Une cordée du Groupe militaire de haute montagne (GMHM) de Chamonix a interrompu son ascension de l'Himalaya pour porter assistance à une Américaine et une Britannique bloquées à plus de 6 000 m d’altitude début octobre.
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00:00On a transformé notre aventure en aventure humaine.
00:08Alors qu'il tentait l'ascension d'un sommet de près de 7000 mètres dans l'Himalaya,
00:19une cordée du groupe militaire de haute montagne Chamonix a secouru deux alpinistes coincés
00:24depuis deux jours à 6000 mètres d'altitude.
00:27Comme tous les ans, le groupe réalise des expéditions autour du monde pour aller acquérir
00:32une certaine expérience, des connaissances, qui va ensuite retransmettre vers les forces.
00:36Et donc là, cette année, on avait choisi d'aller au Showkambha 3 en Inde.
00:41C'est un projet qu'on préparait depuis environ un an.
00:44Nous, on avait exactement le même objectif que fait E.Michel, on était sur la même
00:49tentative d'ascension.
00:50Et au moment de partir, nous, du camp de base pour notre ascension, on a eu l'information
00:54qu'elles avaient fait tomber un sac.
00:56Et donc dans ce sac, elles avaient tout ce qui était essentiel pour continuer leur ascension
01:01et aussi pour descendre.
01:02Du coup, elles se sont retrouvées bloquées sur la montagne.
01:04Et à ce moment-là, plutôt que de partir sur l'ascension, on est partis sur un sepau.
01:09Un sac est tombé, et maintenant, il pleut.
01:12À l'instant, on ne peut pas sortir de la montagne, donc on va juste se tenir.
01:16C'est très froid.
01:18C'est deux alpinistes confirmés qui ont déjà fait leur preuve sur d'autres sommets,
01:26déjà à ces altitudes-là, voire un peu plus haut.
01:28C'est quand même des personnes qui savaient ce qu'elles faisaient et ce qui leur arrivait
01:31peut arriver.
01:32C'est quelque chose que nous pourrions obtenir de l'eau.
01:37C'est assez froid.
01:39Non.
01:40La grosse différence en Himalaya par rapport aux Alpes, c'est l'altitude est à une
01:45altitude de 6000 mètres, les hélicoptères ne sont pas capables de voler et d'effectuer
01:51un secours.
01:52La seule solution qui s'apporte à elle, c'était un secours terrestre.
01:54Et c'est nous qui l'avons fait, parce qu'en fait, finalement, on était les personnes
01:58compétentes les plus proches à ce moment-là.
02:00L'armée ne nous a vraiment pas donné l'ordre d'aller chercher les filles là-bas.
02:04Les Indiens ne nous ont pas donné l'ordre d'aller chercher les filles là-bas.
02:08Ça nous est apparu naturel d'aller les aider.
02:10On aurait aimé qu'elles fassent la même chose pour nous, en cas de problème.
02:14Du coup, on s'est fait des signaux de lampe avec les deux filles, j'espère, qui restent
02:19là-haut.
02:20Là, en orange, là.
02:22Vivien qui est rejoint, à la fin de notre deuxième longueur, Clo-Clo qui nous a amené
02:30jusque là, et les filles qui sont là-bas.
02:35Elles, voyant que les hélicoptères ne réussiraient pas à les rejoindre, elles ont finalement
02:41réussi à commencer à descendre.
02:44Et du coup, au lieu de faire une journée et demie ou deux jours de secours complets
02:48pour arriver à 6100m, on a eu la bonne surprise de les retrouver au bout de 100m d'escalade.
02:53Ça, ça a été quand même vraiment un grand soulagement pour elles comme pour nous de
02:57se retrouver à ce moment-là.
02:58Elles n'avaient qu'une seule paire de crampons pour deux, parce qu'elles avaient fait tomber
03:00une paire de crampons.
03:01Vivien a dû faire la navette de crampons, donc on a pris mes crampons.
03:05Vivien les a remontés à feuille pendant que moi, je continue à descendre avec Michel.
03:08La dernière nuit, on était tellement froid.
03:10Vous étiez dans la tente ?
03:12On n'avait pas de tente.
03:14Ah, pas de tente.
03:15Tout a disparu.
03:16Seules les crampons ?
03:17J'étais la seule qui dormait.
03:20Elles étaient très fatiguées, déshydratées, donc du coup, la première chose qu'on a
03:24faite, c'est qu'on les a équipées, on leur a passé des duvets, on leur a passé
03:28des doudounes.
03:29On a pu se regrouper dans une zone un peu plus sécurisée.
03:32On a fait de la soupe, on a pris le temps de se réhydrater complètement avant de repartir.
03:37L'instinct de survie fait bien les choses, elles étaient vaillantes, mais elles étaient
03:40capables de descendre en rappel par elles-mêmes.
03:41En revanche, elles avaient besoin d'énergie.
03:43On traverse des gros ponts de neige, on se dégouffre comme ça là.
03:49Avec Michel, on a un crampon chacun.
03:51Tout le monde est vivant !
03:52Good night !
03:54Good night !
04:01On a bien prévu d'aller manger un bout tous les cinq, histoire de se raconter cette
04:05belle aventure à nouveau.
04:07Et je crois que Michel viendra passer quelques jours cet hiver à Chamonix.
04:10Ils m'ont envoyé un message pour me dire qu'elles nous invitaient à tous les trois
04:13restaurants.
04:14A priori, elles vont très bien.
04:15Elles ont peut-être pris un peu de poids après avoir mangé tout le comté qu'on
04:18avait ramené.
04:19Elles ont vraiment beaucoup mangé quand on les a retrouvés.
04:22Après le sauvetage, la Cordée n'a finalement pas pu tenter l'ascension du sommet, les
04:27conditions météorologiques n'étant plus bonnes.
04:30Après cette aventure, on a attendu encore cinq jours au camp de base et on a pris la
04:34décision de rentrer en France.
04:35Peut-être qu'on y retournera assez rapidement.
04:37Et puis les Indiens ont été très reconnaissants.
04:40Ils nous ont offert le permis d'ascension pour la prochaine tentative.
04:43C'est sûr que le sommet reste à faire, la voie reste à terminer.
04:45On verra les envies des uns et des autres.
04:47Si elles ont envie d'y retourner, on n'ira peut-être pas en même temps cette fois.
04:51On va qu'on se coordonne encore mieux.
04:56On l'a fait mec !
04:57On l'a fait !