• il y a 10 heures
À 9h20, Nicolas de Tavernost, vice-président de la filiale CMA Média et PDG du groupe RMC BFM, est l'invité de Léa Salamé. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-jeudi-24-octobre-2024-6262574

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00:00France Inter, le 7-10.
00:07Léa, ce matin vous recevez le PDG du groupe RMC-BFM.
00:11Bonjour Nicolas Taverneau.
00:12Bonjour.
00:13Merci d'être avec nous ce matin sur Inter.
00:15Vous avez été le patron emblématique d'M6.
00:17Vous êtes depuis trois mois le PDG par intérim de BFM TV et RMC.
00:21Par intérim d'ailleurs ? En intérim ça dure peu de temps en général.
00:25Ça dépendra de l'actionnaire.
00:27Lorsqu'il jugera que la situation est bonne pour RMC-BFM et que les équipes sont en place,
00:33je lui ai simplement garanti que je resterai le temps qu'il le souhaiterait.
00:36On a beaucoup de questions à vous poser.
00:38On va en parler.
00:39Mais d'abord mes questions rituelles.
00:40Si vous étiez un livre, un personnage historique et un défaut, vous seriez qui ?
00:44Vous seriez quoi ? Un livre d'abord.
00:46Je vais faire un peu de publicité si vous permettez.
00:49J'ai accepté cette année, pour me distraire un peu, de présider un jury littéraire.
00:53C'est un très beau prix qui s'appelle « Naissance d'une œuvre ».
00:56C'est une œuvre romanesque.
00:58C'est le troisième ou quatrième roman d'un auteur.
01:01Et l'année dernière, il y a eu deux prix formidables d'ailleurs,
01:04qui étaient Nicolas Lenin avec « Adieu aux armes » d'un côté
01:07et Laurent Binek, que vous connaissez bien, sur Perspective.
01:09Ce seraient ces deux livres.
01:11J'espère que cette année, j'aurai avec le jury la chance de lire de très beaux romans qu'on souhaitera au mois de mai.
01:17Petite pub, tout va bien. La petite page de pub est fermée.
01:19Un personnage historique ?
01:21Il y en a beaucoup, mais Saint-Ex.
01:23Pourquoi ?
01:25Parce qu'il était à la fois romantique et actif.
01:28C'est-à-dire qu'il avait une double personnalité.
01:31L'élégance, le romantisme, l'intérêt aux autres.
01:36Et en même temps, un actif, il l'a prouvé dans sa vie.
01:39Et un défaut ?
01:41Ça, il y en a un en barre du choix.
01:43Vous choisissez lequel ?
01:44En barre du choix, je dirais l'impatience.
01:46Le pouvoir est l'aphrodisiaque suprême, disait Henry Kissinger.
01:50Vous êtes d'accord avec lui ?
01:52Non.
01:53Non, parce qu'il y a des aphrodisiaques beaucoup plus puissants.
01:57L'amour des autres, le partage, l'intérêt.
02:01Je veux dire, la curiosité.
02:03Moi, ce qui m'amuse le plus, c'est la curiosité.
02:05En tout cas, vous quittez le pouvoir, très peu pour vous quand même.
02:08Nicolas Taverneau, vous êtes surnommé le parrain du PAF.
02:12Vous avez quitté il y a quelques mois la direction de M6, que vous avez dirigée pendant 37 ans.
02:16On vous croyait retirer des affaires.
02:18Vous aviez prévu d'écrire un livre, de faire autre chose.
02:20Et boum ! Qu'est-ce qu'on apprend ?
02:22Coup de théâtre.
02:23En mai dernier, vous devenez le vice-président du pôle média créé par l'industriel Rodolphe Saadé,
02:27le patron de CMA-CGM.
02:29A la tête donc de BFMTV et d'RMC, mais aussi La Tribune, La Provence ou Corse-Matin.
02:34En fait, ceux qui ont imaginé deux secondes que vous raccrocheriez les gants,
02:38se trompaient dans les grandes largeurs.
02:42On est souvent le produit des circonstances.
02:44Il se trouve qu'on a bien préparé la succession M6.
02:47Ça s'est fait sans bruit, avec une équipe compétente.
02:51Mon successeur l'a rarement dit.
02:54Et ça s'est passé, vous n'avez jamais entendu parler d'une succession.
02:57Et ce n'est jamais facile au bout de 35 ans d'avoir la même personne et une équipe qui suit.
03:01Donc ça, moi j'en suis très heureux.
03:03Et heureux pour eux surtout.
03:05Et puis il se trouve que CMA-CGM étant actionnaire d'M6 à 10%,
03:11ils m'ont demandé de venir les conseillers.
03:15Et puis il y a eu un changement de management assez rapide,
03:18avec un départ imprévu à la tête de RMC-BFM.
03:25Arthur Dreyfus.
03:27Il a décidé de rejoindre ou de rester avec son ancien actionnaire.
03:32Patrick Drahi.
03:33Et donc à ce moment-là, Rodolphe Sadet m'a demandé si je pouvais m'occuper directement de RMC-BFM.
03:40Ce que j'ai accepté.
03:41Je lui ai donné l'engagement de le faire le temps qu'il le jugera utile.
03:44Alors il n'est pas le seul à être parti.
03:46On ne peut pas dire que vous arriviez à la tête d'un navire en eau calme.
03:49BFM TV est confronté à la concurrence rude de ces news
03:52et fait face à une vague de départs de plusieurs de ses cadres dirigeants,
03:55dont le patron historique Hervé Berroux, ou encore Marc-Olivier Fogiel, Philippe Corbet.
03:59Comment vous qualifiez la situation actuelle de BFM TV ?
04:02Compliqué ? Tourmenté ? En crise ?
04:04Non, alors il faut être très précis là-dessus parce qu'il y a une clause en France,
04:10je crois qu'on est le seul pays d'ailleurs dans ce cas-là,
04:12quand on change d'actionnaire, les journalistes, et uniquement les journalistes,
04:15et il y en a un peu plus de 800 à BFM,
04:18ont le droit de partir avec une indemnité sans donner le motif,
04:23même s'ils ont un autre job par ailleurs,
04:25avec une indemnité non fiscalisée d'un mois par année de présence.
04:29C'est évidemment une disposition qui peut intéresser certains,
04:33et un certain nombre de collaborateurs de haut niveau de BFM l'ont prise.
04:40Donc on s'est retrouvés face à cette situation,
04:43et moi dans l'urgence, puisque cette clause on la connaissait,
04:48mais on ne savait pas par avance celle et ceux qui souhaitaient la prendre,
04:52et c'est leur droit le plus absolu, c'est la loi, on la respecte, point final.
04:56Donc un certain nombre de dirigeants ont souhaité la prendre.
05:00Hervé Béroud, vous l'avez mentionné, qui est un homme de grand talent,
05:04j'avais entamé les démarches, alors je peux vous dire que je n'ai pas été surpris
05:07quand il est parti sur RTL, quand on avait RTL, j'avais entamé les démarches,
05:11parce que c'était un ancien RTL.
05:12Bon il est parti, il a fallu le remplacer,
05:15et moi mon premier job c'était de trouver des gens de qualité pour les remplacer.
05:19Il se trouve que, je pense que c'est quelqu'un que vous connaissez bien,
05:22Vous l'avez débauché ici à Radio France.
05:24Oui, je lui ai fait une proposition, il l'a accepté, le projet d'intérieur,
05:27on a été chercher Fabien Namias, voilà.
05:30Donc ça a été la première chose.
05:32BFM RMC n'est pas en crise, il y a des gens qui partent,
05:36il y en a eu aujourd'hui 18 sur 800,
05:39bon, il y en aura certainement d'autres,
05:41parce que c'est une clause évidemment très avantageuse,
05:44et qui sera appliquée, et nous remplacerons au fur et à mesure.
05:47Il y a une jeune femme extraordinairement compétente,
05:50et je crois bien vue des équipes,
05:52et nous sommes contents d'une promotion interne qui s'appelle Camille Langlade,
05:55qui a pris la rédaction en chef de BFM TV, auprès de Namias.
06:00Donc tout ça est dans un processus qui n'est pas un processus de crise.
06:03Longtemps BFM TV a été, et de loin, la première chaîne d'info de France.
06:08Désormais vous êtes dépassé par CNews,
06:10qui est arrivé en tête à trois reprises ces cinq derniers mois,
06:12et au mois de septembre l'écart n'a jamais été aussi grand,
06:14avec 0,3% de plus que BFM TV.
06:17Comment vous l'expliquez Nicolas Taverneau ?
06:19Est-ce que c'est structurel ? C'est un basculement de fonds à vos yeux ?
06:21C'est un basculement idéologique des téléspectateurs ?
06:23Alors ceci n'a rien à voir avec votre question précédente.
06:26Je ne fais pas de lien.
06:28C'est-à-dire que la baisse, ou plutôt la montée de CNews,
06:32avait commencé bien avant que l'actionnaire change.
06:36Oui c'est vrai.
06:37Au pied des départs.
06:38C'était commencé notamment en février, ça s'est accéléré.
06:41Pourquoi ? Parce que la population la plus âgée,
06:44celle qui a plus de 70 ans, plus de 73 ans,
06:47je ne vais pas la critiquer,
06:49cette population a trouvé une durée d'écoute,
06:53ce qu'on appelle la durée d'écoute,
06:54passe un temps très important à écouter CNews,
06:57qui est une chaîne d'opinion, plutôt d'opinion.
07:00Et du coup, à cause de ces plus de 73 ans,
07:04pour être précis, CNews est passée devant les derniers mois.
07:07Voilà, les derniers mois.
07:08Donc ça nous avons à faire face à ça.
07:10Vous aussi votre public a vieilli longtemps.
07:12BFM TV a été une chaîne très jeune, au public très jeune.
07:15En télé tout est relatif, vous avez raison.
07:18Vous avez 51 ans.
07:19Mais là, c'est passé à 59, je crois.
07:23De 55 à 59.
07:25En général, nous sommes la plus jeune des chaînes d'information.
07:28L'écart n'a jamais été aussi important entre BFM
07:32et ses deux principaux concurrents,
07:35que sont LCI et France Info TV.
07:38Il se trouve qu'à cause de la population âgée,
07:41CNews est passée devant.
07:42D'ailleurs, depuis quelques semaines, l'écart se réduit.
07:45Donc ça montre que le travail commence à porter sur pied.
07:47Vous regardez CNews ?
07:48Oui, je regarde toutes les chaînes.
07:50Qu'est-ce que vous aimez bien sur CNews ?
07:52Qu'est-ce que j'aime bien sur CNews ?
07:54Je ne vais pas faire de publicité pour CNews, si vous me permettez.
07:57Moi, je préfère BFM.
08:00Vous avez l'objectif de redevenir numéro un ?
08:02Oui, il faut toujours avoir un objectif de cette nature.
08:09La méthode, il faut surtout se dire quelle est la méthode.
08:12La méthode, c'est d'abord d'avoir des gens compétents.
08:15On est en train de former une équipe de grandes compétences à la tête de BFM.
08:19On parlera peut-être d'RMC et de BFM Business,
08:23parce qu'il y a beaucoup d'autres activités dans le groupe.
08:25Une équipe compétente, c'est ce que nous nous employons à faire.
08:28Ce n'est pas très facile avec cette clause.
08:30Parce qu'à tout moment et jusqu'au mois de mai, il y a des gens qui peuvent partir.
08:33On n'a pas la vie la plus facile des chaînes, ça c'est clair et net.
08:36Mais on a une équipe qu'on constitue.
08:38La deuxième chose, c'est qu'il ne faut pas aller chercher, je pense, CNews,
08:41sur le terrain de CNews.
08:42C'est-à-dire qu'il ne faut pas aller faire une chaîne de débat
08:44en allant chercher les personnes les plus âgées, etc.
08:47Il faut, de mon point de vue, aller reconquérir des actifs qui sont partis.
08:53Reconquérir des actifs, ça veut dire sans doute un peu moins de politique,
08:56un peu plus d'économie, un peu plus d'effet de société,
09:01un peu plus de santé, un peu plus de consommation, etc.
09:05Donc ça va être un art d'équilibre.
09:08Il n'y a pas de recette miracle, mais on va se battre.
09:10Vous avez dit aussi un peu plus d'international.
09:12L'international, l'économie, c'est bien, mais ça ne marche pas forcément aux audiences.
09:18C'est ce qu'on m'avait dit à M6 quand il y a eu les enquêtes exclusives, etc.
09:22Au contraire, je pense qu'il y a une curiosité aujourd'hui à l'international très forte.
09:26Ça dépend comment on le traite.
09:28Si on le traite de manière très tradie, avec des reportages...
09:32Mais si on va découvrir des villes, si on va découvrir des pays,
09:35là on met énormément d'équipes sur le terrain pour les élections américaines,
09:38ce n'est pas simplement de dire les résultats de tel ou tel État.
09:42C'est d'aller voir comment vivent les Américains,
09:44quelle est la différence avec nous, quelles sont les conséquences qu'on va avoir.
09:47Et là, il y a beaucoup de choses à faire.
09:49L'environnement risque d'être encore plus dur pour vous,
09:51puisque vous le savez, l'ARCOM, le régulateur des médias,
09:54pourrait décider en décembre de changer la numérotation des chaînes Nicolas Taverneau
09:58pour réunir toutes les chaînes d'info.
10:00Aujourd'hui, BFM est Canal 15, CNews Canal 16, LCI 26 et France Info 27.
10:06Roch-Olivier Mestre, le patron de l'ARCOM,
10:08semblait entendre les arguments de TF1 et de France Télé,
10:10qui disaient qu'il faudrait réunir tout le monde sur le Canal 13, 14 ou 17.
10:17Vous, vous parlez d'un hold-up.
10:20Ah oui, c'est un hold-up, c'est un braquage.
10:23Je ne suis pas le seul à penser ça, puisque les Français ne veulent pas le changement.
10:28Les 81% viennent faire un sondage qui est paru auprès de tous les Français.
10:32Les Français sont habitués au numéro de chaîne
10:34et ne souhaitent pas avoir un changement des numéros.
10:37Ils ne souhaitent pas, quand ils font Gulli,
10:39de tomber sur France Info TV.
10:41Il y a des habitudes, c'est vrai en radio, c'est vrai sur le DAB
10:44et c'est vrai en télé, la 1 reste la 1, la 6 reste la 6.
10:48Pourquoi ce changement ? C'est ça pourquoi il faut s'interroger.
10:50Parce que ça pourrait être cohérent de se dire
10:52on offre aux téléspectateurs les 4 chaînes d'info et ils choisissent ensuite.
10:55Est-ce que France Inter devrait être à côté de toutes les autres chaînes d'info
10:59et qu'on bouscule la bande FM ou la DAB ?
11:02Il y a une règle, je suis assez attaché aux règles,
11:05que l'ARCOM, le CSA avant avait institué,
11:08les dernières arrivées prennent les derniers numéros.
11:11BFM est arrivée en 1er comme chaîne d'info,
11:13ITélé puis CNews est arrivée en 2nd
11:15et puis ensuite il y a les chaînes qui sont arrivées après.
11:17Et donc ça serait un braquage que d'aller les rapprocher
11:20pour aller bénéficier de tous les investissements
11:22qui ont été faits depuis des années.
11:23Moi ce n'est pas de ma faute.
11:25Et je le dis d'autant plus que c'est Alain Veil
11:27qui a eu cette idée quand même assez géniale
11:29de faire la 1ère chaîne d'info de France.
11:31Nous avons investi des sommes considérables,
11:33il y a la plus grosse rédaction,
11:35ça serait une pénalisation et surtout
11:37ça serait un changement des règles.
11:38L'ARCOM par exemple, les nouvelles chaînes
11:40que sont celles de Ouest France, etc.
11:42J'entends dire par l'ARCOM
11:45qu'ils seront à la fin
11:47comme toutes les nouvelles chaînes qui sont arrivées
11:49et on ne va pas changer W9, etc.
11:52Pourquoi d'un seul coup il faudrait changer 2 chaînes,
11:55c'est-à-dire LCI et France Info TV
12:00pour se rapprocher des autres
12:01et bénéficier des investissements qu'on a fait.
12:03Vous seriez patron de TF1, vous vous battriez pour que LCI...
12:06Il se trouve d'abord que je ne suis pas patron de TF1,
12:08ça c'est la 1ère chose.
12:09Et la 2ème chose, c'est pas parce qu'un tel et un tel
12:11le demande à son profit que l'ARCOM.
12:13Mais moi je suis sûr que connaissant Rocco Didier de Mestre
12:15et son sens de l'égalité,
12:17du respect de la parole,
12:19du respect des règles,
12:21je suis sûr que l'ARCOM
12:23et l'ensemble du collège de l'ARCOM
12:24sera sensible au fait de ne pas contredire les Français,
12:27très très majoritairement,
12:29qui ont vraiment vu un sondage comme ça,
12:30qui ne veulent pas qu'on change leur habitude d'écoute.
12:32Ils ne veulent pas trouver,
12:34d'un seul coup,
12:35ils ont l'habitude de connaître les numéros de chaînes.
12:37C'est comme si vous mettiez à la place de la 1,
12:39vous mettiez la 6,
12:40tout le monde gueulerait.
12:41Nous c'est pareil.
12:43Puisqu'on est sur l'ARCOM,
12:44la fermeture de C8 décidée par l'ARCOM avant l'été,
12:46vous en avez pensé quoi ?
12:48Écoutez, moi je ne commande pas les décisions de l'ARCOM
12:50et rafforcerai quand elles ne me concernent pas.
12:53Voilà, donc ils ont pris leurs responsabilités.
12:57Moi je n'aime pas beaucoup la fermeture des chaînes
13:00parce que, bon voilà,
13:01je pense que les chaînes ça s'inscrit dans la durée,
13:03mais après l'ARCOM a ses arguments,
13:05C8 a les autres,
13:06ce sont des collègues,
13:08je n'ai pas d'avis là-dessus.
13:10On a lu dans Le Parisien
13:12que vous aviez rencontré récemment Cyril Hanouna,
13:14il pourrait avoir sa place dans le groupe CMA Média ?
13:17Non.
13:18Non, je l'ai dit clairement.
13:20Cyril, je le connais depuis très longtemps
13:22parce qu'il a commencé,
13:23il a remplacé Michael Young sur le Morning Live.
13:25Oui, ça date.
13:27Donc il est toujours suivi.
13:29A un moment donné, on a souhaité le faire venir sur M6
13:31avant qu'il arrive sur C8.
13:33On se connaît bien,
13:35c'est quelqu'un qui a du talent,
13:37mais sur BFM et sur nos deux autres chaînes,
13:41il n'y a pas de place pour Cyril.
13:45Nicolas Taverneau, vous avez regardé ça ?
13:51La réponse est oui.
13:52Vous l'avez regardé, la série culte
13:54sur Prime Vidéo ?
13:55Quelques épisodes, oui.
13:56Et alors ? Elle est réussie ?
13:57C'est pas mal fait.
13:59Bon, il y a quelques inégalitudes
14:01parce que c'est fictionné,
14:03mais c'est pas mal fait.
14:04Mais ce n'est pas le meilleur souvenir que j'ai de la télévision.
14:06Vous parlez même de votre cauchemar.
14:07C'est vous qui avez lancé le Love Story
14:09il y a près de 25 ans sur M6.
14:12Ça a révolutionné la télé,
14:14ça a aussi, certains l'ont dit,
14:17sali la télé,
14:18l'arrivée de la télé poubelle,
14:19la télé du vide, la télé qui est abrutie.
14:21Vous, vous en parlez comme d'un cauchemar,
14:23comme le cauchemar de votre carrière.
14:25Oui, c'est-à-dire que je l'ai mal vécu à l'époque
14:28parce que, si vous voulez,
14:30quand vous avez la pression,
14:31toute la France sur vous,
14:33on était dans un espèce de truc de folie.
14:35Il faut se rendre compte.
14:37Même votre famille vous l'a reproché ?
14:39Oui, pas toutes.
14:41Certaines de vos soeurs vous l'ont reproché.
14:44En anecdote, vous savez que le premier spot de Love Story,
14:47c'était celui qui venait du groupe TF1,
14:49c'était Bouygues Télécom.
14:50Ça a été le seul.
14:52Pourquoi c'était difficile ?
14:55Parce que c'était du direct.
14:57Et c'était du direct.
14:58Ça a duré près de trois mois.
14:59Et pendant trois mois, d'avoir la pression,
15:01vous savez, on a voulu nous retirer de la licence.
15:03Il y a eu tous les coups en armes imaginables
15:04qui ont été faits là-dessus.
15:05Et donc, vous avez une pression terrible
15:07parce que le direct,
15:09il y a toujours des événements.
15:11D'ailleurs, il y en a eu beaucoup.
15:13Ils ont fait l'amour dans la piscine.
15:15Oui, mais ça, c'est un événement
15:17un peu, entre guillemets, distractif.
15:19Mais il y avait des choses, quand même,
15:20qui étaient plus sérieuses,
15:21des combats idéologiques.
15:23Donc, ça a été une période, quand même,
15:25très agitée.
15:26Je pense que, de toute façon,
15:27M6 était une nouvelle chaîne.
15:29Il fallait montrer que les nouveautés
15:31pouvaient venir sur M6.
15:32Donc, je ne le regrette pas.
15:33Le directeur des programmes, Thomas Valentin,
15:35m'avait poussé pour le faire.
15:36On a pris nos responsabilités.
15:37Finalement, c'était un moment de télé.
15:39Et je voudrais juste que vous écoutiez,
15:40dans la série culte,
15:41vous avez votre personnage
15:43qui rencontre le patron de TF1 de l'époque,
15:45Patrick Lelay.
15:46Et vous vous entendez en lui disant
15:48« On est concurrents, ok, on est concurrents,
15:50mais là, il faut penser à nos enfants
15:52et à nos petits-enfants.
15:53On le fera jamais.
15:54On ramènera jamais la télé-réalité en France. »
15:56Écoutez.
15:57« Alors, personne ne le prend,
15:58ni vous, ni moi.
16:00Et on empêche l'arrivée de la Réal TV en France. »
16:03« Mais en fait, Christian,
16:04vous êtes un bureaque. »
16:07« Vous aussi, sinon, vous auriez déjà rappelé Palazzo.
16:09Je reviens d'Amsterdam.
16:11Ces programmes, croyez-moi, c'est... »
16:12« Royer, Malsain, abétissant. »
16:14« C'est une merde, démoniaque. »
16:17« Attendez, n'exagérons pas non plus.
16:19On ne peut pas se laisser manipuler
16:21sous prétexte qu'on a l'adversaire.
16:23Nous avons le pouvoir dans cette pièce de l'enfer barrage.
16:25Le pouvoir est la responsabilité.
16:27On ne peut pas être à la fois la nation,
16:29la cathédrale de Chartres,
16:31et celle de douze noneux enfermés dans un F3.
16:33Nous sommes bien d'accord. »
16:35« Nous sommes bien d'accord,
16:36sauf que vous l'avez fait. »
16:38« Oui, enfin, je vous rappelle que c'est une fiction.
16:40Je vous rappelle que c'est une fiction.
16:42Non, il y a des choses qui sont justes,
16:43et il y a des choses qui sont fausses. »
16:44« Ça, c'est faux ? »
16:45« Une partie est fausse.
16:47Je me serais entendu s'il avait supprimé Koh-Lanta.
16:49Et il a voulu maintenir Koh-Lanta.
16:51Et donc, on a maintenu... »
16:53« Donc c'est la faute de TF1, quoi. »
16:55« Quoi ? »
16:56« C'est la faute de TF1, si vous avez... »
16:57« Non, non, non. Et puis Patrick Lelard n'est pas là pour en parler,
16:59donc on ne va pas non plus. »
17:01« Les Impromptus, pour terminer,
17:02vous répondez en un mot, pas plus.
17:04La politique, ça vous a jamais tenté ? »
17:06« Non.
17:07Attendez, c'est pas tout à fait vrai,
17:09parce que j'étais... »
17:10« Vous avez commencé dans les cabinets ministériels. »
17:12« Et puis je vivais à Bordeaux,
17:14et j'aimais beaucoup, ça paraîtra très ancien,
17:16Chamin d'Elmas, pour lequel j'avais fait...
17:18Je m'étais engagé pour sa campagne. »
17:19« Et vous, maire de Bordeaux ? »
17:23« Même pas un instant. »
17:25« Votre père, ancien résistant à diriger le Parisien
17:27et la maison d'édition grassée,
17:29vous parlez de lui comme d'un homme intello et socialiste.
17:31On l'appelait le Baron Rouge.
17:33Qu'avez-vous de lui ? »
17:35« J'ai peut-être l'énergie
17:39et puis le respect des autres.
17:42»
17:43« Giscard ou Chirac ? »
17:45« On pourrait faire un clone
17:47avec l'intelligence de l'un
17:49et la proximité de l'autre. »
17:51« Vous écoutez quoi le matin, RTL ou RMC ? »
17:53« RTL.
17:55RTL jusqu'à une date récente.
17:57Aujourd'hui, c'est évidemment RMC. »
18:01« Bien rattrapé !
18:03Martin Bouygues ou Vincent Bolloré ? »
18:05« Écoutez, j'ai pas à choisir entre les deux. »
18:07« Moscato ou Riolo ? »
18:09« La même réponse que pour
18:11Martin Bouygues et Vincent Bolloré. »
18:13« David Pujadas ou Pascal Praud ? »
18:17« Je dois dire que Pascal Praud,
18:19j'ai tout fait pour qu'il reste à RTL.
18:21Ce qui n'a pas marché. »
18:23« PSG ou OM ? »
18:25« Si je dis PSG,
18:27je perds mon job,
18:29donc c'est l'OM. »
18:31« Alcool, sexe, drogue,
18:33quels sont vos vices ? »
18:35« Quels sont mes ? »
18:37« Il y en a pas.
18:39Dans ceux que vous me citez, ils sont pas là. »
18:41« Elon Musk, il vous fascine
18:43ou il vous angoisse ? »
18:45« Plutôt angoissé. »
18:47« La dernière fois que vous avez pleuré, Nicolas Taverneau ? »
18:53« C'est très personnel,
18:55ça c'est pas... »
18:57« Vous envoyez toujours des mails à vos collaborateurs
18:59le dimanche ou à minuit ? »
19:01« Il m'arrive
19:03même le dimanche à minuit. »
19:05« Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ? »
19:07« Fraternité. »
19:09« Et Dieu dans tout ça ? »
19:11« C'est très personnel,
19:13c'est très compliqué. »
19:15« Merci d'avoir été avec nous.
19:17Très belle journée à vous, Nicolas Taverneau.
19:19Patron, donc,
19:21par intérim, on a compris que c'est un intérim
19:23qui allait durer, de BFM TV et d'RMC. »

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