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00:00Je m'appelle Priscilla Routier-Trier et je suis la fondatrice de The Sorority,
00:03la communauté d'entraide qui permet de trouver de l'aide à tout moment,
00:05si on est suivi dans la rue, si on est embêté dans les transports,
00:08en soirée, au bureau ou chez soi.
00:09On a à peu près 500 adhérents qui se sont lancés par mois,
00:12et on a entre 70 et 80% qui sont dans la rue, dans les transports et en soirée.
00:17Après, il va y avoir des situations de violence conjugale, intrafamiliale.
00:20Après, on va avoir des personnes qui se sentent seules, qui se sentent isolées,
00:24et de plus en plus de personnes avec des pensées suicidaires
00:27et qui vont demander de l'aide à la communauté.
00:29The Sorority, c'est arrivé d'une expérience personnelle
00:31où j'ai vécu mon deuxième burn-out début 2019,
00:34et je venais d'accoucher de mon deuxième petit garçon.
00:36J'étais profondément mal et j'étais prise en charge par ma médecin traitante
00:39qui m'a dit « je te crois et je suis là pour toi,
00:42et tant que tu n'iras pas mieux, tu y retourneras pas ».
00:44Et en sortant de là, j'ai eu une espèce de poids immense qui s'est levé de mes épaules
00:47et je me suis dit « mais dans n'importe quelle situation d'isolement
00:50où vraiment on se sent profondément seul et on vit une situation difficile,
00:53se rendre compte qu'on n'est pas seul, avoir une main tendue
00:56et être mis en relation avec les bonnes personnes,
00:57ça peut déjà faire la moitié du chemin,
00:59et petit à petit c'est une première ouverture vers d'autres personnes
01:02qui peuvent nous tendre la main,
01:03vers des personnes qui peuvent nous expliquer
01:04qu'elles sont passées par les mêmes étapes,
01:06comment elles ont fait, et au fur et à mesure sortir de ces violences.
01:08Donc je suis prise il y a, je suis en train de me balader dans la rue
01:11ou dans les transports en commun, il y a une situation d'insécurité
01:13donc je suis suivie où il se passe quoi que ce soit.
01:15Ça c'est une utilisatrice qui est à mes côtés.
01:18J'appuie deux secondes sur le bouton d'alerte.
01:20Les utilisatrices autour tout de suite vont recevoir une alerte
01:22qui va leur expliquer que je suis en situation d'agression,
01:25qui leur demande de me contacter au plus vite
01:26sans jamais se mettre en danger.
01:27Donc je commence à recevoir moi des messages pour savoir si tout va bien.
01:30Et donc la personne tout de suite va voir où est-ce que je suis.
01:33Donc je suis là juste à ses côtés.
01:34Elle va voir que je suis en situation de danger.
01:36Elle peut m'appeler si j'ai laissé mon numéro
01:38ou elle peut tout de suite m'écrire un message
01:40pour lui demander ce qui se passe,
01:41si elle souhaite qu'elle contacte pour moi les autorités,
01:44si elle souhaite qu'elle me rejoigne ou que je la rejoigne.
01:46Et là pour vous donner une idée,
01:48j'ai eu dix prises de contact en une minute.
01:50Il y en a même qui se sont arrêtés en voiture pour me répondre.
01:53Donc ça, c'est toutes les personnes qui sont inscrites sur l'application ?
01:55Ça, c'est toutes les personnes aux profils vérifiés et validés.
01:58Là par exemple, on voit que dans les 50 kilomètres autour de nous,
02:00il y a plus de 15 000 personnes autour de nous.
02:02Les cheveux verts, c'est les profils vérifiés et validés.
02:04Les roses, c'est celles qui proposent un lieu sûr pour fuir.
02:08Et les petites maisons roses,
02:09c'est les associations dédiées à l'aide aux victimes.
02:11Et on a plus de 100 000 personnes aux profils vérifiés et validés.
02:14Et pour le moment, essentiellement,
02:15des femmes et des personnes issues des minorités de genre
02:17pour s'assurer qu'il n'y ait pas de conjoints violents,
02:18ex-conjoints violents ou harceleurs.
02:20Et les hommes, c'est en train d'arriver.
02:21Ceux qui subissent des violences et ceux qui souhaitent aider,
02:23on est en bêta-test en ce moment et ça sera bientôt publié.
02:25C'est bien celui-là, ton mail ?
02:26C'est ça.
02:27OK.
02:29Bienvenue parmi nous !
02:30Moi, je suis déjà sur la police.
02:32J'ai déjà eu... pas fait appel.
02:34Mais les deux fois où ça a pu s'arriver, l'alerte, je dormais.
02:37Du coup, j'ai pas...
02:38C'est aussi ça qui est important.
02:40Il n'y a pas de notion de non-assistance à personne en danger.
02:42Parce que l'alerte est toujours diffusée aux 50 premières personnes autour de soi.
02:45Donc, c'est OK de ne pas être OK.
02:46C'est OK de ne pas avoir l'alerte, d'être en train de dormir,
02:48de s'occuper de ses enfants, de soi-même être en situation de violence.
02:51J'avais parlé de l'application et qu'il y a quelqu'un qui l'a téléchargée devant mes yeux
02:54parce qu'elle est venue me demander de l'aide dans la rue
02:56en me disant que je me suis suivie par quelqu'un.
02:58Je l'avais mis en sécurité derrière moi.
03:00Je lui ai dit...
03:01J'ai envoyé le chien et le gars.
03:02Et je lui ai dit, par contre, maintenant, tu télécharges l'application.
03:04Tout de suite !
03:05Les autorités, c'est les personnes qui vont contacter les autorités pour elles.
03:08Parce que, par exemple, dans des cas plus compliqués,
03:11violences conjugales, intrafamiliales,
03:12elles ne veulent pas forcément qu'elles interviennent tout de suite.
03:14Par contre, elles veulent être en lien avec l'extérieur ou tout de suite se réfugier.
03:17On parle d'héritage en sortant en mode équipe et unie
03:20et que ça perdure dans le temps.
03:21On est tous ce principe et ce réflexe d'entraide citoyenne
03:24pour mettre fin aux violences ensemble.