel. Là, il y a un travail de fond à faire.
24:39 Je le crois depuis des années. Mais encore une fois, ne demandons pas à l'école de tout réparer.
24:45 La responsabilité première de l'éducation, ce sont les parents.
24:48 Autre question, Elisabeth Baninter signe un livre qui s'appelle "Messieurs, encore un effort"
24:54 et elle pointe le manque de soutien des hommes vis-à-vis des femmes,
24:58 qui n'ont plus le goût aujourd'hui d'avoir des enfants, justement,
25:01 parce qu'elles n'ont pas de soutien au sein de la famille. Qu'est-ce que vous en pensez ?
25:03 Elle a raison. Elle a raison dans cette égalité homme-femme.
25:06 On parle beaucoup de l'égalité professionnelle, de l'égalité salariale.
25:09 Ça ne suffit pas. Il y a aussi la façon dont les hommes doivent assumer beaucoup plus l'ensemble de leurs responsabilités.
25:15 Ça a été pointé notamment sur les familles monoparentales,
25:18 où les familles monoparentales sont souvent les femmes qui élèvent seules leurs enfants.
25:22 Pas toujours le cas, mais c'est quand même principalement le cas.
25:24 Donc il y a les pères qui sont éloignés, qui doivent assumer leurs responsabilités,
25:28 mais au sein même d'un couple, prendre toutes ces responsabilités en tant que père, c'est quelque chose d'essentiel.
25:33 Vous êtes féministe ?
25:35 Je suis tout simplement à reconnaître qu'il y a encore tout un chemin sur l'égalité qui est à parcourir
25:41 et les hommes doivent déjà en prendre conscience.
25:43 On a vu la une du point d'ailleurs, la défiance cette semaine, Armel Le Goff.
25:47 Avec une interview d'Elisabeth Bédinter.
25:49 Merci beaucoup directrice adjointe de la rédaction du point.
25:52 Dans un instant, Floreal Hernández, rédacteur en chef de 20 minutes, notre partenaire dans cette émission.
25:57 Bonjour Floreal Hernández, avec Grande Sainte qui est dans l'actualité.
26:05 Bonjour Xavier Bertrand. On parlait de la violence.
26:09 Dans Grande Sainte, hier, il y a eu les obsèques de Philippe Coppemann,
26:13 qui a été battu à mort par des jeunes mineurs de 14 et 15 ans, en tout cas des suspects qui ont cet âge-là.
26:19 Qu'est-ce qu'on peut faire pour enrayer cette... vous parliez d'hyper violence, cette violence juvénile.
26:25 Je reste convaincu qu'il y a une question d'éducation.
26:29 Je reste aussi convaincu qu'il y a une dissuasion liée à la certitude de la sanction.
26:34 Je vous l'ai dit tout à l'heure, beaucoup se disent aujourd'hui, et c'est au moment du prononcé du jugement,
26:39 jusqu'à deux ans de prison, vous allez très rarement en prison.
26:42 Mais les mineurs se disent aussi qu'ils ne craignent rien.
26:45 Moins de 13 ans, on peut les associer à un trafic de drogue, il leur arriverait rien.
26:48 Là, ils n'ont plus de 13 ans.
26:49 Attendez, je veux juste terminer. Moins de 13 ans, il ne vous arrivera rien.
26:53 Et puis ensuite, entre 13 ans et 16 ans, pas grand-chose, et au-dessus, il faut la certitude de la sanction.
26:58 Mais ça veut dire aussi un changement de logique pénale.
27:00 Vous avez des pays qui ne sont pas perçus pour être les plus sévères,
27:04 qui ont des résultats très efficaces en remettant en place des peines de prison de courte durée.
27:09 Pas n'importe quelle prison.
27:11 – Des centres d'éducation fermés ?
27:14 – Oui, mais depuis le temps qu'on le dit, il n'y en a pas dans tous les départements.
27:17 Et il n'y a pas assez de places, comme il n'y a pas assez de places de prison.
27:19 Ce n'est pas le seul modèle de la prison avec des quartiers de haute sécurité
27:23 où on va mettre des jeunes à côté des délinquants ou des criminels les plus endurcis.
27:26 Ce n'est pas ça. Vous arrêtez de caricaturer.
27:29 Mais la vérité en France, c'est que vous avez un autre numerus clausus qui ne dit pas son nom.
27:32 Il n'est pas dans le domaine de la santé.
27:34 – Quel est-il ?
27:35 – Il est dans le domaine de la prison.
27:36 Les magistrats ne prononcent aussi pas les peines qui sont prévues par le code pénal,
27:40 tout simplement parce qu'il n'y a pas de place de prison.
27:42 Qu'est-ce qu'on attend pour les construire ?
27:44 Dans ma région, demain, le gouvernement est vraiment prêt à construire des places.
27:49 Je lui trouve des terrains.
27:50 – Des terrains ?
27:51 – Je l'ai fait moi, dans le Saint-Quentinois,
27:52 quand j'étais président de la communauté d'agglomération, j'attends toujours la réponse.
27:56 Qu'on ne nous dise pas que les élus ne veulent pas.
27:58 C'est aussi parce qu'il y a une question,
28:00 il y a une logique pénale qui est à changer dans notre pays.
28:02 Et il y a également, très clairement, à valoriser les communes
28:06 qui sont prêtes à mettre à disposition ces terrains.
28:08 – Et parmi les dispositifs pour enrayer la violence des mineurs,
28:11 est-ce que le couvre-feu dont on parle à Béziers,
28:15 dont Christian Estrosi se dit "pourquoi pas",
28:18 est une solution, sachant qu'on parle quand même à Béziers,
28:20 d'un couvre-feu pour des mineurs de moins de 13 ans, entre 23h et 6h du matin.
28:25 Moi j'aimerais bien savoir le nombre de mineurs de moins de 13 ans
28:28 qui sont dans les rues de Béziers à cette heure-là.
28:30 – Ben venez avec moi dans certains endroits et vous verrez.
28:33 – Vous confirmez, je veux dire.
28:34 – La plus grande fois, il m'est arrivé de voir,
28:37 alors peut-être plus les mois d'été que les mois d'hiver,
28:40 de voir effectivement un nombre de jeunes qui sont dans les rues
28:42 qui devraient être chez eux, bien chez eux.
28:44 Et ça c'est encore une fois la responsabilité des parents.
28:47 – Et alors ça veut dire, mais qui va faire ce…
28:49 parce que pour la police, est-ce que c'est aux policiers de faire la nounou ?
28:52 – Attendez, ne caricaturons pas, les policiers faire la nounou,
28:55 les policiers, ce n'est pas leur vocation.
28:57 – Ça veut dire que c'est eux qui vont les contrôler,
28:58 ou alors c'est la police municipale, comment on met ça en place ?
29:00 – Les policiers municipaux sont des vrais policiers, voilà.
29:03 Ce n'est pas des policiers de seconde zone, d'ailleurs,
29:05 on devrait leur reconnaître davantage leur mission et leurs compétences.
29:09 Mais vous savez le problème que vous êtes en train de dire ?
29:12 Il n'y aurait pas de solution, bien sûr que si il y a des solutions.
29:14 Vous prenez notamment des villes comme New York
29:16 qui ont été des symboles de la criminalité et de la délinquance à des époques.
29:19 Et puis il y a à un moment donné des élus et un procureur,
29:22 M. Juliennier à l'époque, qui ont décidé de tout changer.
29:24 Et ça a marché, beaucoup plus vite qu'on ne le pensait.
29:27 Le vrai problème c'est que l'État doit aujourd'hui assurer la tranquillité,
29:32 la sécurité publique, parce qu'aujourd'hui les seuls qui craignent la loi,
29:36 ce sont les braves gens.
29:38 Je suis sûr que vous comme moi, vous recevez un PV,
29:41 vous ouvrez votre courrier et vous le réglez tout de suite.
29:43 Eh bien on est les seuls, il y a la moitié je crois.
29:45 – Enfin on le règle tout de suite parce qu'on est pénalisé un peu plus
29:47 que 8 jours après.
29:49 – Oui mais en tout cas vous payez, mais il y en a qui s'en moquent royalement.
29:51 Usage de stupéfiants, je crois que le ministre s'était vanté
29:54 parce qu'on avait un taux de règlement, je ne sais plus,
29:56 c'est entre 50 et 60% de personnes qui payent leur PV,
29:59 ça veut dire que la moitié ne les payent pas et on trouve ça normal.
30:01 Il n'y a que les braves gens qui craignent la loi.
30:04 Il faut maintenant que l'on change cette logique
30:06 et que ce soit les délinquants qui craignent la loi et qui donc la respectent.
30:09 – La une de 20 minutes, Claudia Lerda en désire.
30:12 – La une de 20 minutes sur un reportage abondi auprès d'enfants
30:15 qui très jeunes, des 3-4 ans, peuvent être accros aux écrans.
30:20 – Ça aussi c'est un vrai problème.
30:22 – Je parlais tout à l'heure des réseaux sociaux, des écrans,
30:24 je pense que là encore on peut dire ce que l'on veut dans la société,
30:27 c'est aux parents, bon sang, de ne pas mettre pour plein de raisons,
30:30 facilité, tranquillité, les enfants devant leurs écrans.
30:33 Et du coup, les enfants vont se tourner vers quoi ?
30:35 La lecture et les livres.
30:37 – Merci Florent Allais-Hernandez,
30:38 rédacteur en chef de 20 minutes, partenaire de cette émission.
30:40 Nous partons pour les Antilles, Xavier Bertrand.
30:43 Nous partons rejoindre Cyril Boutier qui est directeur éditorial de France Antille
30:46 et qui a une question à vous poser depuis Fort-de-France, on l'écoute.
30:49 – Bonjour Xavier Bertrand, en Guadeloupe,
30:52 après la visite du ministre de l'Intérieur la semaine dernière,
30:54 depuis lundi, le préfet applique un couvre-feu
30:57 qui s'adresse aux mineurs non accompagnés dans les rues de Pointe-à-Pitre
31:01 pour lutter contre un certain nombre de faits de violence.
31:04 Est-ce que c'est une décision qui selon vous pourrait être développée
31:09 dans d'autres villes, dans d'autres agglomérations,
31:12 que ce soit dans les Outre-mer ou dans l'Hexagone ?
31:15 – Si besoin, oui.
31:17 – Réponse claire.
31:19 – Oui, vous savez, la question de nos Outre-mer, elle est très simple,
31:24 le besoin il est comme partout, c'est un besoin d'autorité et de sécurité.
31:29 Ça ne résume pas ce que veulent nos concitoyens, mais il y a ce besoin.
31:32 Les Outre-mer c'est la question de l'économie pour justement avoir du travail
31:35 et avoir un travail hyper…
31:36 – Et puis il y a des Outre-mer, les problèmes de l'autre ne sont pas les mêmes.
31:38 – Les Outre-mer, les Outre-mer, mais si à Mayotte, c'est l'ordre public,
31:42 c'est la sécurité, nous ne sommes pas à des bandes de faire régner l'ordre,
31:45 c'est à l'État de faire régner l'ordre.
31:48 Et donc c'est exactement les mêmes besoins Outre-mer
31:51 et je pense qu'encore une fois, ce n'est pas négociable, ce n'est pas une option,
31:55 ce n'est pas l'autorité par intermittence, c'est en permanence.
31:58 Et les choses sont vraiment possibles.
32:00 Et ça ne sert à rien, je dirais, de gonfler ses muscles, de gonfler le torse et tout ça,
32:04 ou d'être dans les propos les plus extrêmes.
32:06 Non, il faut tout simplement de l'autorité.
32:09 – Demet Korkmaz, journaliste à la rédaction internationale de TV5,
32:12 nous rejoins sur ce plateau, on va y parler international, bien sûr.
32:16 [Générique]
32:19 Pour commencer, bonjour Demet, le Rwanda bien sûr.
32:22 – L'expulsion de migrants du Royaume-Uni au Rwanda provoque un tollé,
32:27 notamment à l'ONU, dans le même temps, un sondage CSA,
32:30 pour CNews Europe 1 et le JDD, indique que 67% des Français
32:34 seraient favorables à ce type de solution.
32:37 Vous, est-ce que cela vous indigne,
32:39 ou est-ce que comme les Français, vous pensez que c'est la solution ?
32:42 – Pour les Anglais, c'est avant tout une solution spectaculaire et qui sera peu efficace.
32:48 Et ça veut dire aussi que ce sont les pays qui ont les moyens,
32:50 parce que je pense qu'on parle d'un coup par immigrés qui dépassent l'entendement,
32:56 c'est quelques millions, c'est ça ?
32:57 – Alors, c'est 430 millions sur 5 ans.
33:00 – Pour combien ? Combien de personnes ?
33:02 – 300 personnes et c'est 23 000 euros par migrant.
33:07 Et il y a en plus d'autres coûts qui se rajoutent, donc effectivement c'est conséquent.
33:12 – Ce qu'ils voudraient donc dire, ce sont les pays qui ont les moyens,
33:14 qui vont faire sous-traiter leurs problèmes d'immigration.
33:16 Il y a plus simple, déjà les Anglais, qu'ils arrêtent de nous sous-traiter leurs frontières.
33:20 Vous avez vu le drame qui s'est passé encore cette semaine,
33:22 avec cette jeune fillette dont la famille avait fait plusieurs tentatives.
33:26 – Vous pensez que ce problème est uniquement un problème du Royaume-Uni ?
33:29 – Les Britanniques sont des hypocrites.
33:31 – À savoir ?
33:32 – Parce qu'ils prennent beaucoup d'immigrants et dans leur pays, en Angleterre,
33:36 ils les font travailler en les payant avec un lance-pierre.
33:38 Qu'ils changent leur réglementation, qu'ils arrêtent d'être un aimant à immigrants
33:43 qui espèrent une vie plus facile que dans leur pays.
33:46 Voilà ce qui se passe.
33:47 Et le jour où les Britanniques changent cela, il n'y aura plus cette immigration
33:51 et il n'y aura plus ces drames dans la mer du Nord,
33:54 mais il n'y aura pas non plus ces drames humains de ceux qui sont exploités par des passeurs.
33:58 Voilà la vérité.
33:59 Et ensuite, il faut que l'Union Européenne se réveille.
34:01 Il y a eu un pacte là qui a été voté.
34:03 Mais si vous avez quelque chose à faire,
34:05 un blocus également au large des côtes africaines
34:08 pour éviter aussi que la Méditerranée ce soit ce cimetière.
34:11 – Donc là, il faudrait aussi déployer des patrouilles pour recouler ?
34:15 – Bien sûr, mais dans la mer du Nord, la Manche, vous avez des drones, c'est pas suffisant.
34:18 Je le demande depuis des années, des patrouilles maritimes franco-britanniques
34:23 pour pouvoir intercepter les bateaux et éviter cela.
34:26 Ou alors, on rend leurs frontières aux Anglais.
34:28 Et là, vous allez voir que ça va changer.
34:30 – Alors, on va passer à un autre gros problème.
34:34 Après la corruption, le Parlement européen fait face à un scandale d'espionnage.
34:38 Quatre personnes ont été arrêtées en Allemagne,
34:40 dont un assistant parlementaire de l'AFD, le parti d'extrême droite.
34:45 – Parti ?
34:46 – D'extrême droite.
34:47 – Ah oui, ceux qui nous disent toujours qu'ils lavent plus blanc,
34:51 que ce sont effectivement les plus respectueux de l'ordre.
34:54 – Vous pensez que l'AFD…
34:57 – Les alliés de Mme Le Pen, c'est ça ?
34:59 – Est un parti pour eux à ce type d'ingérence étrangère ?
35:03 – Mais évidemment.
35:04 – C'est le cas en France ?
35:05 – Évidemment.
35:06 On s'aperçoit quand même que quand vous avez des régimes autoritaires
35:09 et peu démocratiques, ils figurent quand même beaucoup
35:11 parmi les amis de l'extrême droite.
35:13 L'extrême droite aimerait bien le faire oublier,
35:15 parce qu'aujourd'hui, la question de l'extrême droite,
35:17 c'est tous ces alliés encombrants, ceux qui ont été reconnus coupables
35:20 de propos antisémites, tous les alliés encombrants
35:22 que sont l'extrême droite en Allemagne.
35:24 Mme Le Pen et M. Bardella disent "attendez, planquez-vous,
35:27 planquez-vous les gars derrière le rideau".
35:29 – D'ailleurs, ils n'ont pas souhaité commenter cette actualité
35:31 disant qu'ils ne connaissaient pas le dossier.
35:33 – Mais bien sûr, dès que leurs alliés avec qui ils sont acoquinés
35:36 au Parlement ont des problèmes, ils disent "non, non,
35:38 on n'a rien à voir avec eux, la vérité est tout autre".
35:40 Mais sur le Parlement européen, il y a aussi une autre chose,
35:42 sur l'Union européenne, il y a d'autres scandales.
35:44 – Est-ce que le Parlement européen, l'Union européenne,
35:46 ne sait pas se protéger des ingérences étrangères ?
35:48 – Elle doit davantage se protéger, mais elle doit aussi tenir sa place et son rang.
35:52 Il y a un autre scandale, c'est le scandale du gaz que l'on achète
35:56 à l'Azerbaïdjan, alors que l'Azerbaïdjan a chassé les populations du Haut-Karabakh,
36:02 a enfermé aujourd'hui, on est en 2024, sur la même Europe,
36:05 il y a aujourd'hui des représentants du gouvernement de l'Arzak
36:09 qui sont enfermés dans les geôles de Bakou.
36:11 Et tenez-vous bien, la prochaine COP va se tenir à Bakou.
36:15 Mais vous ne voyez pas le scandale ?
36:17 – C'est fini.
36:18 – Qu'est-ce que vous pensez d'Ursula von der Leyen, du mandat d'Ursula von der Leyen ?
36:22 – Pardon ?
36:23 – Ursula von der Leyen, quel est son bilan ?
36:25 – Pardonnez-moi.
36:26 – Je sais, une chose, c'est que les années qui viennent
36:28 ne peuvent pas voir le même travail de la Commission,
36:31 ça c'est foncièrement impossible.
36:32 – Merci.
36:33 – On ne peut pas continuer comme ça, je l'ai dit, pour le Green Deal.
36:35 – Merci, Démetre Korkmaz.
36:36 – On va vous parler de la pêche, mais je pourrais vous parler aussi du rôle international.
36:38 – Merci Démetre Korkmaz, rédaction internationale de TV5Monde.
36:42 Un petit mot sur la SNCF, vous avez vu que le ministre en charge de la SNCF
36:47 a dit que c'était une société comme les autres, c'est vrai ou pas ?
36:50 Est-ce que c'est une société comme les autres
36:52 qui pourrait être considérée comme une société privée ?
36:55 – Mais ils nous prennent pour des abrutis ou quoi ?
36:58 Société privée, avec un actionnaire unique à 100% qui est l'État ?
37:03 Mais ils nous prennent vraiment pour des abrutis au gouvernement.
37:05 Vous savez ce qui me choque le plus dans cette affaire ?
37:08 C'est l'attitude du gouvernement, l'hypocrisie.
37:10 Voilà que le président de la République aurait interpellé le Premier ministre
37:14 pour lui dire mais qu'est-ce que c'est que cette affaire ?
37:16 Et le Premier ministre aurait dit ça s'est fait dans notre dos.
37:18 Mais quelle hypocrisie, mais qu'ils assument.
37:21 C'est-à-dire qu'on a voté une loi sur les retraites,
37:24 j'ai contesté la méthode, j'ai contesté certaines modalités,
37:27 et là aujourd'hui, une entreprise détenue à 100% par l'État
37:30 est en train de faire le contraire.
37:32 Et on va faire porter le chapeau à M. Farandou,
37:34 alors que le gouvernement, le ministre des Transports et le Premier ministre
37:37 étaient totalement au courant.
37:38 Mais il y a aussi un autre point.
37:39 Depuis septembre 2023, je dis, tant qu'on ne fera pas évoluer
37:42 le service minimum, nous serons en quelque sorte sous la menace,
37:46 avant les Jeux Olympiques, comme au moment des vacances,
37:49 de risque de grève.
37:50 C'est exactement ce qui s'est passé et le gouvernement paye le prix fort
37:53 pour un texte qui au final, à la SNCF, revient sur la réforme des retraites.
37:57 Ça c'est scandaleux.
37:58 Xavier Bertrand, François Fillon a eu sa condamnation confirmée hier,
38:04 mais les peines sont à revoir.
38:07 Quelle est votre réaction ?
38:08 Est-ce qu'on peut comprendre cette justice-là ?
38:10 Écoutez, ce que je sais, c'est que tout ceci, pour François Fillon,
38:15 est quelque chose de particulièrement lourd.
38:17 Bruno Retailleau s'est exprimé sur le sujet hier.
38:20 Maintenant, il y a la décision de la Cour de cassation qui confirme
38:23 et qui demande à ce que les peines soient réexaminées par la Cour d'appel.
38:26 C'est bien ça ?
38:27 Si j'ai bien compris.
38:28 Alors il faut maintenant laisser la justice.
38:30 Vous avez de la sympathie pour François Fillon ?
38:32 Évidemment, j'ai été son ministre, je l'ai soutenu dans cette campagne de 2017
38:39 qui était si compliquée, difficile, où j'ai vraiment le sentiment
38:43 que ce qui s'est joué à ce moment-là a été pas seulement douloureux pour lui.
38:47 Maintenant, encore une fois, la justice doit effectivement trancher définitivement.
38:52 Dernière question, il y aurait une chose qui ferait que vous pourriez
38:55 renoncer de candidat à l'élection présidentielle ?
38:58 Une circonstance particulière ?
39:00 La fois dernière, j'étais convaincu que j'irais jusqu'au bout
39:07 et je sais comment les choses se sont passées.
39:09 La détermination, ça ne suffit pas, c'est une rencontre, les Français.
39:13 Vous savez, vous avez bien évidemment la question de vos proches,
39:16 la santé de vos très très proches, mais pour le reste...
39:18 Ça, ça pourrait être un frein ?
39:19 La détermination qui est la mienne aujourd'hui, c'est parce que je pense sincèrement
39:25 que la politique permet de changer les choses
39:27 et que la présence de la République est la fonction où vous avez le plus la possibilité
39:32 à la fois de conduire l'avenir de votre pays et d'améliorer la vie des Français.
39:36 C'est pour ça, vous savez, que je continue à m'engager
39:39 parce que je pense sincèrement que l'heure n'est pas au renoncement.
39:42 Merci Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France,
39:45 ancien ministre, candidat à l'élection présidentielle,
39:47 d'avoir été notre invité ce matin en face au Télésoir.
39:49 Merci de votre invitation.
39:50 On se retrouve jeudi prochain, même heure, même adresse
39:52 et Raphaël Glucksmann sera ici à votre place.
39:55 Xavier Bertrand, merci et le programme continue sur Télé 50.
39:58 [Musique]

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