Le candidat républicain a remporté l’élection présidentielle ce mercredi 6 novembre à l’issue d’une campagne mouvementée. Jusqu’à la dernière minute, la peur d’une insurrection planait en cas de défaite du milliardaire.
C'était il y a quatre ans. En 2020, Donald Trump avait refusé de reconnaître les résultats de l’élection présidentielle, "truquée" selon lui, et avait appelé ses partisans à protester contre le dépouillement du collège électoral, le 6 janvier 2021 au Congrès. Le résultat est encore dans toutes les mémoires : des milliers de partisans pro-Trump prennent d’assaut le Capitole. Le 5 novembre prochain, les Etats-Unis connaîtront le nom de leur nouveau président : Kamala Harris ou Donald Trump. Mais ce dernier n'a pas oublié l'épisode de 2020 et laisse encore planer le doute sur son intention de reconnaître ou non la légitimité du scrutin. Lors du premier débat présidentiel face à Joe Biden, le 27 juin dernier, il ne s’engage à le faire qu’à condition que l’élection soit "juste et légale".
Pour Richard Pildes, professeur de droit à l’Université de New York, "si l’élection est serrée et qu’elle se joue dans un ou deux Etats, nous pourrions entrer dans une situation dangereuse." Au point de vivre un nouveau 6 janvier 2020 ? Depuis, une nouvelle loi sur le décompte des voix a été adoptée en 2022, mais avec Donald Trump dans la course, le pire est encore et toujours à craindre. D'autant que les résultats s'annoncent, encore une fois, très serrés. On vous explique tout dans notre nouveau long format vidéo, disponible sur notre site, et tous nos réseaux sociaux.
C'était il y a quatre ans. En 2020, Donald Trump avait refusé de reconnaître les résultats de l’élection présidentielle, "truquée" selon lui, et avait appelé ses partisans à protester contre le dépouillement du collège électoral, le 6 janvier 2021 au Congrès. Le résultat est encore dans toutes les mémoires : des milliers de partisans pro-Trump prennent d’assaut le Capitole. Le 5 novembre prochain, les Etats-Unis connaîtront le nom de leur nouveau président : Kamala Harris ou Donald Trump. Mais ce dernier n'a pas oublié l'épisode de 2020 et laisse encore planer le doute sur son intention de reconnaître ou non la légitimité du scrutin. Lors du premier débat présidentiel face à Joe Biden, le 27 juin dernier, il ne s’engage à le faire qu’à condition que l’élection soit "juste et légale".
Pour Richard Pildes, professeur de droit à l’Université de New York, "si l’élection est serrée et qu’elle se joue dans un ou deux Etats, nous pourrions entrer dans une situation dangereuse." Au point de vivre un nouveau 6 janvier 2020 ? Depuis, une nouvelle loi sur le décompte des voix a été adoptée en 2022, mais avec Donald Trump dans la course, le pire est encore et toujours à craindre. D'autant que les résultats s'annoncent, encore une fois, très serrés. On vous explique tout dans notre nouveau long format vidéo, disponible sur notre site, et tous nos réseaux sociaux.
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00:00Si Donald Trump perd la présidentielle américaine, va-t-on assister à nouveau à une prise d'assaut du Capitole ?
00:09Il y a quatre ans, Donald Trump avait refusé de reconnaître les résultats de l'élection qu'il pensait truquer
00:18et avait appelé ses partisans à protester contre le dépouillement du collège électoral.
00:30Aujourd'hui, il continue de maintenir que l'élection de 2020 a été truquée et laisse planer le doute pour 2024.
00:53Alors, jusqu'où Donald Trump peut-il aller ?
00:56Doit-on craindre un nouvel assaut du Capitole ? Réponse dans cette vidéo,
01:00avec notamment cette nouvelle loi adoptée en 2022 qui pourrait tout changer.
01:05D'abord, un mot sur le système de vote américain qui est, rappelons-le, au suffrage universel indirect.
01:12Lorsqu'ils mettent un bulletin dans l'urne, les Américains votent pour les 538 grands électeurs qui constituent le collège électoral.
01:20Le nombre de grands électeurs par État varie en fonction de la taille de l'État et de son nombre d'habitants.
01:27Pour gagner l'élection, il faut 270 grands électeurs.
01:31Autrement dit, le candidat qui est élu président n'est pas celui qui remporte le plus de voix,
01:36mais celui qui obtient le plus de grands électeurs.
01:38C'est d'ailleurs ce que l'on vous expliquait dans une précédente vidéo, allez voir.
01:42L'autre particularité du vote américain est que le système électoral est décentralisé.
01:48Non seulement les élections présidentielles se déroulent État par État,
01:52mais au sein des États, elles sont administrées par de nombreuses collectivités locales.
01:57Au total, il existe plus de 10 000 juridictions électorales.
02:01Chaque juridiction fixe ses propres délais d'inscription des électeurs,
02:05ses dates de vote anticipées et ses règles de vote par correspondance.
02:19Justement, si l'on soupçonne une fraude, quelles sont les voies de recours ?
02:24D'abord, regardons comment marche le processus de certification.
02:28Cette certification se déroule au niveau de chaque État et les délais de validation varient.
02:34Mais envers les États, il n'y a pas de délai de validation.
02:38Les élections, c'est-à-dire les élections présidentielles,
02:40sont faites par les électeurs de chaque État.
02:43Les élections se déroulent au niveau de chaque État et les délais de validation varient.
02:47Mais, en vertu de la loi de 1877, les États disposent d'une période de sécurité de 5 semaines
02:54après le jour des élections pour résoudre tout différent.
02:57Une semaine après la fin de cette période, le collège électoral se réunit pour attester des résultats.
03:03Enfin, le 6 janvier, les votes électoraux sont officiellement comptés
03:07lors d'une session conjointe du Congrès
03:09et le président du Sénat annonce les résultats définitifs des élections.
03:13Les contestations se déroulent donc pendant cette fameuse période de sécurité.
03:18Si l'un des candidats refuse le résultat, il peut demander un recomptage.
03:24Les conditions à remplir diffèrent en fonction des États, mais si le résultat est serré,
03:29la loi exige automatiquement le recomptage.
03:32Pour garantir la confiance dans le processus électoral,
03:35la loi autorise les partis politiques à avoir un certain nombre d'observateurs
03:40pour superviser les élections présidentielles.
03:43C'est-à-dire qu'il y a un certain nombre d'observateurs,
03:46qui sont les responsables de l'élection présidentielle.
03:50Ensuite, ce sont les tribunaux de chaque État qui s'occupent des litiges,
03:54et ce, jusqu'à la fin de la période de sécurité.
04:20Souvenez-vous, le 4 novembre 2020,
04:23Donald Trump remet en cause les résultats des élections
04:26avant même la fin du dépouillement des votes.
04:43Après trois jours de décompte,
04:45Joe Biden sera bien élu 46e président des États-Unis,
04:48avec 306 grands électeurs contre 232,
04:51et plus de 7 millions de bulletins d'écart.
04:54Ce qu'il faut bien comprendre,
04:56c'est qu'il ne manquait que 30 000 voix,
04:58étalées entre quatre États-clés,
05:00pour que Donald Trump puisse l'emporter.
05:02Il affirme donc que l'élection a été volée
05:05et fait valoir son droit de contestation pendant la période de sécurité.
05:09Sans réels arguments,
05:11il réfute tous les votes par correspondance,
05:13massivement favorables aux démocrates.
05:22Il affirme que des personnes décédées ont voté,
05:24ou que les machines de vote ont transformé
05:26des millions de bulletins Donald Trump en Joe Biden,
05:29car elles appartenaient, selon lui,
05:31à une entreprise favorable aux démocrates.
05:33À chaque fois, les tribunaux rejettent
05:35les accusations sans preuve de Donald Trump.
05:38Résultat, le 2 janvier 2021,
05:41Donald Trump fait pression sur le secrétaire d'État de Géorgie,
05:44l'un des quatre États-clés,
05:46pour qu'il annule les résultats des élections de son État.
05:50Si on peut juste repasser par les chiffres,
05:52je pense que c'est assez clair que nous avons gagné.
05:56Je veux juste trouver
05:5811 780 votes,
06:04c'est un plus que nous avons,
06:06parce que nous avons gagné l'État.
06:09Après cette tentative ratée d'intimidation,
06:11il ne restait qu'une seule carte à jouer.
06:13Empêcher le président du Sénat
06:16de valider la victoire de Joe Biden
06:18le 6 janvier 2021 au Congrès.
06:20Et à ce moment-là, le président du Sénat,
06:23c'est Mike Pence, le vice-président de Donald Trump.
06:36Dès 7h du matin, le 6 janvier,
06:38des milliers de partisans de Donald Trump
06:40affluent vers Washington, persuadés des fraudes.
06:46À midi, Donald Trump prend la parole
06:48et revendique une nouvelle fois la victoire.
07:00Une heure plus tard,
07:01Mike Pence déclare dans une lettre
07:03qu'il ne s'oppose pas à la certification.
07:06Les manifestants devant le Capitol sont furieux,
07:08affrontent les policiers présents sur place
07:11et finissent par entrer dans le bâtiment.
07:16Vers 16h, Donald Trump publie enfin
07:19une vidéo demandant un retour au calme.
07:25Un couvre-feu est décrété par la maire de Washington
07:28et le Congrès reprend sa séance.
07:30Ce n'est qu'aux premières heures du 7 janvier
07:33que Joe Biden est officiellement certifié.
07:35Pour éviter que cela se reproduise aujourd'hui,
07:38une nouvelle loi sur la réforme du décompte électoral
07:41a été adoptée par le Congrès.
07:43Son but ?
07:44Empêcher un candidat d'utiliser les failles existantes.
08:14Cette nouvelle loi, bipartisane,
08:16précise que le vice-président n'a pas le droit
08:18de contester les déclarations des États.
08:21Cela a toujours été le cas,
08:23mais avec les événements de 2020,
08:25le Congrès souhaitait clarifier ce point.
08:27La loi place aussi de nouvelles limites
08:29sur le Congrès.
08:30Avant, il suffisait d'un seul sénateur
08:33et d'un seul membre de la Chambre
08:35pour soumettre une objection
08:37au résultat de l'élection de Joe Biden.
08:39Désormais, la loi exige 20% de la Chambre
08:42et 20% du Sénat pour s'y opposer.
08:44Le but de cette nouvelle loi est donc
08:46de protéger le système face aux tentatives de corruption.
09:09Donc, la première chose facile à dire,
09:11c'est qu'il va dépendre à un certain point
09:14de la réalité de ces peurs
09:16si nous avons une élection proche ou non.
09:18Si nous avons une élection proche
09:20et que ça se déroule en un ou deux États,
09:23nous pourrions entrer dans une circonstance
09:25potentiellement plus dangereuse.
09:27Chaque jour, nous recevons des menaces
09:29des gens qui appellent en disant
09:31« Je sais que tu vas voler l'élection. »
09:32C'est une réalité malheureuse
09:34de ce que nous avons vécu,
09:35des tentatives d'assassinat, etc.
09:36Et je sais que ça va s'écaler
09:38dans les semaines à venir.
09:39Je pense que les points de pression,
09:41s'il y en a un,
09:42seront beaucoup plus
09:44dans l'immédiat après-midi de l'élection
09:46que ce qu'ils seront
09:47quand le Congrès se rencontre en janvier.
09:49Je serais plus inquiétant
09:51de voir beaucoup de gens descendre
09:53sur les centres de comptage des votes
09:55avec des suspicions de ce qui se passe.
09:57En effet, le calendrier de certification du vote
10:00est très important.
10:01Le risque serait donc de voir
10:03les bureaux de vote pris d'assaut
10:04pour empêcher la certification
10:06et obliger les États
10:08à manquer la date de la fin
10:09de la période de sécurité.
10:37Si vous avez aimé cette vidéo,
10:39n'hésitez pas à vous abonner
10:41et à aller faire un tour
10:42sur le site de L'Express
10:43pour y retrouver tous nos contenus
10:45sur l'élection américaine.