Capitale régionale et ville étudiante, la communauté urbaine du Grand Poitiers a connu une croissance de l'emploi un peu plus dynamique que sa croissance démographique jusqu'à la crise économique de 2007-2012, qui a marqué un ralentissement de la progression démographique.
Ces années ont été marquées par une prise de conscience de la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers (ENAF), avec la volonté de ralentir la consommation d'espaces et la mise en place d'un système d'accompagnement des porteurs de projets.
Aujourd'hui le Grand Poitiers poursuit ces réflexions et expérimente de nouveaux modèles d'aménagement à travers la démarche « Territoires Pilotes de Sobriété Foncière ». Lancée par l'Etat et pilotée par le PUCA - Plan Urbanisme Construction Architecture, l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCTerritoires) et la DGALN - Habitat, Urbanisme, Rénovation, cette démarche innovante vise à anticiper, repérer et expérimenter des alternatives à l'étalement urbain.
À travers la construction d'un imaginaire différent, mais aussi la mise en place de stratégies et d'outils, le Grand Poitiers ouvre la voie vers d'autres perspectives, notamment l'objectif du « Zéro artificialisation nette » (ZAN).
Plus d'infos sur TPSF https://lnkd.in/e-yqubEK
Ces années ont été marquées par une prise de conscience de la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers (ENAF), avec la volonté de ralentir la consommation d'espaces et la mise en place d'un système d'accompagnement des porteurs de projets.
Aujourd'hui le Grand Poitiers poursuit ces réflexions et expérimente de nouveaux modèles d'aménagement à travers la démarche « Territoires Pilotes de Sobriété Foncière ». Lancée par l'Etat et pilotée par le PUCA - Plan Urbanisme Construction Architecture, l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCTerritoires) et la DGALN - Habitat, Urbanisme, Rénovation, cette démarche innovante vise à anticiper, repérer et expérimenter des alternatives à l'étalement urbain.
À travers la construction d'un imaginaire différent, mais aussi la mise en place de stratégies et d'outils, le Grand Poitiers ouvre la voie vers d'autres perspectives, notamment l'objectif du « Zéro artificialisation nette » (ZAN).
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00:00Alors on est là à Poitiers, au niveau des dunes, et derrière nous, on a le plateau
00:27de Poitiers, avec quelques monuments emblématiques, la cathédrale, la mairie, Notre-Dame, et
00:32c'est assez révélateur de Poitiers, avec un cœur historique vraiment ancien, très
00:37très dense.
00:38Et puis si on dézoome un petit peu Poitiers, on voit que c'est une ville sur laquelle
00:42on a peu de fonciers disponibles, sur laquelle on a peu de friches également, voire pas
00:47de friches du tout.
00:48Et aujourd'hui, à Poitiers, on a besoin de produire du logement, comme dans toutes
00:50les villes.
00:51Et donc, urbaniser la ville, créer ses logements, ça veut dire venir densifier, dans une logique
00:56de sobriété foncière.
00:57Pourquoi densifier dans une logique de sobriété foncière ? Parce que la première des sobriétés,
01:02c'est venir créer du logement dans l'existant, réutiliser l'existant, et puis quand c'est
01:06pas possible, alors il faut venir densifier, tout en respectant le cadre de vie des habitants.
01:10Pour nous, il était important en fait d'associer tout au long de la démarche, à différents
01:21stades, les habitants des espaces, des territoires, des quartiers.
01:25Donc en fait, on leur a fait participer d'une part au choix du site, où est-ce qu'on va
01:30travailler dans le cadre de territoire de pilote de sobriété foncière à Grand Poitiers,
01:34et également en fait, qu'est-ce qu'on va construire à cet endroit-là ? Et donc c'est
01:38eux qui ont choisi et guidé la collectivité pour travailler sur ces espaces un peu expérimentaux.
01:44On les a réunis, on les a fait travailler en atelier, on les a acculturés, pour que
01:49derrière en fait, ils soient en capacité de proposer à Grand Poitiers et ses partenaires
01:56un lieu de travail et un objectif final.
01:59Pour aborder la question de la sobriété foncière, on s'est demandé ce qui était
02:09vraiment démonstrateur de sobriété foncière en ville, et alors on a construit un petit
02:14manuel un peu à destination des élus, de tous les techniciens qui sont en charge
02:20de la ville.
02:21Ce petit manuel, on l'a appelé « Atlas du foncier invisible ». Alors, pourquoi le
02:26foncier invisible ? Parce qu'on voulait à la fois flécher des situations qui sont
02:29très visibles dans la ville, comme ce qu'on appelle les dents creuses ou les grandes friches
02:33urbaines, mais aussi des choses plus diffuses, tout ce qui peut se passer à l'intérieur
02:38des quartiers, qui n'est pas forcément visible, et comment faire pour mieux prendre
02:41en compte ce « gisement » et dans l'idée de mieux se partager ce qu'on a déjà.
02:47On est dans un quartier résidentiel qui est fait de très grandes parcelles, avec
03:02du bâti qui est non-mitoyen et une plutôt faible densité, ce qui génère des cœurs
03:09d'îlots qui sont très intéressants, très verdoyants, avec une place importante du
03:14végétal.
03:15Et on peut assez intuitivement se dire qu'il y a encore finalement de la place pour glisser
03:25des logements, des maisons, dans les espaces intercalaires, interstitiels de ce quartier.
03:31Donc c'est pour ça qu'on l'a pris comme quartier démonstrateur pour parler de la
03:35densification douce dans les tissus résidentiels peu denses.
03:40Il est ressorti que le tissu pavillonnaire pouvait et devait changer, qu'il devait changer
03:48sous une forme qui n'était pas de l'habitat collectif, mais une densité plutôt d'individuels
03:54groupés.
03:55Et la particularité qu'on a eue, c'est qu'au lieu d'aller chercher les jardins,
04:00qui habituellement sont les lieux où on densifie un peu la ville dans ce tissu pavillonnaire,
04:05on est allé chercher l'espace entre les maisons existantes et le front de rue.
04:09Donc là, l'idée, c'était de plutôt se positionner sur les franges, c'est-à-dire
04:14en avant, proche des voies, plutôt dans les intervalles entre maisons, voire à l'avant
04:19des maisons, et au contraire garder ces coeurs d'îlots qui sont au bénéfice de tous finalement.
04:26En fait, les jardins sont la vraie richesse de ces lieux.
04:31Ils sont à la fois un intérêt en termes d'intimité et personnel pour chacun des habitants,
04:36ils contribuent à des îlots de fraîcheur à l'échelle de la ville, ils contribuent
04:39à des îlots de biodiversité aussi, et en fait, l'important, c'était qu'on sorte
04:44de l'intérêt particulier, chacun son jardin, pour essayer de les mettre collectivement
04:47ensemble, parce que c'est ensemble qu'ils constituent ces îlots de fraîcheur ou ces
04:52îlots de biodiversité.
05:01L'enjeu pour Chauvigny, effectivement, c'était de réinvestir les logements vacants
05:08et de réhabiliter les logements dégradés.
05:11Et donc, c'est au cours de l'atelier Territoire pilote de sobriété foncière, puisqu'il
05:16constituait la ville sur la ville, c'est aussi une notion un peu nouvelle, y compris
05:21pour les élus et les techniciens de Chauvigny, donc comment construire la ville sur la ville,
05:25et donc, en réfléchissant collectivement, nous avons été amenés à revoir l'objectif
05:30de départ en disant, oui, on va conserver quelques bâtiments qui sont intéressants
05:36du point de vue patrimonial, mais pour les autres, on va plutôt les démolir pour renaturer
05:42et pour redonner aux berges de la Vienne leurs fonctions principales de biodiversité, d'expansion
05:48de crues lorsqu'il y en a, sans risque pour les habitants, et puis pour rendre un espace
05:54public pour lequel les habitants pourraient peut-être se rassembler à travers une quinguette
05:59ou s'occuper des bords de Vienne pour se les approprier de nouveau.
06:12C'était une occasion pour nous de prendre de la hauteur sur la vision du territoire.
06:15On avait un héritage dans notre société de travailler sur des opérations en extension
06:19urbaine essentiellement, et effectivement cette démarche nous a permis finalement de
06:26se dire que c'était le moment de lancer une nouvelle dynamique dans nos pratiques métiers,
06:29et quelque part vis-à-vis des acteurs institutionnels qui étaient avec nous,
06:35d'apporter cette vision opérationnelle. Le traitement de l'existant amène un investissement
06:42à l'instant T qui est plus important, même si derrière, sur le long terme, on récupère cet
06:47investissement puisque on fera moins de voiries, moins de réseaux pour desservir de nouvelles
06:51zones en extension. Donc c'est aussi des nouveaux modèles économiques qu'il faut appréhender.
06:56Ce qui nous paraît important, c'est qu'on ait la capacité, avec des partenaires financiers,
07:01de réfléchir à des amortissements sur le long terme.
07:08Le fait d'échanger avec les différents partenaires sur le territoire pilote de
07:12séparité foncière nous a fait prendre conscience que l'intervention sur le foncier devait être
07:17précédée d'une réflexion politique, c'est-à-dire qu'il faut vraiment que les élus élaborent un
07:22projet de territoire en y intégrant des éléments de sobriété foncière pour ensuite en déduire une
07:28stratégie foncière et qu'ensuite le PF puisse faire cette recherche justement de foncier en
07:32adéquation avec les besoins du territoire. Ça nous amène à être plus dans l'échange avec les élus
07:37en amont avant de se focaliser sur leur aménagement ou la réhabilitation d'un bâtiment par exemple.
07:48Territoire pilote de sobriété foncière pour Grand Poitiers comme pour la ville de Poitiers,
07:54ça a été une véritable opportunité dans le sens où ça arrivait à la fois au moment où on a
07:59choisi d'écrire un PLU à 40 communes et aussi ça nous a créé un espace de réflexion, un espace
08:04d'échange qui est venu alimenter, infuser, inspirer ces deux démarches que sont le plan
08:09local d'urbanisme intercommunal et la charte pour un urbanisme résilient et surtout c'est
08:14venu nous dire que c'est possible.