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Transcription
00:00Bonjour, François Rosamond, secrétaire du CSE, Caribbe et Bassissima,
00:07couronné sous le nom commercial Hôtel de la Bateaulière,
00:10pour la fonction de caissier barman à l'Hôtel de la Bateaulière.
00:12Je vois bientôt 30 ans, novembre 30 ans de bon et loyaux service.
00:16Après quelques semaines, on se bat, les salariés se battent,
00:19parce que nous étions en adresse en judiciaire depuis le 6 août 2024.
00:23On a été licenciés en date du 12 octobre 2024 par le tribunal de commerce de Martinique.
00:30Jeter 55 salariés au bord de la route, comme des vieux chiffons, plus bons à l'utilisage.
00:35Ce qu'on a fait là d'abord, c'est sauver notre outil de travail,
00:38qui s'appelle la Bateaulière, c'est-à-dire la vieille dame,
00:39qui existe depuis 1970 et qui a vu de nouvelles générations,
00:43qui a vu de nombreuses personnalités passer ici.
00:45Et nous avons sauvé aussi nos 55 emplois.
00:48Il n'est pas question que nous nous retrouvions dans la rue de jouer le domaine comme ça.
00:51Alors, il y a deux sortes de solutions.
00:53Vous avez ce qu'on appelle la SCOP, c'est les salariés qui se sont formés
00:55pour reprendre leur outil de travail, c'est une coopérative ouvrière.
00:58Et aussi, il y a ce qu'on appelle le plan de continuation,
01:01les Mont-Plaisir, les actionnaires actuels qui ont fait recourser en ce sens
01:04pour sauver leur outil de travail.
01:06Tant qu'on n'a pas un combat, on ne peut pas y perdre tout ce qu'on n'a pas livré.
01:08Tant qu'on n'a pas livré le combat, on garde toujours l'espoir.
01:12Je vais vous dire en Coriolo, pour moi, en Coriolo, c'est un placard de monnagerie.
01:15C'est un espace qui vaut à peu près 40 millions d'euros.
01:18Alors, ils le vendent à 1,6 million d'euros, à 2 millions d'euros.
01:22C'est une braderie.
01:24On mépris les salariés, on mépris tous ceux qui sont passés ici.
01:28C'est un hôtel, c'est le lieu où on embrasse le plus de salariés, d'apprentis.
01:34Vous avez des centres qui forment des jeunes à ce métier-là.
01:38Et les hôtels, ce sont les lieux.
01:39Alors, vous avez 5 hôtels qui sont fermés, à la bâtisse de Saint-Lafayette le 6e.
01:42Il n'est pas question que nous acceptions cette décision,
01:44qui est inique, qui est cynique, et qui est une forme de violence.
01:49C'est dans cette pièce que nous vivons, où on a la vie est chère,
01:52où tout le monde se bat.
01:53Et une telle décision, qui est vraiment méprisable vis-à-vis des salariés.
01:59Ça fait 5 ans, seulement.
02:01Je ne m'attendais pas à une telle situation.
02:04Voilà, après dire, il y a de la colère.
02:08La colère, il y a du rabot, si j'appuie dessus.
02:11Quoi ? 1,6 million ?
02:14C'est rien, ça.
02:15Il y a une colère.
02:17Moi, je me disais que j'allais prendre ma retraite ici,
02:20avec les collègues, tout se passe excellent, c'est très bien.
02:24Sans problème.
02:25Voilà, j'espère le revoir un jour.
02:28J'espère.
02:29C'est trop beau, j'aime bien ce genre.
02:31C'est de la basse aussi, ça.
02:32Mais son nom, je ne connais pas son nom.
02:34Quand M. Césaire venait ici, M. Aimé Césaire,
02:37il parlait à cette table-là.
02:38Voilà, chaque année qu'il venait à l'hôtel, il parlait à cette table.
02:41Tous les gens, tout le capitaliste, on a eu M. Mitterrand,
02:44on a eu M. Bouchici,
02:46on a eu M. Chavez.
02:49M. Chavez a servi dans l'hôpital.
02:50Il y a eu Mme Célia Croce, dans les grandes saletés.
02:53Il y a eu Jocelyne Béhoir, il y a eu Tabo Combo,
02:55il y a eu Kassab, tous ces grands qui sont passés ici.
02:58Draftalmar, Tania Seyval.
03:02C'est le rôle d'accueil pour les gens qui arrivent.
03:05Notre mascotte, M. Ikuroy.
03:08Ils ne seraient pas pu nous voir.
03:10Pas bébé.
03:11Salut, Dom.
03:13À bientôt, hein ? Non, ne t'en fais pas.
03:15On y sera toujours, d'accord ?
03:17C'est un plaisir de recevoir les clients.
03:19Le bar fermé depuis août, c'est bien très à voir.
03:22C'est une belle vue, les livrets vendus pour 1,6 million.
03:27Tout à fait, il y a 30 ans de sa vie, de son travail.
03:30Il y a des gens qui ont 40 ans, qui ont 36 ans, qui ont 42 ans.
03:34C'est comme un vieux chiffon jeté à la poubelle.
03:38J'avais une colère, c'est la dernière fois que j'avais une colère.
03:41J'ai exprimé ma colère et c'est normal, c'est pour ça que je comprends.
03:44On se bat depuis trois mois pour garder notre hôtel,
03:47pour arriver à ce résultat de tribunal, ça vous fait mal.
03:52Je travaille ici, ça fait 28 ans et deux mois.
03:56Il y a un truc qui a pris la moitié de notre vie.
03:59On était tout le temps ici et puis on voit que ça part en débandade.
04:04Vendus à un prix vraiment dégradant.
04:09Et nous, personnellement, nous voulons toujours rester au travail.
04:13Parce que nous aimons ce que nous faisons.
04:15Nous aimons les clients, vous voyez ?
04:19J'espère que le tribunal va...
04:22Je ne sais pas, pour nous.
04:24La réunion, c'était vraiment...
04:27Pour moi, ce n'était pas beau du tout.
04:29Ils ne donnaient aucune chance aux autres.
04:31Et c'est l'argent qui a parlé.
04:34La SCOP, on voulait faire les collègues.
04:40Pour qu'ils puissent prendre l'hôtel en main.
04:42On avait déjà décidé de faire beaucoup de choses.
04:45Mais le tribunal a coupé sa soumise.
04:48Oui, avec l'argent, on commençait à avoir beaucoup d'investisseurs.
04:51Mais le tribunal voulait l'argent sous le prix.
04:55Qui veut dire un euro symbolique n'était pas assez pour eux.
04:57Le fait que l'hôtel s'arrête, je suis contre.
05:00Parce que c'est un patimoine, bien sûr.
05:02Et le rendre comme ça, le jour à l'endemain, ce n'est pas bon du tout.
05:06Parce que lorsqu'on regarde que c'est un patimoine,
05:10les patimoines, normalement, on devait les profiter ou quoi ?
05:17Nous sommes mobilisés, nous ne lâchons pas le morceau.
05:20Je sais que le tribunal, la cour d'appel va revenir à la raison.
05:24Il va comprendre qu'il y a 55 personnes qui sont dans la rue.
05:27Ils n'ont pas demandé cela.
05:28Donc on se bat dans ce sens.
05:30Je crois qu'ils vont prendre la décision.
05:32Alors pourquoi s'attaquer à la bêtulière ?
05:33Non, ce n'est pas normal.
05:36C'est une insulte vis-à-vis de nos salariés.
05:38On se bat, on appelle la population à se mobiliser.
05:41Nous sommes là, nous sommes devant notre motel.
05:43On respecte les lieux, on occupe les lieux, mais respectueusement.