• il y a 4 heures
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00:00Vous avez commencé le foot à quel âge, Tony ?
00:01Moi j'ai commencé assez tard pour un joueur, c'était à 9 ans en Poussin.
00:05Ouais, c'est à 9 ans en Poussin, très vite on voit que t'es un crack ou pas ?
00:10Pas vraiment en fait, ma caractéristique à moi c'était la combativité.
00:15J'étais un combattant d'ailleurs, dans le livre il y a une photo où je suis tout petit,
00:21c'est un tournoi de Poussin, on joue contre l'Allemagne, c'était juste après Allemagne-France en 82,
00:27le super match d'USL où on doit tous les jours être en finale et je suis rempli de boue, de la tête aux pieds.
00:34Et en fait ce jour-là, c'est moi le héros du match alors que je n'ai pas marqué, je suis défenseur.
00:40On dit pas que t'étais défenseur ?
00:42À l'époque j'étais arrière-droit.
00:43C'est ça, et après t'es devenu attaquant, c'est vrai que t'as commencé...
00:45Après j'ai seriné mon entraîneur pour devenir attaquant et un jour il en a eu marre, il a dit écoute,
00:50tu m'embêtes, allez va devant, tu vas voir que c'est tellement dur qu'il y a...
00:52Et ce match-là on gagne 1-0, c'est moi qui marque, donc comme quoi la vie...
00:55Et après c'est parti.
00:56Moi je suis un passionné, je viens du milieu amateur.
01:00Mon père s'occupait pendant 20 ans, il a été entraîneur, président d'un club.
01:05On vivait tous les week-ends à travers le foot, on n'avait que ça pour nous.
01:09Donc même les week-ends où il n'y avait pas de match, on se faisait chier, excuse-moi de te le dire comme ça.
01:14Et en fait, moi je baignais dans le foot, j'avais la chance d'aller m'entraîner avec mon club
01:21et j'avais cette bouée d'oxygène avec le club de mon père.
01:24Je m'entraînais avec des seniors alors que j'avais 10-11 ans.
01:28Et dans les vestiaires, c'était la camaraderie, c'était l'échange.
01:34Autant mon club, j'étais à l'est de l'ancien Lorraine depuis Poussin,
01:37il fallait être meilleur que l'autre, c'était la compétition, c'était ça.
01:41Alors qu'avec mon père, dans l'équipe de mon père, c'était l'amusement.
01:45Et donc je n'ai jamais ressenti une pression de devenir ci, de devenir ça.
01:49Ça ne s'est fait que du plaisir.
01:50Alors vous avez joué, en 1999, vous avez rejoint le club de Lyon.
01:55Et est-ce que c'est vrai que Lyon a refusé de vous échanger contre Cristiano Ronaldo ?
01:59Ça c'est une histoire qu'on me répète souvent.
02:02Elle est anecdotique mais elle est sympa parce que quand on sait ce qu'est devenu Ronaldo.
02:08En fait, l'entraîneur qui était au Sporting de Lisbonne à l'époque
02:12était un entraîneur que j'avais eu à l'est de l'ancien Lorraine.
02:15Et moi, ça se passait plus ou moins bien avec Lyon.
02:19Donc il m'appelle en me disant, écoute, est-ce que tu ne veux pas venir ?
02:24Par contre, nous, on n'a pas d'argent à donner au club.
02:27Et Lyon, il me restait un an de contrat, donc ils voulaient de l'argent.
02:30Et il me dit, par contre, on aimerait bien t'échanger contre deux joueurs.
02:35Et quand il m'a cité le nom de Ronaldo, moi, à l'époque, c'était Ronaldo, le fenomeno, le brésilien.
02:41Je lui dis rigolant, on veut m'échanger contre Ronaldo ?
02:45En plaisantant, bien sûr.
02:46Et en fait, c'était encore plus simple.
02:47Et en fait, c'était Cristiano.
02:48Cristiano Ronaldo.
02:49Cristiano qui le viendra, l'immense joueur qu'il est devenu.
02:51Et donc, c'était marrant.
02:53Vous avez eu combien d'années de carrière en professionnel ?
02:56J'ai eu à peu près une vingtaine d'années de carrière.
02:58Une vingtaine d'années d'années de carrière, équipe de France aussi, huit sélections.
03:01Oui, huit sélections.
03:02Exactement.
03:03Gilles, c'est ça, tu connais Tony.
03:04Absolument, huit sélections.
03:05Ben oui, c'est sa combativité.
03:07L'icône de l'Anse aussi, l'Anse champion de France.
03:09Dans le stade, les gens chantaient pour Tony.
03:11Ben oui, c'est toute une époque incroyable.
03:13Tony, c'est un rêve, ta vie, c'est un...
03:16Moi, j'ai vécu...
03:18C'est pour ça que je reviens à ce que disait Raymond la dernière fois, et bravo.
03:22Je veux dire, nous, on n'a pas le droit de se plaindre.
03:23Moi, je suis un privilégié.
03:24Moi, j'ai eu la chance de vivre un rêve toute ma vie.
03:28Donc moi, même si des fois, il y a des choses qui sont dures,
03:32et on en parlera certainement après, je ne sais pas ce qu'on va en venir,
03:35mais je veux dire, ce n'est pas grave.
03:37Je veux dire, moi, j'ai eu tellement d'années de plaisir, de bonheur
03:41à faire ce que je rêvais de faire tous les jours
03:44que je n'ai pas le droit de me plaindre aujourd'hui.
03:46J'ai...
03:46Vous avez quel âge, Tony ?
03:4851 ans.
03:49Ah ouais, il est magnifique.
03:51Attends, magnifique, ouais.
03:52J'ai caché derrière la veste.
03:53Non, non, t'es bien, t'es bien.
03:54Alors, bien sûr, vous avez gagné beaucoup d'argent, forcément.
03:57J'ai eu la chance de gagner beaucoup d'argent
03:59puisque c'était juste après la Coupe du Monde.
04:01Enfin, c'est là que les salaires ont explosé.
04:03C'est devenu...
04:04C'est devenu même...
04:05Aujourd'hui, c'est devenu quasiment indécent, quoi.
04:07Je veux dire, c'est pour ça que je peux comprendre.
04:09Certaines fois, moi, je suis un ancien footballeur,
04:10donc je ne critiquerai jamais mes coéquipiers ou mes collègues.
04:15Mais c'est vrai que des fois, quand on voit certains salaires,
04:17et j'en ai fait partie, donc je ne vais pas cacher dans la somme.
04:20Sans indiscrétion, à votre prime...
04:24120 000 euros.
04:24Combien, 120 000 euros, pardon ?
04:25120 000 euros.
04:26En fait, quand je suis arrivé à Lyon...
04:27Franchement, c'est comme un influenceur.
04:30Vous étiez l'attaquant vedette de l'ANSE.
04:33C'est 35-42 par saison.
04:35Ah oui, je sais, c'est énorme.
04:38Un peu moins, t'es gentil Raymond.
04:39Non, mais tu veux que je te dise ?
04:40Je t'en mets 45, c'est pour moi, c'est clair.
04:42J'assigne.
04:43Annoncer à l'ANSE, c'est ce que tu mettais par saison.
04:44Oui, en fait, comme j'ai toujours dit,
04:47si je devais refaire la même carrière que j'ai faite en gagnant le SMIG,
04:50je ressigne tout de suite.
04:51Bien sûr.
04:51Plutôt que d'avoir un poste plus élevé, avec un salaire plus élevé,
04:56mais avec d'autres responsabilités.
04:57J'ai fait toute ma vie ce que j'adorais de faire.
05:00Tommy, en 2011, professionnellement,
05:03ça semble un peu plus compliqué pour vous, comme vous nous le dites, en 2011.
05:07Vous retrouvez mes lèvres à une affaire de tentative d'assassinat.
05:10C'est vraiment, c'est une histoire de fou.
05:12Moi, quand j'ai entendu l'histoire, je pensais à vous, forcément,
05:14Tommy, parce que vous étiez une de mes idoles.
05:17Donc forcément, je pensais à vous.
05:19C'est en 2011, vous êtes avec l'un de vos frères, c'est ça ?
05:22C'est en boîte de nuit ?
05:23Non, en fait, ce qui s'est passé, c'est que j'étais dans mon lit à 3 heures du matin.
05:25Ah d'accord.
05:26Aujourd'hui, les gens retiennent ce qu'ils ont entendu.
05:29La première fois, vous parliez d'Aris Rozalmax.
05:31Je suis passé à une heure de grande audience sur une chaîne très populaire.
05:36Enfin, moins que vous, bien sûr.
05:37Mais c'est pas si.
05:39Mais en fait, voilà, on a dit des choses qui n'étaient pas vraies.
05:43C'est quoi l'histoire ? Parce que c'est l'histoire, il folle.
05:45C'est vrai, l'histoire de Tony est incroyable.
05:47Je suis dans mon lit à 3 heures du matin.
05:49Je reçois un coup de fil et mon petit frère, paniqué, qui me dit,
05:52je me suis fait rouer de coups.
05:54Voilà, enfin, il le dit pas aussi calmement que moi.
05:57Et en fait, vous sortez de votre lit.
05:59Vous êtes complètement paniqué.
06:01Qu'est-ce qui se passe ?
06:01Donc, il me dit, je suis dans une boîte de nuit, sur le parking.
06:08Et le parking de cette boîte de nuit est à 900 mètres de chez moi,
06:12à 900 mètres à bol d'oiseau.
06:13Donc, qu'est-ce que je fais ?
06:14Je prends ma voiture et je fonce.
06:15Sauf que ça ne se passera pas aussi bien que je l'aurais voulu.
06:21Je l'ai dit, ça...
06:22C'est quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé avec votre frère ?
06:24En fait, mes frères se sont...
06:26Allez-y.
06:27Il y a deux des frères...
06:28L'Everest, c'est une fratrie très soudée.
06:30Il y a deux des frères qui sont en boîte de nuit.
06:31Vous êtes combien de frères ?
06:33Six frères et une sœur.
06:34Pas oublier la sœur.
06:35D'accord.
06:35Donc, il y a deux jeunes frères qui sont en boîte de nuit.
06:37Et apparemment, parce que les versions sont différentes,
06:39mais ça se passe mal avec trois vigiles qui les frappent.
06:43Donc, ils se retrouvent sur le parking.
06:44Ils les massacrent.
06:45Ils les massacrent, voilà.
06:46En fait, ils sont faits...
06:47Ils sont vraiment massacrés.
06:47Surtout un de mes petits frères.
06:50Non, vraiment, quand vous arrivez, vous le voyez ensemble.
06:52Oui, en fait.
06:53Termine, Gilles, mais...
06:55Donc, à ce moment-là, ils sont sur le parking.
06:57Ils appellent d'autres frères qui arrivent.
06:59Et là, sur le parking, altercation, coup de feu.
07:03Et ça va être notamment Tony Verel qui va être jugé responsable de ces coups de feu
07:08et qui va être effectivement mis en examen pour tentative d'assassinat avec ses frères,
07:12incarcéré en prison à Metz.
07:14Et à ce moment-là, on est le 25 octobre 2011,
07:17ils risquent la perpétuité.
07:18Exactement.
07:19Voilà, je sais.
07:19Donc, l'affaire...
07:20Vous êtes condamné à cinq ans de prison, dont trois ans ferme.
07:23Non, parce qu'on a fait appel.
07:25Oui, ça.
07:26Au départ, oui.
07:27Quand on passe, ça nous tombe dessus.
07:32Je veux dire, le procès s'était relativement bien passé.
07:34Je veux dire, on avait quand même démontré, mes avocats...
07:38Il y a eu quoi ? Est-ce qu'il y a eu des blessés ?
07:40Ah oui, il y a eu des blessés.
07:41Oui, il y a eu trois blessés.
07:42Il y a eu trois blessés, c'est ça, c'est ça.
07:44Mais vraiment, c'était une affaire d'importance majeure.
07:47Mais bien sûr, elle a été annoncée, comme le dit Gilles.
07:51Je veux dire, à un moment donné, t'es en prison, t'es incarcéré.
07:56Et tu entends à la télé, Tony Verrell et ses frères risquent la perpétuité.
08:01Donc, à un moment donné, tu te dis...
08:02Parce que moi, le jour où je suis rentré en prison, je me suis dit,
08:06je me rappellerai toujours de ce moment-là.
08:08Tu rencontres le responsable de l'étage et il te dit,
08:11bon, vous avez dix jours à faire au quartier arrivant.
08:14Après, vous irez dans le grand quartier, tout ça.
08:15Mais dans ma tête, j'ai envie de lui dire, mais qu'est-ce que tu me parles de dix jours ?
08:19Dans trois jours, je suis dehors, moi.
08:20Quand vous êtes sûr d'être innocent,
08:22vous ne pouvez pas imaginer une seule seconde que vous allez rester.
08:25Et donc, à un moment donné, quand vous rentrez dans l'engrenage,
08:28c'est là que vous vous dites, finalement, ce n'est pas ça.
08:31Vous vous discutez avec d'autres parce qu'au départ,
08:33au départ, je n'avais pas envie de discuter.
08:35Je ne sais pas avec qui je discute.
08:37– Vous étiez avec quelqu'un dans la cellule ?
08:39– J'étais avec quelqu'un dans la cellule, mais bon, je ne parlais pas beaucoup.
08:42Je sortais...
08:43Quand j'allais en promenade, je courais pour justement m'évader un petit peu.
08:47Et puis après, voilà, après, à un moment donné,
08:51on commence à se dire, ça ne va pas être aussi rapide que je pense.
08:55Il va falloir vraiment...
08:56– Vous êtes resté combien de temps en prison ?
08:57– Cinq mois.
08:58– Cinq mois, d'accord.
08:59Cinq mois, comment vous le vivez ?
09:03– Quand on n'a pas le choix, on le vit.
09:05On le disait tout à l'heure, c'est exactement la même chose que disait Raymond.
09:09On est là, on vit les choses.
09:12On est obligé d'être fort, d'ailleurs.
09:14Les seules choses qu'on a pu me dire,
09:16les bons conseils qu'on a pu me donner en prison,
09:18c'est surtout quand tu vas parler, ne montre pas.
09:21Même si tu peux avoir des moments où tu n'es pas bien,
09:25tu essaies de ne pas le montrer à personne, encore moins en prison,
09:28mais surtout pas à ta famille.
09:30Et ce qui fait le plus mal, ce qui m'a vraiment détruit,
09:35c'est les dommages collatéraux.
09:39Mon papa qui est parti aujourd'hui,
09:43qui n'a pas pu voir son enfant se faire juger, ses enfants.
09:49Et donc ça, c'est terrible.
09:50C'est terrible parce que finalement, la justice, est-ce qu'elle est ?
09:55Je la respecte.
09:56Je suis un enfant de la France, j'ai eu la chance de porter le maillot.
09:59Je respecterai jusqu'au bout les décisions.
10:02Mais il y a eu une erreur judiciaire.
10:03– Mais qu'est-ce qui s'est passé alors, en fait ?
10:05– Il y a eu des coups de feu ce jour-là.
10:06– Mais qui avait… ?
10:08– Mais je ne sais pas.
10:09Moi, j'étais sur le parking.
10:10On a entendu les coups de feu, donc on ne les a jamais niés, en fait.
10:14– Mais ça ne venait pas de vous, les coups de feu ?
10:15Parce qu'au départ, c'était pas…
10:19– Tony, vous, ou vos frères, ou tout le monde, vous étiez armé.
10:22– Non, non, non, justement.
10:23– Ça, vous ne voulez pas admettre ça ?
10:24– Ah non, mais ce n'est pas que je ne veux pas.
10:25Aujourd'hui, Gilles, si tu as fait ton travail,
10:28je peux même te donner la procédure au complet, j'aurai le droit aujourd'hui.
10:32Tu verras, il n'y a pas d'arme, il n'y a pas les vidéosurveillances,
10:36la caméra de vidéosurveillance qui aurait pu nous innocenter,
10:39les tamponnages qu'on ne nous a pas faits.
10:41Je veux dire, c'est tous des éléments quand même qui sont choquants aujourd'hui.
10:44Je veux dire, je ne suis pas là pour polémiquer sur la justice.
10:46Bien au contraire, je la respecte aujourd'hui.
10:48Mais à un moment donné, quand tu es là, on t'accuse d'avoir tiré des coups de feu.
10:52Ok, je veux bien.
10:53Si j'avais tiré des coups de feu, je ne serais pas en train de vous dire
10:55que je suis innocent, je serais en train de vous dire que je l'ai fait,
10:56mais pour ces raisons-là.
10:58D'ailleurs, si j'avais su le traitement que mes petits frères ont eu en prison,
11:02je ne vous dis pas que la colère ne serait pas montée en moi.
11:04Mais je n'avais aucune raison d'être en colère quand je suis allé sur le parking.
11:07Je ne savais même pas ce qui s'est passé.
11:09Pourquoi j'aurais pris une arme ?
11:11Et je suis quand même, entre guillemets, un peu connu.
11:14Je veux dire, je vais me présenter sur un parking de boîte de nuit,
11:17à visage découvert, comme ça, et je vais faire le cow-boy ?
11:20Non, ce n'est pas possible.
11:22Les gens qui me connaissent et les gens, ils se disent que ce n'est pas possible.
11:27La vidéosurveillance, Cyril, qui disparaît.
11:29Est-ce que c'est Tony Verel et ses frères qui ont pu prendre la caméra,
11:33enfin la vidéosurveillance, prendre la cassette et la changer ?
11:37Vous savez ce qu'il y avait sur les bandes ?
11:39Ça s'est soldé.
11:41Alors, ça s'est soldé, ça vient de se solder là,
11:44parce qu'il y a eu donc un jugement en appel qui a réduit la peine.
11:46Bien sûr.
11:4718 mois de prison et vous êtes pourvu en cassation.
11:51Et là, vous avez perdu en cassation.
11:53Mais en appel, c'est 18 mois aménageables,
11:56interdiction de port d'armes pendant 5 ans et 18 mois aménageables.
12:00Ça veut dire qu'il n'y a pas de prison.
12:02C'est ça. D'accord.
12:03Mais la justice a considéré que la responsabilité était amoindrie,
12:07mais ne vous a pas quand même donné quittus de l'ensemble.
12:10Non, c'est pour ça que je ne critiquerai pas aujourd'hui la justice.
12:13Mais elle n'a pas été au goût des choses.
12:15C'était soit j'étais coupable ou soit j'étais innocent.
12:18À un moment donné, si vous regardez le verdict,
12:21j'ai croisé tous les gens que je crois aujourd'hui dans la rue me disent
12:25« Anthony, tu as gagné ton procès.
12:27Tu ne retournes pas en prison, tu as gagné ton procès. »
12:29Non, pour moi, je n'ai pas gagné.
12:30Je ne suis pas innocent. On ne m'a pas innocenté.
12:32Mais aux yeux des gens,
12:34et les gens m'ont dit « Mais si tu avais fait ce pourquoi on t'accuse,
12:38ce n'est pas 18 mois de prison que tu prends, c'est 10 ans, 20 ans.
12:42Donc, à un moment donné, je ne vais pas me plaindre.
12:43Je ne vais pas dire non, non.
12:46Aujourd'hui, jusqu'à la fin de ma vie, je clamerai mon innocence.
12:50Mais c'est comme ça, je respecte les institutions.
12:52Je suis français. J'ai été fier de porter ce maillot.
12:56La seule chose qui me fait mal, c'est qu'en fait, moi, à la limite, c'est normal.
13:01J'ai eu cette notoriété.
13:03Cette notoriété m'a apporté, comme à tous, des avantages.
13:07On le sait, ça fait plaisir d'être connu, de faire des autographes.
13:11Mais c'est mes frères, mes frères qui ont souffert pour rien.
13:14Mon petit frère, on en parlait, mon petit frère de 20 ans,
13:17il scrine son grand frère qui a 10 ans de plus que lui
13:20pour aller fêter ses 20 ans qui sont allés à 3-4 jours près.
13:24Il va en boîte de nuit, il se retrouve, il boit un verre,
13:27il voit son grand frère se faire frapper par un vigile.
13:30Qu'est-ce qu'il fait ? Il va porter main forte, il va secourir son frère.
13:35Et oui, on a dit au procès, il l'a poussé.
13:36Non, il lui a mis un coup de poing, peut-être.
13:39Mais ce que je veux dire par là, après ça, en voulant défendre son frère,
13:41il se fait massacrer.
13:44Je veux dire, quand j'ai entendu, au procès, 15-20 témoins
13:49expliquer la scène de mon petit frère qui est coincé dans un angle,
13:53parce qu'à un moment donné, il se sauve,
13:55parce que quand il est venu frapper le vigile pour aider son grand frère,
14:00bien sûr, toute la boîte s'est mise contre eux,
14:02parce qu'il y a beaucoup de copains des vigiles, tout ça.
14:05Et je ne critique pas les vigiles,
14:06parce que mon père a été vigile à son époque,
14:09et ce n'était pas le même vigile.
14:11Mais ce que je veux dire par là, c'est qu'à l'arrivée,
14:13il s'est retrouvé dans un coin, entendre dire « arrêtez, arrêtez ».
14:15Et là, ils l'ont roué de coups, avec des gants coqués,
14:18avec des chaussures de sécurité.
14:22Il était en position fétale, il s'est fait massacrer.
14:25Et ce pauvre jeune, il se retrouve en prison.
14:27Il n'a rien demandé à personne, il se retrouve en prison.
14:29Il a le même traitement qu'à la limite moi, qui suis populaire.
14:33Moi, à la limite, qu'on me descende dans les médias, c'est le jeu.
14:38C'est normal.
14:39Mais lui, je veux dire, aujourd'hui, il n'a même pas commencé sa vie.
14:42Il a 30 ans, et c'est ça qui me fait le plus mal.
14:47C'est la souffrance des gens autour.
14:50Mon père, il est parti.
14:52Mon père était protecteur.
14:53Mon père, il aurait voulu.
14:55Vous vous rendez compte que dans cette affaire, à un moment donné,
14:57on a même dit, c'était le père de Tony Veyrel, la cinquième personne,
15:01parce que les vigiles ont dit qu'on était cinq.
15:03Depuis le début, ils disent qu'on est cinq.
15:05Et on est quatre dans le box des accusés.
15:07Si on avait voulu se défendre et dire, nous, on est innocents,
15:11mais on aurait dit comme les vigiles.
15:13Mais bien sûr qu'il y avait cinq personnes.
15:15Ils disent qu'il y avait un tireur embusqué.
15:16Mais bien sûr.
15:17Mais on n'a jamais voulu mentir.
15:18Je ne vais pas inventer une personne que je n'ai pas vue, moi.
15:21J'ai entendu des coups de feu.
15:22Quand on est arrivé sur le parking, on s'est fait gazer.
15:24Dès le départ, on s'est fait gazer.
15:25Ils n'ont pas cherché à discuter.
15:27Je veux dire, à un moment donné, ils disent qu'ils nous ont vu arriver,
15:30depuis la vidéo, surveillance, la boîte fermée.
15:33Ils disent qu'ils sont sortis avec des lacrymos,
15:36alors qu'ils nous ont vus soi-disant arriver avec des armes.
15:39Vous, vous sortez d'une boîte de nuit qui est fermée.
15:41Il n'y a personne à défendre dehors.
15:43Et vous sortez avec des bombes lacrymogènes contre des gens avec des armes.
15:48Non, mais c'est pour ça que je ne suis pas là pour dire que je suis innocent
15:52et je suis un bon garçon.
15:54On a tous nos côtés sombres.
15:57Mais je veux dire, je n'ai jamais tiré sur personne.
16:00Et ça, je le dis et je le redirai jusqu'à la fin de ma vie.
16:04Maintenant, j'accepte les choses, je suis comme ça.
16:07– Merci Tony Verrell, vraiment, et merci d'être avec nous.
16:10« Balle au centre », c'est le livre de Tony Verrell.
16:12Merci pour votre franchise.
16:16Merci, merci Tony, merci pour ce moment.

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