Le député LFI Andy Kerbrat a été contrôlé en possession d’une drogue de synthèse le 17 octobre dernier. Alors que l’élu a annoncé avoir “entamé un protocole de soins” et se tenir “à la disposition de la justice”, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau l’appelle à “tirer les conséquences de ses actes”.
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00:00Je l'ai défendu parce que je pense que la lutte contre la consommation de drogue
00:06ne peut pas passer par la criminalisation et la stigmatisation des consommateurs.
00:11C'est tout le contraire, c'est un enjeu de santé publique majeur, premier.
00:15Il y a énormément de consommation en fait dans tous les milieux en France
00:20et aujourd'hui la question c'est comment on accompagne ces personnes
00:25qui se font du mal à elles-mêmes avant toute chose
00:28et comment on fait en sorte qu'elles puissent entrer dans un parcours de soins
00:31quand elles subissent des addictions.
00:33Là il a reconnu l'addiction, il a reconnu aussi des fragilités psychologiques
00:37et je pense que nous devrions entendre qu'aujourd'hui il a besoin d'un parcours de soins.
00:43Mais alors madame Rousseau, c'est une chose que l'on entend souvent
00:46mais l'argument souvent invoqué c'est qu'il faut aussi, quand on combat la drogue,
00:50criminaliser les consommateurs et puis bien évidemment on a tous ces règlements de comptes
00:55qui nous reviennent en mémoire, il y en a chaque semaine à Marseille et ailleurs.
00:59Si par exemple, pardon pour cet exemple un peu funeste,
01:01mais si par exemple ce gamin, ce mineur qui a dealé, qui a vendu de la drogue à ce parlementaire,
01:07si demain il meurt victime ou il est blessé victime d'un règlement de compte
01:12par un cartel de drogue quelque part, c'est terrible aussi.
01:16Non mais évidemment, évidemment que c'est terrible
01:18et c'est pour ça qu'il faut lutter contre les trafics
01:20mais qu'il faut aussi lutter pour diminuer la consommation.
01:23Tant qu'il y aura des consommateurs, il y aura des trafics
01:25et il y aura des trafiquants pour exploiter des jeunes
01:27et les mettre en pied d'immeuble pour qu'ils vendent de la drogue.
01:30Diminuer la consommation, c'est un des aspects importants de la lutte contre la drogue.
01:38Est-ce que ce n'est pas un peu facile de dire je n'y suis pour rien, je suis victime de mon addiction ?
01:44Il n'a pas dit ça, il a dit qu'il reconnaissait, il a dit qu'il s'excusait
01:48et par ailleurs il a dit qu'il avait des fragilités psychologiques
01:52et je voudrais vraiment qu'on entende ce qu'il dit.
01:56C'est-à-dire que c'est une drogue qui lui permet de supporter les fragilités psychologiques qu'il a.
02:04Quels soins d'autres a-t-il eu ?
02:06En réalité c'est ça la question qu'on doit se poser.
02:08Mais du coup, Jeanine Rousseau, lorsqu'on vous entend ou lorsqu'on vous lit,
02:12on se dit que finalement il est plus une victime qu'un délinquant.
02:17Mais en l'occurrence il a un problème de santé, il a un problème de santé publique.
02:21Et aujourd'hui la pratique du chemsex qui probablement était à l'origine de son achat,
02:27même si je n'en ai pas la certitude,
02:29est un fléau dans certains milieux et dans une certaine jeunesse
02:34qui du coup se trouve exposée à des quantités bien trop importantes de drogues,
02:39font parfois des overdoses de ces drogues.
02:42Et encore une fois, aujourd'hui nous avons à diminuer la consommation pour diminuer les trafics.
02:46Il faut aussi lutter évidemment avec la police, la justice contre les trafics, c'est évident.
02:51Mais les consommateurs doivent être pris pour ce qu'ils sont,
02:54c'est-à-dire des gens qu'on doit accompagner vers la sortie de leurs addictions.