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L’ancien colonel de l’armée, Régis Chamagne, était l’invité de Morandini Live, ce mercredi 23 octobre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur l’utilisation de l’armée dans les quartiers sensibles pour lutter contre le trafic de drogue : «Quand l’armée est employée à des fonctions de police, c’est la marque d’une dictature. Vigipirate est déjà très limite et j’y suis opposé».

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Transcription
00:00Alors, quand l'armée est employée à des fonctions de police, c'est la marque d'une dictature, c'est aussi simple que cela, ce n'est pas le rôle de l'armée.
00:10L'armée, elle est faite pour défendre la patrie face à une menace extérieure, pas intérieure, c'est le rôle de la police.
00:18Oui, mais quand il y a Vigipirate, c'est un travail de police ?
00:24Exactement, et c'est déjà très limite. Moi, personnellement, j'étais contre Vigipirate quand j'étais d'active, et je suis toujours.
00:32Ce n'est pas normal qu'on voit des militaires armés dans les rues de France, c'est anormal.
00:39Mais alors, il y a deux choses, c'est anormal, j'ai envie de dire, c'est presque une question de principe, si je comprends bien,
00:44mais malgré tout, derrière, il y a la réalité, et la réalité, c'est qu'on n'arrive pas à rétablir l'ordre, donc qu'est-ce qu'on fait, on laisse le bordel ?
00:51Je crois que ça arrange certaines personnes, le désordre, ça s'appelle « gouverner par la peur ».
00:58C'est-à-dire que c'est volontaire, d'après vous ?
01:00À mon avis, laisser aller, oui, il y a un peu de ça, je pense.
01:05On fait semblant de s'occuper du problème, mais en fait, ça arrange bien du monde qu'il y ait des problèmes.
01:13Ça permet de... Quand on agite un chiffon d'un côté, tout le monde regarde le chiffon, et on ne regarde pas ce qui se passe à côté.
01:21Mais en quoi ce sera un problème d'envoyer des militaires ? Enfin, hormis le principe, en quoi ce sera un problème d'envoyer des militaires
01:27qui se positionnent dans les rues de certaines cités, dans certains immeubles, en disant « maintenant, le trafic, c'est fini ».
01:34Encore une fois, c'est une question de principe.
01:38Quand l'armée exécute des fonctions de police, on n'est plus en démocratie, on n'est plus dans un régime normal, on est en dictature.
01:47C'est la marque de dictature.
01:50Oui, mais mon collègue, je comprends la question de principe, mais des fois, le principe s'oppose à la réalité.
01:56Et la réalité, c'est qu'on est dans une situation dramatique.
01:59C'est bien d'avoir des principes, mais est-ce qu'à un moment, la réalité ne va pas être plus forte que les principes ?
02:05Je ne sais pas.
02:07Peut-être qu'un bon coup de police, vous savez, une bonne opération bien ciblée, bien forte, ça peut régler des petites choses.
02:18Mais ils le font, ils le font ! Vous avez vu les opérations XXL qui ont été lancées par Darmanin, tout le monde a applaudi.
02:23Le seul problème, c'est que les policiers s'en vont au bout de 15 jours, 3 semaines, 1 mois, et tout recommence.
02:28L'armée, on l'envoie et on l'allaite.
02:31Ça s'appelle du ciblage.
02:33Il faut s'attaquer à la source.
02:35D'où vient la drogue ?
02:37Déjà, on pourrait aller voir, dans certains milieux, il y a pas mal de cocaïne qui part, dans certains milieux, on pourrait déjà commencer par ça.
02:47D'où vient la drogue ?
02:49On le sait, quand même.
02:50On sait d'où elle vient.
02:52On sait par où elle transite.
02:55Le Maroc, l'Espagne, tout ça, c'est connu.
02:59Cadix, c'est une ville par où entre une bonne partie de la drogue qu'on retrouve ensuite en France.
03:06Donc, bon, on a certaines informations.
03:10Donc, ils ne veulent pas vraiment, vous vous dites, en gros, c'est votre théorie, ils ne veulent pas vraiment lutter contre la drogue.
03:16Les autorités ne veulent pas vraiment lutter contre la drogue.
03:18Je pense, je pense que c'est ça.

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