Faut-il arrêter les matchs de football après que des supporters entonnent des chants homophobes? C'est la question qui divise. Les ligues et fédérations de foot ne se sont pas mises d'accord, c'est donc l'État qui a pris les rênes de ce dossier épineux. Pour le ministre des Sports, Gil Avérous, il faut stopper les matchs de football. Mais ce n'est pas ce que pense Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, qui juge que ce n'est pas la bonne solution.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00La politique avec Anne-Saura Dubois. Anne, le monde du foot n'arrive pas à endiguer ces phénomènes de violence
00:06comme on en a vu le week-end dernier, que ce soit à Lyon ou à Paris.
00:10Alors à la fin, c'est l'État qui a donc fini par s'en mêler.
00:13Oui parce que finalement, puisque décidément, ni les fédérations, ni les clubs, ni les associations de supporters n'arrivent à endiguer ces phénomènes navrants, stupides,
00:22des chants homophobes, racistes parfois.
00:24Effectivement, c'est l'État qui finit par s'en mêler.
00:26Oui parce qu'on va rappeler quand même qu'être homophobe, raciste, insulter, c'est illégal, que c'est puni par la loi et que ce n'est pas parce que ça se déroule dans un stade
00:33et qu'il s'agit de football que ça deviendrait du folklore, moins grave ou légal.
00:38Et puisqu'il revient à l'État, aux politiques, de faire respecter la loi dont actent Bruno Retailleau et Gilles Averrous,
00:44respectivement ministre de l'Intérieur et ministre des Sports, se lancent dans la bataille.
00:46Si ça se reproduit, ça sera interruption du match.
00:49Alors interruption temporaire ou définitive.
00:51À ce stade, les deux ministres se contredisent un peu. On les écoute.
00:54Dimanche soir, au stade Vélodrome, Olympique de Marseille-Paris-Saint-Germain.
00:58S'il y a des chants homophobes répétés, le match sera arrêté ?
01:04Il sera arrêté, il sera perdu pour l'équipe qui reçoit.
01:07C'est très clair et ça a été très bien entendu par la Ligue de foot.
01:11On n'arrête pas le match. Une interruption temporaire.
01:14Je pense qu'arrêter des matchs, c'est très compliqué.
01:18Évidemment, les deux ministres n'ont pas du tout les mêmes urgences à gérer.
01:21Pour un ministre des Sports, arrêter le match, ça veut dire tout simplement
01:24qu'on arrête ces images désastreuses d'un coup, d'un seul, et que c'est terminé.
01:27Pour un ministre de l'Intérieur, ça veut dire évacuer un stade
01:30en plein milieu de la manifestation, avec des supporters déçus,
01:33voire en colère, avec les troubles, à l'ordre public qui vont avec.
01:36En attendant, tous les moyens sont bons avant de trancher cette question,
01:39à commencer par cette billetterie nominative dont on a entendu parler depuis hier soir.
01:42Ça existe déjà en Angleterre, ça marche très très bien,
01:45ça permet d'identifier immédiatement les fauteurs de troubles,
01:48s'ils n'ont pas changé de place dans le stade avec quelqu'un d'autre.
01:51S'il y a des policiers en civil, c'est encore plus facile,
01:54et ça l'est encore plus si les fauteurs de troubles récurrents ne sont pas dans le stade,
01:57parce qu'obligés de pointer au commissariat à l'heure des matchs,
02:00ça aussi, ça existe déjà.
02:02Est-ce qu'à la fin, c'est l'interruption définitive qui va l'emporter ?
02:04Est-ce que c'est ça la solution ?
02:06Ça serait effectivement la solution, parce que quand il se produit
02:09quelque chose de choquant, d'illégal, au cours d'une manifestation publique,
02:12encore plus quand elle est télévisée, en effet,
02:15on met fin à la manifestation.
02:17Alors bien sûr, c'est plus compliqué en termes de maintien de l'ordre,
02:20mais gageons que ça va vite s'arrêter, au bout du cinquième, sixième match interrompu
02:23avec des supporters très déçus, ça va peut-être effectivement
02:26mettre fin à ces pratiques désastreuses.
02:29Merci Anne.