Justine Gruet, députée "Les Républicains" de la 3ème circonscription du Jura.
Justine Gruet n'a pas peur du surmenage. Députée de la 3ème circonscription du Jura depuis 2022, elle n'a pas abandonné sa profession, kinésithérapeute, et continue d'exercer des responsabilités à la mairie de Dôle. Figure de la nouvelle génération de la Droite Républicaine, elle est vice-présidente du groupe à l'Assemblée.
Pourquoi s'engage-t-on en politique ? Comment tombe-t-on dans le grand chaudron de l'Assemblée ?
Chaque jour, Clément Méric, dans un entretien en tête à tête de 13 minutes, interroge un parlementaire sur les personnalités, les évènements - historiques ou personnels - qui l'ont conduit à choisir la vie publique.
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Justine Gruet n'a pas peur du surmenage. Députée de la 3ème circonscription du Jura depuis 2022, elle n'a pas abandonné sa profession, kinésithérapeute, et continue d'exercer des responsabilités à la mairie de Dôle. Figure de la nouvelle génération de la Droite Républicaine, elle est vice-présidente du groupe à l'Assemblée.
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00:00Mon invitée n'a pas peur du surmenage. Députée depuis 2022, elle n'a pas abandonné sa profession de kinésithérapeute et continue d'exercer un mandat au niveau local.
00:10Figure de la nouvelle génération de la droite républicaine, elle est vice-présidente du groupe à l'Assemblée nationale.
00:30Bonjour Justine Gruet. Bonjour. Alors quand vous avez été élue pour la première fois en juin 2022, votre prédécesseur a eu ces mots, sa victoire est ma plus belle victoire.
00:40Cet homme, c'est Jean-Marie Cermier, députée du Jura pendant 20 ans et votre mentor, on peut le dire, en politique. Je vous propose de l'écouter en 2002 lors de sa première élection.
00:50Il faut absolument qu'on intègre ce nouveau facteur de proximité dans les relations entre la population et puis ses élus parce qu'autrement le fossé continuera à se creuser et il y aura encore un éloignement de la politique de la part de nos électeurs et je crois que ça, ce serait la catastrophe.
01:09Avant de parler du rôle de Jean-Marie Cermier dans votre parcours, ce constat d'abord, je crois que vous le partagez, il faut combler ce fossé entre électeurs et élus.
01:17C'est encore cruellement vrai et je crois que c'est l'ADN même de mon engagement politique, ce sens de l'intérêt général, de la proximité, de l'accessibilité aussi et de la sincérité.
01:26Alors elle a joué en tout cas, Jean-Marie Cermier, un rôle important dans votre histoire politique. Vous étiez militante depuis les années lycées mais vous avez 23 ans quand vous vous engagez à ses côtés en prenant la tête de son comité de soutien aux législatives.
01:39Deux ans plus tard, vous devenez son adjointe à la mairie de Daule. Qu'est-ce qui vous inspirait chez cet homme ?
01:45Justement cette sincérité, cette volonté aussi de s'engager pour un territoire, pour défendre des convictions sur lesquelles il n'a pas forcément changé et surtout sa capacité à faire confiance aux jeunes.
01:56Et quand en 2012, il me demande d'être présidente de son comité de soutien, je venais de créer mon cabinet de kiné et avec cet enjeu de mêler vie professionnelle et politique, déjà à l'époque, ça pouvait paraître compliqué.
02:08Et cette confiance qu'il a su m'apporter à la fin en 2012 mais aussi et surtout en 2014 lorsqu'il me place numéro 2 sur sa liste, c'était de dire j'ai besoin de jeunes à mes côtés mais pas juste pour avoir de la jeunesse, aussi pour avoir cet esprit d'ouverture et cette capacité à faire confiance à la nouvelle génération qui arrive et sans cesse se renouveler sur les idées qu'on peut proposer.
02:30Alors en 2022, Jean-Marie Sermier annonce ne pas vouloir briguer de nouveau mandat de député. Vous sautez sur l'occasion et vous prenez sa succession. Après votre élection, la presse parfois peut-en vous présente comme un bébé Sermier. A partir de là, il a fallu vous affranchir. Comment est-ce qu'on enlève cette étiquette ?
02:47Je n'ai pas honte qu'on puisse dire que j'étais un bébé Sermier mais je crois que j'ai réussi à m'affranchir de par ma personnalité et j'ai la chance de pouvoir avoir toujours Jean-Marie à mes côtés quand j'ai besoin, je l'appelle, il n'est pas omniprésent dans mon mandat, il a aussi eu cette intelligence de me laisser pleinement prendre ma place dans mes fonctions et je crois que c'est une force aussi de savoir et c'est ce que ma famille politique devra savoir faire dans les années à venir, s'appuyer sur l'expérience des plus anciens mais aussi faire confiance à l'audace de la jeunesse qui arrive.
03:16En juillet dernier, vous avez été réélu et dans la foulée, vous avez pris du galon, nommé vice-présidente de la droite républicaine par Laurent Wauquiez. Je voudrais qu'on écoute certaines de vos prises de position dans l'hémicycle ces derniers mois.
03:28L'État-providence est à bout de souffle et il écœure nos entreprises.
03:32Ce sont ce cercle vicieux qui vise à augmenter sans cesse les charges qui touchent toujours les mêmes personnes pour financer de nouvelles dépenses créées à des fins d'assistanat.
03:42Notre pays détient le bien triste record du niveau d'impôts, de taxes et de cotisations le plus élevé d'Europe.
03:48Quand allons-nous enfin en finir avec cette technocratie qui se pose en nouvelle classe dirigeante ?
03:53Ces mots pour être ceux de Laurent Wauquiez, on vous entend très alignés sur le sujet et les discours. Vous voilà devenu un bébé Wauquiez ?
04:01Vous apprendrez que j'ai un peu de caractère, j'ai ma personnalité et j'ai très clairement dit à Laurent Wauquiez que c'était avec grand plaisir et un honneur que j'acceptais cette vice-présidence,
04:11mais aussi pour pouvoir faire changer les choses et pour pouvoir créer cette nouvelle dynamique dont notre famille politique a besoin.
04:18Je voudrais vous entendre sur le rassemblement national. Dans une interview cet été, vous avez déclaré que votre parti devait être prêt à négocier, y compris avec le parti de Marine Le Pen.
04:27Vous estimez que les Français vous ont donné mandat pour faire de la politique autrement, de façon non-partisane, non-partisane peut-être, mais des accords avec le RN. Est-ce que ce n'est pas une ligne rouge ?
04:37C'est une ligne rouge. J'ai toujours dit que le rassemblement national était au-delà d'un parti extrême, un parti démago et qui du coup fait du populisme.
04:47Et c'est toujours plus facile de faire passer des idées en étant populiste, en essayant de proposer des solutions simples à des problèmes très complexes.
04:54Et j'ai toujours dit que je ne m'allierai jamais au rassemblement national, par contre qu'il fallait qu'on soit en capacité à répondre aux attentes des électeurs du rassemblement national.
05:01Trouver des points d'accord sur certaines questions, ça c'est possible, mais pas d'alliance.
05:05Il y a un vrai message qui nous a été envoyé pour les élections européennes et le premier tour des élections législatives, d'une volonté de changement.
05:11Et j'ai confiance en Michel Barnier et à l'aide de son gouvernement pour avoir cette rupture et ce changement dont la France a besoin.
05:16Alors je vous pose cette question sur le rassemblement national, car vous avez été en même temps une des premières à réagir dans votre camp en juin dernier,
05:22quand Éric Ciotti, alors président des Républicains, annonçait vouloir faire alliance avec le RN.
05:27Vous publiez très rapidement ce tweet,
05:30« Je suis une vraie républicaine, je ne m'allierai jamais au rassemblement national, je demande la démission d'Éric Ciotti ».
05:36C'était un cri du cœur. Vous pouvez nous raconter les circonstances ?
05:39J'ai perdu mon grand-père pendant les débats sur l'accompagnement de fin de vie.
05:43J'étais dans l'hémicycle quand j'ai appris son décès et ses obsèques avaient lieu le mardi après-midi à 14h.
05:48Et à 13h, j'écoute la radio dans la voiture en partant au funérarium et j'entends cette déclaration d'Éric Ciotti.
05:53Et je me suis sentie blessée, peut-être parce que j'étais fragile à ce moment-là,
05:57alors qu'en politique, on doit sans cesse faire preuve de force et d'être courageuse en tous les cas.
06:03Et je me suis dit, mais comment un homme est capable d'emmener toute une famille politique sur des prises de position dont ma famille politique ne voulait pas ?
06:11Et cette initiative personnelle et individuelle est pour moi une grave erreur.
06:16Vraiment, je lui en ai beaucoup voulu, mais je lui en veux toujours autant et j'ai pu lui dire tout cela.
06:22Pour en revenir à l'une de vos spécificités, ce souci de l'ancrage local.
06:26Vous avez décidé de conserver votre mandat de conseillère municipale en charge des seigneurs à la mairie de Daule.
06:31Vous ne percevez plus d'indemnité cependant, précisons-le.
06:34Vous continuez aussi à exercer, à temps très partiel, mais tout de même, votre comité de kinésithérapeute.
06:39Pourquoi mener tout cela à la fois et comment vous faites pour tout concilier ?
06:43Il faut être bien organisé, il faut être bien entouré aussi.
06:46Je remercie mon mari et ma famille.
06:48Et je crois qu'on a besoin, et les Français ont besoin, que les élus soient des personnes comme eux, qui ont une vie de famille, qui ont un métier.
06:55Et le fait de conserver mon métier me permet aussi d'avoir cet esprit plus tranquille.
07:01Si demain je ne suis plus élue, j'aurai toujours mon épanouissement familial, professionnel et cet équilibre, il est important.
07:08Votre père a fait 30 ans, lui, de mandat local, comme adjoint à la mairie de Baveron, petite commune du Jura de 500 habitants.
07:14C'est là aussi, de lui, que vous tenez cette sensibilité aux sujets locaux, aux sujets concrets.
07:18Oui, et puis j'ai grandi dans une petite commune.
07:22Vous savez, la ville de Daule est la plus grande ville du Jura.
07:25Elle n'a pourtant que 25 000 habitants.
07:27Et je déplore que la ruralité ne soit pas plus représentée et au cœur des préoccupations, des débats,
07:34quand on entend parfois la technocratie parisienne mettre des choses en place qui sont complètement décorrélées.
07:40Ensuite, c'est quand même une histoire de famille aussi et d'éducation, la politique.
07:44Et les valeurs que nos parents savent nous transmettre donnent aussi du sens dans les actions qu'on mène quand on est adulte.
07:50Alors sur cette question de l'ancrage local de l'élu, j'y reviens, vous avez déposé une proposition de loi.
07:55Vous demandez à ce que sur les affiches électorales, la photo du candidat soit toujours visible.
08:00On en voit certaines où lors des dernières législatives, notamment, seules apparaissent les têtes d'affiches nationales.
08:07Le candidat disparaît pour une première proposition de loi.
08:11Ça peut sembler anecdotique, mais pour vous, ça ne l'est pas.
08:13Ça donne du sens aussi à la fonction de député.
08:15Vous savez, les gens sont des fois un peu perdus sur qui fait quoi et comment ça s'organise.
08:19Donc je vais souvent dans les écoles pour expliquer le fonctionnement de notre institution et le rôle du député.
08:23Et on m'a dit oui, mais c'est parce que vous, vous n'avez plus de tête de liste et de personnes charismatiques qui vous permettent de le mettre sur l'affiche.
08:29Peut-être, mais on est arrivé quand même à ce niveau de décorrélation entre l'intérêt des Français pour la politique et ce pourquoi on vote.
08:36Et ce que j'ai tenu à préciser aussi, c'est que l'idée est de n'avoir sur l'affiche que le candidat et son suppléant
08:41et potentiellement un bandeau de soutien en dessous qui donne du sens justement à cette élection qui est de la politique nationale.
08:47Et pour le coup, mon adversaire du Rassemblement national n'était pas sur son affiche, a depuis démissionné, est parti dans le Sud.
08:55Et c'était déjà des projets qu'elle avait.
08:57Et quand je vois Bardella, Premier ministre, il faut quand même rappeler aux Français que quand on vote pour un député,
09:02on vote pour qu'il représente le 577e des Français dans l'hémicycle.
09:08Et ça pourra être un sujet de discussion à l'occasion de la proportionnelle.
09:12Et si on met une proportionnelle, on se retrouvera dans la même configuration que des scrutins régionaux
09:16où parfois on ne connaît pas forcément son élu et il n'a pas forcément cet ancrage territorial.
09:21Et ce n'est pas juste être ancré dans son territoire à des fins électoralistes pour être élu,
09:25mais c'est aussi et surtout être au contact en permanence et au quotidien avec les Français pour leur apporter les bonnes solutions.
09:32Alors avant d'avoir la carrière politique que l'on vient de décrire, vous vous destiniez, étant enfant, à devenir professeur de sport.
09:38Je crois vous avez d'ailleurs pratiqué le basket pendant dix ans à un certain niveau
09:42puisque vous avez fait sport-études et participé au championnat de France.
09:45Je crois que vous étiez meneuse.
09:46Exactement.
09:47Qu'est-ce que c'est ce poste de meneuse ?
09:49C'est essentiel sur un terrain, dans cette capacité à organiser l'équipe sur le terrain,
09:55à redynamiser aussi quand les résultats ne sont pas forcément en adéquation avec ce qu'on souhaitait mettre en place.
10:01Et puis c'est aussi être capable de s'adapter en permanence, à la fois au placement des joueuses, à la fois au score, à l'équipe qui est en face.
10:08Et je pense qu'en politique, l'ensemble des élus locaux, les maires notamment, ont cette capacité d'adaptation,
10:13à savoir s'adapter en permanence à ce qui peut arriver.
10:16C'était aussi une question de taille parce que vous n'êtes pas très grande.
10:18Oui, en effet, vous l'avez remarqué, mais il ne s'agit pas d'être grande, il suffit d'être rapide sur un terrain de basket
10:25et puis surtout d'être en capacité à se placer au bon endroit, au bon moment.
10:29Vous avez arrêté le basket à cause d'une blessure ? Sans ça vous auriez pu faire carrière ? Vous ne seriez pas députée aujourd'hui ?
10:34Je crois vraiment aux questions de rencontre dans une vie, aux portes qu'on ouvre.
10:39Et nécessairement, quand on ouvre une porte, on est parfois obligé d'en fermer d'autres.
10:42Et il se trouve que j'ai rencontré mon mari au même moment que je me suis blessée,
10:46que je me suis engagée en politique aux côtés de Jean-Marie et ça faisait beaucoup.
10:49Et je crois que j'ai cette capacité à cloisonner aussi ces différents instants de vie.
10:54Et j'ai fait 20 ans de basket et les gens me disaient « tu n'arriveras jamais à arrêter ».
10:57J'ai arrêté du jour au lendemain.
10:59Et c'est aussi tout l'enjeu qu'il faut qu'on garde en tête, que la politique peut s'arrêter du jour au lendemain
11:04et qu'on est là à un instant T pour répondre aux attentes des gens qui nous ont élus
11:08et puis surtout pour être sincère et justement ne pas jouer un rôle à des fins juste d'être réélu.
11:13En parlant de blessures, vous avez en soigné dans votre métier de kinésithérapeute.
11:17On dit parfois que la France est déchirée ou bien bloquée.
11:20Autant de termes qu'ils doivent vous parler.
11:22On peut soigner un pays comme on soigne un patient ?
11:25Oui et j'ai aimé la prise de parole de Michel Barnier dans son discours de politique générale sur la culture de l'évaluation.
11:32Et quand on est kiné, on pose un bilan, un diagnostic kiné avec des déficits, avec des incapacités
11:39et qui nous permettent en fait de proposer un traitement.
11:41Et il a parlé de culture de l'évaluation dans cette capacité à chaque séance
11:45et du coup là à chaque texte, à chaque problème qui arrive à notre pays,
11:49d'être capable de voir si ce qu'on a fait a été efficace.
11:52Est-ce qu'il faut le poursuivre ou est-ce qu'il faut utiliser un autre outil de la boîte à outils ?
11:56Alors pour finir, Jessica Grouet, je vous propose de répondre à notre quiz.
11:59Je vais vous demander de compléter les phrases qui vont s'afficher à l'écran.
12:03Les Républicons, un nouveau parti ?
12:06C'est un lapsus ce que vous aviez fait en séance.
12:09Je m'en souviens bien.
12:11C'était, comment je dirais ça, pas prémonitoire, mais la droite républicaine, ce sera bien.
12:18Organiser son premier meeting, c'est comme ça que vous avez commencé ?
12:23Il y a l'adrénaline d'être sûr dans ses convictions et je crois qu'en politique on aime l'adrénaline.
12:29Mener campagne cinq mois après un accouchement, c'est ce qui vous est arrivé en juillet ?
12:34Ce n'était pas prévu, mais c'est ce qui construit une personnalité et une vie de famille.
12:39Encore merci à mon mari d'être à mes côtés.
12:42Merci Jessica Grouet d'être venue dans La Politique.
12:44Merci à vous de votre invitation.